Une petite baie vitrée, plus haute que large ne laissait qu’entrevoir des boîtes entassées grossièrement les unes sur les autres, à croire qu’ils cherchaient à la mettre en place et qu’ils n’avaient pas eu le temps de terminer. En arc de cercle et en capitale, s’inscrivait « La Note Aigrie ». Forcément depuis presque une cinquantaine d’années elle n’avait pas changé d’un poil. En poussant la lourde porte en bois, Calcilia fit s’écrier les petits carillons qui décoraient l’entrée de la boutique. Un courant d’air chaud s’engouffra à l’intérieur alors qu’une odeur de bois et de vernis lui parvint. Oui, définitivement, c’était sa boutique préférée.
Le comptoir était encombré de toutes sortes d’objets qu’il était difficile de voir le haut du chignon serré de la vieille vendeuse. Des babioles en tout genre, des cordes qui serpentaient tombant le long du bois, et des cadavres d’instruments inachevés dans une caisse. Juste derrière, il était possible de voir l’atelier qui était bien visible par tous. La petite boutique ne possédant pas de pièces supplémentaires, les artisans travaillaient directement dans le magasin. Sur une planche en chêne fixée à même le mur alors que divers outils s’éparpillaient sur le plan de travail. Laissé à l’abandon pour la journée.
Lorsqu’elle tourna la tête, dans un coin de la pièce, un étendard écarlate brodé avec un fil d’or où se marquait le blason de la famille. Juste en dessous, épinglés comme de vulgaires insectes, une paire de squelettes de violons tout juste vernis finissait de sécher. C’était la plus belle boutique au monde.
La jeune barde s’approcha discrètement en tapotant le bout de ses ongles sur le comptoir afin d’attirer la vieille dame affairée à ses affaires. Elle n’avait que très peu de temps devant elle avant d’accompagner son cher et tendre ami. Ils avaient prévu de faire une fête de retrouvaille plus tard dans la soirée près d’une taverne à la plage. Elle pourrait ainsi se produire en un petit comité. Mais il n’était pas impossible que l’homme théâtral vienne la rejoindre, après tout, la patience n’avait pas toujours été son fort. Un mince sourire anima les lèvres de la jeune femme, elle ne s’embarrasserait pas de manières, et elle l’embrasserait sitôt elle le verrait.
« Bonjour Christiane ! Argua-t-elle joyeusement. »
Enfin, la vieille dame releva la tête vers la barde toute surprise. L’échange aurait pu durer des heures, elle aurait encore râlé sur ses enfants qui ne venaient jamais la voir, que ça faisait des lunes que la jeune femme n’était pas venue, la barde l’aurait pris avec un petit rire désolé, et elles auraient terminé leurs histoires sur les souvenirs de l’époque. Oui, très souvent, c’était ainsi que se déroulaient leurs conversations lorsque Calcilia faisait un détour par Grand Port. Mais aujourd’hui, elle se prit une tape sur les doigts en plus.
« Si tu continues à me ramener ta lyre en lambeau, je te la refais pas ! Houspilla la vieille dame. »
En effet, à sa hanche, sa belle lyre était brisée, inutilisable. Mais c’était ainsi sa dure vie de barde, elle accompagnait ceux qui méritaient ses éloges, mais parfois, il était possible d’être déçue. Certains s’enfuyaient face au danger, et la barde ne se préoccupait pas toujours de protéger son instrument au détriment de sa vie. Mais dans le fond, ce n’était pas la réelle raison de la colère de sa vendeuse préférée, et bien sûr Calcilia le savait. Après tout, elle menait une vie dangereuse, et il n’était pas dit qu’un jour elle puisse à nouveau franchir le seuil de la boutique.
