Il y a bien des Lunes, les étoiles se sont abattues sur le royaume d’Aryon emportant plusieurs héros vers le Calyce. Mais l’un d’eux a marqué les esprits par sa dévotion sans faille.
En cette nuit magique, la frontière entre Aryon et le Calyce est amincie. Le passage d’un monde à l’autre semble possible. Alors que le conseiller s’entretient avec son cuisinier favori pour préparer le prochain événement de la Guilde, une étrange sensation le traverse. Un appel chaleureux… Par la fenêtre, une forme se détache sur le toit. Un glooby dotés d’ailes de papillon. Cette forme fait immédiatement tilt dans la tête de Jack : la princesse Glooby Esmeralda.
Participants : Jack & Faolan
Challenge RP : Vous décrirez la scène selon le point de vue d’un de vos familier
C’est vrai quoi. D’habitude, je reste quand même chez moi, avec Elina, à manger des feuilles, à dormir, à se rouler sur le dos et à faire un truc qui ne vous regarde pas. Mais là, l’Humain a décidé de m'emmener avec lui. Pas qu’il est méchant, hein, loin de là, même si à une époque, il avait l’air quand même vachement déprimé à avoir de l’eau qui lui coule depuis les yeux ; vraiment bizarre, mais c’est du passé. Même s’il est toujours parti à droite à gauche pour faire des trucs d’Humain, il prend quand même le temps, quand il est dans la Maison, de s’occuper de nous. Parfois, il se transforme en nous, et c’est quand même vachement impressionnant. On peut se parler. Il n’arrête pas de parler de « Guilde » et de « Travail de Bureau ». On fait genre qu’on comprend, mais avec Elina, je dois vous dire que c’est que du bluff. L’important, c’est qu’on ait à manger, comme a dû me dire ma mère. Un jour. Je m’en souviens plus trop. En même temps, je crois qu’elle-même ne s’en souvenait pas trop non plus. La vie est ainsi faite, quand on est un glooby.
Du coup, l’Humain m’a emmené avec lui. Heureusement, j’avais bien mangé et je prévoyais de pas faire grand-chose, si ce n’est une sieste, alors pourquoi pas ? La vie est faite d’expérience, même si rester chez soi, c’est quand même pas mal. Deux ou trois siestes plus tard, je peux vous dire que j’en ai eu la tête qui tourne. J’ai vu plein de choses et je n'ai pas compris la plupart des choses qui se sont dites. Je parle pas l’Humain, en même temps. Et ils ne parlent pas le Glooby, ce qui est quand même vachement handicapant dans la vie, je peux vous le dire. Ils pourraient faire des efforts, quoi. Vous imaginez si un jour, ils ne comprennent pas qu’il n’y a plus de feuille de salade dans le bac ? je préfère ne pas y penser, personnellement. L’Humain a fini par m’amener dans une salle au trésor. Partout ou je regardais, il y avait de la nourriture. Et ça sentait bon ! Même si ce n'était pas encore l’heure du troisième goûtée, j’ai subitement eu une faim de Glooby. L’Humain m’a posé sur une table pendant qu’il parlait à un autre Humain. Enfin, je suppose qu’ils parlent, parce qu’ils font bouger leur bouche et que des sons en sortent. Il m’a présenté à un petit Humain qui a commencé à me gratouiller. C’était bien agréable. J’ai glissé sur son bras quand il me l’a tendu ; je sais bien que les Humains aiment pas, même si bon, dans la situation présente, je n’avais d’yeux que pour plusieurs fruits dans une corbeille. Ça embaume le sucre. Ils doivent être succulents. Plus loin, je vois des trucs abîmés par des flammes. L’Humain nous a parlé de leur coutume. Ils brûlent de la nourriture, un concept bien étrange, mais je veux pas trop juger, même si à force de tout brûler, ils vont pas se nourrir suffisamment et peut-être mourir.
Et alors là, les feuilles de salade dans le bac, ça serait le drame.
