En touristique à la ville aquatique ou pour affaire, vous vous retrouver comme de part hasard à la coupole de Saphir, le point le plus haut de toute la ville.
De là, vous pouvez observer toute la ville, quel point de vue magnifique...Mais pas le temps de rester la bouche ouverte, deux personnes arrivent vers vous pour vous proposer un saut de la coupole, pour atterrir en plein coeur de la ville. Pourquoi refuser ?
Chacun un parachute accroché au dos, on vous pousse dans le vide. Ca promet d'être une expérience mouvementée ! Mais c'est alors qu'une voie se fait entendre :
- Aurais-je oublier de vous dire : il n'y a qu'un seul parachute qui fonctionne ! Bonne chance !
Participants : Obsidian De Yllor & Ayah Stormsong
Challenge RP : Bizarrement, la ville aquatique a complètement perturbé votre cerveau. Dorénavant, vous vous prenez pour des poissons. Vous ne connaissez donc rien au monde de là-haut, et vous ne faites que des références au monde marins à chacun de vos posts.
Ayah feat. Obsidian
Le paysage était clairement impressionnant, entre les fonds marins, le marché aux coraux et la coupole de Saphir qui offrait sûrement la plus splendide des vues de la cité. Oui, la ville aquatique était sûrement la plus belle ville d’Aryon. Si belle qu’elle te fît perdre la tête alors que tu admirais le paysage. Tu n’avais plus qu’une seule envie :
“Plonger, je dois plonger.”
Oui, tu devais rejoindre tes amis les nexus pour danser avec eux ! Tu les voyais d’ici, ils t’appelaient, ils n’attendaient plus que toi pour jouer et partir chasser quelques poulpes et crevettes. Mais comme les rejoindre ? Devais-tu sauter ? Tu allais te rapprocher de la rambarde quand une main se posa sur ton épaule. Tu te retournas surpris. Un humain ! Celui-ci affichait un petit sourire légèrement tordu. “Alors mon gars, on veut sauter ? On a justement ce qu’il te faut !” Déclara-t-il, en te tirant un peu plus loin où se trouvait déjà un homme et une jolie demoiselle à la chevelure bleutée qui te rappelait l’océan que tu chérissais tant. C’était décidé, tu l’aimais bien ! Tu lui fis un grand sourire, bien plus niais que celui que tu affichais habituellement. “Et bien, nous avons nos deux gagnants du jour ! Vous allez voir il n’y a pas meilleure sensation que de se jeter à l’eau ! ” Ajouta l’autre gars avec un grand sourire et tu ne pouvais qu’être d’accord. D’ailleurs, tu devais te dépêcher de sauter pour rejoindre les mantas qui passaient par là ! Elles étaient vraiment adorables ! Tu trépignais littéralement d’impatience. “Vite ! Je dois les rejoindre !” Soufflas-tu en te rapprochant de la rambarde. “En voilà un impatient !” Ricana le premier homme, celui qui t’avait abordé. Comme pour un enfant, il t’aida à enfiler le “parachute” alors que tu sautillais d’impatience. Pourquoi te retenait-il pour te mettre ça ? Ne voyait-il pas que tu étais attendu ? Tu n’avais rien à faire chez les hommes !
Une fois que la jolie demoiselle prête pour son saut elle aussi, les deux hommes vous accompagnèrent jusqu’au ponton. “Vous allez voir c’est une expérience mortelle !” Annonças le plus petit des deux et celui qui avait accosté la jeune femme. “Honneur aux dames.” Ajoutas-il en faisant signe à la garde de sauter. Celle-ci n’avait pas eu le temps de faire un pas, que tu la dépassais, t’élançant dans les airs pour enfin nager gaiement dans l’océan. Tu n’entendis pas les deux hommes commenter, ni la réaction de la bleuté, trop occuper à battre des bras tout en criant un “j’arrive” à tes camarades poissons. A vrai tu n’entendis qu’un lointain :
...parachute qui fonctionne ! Bonne chance !
Ayah ne savait clairement pas ce qu’elle fichait ici : pourquoi n’était-elle pas avec ses amis poissons à explorer les fonds marins ? Elle avait une sainte horreur de la terre ferme, de cette drôle de ville dans une bulle d’air…
Une bulle d’air ! Vous imaginez-vous ? Il y avait de quoi étouffer !
Elle n’était pas du tout à l’aise, et c’était le moins que l’on puisse dire.
La guérisseuse leva les yeux vers la coupole… Si proche, si rassurante… Elle n’avait pas envie de s’en éloigner et n’avait une seule envie : traverser cette maudite barrière pour fendre gaiement les eaux avec ses frères : les rexus.
Elle était très intimidée par l’humain qui se tenait près d’elle et qui lui expliquait qu’elle avait gagné un saut en parachute de la coupole. Ayah n’arrivait pas à en placer une et essayait timidement de lui exprimer qu’elle n’avait pas du tout envie de sauter et que sa place était dans l’océan, pas dans les airs…
« Non… Je... »
Deux autres humains s’approchèrent, l’un d’entre eux arborait une longue chevelure noire et avait une prestance plutôt incroyable. Il émanait une espèce de joie et d’enthousiasme innocent qui lui rappela beaucoup l’attitude d’un rexus : ce qui contribua à apaiser quelque peu la jeune femme. Elle avait l’impression que cet humain était l’un de ses semblables, même si évidemment il n’en était rien !
Si l’autre bonhomme quelconque ne la mettait vraiment pas à l’aise, il n’empêche que sa proposition de se jeter à l’eau avait quelque chose de plutôt rassurant. Se jeter à l’eau… C’était exactement ce qu’elle désirait le plus faire à cet instant précis.
