La jeunesse, c’est bien non ? Assurément, cela manque à Ramar. La liberté, pas de contraintes autres que de penser à la prochaine bêtise. C’est chouette non ? Mais ce n’est pas son cas ! Non, Ramar est une âme charitable venue en aide à un Fauve malchanceux qui s’est assommé contre une fenêtre en ramassant une petite fille tombée à ses pieds (parce qu’on peut effectivement être Milan et sympa non ?). Mais le pauvre Fauve ne s’est pas raté. Alors qu’il reprend ses esprits, il ne semble plus vraiment lui-même…
Enfin, plutôt lui-même mais à 5 ou 6 ans. Après un tel choc à la tête, il n’a plus trop les yeux en face des trous non-plus car il prend Ramar pour son père.
Participants : Fauve Milan et Ramar Aldor
Challenge RP : Vous ne devrez parler qu’en vieux français
L'air était agréable, la saison chaude commençait et un léger vent s'engouffrait de temps à autres entre les arbres et les habitations, dans les ruelles, apportant une fraicheur salvatrice qu'il savait apprécier. Chimère, son écharpe à plumes blanches, se laissait aller dans la brise lorsqu'elle le pouvait, se maintenant tout juste à Ramar d'une simple boucle autour de son cou.
Au détour de sa balade pour prendre l'air, toutefois, il fut témoin d'une scène peu courante. Une petite fille, s'amusant au ballon avec d'autres gamins, s'est étalée de tout son long juste devant un homme à peu près aussi grand que Ramar lui-même. L'homme, blond, ou plutôt aux cheveux blancs, à la réflexion, se penchait pour l'aider aimablement, lorsqu'une fenêtre s'ouvrit alors au-dessus de lui, laissant apparaître une jeune femme, visiblement inquiétée par le bruit des pleurs de la petite fille. Cependant, en se relevant avec cette dernière, l'homme se cogna violemment l'arrière de la tête contre le battant en bois épais.
Mais ce n'était pas le plus surprenant. Ce qui l'était plus encore que la situation présente, c'était que ça avait calmé la gamine qui repartit jouer au loin sans se soucier de son sauveur, alors que celui-ci gisait à terre. Pire encore, la jeune mère referma la porte, de peur que l'homme ne se relève pour l'engueuler, sans doute. Il gisait donc à terre, comme une poupée désarticulée.
Ramar, témoin de toute la scène, ne pouvait l'ignorer. Il se dirigea donc vers le pauvre, victime d'une malchance incongrue, pour l'aider à se remettre de sa mésaventure. Enfin, pour vérifier qu'il aille bien, déjà...
Il s'approcha et tapota l'homme. De près, il devait approcher la trentaine mais surtout, détail que Ramar n'avait pas remarqué de loin, il était couvert de cicatrices même sur le visage. C'était peut-être ce qui expliquait l'attitude de la fille et la mère, à la réflexion. Pourtant, l'homme s'était montré bienveillant, c'était vraiment de mauvais goût que de le remercier ainsi.
L'homme ne réagissait pas. Ramar le retourna donc sur le dos pour l'allonger dans une premier, puis ensuite sur le côté, pour qu'il puisse respirer sans gêne. Il lui tapota ensuite un peu le dos tout en le secouant légèrement, pour essayer de le réveiller. Au premier signe de reprise de connaissance, il s'adressa à lui pour savoir comment il se sentait.
Commens vos est-il, sieur ? Poeis-jeu vos amenistrer ?
*Mais qu'est-ce que tu racontes ?!* s'exclama Chimère dans son esprit.
Mais Ramar était tout aussi surpris qu'elle. Il regarda l'homme qui se réveillait peu à peu, alors qu'il le tenait par l'épaule. Il ne comprenait pas comment ses mots avaient pu prendre cette forme. On aurait dit un vieil argot, mais il ne comprenait pas comment il pouvait parler ainsi, jamais cela ne lui était arrivé ! D'autant plus que son vocabulaire n'avait jamais été aussi riche et qu'il partait de loin, avec son enfance dans les montagnes !
*Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, j'ai juste demandé s'il allait bien et s'il avait besoin d'aide, mais c'est devenu autre chose dans ma bouche ! Une magie peut-être ?* répondit-il à Chimère, en pensées.
Au moins, ce n'était pas déformé ainsi, mais il fallait retester. Il allait demander à l'homme s'il l'entendait, il verrait bien ce qui sortirait de ses lèvres...
Vos m'oïez ?
Décidément... Cela ne pouvait être qu'une magie, vu qu'il pensait normalement et que cela changeait seulement une fois produit par ses cordes vocales. Et bien, cela ne durerait pas, et cela ne le gênait pas pour aider le pauvre gars. Il parlerait juste le moins possible pour éviter des incompréhensions totales...
Donc pour résumer la situation, de manière très grossière. Fauve, qui était avec sa chienne, un berger suisse aux yeux vairons de sept ans du nom de Soly, à sauver une gamine d’une chute et s’est cogné la tête. Oui, c’est le contexte le plus basique du monde et déjà expliqué avant, mais il fallait finir d’introduire le tout de cette histoire. Chut et maintenant que les yeux s’ouvrent et que l’homme en face de lui se met à parler un dialecte qui a demandé l’aide de la technologie pour le comprendre nous allons pouvoir avancer.
— Va bien ? Pas trop bobo ? Chercher Xarope ? Faire quelque chose ?
Alors non, pour tout le monde là c’est de simple aboiement de chien tout ce qu’il y a de plus classique, mais pour les oreilles de Fauve, avec sa bague magique pour communiquer avec cela est un discours qu’il comprend, enfin, en temps normal. Là, il vient de tourner la tête avec des yeux pleins d’effrois vers sa chienne qui ne comprend pas le comportement de son maitre. En même temps il a plus tendance à la chérir à outrance, lui donnant mot doux et caresse que regard plein de peur. La main de l’homme va instinctivement attraper le haut de l’inconnu face à lui et les mots sortent enfin de sa bouche dans un murmure étrange.
— Paterne… Cest mot mei est estrange… Que doit que le berseret fable ?
Oui, papa, pourquoi est-ce qu’il ne comprend pas ce que raconte le chien, mais dont il parle tout de même ? C’est une bonne question à poser à un parfait inconnu, mais dans l’esprit de cet homme adulte tout à changer. En face de lui c’est son père et lui à huit ans. Ce n’est même pas dans son passé parce qu’en face de Billus il n’aurait pas eu ce genre de mots, trop de chance que Nieor soit à côté et lui tape sur les doigts. Puis, en plus, il aurait été à la recherche de Primus si cela avait été le cas. Bien plus que son père.
— Oh ! Oh ! Encore, ça refait !
C’est l’enfant sauver qui dit cela, qui semble parfaitement comprendre ce que les deux racontent et qui a surtout les larmes toute sèche. La peur et la tristesse semblent bien loin et la curiosité est plus là. Non, parce qu’il faudrait peut-être aussi ramener celle-ci d’enfant à sa famille.
— Pourquoi parler étrange ?
De son côté, Soly ne comprend rien et est prête à montrer les crocs à l’inconnu qui a aidé son maître parce que lui aussi parle tout étrange et que cela ne la met absolument pas à l’aise sur le moment. Fauve tire un peu sur le haut de son père fictif et ouvre à nouveau la bouche.
— Blange ?
Oui, un câlin c’est une bonne demande, même si personne y comprend rien et que cela ressemble plus à des mots mis au hasard dans des phrases, mais bon, il a l’esprit d’un enfant de huit ans ou moins pour le coup donc c’est surement normal. Pour son interlocuteur peut-être aussi.