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    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

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    Si y'avait eu un bourdon, je lui aurais Didier mon attention.
    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
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    Si y'avait eu un bourdon, je lui aurais Didier mon attention.
    Dim 13 Juin 2021 - 13:14 #
    Pour des gens comme moi, la guilde des aventuriers, c’est une grande famille.

    Il y a les petits nouveaux, comme des petits frères et des petites sœurs qui ne demandent qu’à apprendre pour devenir comme leurs aînés. Il y a les saphirs, ce genre de parrain ou de marraine idéalisés, ce qui se fait de mieux dans la guilde. Des rêves inaccessibles au premier abord, mais que l’on cherche à toucher du doigt après bien des efforts, car ce sont les exemples que tout le monde veut suivre, ne serait-ce que profondément dans les cœurs de chacun, car même ceux qui ne voue pas leur vie au noble art de la quête dangereuse et de la maîtrise du combat contre des créatures redoutés rêveraient d’obtenir ce statut. Et d’être vu à leur tour comme des exemples à suivre. Il y a les hôtes et les hôtesses, les pères et mères de nos chers aventuriers, leur mâchant tout le travail ennuyant de l’administration, les rassurant et les accompagnant dans leur parcours. Toujours aimable. Toujours à prodiguer les meilleurs conseils, à diriger vers les plus experts dans certains domaines afin que chacun, petit et grand, puisse s’épanouir au sein de cette formidable famille liée par la conviction de rendre service aux autres. Les examinateurs sont un peu les oncles grincheux que les jeunes évitent la plupart du temps, aidant dans l’ombre les pères et mères à encadrer les enfants de la guilde. Enfin, il y a le Conseil de la Guilde. Les patriarches et les matriarches. Et même si je suis loin d’avoir l’âge requis pour vraiment correspondre à cette imagerie, je peux vous dire que je suis vraiment attaché à l’idée d’être la mémoire de la Famille et de l’aider à prospérer. Que chacun soit à la place qu’il mérite, pour le bien de tous.

    J’ai plein d’idées, même si les mauvaises langues disent que rien ne sort. Que c’est bien beau de se lancer dans plein de choses en même temps, mais qu’il serait quand même vachement mieux de faire quelque chose d’utile du début à la fin. A cela, je n’ai qu’une seule réponse. L’administration est une machinerie complexe et extrêmement lente à faire évoluer. Je vous parle sans cesse des réunions, des rapports, des contre-rendus à rédiger. C’est beaucoup de boulot, il faut le faire et je le fais. Parce que tout cela sert à l’intérêt de la guilde et de ses membres. Même la révision du budget de la buvette de la guilde. Surtout ça, en réalité. Le dernier projet en date vise les qualités techniques de nos aventuriers. Il n’est pas anodin que nos membres aient un deuxième métier, moi le premier. C’est un fait connu de pas mal de monde que je gère un réseau d’informations qu’on appelle les Petits Potes. D’autres ont des activités plus classiques et beaucoup moins connues, mais sont sans nul doute pétries de talents. L’idée discuté actuellement au Conseil est de donner des coups de pouces à des jeunes artisans de la guilde pour leur donner les moyens et l’expérience d’être autonome dans leur art. D’abord, parce que l’épanouissement de nos membres est une passion. Accessoirement, nos protégés offrent des services à des tarifs avantageux aux membres de la guilde. Pour que la famille grandisse d’elle-même. Pour ça que ce n’est pas le genre de service qui s’appliquerait à mon cas. Nous sommes trop gros pour avoir besoin d’aide. Là n’est pas l’essence de ce que l’on veut faire.

    Du coup, grâce aux bons soins de l’examinateur en chef, Lou Trovnik, dont les rapports sont aussi bien rangés qu’une parade militaire, on a pu identifier des nouvelles recrues ayant une certaine habilité dans des domaines autres que le lever de coudes, activité ô combien pratiqué par nos membres et qui donc ne nécessitent pas d’être perfectionné, ceci afin de les aider à atteindre leur rêve. Des jeunes recrues envers la guilde, ce sont des aventuriers qui feront le rayonnement de la guilde. Et depuis le temps, vous devez savoir que j’accorde une attention importante à la réputation de la guide, quitte à m’occuper moi-même des petits cons qui osent salir son honneur. On se répartit la prise de contact, même si je me doute que le Conseiller Cornélius délègue ce genre d’activité, préférant les soirées mondaines aux ateliers, moi, je reste attaché à m’occuper moi-même de ça. J’ai la fibre humaine, faut dire. J’ai déjà rencontré plusieurs personnes dans les précédents jours, quand je le peux et je continue ma petite tournée. Car aujourd’hui, nous allons du côté de la Forge avec les sœurs Zmeï. Déclaré forgeronne en devenir et jeunes aventurières de la guilde. Un domaine de compétence assez prisé, mais il n’y a jamais assez de forgerons, ceux-ci disparaissant aux gré des lunes. Un métier certainement difficile que beaucoup de gens sollicitent pour de nombreuses tâches, évidemment, car vaincre les créatures ne sont pas souvent dénués d’armes en métal qui coupe et qui tuent. Puis même le moindre objet métallique passe par la forge et sert dans nos vies, quoi qu’en disent les passionnés de magie et de cristaux qui oublient bien souvent que c’est du bois et du métal qui font tourner les essieux de leurs carrioles.

    Si les rapports des hôtes et hôtesses indiquent qu’elles ne sont pas actuellement en quête, il est fort probable de parvenir à les trouver rapidement à l’adresse qu’ils ont indiquée. Parce que c’est quand même pratique de savoir où sont nos membres pour mieux les solliciter. La forge familiale donc. Rien de très surprenant, les forgerons sont souvent de père en fils. Ou en fille du coup. Et je me dis du coup que ça ne devrait pas trop être difficile d’attirer l’intérêt dans notre démarche. Je prends donc mon pardessus, mon sac et ma gourde de bière et je pars battre le pavé à la recherche des sœurs Zmeï. Probablement que ce seront des gens bien sympathiques.
    Sia ZmeïShe's single now :mus:
    Sia Zmeï
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    Re: Si y'avait eu un bourdon, je lui aurais Didier mon attention.
    Mar 15 Juin 2021 - 13:26 #
    Une journée de travail à la forge Zmeï comme une autre, à un détail près qu'aujourd'hui Sio est là pour m'assister. Depuis que nous sommes devenues aventurières, ma petite sœur a beaucoup délaissé son rôle d'assistante. La joie de partir faire des quêtes  et découvrir le royaume semble la rendre plus enthousiaste que de m'aider à forger et réaliser mon rêve d'avoir un jour ma propre forge. Malheureusement, j'ai l'impression que la flamme de la passion n'habite plus ma frangine quand elle est dans la forge, je ne vois plus les étincelles dans ses yeux quand je lui parle de mes projets. Non, maintenant ce qui l'intéresse, c'est le voyage, le combat et les aventures. La forge reste ma première passion, c'est presque une raison de vivre. Les aventures et les missions de la Guilde ne sont qu'un moyen pour moi de parcourir le royaume à la recherche de nouvelles connaissances pour devenir meilleure. Ceci nous oppose désormais et a déjà créé quelques petites disputes entre nous. Cependant, Sio accepte de continuer à venir m'aider et m'assister à la forge quand elle n'est pas sur les routes.

    C'était donc une des rares journées où j'avais l'occasion de travailler avec ma sœur. Père n'était pas là, nous laissant la forge et nous faisant confiance. Son jeune apprenti et employé avait son jour de congé. Nous n'étions qu'entre sœur pour s'occuper des commandes et des clients. La journée semblait plutôt calme, nous avions reçu assez peu de clients pour le moment, nous laissant l'occasion de traiter les commandes. Sio s'occupait la plus souvent de la partie boutique que moi, me laissant ainsi me concentrer sur ma forge. Quand elle n'était pas derrière le comptoir, elle venait m'aider et m'assister dans mes réalisations. Mais les aventures et absences de ma jeune sœur semblaient avoir affecté notre synergie et notre façon de travailler. Nous n'étions plus synchronisées et déjà plusieurs erreurs avaient eu lieu depuis le début de la matinée. Nous n'arrivions plus à travailler ensemble et nous commencions à nous marcher dessus.

    Après une énième erreur, c'est la goutte de trop. Je ne suis pas du genre à m'énerver, mais devoir refaire une commande pour des erreurs bêtes peut vite devenir exaspérant. Nous ne sommes pas une grande forge renommée, nous travaillons bien et pour des prix raisonnables, voire abordables. Nous avons des prix pour les petits portefeuilles tout en faisant attention à la qualité, mais nous ne pouvons rivaliser avec des maîtres forgerons ou des artisans bien plus talentueux que nous. Nous ne sommes qu'une petite entreprise familiale qui utilise son métier pour nourrir sa famille. Je réfléchis de plus en plus à quitter cette entreprise familiale pour avoir ma propre forge et façon de faire, et j'ai l'impression que cette matinée me le démontre.

    Je craque et abandonne ce que je fais. Cela n'est pas mon genre, je n'aime pas laisser un travail inachevé. Un amer goût de défaite m'emplit la bouche, mais je suis en colère. Oui, en colère. Ma sœur n'est pas attentive, à plusieurs reprises des erreurs ont été commises par sa faute. Elle a même risqué de nous blesser toutes les deux. Je ne veux pas m'énerver contre elle et risquer une nouvelle dispute. Je l'aime trop pour risquer de la perdre ainsi. Je préfère faire une pause.