Ayah sentait l’appréhension gonfler en elle tandis que l’humain attachait dans son dos une espèce de sac à dos, lui expliquant qu’il s’agissait d’un « parachute ». Il fallait tirer sur la poigne pour libérer un bout de tissus destiné à ralentir la chute.
L’étrange jeune homme aux cheveux de jais et qui se comportait comme un rexus se pressait déjà au bord de la rambarde, animé par une impatience manifeste de faire le grand saut. C’était un enthousiasme communicatif, mais quelque chose au plus profond d’Ayah lui insufflait une crainte irrépressible qui la tétanisait.
Ils furent tous les deux amenés prêts du ponton, le vide les appelait, tendant vers eux ses bras avides et la jeune femme se figea sur le bord, refusant d’avancer plus. Freinant des quatre fers. Le plus petit des deux humains l’invita à sauter la première et elle secoua vivement la tête en se campant sur ses positions :
« Non ! Ecoutez ! Je ne crois pas que c’est une bonne id… »
Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase que le joyeux jeune homme s’élançait tel un oiseau de proie à l’assaut du vide. Les deux hommes poussèrent une exclamation de surprise avant de commenter avec amusement l’entrain incroyable de l’inconnu.
« C’est un tueur ! »
« C’est un dur ! »
* C’est un malade... * Pensa Ayah, écarquillant légèrement les yeux de surprise et d’effarement en regardant l’homme-rexus chuter gaiement.
« Allez ! Au tour de la demoiselle ! Vous aurez besoin l’un de l’autre si vous voulez viiiiivre ! »
« Pardon ?! »
Ayah sentit des mains fermes se refermer autour de ses bras, pour la propulser l’instant d’après dans le vide. Elle poussa une exclamation de surprise et de terreur tandis que la gravité réclamait son dû sans qu’elle ne puisse rien y faire. Qu’est ce qu’elle détestait cette sensation ! L’eau était un univers tellement plus logique !
Le moment où elle bascula passa comme au ralentit, elle lança aux deux humains un regard fou d’inquiétude tandis qu’un cri ne parvenait pas à franchir ses lèvres tellement elle était effrayée.
Dans sa stupeur, elle ne pu comprendre qu’une partie des ultimes paroles des humains qui venaient de la jeter dans le vide :
« …qu’un seul parachute qui fonctionne ! ... » Le reste se perdit malheureusement dans le cri furieux du vent dans ses oreilles tandis qu’elle chutait.
* PARDON ?! *Parvint-elle à penser.
Incrédule Ayah tira immédiatement sur la poignée que son instructeur lui avait intimé d’utiliser le moment venu et cette dernière se détacha brusquement, étira une bande de tissu… Une bande de tissu sur laquelle étaient inscrits quelques mots transpirant d’une sagesse rare : « LOL T MOR ».
Qu’est-ce que cela pouvait bien signifier ? Elle parti du principe que son « parachute » ne fonctionnait manifestement pas, et c’était plutôt… Problématique !
En proie à sa terreur elle regarda autour d’elle et remarqua bien vite que le jeune homme n’était pas bien loin, un peu en contrebas, il étendait gaiement les bras ce qui ralentissait sa chute, tandis qu’elle… Elle tombait à pic. Sans trop réfléchir elle se dirigea d’instinct vers lui, parvenant à se diriger tandis bien que mal.
Terrifiée, elle l’attrapa fermement et passa ses bras autour de lui pour le serrer de toutes ses forces :
« Le parajute ! Le parajute ! » Parvint-elle à s’exclamer tandis qu’elle voyait le sol se rapprocher. Elle avait oublié le nom réel de l’étrange mécanisme que lui avaient présentés les humains.
Ils avaient encore pas mal de temps pour l’ouvrir, mais pour Ayah… Le plus tôt était le mieux hein ! Elle continua de s’agripper à lui, complètement en proie à sa peur.
Ayah feat. Obsidian
Les yeux fermés, les bras et les jambes écartés, tu profitais juste de l’instant. Tu avais l’impression de flotter et pourtant tu n’étais pas encore dans l’eau ! Tu sifflas de plaisir, utilisant inconsciemment ton don. Tu allais rejoindre le chant d’une baleine qui passait au-dessus du dôme quand quelque chose t’attrapa, avant que deux pattes ne se referment sur ta taille. Tu lâchas un cri et tentas de te débattre ! Un tanhiwa tentait de poser ses sales griffes sur toi ! Tu rouvris les yeux, prêt à attaquer pour mieux fuir quand tu vis que c’était l’humaine de tantôt. Celle avec les jolis poils de la couleur que tu aimais tant et qui te rappelais ton chez toi. Tu restas quelques secondes sans bouger alors qu’elle te criait “Parajute! Parajute !”, la terreur inscrite sur son visage. Mais que racontait-elle ?
”Qu’est ce qui jute ?”Demandas-tu sans comprendre et sans réaliser que tu parlais la langue humaine. Tu étais après tout une noble et gracieuse créature marine. Tu tentas de te désolidariser sans succès. C'est qu’elle était pire qu’une bernicle accrochée à son rocher ! Et pourquoi traînait-elle se long voile derrière elle ? Elle voulait t’attraper dans ses filets ? Saleté d’humaine ! ”Lâche-moi sale humaine, tu ne me mangeras pas !” Tu te remuas encore, mais c’est qu’elle ne démordait pas ! Mais elle ne semblait pas vouloir te manger. Au moins elle n'avait pas encore croqué un morceau comme le ferait un bigthumnail. Peut-être qu’elle cherchait autre chose ? Tu plissas les yeux. Est-ce que c’était la saison des amours chez les humains ? Tu affichas une grimace. “Je ne suis pas un partenaire pour toi !