En tendant les pattounes vers les fruits, je crois que le petit Humain a compris ce que je voulais, et après un regard en direction de l’autre Humain, il m’a laissé approcher, me dissimulant comme si c’était interdit. En se faisant, j’ai remarqué qu’il y a d’autres animaux d’espèces que je ne connais pas trop. Peut-être qu’on pourra pactiser. J’espère qu’ils sont sympas, mais l’important, c’est qu’il détourne pas mon Humain de moi. Sinon, plus de feuilles de salade. Soudain, le petit Humain pousse un cri. Je tourne la tête vers mon Humain qui regarde à travers la fenêtre, pointant du doigt quelque chose que je ne vois pas et baragouinant quelque chose dans sa langue. Ça a l’air important. Raison de plus pour dévorer ce fruit bien sucré. On va peut-être avoir besoin de force, il faut donc faire le plein d'énergie afin d’alimenter la bête de rapidité que je suis, même si dans les faits, je suis surtout rapide pour vider le bac à feuille de salade. Et pour un autre truc, mais c’est surtout Elina qui en parle. ‘fin, ça vous regarde pas. Les deux Humains sont en pleine discussion animée, le mien ne quittant pas des yeux la fenêtre. J’ai moi-même une drôle de sensation. Et c’est alors que je la vois.
Une glooby.
Mais genre pas comme Elina. Avec des ailes. Elle se pose sur le rebord de la fenêtre et n’a d’yeux que pour mon Humain. Je vois rouge. A non ! On va pas me piquer mon Humain ! Et même si je ne comprends pas qu’il y a une histoire entre les deux, je me fais une promesse, je ne me rendrais pas sans combattre. Et pour ça, il me faut des alliés. Des alliés de choix !
Il est un peu étrange l’humain avec un truc sous le nez, mais il a des glooby aussi donc cela ne doit pas être une mauvaise personne. Je crois. En tout cas, mon humain l’aime bien, je crois, il sourit et il y a de la pluie dehors donc ça va. Je comprends pas trop son truc de pluie, mais il est tout le temps content quand il y en a donc c’est bien, puis l’eau, ça gèle et fait de bonnes glissades.
La petite humaine qui a des oreilles et une queue et qui ne fait pas de bruit c’est approcher de la fenêtre quand tu as la glooby avec des ailes qui est apparu. Est-ce qu’elle est unique aussi ? Est-ce que cela veut dire qu’elle va venir avec nous plus tard ? Pourquoi elle fixe l’humain à moustache ?
Je monte sur le rebord de la fenêtre courageusement, si c’est une ennemie je veux la combattre, mais le petit humain aux cheveux orange me prend contre lui et se met à babiller plein de trucs que je ne comprends pas vraiment. Autant quand c’est mon humain cela semble clair, là c’est comme quand une autre race d’animal me parle.
— C’est la copine de quelqu’un d’entre vous ?
— Je ne l’ai jamais vu.
— Elle en veut à mon humain !
— C’est une ennemie donc ?
— Oui !
— Oh ! Il faut défendre alors !
— Cannelle attaquera si on montre que c’est une ennemie !
— On ne va pas se laisser faire !
— On n’est pas des moins que rien, on va les sauver !
— Bien dit !
Cela fait plaisir tout de même d’avoir d'autres glooby avec qui parler et surtout qui semble savoir comment agir ? Même Guimauve est motivé pour agir contre l’intrus en question. Gigotant dans tous les sens pour sortir des bras du petit humain roux. Il lâche à un moment et je me vois tomber au sol avant d’être rattrapé par Sureau et déposer sans crainte sur le plancher des glooby. Dès que je suis au sol, on forme une petite escouade des nôtres et on fonce sur ce glooby ailé qui n’a rien à faire ici visiblement. Mon humain semble demander ce qu’on fait et paniquer aussi au vu du vent qui se met à souffler, mais qu’importe, on est des battants on va le prouver !
-Qu’importe le courroux ! Qu’importe la ruine ! Et que l’aube soit rouge !
