Vous promenant tranquillement sur la place commerçante de la capitale, vous apercevez une scène temporaire installée en plein centre de la place. Mais aucun spectacle pour le moment, c'est bien étrange...
Derrière la scène, vous pouvez voir le réalisateur se prendre la tête entre les mains. Les deux rôles principaux ont désertés ! Mais quand il croise votre regard, son regard s'illumine.
- Ho oui ! Vous serez par-fait !
Sans vous demandez votre avis, vous voilà habillez pour l'occasion. Vous aller devoir jouer la pièce de théâtre "Roméo et Juliette", en interprétant les deux rôles principaux.
Participants : Sammael Masao & Ivara Streÿk
Challenge RP : Toutes vos paroles devront être en rime.
Vêtue d’un mini-short en jeans, de sandale aux sangles croisées remontant le long de ses jambes et d’un crop-top rouge léger et laissant ses épaules a nu, la rose se baladait tranquillement sur la place commerçante animée de la capitale. Toujours curieuse et ayant du temps pour elle, le regard de Sammael fut attiré par une scène temporaire au centre de la place. Puisqu’elle comptait passer la journée à la capitale elle profiterait volontiers d’un petit spectacle une glace à la main pour se détendre un peu mais curieusement aucun spectacle n’était joué pour le moment. Elle décida donc d’aller voir de plus près, se disant que des horaires devaient être affichés pour qu’elle sache quand revenir. Mais à défaut de pancarte explicative avec les horaires affichés, la rose ne trouva qu’un réalisateur assis sur une chaise avec la tête entre les mains qui pestait ouvertement. De ce qu’elle comprit il avait perdu ses acteurs principaux. Déçue à l’idée que la pièce ne se joue pas, Sammael s’apprêtait à repartir mais elle fut stoppée par la voix du réalisateur qui l’avait repérée.
- Ho oui ! Vous serez par-fait !
Sammael se retourna vers le réalisateur, l’incompréhension se lisant sur son visage, puis regarda autour d’elle. A ses côté il y avait une autre femme qui avait du avoir eu la même idée qu’elle de s’approcher de la scène à la recherche d’horraire.
- N… Nous ?
Joignant le geste à la parole elle se désigna du doigt elle-même et la blonde à côté.
- Parfait pour quoi au juste ? Que nous voulez vous ? S’enquit-elle, se demandant bien ce dans quoi elle allait se faire embarquer.
Et… Action !
Ivara
Elle regarda l’homme avec des yeux ronds comme des soucoupes. Elle qui avait eu l’intention de prendre du bon temps lors de ses petites vacances bien méritées, c’était loupé ! Pourtant, sa journée avait bien débuté et elle avait même eu l’occasion de se prélasser sur une terrasse avec un petit cocktail. Vêtue d’une combinaison ample blanche et en lin, petite merveille qu’elle avait pu s’offrir à force de travail acharné, elle faillit pousser un cri lorsque le réalisateur s’approcha d’elle pour la détailler un peu plus.
- Oui, oui… Ça f’ra l’affaire ! Après tout, même une pièce aussi célèbre peut être modernisée !
- Mais… Mais… Monsieur…
Par mes aïeux... se mit-elle à balbutier, cherchant du secours dans le regard de l’autre femme.
Elle était très jolie et la sculptrice apprécia particulièrement sa longue chevelure rose, une couleur qu’elle n’avait pas souvent eu l’habitude de voir sur la tête des autres. Le réalisateur tourna plusieurs fois autour d’eux, avant de taper dans ses mains et de répondre, d’un air ravi, à la question de l’inconnu.
- Pour jouer la pièce de Roméo et Juliette, pardi ! Je suis sûr que vous serez exceptionnelle dans le rôle de Juliette Capulet, très chère Rose… Puis-je me permettre de vous appeler ainsi ? Et vous, mademoiselle, vous ferez un Roméo Montaigu des plus parfaits ! Ah, j’ai hâte ! Une telle alchimie entre vous… Allez, partez enfiler vos costumes et dépêchez-vous ! Le spectacle commence dans dix minutes. Allez, allez !
C’était comme si elles étaient happées par une force mystique et qu’un petit quelque chose les forçait à obéir à cette étrange farce. Elles qui ne se connaissaient pas se trouvaient maintenant dans une petite pièce où les attendait leurs costumes. Elles n’avaient même pas eu le loisir de protester davantage ou de s’enfuir à toutes jambes. Quelle étrange magie était encore à l'œuvre, dans le coin ?