« Je sais, je sais ! Promis, la prochaine fois, je la ramène pas ! Ça t’évitera la crise cardiaque ! »
La jeune femme se prit une nouvelle tape sur les doigts tandis qu’elle laissa échapper un rire franc. Lorsque le calme revint enfin, la vieille dame se baissa pour aller chercher quelque chose sous son comptoir. Avec toutes ces caisses entassées, elle disparut presque dans la masse. Enfin, elle déposa devant elle une jolie boîte en bois noire, et gravé sur le couvercle en relief apparaissait le nom de la barde.
« J’avais déjà prévu ton retour, mais s’il te plaît fais-y attention cette fois ! Rouspéta la vieille dame. »
Après avoir ouvert la boîte, Calcilia découvrit un instrument magnifique, se décorant d’ébène et d’or. Émue, la jeune femme serra la petite vieille dans ses bras affectueusement.
« Oh ! Merci Christiane ! Elle est magnifique ! »
Elle s’empressa de sortir sa petite bourse, mais elle l’arrêta d’un geste de la main.
« Que crois-tu faire petite souillon ! Tu penses bien que ton bien-aimé est déjà passé régler la note. »
Calcilia leva les yeux au ciel en soupirant longuement, cet homme était incroyable, encore plus prévoyant qu’elle. Elle prit vivement le paquet sous son bras en embrassant la petite bonne femme sur la joue.
« À la prochaine lune Cricri ! Salua la barde en levant sa main libre. »
Ses salutations furent reçues avec un sabot qu’elle évita de justesse avant de s’évader dans la rue avec un rire léger. Elle s’arrêta aussitôt lorsqu’une silhouette au bout de l’allée l’attendait de pieds fermes. Un immense sourire étira les lèvres de la jeune femme tandis qu’elle accourut à ses côtés, venant le prendre fermement dans son étreinte.
« Oh mon Cœur ! Ça fait des lustres ! »
Description en italique : 300 mots
@Calcilia Dilys Feat. @Emerald Aubeclair
“J’adore ces motifs sur cette chemise. C'est vraiment original !” Déclaras-tu avec enthousiasme en regardant le vêtement devant toi. Ils te rappelaient des plumes de paon, comme ceux qui se promenaient dans votre domaine. Tu posas le vêtement sur toi tout en te regardant dans le miroir. Oh, oui ces motifs étaient parfaits. “Vous avez vraiment du talent, mon petit oiseau !” Dire que tu aurais pu rater une telle merveille puisque tu trouvais actuellement devant un stand quelque peu miteux il faut le dire. Pas le genre qui donnait envie ou qui attirait l’attention. Heureusement que ton œil aiguisé avait su capter le mouvement fluide de la robe colorée de la demoiselle. “Bon, il y a des petites choses à améliorer, mais avec un coup de pouce et un soutien financier vous pourriez réaliser de véritables perles !” Tu te tournas vers la jeune femme rougissante et peut être un poil intimidée. Sûrement qu’elle ne s’était pas attendue à voir débarquer un noble à sa minuscule échoppe qui proposait que des tenues féminines pour l’instant. “J’aimerai vous soutenir dans votre projet.” Tu avais eu le temps de discuter un peu avec elle, et tu t’étais décidé à l’aider. Surtout que tu en tirais sûrement quelques avantages si elle réussissait son affaire. ’Monsieur vous n’êtes pas o...” Tu posas ton indexe sur ses lèvres avant de regarde ton majordome, celui se tenait parfaitement droit un mètre derrière toi. “Laurence, je te laisse gérer ça. Nous procéderons comme d’habitude.” Ce n’était pas la première fois que tu prenais quelqu’un sous ton aile. Votre famille avait toujours eu une légère fibre commerçante après tout il fallait bien vendre vos talents... mais toi, il t’arrivait de te diversifier quand tu pensais tomber sur des personnes talentueuses ou prometteuses. Bon, tu n’étais pas un idiot qui jetait ta fortune au premier venu non plus, tu discutais avec les gens, les testais aussi avant de garantir ton aide en échange d’une partie des futurs gains, d’être copropriétaire ou même d’être THE client VIP. ”J’aurai aimé en discuter moi-même avec vous mais j’ai un rendez-vous important.” Tu allais enfin revoir ta petite fée que tu n’avais pas vu depuis le printemps. Autant dire que cela te paraissait être une éternité. Tu accordas un dernier sourire à la jeune couturière -à qui tu n’avais pas vraiment laisser le choix- avant de la saluer et de disparaître dans la foule laissant ton vieil employé s’occuper de cette nouvelle affaire.