J’aimerais me voir de l’extérieur. Voir l’action des yeux de l’Humain. Je suis sûr que ça serait une vision très épique. Nous, créatures beaucoup plus petits qu’eux, réunis autour d’une cause commune, chargeant pour les sauver face à l’inconnue dégageant une aura indescriptible mais attirant visiblement l’attention de nos Humains. Pour l’occasion, je sens leur regard étonné dans notre direction. Attention, camarades. Il s’agit d’être brave. Avec un peu d’effort, on pourra récupérer une framboise après ça. Qu’est ce que c’est bon ce truc. On arrive sur notre adversaire, près à le vaincre de petits pétons et autres appendices habituellement entrainés à lutter contre des chenilles plus petites que nous, c’est dire, quand le glooby étrange tourne son regard d’une gravité sans nul autre pareil et nous arrête tous subitement comme si la créature avait soudainement absorbé toute notre énergie à lutter contre elle. Laissez pantois à quelques pas d’elle, on la regarde comme si nous n’étions que des intrus dans son modeste domaine.
Je prends conscience, soudainement, de l’aura qu’elle dégage. Quelque chose d’infiniment puissant. Comme si elle avait la puissance des astres au-dessus d’elle. Clairement quelque chose qui nous est permis d’observer alors qu’on n’aurait jamais pu ne serait-ce que rêver d’une pareille existence. Je ressens autre chose aussi. Un respect total mêlé à une certain attrait que je n’explique pas. Pourtant, Elina ne manque pas de charme, mais là, c’est comme si elle avait subitement été remplacée dans mon esprit et que ce qui était important, en ce moment, c’était de la protéger. Je me retourne alors contre mes alliés d’il y a à peine cinq secondes et je fais barrage de mon corps, retournant ma mue sans aucune honte.
-Si vous voulez lui faire du mal, il faudra me passer sur le corps !
Je sens que mes ex-camarades ont perdu de la fougue, mais on est jamais à l’abri d’un individu prêt à commettre l’irréparable. D’un œil, j’essaie de chercher de l’aide auprès de mon humain et je le vois effectivement s'approcher, maintenant que tout le monde s’est arrêté d’agir. Je jette un autre regard à la glooby à l’aura intrigante et je me rends compte qu’elle a, à nouveau, toute son attention sur mon Humain et je sais pas pourquoi, ça me met un peu en rogne, mais je sais pas quoi faire. Mon Humain parle avec l’autre Humain avant de s’approcher soudainement avant qu’une aura scintillante apparaît autour de lui. Je connais ça. Il va devenir comme nous. Et ça ne manque pas. Le voilà soudainement en glooby, avançant de ces petits pétons dans la direction de la glooby qui reste immobile, sa bouche dessinant un sourire sur son visage parfait. Pourquoi elle le regarde et pas moi ? Je prends partie pour elle, moi !
-Jack. Cela fait bien longtemps que nous ne nous sommes pas revus.
-Esméralda… Ce nom avait disparu de ma mémoire et … étrangement, quand je vous ai revu, il m’est revenu en mémoire.
QUOI ? Ils se connaissent d’avant ? Ils se sont déjà rencontrés ? Ils connaissent le prénom de l’autre ? J’EXIGE DES EXPLICATIONS.
— Cannelle bouge !
— Melta, tu la laisses faire et tu restes derrière.
— Mais veux toucher glooby avec aille !
— C’est une amie de Jack alors tu la laisses tranquille. Enfin, je crois.
— C’est cela, même si la mémoire me manquait.
— Voilà, donc tu ne fais pas n’importe quoi.
— Caresse pas n’importe quoi !
— On ne fait pas cela sans demander l’autorisation.
— Je vous remercie jeune humain, il est vrai que je ne serais point à l’aise avec les doigts pleins de sucre d’un enfant sur moi.
— Laver main, pouvoir caresse ?
— J’aimerais mieux éviter, je suis là pour une autre affaire.
— Oh ?
— Vous voulez un en-cas pour en discuter ?