    « On fait une pause. Sors. »

    Mes mots sont bien plus froids que je ne le souhaiterais. La colère se sent malgré moi et ma sœur le voit aussi. Elle semble hésiter, mais sans un mot, elle sort pour se diriger vers la petite cour à l'arrière de la forge. Je reste pour réfléchir et tenir la boutique. Je ne sais plus quoi faire et je ne sais pas comment aider à concilier nos passions. Je commence à regretter d'avoir rejoint la Guilde et d'avoir encouragé ma sœur à réaliser son rêve. Je ne dis pas que je ne souhaite pas la rendre heureuse, simplement que je préférais notre vie d'avant.

    Je suis assise sur mon tabouret, le visage entre les mains quand la petite cloche de la boutique tinte. Je me redresse en poussant un soupir. Je dois m'en occuper. Je retire le tablier que je porte et me lave rapidement le visage à l'eau pour en retirer la suie et la poussière. Je m'étire et craque un peu mon cou pour me préparer à affronter la clientèle. Je ne suis pas une grande bavarde, alors devoir brosser des clients dans le sens du poil, ce n'est pas vraiment ma tasse de thé. Je pousse la petite porte séparant la forge de la boutique et viens me mettre derrière le comptoir. J'affiche mon sourire le plus sympathique possible et inspecte le client qui semble observer la boutique. Quand il se rend compte de ma présence, j'affiche le visage le plus aimable que je puisse et tente de préparer ma voix pour qu'elle ne soit pas trop froide.

    « Bienvenue à la forge Zmeï. Comment puis-je vous aider ? »
    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
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    Re: Si y'avait eu un bourdon, je lui aurais Didier mon attention.
    Mar 15 Juin 2021 - 18:02 #
    Clairement, pour paraître aimable, c’est un échec.

    Ou plutôt, il est un peu compliqué de me la faire à l’envers. J’ai croisé beaucoup de gens dans ma vie bien fourni et avec beaucoup d’expériences aussi multiples que variées, on apprend à savoir lire à travers les masques que chacun tente de porter pour dissimuler un peu de soi-même. Ça marche plutôt bien quand ce n’est foncièrement pas très grave, qu’il n’y a rien de très important à cacher et qu’on n’est pas sous la pression. Être en tête à tête avec quelqu’un qui a la capacité de vous balancer dans le canal accroché à un bloc de pierre pour vous laisser expérimenter la vie sous-marine, ça vous laisse beaucoup moins de facilité à percevoir ce qui se cache vraiment derrière le masque qu’il aborde. On peut clairement dire qu’on n’est pas dans cette situation et pour le coup, le visage aimable paraît faux.

    En tout cas, je trouve qu’il y a quelque chose qui cloche. Si c’était que ça.

    Parce qu’évidemment, on ne peut pas vraiment lancer une discussion classique quand son vis-à-vis aborde quelque chose de tout à fait saugrenue. J’ai bien du mal à ne pas la dévisager, en particulier, vous l’aurez bien compris, son œil droit arborant une fleur toute pétale dehors. Il me semblait avoir lu quelque chose de ce goût dans son dossier, mais les mots sont souvent bien éloignés de ce qu’on pourrait imaginer et bien-sûr, ce n’est absolument pas cela qui m’est venu à l’esprit quand je l’ai lu. D’où ma surprise et mon bref temps de latence avant de répondre, ce qui a facilement le don de l’irriter, fragilisant d’autant plus le masque de sympathie qu’elle porte avec un certain insuccès. Évidemment, votre serviteur est quelqu’un d’assez expérimenté et Wiskeyjack Callahan sait reprendre contenance rapidement et reprendre le contrôle de la situation.

    -Sia Zmeï, je présume ?

    Elle me renvoie presque instantanément un regard froid. C’est qu’en deux mots, je ne suis plus un client comme les autres. Je suis rentré dans la sphère de ceux qui connaissent son prénom et comme elle ne sait pas qui je suis, c’est tout à fait normal de voir ça d’un mauvais œil, sans mauvais jeu de mot, évidemment, hein. Je dissipe le malentendu rapidement que je fais avec un petit salut classe en penchant le buste. Ça m’évite de regarder son œil en plus.

    -Whiskeyjack Callahan. Conseiller de la guilde des aventuriers.

    Pas forcément le meilleur moyen de dissiper les problèmes, il faut l’avouer, surtout quand je m’adresse à des aventuriers. Ces derniers ont toujours l’impression que les conseillers ne sortent jamais de leur bureau, sauf pour des situations graves. Effectivement, si c’est important pour la guilde, on s’en occupe, mais pour tout ce qui concerne des petites taches comme je suis entrain de le faire, ça passe inaperçu et c’est donc source d’une certaine appréhension quand on se retrouve face un conseiller, même si je suis le plus sympathique d’entre eux. Si l’aventurière est moins glaciale sur le coup, elle n’en reste pas moins distante. J’évite à nouveau de dévisager sa fleur. Décidément, elle attire facilement le regard. Pourtant, dans un monde de magie comme Aryon, on ne devrait pas s’étonner tant que ça des étrangetés du monde, le monde étant sans conteste perméable à toutes les incongruités possibles à travers les pouvoirs de chacun.

    -Pas d’inquiétude à avoir. Je viens à votre rencontre pour discuter d’un sujet qui pourrait éventuellement vous intéresser. Enfin, par vous, je veux dire vous et votre sœur. Mademoiselle Sio Zmeï n’est peut-être pas là ?

    Ne pas paraître intrusif, hein, mais dans mes dossiers, elles sont deux et ça arrive régulièrement, les situations ou vous pensez vous adresser à l'un des deux frères ou sœurs et à la fin, l’un cache à l’autre des choses et ça fait des emmerdes. Alors, vaut mieux éviter d’exclure quelqu’un si on peut l’avoir sous la main. Et peut-être qu’elle sera un peu plus ouverte que sa sœur, parce que je dois vous dire qu’elle a l’air aussi accueillante que l’examinateur en chef lorsqu’on lui dit qu’on rendra les rapports en retard.

    Autant vous dire tout de suite qu’il n’a jamais souri, lui.
    Sia ZmeïShe's single now :mus:
    Sia Zmeï
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    Re: Si y'avait eu un bourdon, je lui aurais Didier mon attention.
    Jeu 17 Juin 2021 - 18:03 #
    Le client me dévisage et je vois bien ce qu'il fixe. Je m'y suis habituée avec les années, je sais bien que je suis plutôt atypique pour beaucoup. Mais en comparaison, j'ai bien moins de problèmes que ma sœur là-dessus. Petites, Rid nous défendait face aux regards insistants et aux mauvaises remarques. En grandissant, nous avons appris à les ignorer et à nous défendre. Cela a toujours un petit côté dérangeant, mais je ne réagis plus au fait que l'on me dévisage. Après m'être faite dévisager, l'homme semble se ressaisir et s'adresse à moi en donnant mon prénom et mon nom. Je n'ai pas besoin de confirmer, mon faux sourire s'efface instantanément. Que l'on connaisse mon nom de famille peut encore passer puisqu'il s'agit du nom de la forge, mais mon prénom... Je n'ai pas beaucoup de clients qui connaissent mon nom, surtout à leur première visite. Mon regard devient particulièrement froid et je glisse ma main derrière le comptoir à la recherche d'une petite arme cachée au cas où nous ayons besoin de nous défendre contre des clients trop difficiles.

    Heureusement, l'homme finit par se présenter. Conseiller Callahan. Ce nom me dit vaguement quelque chose, je l'ai peut-être entendu en étant à la Guilde, mais rien de précis. Je lâche mon arme, un peu plus détendue. Au moins, on ne vient pas me chercher d’ennuis. Quoique... Qu'est-ce qu'un gratte-papier de la Guilde viendrait faire jusqu'ici ? Il a besoin de faire tailler un crayon ? Ce n'est pas vraiment le genre de personnes ayant besoin d'armes ou d'outils. Et puis il me semblait que l'on ne rencontre jamais un conseiller à moins d'une situation grave. Est-ce que j'aurai des problèmes ? Je ne me rappelle pas avoir fait d'écarts en particulier depuis mon inscription. Si ce n'est pas ça, qu'est qu'il me veut ce moustachu ? Il n'a pas l'air méchant, mais je ne peux m'empêcher d'être sur la défensive.

    Je n'ai toujours rien dit quand il commence à essayer de me rassurer. Je me détends un peu. Au moins, ce n'est rien de grave. Il aimerait donc discuter ? Avec Sio et moi ? Je n'ai aucune idée de ce qu'un conseiller peut vouloir discuter avec deux aventurières débutantes comme nous. Pas la peine de trop me prendre la tête. Je pousse un soupir et me dirige vers la porte qui mène à la forge. Je la pousse et glisse ma tête à l'intérieur. Ma sœur n'est toujours pas revenue.

    « SIO ! »

    Je crie pour qu'elle m'entende depuis l'arrière. Cela fait effet puisque la porte menant à la cour arrière s'ouvre et je vois sa petite tête passer dans l'ouverture.

    « On te demande. »

    Je la vois hausser un sourcil, mais elle me rejoint sans protester. Elle traverse la forge et me rejoint. Je lui ouvre la porte et la laisse passer pour qu'elle arrive derrière le comptoir. Elle affiche tout de suite un sourire réellement amical en voyant le conseiller. Elle pense certainement à un client avec une demande spécifique.

    « C'est le conseiller Callahan de la guilde des aventuriers. Il aimerait discuter avec nous deux. »

    Je vois le regard de ma sœur briller à la fois d'excitation et d'une certaine forme d'admiration pour le conseiller. Elle fait une petite révérence élégante et se présente de façon joviale.