- Euh, je… Ivara, enchantée… salua-t-elle quand même une fois qu’elles furent seules.
Bizarre, ce type, non ?
Tu… T’as déjà entendu parler de cette pièce sinon ?
Moi jamais…
Devant eux, leurs répliques étaient notées sur des feuilles. Elles avaient vraiment seulement dix minutes pour apprendre tout ça ? Mais comment allaient-elles faire ? Heureusement, Ivara trouvait la situation plutôt cocasse et amusante.
- Moi qui pensais que rien de plus bizarre,
Ce qu'est ce vieillard,
ne pourrait m’arriver dans ma vie…
Je... Je n'en ai pas très envie...
Elle pensait bien évidemment au fait qu’un mercenaire inconnu partageait son corps depuis plusieurs lunes, mais elle se garda bien de le préciser et préféra laisser à son interlocutrice le loisir de deviner ce qu’elle pouvait bien sous-entendre par là. La blonde attrapa le costume masculin pour l’enfiler. Il s’agissait d’un simple pantalon et d’un pourpoint des plus risibles à son avis.
- Je me sens même ridicule.
Et puis sous cette canicule... annonça-t-elle en tournant plusieurs fois sur elle-même pour essayer de détailler son accoutrement sous toutes les coutures.
On toqua alors plusieurs fois à la porte.
- Vous êtes prêtes ? On commence dans trois minutes !
Effrayée, Ivara jeta un regard à celle qui devait interpréter Juliette.
Sammael aurait dû se contenter de refuser poliment, de partir et de reprendre son plan shopping mais ça aurait été trop simple. Fidèle à elle-même et plus excentrique que jamais la rose trouvait un côté amusant à la situation et elle n’était pas connue pour avoir particulièrement peur du ridicule. A ce sujet elle se souvenait encore du barbecue de la garde organisé l’an passé ou elle n’avait clairement pas montré la partie la plus sérieuse d’elle-même à ses collègues, entrainée par les deux furies d’Astrid et Solveig. Un sourire lumineux vint se dessiner sur le visage de Sammael qui se retourna pour faire face à l’inconnue et haussa les épaules.
- Après tout pourquoi ne pas essayer ?
On pourrait bien se marrer.
Il n’en fallut pas plus que les deux femmes soient invitées à aller se changer dans ce qui servait de loge pour les acteurs.
- Sammael, enchantée ! Bizarre effectivement oui.
Surtout sa façon de nommer les gens... Je devrais peut-être t’appeler Blonde selon lui ?
La dénommée Ivara ne semblait clairement pas très à l’aise alors Sammael essayait de détendre un peu l’atmosphère avec un trait d’humour.
- Oui j’en ai vaguement entendue parler.
Mais que je sache Roméo est un homme et non une femme. J’imagine que c’est sa façon de "moderniser".
Sammael mima les guillemets avec ses doigts puis attrapa ce qui lui allait lui servir de costume : une longue robe blanche clairement pas dans l’ère du temps. La valkyrie ne porterait jamais ça en temps en normal, ce n’était clairement pas à son goût. Puisque la pièce l’exigeait elle commençait à se changer en se demandant à quoi pouvait bien faire allusion Ivara quand elle sous-entendait les bizarreries qui lui arrivaient dans sa vie. D’un naturel curieuse Sammael lui aurait bien posé la question mais c’était peut-être un peu trop personnel, et puis elle n’avait pas le temps. Elle devait finir d’enfiler sa robe et apprendre son texte. Un texte bien trop long pour être appris aussi vite.
- Détend toi ! On est ridicule que si on le crois.
Tu seras crédible si tu as l'air d'avoir confiance en toi.
La rose parcourait son texte des yeux, tâcha de le retenir au mieux et de se mettre dans le rôle de Juliette Capulet.
- Vous êtes prêtes ? On commence dans trois minutes !
- Je suis une femme d’action moi, pas de lettres ! On arrivera jamais à tout retenir en si peu de temps.
Mais cela ne l’inquiétait pas, Sammael était du genre à savoir improviser en mission alors pourquoi pas sur scène ?
- Improvise si tu perds ton texte. Roméo et Juliette s’aiment alors que leurs familles ne font que se détester.
Garde ça en tête et ça devrait bien se passer.
En avant !
La valkyrie se voulait véritablement rassurante et, après une dernière relecture du texte, le temps de monter sur scène était venu. Le réalisateur annonça au public que la pièce allait commencer et Sammael sortie de la loge pour gagner la scène aux côtés d’Ivara.