— Prenez donc place.
— Merci, une collation ne sera pas de refus je l’avoue.
Je ne comprends pas bien pourquoi mon humain et le moustachu considèrent le glooby intrus comme une des leurs, mais une part de moi n’est pas des plus à l’aise avec le sujet. Mon humain prépare un petit jus frais qu’il fait de temps en temps à Guimauve et que cette dernière adore. C’est un jus sur une base de plantes et baie que personnellement je trouve avoir un goût trop d’herbe pour mon palais. Par contre, les muffins à base de baie des grottes je n’aurais pas dit non. Quand il en sort quelqu'un de son sac, nous sommes tous autour de lui pour en avoir, ses enfants aussi. Il nous en distribue à tous un sans même se poser de question et en donne même aux glooby de l’humain moustachu qui regarde le tout assez sceptique sur le moment. Ça change de la laitue c’est certain.
— Jack, je ne voudrais pas être indiscret, mais ton amie tu la connais d’où ?
— C’est une longue histoire.
— Je pense qu’on aura le temps de l’écouter après l’explication de ton amie.
— On peut aussi en parler avant, cela ne me dérange point, du moment que la fuite n’est point votre envie du moment.
— Moi ça ira.
Mon humain est assez détendu visiblement, la pluie est présente et si la conversation permet de ne plus avoir de doute sur l’intrus je ne suis pas contre non plus. L’enfant fille de mon humain a fait un joli dessin de l’intrus glooby et de nous tous en famille avant de le mettre sur la table et de faire un autre dessin. J’entends une félicitation de mon humain pour sa fille, mais toute mon attention est sur l’intrus qui ne m’inspire toujours pas confiance. Cette histoire est bien étrange.
Mon Humain finit par dire que quand il est retourné dans le vrai monde, il a oublié cette histoire, mais maintenant que la princesse est apparue devant lui, il s’est souvenu. Du coup, je ne leur en veux pas trop de ne pas m’en avoir parlé, même si j’avais une petite douleur au cœur au fur et à mesure de l’histoire de mon Humain, apprenant une histoire qu’ils m’avaient cachée. Je vois bien quand cette histoire s’est produite. C’est lors des rares fois où l’Humain a manqué un jour pour mettre des feuilles de salades dans ma boite. C’était vraiment terrible. Je me suis senti abandonné. L’espace d’une journée. Enfin. De cette histoire, je peux dire que j’en reste bouche bée et que tous les autres animaux de l’autre Humain sont pareils. Et les enfants de l’autre Humain aussi. Tout le monde est surpris. Et en même temps, la princesse Glooby s’avance.
-Tout ce que dit le sieur Jack est vrai. Je m’en porte garant.
Et quand elle dit ça, on est sûr qu’elle dit vrai. Alors, on ne peut pas remettre en doute la parole de mon Humain. Ce que je n’aurais pas fait, parce qu’il pense toujours à mettre des feuilles de salades dans ma boite, sauf la fois où il pouvait pas, mais c’est maintenant pardonné. Pour la peine, est-ce que je peux devenir un chevalier de la Princesse ? ça doit être trop bien ! Mon Humain devenu Glooby finit par retourner son attention vers la Princesse.
-Mais que me vaut votre venue ?
Je le sens pressé. C’est que le temps en Glooby n’est pas infini et il ne voudrait pas trop gâcher ces précieuses minutes et ne pas savoir ce qu’elle veut. Je vois sur son visage beaucoup plus expressif en glooby qu’en Humain ; en même temps, je traduis difficilement ces fourmillements de poils sous le museau ; que l’apparition de la Princesse a réveillé des souvenirs particulièrement intenses à son égard.
-Je suis venu vous dire que la guerre est finie. Nous avons gagné.
-Ah.
-Beaucoup sont tombés. Krotal, notamment, que vous avez connu. Mais le sacrifice de leur vie n’a pas été vain. Grâce à vous. Grâce à tous ceux qui ont su répondre présent, avec leur moyen et leur courage.