    « Sio Zmeï pour vous servir. C'est une joie de vous rencontrer conseiller Callahan ! Que peut-on faire pour vous ? »

    Le contraste entre nous est plutôt flagrant. Mis à part nos physiques atypiques, une fleur pour l'une et des gènes draconiques pour l'autre, nous nous rassemblons beaucoup. Nos visages ont des traits en communs, la couleur de nos cheveux la même ou encore nos prénoms presque identiques. En revanche, au niveau caractère, nous sommes le jour et la nuit. Sio dégage l'énergie d'un bel après-midi de saison chaude, la joie, la bonne humeur et la curiosité. Moi, je ne suis qu'une nuit glaciale de saison froide, la froideur, la rigidité et l'impression de faire face à une véritable armure émotionnelle. Ce contraste d'énergie fait que beaucoup pensent que nous avons du mal à nous entendre, alors que c'est tout le contraire. Nous sommes plutôt fusionnelles et en phase, sauf quand nous sommes un peu en froid comme aujourd'hui.

    Je vais laisser ma sœur gérer la discussion. Je reste un peu en retrait, les bras croisés à écouter la discussion. J'interviendrais uniquement si je sens que cela est nécessaire, sinon Sio est bien assez grande et capable pour gérer cela. Je reprends mon attitude de mur de glace et attend que le conseiller aborde le sujet dont il voulait discuter.
    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
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    Re: Si y'avait eu un bourdon, je lui aurais Didier mon attention.
    Mar 22 Juin 2021 - 14:55 #
    J’ai une petite moue partagée entre la bienveillance qui me caractérise et une pointe de révolte contre ceux qui me vieillissent plus que de raison. Elle est bien sympathique, cette petite Sio, tout l’inverse de sa grande sœur qui me regarde toujours avec cette air glacial qui me fait croire que j’ai fait quelque chose qui ne lui revient pas, et ça me chiffonne, parce que c’est pas trop mon truc de laisser des choses pourrir entre moi et mes aventuriers. Bien sympathique, donc, cette Sio, même s’il y a dans ces manières un soupçon d’aura respectueuse que l’on réserve d’habitude aux personnes vénérables. Peut-être bien que le conseiller, on voit davantage des vieux bonhommes roupillant sur leur bureau et pour être témoin en interne, je peux vous dire que c’est pas très loin de la réalité, sauf pour les siestes, mais ce n’est pas une raison pour généraliser à tous les individus portant le titre. Ai-je l’air si vieux que ça qu’on devrait être un peu trop prévenant envers moi ? J’espère pas. Histoire de réchauffer l’atmosphère, j’en viens rapidement au but de ma visite, probablement que faire l’objet de l’attention particulière de la guilde saura réchauffer les regards et éviter de se faire juger sans un mot.

    -C’est très simple, ma petite. Si j’ai bien lu dans vos fiches d’inscriptions, et si j’en crois les lieux où nous sommes, vous êtes des forgeronnes ?
    -Oui ! Même si on n’est pas encore des forgeronnes accompli, on apprend. Mais ma grande sœur est bien meilleure que moi !
    -Ah !

    Je fais les gros yeux à Sia dans une réaction plutôt rigolote à la révélation de la jeune sœur qui se tourne à son tour vers son aîné, tout sourire de la mettre en valeur auprès du conseiller de la guilde. Ça m'incite à faire la conversation, je vous avoue, parce que j’aime bien ça.

    -mais je suis sûr que tu travailles d’arrache-pied pour rattraper son niveau…
    -Elle est vraiment forte ! Et puis, avec les aventures, c’est compliqué de suivre.

    Elle perd un soupçon de cette gaieté naïve qui rayonne chez elle alors qu’elle coule à nouveau regard vers sa sœur, mais une pointe de tristesse dans celui-ci. Je sens que la récente inscription de la jeune Sio à la guilde a peut-être mis un peu de tension dans la fratrie. C’est que devenir aventurier, c’est ouvrir une grande porte à un monde d’aventures. De quoi chambouler les repères et modifier les aspirations de chacun. Est-ce là l’origine de cette attitude glaciale de la grande sœur à mon égard ? Certes, elle est aussi aventurière, mais c’est peut-être uniquement pour accompagner sa petite sœur dans cette entreprise alors que son principal intérêt est de poursuivre sa formation et de continuer la voie familiale. Et de ce fait, le conseiller que j’incarne est l’incarnation de cette guilde qui détourne la petite sœur de son destin initial de devenir une forgeronne comme sa grande sœur. Cela expliquerait son attitude. La problématique n’est pas inconnue de la guilde et si généralement, la guilde ne s’en mêle pas trop, j’ai au contraire toujours cette envie de résoudre les problèmes. Avec des problèmes à la maison, on a des soucis en tête et on fait des erreurs en aventures. Autant vous dire que c’est mal.

    -Les quêtes de la guilde ne font pas tout. C’est aussi important de se former à un métier comme la forge quand on en a les connaissances et la possibilité de s’améliorer dans ce domaine. Le royaume a besoin de forgeron et de forgeronne compétente. Et la guilde aussi. D’où ma venue ici.

    La leçon de vie dispensée à la petite sœur n’a pas forcément été bien comprise tellement on peut voir l’attrait de l’aventure dans ces yeux, mais là n’est pas le plus important. Elle est jeune, l’esprit probablement rempli de rêves aussi fous les uns que les autres. Avec le temps, elle trouvera les bonnes voix à écouter dans sa tête qui la mèneront sur le chemin qu’elle désire vraiment. Il ne faut pas forcer les choses. Je tourne mon attention vers les deux, en particulier l'aîné qui, donc, semble plus intéressé par le métier que sa cadette.

    -Comme vous le savez sans doute, la guilde a à cœur d’aider ses membres, au-delà de n’être qu’un simple service de mise en relation d’aventuriers et de donneur de quêtes. La satisfaction et l’épanouissement de nos aventuriers permet le rayonnement de la guilde et augmente sa réputation. Nous mettons en place une aide sur plusieurs plans afin de soutenir les plus jeunes de nos membres à gagner en expérience dans des domaines techniques tels que l’enchantement, la tannerie, la médecine et bien sûr la forge. La raison de ma présence ici m’amène à vous informer que vous avez été sélectionné pour faire partie de cette « promotion » de nouvelles aventuriers que nous souhaitons accompagner et aider à gagner en expérience afin de devenir des artisans talentueux et reconnus dans leur domaine.

    Petite pause. Sur ma droite, Sio est surprise, la bouche entrouverte comme si je venais d’annoncer une bonne nouvelle. Ce qui est plutôt ça, faut dire. Elle se retourne vers sa grande sœur, visiblement contente.

    -T’entends ça Sia ? C’est génial !
    -Autant le dire tout de suite, la guilde espère que des tarifs préférentiels pourront être prévus de la part de ces maîtres artisans à l’égard des membres de la guilde. Car si la guilde donne à ses aventuriers, elle espère recevoir quelques menus avantages pour ces autres membres. Comme le ferait une grande famille.

    Je souris. Quand on parle de famille face à une famille, ça éveille forcément des petites choses, en escomptant que ce soit des sentiments positifs à cet égard. Si la cadette semble bien recevoir l’idée ; même si toutes les idées du monde pourrait t'enjailler pareillement ; je ne sais trop quoi dire de la posture de Sia. Si seulement, j’avais un moyen de mettre des mots sur les raisons de cette fraîcheur. Outre le fait de l’avoir dévisagée de façon peu respectueuse, car la différence ne doit pas faire l’objet d’un jugement.
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    Re: Si y'avait eu un bourdon, je lui aurais Didier mon attention.
    Mer 23 Juin 2021 - 16:56 #
    Ma sœur prend en main la conversation. Et le conseiller commence par confirmer que nous sommes forgeronnes. Alors que je contente d'un simple hochement de tête, Sio en profite pour faire l'éloge de mon travail. J'avoue que je ne m'attendais pas vraiment à cela, et le conseiller non plus visiblement. Je vois son regard et un petit rougissement me vient. Évidemment, cela me fait plaisir d'entendre qu'au moins une personne aime mon travail, mais je ne m'attendais pas à cela comme réponse à la question du conseiller. D'ailleurs, cette dernière me fait un grand sourire. C'est sa façon de se faire pardonner pour plus tôt ? Je croise les bras et tente de reprendre contenance alors que la conversation continue. Sio explique qu'elle a du mal à suivre le rythme avec les aventures. Au moins elle est honnête. Elle se rend compte qu'elle n'arrive plus à conjuguer les deux. Elle passe aujourd'hui plus de temps à la Guilde ou à prendre des quêtes qu'à la forge ou à la maison... Donc forcément, son niveau en pâti et elle ne peut encore être qu'assistante et pas une vraie forgeronne. Après elle n'a que 16 ans, elle a encore du temps devant elle pour ses choix de vie.

    Le conseiller ne perd pas le nord pour autant. Il continue en disant que les quêtes ne font pas tout et que le royaume à besoin d'artisans comme nous. C'est vrai, et je pense que venant d'une autre personne, cela peut aider ma sœur à le comprendre. Il faut qu'elle apprenne à trouver l'équilibre entre ses aventures et le métier qu'elle voudra exercer. J'espère juste que la forge reste le domaine où elle veut exercer. Dans tous les cas, le conseiller donne enfin la raison de sa venue. Là mon intérêt est piqué et je me concentre bien plus sur ce qu'il dit. Il commence alors son petit discours. En clair, la guilde cherche actuellement de jeunes artisans qui comme nous exercent à la fois leur métier et leur travail d'aventuriers. Sur le papier, l'offre a l'air alléchante, même si l'idée de devoir faire des rabais pour les aventuriers me plait moins. Les aventuriers, c'est notre clientèle principale ici à la capitale. Il y a bien quelques artisans qui nous font des commandes pour des outils, mais sinon ce sont principalement les mercenaires et aventuriers qui viennent dans notre forge. Toutefois, l'idée m'intéresse dans le sens où j'ai envie de monter ma propre forge et ne pas reprendre l'affaire familiale. Si je m'installe hors de la capitale, avoir une espèce de partenariat avec la Guilde pourrait m'être utile.