Sammael souhaita finalement bonne chance à sa compagne d'infortune dans cette histoire saugrenue avant de monter sur scène.
Et… Action !
Ivara
Elles y étaient. Le temps qu’elles se changent, les spectateurs avaient afflué en masse pour prendre place sur les bancs qui faisaient face à la scène. Ivara remarqua que tout le budget était passé sur les décors et non pas dans leurs costumes. Elle avait l’impression d’être dans une époque révolue, presque un autre monde. La première scène se déroulait dans une ville qui était un mélange entre le Grand-Port et la Capitale. Les murs jaune des bâtiments étaient éblouissants avec le soleil qui s’y reflétaient et pourtant, ce n’était que du carton. Les rues étaient aussi joliment pavées que celles de la Place Commerçante sur laquelle elle déambulait tranquillement avant que tout ceci n’arrive. Mais elle n’avait pas le temps d’admirer tout ça plus en détails, l’autre acteur l’attendait de pied ferme. C’était à son tour, en tant que Roméo, de donner la réplique à Benvolio, le célèbre cousin auquel le jeune Montaigu avouait son amour pour une femme.
Et… Ce fut le blanc. Le blanc total. Elle avait pourtant bien lu son texte avant de rentrer sur scène, elle avait une bonne mémoire, ce n’était pas un souci et elle avait aussi l’habitude des performances. Mais voir cette foule de gens l’avait surprise… Elle avait l’impression que toute la haute était présente.
Son salut vint d’une jeune femme dont le métier était de répéter aux acteurs leurs vers oubliés. Elle prit alors soin de les répéter, bégayant un peu et se ressaisissant au fur et à mesure.
BENVOLIO : - Dites-le-moi dans votre tristesse, quelle est celle que vous aimez ?
ROMEO : - Oh! Qu’il est mal d’importuner d’un tel mot celui qui est si mal !
Tristement, cousin, j’aime une femme.
« C’est vraiment naze. Qui a écrit un truc pareil… » pensa-t-elle tout en continuant de donner la réplique au rouquin qui se trouvait devant elle. Elle avait bien essayé d’en mémoriser une grande partie, mais le texte était d’un ennui ! Dès qu’elle put s’éclipser, elle décida d’aller voir Sammael avant qu’elle n’entre sur scène à son tour.
IVARA : - C’était terrible !
Et, si tu veux mon avis
Très risible.
Je préfère m’étouffer avec de l’eau-vie...
« Que de poursuivre cette mascarade », pensa-t-elle. Elle avait bien épluché les scènes suivantes. Roméo et Juliette se voyaient en secret pour vivre leur amour, aidés par le familier de cette dernière : Eudes, son fidèle fiouk. Par la suite, Eudes le fiouk venait avertir Roméo que Juliette avait été enlevée par une lamia. Prenant son courage à deux mains, Roméo allait sauver sa dulcinée, mais la lamia allait le duper en prenant l’apparence d’une Juliette agonisante.
Un des acteurs s’approcha alors de la sculptrice en montrant l’heure sur son tempus.
PNJ : - C’est l’heure de la scène du balcon et du baiser ! Allez !
Du… Du quoi ? Ivara était certaine de ne pas avoir lu ça dans le script, mais elle était à nouveau projetée sur le devant de la scène avant de pouvoir répliquer quoi que ce soit. Pourtant, la réplique, elle allait devoir la donner sans défaut. Sammael, dans sa robe blanche d’antan, l’attendait un peu en hauteur. Pour l’occasion, c’était un vrai fiouk qui était utilisé. Elle évitait de regarder les spectateurs, tout en approchant du fameux balcon. Elle avait chaud, dans son costume et elle sentait bien que quelques gouttes de sueur commençaient à perler sur son front trop maquillé.
ROMEO : - Oh bel ange ! Toi qui illumine cette nuit
Offre moi ton fruit
Je le croquerai avec douceur
Quand viendra notre heure.
Elle eut peine à terminer sa phrase, ayant subitement envie de rire suite à ce couplet. Elle se prêtait bien au jeu, alliant finalement l’action à la parole et mimant un jeune homme transi d’amour face à sa belle.
La valkyrie passait en revue les différentes scènes à jouer, jouant d’une main avec le fiouk, lorsqu’Ivara revint dans les coulisses en plaignant du ridicule de la pièce.
- Tu t’en es pourtant bien sortie,
De ce que j’ai entendue d’ici.