-C’est une bonne nouvelle.
Je sens que l’Humain attend quelque chose de plus, mais moi, je me précipite auprès de la Princesse. S’il n’y a plus de guerre, c’est bien, si des combattants sont tombés au combat, c’est triste, mais ça veut aussi dire qu’il y a des places à prendre ! Et s’il y a le Héros Jack, il peut aussi avoir le chevalier Jack ! Moi !
-Princesse ! Princesse ! Est-ce qu’on peut devenir chevalier ?!
Elle me fait jeter un drôle de regard, puis sourit, regardant autour d’elle les créatures des Humains.
-Souhaitez-vous tous rejoindre le Calyce et défendre notre Royaume contre les futures menaces ? Nous avons tant besoin d’âmes courageuses pour protéger notre sanctuaire et guider les futures générations dans la paix et la prospérité. Vous feriez ça ?
-Oui !
Que je réponds presque du tac au tac. Je jette un regard à mon Humain pour y voir la fierté, mais il a un regard triste à mon égard. Qu’est ce qui ne va pas ? Il ne veut pas aller au Calyce ? Je suis sûr que tout le monde veut y aller, non ?
— C’est quoi le prix du voyage ?
Parce que si l’humain à moustache est triste c’est, je suppose, pas pour rien. Surtout que, mine de rien, l’idée d’être chevalier d’une princesse semble assez cool. Même moi cela me tenterait bien. Sorbet aussi d’ailleurs vu de comment elle sautille, mais comme je suis la plus âgée du groupe je dois aussi montrer l’exemple, pour tout le monde, même si Cannelle fait mieux le rôle de la grande sœur de tout le monde.
— Ce n’est pas un prix, c’est un cadeau pour vous tous si vous êtes en accord pour m’accompagner.
— Je veux ! Ça a l’air trop bien ! Toi aussi Guimauve, dit oui !
Elle sautille de plus en plus et Cannelle semble de plus en plus tendu vu la conversation, elle n’a que connaissance de la partie où la princesse parle, mais elle ne semble pas avoir de mal à faire l’autre part du dialogue, comme les humains aussi.
— La proposition est pour tout le monde ? J’aimerais tellement visiter ce lieu !
Cette fois c’est mon humain blond qui s’y met à vouloir faire le trajet, le petit roux sautille et semble tout aussi enthousiaste alors que la blanche dessine tout le monde en tenue de chevalier visiblement. La princesse n’a pas encore ouvert la bouche et semble choisir ses mots avec délicatesse ou soin, je ne sais pas trop.
— Le Calyce reste un endroit qui n’est pas accessible pour les humains, mais un aller, sans retour pour le moment, est possible pour tout le monde ici. Avoir de telles âmes courageuses pour nous aider dans notre lutte sera des plus beaux. Même si la menace actuelle est vaincue, la prochaine grandit dans l’ombre, c’est une certitude.
— Pas de retour possible ?
— Je suis ici aussi pour m’aider à préparer notre prochaine paix et avoir l’aide de précieuse âme ayant œuvré à notre cause par le passé me semblait juste.
— Cela durerait combien temps ?
— Je ne saurais vous dire, la paix est quelque chose de si fragile, même si mes conseillers pensent qu’une alliance ou un mariage nous permettrait de la maintenir de manière plus durable.
— C’est un lourd voyage.
— Une tâche importante est rarement quelque chose qui arrive facilement. Puis, la magie a besoin d’une aide pour retrouver son équilibre vers chez moi. Mais ce n'est en aucun cas une obligation, plus une proposition comme une autre. Mon cœur avait surtout besoin de vous revoir, Jack, vous m'avez manqué.
Je n’ai pas tout compris de la conversation, mais cette histoire de magie semble intriguer tout ceux qui sont capable de la comprendre. Moi-même j’aimerais un peu plus comprendre.