    La petite dragonne semble particulièrement emballée par l'idée. Je vois déjà à quel point son regard pétille. Après, le simple fait d'avoir été sélectionnée pour quelque chose lui suffit, peu importe pour quoi c'est. De mon côté, je pousse un petit soupir tout en réfléchissant. Je me gratte un peu le crâne et je vois que Sio attend devant moi. Je peux lire qu'elle me dit silencieusement des "Dis oui ! Dis oui !". Je n'ai pas son enthousiasme, je suis bien plus réservée. Je viens tapoter sur le comptoir et regarde le conseiller dans les yeux.

    « Je ne vais pas le cacher, votre offre est alléchante. »

    Ma sœur semble exploser de joie à côté de moi.

    « TOUTEFOIS ! »

    Je hausse un peu la voix pour qu'elle se calme. Ce qui a un effet presque immédiat. Sio est une véritable montagne russe d'émotions quand elle est excitée. Je me racle un peu la gorge avant de reprendre.

    « Je disais. Toutefois, j'ai quelques réserves. Sur le papier, votre offre a tout pour plaire. "Accompagner et aider à gagner en expérience", c'est un peu vague tout de même. Vous avez des exemples concrets de ce que ces fameuses aides peuvent nous permettre d'avoir ? Et il est évident que des tarifs préférentiels sont à envisager, mais je dois vous prévenir. Ce n'est pas notre forge ici. C'est celle de notre père. Même s'il aimerait que nous reprenions l'affaire familiale, rien ne garantie qu'on le fasse. »

    Ma sœur fait les gros yeux à côté de moi, comme si ce que je lui dis est une véritable surprise. Pour elle, il est évident que je vais reprendre la forge de notre père. Mais pas pour moi.

    « Nous ne sommes pas encore indépendantes, et même si nous travaillons de plus en plus en autonomie, il reste que c'est la forge de notre père qui fait les ventes, pas la nôtre. Je ne tiens pas à devoir implanter des réductions à une grosse partie de sa clientèle parce que nous travaillons ici et que nous recevons de l'aide de la Guilde. Vous voyez ce que je veux dire ? »
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    Re: Si y'avait eu un bourdon, je lui aurais Didier mon attention.
    Dim 27 Juin 2021 - 18:44 #
    C’est une bonne chose d’être dubitatif et de poser des questions, quelles soient bonnes ou mauvaises. Ce n’est pas avec de l’enthousiasme et quelques mots que l’on fait une bonne affaire et ceci, peut-être que Sio l’apprendra un jour en prenant un plus exemple sur sa sœur. Mais elle est jeune, à peine seize ans. On ne va pas forcer nos jeunes à grandir trop vite et puis, ne dit-on pas que notre expérience est la somme de nos erreurs ? S’embarquer dans quelque chose de mal organisé avec aucune vision après le premier jet, c’est apprendre plus tard à ne plus tomber dans le panneau. Du coup, j’apprécie la posture de sa grande sœur qui semble un peu plus animée par l’idée émise. Comme si les affaires l’intéressent davantage.

    -Je vois parfaitement ce que vous voulez dire. Il s’agit d’un plan qui n’est pas encore lancé du point de vue de la guilde. Il faut encore en préciser certains contours et à budgéter le tout. L’idée est d’abord d’avoir une liste de candidats correspondant à nos critères qui sont d’accord avec l’idée afin de pouvoir préciser les détails à terme.

    J’ai un mouvement de main sur le côté avec un sourire en coin.

    -L’administration n’est jamais très rapide.

    Puis, je me lance dans un listing plus détaillé des axes de développement de ce plan d’investissement. Dans le cas des jeunes forgeronnes, il y a une volonté de s’affranchir de la situation familiale et d’être à son compte pour que leurs affaires ne dépendent pas de leur père et qu’elles soient totalement aux contrôles de leur affaire. Comme il a été sous-entendu ; enfin, je l’ai compris comme ça ; le nerf de la guerre, c’est l’argent. Faire des réductions quand il y a un besoin d’argent pour s’installer à son propre compte, c’est un peu se poser des problèmes supplémentaires. Fort heureusement, la guilde y a pensé, car l’argent est toujours le nerf de la guerre. Ce que la guilde possède, c’est la puissance d’une organisation installée dans le royaume avec des besoins et une trésorerie conséquente. De ce fait, dans le volet économique du plan, il est envisagé de souscrire à des prêts à taux zéro directement en fond propre par la guilde des aventuriers, permettant ainsi à ceux qui le souhaitent de s’installer à leur propre compte. Pour le remboursement, il y a plusieurs solutions outre le remboursement par le biais de mensualités plutôt classiques, et j’en viens donc à cette histoire de tarifs préférentiels. A partir du moment où l’artisan est installé et équipé au frais de la guilde, il semble assez normal de pouvoir bénéficier de tarifs très avantageux pour répondre à des demandes de la guilde. Et pour les aventuriers, la différence entre le prix normal et le prix « aventuriers » pourra être déduite de la dette du candidat, permettant ainsi de faciliter le remboursement de l’artisan aventurier et en même temps d’offrir aux clients aventuriers des tarifs avantageux pour leurs besoins.

    Parce que la communication est aussi importante que l’argent, la guilde compte s’engager à faire la promotion de ces artisans. On envisagerait de leur donner un titre particulier. « Artisan de la guilde ». ça sonne bien. Cette information de la guilde plus l’attrait avec des tarifs avantageux vont de facto augmenter la charge de travail des artisans et leur permettre ainsi de s’améliorer sans cesse. Un autre levier concerne les matières premières. Si un nouvel artisan n’a pas les fonds pour posséder des stocks importants, la guilde a la puissance financière et la logistique suffisante pour aider ces artisans à faire des économies substantielles dans l’achat des matières premières. On peut faire de sacrées économies en achetant plus d’un coup quand on a la capacité de stocker efficacement. La guilde à la Capitale possède ainsi un entrepôt fluvial permettant la livraison des matières premières par péniche depuis tout le royaume et d'en assurer la sécurité. Peu de gens le savent, mais la Guilde est régulièrement sollicitée pour assurer la livraison et la sécurité de grosses livraisons de matériels, parfois pour le compte de la Royauté. Prêter un peu d'espace pour les jeunes artisans de la guilde est tout à fait dans les capacités de la guilde. Enfin, le dernier axe de développement concerne la capacité de la Guilde à pouvoir mobiliser via son réseau d’aventuriers des artisans du même domaine, afin de permettre l’échange de connaissance et le perfectionnement de tous, ou même d’associer des artisans de domaines différents autour de projets à plus grandes valeurs ajoutés.

    A terme, l’objectif pour la guilde est d’être remboursé de son investissement en ayant obtenu que ces artisans aventuriers sont parfaitement installés et en capacité de bien faire leur travail tout en gardant un avantage permanent sur les commandes des aventuriers de la guilde. Avantage qui demande encore à être défini entre les artisans eux-mêmes et la guilde. L’idée est que ce ne soit pas un trou dans le budget des artisans tout en gardant un aspect attractif pour les membres de la guilde.

    Je cause pendant un bon paquet de temps, faut bien le dire et Sia écoute attentivement, pesant probablement le pour et le contre de chaque idée. Du côté de Sio, on est beaucoup plus démonstratif sur certains concepts attractifs aux premiers abords et un peu lassé quand j’entre dans des détails techniques souvent moins intéressant à suivre, mais primordial à la garantie d’un contrat bénéfique à tous. Et comme souvent quand il s’agit d’exposer des tas d’informations ou juste de raconter sa vie dans des bars, je finis par avoir la gorge sèche. Sauf qu’on est pas dans un bar et que je n’ai pas de chope de bière sous la main. Heureusement, j’ai ma gourde fontaine sous la main et je me permets de me jeter une petite rasade désaltérante après avoir fait un petit signe pour prévenir.

    -J’espère avoir répondu à la plupart de vos inquiétudes. Sincèrement, la guilde n’a pas vocation à piéger ses membres, ni à les laisser tomber. Et même s’il reste beaucoup à faire, beaucoup à discuter, beaucoup à détailler, je pense que ce petit exposé a permis de montrer qu’il y a de sérieux arguments quant à participer à ce plan, main dans la main avec la Guilde.

    Ce disant, je tends une main vers elle, même si dans les faits, ça ne choquerait personne qu’elle y réfléchisse quelques jours de plus.
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    Re: Si y'avait eu un bourdon, je lui aurais Didier mon attention.
    Mer 30 Juin 2021 - 12:46 #
    Mon message semble passer au niveau du conseiller. Il me précise que ce projet n'est encore qu'à l'état de projet actuellement et que la Guilde cherche déjà des candidats potentiels. Cela est plutôt logique, il vaut mieux s'assurer d'avoir des candidats avant de financer un tel projet. J'esquisse un léger sourire quand il dit que l'administration n'est jamais rapide. Plutôt ironique venant d'un conseiller qui s'occupe justement d'une partie des tâches administratives de la Guilde... Il continue son monologue en me précisant les détails actuellement envisagés pour ce plan d'investissement de jeunes talents.

