Vous baladant tranquillement de votre côté sur la place commerçante, un podium vous fait soudainement face. Un attroupement vous empêche de bien voir ce qu'il se passe.
En essayant de vous approcher, vous vous faîtes happer, et vous voilà dans les coulisses, à vous faire tripoter de tous les côtés sans pouvoir émettre le moindre son. On remplace vos habits par d'autres beaucoup plus petits et collant, et on vous pousse toutes les deux en même temps sur le podium.
- Mesdames et messieurs, voici nos deux prochaines concurrentes !
En regardant à droite et à gauche, vous tombez sur une affiche : Concours de corps et d'esprit : "Venez défier les autres participants à grands coups de plastique et d'esprit ! "
Participants : Dahlia Delancy & Java Anggun
Challenge RP : A chacun de vos posts (sauf le premier, pour la mise en situation), il vous faudra "casser" l'autre, comme dans Brice de Nice !
En déambulant dans le lacis des rues jusqu'à sa destination, Dahlia se sentit toutefois tiraillée par des sentiments étrangement dissonants. Les lieux qu'elle empruntait lui étaient en effet éminemment familiers, pour les avoir arpenté des années durant, et pourtant… elle s'y sentait à présent horriblement étrangère. À présent qu'elle n'y avait plus de résidence pérenne, elle avait l'impression d'avoir perdu ce lien essentiel la reliant à ces quartiers et carrefours, ne lui laissant plus qu'une douce nostalgie dans laquelle s'enchâssaient ses trop nombreux souvenirs.
La Capitale était la même, tout en étant devenue, tout à la fois, tellement différente. Et les réminiscences qui en émergeaient manquaient de happer Dahlia à chaque coin de rue, ou face à chaque bâtiment trop fréquenté par le passé. Regrettait-elle d'être partie ? Non, car elle n'aurait jamais été autant éprise de ces lieux, si elle ne les avait pas quitté. Les choses que l'on côtoyait trop souvent finissaient souvent par se parer de l'éclat morne du quotidien. L'on pouvait oublier de les regarder - réellement - et s'en détacher était parfois le meilleur moyen d'en redécouvrir la valeur.
Ce jour-ci, il y avait en l'occurrence ce podium, hissé sur la place commerçante, qui aiguillonna bien vite la curiosité de Dahlia lors qu'elle passa à ses abords. Et alors qu'elle s'en approchait davantage, tout en levant le menton pour mieux sonder la scène par-delà la foule amoncelée devant celui-ci, elle sentit soudain une étreinte s'emparer de son poignet, et la happer vers les coulisses. Sans même attendre son assentiment, elle finit abruptement délestée de ses habits, pour être affublée… d'une tenue affreusement moulante, un justaucorps pourpre brodé de perles scintillantes, surmonté par un petit nœud papillon et dévoilant ses jambes revêtues de collants résilles.
« Mais qu'est-ce que… ? Je crois qu'il y a err... eeeeeeuuuuuuur. »
La fin de sa phrase se perdit dans un borborygme désemparé, alors qu'on la poussait sans ménagement aucun sur les planches de la scène entraperçue un peu plus tôt. Devant elle se tenait une autre jeune femme, au joli hâle basané faisant ressortir l'azur de ses yeux, et dont les cheveux, pour partie rasés, se trouvaient relevés en un chignon. Dahlia croisa un fugace instant son regard – qui lui sembla aussi perdu que le sien - juste avant de distinguer, en périphérie de sa vision, l'affiche du concours dans lequel elles venaient de se retrouver embrigadées malgré elles.
Défier les autres participants à coups de plastique, et d'esprit… ? Dahlia se demanda vraiment dans quoi elle venait d'échouer, mais puisqu'il fallait s'y plier… Sous le regard attentif des spectateurs, qui dardaient leurs mirettes pleines d'espoir vers elles, elle se rengorgea de toute la feinte assurance dont elle était capable de faire preuve, avant d'engager les hostilités :
« À nous deux, tête de Lhumi nœud… Aiguise tes mots, car je ne vais pas te faire de cadeau ! »
D'ailleurs, aujourd'hui, elle voulait explorer le quartier marchand pour faire connaissance avec quelques enchanteurs, et trouver la bonne personne à contacter pour le prochain tatouage qu'elle voulait se faire... Un projet ambitieux, mais s'il y a bien une chose dont Aryon ne manque pas, c'est de gens ambitieux. Comme les types sur l'estrade, là-bas.