Tu tentas de la repousser de toutes forces.
Mais rien elle faisait la sourde oreille à tes ordres et resserrait même son emprise, t’empêchant de rejoindre les autres Rexus qui s’amusaient toujours non loin du dôme. Pourquoi ne venaient-ils pas t’aider ? Tu avais presque les larmes aux yeux maintenant. Et tu n’étais toujours pas dans l’eau ! Un vrai scandale ! D’ailleurs l’océan semblait même s’éloigner de seconde en seconde... et la “terre” se rapprocher. Tu ouvris de grands yeux horrifiés et t’accrochas aussi à la femelle humaine. ”Pourquoi tu me tires vers votre nid, humaine !” Demandas-tu en panique en faisant référence à la ville aquatique. C’était pas ton territoire ça ! Et tu allais commencer à te déshydrater à force d’être dans les airs ! “Lâche-moi je dois rejoindre mes amis !” Crias-tu d’une voix presque sifflante et en tendant une main vers ton unique maison: le grand bleu.
Pourquoi avait-il fallu qu’elle tombe sur le seul qui ne se montre pas très gentil avec les poissons de son espèce ? Les humains avaient généralement plutôt tendance à aimer les rexus.
Mais ! C’est qu’en plus le bougre tentait de l’envoyer valser dans les airs, la menant droit vers une mort certaine… Car même une créature marine comme elle, peu habituée à évoluer hors de l’eau, comprenait le danger que représentait ce sol qui se ruait à leur rencontre !
Il était donc parfaitement hors de question que ce stupide anthropoïde ne se débarrasse d’elle, mais si elle ne comptait pas lui faire de mal dans l’opération.
Tandis que le terrien se débattait comme un gorille, Ayah resserra fermement sa prise sur lui et se cramponna tant bien que mal : elle eut l’impression que leur chute accélérait tandis qu’ils se « chamaillaient ». Ne voyait-il pas qu’il n’était pas l’heure de jouer ? Voilà maintenant qu’il lançait des propos complètement insensés.
Voilà qu’il la prenait pour une humaine et qu’il affirmait qu’il ne pouvait pas être un partenaire pour elle. Elle lui lança un regard très surpris, était-il si confus que cela ?
* Quelle idée ?! *
« QUOI ? Mais c’est toi l’humain ! Moi je suis un rexus, pas une terrienne ! Et les rexus ne prennent pas de partenaire chez les humains, alors soit sans crainte je ne souhaite pas cela ! » Lança-t-elle, un peu piquée à vif par la remarque incongrue.
Mais elle ne lui en voulait pas, après tout elle était réputée pour être très douce et pour son extrême patience dans son banc. D’ailleurs il lui sembla apercevoir ses camarades au loin, au-dessous d’eux, s’inquiétant pour elle, et elle remarqua que l’humain regardait lui aussi dans cette direction, avec un air accablé et empreint d’une grande tristesse. Elle était très empathique et pouvait sentir ce genre de chose, même que les représentants d’autres espèces que la sienne…
* Peut-être que c’est comme ces petits humains qui adorent les créatures comme nous… Mais d’habitude ils sont miniatures… * Pensa-t-elle avant de revenir à des préoccupations plus… Pressantes.
Elle tressaillit quand l’humain lui rendit l’étreinte qu’elle avait sur lui, s’accrochant maintenant l’un à l’autre mutuellement. Mais… Il l’accusait de l’emporter avec elle à la rencontre du sol ? Pourquoi ne tirait-il pas simplement sur le parajute ?
Pourtant, étant humain, il devait savoir comment ça fonctionne !
* Il n’a pas écouté ses propres semblables ? * Pensa-t-elle, incrédule.
« Encore une fois je ne suis pas humaine ! Et mon nid, ma famille… Ils sont là-haut ! Pas en bas ! » Dit-elle en levant un regard désespéré vers le haut du dôme.
Néanmoins, elle avait de la compassion que cette pauvre créature terrestre qui semblait totalement perdue : il semblait confondre ciel et terre et pensait que la mer était son royaume… Il était vrai que cet endroit faisait tourner la tête aux humains qui venaient, mais de là à être si confus. De sa courte vie de poisson Ayah n’avait jamais vu ça.
Heureusement, les rexus étaient des créatures intelligentes et elle avait bien retenu comment se servir du « parajute » comme les humains appelaient cette invention.
Tandis que son binôme semblait s’affoler de plus en plus, elle chercha près de son épaule la fameuse languette à tirer en prenant bien gare à ce qu’il n’en profite pas pour l’envoyer valdinguer…
Elle trouva ce qu’elle cherchait et fronça les sourcils en l’attrapant, serrant encore son emprise sur l’humain pour éviter de glisser :
« Attention ça va secouer un peu ! » S’exclama-t-elle, toujours quelque peu apeurée, bien qu’elle ait réussi à reprendre le dessus sur ses émotions.
Elle tira sèchement sur la languette et un grand tissu se déploya dans le sol de l’humain, ralentissait de manière tout à fait abrupte leur chute. Heureusement que l’humain s’agrippait lui aussi à elle, parce que sinon la violence de l’ouverture du parachute aurait bien pu faire lancer prise à la jeune femme.
Ayah regarda au-dessus d’eux tandis qu’une grande toile bleutée était gonflée d’air au-dessus d’eux, leur permettant de chuter lentement : le sol se rapprochait à une vitesse déjà beaucoup moins inquiétante.