Au vu du peu de temps qu’elles avaient elles reprirent immédiatement l’étude de leurs textes respectifs, tentant de le mémoriser au mieux, mais rapidement elle se firent interrompre par un autre acteur.
C’est l’heure de la scène du balcon et du baiser ! Allez !
- Déjà ?!
Sammael était persuadée que le baiser intervenait plus tard dans la pièce mais elle s’était de toute évidence trompée. Et elle n’avait pas vraiment le temps d’y réfléchir ; elle devait vite aller se placer sur le fameux balcon où elle attendrait Roméo.
Eudes le fiouk somnolait sur la rambarde tandis que Sammael en Juliette jouait les amoureuses cherchant son amant en contrebas. Le texte était risible et la valkyrie dû faire des efforts pour garder son sérieux. Mais prenant cela très à cœur elle reprit sans attendre avec sa propre réplique malgré l’absurde de la situation.
- Oh mon Roméo, pourquoi faut-il que tu sois un Montaigu,
Toi que je ne peux oublier depuis que de mes yeux je t’ai vue ?
Et pourquoi faut-il que je sois une Capulet,
Moi qui ne désire que t’embrasser ?
Oh Roméo pourquoi ne montes-tu donc pas,
Cueillir ce fruit que tu désires tant ?
Viens donc me rejoindre, ne restes pas en bas,
Je t’attends !
Une corde était prévue pour faire monter Roméo car chacun sait qu’utiliser des escaliers n’est pas assez romantique. La rose lança donc la corde et sa compagne d’infortune dans cette histoire à coucher dehors et attendit qu’elle la rejoigne pour le baiser que le public attendait tant.
Et… Action !
Ivara
Lorsque la Juliette du jour lança la corde, le Roméo féminin avança de quelques pas pour briser la distance qui le séparait d’elle. Ivara observa la corde, se demandant comment elle allait réussir à grimper… Elle n’avait jamais fait ça et ses mains étaient couvertes des cicatrices des dernières sculptures qu’elle avait réalisées. Avec le dos de sa main, elle retira les gouttes de sueur qui perlaient sur son front et sur ses tempes, jetant un regard anxieux vers la jolie Juliette aux cheveux roses.
ROMEO : - Je… J’arrive, Ô ma douce !
Sa paume se posa sur la surface rugueuse de la corde. Elle avait peur. Elle avait le vertige. La voix chevrotante, elle poursuivit sa tirade, tout en débutant son ascension.
ROMEO : - Toute cette mousse
Ne saurait m’empêcher de… de te… venir…
Ô, par tous les Fenrir !
Sa voix s’était muée en un cri de terreur, tandis qu’elle avait glissé en grimpant à la corde. Elle s’était rattrapée de justesse, pour le plus grand déplaisir de ses cuisses qui étaient devenues rouges vifs sous ses vêtements. Dans sa chute, elle eut le déplaisir de regarder vers le bas et, alors que le sol était encore proche, elle sentit sa peur du vide revenir au galop. Le simple fait de ne pas avoir les pieds sur la terre ferme la faisait trembler.
Incapable de continuer de parler, elle décida de se concentrer sur la grimpette. Il lui fallut de longues minutes avant d’atteindre le balcon. Quand, enfin, elle arriva à s’y hisser, elle tomba dans les bras de Sammael en frissonnant de peur.
- J’ai eu… Si peur…
Je suis désolée…
Eudes, hééééé!
Elle se releva tant bien que mal, tandis que Eudes le fiouk s’approchait d’elle, un peu trop curieux. En bas, le public commençait à s’impatienter de ne plus avoir de répliques des deux acteurs principaux. Surtout que c’était le moment tant attendu, celui du baiser !
Ivara leva les yeux vers Sammael, déclamant sa tirade niaise en essayant de se remettre de sa frayeur. À la fin, elle s’apprêtait à l’embrasser lorsqu’une voix masculine se mit à hurler.
- DES PILLEUUUUURS !
Mais qu'est-ce qu'il se passait ici...
Après beaucoup d’efforts la blonde arrivait enfin au bout de ses peines, Sammael lui tendit la main pour l’aider à grimper et éviter qu’elle n’échoue si près du but.
- Oh mon Roméo,
Te voilà enfin en haut ! fit-elle toujours dans son rôle.
Faussement amoureuse elle enlaça sa compagne d’infortune, prête pour le moment tant attendu par le public, mais elles furent interrompues par un cri de détresse soudain.