Tu fendis la foule en direction de la boutique préférée de ta douce amie. La note aigrie gérée par cette charmante Christiane, qu’est-ce que tu aimais échanger avec cette bonne femme ! Bon le sujet concernait souvent Calcilia et ses instruments mais tu pouvais passez pas mal de temps à chanter ses louanges même si tu prenais le risque de recevoir un sabot sur la tête dès que tu te lançais. Tu tournas, quittant la rue bruyante pour une zone bien plus calme. Elle devait déjà avoir récupérer sa nouvelle lyre –qui était un vrai bijou- auprès de la commerçante. A peine, tu avais posé un pied dans la ruelle que tu entendis son rire familier. Qu'est-ce que tu aimais ce son ! Tu ne pouvais que sourire en l’entendant. Sourire qui ne fit que s’agrandir quand tu croisas son regard. Elle était là, enfin ! Tu l’attrapas au vol, la faisant tournoyer dans les airs avant de la serrer dans tes bras. “Une véritable éternité, sans toi à mes côtés je commençais à dépérir tel une fleur abandonnée dans l’obscurité.” Soufflas-tu d’un air dramatique, tu arrivas même à faire poindre une petite larme sur le coin de tes yeux. Tu poussas un petit reniflement, avant de rire. ”Mais maintenant tu es là, je me sens comme revigorer !” Tu plongeas ton regard gris dans celui bleuté de ta sœur de cœur, puis posas un baiser sur le front de la demoiselle.”J’ai des tas de choses à te raconter et je suis sûr que toi aussi. J’espère que la lyre te plaît !” Ajoutas-tu avec enthousiasme tout en desserrant ton étreinte pour te positionner à ses côtés. “Par quoi commençons-nous, nous avons encore du temps avant de rejoindre la taverne. Tu veux passer au marché, nous pourrions acheter des beignets. A moins que tu ne préfères te poser au bord de la mer ou bien faire les boutiques ? Mais tu es peut-être fatiguée... Ça me fait penser que je dois absolument t’emmener dans ce nouvel établissement ils font des cocktails à tomber par terre. Ils ont un succès fou, même si ce n’est pas la seule raison d’affluence.” Tu passas un bras sur ses épaules, rapprochant tes lèvres de son oreille avec un air conspirateur. “Beaucoup de jeunes filles viennent fantasmer sur les serveurs et je dois que même moi j’ai bien envie de croquer le fessier de l’un d’eux.” Tu haussas un sourcil d’un air subjectif tout en jouant avec ta moustache alors que tu commençais à l’entraîner vers la rue. Quoi qu’elle décidait vous deviez quitter cette ruelle.
« Tu m’as tellement manqué, souffla-t-elle doucement. J’ai l’impression que ça fait des décennies que je ne t’ai pas vu. »
Un rire franc s’échappa de ses lèvres alors qu’il la souleva sans difficulté, puis elle lui envoya une pichenette sur le bout de son nez alors qu’il s’était lancé dans un laïus interminable. Calcilia le coupa aussitôt en venant déposer un baiser bruyant sur sa joue.
« Bien sûr, bien sûr, petit cœur. Tu ne saurais te passer de moi, chaque lune devient un fardeau qui ne cesse de croître, alors que tout l’or du monde ne saurait combler ce manque que je te laisse. Je sais, tu me répètes la même chose à chaque fois que je reviens à Grand Port. »
Elle ne put s’empêcher de l’enlacer à nouveau alors qu’il s'exclama sur sa joie de la revoir. Après des lunes loin de Grand Port à parcourir Aryon, la jeune barde ne pouvait nier que la présence rassurante du noble lui avait énormément manqué. Cependant, elle recula légèrement, posant ses mains sur ses hanches, simulant la contrariété.