La jeune rexus soupira de soulagement et essaya d’estimer l’état émotionnel de la créature terrestre qui l’accompagnait dans cette drôle d’aventure. Pauvre humain, il avait l’air si bouleversé… Si désireux de rencontrer ses semblables, il se prenait lui-même pour un poisson alors qu’il n’en avait pas du tout l’apparence… Elle décida d’essayer de le rassurer :
« Je t’accompagne vers tes amis et je retournerai ensuite à l’océan, humain. Et ne t’en fais pas si tu veux venir nous voir, on viendra jouer avec toi ! J’ai l’impression que ton cœur est celui d’une créature marine, bien que tu sois prisonnier de ce corps d’homme ! » Fit-elle d’un air jovial, sans se rendre compte le moins du moins qu’ils parlaient en réalité la même langue.
Il n’empêche… Bien qu’elle soit dans les airs, bien que le danger soit présent, bien que cet endroit ne fût pas du tout son territoire… C’était tout de même si beau ! Le cœur d’Ayah se serra de fierté tandis qu’elle s’imaginait déjà raconter à ses amis des fonds marins cette incroyable aventure.
Sans qu’elle ne puisse se retenir, son soulagement contribua à ce qu’elle laisse éclater sa gaieté ! Après tout, les rexus étaient des créatures très curieuses et très joueuses !
« C’est si beau ! »
Un saut en parajute avec un humain ! Ce n’était pas une histoire très anodine, même pour le plus vaillant des crustacés !
Ayah feat. Obsidian
Comment ça ? COMMENT CA ? Tu n’étais pas un humain ! Tu retirais tes paroles, elle n’était pas sympathique du tout mais odieuse et une horrible menteuse ! Elle n’était pas du tout un Rexus ! Pas une seule seconde, c’était toi le rexus ! “JE. NE. SUIS. PAS. HUMAIN.” Tu cris, très mécontent. Tu devrais lui donner un coup de nageoire pour lui apprendre ! “C’est toi l’humaine avec des idées étranges !” Elle était complètement siphonnée celle-là ! Et quoi qu’elle dise, tu étais certain qu’elle en voulait à ta ma majestueuse personne. Tu étais le meilleur des partis chez les Rexus après tout.
Et voilà qu’elle te tâtait ! Tu étais scandalisé ! Tu n’étais pas encore un pauvre poisson mort ou presque déposé sur les étalages du marché de ces humains ! Et tu n’étais toujours pas intéressé par un accouplement avec une humaine ! Tu allais hurler une nouvelle fois au meurtre quand elle tira sur quelque chose ce qui déclencha une secousse avant qu’une grande toile ne s’ouvre derrière toi, te cachant en partie la vue de l’océan au-dessus. Qu’est ce que... ”C’est un piège !Je le savais, tu veux me manger !” Tu lui donnas des petits coups, mais tu avais un peu de mal à bouger correctement... Et le pire vous vous dirigiez toujours vers la ville !
Quoi ? Comment ça elle allait retourner vers l’océan après ? Jouer avec toi ? Bon... Elle n'était peut-être pas méchante. Juste stupide... Ou folle tu ne savais pas trop, après tout elle se prenait pour l’un des tiens alors qu’elle n’était qu’une pauvre humaine. Puis, elle trouvait l’océan beau. Bon ça ne t’empêcha pas d’être légèrement agressif : “Faut arrêter de manger du Larissa ça ne te réussit pas l’humaine !” Tu lui pinças le bras alors qu’elle s’accrochait toujours à toi. . “Je suis un rexus ! Et c’est toi qui vas rester avec les tiens dans la ville des humains ! Sifflas-tu en observant l’humaine les yeux plissés. Tu allais continuer à lui donner des conseils comme ne pas abuser d’Aruyes quand une secousse te fit t’accrocher à elle. Une rafale de vent venait de vous toucher, vous faisant voltiger.
Tu poussas une légère exclamation craintive tout en fermant les yeux et en cachant ta tête dans le creux du cou de l’humaine. Ça y est c’était la fin ! Vous alliez mourir ! Tu ne pourrais plus jouer avec tes copains, ni danser avec les mantas, chasser des pichons et faire la course avec les woggos. Sentant que tu ne faisais plus d’acrobaties –bien moins agréables que celles que tu faisais dans l’eau- tu rouvris les yeux. Vous vous étiez décalé de plusieurs mètres vous éloignant encore plus de la coupole. Du moins bien plus rapidement que vous ne le faisiez un instant plus tôt. Tu regardas vers la “terre”. “Les coraux !” En effet, bien plus bas, vous vous trouviez au-dessus des coraux. Tu perdis quelques couleurs. Dans l’eau c’était facile de ne pas entrer dedans... mais là c’était autre chose ! “Je vais me faire embrocher !” Et l’humaine aussi par la même occasion ! Il allait falloir trouver un moyen de les éviter.
C’était un humain, qui ne se sentait pas humain, et qui par-dessus le marché disait que c’était elle qui était humaine ! Non mais vraiment… Le monde marchait sur la tête ! Avait-elle réellement une tête à se balader sur la terre ferme ? Décidemment le malheureux était vraiment très troublé…
Fort heureusement, et malgré l’énervement manifeste du terrien, Ayah tenait toujours bon et se cramponnait à lui comme si… Sa vie en… Dépendait ?
Et puis… En y repensant bien, était-ce ainsi que les humains exécutaient leur parade nuptiale ?
Cette pensée la révulsa soudainement tandis qu’elle comprenait tout à coup l’origine du malentendu qui avait laissé penser à cette créature qu’elle en voulait à son patrimoine génétique.
C’était parfaitement insensé, ils n’étaient même pas de la même espèce… Mais lui-même était convaincu d’être un rexus… Ceci expliquerait-il cela ?