Bon, y a de la foule, et ça pousse un peu dans tous les sens, alors Java se retourne pour essayer de leur faire comprendre qu'elle en a marre de se prendre des coups de coudes dans tous les sens. Et quand elle se retourne à nouveau, elle fait face à une drôle de petite dame, qui la déshabille et la rhabille en moins de deux. Elle n'a même pas le temps de glisser une blague sur la situation, qu'elle voit sa tenue et le jasmin dedans qui git dans un coin, et elle est propulsée sur l'estrade qu'elle contemplait de loin un peu plus tôt.
Java se regarde, désemparée. On lui a mis une espèce de maillot bleu fluo, bien moulant comme il faut entre les jambes (ça aurait été dommage de lui refiler quelque chose de confortable à porter, hein), dont les bretelles couvrent juste ce qu'il faut sur son poitrail. Elle fait la grimace en se rendant compte qu'on l'a, à peu de choses près, habillée comme Bourratte, le comédien connu pour son humour décalé. C'est l'inconvénient, quand on vous prend régulièrement pour un homme.
Elle cherche quelqu'un à fusiller du regard derrière elle, mais personne. Devant elle, une demoiselle à la tenue tout aussi extravagante. Sur le côté, une pancarte qui parle de... attendez, ça va lui prendre quelques minutes... défier... plastique... esprit ? Le temps qu'elle ait fini de lire, l'autre a déjà balancé sa réplique. Bon, autant jouer le jeu et en finir vite.
▬ Ca devrait aller pour moi, des blondinettes comme toi j'en bouffe à tous les repas !
Java contracte ses biceps pour ponctuer sa remarque, et lui montrer un peu à quoi elle a affaire. Plastique, c'est le corps, non ? Parce que ça, elle en avait à revendre.
...Et de l'esprit aussi, d'ailleurs !
Posant ses yeux sur la tenue de cette dernière, si l'on pouvait encore parler de tenue tant celle-ci comportait peu de tissu, son bleu intense la fit papillonner un instant des paupières. Dahlia réalisa qu'elle n'était pas si mal lotie, en terme d'affublement. Elle qui se sentait étriquée dans ce corset épousant d'un peu trop près le galbe de sa silhouette, elle n'imaginait point comment son vis-à-vis devait se sentir, engoncée dans ce mince maillot de bain moulant et s'évasant en deux bretelles effilées sur son buste… Il permettait ainsi d'appréhender l'étendue de sa musculature, finement ciselée et dont la vue emplissait Dahlia d'une certaine admiration.
Toutefois, elle ne pouvait pour l'heure la montrer, ayant pour dessein de battre son adversaire dans une impitoyable joute verbale. Haussant le menton, elle poursuivit les hostilités :
« Ah ? Pourtant, t'as pas l'air de manger beaucoup
T'es guère plus épaisse qu'un bambou
J'vois pas l'once d'un bourrelet
Va falloir te donner la becquée
Des brindilles comme toi, je les soulève à bout de bras
J'en mange trois par heure
Façon maître d'hôtel avec du beurre
J'ferai qu'une bouchée de tes tablettes de chocolat
Et même pas besoin d'les déballer, vu comment t'es sapée
Regarde-moi ce maillot, t'es aussi nue qu'un vermisseau
Belle vue sur ton bulot
Ça vient donc de là, cette fragrance de bigorneau ? »
D'une main, Dahlia se pinça le nez du bout des doigts, tandis qu'elle s'éventait de l'autre, faisant mine d'être indisposée par l'odeur émanant de la jeune femme. Bien sûr, celle-ci ne sentait absolument pas mauvais, l'on aurait même dit qu'une ténue odeur de jasmin l'enveloppait, mais il ne s'agissait pas toujours d'être dans le vrai. Dardant ses deux pouces vers elle, Dahlia conclut sur un ton se voulant des plus intimidants :
« Dahlia Delancy, du régiment du Blizzard, pour te desservir
J't'assure, t'as pas envie de me voir sévir »
Sans les rimes, parce que c'est compliqué, ça. Et en faisant un joli poirier, avec une main « mystérieusement » plaquée sur le sol. (On connaît la combine, depuis le temps)
▬ Eh ouais ma vieille, c'est ça d'croiser une garde qui fait son boulot. Moi j'fais pas des batailles de boule de neige avec les sangliers, j'fais c'qu'il faut comme il faut. T'aimes pas mon odeur ? J'espère que t'es prête, parc'que j'vais t'en foutre plein le nez !