« En même temps, si tu m’accompagnais un peu plus en voyage, on ne se verrait pas toutes les cinq lunes ! Tu sais bien que c’est mon gagne-pain de voyager ! Monseigneur, je suis trop riche, siffla-t-elle avant de fendre son visage d’un immense sourire. Mais oui, j’apprécie énormément ce cadeau… Elle est magnifique, tu n’aurais pas dû !»
La jeune femme laissa échapper un doux rire, puis caressa distraitement la boîte du bel instrument. Elle aimait son indépendance, mais ça lui coûtait énormément de ne vivre que de son art. Mais la vie de vagabondage était tellement merveilleuse qu’elle ne la quitterait pour rien au monde. Les joyaux et la soie, très peu pour elle.
Calcilia glissa son bras sous son coude fièrement, l’entraînant avec elle vers l’inconnu.
« Ooh mon cher, crois-moi, j’ai un planning bien chargé ! Et tellement de choses à te raconter, j’en ai au moins pour la semaine complète ! »
Maintenant, qu’elle avait enfin sa nouvelle lyre, elle allait enfin pouvoir faire son spectacle, surtout que ça faisait longtemps qu’elle ne s’était pas produite à Grand Port. Mais avant de se lancer dans son art, elle avait des choses à rattraper avec son fidèle ami. Elle gloussa doucement lorsqu’il lui glissa quelques mots dans le creux de l’oreille.
« Tu n’en rates pas une pour te rincer l’œil, dis-moi ! Mais soit, j’accepte avec grand plaisir, je n’attends que ça de pouvoir goûter leurs alcools ! »
Elle étira un sourire malicieux. Même après bien des lunes sans voir son ami, leur complicité restait intacte, tout était comme s’ils ne s’étaient jamais quittés.
Sans tarder, elle l’entraîna au travers des ruelles pour se diriger vers la plage, et elle n’eut aucun mal à trouver l’établissement en question. Comme le soleil était encore à son zénith, le bâtiment n’était pas encore rempli, et ils n’eurent pas besoin d’attendre bien longtemps pour trouver un siège. La jeune femme jeta un regard autour d’elle, et en effet, la décoration était très apaisante, rappelant par son décor qu’ils se trouvaient dans un lieu portuaire.
« Je dois avouer qu’esthétiquement, il est bien sympathique. »
Elle pointa soudainement son doigt sur le torse de son partenaire, avant d’appuyer doucement dessus. Le regard plus que sérieux.
« En revanche, tu as interdiction de dépasser deux verres, sinon, tu vas encore ramper sur le sol en courtisant tous les hommes qui passent ! »
Et enfin, elle put se permettre de se détendre, croisant ses longues jambes sous la table. Elle pouvait bien avouer que faire une pause de temps en temps était agréable. Ses doigts s’entrelacèrent alors qu’elle posait ses coudes sur la table, avant qu’elle ne dépose son menton sur ses mains. Un large sourire étira ses lèvres. Ils allaient enfin pouvoir commencer à rentrer dans le vif du sujet.
« Bien… Mon cher et tendre Emerald Aubeclair. Tâchez de ne pas trop vous rincez l’œil, nous avons fort à discuter. »
Elle fit une légèrement pause avant de reprendre.
« D’ailleurs ! Il faut que je te raconte un truc ! Non, j’ai des tonnes de choses à te dire ! Tu préfères la grande nouvelle ou les détails croustillants ? Oh, peu importe ! De toute façon, je viendrai forcément à en discuter ! »
En présence de son inébranlable amour, elle devenait un moulin à paroles.