Il avait tenté de lui faire lâcher prise en lui donnant des coups… Qui n’eurent pas beaucoup d’effet car elle avait réussi à entraver ses bras en s’accrochant fermement à lui, et elle ne regretta pas cette approche, maintenant qu’il commençait à se montrer violent.
« Aie ! »
Il venait de lui pincer le bras tandis qu’elle regardait avec une sorte d’émerveillement candide le beau paysage qui s’étendait tout autour. Elle n’avait guère prêté attention à ses paroles, entendant vaguement qu’il se remettait à dire des bêtises : Le pauvre n’avait plus toute sa tête et elle ne souhaitait pas de fâcher davantage avec !
Bon en revanche, elle n’aimait pas trop que ce bipède tâte aussi douloureusement ses membres et elle lui lança un regard réprobateur tandis qu’il continuait ses fadaises. Elle poussa un léger soupir d’agacement alors qu’elle l’écoutait à nouveau dire que lui était un rexus, et qu’elle irait vivre avec des humains… Cette pensée lui donna froid dans le dos, mais elle décida d’entrer dans son jeu.
Le jeu serait donc qu’elle se prenne pour une humaine et qu’elle le traite comme un rexus ? Elle relèverait le défi ! La jeune rexus était plutôt d’humeur joueuse malgré sa frayeur passée et le mécontentement manifeste de cet humain à qui elle était obligée de s’accrocher pour survivre.
« Pardon monsieur l’hum… Heu ! Le rexus ! Il est évident que vous êtes un très beau spécimen ! Mon esprit humain a été embrouillé par tant de prestance ! » Dit-elle en riant de bon cœur, désireuse de détendre l’atmosphère.
Mais soudain, une bourrasque les secoua tous les deux et elle sentit l’étreinte de l’homme se resserrer sur elle tandis qu’elle faisait de même sur lui. Cramponnés l’un à l‘autre, ils voltigèrent furieusement.
Ayah ferma les yeux de terreur quelques instants et entendit le cri d'effroi de son camarade. Il semblait avoir laissé sa véhémence de coté pour s’abandonner à une peur primaire, qu’elle partageait en partie, mais elle eut soudainement une sorte d’envie de le protéger et elle rouvrit brusquement les yeux pour regarder ce qu’il se passait autour d’eux.
Le vent cessa bientôt de les malmener et elle desserra légèrement sa prise sur son partenaire de vol tandis que ce dernier reportait son attention vers le sol. Il se mit à crier en apercevant des coraux et Ayah haussa légèrement les épaules avec un léger sourire bienveillant, elle pensait sincèrement qu’il apercevait des coraux au loin et qu’il s’extasiait à cette magnifique vue.
Mais elle déchanta et pâlit quelque peut quand la suite vint : ils tombaient en réalité en direction de coraux acérés en contrebas ! La jeune femme regarda en dessous d’eux et frémit : effectivement, le parachute ralentissait grandement leur vitesse de chute, mais les coraux pouvaient être très dangereux…
Elle sentit l’affolement de l’humain et prit sur elle pour tenter de garder son calme : il fallait garder la tête sur les épaules pour gérer cette situation et elle ne comptait pas finir sa courte vie de mammifère marin embrochée sur ces récifs !
« On va s’en sortir, petit rexus ! » S’exclama-t-elle, cherchant une solution pour corriger leur direction.
Ayah ne savait absolument pas comment se servir de cette invention humaine, mais elle ne comptait pas vraiment sur l’humain qui l’accompagnait pour l’aider. Il ne semblait pas beaucoup plus au fait du fonctionnement de cette chose…
Elle prit donc le parti d’observer attentivement la toile qui se tendait au-dessus d’eux, elle remarqua que des sangles trainaient dans quatre directions, comme les invitant presque à les tirer…
« Je crois qu’on peut se diriger avec ces... Tentacules bizarres. » Fit-elle, ne sachant pas vraiment quel mot utiliser pour définir ces drôles de ligaments de tissu qui se présentaient à eux.
Elle hésita… Cela impliquait qu’elle desserre son étreinte sur l’humain pour se libérer une main et être en mesure d’attraper la sangle.
Elle croisa un instant son beau regard doré, il paraissait effrayé et confus, mais elle ne ressentit pas de malice en lui… Elle décida de lui faire confiance et pria intérieurement pour qu’il n’en profite pas pour lui faire lâcher prise, ce qui reviendrait à signer son arrêt de mort.
Prenant son courage à deux mains, elle se tendit pour attraper la sangle et la tira vers elle, essayant de changer leur direction pour ne pas se poser sur ces coraux menaçants : n’importe où ailleurs serait mieux en fait !
Elle scruta en direction du sol pour trouver un endroit où atterrir, si possible en évitant de se retrouver au milieu de la ville. Ils étaient libres après tout, n’est-ce pas ? Elle était tentée de se diriger directement dans le mur magique qui séparait l’eau de la ville humaine, mais un pressentiment lui intimait que ce n’était pas une très bonne idée…
Elle remarqua toutefois assez vite une sorte de parc calme et tout proche de la frontière entre ciel et mer : de là où ils étaient il était difficile d’affirmer que cette zone était complètement déserte, mais elle ne semblait pas très animée en tous cas.
Se souvenant qu’elle était sensée faire semblant de penser que l’autre humain était un rexus elle essaya à nouveau de le rassurer, voulant retrouver une bonne entente avec lui :
« On va trouver un endroit tranquille pour atterrir ! Il sera très facile de regagner l’océan là-bas, et on ne croisera pas beaucoup d’autres humains ! »
Elle regarda dans sa direction tandis que la descente se faisait à nouveau dans un calme relatif, il leur faudrait encore quelques minutes avant qu’ils n’atteignent le sol.