Alors qu'elle reprend position, deux clones apparaissent sur les flancs de Dahlia. L'une d'entre elle s'accroupit immédiatement pour frapper le sol en rythme, comme les joueurs de tambour qui animent les fêtes de son village. La deuxième s'adresse à la foule en applaudissant au dessus de sa tête en rythme.
▬ ALLEZ ! ALLEZ ! ET OUAIS ! FAITES DU BRUIT POUR LES BELLUAIRES !! OUAIS OUAIS OUAIS ! EN DIRECT DE LA CAPITAAAAALE !!!
Ca prend comme des mouches avec du miel : le public applaudit en rythme, et se divise petit à petit entre ceux qui préfèrent encourager la garde du blizzard, et ceux qui encouragent Java. Tout en ayant une pensée pour ses collègues qui vont devoir gérer les plaintes des petits vieux du coin à cause de tout ce bruit, Java frappe dans ses mains à son tour, tout en balançant lentement ses épaules de gauche à droite, les jambes écartées.
▬ J'suis sûre qu'à trois / On a débouché ton p'tit nez / Bah ouais gamine / T'as voulu tenter la frime / Belle tentative, j'avoue tu m'as bien r'calée / Mais tu vas voir / LA FORCE DU LIEUTENANT JAVA !!
Elle parle aussi vite que sa bouche en est capable, et sa voix aiguë pique les oreilles autant qu'elle les monopolise. A ce stade, on peut dire que Java s'est complètement prise au jeu, bien qu'elle ait tourné le terrain à son avantage : entre elle, ses deux clones, et leur boucan combiné, on ne pourra pas dire qu'elle ne s'est pas réapproprié l'exercice.
Et assurément, Dahlia ne fut pas déçue. Après avoir embrassé du regard la prouesse physique de son poirier habilement exécuté – s'il résidait un subterfuge derrière celui-ci, elle n'en soupçonnât pas l'ombre – elle accueillit sa tirade avec un sourcil arqué d'incrédulité. Lui en mettre plein le nez ? Mais il ne fallut guère longtemps à la garde pour prendre la mesure de ces paroles.
En effet, le caractère abscons de celles-ci se dissipa dès lors que d'autres jeunes femmes, identiques en tout point à celle qui lui faisait face, émergèrent à ses côtés sans crier gare. Les yeux de Dahlia s'arrondirent de stupéfaction. Elle ne s'était aucunement attendue à un tel pouvoir, et fut un instant désarmée alors que le sol vrombissait sous les pulsations martelées par l'un des clones.
Et bientôt, Dahlia commença à entrevoir qui était la personne qu'elle affrontait. La mention des Belluaires, le régiment de la Garde sis au Village Perché, fut en effet un précieux indice. Alors que le public prenait part à ce qui s'esquissait comme un duel de régiments, la jeune femme se remémora ses maigres connaissances sur cette partie boisée et recluse d'Aryon. Elle avait notamment entendu parler de la récente retraite du Capitaine Nottsen, et avait eu vent des rumeurs qui s'étaient égrenées, plusieurs lunes auparavant, sur de mystérieuses morts qui y avaient été perpétrées, demeurées hélas inexpliquées.
Mais le fil de ses pensées s'effilocha à l'entente du discours de Java, face auquel elle resta un instant coite et désemparée, avant de reprendre contenance et de tonner à son tour, au milieu de la clameur ambiante tissée des cris véhéments du public et du charivari provoqué par les clones.
« Alors comme ça, t'es une Belluaire ?
Tu vis donc dans cette artichautière
M'enfin, les arbres à foison, ça doit pas te dépayser
Avec cette coupe digne d'une chênaie
Oui, je parle bien de ce chignon,
Mi-gland mi-beignet
Ce serait pas une aliénation ?