« La marâtre de Boradis était folle ! Elle a appris que sa fille avait fui à l’aventure avec son amant. Apparemment, elle a retourné toute la Capitale furieuse avant d’être interpellée par la garde ! Tu l’aurais vue ! Une vraie furie ! En même temps, je comprends la pauvre fille. Elle avait prévu de l’envoyer dans un couvent si elle ne se mariait pas au vieux juge Alberti. »
Elle frissonna d’horreur en prononçant son nom.
« Apparemment, il a un penchant sur les jeunes femmes et ses mains sont baladeuses. »
Elle fit un grand signe en direction d’un serveur qui s’approcha de leur table, elle prit le temps de commander le cocktail qui lui donnait le plus envie. La jeune femme finira de toute façon la journée en les testant tous. Calcilia attendit que son ami finisse de commander et que le serveur s’éloigne pour reprendre avec un petit rire.
« Tu as raison, ils sont plutôt agréables à regarder par ici. Oh ! Et tu sais quoi ? L’héritier O’Callaigh ! Je l’ai vu en passant devant sa boutique, apparemment, il a adopté une gamine ! Tu y crois toi ? Il a rejeté encore plus de demandes en mariage que toi et il adopte une fille qu’il ne connaît même pas ! J’espère que la petite va bien… Ce type est une véritable enflure, il ne mérite pas sa beauté, marmonna-t-elle doucement.»
Retour à la maison.
Calcilia & Emerald
”Je pourrai bien partir en voyage plus souvent avec toi à partir de maintenant. Tu chanteras les exploits d’Emerald Aubeclair, aventurier aussi noble que charmant.” Souffles-tu avec amusement, alors que tu exposes –avec une certaine fierté- la petite plaque signalant que tu travaillais bien pour la célèbre guilde. Tu avais envoyé une lettre à ton amie à ce sujet il y a bien quelques semaines, quand tu t’étais inscrit en fin de la saison douce suite à une certaine rencontre. Dès qu’elle s’accrocha à ton bras, tu posas ta main sur la sienne dans un geste purement affectueux. ”Allons, tu mérites le meilleur pour émerveiller les gens. Surtout que je suis le premier à en profiter puisque je suis ton plus grand admirateur.” Bon, même si elle avait une casserole et une poêle en guise d’instruments tu l’aurais écouté jouer avec plaisir, mais tu n’avais pas besoin de le préciser, d’autant plus qu’elle en avait parfaitement conscience.
”Et bien, je suis tout à toi le temps de ton séjour ici.” Tu abandonnais tes devoirs, les confiant à ce cher Laurence qui saurait parfaitement tout gérer sauf une grande urgence du type : météorite s’apprêtant à s’écraser sur Grand-Port et même là, tu étais presque sûr qu’il aurait un plan à proposer pour échapper au désastre. Des fois, ton bon majordome te faisait peur.
En quelques instants – le temps te semblait toujours bien trop rapide quand tu étais avec la jolie barde- tu te retrouvas dans ce nouvel établissement qui avait sur ravir tes papilles et éblouir tes pupilles. Ton sourire se fit satisfait à l’approbation de Calcilia. Encore une fois, tu avais bien choisi, ce qui n’était pas étonnant puisque tu te considérais comme quelqu’un qui avait du goût. Un petit doigt se posa sur ton torse, le tapotant méchamment.
« En revanche, tu as interdiction de dépasser deux verres, sinon, tu vas encore ramper sur le sol en courtisant tous les hommes qui passent ! »
Tu ouvris grand les yeux à cet ordre et cette déclaration -pas tout à fait- mensongère.
”Je suis tout ce qu’il y a de plus raisonnable sur ces terres, je terminerai cette soirée sur mes deux pieds.”
Et quant à tes tentatives de trouver chaussure à ton pied tu les mettrais de côté pour les prochains jours. Calcilia avait la priorité. Tu ne pris donc même pas le peine de commenter ce dernier point, et tu t’installas gracieusement dans une posture parfaitement royale de manière à pouvoir regarder ton amie dans les yeux. Tu pouffas légèrement, elle te connaissait si bien ! Tu lui fis un petit clin d’œil, alors que ton regard brillait de lueur amusée alors que la demoiselle se mettait à raconter les nombreux ragots croustillants qu’elle avait pu entendre durant votre –bien trop longue- séparation.