« Je ne veux pas te piéger, petit rexus. Les humains ne m’ont pas donné de parajute, et sans le tien je m’écraserai au sol... C’est pour ça que je te tiens comme ça, crois-moi. » Dit-elle doucement pour le rassurer tandis qu’elle affermissait à nouveau sa prise pour ne pas tomber.
Néanmoins, plus elle s’approchait du sol, plus la jeune femme avait l’impression que quelque chose clochait en elle… Que faisait-elle ici ? Pourquoi son esprit était-il aussi confus ? Pourquoi son cœur commençait-il à se serrer, réveillé par une sorte de peur qu’elle n’arrivait pas à réfréner pour…. La mer ?
« Je... Comment es-tu arrivé là-haut ? » Demanda-t-elle, essayant de prendre le dessus sur son trouble, mais sa voix, jusque maintenant joviale, commençait à se faire hésitante tandis que le doute enflait en elle.
* J’ai l’impression de vivre un rêve… Ou un… Cauchemar ? *
Ayah feat. Obsidian
Bon, cinq minutes plus tôt tu aurais plus qu’heureux que cette humaine admette son erreur. Sauf que cinq minutes plutôt tu ne t’approchais pas dangereusement des coraux. Cinq minutes plus tôt tu n’allais pas mourir écorché. Quelle triste fin que voilà... Et ta famille qui t’attendait. Alors que tu continuais tes lamentations intérieures, tu sentis l’humaine s’agiter alors qu’elle te promettait que tout se passerait bien. Ce qui était totalement improbable. Comment voulait-elle survivre à ça ? Mais tu n’avais pas la foi de la reprendre. Préférant regarder le vaste océan au-dessus de toi, ou du moins sur les côtés puisque le parajute gâchait tout. Puis, elle te parla des tentacules. De quoi parlait-elle encore ? Qui avait des tentacules et en quoi cela te sauverait ? Plissant les yeux, tu daignas regarder ce qu’elle pointait. Elle parlait des trucs qui pendouillaient là ?
Et comment on les utilisait hein ? Tu n’étais pas humai, tu n’y connais rien toi ! Tu te décidas de rester agripper à elle. Si elle savait naviguer sur cet engin de malheur, tu n’allais pas la lâcher. Puis tu n’étais pas un meurtrier. Enfin sauf pour les pichons et autres poissons dont tu te nourrissais. C'est toujours bien angoissé que tu la regardas chercher une possible d’atterrissage... Qu’elle trouva plutôt rapidement au final. Elle trifouilla les “tentacules” et cela fonctionna miraculeusement. Comme quoi elle était bien humaine ! Quand elle mentionna la proximité de l’océan, tu sentis ton cœur s’accélérer. Enfin !
Tu fermas les yeux soulagés et ton visage devait sûrement retrouver des couleurs après la frayeur. Tu plongeas ton museau dans le cou de la demoiselle, tout en la serrant toujours fortement. Tu hochas doucement la tête. “Oui, ils m’attendent ! Ils ont besoin que je les guide car bientôt nous devrons migrer.” Comme à chaque saison ou pour préparer les naissances et la saison des amours vous changiez de zone. Et toi, comme tu étais un membre éminent de ta famille, tu devais d’être en avant de la troupe ! Tu relevas la tête pour croiser le regard de la bleuté que tu sondas quelques secondes. “Je veux bien te croire humaine comme tu viens de me sauver la vie … Tu t’arrêtas de parler...Perdu dans le regard tout aussi bleu que ses poils de tête. Il y avait un reflet étrange... Un reflet humain dans ses jolis orbes. C’était impossible, non ? Il n’y avait qu’elle et toi ici... Tu clignas des yeux avant de te secouer. “Je suis un rexus !” Soufflas-tu plus pour te convaincre toi-même, que la persuader elle. Tu n’étais pas un humain. Sinon pourquoi t’attendraient-ils ? Tu te mordillas la lèvre. “Comment je suis arrivé là haut ?” c’était une bonne question. Comment étais-tu arrivé ici alors que tu vivais dans l’océan ? Tu grognas en sentant un léger mal de tête. Ton regard quitta le grand bleu pour regarder la ville. Comment ? ”Je sais plus …" Tu es confus. Pourquoi ressembles-tu à un humain ? Comment es-tu arrivé là ? Tu as presque envie de pleurer. C’était quoi ton dernier souvenir avant le saut ? ” Je me souviens juste de l’homme qui m’a donné le parajute... Il a dit que je pourrai me jeter à l’eau et tout était si beau... Les mantas elle dansaient ….” Tu t’accroches un peu plus, alors qu’un vertige te prend. Tu refuses de réfléchir plus et tu lâches un dernier petit : “Rexus, je suis un rexus...” Alors que le sol se rapproche de plus en plus.
L’humain semblait un peu plus apaisé, voire soulagé : en tous cas il faisait preuve de beaucoup moins de véhémence envers elle. Bien… La situation serait beaucoup plus facile à gérer ainsi. Elle resta concentrée sur l’atterrissage, mais elle était quelque peu perturbée par ces drôles de pensées qui rôdaient à la lisière de sa conscience.
* Qu’est ce que je fais ici… Que suis-je ? Qui suis-je ? *
Sa conviction d’être une rexus s’étiolait sévèrement tandis que les incohérences de cette condition se faisaient de plus en plus évidente dans son esprit… Où étaient ses nageoires ? Pourquoi avait-elle de si longues pattes ? Pourquoi portait-elle des vêtements, comme une humaine ? Pourquoi son compagnon disait-il avec tant d’assurance qu’elle était humaine ?