Quand elle a dit ça, la princesse glooby a papillonné des yeux en nous regardant tous comme s’il y avait un message sous-jacent et mon petit cœur d’habitude si amorphe a bondi quelque part dans mon corps, je sais jamais trop où, mais c’est pas grave, tant que ça marche. Puis une certitude m’est venue à l’esprit. Peut-être qu’elle a regardé tout le monde pour ne gêner personne, mais sûrement que la remarque s’adressait à quelqu’un en particulier. Je regarde mon humain l’espace d’un instant et il semble perdu dans ces pensées, mais pas des positifs, ni même d’espoir. Comme s’il se rappelait quelque chose de désagréable. Il a l’air soucieux, même. Il ne doit pas penser que c’est pour lui. Mais alors ? ça veut peut-être dire que c’est pour moi ?!
C’est vrai que je suis un glooby plutôt séduisant. C’est ce que Elina dit souvent. Après, elle n’en a pas beaucoup connu des comme moi, mais pourquoi chercher ailleurs quand il n’y a pas mieux pour chasser les feuilles de salades ? Et puis elle ne s’est jamais plainte. C’est bien la preuve que je suis assez exceptionnel. Tous les autres semblent aussi intéressés par venir au Calyce et personne ne semble avoir tilter comme moi sur la demande en mariage. Parfait. C’est que vraiment personne ne s’est senti visé. Je sais pas trop ce que ça veut dire, mais une princesse, ça doit devenir reine un jour. Alors je serais roi. Qu’est ce que ça doit faire, roi ? Aucune idée. Mais ça doit sûrement être bien. Et puis il y a aura la Princesse alors ça ne peut pas être si mal. J’essaie de capter son regard et je finis par l’avoir et je lui souris, plein de confiance en haussant mes sourcils comme j’ai déjà vu mon humain le faire avec des femelles humains. C’est mon modèle, parce que je n’ai pas trop eu à draguer avec Elina. Elle m’a carrément sauté dessus dès la première heure de notre rencontre. Autant vous dire que j’y suis pas pour grand-chose.
Elle me fixe un instant avant de détourner le regard pour regarder mon humain.
Elle est amoureuse, c’est sûr.
Alors je m’approche d’elle comme pour accepter sa proposition. Je sens alors le regard de mon humain sur l’épiderme et il m’interpelle.
-Jack ? C’est ce que tu veux ?
-Ca a l’air trop bien, non ?
-Ce sont donc des adieux.
-Quoi ?
J’ai pas compris et mon humain comprend que je n’ai pas compris.
-J’ai ma vie ici, Jack. Je ne peux l’abandonner pour rejoindre le Calyce. Je suis déjà allé et je suis revenu. Ne pas revenir n’est pas envisageable.
C’est vrai qu’il a plein d’humains et il fait plein de choses. Ça me rend tout triste. Mais Roi, c’est quand même pas rien !
-tu es libre du chemin que tu veux prendre, Jack. Elina en sera attristé.
C’est vrai qu’il y a Elina. Mais même si elle est jolie, elle n’a pas des ailes comme la Princesse. Elle doit en savoir, des choses ! Je la regarde pleine d’espoir et elle fuit mon regard à nouveau. Sûrement qu’elle n’arrivera pas à ne pas rougir en me regardant. Mon humain capte mon regard à ce moment-là et dit alors une chose terrible.
-Toujours asexué, Esmeralda ?
Comment ça ? La princesse semble troublée, mais elle ne dément pas. Je tombe un peu des nus. A quoi ça sert d’être Roi s’il y a pas de… enfin… vous avez compris quoi. Est-ce que c’est un piège ? Je ne sais trop quoi en penser. Jack remet une dernière charge.
-Il ne me reste pas longtemps avant de redevenir humain. Vous tous ! Je suis sûr que Faolan et ses enfants ne vous retiendront pas, même s’ils seront tristes. Car ils vous aiment et veulent avant tout votre bonheur. Mais n’oubliez pas que c’est un chemin à sens unique pour vous et que vous ne savez pas ce qui vous attend là-bas. Et la réalité est parfois bien différente de ce qu’on pourrait croire.