A la mention du mariage arrangé, tu grimaças puisque la situation de la jeune lady te rappelait un peu trop la tienne et malheureusement tu n’avais aucun bellâtre avec qui fuir pour vivre d’amour et d’eau fraîche. Tu sentis un frisson te parcourir en entendant le nom du “fiancé” éconduit... Qui voudrait marier sa fille à ce vieux pervers ? Même ta mère ne te vendrait pas à une femme qui aurait deux fois ton âge et au comportement douteux et cela même si elle avait encore été capable d’enfanter des héritiers dignes de votre nom.
”Et bien, j’espère qu’ils auront eu la bonne idée de la garder quelques jours pour la calmer. Tu ne connaissais pas bien les Boradis, tu avais du les croiser une fois ou deux à une réception, mais ta mère n’avait jamais daigné tisser des relations avec cette famille et les derniers évènements n’allaient clairement pas changer ce fait. “A-t-on des nouvelles de la fille Boradis ?” La vie d’aventurière devait bien la changer de son confort quotidien et cela même si elle était avec son amant.
Tu commandas à ton tour un cocktail, tu allais lâcher un petit commentaire sur le joli visage de votre serveur quand la seconde anecdote t’arrêta.
” AH OUI !” Tu claquas des doigts tout en te penchant en avant pour ajouter : ”J’en ai entendu parler ! Il faut dire qu’il a été assez exposé ces derniers temps avec le scandale Aldimor et ce n’est pas tout !” Ton sourire devint coquin. ”Aux dernières nouvelles il aurait un amant, l’ancienne héritière des Bellefaye les aurait surpris au lit après une nuit de débauche et à se donner des “mon canari au caramel” comme surnom juste avant qu’elle ne tombe en disgrâce.” Tu te penchas un peu plus vers la belle de ton cœur. ”Si j’avais su qu’il n’était pas attiré la gente féminine je l’aurai peut-être abordé pour quelques galipettes torrides. “ Pouffas-tu, le regard brillant d’amusement.”Enfin pas plus, je ne suis pas totalement masochiste, j’espère que son compagnon est du genre à se faire marcher dessus.”
Pile à ce moment, un nouvel adonis s’approcha de vous d’une démarche féline avant de poser vos verres avec un sourire charmeur pour vous deux. Ton regard se posa sur lui, suivant ses courbes viriles avant de jeter un regard à ta sœur de cœur. Il posa ensuite un parfait aux fruits de saison entre vous deux.
”Et voici, un cadeau de la maison, nous faisons goûter à nos plus fidèles clients nos nouveaux desserts. J’espère qu’il vous plaira.” Susurra-t-il en posant deux cuillères à côté. Il vous fit un clin d’œil avant de s’éloigner vers les cuisines, te permettant d’observer avec attention l’un des fameux fessiers rebondis qui faisait tant fantasmer les clientes –et toi aussi par la même occasion. Tu te repris au bout de quelques longues secondes, clignas des yeux et lâchas un rire léger. ”Oups, je me suis laissé absorber... Et bien ils ont encore un trouvé un nouvel étalon pour leurs écuries.” Ton regard se posa sur le dessert, puis la bleuté. ”En tout cas ça semble appétissant !” Parlais-tu du parfait ou de jeune homme, ça c’était à Calcilia de le décider. Tu attrapas la cuillère et goûtas à la douceur qui vous avait été offerte, lâchant un petit gémissement de bonheur quand le sucre de la crème glacée et des fraises roula sur ta langue. ”C’est excellent ! Goûte ma petite fée !”
”En fait tu m’avais parlé d’une grande nouvelle ?” Soufflas-tu alors qu’elle attrapait la bouchée que tu lui tendais.
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