    Il commence par me détailler les moyens de financements que la Guilde est prête à mettre pour aider les jeunes artisans à se mettre à leur compte. Et cela commence par la possibilité de contracter un prêt directement auprès d'elle avec un taux zéro et de pouvoir le rembourser de façon plutôt classique ou en utilisant les fameuses réductions envers les aventuriers. L'idée est réellement intéressante, mais à tester. Le candidat peut construire et installer son petit commerce au frais de la Guilde et ainsi se lancer avec moins de difficultés qu'un jeune artisan pourraient rencontrer habituellement. Devoir se battre pour trouver des financements ou contracter un prêt est souvent effrayant et il n'est jamais certain que l'on ne finisse pas avec une dette impossible à rembourser. Ici, la Guilde fait office de figure de confiance, une telle organisation ne peut se permettre de faire des prêts fallacieux et elle a tout intérêt à encourager ses jeunes talents. En plus de proposer un moyen de remboursement suivant les ventes de l'artisan, c'est un moyen de donner une clientèle de base au candidat. Avoir un tarif que les autres artisans ne peuvent faire va forcément attirer les aventuriers et ainsi former une première clientèle solide. Dans le cas des forgerons, cela peut être vraiment bénéfique puisqu'il s'agit d'une clientèle de premier choix.

    Mais le plan ne s'arrête pas ici. La Guilde propose aussi de faire la promotion de ses jeunes talents finement sélectionnés. Un titre particulier à mettre en avant et contenant directement le nom de l'organisation. Un moyen de prouver à la fois le talent et l'origine sûre de l'artisan. Et on continue avec des propositions d'aides sur la logistique. Obtenir de l'aide pour se procurer et stocker des matières premières est souvent aussi un frein important après l'installation d'un nouvel artisan. Et enfin, un réseau d'informations et d'échanges. La possibilité d'avoir des projets à plus grande échelle et regroupant plusieurs corps de métier.

    Le projet proposé par le conseiller marque de nombreux points. Même si pour le moment je ne peux me permettre d'avoir ma propre forge et monter mon propre commerce, ce plan pourrait m'aider à réaliser ce projet qui me parait impossible. Aujourd'hui, lorsque l'on commence à travailler dans le commerce d'un parent ou d'un maître vers qui l'on fait son apprentissage, on s'engage de façon implicite à reprendre l'affaire. Continuer l'activité de la forge Zmeï ne me déplairait pas, mais j'ai envie de plus. Je rêve de mon propre atelier avec ma boutique comme je l'imagine depuis longtemps. J'ai envie de choses faites à ma façon et pas simplement récupérer quelque chose qui a déjà la marque d'une autre personne. Un rêve à double tranchant puisque je me mets forcément des bâtons dans les roues. Mais avec cette proposition du conseiller, ce rêve devient soudainement bien plus accessible.

    Plus j'y réfléchis, et plus l'idée me séduit. Je pèse longuement le pour et le contre, alors que ma sœur semble soudain bien plus ennuyée par tout ceci. Elle pensait certainement que nous allions juste recevoir un titre et un moyen de booster l'entreprise familiale, mais là tout est bien plus technique et on nous propose de nous affranchir du commerce de notre père. Forcément, l'idée la tente beaucoup moins et elle s'ennuie dans les détails. Elle pense certainement aussi que tout ceci ne me concerne pas, mais je suis bien loin d'être désintéressée.

    Le conseiller fini par conclure son exposé. Évidemment, il y a encore beaucoup à travailler et discuter, mais je suis plutôt emballée par ce projet. Et faire partie des premiers sélectionnés pourrait vraiment m'être avantageux. Je me vois mal de refuser une proposition si alléchante. Le moustachu fini par me tendre une main, comme pour acter mon choix. Je la fixe en serrant un peu des dents. Pas que je ne veuille pas accepter sa proposition, c'est plutôt le contact physique qui m'effraie. Je ressens un frisson remontant le long de ma colonne vertébrale en anticipant de prendre cette main. Une chose à laquelle je vais devoir remédier un jour si je veux pouvoir faire des affaires, je dois devenir capable d'au moins faire une poignée de mains correcte. Je prends une grande inspiration et affiche un sourire bien plus sincère que précédemment. Je n'ai plus vraiment de vouloir chasser ou repousser un homme sympathique comme lui et qui en plus de cela me donne les clés pour accéder à mon rêve. Je viens prendre sa main et la serre avec toute l'assurance dont je suis capable.

    « Je ne vais pas me prononcer pour ma sœur, je pense qu'elle a besoin d'y réfléchir en raison de son jeune âge. Mais vous pouvez me compter dans vos candidats. »

    J'échange une bonne poignée de mains sous le regard médusé de Sio. Elle doit être à la fois étonnée par mon sourire, le contact physique que j'accepte et par mes paroles. Me voir enthousiaste à l'idée de monter un jour ma propre entreprise est une véritable nouveauté. Quand je juge que la poignée de mains a assez duré, je retire ma main et viens plutôt poser mes poings sur mes hanches en fixant le conseiller avec assurance. Je suis plutôt satisfaite de cet échange et ma mauvaise humeur est pour l'instant chassée par mon enthousiasme. Maintenant, il reste sûrement de la paperasse à faire et j'espère bien que le conseiller Callahan va faire sa part de travail et de conseils là-dessus.
    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
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    Re: Si y'avait eu un bourdon, je lui aurais Didier mon attention.
    Mer 7 Juil 2021 - 15:30 #
    -Parfait !

    Je note intérieurement d’ajouter Sia Zmeï à la liste des candidats qui ont accepté. Je me tourne à moitié pour faire face à sa jeune sœur qui semble un peu plus dans le vague. Les détails n’ont pas attiré son attention, très clairement et elle n’a probablement pas compris tout ce que j’ai pu dire. On pourra en reparler, ce n’est pas un problème, mais il y a quelque chose qui ne va pas. Quelque chose de, peut-être, beaucoup plus subtile qu’on pourrait le croire. Je repense à ce que j’ai pu voir des deux sœurs qui semblent diamétralement opposées sur la personnalité. Le jour et la nuit. Chaleureuse contre froideur. Si l'aîné a donné son accord et semble approuvé les termes, n’est-ce pas le signe, pour la cadette, bien différente de son aîné, que l’idée globale qu’elle a bien du mal à appréhender ne lui conviendrait pas ? Si cela va parfaitement bien à l’une, l’autre ne devrait pas être aussi enthousiaste, pour rester dans cette continuité des deux sœurs bien différentes l’une par rapport à l’autre.

    -Faut que je réfléchisse… oui…

    Elle fait signe qu’elle va prendre l’air, sûrement pour faire le point sur ce qu’elle a compris et, probablement, sur ce qu’elle veut réellement. Car dans le sous-texte de la guilde aidant ces artisans, il y a un concept qui semble très antinomique à ce qui fait l’essence même de la guilde : celui d’être un peu « prisonnier » des termes du contrat là où la guilde est l’antichambre de la liberté. Les aventuriers parcourent le monde à leur guise et suivent les quêtes qu’ils prennent. Évidemment, ce n’est pas une prison, mais à autant donner, il y a des contreparties à garantir. La pérennité du projet à travers les générations repose en grande partie sur des artisans fiables qui vont finir par répondre aux attentes de la guilde pour que les fonds soient réinvestis dans une nouvelle génération d'artisans de la guilde. Si personne n’arrive à bien user de ces nombreux moyens où qu’ils cherchent à le faire à l’envers à la guilde, il est certain que le conseil de la guilde enterrera l’initiative, malgré que l’idée puisse servir à de nombreux aventuriers au cours des années. Jeter l’argent par la fenêtre n’est pas le mot d’ordre du conseil.

    Ce n’est pas grave. On est pas aux pièces. J’en retourne à Sia et quelque chose qui me chiffonne. Il faut le dire, j’ai pas l’habitude qu’on soit indisposé en ma présence. C’est une certaine fierté que j’ai d’inspirer la confiance et de délier les langues et les esprits par ma présence réconfortante, mon humour bienveillant et ma sympathie naturelle. Et je peux sentir très clairement qu’il n’y a pas vraiment ça chez elle. Quelque chose la dérange et j’ai déjà eu des expériences par le passé où les gens ont des problèmes qui leur occupent tellement l’esprit que ça se voit physiquement. Et régler des problèmes, c’est un peu mon péché mignon. Evidemment, il s’agit d’y aller en douceur. Les gens sont pudiques et ne veulent pas souvent mêler leurs proches, et encore moins les étrangers, à ce qui les préoccupent. Il y a souvent une fierté qu’on pourrait dire mal placé à vouloir gérer seul ce genre de situation. « Je sais gérer », disent-ils. Parce que les gens ne parlent pas souvent de leur problème, ils ne veulent pas être les premiers. Mais d’autres n’arrivent pas à gérer et finissent par en souffrir. C’est tout de même triste que les habitudes humaines conduisent beaucoup d’entre nous à prendre sur eux alors qu’ils seraient tellement plus simple de parler et d’accepter les mains que les gens tendraient sans arrière pensée.

    Je m’approche d’elle faisant mine de chercher dans mes affaires, réduisant à nouveau la distance quand je lui ai serré sa main moite, mais moins pour ne pas paraître offensant.

    -Evidemment, j’ai quelques papiers à faire remplir. Peut-être que vous avez un espace mieux équipé pour s’occuper de cette tâche ?

    Je lui tends les papiers et alors qu’elle cherche à s’en saisir, je pose mon autre main sur la sienne. Elle sursaute, évidemment.

    - Excusez-moi, mais je n’arrive pas à me sortir cette idée de la tête depuis que je vous ai vu… mais…

    Ça pourrait prêter à confusion, hein ?