Tu m'en as mis plein les yeux, mais vois un peu ma faculté,
Même avec six bras, tu pourras pas rivaliser
Je t'ôterai tout espoir
Rentre chez toi avant qu'il soit trop tard »
Alors qu'elle déclamait ces mots, des cornes commencèrent à poindre sur le crâne de Dahlia, épaisses et spiralées. Et, pour parachever le tableau, elle décida de sortir le grand jeu, et de faire émerger sa laine, qui la recouvrit bientôt entièrement à l'exception du visage. Car, il fallait l'avouer, elle n'en était pas peu fière, de son apparence de bélier.
Mais même si la fière lieutenant fait mine de jouer gentiment le jeu, il faut avouer qu'elle n'aime pas trop qu'on se moque de sa coiffure. Elle avait commencé à se raser une partie de la tête pour énerver sa mère quand elle était ado, et puis ça avait fini par devenir son petit rituel personnel. Et vous vous doutez bien que s'il existe déjà toutes sortes de grands génies pour venir dire aux femmes qu'ils n'aiment pas les cheveux courts, ou les tenues trop légères ou pas assez, et toutes sortes de débilités du genre, il y en a tout autant qui viennent se confronter à Java pour venir donner leur avis sur sa tronche.
En temps normal, elle rend ce genre de remarques sous forme de tartare de pains assaisonné d'un bon coup de pied au derrière, mais elle essaie de garder en tête que c'est le jeu. Même si maintenant, c'est décidé : elle veut gagner contre Dahlia, ou au moins, ne pas la rater.
Sauf que d'un coup comme ça, elle commence à ressembler à un boucton.
Enfin, elle a prévenu avant, mais Java ne s'attendait pas à un changement si... moutonnesque, de la part d'une jolie petite garde du Blizzard comme ça. L'autre Java qui faisait face à la foule se retourne et, ça ne manque pas : même si l'originale essaie de garder son sérieux pour trouver sa prochaine réplique, y a forcément un clone qui est plié de rire. Et pas qu'un peu, elle en arrive à devoir s'accroupir et prendre appui sur le sol pour continuer de caqueter comme une vieille poule, tellement elle n'arrive pas à en croire ses yeux. Sa créatrice décide de profiter de l'hilarité pour poser son petit slam.
▬ J'avoue ma grande / Là tu m'as impressionnée / Première fois depuis un bail que j'vois un truc pareil / Normal que tu te sentes pas en danger / T'as réussi à t'échapper de la ferme, et tu penses que personne viendra te cuisiner !
Java claque des doigts en direction du clone qui se remet de son fou rire, et celle-ci se relève en criant bien fort un « Oooh j'aurais pas aimé ! », avant de reprendre sa tâche assignée. Le clone-tambour commence à accélérer le rythme, et Java enchaîne.
▬ T'en fais pas, ma p'tite pelote / J'te ramènerai pas à ton berger / On est pas comme ça au Village Perché / Nous on préfère les beaux morceaux de viande bien grillés / Sauf si tu préfères que j'te fasse saucer !
Elle ponctue sa remarque d'un clin d’œil, et fait mine de s'approcher en remuant les doigts comme pour chatouiller un petit frère qui dit des bêtises. De leur côté, le public commence à s'animer de « WOUHOU » et de « HOULALALALA ». Un clone frappe le sol plus lentement, en attendant de pouvoir s'adapter à la réponse de la garde du Blizzard, tandis que l'autre siffle d'admiration et en rajoute une couche :
▬ C'est vrai qu'elle a des sacrées boulettes !
(Pauvre Dahlia.)
Il y avait d'abord eu ce clone qui avait laissé transparaître son hilarité en se pliant en deux sur scène de façon fort ostensible, suite à la révélation de son hybridation, et qui l'avait submergée d'une vague d'indignation. Puis les paroles - au demeurant drôles, mais la garde n'était plus encline à les accueillir sous cet angle - de la Java originelle, qui n'avaient fait qu'ajouter à sa confusion, en la noyant dans un tumulte de honte et de désarroi. Et bientôt s'y ajouta la colère, dans une bourrasque venant souffler ses reliquats de lucidité, et menaçant de lui ôter ses moyens. Tout en serrant un poing d'indignation, Dahlia répliqua de façon malaisée, d'une voix bien moins assurée que lors de ses réparties précédentes, trahissant par là-même ses émois intérieurs :
« Si tu crois pouvoir m'affecter,
Tu ferais mieux retourner à tes leçons de djembé
J'ai jamais vu aussi dissonant,
Un comble pour une dénommée Java
Je voudrais pas te voir danser la javanaise, ça doit être accablant
Pire qu'une valse d'anchois
Et c'est donc pour ça que t'as des clones,
Tu cherches à décupler tes neurones ?