Et si… Et si c’était elle qui depuis le début était vraiment dans l’erreur ?
Le drôle d’humain, qui avait jusque-là enfouit sa tête dans le cou de la guérisseuse levait maintenant vers elle un regard quelque peu perdu. Elle crut percevoir dans ces beaux iris d’or le reflet de ses propres doutes, comme s’il était en proie aux mêmes questionnements qu’elle…
Ayah le regarda longuement dans les yeux.
Elle l’entendit vaguement tenter de se persuader lui-même d’être un rexus… Mais il était évident pour elle qu’il était humain… Terriblement humain. En l’observant dans cet état elle se demanda si elle lui apparaissait de la même manière qu’il lui apparaissait maintenant…
Était elle autant humaine que lui en fin de comptes ?
Elle non plus ne savait plus vraiment ce qu’elle faisait au sommet de la coupole de saphir. Et en y pensant bien… Que faisait-elle dans une ville au fond de la mer ? Arrachant son regard à celui du jeune homme, elle reporta son attention sur les immenses murs d’eaux qui se pressaient de toute leur majesté contre le dôme magique qui protégeait la cité aquatique.
Elle vit et contempla la faune marine… Mais cette fois cette vision, pourtant grandiose, ne lui apporta aucun réconfort.
Une sorte de malaise prit place dans son cœur tandis qu’elle se sentait oppressée par cette immensité bleutée…
Et si le dôme cédait ? Et si la mer s’engouffrait ici ? Combien de personnes allaient mourir ici si cela arrivait ?
Elle ne se sentait pas bien et la peur mettait sur son esprit un étau d’acier.
Elle sentit à nouveau l’étreinte de l’inconnu se resserrer sur elle et elle frissonna, baissant à nouveau les yeux vers l’humain. Une drôle d’instinct en elle lui faisait ressentir qu’il n’allait pas bien et elle fut prise de compassion pour lui.
Elle ne comprit pas grand-chose à ce qu’il voulait dire, tout était si flou… Elle avait l’impression de s’entendre elle-même…
Et que dire de ce mal de crâne insidieux qui s’immisçait peu à peu dans son esprit ?
Ayah porta la paume de l’une de ses mains sur son œil droit, duquel pulsait une légère migraine. Elle avait l’habitude de ce genre de douleur : elle survenait généralement quand elle utilisait son pouvoir de soin… Quand elle soignait… D’autres humains…
« Tout est très flou pour moi aussi… Je n‘ai même pas l’impression d’être moi-même… » Fit-elle, pensive.
Le contact chaleureux d’une personne, même inconnue, était quelque chose de très rassurant dans cette situation où elle se sentait un peu perdue.
Elle ne ressentait pas vraiment de peur panique, mais un grand malaise à cause de toute cette masse d’eau environnante : ses bras se resserrèrent doucement sur cette personne qu’elle voulait réconforter et qui lui apportait du réconfort sans le savoir.
Le silence s’installa entre eux tandis qu’ils continuaient leur descente sans nouvel imprévu. La jeune femme avisa les alentours directs : ils allaient se poser au cœur d’une espèce de parc, sur une grande étendue rase qui se méprenait à de l’herbe… Il n’en était surement rien mais la guérisseuse était quelque peu profane en matière de botanique.
En tout cas ce sol ne semblait pas trop hostile et semblait presque tendre.
Bientôt le sol se fit très proche : et ils étaient à moins d’une minute de toucher terre quand Ayah essaya d’appréhender ce que cela impliquerait.
Son esprit humain se faisait de plus en plus clair au fur et à mesure qu’elle oubliait sa pseudo-existence de rexus pour se souvenir de sa véritable identité : Ayah Stormsong du régiment Al Rajika.
Le parachute ralentissait leur chute mais ils n’allaient pas non plus atterrir comme des plumes sur un matelas, il allait falloir se réceptionner d’une façon ou d’une autre. Heureusement, leur piste d’atterrissage n’était pas bondée de monde, et seules quelques rares personnes allaient assister à leurs « exploits ».
« On va bientôt toucher le sol ! Prépare-toi ça peut être un peu violent, plie légèrement les genoux et prépare ta réception. » Prévint-elle en observant attentivement le parachute engloutir les derniers mètres qui les séparaient encore de la terre ferme.
Elle-même suivit ses propres recommandations et se mit en conditions d’aider son partenaire de saut à atterrir en beauté : elle ne savait pas vraiment s’il s’était remis de ses émotions.
La dernière impression de la jeune femme à son égard était qu’il avait eut une sorte d’absence, une sorte de confusion, tandis qu’il semblait se tirer de la même torpeur qu’elle.
Quelques instants passèrent, et le moment fatidique arriva :
« C’est maintenant ! »
La jeune femme fit en sorte d’être la première à toucher le sol pour pouvoir mieux aider la personne qui l’accompagnait. Mais, portés par un souffle d’air malicieux, ils arrivaient sur un angle assez horizontal qui les forceraient à courir sur quelques mètres s’ils ne voulaient pas que le parachute les fasse tomber.
Sur les premières secondes elle essaya d’accompagner le mouvement de la toile gonflée par le vent, mais elle n’avait jamais effectué un tel exercice et se laissa surprendre par la force et la vitesse du vent. Il lui sembla que le jeune homme se laissa lui aussi surprendre, car ils chutèrent tous deux sans relâcher leur prise l’un sur l’autre.
Ils furent ainsi misérablement trainés sur une paire mètres par le parachute avant de s’immobiliser.