    -J’ai l’impression que quelque chose vous dérange, au-delà de la proposition de la guilde. Auriez-vous quelques griefs contre moi ?

    Je lui fais mon plus beau sourire bienveillant. D’abord clarifier son ressentiment envers moi pour instaurer un climat de confiance.

    -En tant que membre de la guilde, Sia, j’ai à cœur de vous savoir libérer de vos soucis pour que vous puissiez vous épanouir au sein de l’institution. N’hésitez pas. Il vaut mieux crever l’abcès tout de suite.
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    Re: Si y'avait eu un bourdon, je lui aurais Didier mon attention.
    Lun 12 Juil 2021 - 14:47 #
    Sio semble assez perturbée ou dérangée par ce qui vient de se passer. Notre froid de plus tôt semble encore l'affecter, et il faut dire que tout n'est pas rose entre nous dernièrement. Alors apprendre mes projets ainsi ne doit pas lui plaire vraiment. Peut-être se rend-elle compte que comme elle souhaite vivre sa vie d'aventures je compte monter mon entreprise ? Nous n'avons clairement pas les mêmes objectifs de vie même si nous avons été élevés de façon similaire et que nous avons beaucoup vécu ensemble. Malgré nos différences, nous sommes des sœurs plutôt fusionnelles. Nous nous complétons et jusqu'à récemment cela faisait notre force. Mais désormais, chacune cherche à prendre son indépendance par rapport à l'autre.

    Ma sœur décide de sortir prendre l'air. Je la regarde faire avec un petit soupir et me gratte la tête. Il faudra que l'on ait une discussion toutes les deux quand le conseiller sera parti. En attendant je dois m'occuper de cet homme qui semble encore avoir des choses à faire. Il s'approche un peu de moi et semble vouloir me donner des papiers à remplir. Je vais le guider dans une petite pièce de l'arrière-boutique que l'on utilise pour se reposer et discuter de détails avec certains clients. Il y a une table et des chaises là-bas, nous serons bien plus à l'aise. Pour discuter des détails et faire la paperasse. Toutefois, quand je prends les papiers qu'il me tend, sa main vient se poser sur la mienne. Je sursaute à ce contact et sent mes poils se hérisser en une vague qui remonte de ma main, suis mon bras et vient jusqu'à ma nuque. J'ai envie d'arracher ma main brutalement, mais je me retiens pour ne pas violenter cet homme qui ne se rend pas compte d'à quel point ce qu'il vient de faire me met mal à l'aise.

    Il commence à parler. Je le regarde avec l'œil écarquillé de stupéfaction. Qu'est-ce qu'il compte m'annoncer ? Je commence à sentir une certaine forme de panique m'envahir. Que quelque chose me dérange ? Des griefs contre lui ? Mis à part qu'il retient ma main, non, aucun. Maintenant qu'il a fini de dire ce qu'il a à dire, je retire ma main en essayant de ne pas être trop violente et laisse les papiers qu'il m'a tendus. Je frotte un peu ma main là où le contact était. Mon sentiment de panique s'atténue doucement et je remets une petite distance entre nous. Je me racle un peu la gorge et me force à prendre une voix assurée.

    « Je n'ai rien contre vous... »

    Ma voix semble me trahir un peu. Je reprends un peu de contenance.

    « Vous n'arrivez simplement pas dans un moment facile... »

    Je m'incline un peu de façon respectueuse.

    « Je m'excuse de mon attitude. Si je vous ai blessé d'une quelconque façon, je tiens réellement à m'en excuser. Je n'ai aucun grief contre vous ou un membre de la Guilde. Je peux vous l'assurer. »

    Je viens croiser mes bras et regarde le conseiller dans les yeux.

    « A vrai dire, je dois avouer que votre proposition arrive même plutôt au bon moment pour moi. Donc je suis plutôt reconnaissante d'une certaine façon. »

    Je suis honnête. Les choses ne sont pas simples ici et l'ambiance me fait de plus en plus vouloir commencer à voler de mes propres ailes. Évidemment, je suis loin d'être prête à tenir une forge seule, mais cela ne m'empêche pas de vouloir commencer à mettre ce projet en marche. J'ai déjà plusieurs plans pour m'aider à accomplir mon rêve, et ce projet de la Guilde ne vient que me donner un coup de pouce supplémentaire.

    J'espère avoir pu rassurer le conseiller sur mon attitude. Je sais que je peux paraître extrêmement froide aux autres. On a souvent l'impression que j'en veux au monde entier, alors qu'en réalité j'ignore juste la majorité des personnes. Je trace mon chemin sans prêter attention aux autres tant qu'ils n'essaient pas de me dévier de mon trajet. Si d'autres veulent m'aider à réaliser mes rêves, je ne vais pas les chasser, bien au contraire. Je suis simplement une personne un peu trop sérieuse et pas sociable du tout. J'ai appris à être courtoise avec les clients et à ne pas paraitre trop agressive, mais lorsque l'on chasse le naturel, il revient au galop.

    « Mais installons-nous dans un endroit plus confortable pour discuter. »

    Je peux laisser la boutique à ma sœur et la clochette à l'entrée me signalera l'arrivée d'un potentiel client. Je sors de derrière mon comptoir et rejoins le conseiller pour l'inviter à me suivre dans la petite salle de repos. L'endroit n'est pas très grand, mais une petite fenêtre rend la pièce plutôt lumineuse. Il y a une petite cuisine d'appoint, une table centrale et quatre chaises. Ma sœur a aussi un peu décoré en installant quelques plantes pour ajouter un peu de chaleur et verdure. Je me dirige vers un des placard et sort de quoi préparer du thé.

    « Du thé ? Ou autre chose ? »
    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
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    Re: Si y'avait eu un bourdon, je lui aurais Didier mon attention.
    Mar 20 Juil 2021 - 16:21 #
    -Une bi…

    Réflexe. Je me ravisse juste à temps. On est pas à la taverne, Whiskeyjack, Elle n’a surement pas ce genre de chose. Puis, je me souviens d’une ancienne entrevue avec une célèbre couturière royale parlant des vertus du thé pour s’introduire davantage dans les rangs de la noblesse auquel mon titre de Conseiller m’oblige à me confronter beaucoup plus souvent. Le thé, je n’en prends pas souvent, je dois l’avouer. Alors, quand on me le propose, autant faire un effort qui s’impose.

    -Oui, s’il vous plaît.

    Je m’invite à prendre une chaise, déposant les documents devant moi tout en glissant quelques regards vers la demoiselle préparant le thé. Je ne sais pas si j’ai bien fait de mettre le problème que j’ai pressenti sur le devant de la scène et ses réponses sont pour le moins confuses. Si par ses propos, elle assure n’avoir rien contre moi, elle met tout de même en avant une situation complexe qui semble donc la travailler tout particulièrement. Si dans sa main, il y a certainement eu un tressaillement de dégoût et que son ton a paru un instant hors de contrôle, elle n’a pas hésité quand elle m’a fixé du regard et à la voir préparer du thé, elle semble pour le moins maître de ses gestes. Si ça me concerne vraiment, il doit s’agir de quelque chose de très complexe qu’elle cherche à copieusement dissimuler. Peut-être des problèmes de fonds avec des membres de la guilde. Une mauvaise influence d’autres aventuriers sur sa jeune sœur ? Ce qui expliquerait peut-être cette différence de vision entre les deux et par le fait que je représente la guilde, je prends tout le ressentiment mis de côté jusque-là sur le coin de la figure. Ou alors, ça n’a rien à voir et je me fais vraiment des idées. Pour changer, mais ça n’enlève en rien qu’une des aventurières à des soucis et c’est un devoir que de l’aider à s’en défaire. Je jette un regard par la fenêtre et j’y aperçois Sio posé contre un mur, visiblement plongé dans ses pensées. Je détourne le regard. Si elle a voulu s’isoler pour rester seule, c’est pour ne pas se faire épier en compagnie de sa grande sœur. Niveau malaise et mauvaise ambiance à venir, c’est le pire scénario possible. Mon regard vagabonde un peu dans la pièce, s’arrêtant sur quelques éléments de décors, le tout dans un silence seulement brisé par la préparation du thé par Sia. Une ambiance gênante, en somme. Je ne sais pas trop comment enchainer, sans froisser outre mesure et sans essayer quelque chose. Ça serait un peu se renier que de ne pas tendre une main. Encore une fois. Secourable cette fois. Finalement, elle vient servir du thé dans deux tasses et elle s'assoit. Je laisse infuser un instant et comme je n’ai pas encore trop fait mon choix, je lui désigne quelques formulaires qu’elle doit remplir. J’ai posé de quoi le remplir à côté.

    -Prenez votre temps. Et si vous avez des questions, n’hésitez pas. Je me ferais un plaisir d’y répondre.

    Sur ce, je prends la tasse dans sa petite coupelle. Comment que dame Belmont m’a dit de le prendre, déjà ? Avec un petit doigt levé ? Je me rappelle de quelque chose dans ce style. Je porte la coupe à mes lèvres et j’en bois une gorgée, faisant bien gaffe de ne faire aucun bruit parce que ce n’est pas très poli. Il est chaud. Très chaud. Rarement l’habitude de boire des liquides chauds, alors je me brûle. J’écarquille les yeux un instant de douleur, mais je reste coi, prenant sur moi d’encaisser la vive douleur et de paraître le moins étrange possible à son regard que j’interprète en même temps comme une question. On s’interroge tout le temps sur comment est reçue les choses que l’on prépare pour les autres, que ce soit à boire, à manger ou à lire. Je grimace un sourire.