Je suis très troublé. Et mon humain se retourne comme pour qu’on fasse notre choix en notre âme et conscience sans être influencé par son regard. Il y a un dernier mot entre Esméralda et mon humain.
-Je suis attristé que cela finisse ainsi, Jack.
-Nous ne sommes pas du même monde. J’espère toutefois que le votre prospérera à jamais.
— Vous prendrez tout de même un cookie ? Avec un peu de thé, c’est bien pour faire des adieux décents.
— Est-ce un humour d’ici ?
— Non, juste une proposition pour resservir votre verre, princesse.
Un petit rire sans joie sort de sa bouche alors que je vole et m’enroule autour du cou de mon humain. Il sert aussi un repas purement glooby au glooby de l’humain à moustache sans tout comprendre à cette histoire certainement, comme ceux qu’il fait quand on est triste et qu’on a besoin de réconfort. Quelque part ça me rend un peu mélancolique et appuie ma tête contre la joue de mon humain qui me caresse la tête avec douceur.
— Je savais pourtant que ma demande serait bien trop audacieuse.
— Est-ce qu’on est pas toujours audacieux pour protéger ce qui nous est cher ?
— Si. Sauf les lâches, mais je ne souhaite point le devenir.
— Alors tout ira bien et votre futur roi sera digne de son rôle.
— C’est des paroles bien réconfortantes.
Je quitte le cou de mon humain et m’approche de sa fille qui dessine un mariage qui n’aura pas lieu enfin de compte. Elle ne se rend sûrement pas compte de comment ça peut être un peu cruel, mais elle donne tout de même son dessin à la princesse qui le prend avec un sourire un peu fade. Elle sait maintenir une belle façade face aux enfants, c’est le moins que l’on puisse dire. Je m’enroule autour du cou de la petite qui ronronne de contentement alors que le fils de mon humain babille avec son foulard sur tout une histoire de chevalerie épique dans un monde seulement rempli de familier.
Aucun d’entre nous ne souhaite suivre cette douce princesse, même si Guimauve semble avoir hésité, elle a fini par se caler contre le ventre du fil de notre humain. Il n’y a que Cannelle qui a semblé avoir été un peu sur la défensive durant cet échange, mais je suppose que c’est parce qu’elle ne souhaite pas que notre famille perde des membres. L’humain à moustache reprend sa forme humaine et je me demande si un jour notre humain pourra en faire de même pour être avec nous. Son fils le peut et sa fille a un bout de nous aussi. Un mouvement de la princesse qui au final pousse sa tasse et son assiette garnies sans y avoir plus touché.
— Il me faut y aller. Même si cela ne s’est pas passé exactement comme je l’aurais voulu, ce fut un bonheur pour mon cœur de vous revoir mon tendre ami.
— Moi de même Esmeralda, même si j’avais oublié cela.
— Cette fois, les souvenirs resteront, un cadeau pour avoir été si compréhensif sur un possible départ d’un des vôtres.
— C’est aussi un adieu.
— Un adieu, jusqu’à la prochaine fois.
— La prochaine fois ?
— On ne sait jamais ce que le destin nous réserve, sauf si vous avez des discussions endiablé avec les dieux.
— Vous seriez surprise.
— Je n’en doute point.
Cette fois, il y a un vrai rire dans sa voix et je vois que mon humain observe simplement la scène sans rien dire, comme s’il avait peur d’interrompre quelque chose entre eux. Pourtant je le vois bien aussi attraper son thermos de vin chaud et d’en servir un verre à l'humain à moustache alors que la princesse prend son envole final.
— Je n’ai pas plus fort sous la main.
— Une bonne bière aurait été mieux effectivement.
— Pour une prochaine fois.
— Je note cela.
Suite à cela doucement, comme si ce qui s’était passé avant était un écart hors du temps, la discussion reprend doucement, à un rythme un peu moins endiablé, comme si une certaine nostalgie restait dans l’air. Je baille et décide de simplement dormir après cet échange étrange tout de même.
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