Ça ne fait qu'amplifier ta grossièreté
De ce que j'entends de ta logorrhée »
Son irritation était palpable, affleurant dans les intonations fébriles de sa voix. Dahlia n'était, pourtant, d'ordinaire pas très susceptible, mais force était de constater que la dernière réplique de Java avait touché une corde sensible. En réalité, elle avait ouvert les écluses de ses souvenirs, en l'occurrence une réminiscence qu'elle avait cru avoir oublié, tant elle l'avait reléguée dans un coin de son esprit. Celle de son premier amour, durant sa prime jeunesse, qui s'était avéré… à sens unique. Dahlia s'était faite rejetée, éconduite en partie à cause de… ses cornes, qui avaient été jugées trop peu séduisantes. Elle pensait que de l'eau avait coulé sous les ponts, depuis cette histoire, mais certaines plaies ne cicatrisaient jamais totalement, il fallait croire. Aussi, son regard s'était légèrement ourlé de perles humides, alors qu'elle se retenait de ne pas quitter la scène.
Cela n'aurait jamais dû se passer ainsi, mais malheureusement, la situation s'était gâtée, et Dahlia se sentait froissée et peinée comme rarement elle l'avait été. Parce qu'hélas, l'on se découvrait parfois une sensibilité à ses dépens.
▬ Elle a dit quoi la moumoute ?
▬ On est pas des gorets, eh oh !
Java se retourne pour faire les gros yeux à ses deux clones scandalisés. C'est vrai qu'elle avait dit des trucs qu'elle avait pas tout compris, et qu'elle avait pas aimé ce qu'elle avait pas compris, mais c'était pas le moment d'en rajouter une couche ! Elle fait quelques gestes pour leur communiquer en langue des signes de, pour retranscrire ça gentiment, « faire chut ». Alors les clones font chut. Y a même plus de tambour, et l'ambiance commence à s'alourdir.
▬ Ouuulala, tu m'as bien eue là dis donc, oh bah dis, ça alors hein ! Si c'est comme ça, j'vais me rhabiller et aller-
▬ AH NON, C'EST PAS FINI !
Le clone tambour s'approche en pointant Dahlia d'un doigt accusateur, rapidement rejointe par celle qui gigotait en rythme un peu plus tôt.
▬ C'est pas gentil c'que t'as dit, moi j'ai fait de mon mieux tout du long pour taper en rythme avec tes rimes, d'abord.
Voyant ses copies commencer à déballer tout ce qu'elle essayait de cacher, Java se rabat sur une solution plus simple : la fuite. Si elle se carapate, les clones n'auront plus de raison tangible d'exister et disparaîtront. Elle se faufile discrètement derrière le rideau...
▬ Pis c'est pas facile de faire un bon son en tapant par terre, ca fait mal aux mains !
▬ Ouais, comme elle a dit ! Tu devrais même nous remercier, on a été sympa quand même.
▬ Sympa j'sais pas...
▬ Ben... Ben... En tout cas on a joué le jeu !!
▬ Ouais !
Maintenant rhabillée, Java donne un coup de pied au cul d'un des organisateurs de l'événement avant de partir en courant.
▬ Eh bien mesdames, voilà un conflit qui devra être réglé au bras de... tiens ? Elles sont où, celles avec les chignons ? Bon, bah on va dire victoire par forfait, alors. Félicitations, chère demoiselle ! Merci de laisser votre tenue et vos accessoires dans les coulisses, pendant que j'accueille nooootre prochain duo ! EST-CE QUE LE PUBLIC EST CHAUD ??
Dans une petite ruelle adjacente, suffisamment sombre pour ne pas être repérée, Java repasse en revue les souvenirs de ses clones. C'est vrai qu'elle avait été un peu saoulante, cette Dahlia, là. La prochaine fois qu'elle la verrait, elle comptait bien lui remonter les bretelles et lui redresser les cornes !
|
|