    -Très… très bien.

    Ça picote grave. J’essaie de reprendre une contenance un instant, mais j’ai du mal et à ce rythme, ça va tourner en rond et finir sur des papiers complétés et salut la compagnie. Je passe outre ma douleur et ma bêtise pour faire la discussion.

    -Même si pour ce genre de projets, on préfère avoir des candidats avec la volonté d’énormément s’investir dans le métier, je m’interroge toujours un peu sur leurs motivations. Si vous le permettez… qu’est-ce qui vous a attiré à rejoindre la guilde ? Suivre des amis à vous ? Votre sœur ? Le sentiment de devoir accomplir quelque chose pour vous libérer ? Je ne veux pas m’immiscer là, je ne vous force pas la main.

    Bref instant de silence.

    -Cette fois.

    La petite référence d’il y a cinq minutes. Malin, hein ? J’essaie de lui faire décrocher un sourire sincère sur le coup, histoire de détendre l’atmosphère et peut-être aussi de la mettre dans de meilleures conditions pour se livrer un peu en restant moins sur la défensive. Ça me permettrait peut-être de comprendre certaines choses. Les motivations de chacun sont aussi nombreuses qu’elles sont intrinsèques à chacun. J’ai eu récemment un noble qui a rejoint la guilde pour se faire un nom afin de pouvoir prétendre à la main de celle qu’il aime contre l’avis de sa famille. Je ne pense pas que ce soit la même chose pour Sia, du fait qu’elle semble autant sur la défensive, presque réservée, mais je peux me tromper. Nul n’est capable de prévoir l’avenir et de lire au fond des gens. Et c’est peut-être bien, tout de même, d’avoir toujours cette surprise et cette inconnue avec les gens. Le petit piment de la vie. Si j’arrive du moins à la faire parler un peu plus librement que d’une forgeronne à un client un peu spécial, ça serait déjà une sacrée victoire.
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    Re: Si y'avait eu un bourdon, je lui aurais Didier mon attention.
    Jeu 29 Juil 2021 - 14:36 #
    Une fois le thé prêt, je viens poser deux tasses sur la table, dont l'une pour le conseiller. Il a déjà préparé plusieurs formulaires à remplir ainsi qu'un crayon pour se faire. Je m'attaque donc à la pile de papiers en tous genres sans plus attendre. Bien que j'ai du temps comme me le signale l'homme en face de moi, j'ai une boutique à tenir et des commandes à finir. Alors autant expédier cette histoire rapidement. Un silence s'installe alors que je me concentre sur les données administratives qui me sont demandées. Nom, prénom, date de naissance, informations sur la famille, sur le métier et d'autres choses de ce genre. Il y a aussi pas mal de lecture, des conditions à accepter en apposant des signatures. J'ai un peu l'impression de vendre mon âme à une divinité maléfique avec toutes ces barbaries administratives aux termes compliqués. Je me concentre toutefois pour déchiffrer les termes et formulations les plus complexes.

    Il semblerait que le conseiller ne semble pas vouloir qu'un silence s'installe entre nous. Il est curieux sur mes choix malgré mon métier. Je fronce les sourcils à son petit jeu de mots et relève le regard avec une expression mitigée. Il se moque de moi ? Non, il n'a pas l'air de ce style-là. Il cherche certainement à réchauffer l'air glacial qui m'entoure. Je délaisse un peu les papiers et mon crayon pour récupérer ma tasse de thé. Je la prends à deux mains pour laisser la céramique réchauffer mes mains. Je la porte à mes lèvres tout en venant m'appuyer un peu en arrière sur ma chaise. Après avoir bu une gorgée, je repose la tasse sur sa coupelle et pose mon regard sur le conseiller.

    « Pour ma sœur. »

    Je repense à la raison initiale de notre inscription à la guilde. Seule, jamais je n'aurais pensé à cela. J'aurai continué mon métier et ma vie dans cette forge sans me questionner sur le monde extérieur. Sio est celle qui m'ouvre au monde extérieur et me force à sortir de ma zone de confort. Même si cette dernière manque de courage par moment, elle est celle qui ose et qui avance. Moi, je suis celle qui me contente de ce qui m'entoure.

    « C'est pour elle que je me suis inscrite. Seule elle n'aurait jamais eu le courage de le faire. La forge me suffit, mais il faut avouer que la guilde présente certains avantages non négligeables. Alors je suis restée. »

    J'ai pris goût à l'aventure et au combat. Je fais des rencontres plus étonnantes les unes que les autres. Je voyage à travers le royaume et mes rêves se précisent ainsi. Ma routine ennuyante s'est transformée en véritable petite aventure qui me fait grandir. Bien que Sio et moi sommes maintenant bien moins souvent ensemble et que notre travail perd en qualité, je ne peux nier que c'est grâce à elle que je suis ici aujourd'hui. Jamais je n'aurai eu la proposition du conseiller sans son rêve d'aventure.

    Je reprends ma tasse et une nouvelle gorgée de thé. Je regarde la tasse de Whiskeyjack qui reste étonnamment pleine pour quelqu'un trouvant son thé « très bien ». Je fronce légèrement les sourcils. C'est vrai que ce thé est un peu fort, je n'ai pas pensé à demander s'il voulait quelque chose pour l'adoucir. Et la politesse doit le retenir de demander du sucre ou de quoi couper la boisson. Je me lève et me dirige vers les placards. J'en sors une boite contenant un peu de sucre que je pose sur la table avec des petites cuillères. Je sors ensuite une carafe que je remplis d'eau ainsi que deux verres.

    « Je n'ai pas de lait pour votre thé, mais n'hésitez pas à me dire si vous voulez autre chose. »

    Je reviens à ma place et reprends mon crayon pour m'attaquer à la pile de formulaires à remplir. Je sens que je vais encore en avoir pour un moment. Un nouveau silence s'installe alors que je continue de gratter le papier de manière concentrée. Et puis je bute finalement sur l'un des formulaires. J'ai l'impression qu'il ressemble aux autres, mais les formulations sont étranges et assez peu claires. Je me gratte un peu la tête avec le crayon, cherchant à comprendre ce que je lis. Pas moyen, ce charabia n'a aucun sens. Je vais devoir demander utiliser l'appel à un ami... Ou plutôt à un conseiller.

    « Monsieur Callahan ? Pourriez-vous m'aider avec ce formulaire ? Je ne comprends pas vraiment ce que l'on me demande de cocher entre ces différentes propositions... »
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    Whiskeyjack Callahan
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    Re: Si y'avait eu un bourdon, je lui aurais Didier mon attention.
    Dim 1 Aoû 2021 - 15:11 #
    -Ah.

    Je me lève aussitôt et je fais le tour de la table pour me pencher par-dessus, comme le ferait un professeur. Qu’il est loin ce temps là. Une époque où l’on travaillait quand même beaucoup. Ce n’est plus si souvent le cas de nos jours parce que, il faut le dire, c’est beaucoup de plaisir, naturellement. Je mets quelques secondes à comprendre le problème et en effet, ce n’est pas la documentation la plus facile à remplir, puisqu’elle relève de situations naturellement complexes en temps normal qui n’admettent pas l’imprécision sous peine de s’engager dans des années de procédures.

    -Il s’agit des dispositions relatives à la cessation irrémédiable et involontaire de participation au programme.

    Elle me jette un regard de celle qui recherche une explication et pas un nouveau charabia. Je traduis donc rapidement.

    -C’est dans le cas, malheureux bien sûr, où vous décédez. De manière définitive. Je dis ça parce qu’on a de rares expériences où des gens parviennent à revivre malgré leur pouvoir. Vous ne pouvez pas savoir comment les exceptions comme celle-ci peuvent engendrer en modifications administratives de toutes sortes.

    Bref. Il est évident que dans un programme comme celui-ci où la guilde investit dans des activités tiers avec la recherche d’un remboursement à terme de son investissement initial, il se pose la question de garantir que cela arrive. S’il existe bien sûr des situations où l'une des parties ne remplit pas ses obligations, des recours en justice pourront être opérés auprès du Ministère concerné, mais dans le cas d’un décès, la situation est beaucoup plus épineuse. Les financiers de la guilde diraient qu’il faut récupérer le moindre sou tandis que les gens comme moi se contenterait d’annuler la dette et de penser à la famille et à cette vie perdue beaucoup trop tôt. Chacun ses soucis. Il faut bien sûr de tout pour faire un monde et avoir des gens sans cœur aux finances, ça évite de faire trop de folie et de s’enfoncer dans une gestion catastrophique et suicidaire d’une organisation comme la guilde des aventuriers. Évidemment, quand on parle de ce sujet, il faut y aller avec des pincettes. On pense tout de suite, en plus de la tristesse infini que l’on inflige à ses proches, du poids de ses choix qu’ils devront peut-être assumer sur les décennies à venir. Alors, je la rassure tout de suite.

    -L’objet de ce formulaire n’est pas d’inscrire dans le marbre quoique ce soit. C’est relatif par exemple à la présence d’un associé ou d’un apprenti qui peut reprendre l’activité si un accord existe entre ce dernier et le propriétaire pour qu’il prenne la suite de l’activité et par conséquent qu’il prenne la suite des engagements qu’il doit à la guilde. Ce qui est plutôt logique puisque son outil de travail sera subventionné par la guilde. En l’absence de repreneur désigné, il est demandé l’accord pour plusieurs scénarios. De réattribuer l’activité à une tiers personne ou de vendre les biens acquis grâce à la guilde, toujours selon les dispositions prises par le titulaire et en respect des droits de successions dans un premier lieu. Rien n’autorise la guilde à prendre le dessus par rapport à la législation du royaume et des lois relatives à la succession.