- DES PILLEUUUUURS !
Le sang de la valkyrie ne fit qu’un tour, relâchant directement son étreinte elle balaya du regard les environs pour repérer les fauteurs de troubles venus gâcher la pièce au meilleur moment. Il suffisait de remonter la course des gens apeurés pour repérer le petit groupe armé venant droit en direction du public.
- Restes là toi ! T’as pas l’air en état pour grand-chose après ton ascension du balcon.
Sans perdre plus de temps Sammael sauta au sol et fit apparaitre deux katanas aux creux de ses mains grâce à sa bague tsépi qu’elle avait prit le soin de garder sur elle. Avec ça et son collier de protection la jeune femme avait beau être en robe d’antan elle était plus que redoutable. Elle vint se placer entre le public paniqué et le groupe de pilleurs, bien décidé à stopper net les plans de ces derniers.
- C’est pas votre jour les gars, les valkyries ne savent pas faire dans la dentelle !Je vais vous renvoyer a la maison !
Il ne fallut pas bien longtemps à la rose pour se débarrasser du groupe plus fanfarons que bretteur expérimenté et le public put reprendre place tranquillement tandis que les gardes en fonction dans les rues de la ville arrivaient pour s’occuper des délinquants.
Cette fois-ci ce fut Juliette qui grimpa à la corde pour rejoindre le balcon où elle avait laissée Roméo.
- N’aies craintes mon Roméo,
Je les ais mit en déroute et je viens te rejoindre de sitôt !
Génie ou idiotie, Sammael avait décidé d’intégrer les évènements directement dans la pièce ; créant ainsi une toute nouvelle version de l’œuvre culte où Juliette sauve Roméo et vient l’embrasser. Le réalisateur qui voulait moderniser la pièce n’aurait pas le droit de se plaindre après ça, il était servi en termes de modernisme !
Sammael grimpa aisément à la corde et rejoint l’autre actrice visiblement toujours un peu sonnée. Certainement tant par son vertige évident que par les pilleurs sortis de nulle part et arrêtés aussi vite qu’ils étaient apparus. Le public réclamant ce qu’ils attendaient depuis le début -un bisou- Sammael prit Ivara dans ses bras et l’embrassa. Pas trop longtemps pour ne pas l’embrasser bien sûr mais suffisamment pour que le public en ait pour son argent.
Et… Action !
Ivara
Ivara écarquilla les yeux en voyant sa Juliette sauter sur les bandits pour les mettre en déroute. Elle était si forte, grâcieuse et agile à la fois ! Elle dansait avec ses armes sur ses ennemis, les mettant en déroute en moins de temps qu'il n'en faut pour dire le mot Glooby. Était-ce un effet voulu dans la pièce par le metteur en scène qui était complètement perché ? Nul ne le saurait jamais. Le public avait repris place sur les sièges et les conversations allaient bon train. Chacun y allait de sa petite théorie et Sammael en convainquit plus d'un lorsque, en grimpant pour rejoindre le Roméo transit de peur, elle se targua d'avoir secouru son bien-aimé.
Ivara, un peu secouée par les événements, ne repoussa pas la guerrière lorsque ses lèvres se posèrent sur les siennes. Et c'est dans un baiser d'acteurs qu'elles offrirent au public, qui fut ravi de la prestation. La scène put ainsi se clôturer, et les belles clôturèrent la pièce sur cette fin-là. Elles regagnèrent les coulisses et Ivara félicita Sammael pour sa prestation.
- Tu as été impressionnante ! J'ai même pas eu le temps de bouger !
Elle retira son costume ridicule, quand l'homme qui les avait embarqué dans toute cette histoire revint pour les féliciter. Le triomphe avait été tel qu'il leur demanda même de prendre des cours de théâtre et de revenir le voir pour mettre en scène une autre œuvre phare.
- Non, non, merci, ça ira... Je vais décliner...
Et, sans attendre son reste, elle s'éclipsa pour fuir cet endroit. Sammael la suivit et, avant que chacune ne reprenne son chemin, Ivara la salua.
- Ouf, bon débarras !, commença-t-elle à dire en parlant de l'homme.
Peut-être qu'on se recroisera.
Je tiens une boutique de sculpture de verre, sur la place commerçante.
N'hésite pas à y passer, quand cela te chante !
Décidemment, les journées de la saison chaude était bien étrange dans le Royaume... Ivara avait bien hâte de trouver un peu de repos.
|
|