Ayah eut un léger soupir de soulagement quand elle vit la toile du parachute s’affaisser paresseusement sur le sol couvert d’une espèce de tapis végétal très tendre.
En y repensant bien… Elle venait de survivre à un saut en parachute sans avoir son propre parachute ! Elle leva vers la coupole de saphir un regard méfiant : elle irait demander des comptes aux loustics qui tenaient ce business. Des souvenirs flous qu’elle avait au moment de sauter elle se souvenait qu’ils étaient bien aux faits qu’elle n’avait pas de parachute quand ils l’avaient jetée dans le vide !
Et aussi… Ils n’étaient pas exclus qu’ils droguent leurs victimes d’une façon ou d’une autre : sinon comment expliquer l’état second dans lequel elle et l’inconnu étaient ?
Elle mit quelques secondes avant de réaliser qu’elle l’étreignait toujours et entreprit de le relâcher et de s’enquérir de son état, un peu maladroitement :
« Ah ! Excusez-moi ! Ça va aller ? Rien de cassé ? »
Elle se redressa et s’assit en l’observant avec attention, tentant de déterminer si oui ou non il avait mal quelque part.
La tension était tombée tout à coup, mais restait en contradiction avec l’espèce de pression qu’elle ressentait dans le cœur. Elle détestait véritablement cet endroit et était pressée de revenir au plus vivre à grand port… Mais face à une personne aussi troublée que ce jeune homme elle préféra montrer une facette plus positive.
Elle laissa échapper un petit rire de soulagement :
« Mais j’y pense… moi c’est Ayah ! Après ce qu’on vient de vivre on peut bien s’échanger nos noms n’est-ce pas ? » Dit-elle avec une sorte de bonne humeur.
Elle se reprit quelque peu en réalisant qu’elle ne devrait peut-être pas trop brusquer cet étrange garçon aux long cheveux noirs qui se prenait pour un rexus :
« Heu… Enfin… Si les rexus ont un nom… Oui ? » Ajouta-t-elle, perplexe.
* S’il est toujours sous l’effet de cette drogue je ferai bien de le garder un peu à l’œil celui-là. * Pensa-t-elle, un peu inquiète en le considérant attentivement.
Ayah feat. Obsidian
Tu étais un rexus, n’est-ce pas ? Tu étais une magnifique créature marine vivant avec ses compatriotes non loin du dôme. Tu ne vivais que pour danser, t’amuser et tes seules préoccupations étaient tes repas, où migrer et comment éviter les prédateurs. Rien de plus, rien de moins. Chaque jour tu jouais avec ta famille, imitait la valse lente des raies, et nageaient avec les tortues en suivant le courant. Tu quittas ce regard triste, n’écouta que vaguement les mots doux de l’humaine, alors que tes yeux se perdaient dans le grand bleu. Ton cœur était là-bas... non ?
Tu sentis ta gorge te nouer. Tu ne voulais pas faire face à l’humaine qui se prenait pour un rexus. Tu ne voulais pas lui faire face. Tu ne voulais pas suivre le même cheminement qu’elle. Tu ne voulais pas comprendre la triste réalité. Tu ne pouvais pas accepter la vérité. Tu n’avais pas pleuré depuis longtemps et tu n’allais pas pleurer aujourd’hui non plus. Et pourtant tu en avais envie. Tu te mordis l’intérieur de la bouche violemment alors que tu fermais les yeux. Tu ne voulais pas redevenir humain. Tu ne voulais pas... ”Je veux être un rexus.” Ce n’était qu’un murmure, quasiment inaudible. Tu avais mal. Si mal au cœur. Tu ne voulais pas retrouver les souvenirs de ton passé humain... Tu ne voulais pas ressentir ça de nouveau. Tu voulais retrouver cette joie que tu n’avais plus ressenti depuis longtemps. Tu voulais juste profiter de la vie.
« On va bientôt toucher le sol ! Prépare-toi ça peut être un peu violent, plie légèrement les genoux et prépare ta réception. »
Tu rouvres les yeux à cette voix douce, à ses gestes bienveillants. Elle te guide et tu la laisses faire même si tu n’as aucune envie de toucher le sol car tu le sais, quand tu y poseras le pied tu seras de nouveau Obsidian De Yllor. Tu seras de nouveau toi. Et qu’est-ce que ça fait mal sur le moment.
« C’est maintenant ! »
Oui, il ne restait à peine quelques mètres... A peine le temps de regarder une dernière fois l’océan qui fut ta demeure pendant un instant éphémère. A peine le temps de faire un adieu à cette illusion de bonheur naïf.
Tu touches le sol.
Tu es de nouveau humain, de nouveau toi, un mercenaire, un criminel, un frère en quête de vengeance. Tu es nouveau Obsidian de Yllor. Allongé dans la pseudo herbe, la jeune femme contre toi, tu ressens un vide qui se remplit bien vite par la tristesse, la colère et la haine. Pas contre la demoiselle, mais contre le reste. La rage que tu ressens, tu sais où la diriger vers ceux qui t’ont faire ressentir ces brefs moments illusoires. Tu desserres ton étreinte. La jeune femme t’appelle, te demande si tu vas bien, tu as presque envie de lui dire que non... Mais tu te reprends. Tu reprends aussi tes vieilles habitudes, tu relèves la tête pour la regarder droit dans les yeux. Saphir contre or.
“Tout va bien ne vous inquiétez pas.”
Tu la suis, te redressant aussi. Ayah, hein ? Tu penches la tête sur le côté, un sourire froid aux lèvres.
“Obsidian, vous pouvez m’appeler Obsidian et je suis bien humain.”
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