    Plus j’en cause et plus j’ai l’inquiétude que je m’enfonce dans quelque chose qu’on appelle plus communément la phobie administrative. Comme si le moindre mot que l’on met sur un bout de papier peut avoir des conséquences bien au-delà de sa propre condition. Alors que pas du tout. Il y a des règles. Et personne ne veut entourlouper les gens, j’y veille. Mais on ne peut empêcher les gens de s’inquiéter de quelque chose qui les dépasse et de craindre pour ceux qui en devront payer les conséquences. Je fais bien gaffe de ne pas poser une main paternaliste et confiante sur l’épaule, ce qui marche souvent avec les gens, mais qui devrait être mal vécu dans ce cas là et je retourne à ma place. Je jette un œil au sucre, mais je crois que je ne dois pas en mettre, si je me souviens de mes leçons. J’ai le bref sentiment que celui-ci n’arrive pas au bon moment, après ce qu’elle m’a raconté sur sa sœur et leur inscription dans la guilde. L’idée d’être un poids potentiel pour sa sœur doit jouer. J’ai de plus en plus l’impression de mettre les pieds dans une histoire de famille qui paraît bien en apparence, mais avec des points de dissensions qui peuvent à tout moment s'aggraver. La diplomatie serait de ne pas trop s’en mêler. Plus trop.

    -Tu n’es pas obligé de remplir ça tout de suite. ça peut attendre. Ce n’est pas le genre de chose qu’on aime à remplir, mais il vaut mieux répondre à ces questions en amont, au cas où, même si personne n’imagine une situation comme celle-ci. je peux passer un autre jour pour récupérer tout cela, voire si tu souhaites passer à la guilde pour les livrer. Cela peut se faire. La précipitation n’a jamais été une bonne idée.

    Je bois mon café d’un coup pour que ça serve d’exemple, presque. Un poil chaud encore, mais je fais l’effort. Et je ne voudrais pas trop m’imposer maintenant que le jour s’est fait sur la situation des Zmeï.
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    Sia Zmeï
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    Re: Si y'avait eu un bourdon, je lui aurais Didier mon attention.
    Jeu 5 Aoû 2021 - 15:54 #
    Mais c'est quoi ce charabia immonde ? Plus le conseiller parle, et plus j'ai l'impression de me perdre et d'avoir encore plus de questions. Il me prend le temps de me réexpliquer les termes compliqués de façon plus simple. Il s'agit donc de savoir ce que devient l'argent et les biens prêtés par la Guilde deviennent si je décède. Je pense avoir compris le gros du sujet, mais cela n'empêche que d'autres questions sont soulevées. Peut-on mettre n'importe qui sur ce formulaire ? Faut-il des accords de la personne inscrite ? Peut-être même faire un dossier spécifique pour inscrire cette personne... Et si je décide de me trouver un nouveau maître forgeron, est-ce que cela peut lui retomber dessus ? Alors que les autres formulaires semblaient plus simples, celui-ci me pose un véritable problème.

    Le conseiller me rassure alors et prend une façon plus familière de me parler. Je le regarde, un peu stupéfaite de ce changement de ton. Alors les conseillers aussi savent parler de façon normale ? Cette idée me fait esquisser un léger sourire. Il est quand même étrangement sympathique ce Whiskeyjack. Je rassemble les différents papiers en un tas et pousse un petit soupir.

    « Je passerai à la Guilde les déposer. C'est plus simple et je ne veux pas vous déranger plus longtemps. »

    À vrai dire, c'est que j'ai du travail aussi. J'ai encore une boutique à tenir et des commandes à honorer. Je regarde par la fenêtre pour voir où en est l'avancée de la journée. Cette discussion et cette corvée administrative m'auront pris plus de temps que je ne pensais. J'aperçois alors ma sœur qui est encore dehors en pleine réflexion. Son regard croise un instant le mien et elle s'en va plus loin de façon à ne pas être vue. Un nouveau soupir et je me gratte un peu la tête.

    « Je prendrai le temps de la réflexion. Et pour Sio... »

    Est-ce que je me prononce au nom de ma sœur ? Ça ne me semble pas être la meilleure des idées.

    « Je vais en discuter avec elle. Je ne pense pas qu'elle soit aussi intéressée que cela, mais je vais en parler avec elle. Je lui dirais de revenir vers vous si elle se décide. »

    Je ne pense pas que Sio voudra rejoindre ce programme. Sa vie semble plus se tourner vers l'aventure que la mienne. Alors que moi je pense un jour abandonner mon rôle d'aventurière pour me consacrer entièrement à la forge, je pense qu'elle fera le choix inverse. C'est une jeune femme libre comme l'air et ayant besoin de bouger et voyager. Elle n'est pas une casanière comme moi qui se contente de vivre dans sa forge pour être heureuse.

    Je me lève et voyant la tasse vide de mon interlocuteur, je range le service à thé dans le but de le nettoyer après son départ. Je pense que notre discussion est terminée et que je vais gentiment lui indiquer le chemin de la sortie. En tout cas, il a eu le mérite de me montrer une autre facette des bureaucrates de la guilde. Moi qui pensais qu'il s'agissait simplement de personnes bougonnes refusant de sortir de leurs bureaux et complexités administratives, je me retrouve avec un homme respirant la joie de vivre et la bonne humeur. Je me tourne à nouveau vers le conseiller et essaye d'afficher un visage un peu plus amical que plus tôt.

    « En tout cas, je vous remercie pour votre temps et vos explications. Je n'hésiterai pas à vous contacter si j'ai des questions ou des problèmes pour remplir les formulaires. Si je peux faire quoique ce soit d'autre... »

    Je n'ai pas envie de le jeter dehors, mais ma journée est loin d'être terminée. Il a été particulièrement aimable avec moi, même s'il m'a un peu forcé la main en discutant. Je reste polie et attend de voir s'il souhaite encore discuter avant de le raccompagner vers la sortie.
    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
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    Re: Si y'avait eu un bourdon, je lui aurais Didier mon attention.
    Lun 23 Aoû 2021 - 22:07 #
    Effectivement, il est temps de mettre un terme à cette entrevue. On aurait peut-être pu arriver à la fin plus tôt, mais en tout cas, rien ne sert de la faire durer en longueur en la laissant plus longtemps sans réponse. Je laisse tous les documents à la jeune forgeronne en vérifiant trois fois que je n’ai rien oublié. Il n’y a rien de pire que quand quelqu’un a déjà rendu un dossier que de lui redonner d’autres documents parce qu’on a oublié de le faire tantôt. ça me donne le sentiment de leur forcer la main, car peut-être quelque chose les dérangera davantage dans les derniers papiers à remplir, mais comme ils ont déjà amorcé leur procédure, ils n’osent pas faire machine arrière et se retrouve piégé. Pour ça, il vaut mieux être franc et tout dire en amont afin qu’ils aient toutes les cartes en main pour réfléchir à la question.

    -Je passe beaucoup de temps à la guilde ; les réunions, tout ça. Beaucoup de papier. Il vous suffira de demander aux hôtes et hôtesses qui m’informeront de votre présence à la Guilde. Je saurais me débrouiller pour vous octroyer le temps dont vous avez besoin pour répondre à vos questions.

    Ce qui est un peu normal quand on met tant de questions et d’interrogations dans l’esprit de quelqu’un. Il s’agit d’assurer l’après sans manquer à son devoir. Veste sur le bras, je me dirige vers la sortie, raccompagné par la forgeronne comme il se doit. Sur le pas de la porte, je m’arrête, regardant un instant dehors avant de jeter un regard à Sia. J’ai une fugace pensée pour sa sœur. S’il y a des problèmes entre eux depuis leur inscription à la guilde, j’espère que cette proposition ne viendra pas accroître leur différend. La famille, c’est quelque chose d’important. Je vous l'ai déjà dit ? J’ai envie de faire plus. C’est tout moi ça. Pas vraiment du genre à détourner la tête quand les gens ont besoin d’aide. Mais on ne peut pas forcer la main de ceux dans le besoin. C’est souvent faire plus de mal que de bien.

    -Je rappelle que vous avez tout le temps de réfléchir encore à la question. Rien que pour la validation côté administratif, on part pour quelques lunes. Enfin, qu’est-ce que quelques lunes pour toute une vie ? Il peut s’en passer des choses d’ici là. Et j’espère qu’elles seront du mieux possible pour vous et Sio.

    Je me permets d’ajouter sur le ton de la confidence, me rapprochant un peu et en évitant de commettre par erreur le même genre d’impair que j’ai pu faire tantôt.

    -J’espère sincèrement que cette affaire ne viendra pas ombrager vos relations familiales. Et sachez que si vous avez besoin d’une quelconque aide sur ce plan rationnel, vous pouvez aussi compter sur moi. Sans chercher à mettre mon nez dans votre vie privée. La sphère privée avant la guilde. Mais en tant qu’être humain, il m’arrive fréquemment d’aider à résoudre les problèmes des gens.
    Une proposition qui se veut la moins intrusive possible tout en se vendant un peu. Trop souvent des familles ou des gens ont couvés des problèmes sans jamais les résoudre par pudeur d’en parler à d’autres. De solliciter l’aide extérieure. Ce n’est qu’une main tendue. Une main sympathique sans aucune arrière pensée. C’est tout moi. Je lui souris. Puis je prends congé. La journée n’est pas finie et peut-être que je pourrais passer chez ce jeune alchimiste que j’ai dans mon listing. Le travail n’attend pas.
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    Re: Si y'avait eu un bourdon, je lui aurais Didier mon attention.
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