QU’est-ce que cette odeur épouvantable ? C’est à vous de le découvrir et de régler le soucis, on vous paye pour ça aujourd’hui. Tout le monde, sauf vous, sait d’où vient le problème et personne n’a envie de s’y frotter. Voilà donc pourquoi deux belles âmes innocentes vont être sacrifiées pour aller nettoyer les grandes mares de dégradation des déjections provenant du quartier nord de la Capitale.
Bien entendu, on ne vous a fourni ni matériel ni aucune information explicite. On s’est bien gardé de vous prévenir de la situation dans laquelle vous allez mettre les pieds...
Participants : Tetsuko Alween et Vivianne Abelas
Challenge RP : Vous écrirez vos posts selon le point de vue de la déesse Lucy
« VOUS NE POUVEZ PAS NETTOYER DERRIERE VOUS ? IL VOUS FAUT ABSOLUMENT VENIR ME DERGANDER MOI ? LENCHANTERESSE DE LA GUILDE POUR NETTOYER CE QUE VOUS AVEZ EU LA PARESSE DE LAISSER S’ENTASSER PENDANT DES JOURS »
Une série d’insultes très inspirées vinrent ponctuer sa déclaration. Le garde sui faisait deux têtes de plus qu’elle resta de marbre. Elle ne lui faisait pas peur, mais il se retenait de la remettre à sa place par politesse. Il faut dire que les services publics avaient sévèrement abusé sur ce coup-là. Vivianne trépignait d’impatience, cherchant la moindre trace d’assentiment dans son regard, mais n’en trouva aucun. Alors elle tourna les talons, le visage rouge de colère.
« ALLEZ TOUS AU DIABLE ? VOUS ET TOUS LE SHABITANTS DE CE QUARTIER. PERSONNE NE ME MANQUERA DE RESPECT DE LA SORTE VOUS ALLEZ VOIR »
Le garde la regarda s’en aller en direction du marais nauséabond qui empestait tout le quartier maintenant. Et beh, un sacré bout de femme cette enchanteresse …
Vivianne arriva en vu du charnier. Plusieurs mares de déjections cuisaient au soleil et l’odeur était presque solide dans l’air, bloquant ses poumons et sa respiration. Elle ruminait des injures dans sa barbe tout en affichant une grimace de dégout. Elle réfléchissait à un moyen de les faire regretter leur incommensurable paresse. Il ne suffisait pas de payer n’importe qui pour nettoyer derrière vous. Dans le passé, elle l’aurait fait. En tant que servante, elle avait souvent nettoyé derrière son maître, mais cette époque était révolue. Maintenant, elle ne s’abaisserait plus jamais devant personne, et surtout pas une bande de noble bien au frais dans leurs villas.
Elle avisa une autre femme qui regardait le carnage de la même façon qu’elle l’avait fait. Ils n‘avaient recruté qu’une seule autre personne, c’était une plaisanterie ? Le regard noir, l’enchanteresse s’approcha de l’autre « victime »
« Bonjour, vous aussi on vous a refilé ce sal boulot sans crier gare ? Pour qui ils se prennent ses imbéciles … »
Elle jeta un regard aux flaques nauséabondes.
« Même avec une épée sous la gorge je ne nettoierai pas ce ramassis de … déchets »
Elle mima un visage de dégoût avant d’enchainer.
« Je compte leur faire payer pour ne serait-ce qu’avoir eu l’idée de nous demander de nous occuper de ça à leur place. Vous allez faire quoi vous ? Si ma petite vengeance vous intéresse, on peut aller en discuter à ma boutique. Je vais avoir besoin de matériel pour réussir mon coup ? »
Elle se rend alors compte qu’elle avait oublié toute forme de politesse dans on énervement.
« Je m’appelle Vivianne au fait. Je suis enchanteresse et alchimiste pour le compte de la guilde. »
Elle lui tend sa main en signe de salutations.
& Vivianne A."Le Grand Nettoyage"
Voilà déjà un petit moment que la jeune femme était arrivée dans la capitale et les derniers évènements commençaient à lui donner le mal du pays. Elle venait seulement de réussir à se sortir, avec quelques difficultés, d'une bien drôle de situation. En cette nouvelle journée elle se préparait à aller dans un endroit indiqué par un garde comme un travail de toute urgence. Elle ne voulait pas spécialement faire une mission mystérieuse, mais l'homme ne semblait guère lui laisser le choix et elle accepta la demande. La jeune fille lui avait demandé plusieurs renseignements mais l'homme lui répétait en boucle de bien se tenir et de se rendre au lieu indiqué.
Plus elle avançait vers le lieu, plus elle sentait une odeur de mort brûler ses poumons. La chaleur et l'odeur devenaient insoutenables, les rues étaient maintenant vides de monde. Dans quoi diable je me suis encore fourrée, Lucy, tu m'en veux, c'est ça ? C'est pas bon signe ça, pourquoi il n'y a personne ici ? On dirait que les habitants ont fui les lieux. Était-ce vraiment un garde ? Si ça se trouve je vais droit vers un piège, douée et trop gentille comme je suis. Pensa Tetsu.
Quelle surprise pour la jeune femme de découvrir devant ses yeux un lieu rempli d'excréments cuisants sous un soleil d'aplomb. Tetsuko se retenait de vomir, il aurait été de mauvais ton d'ajouter sa propre matière organique dans cet enfer débordant. Repulsée, elle prit un bout de son vêtement et s'en aida pour boucher son nez, mais rien ne pouvait filtrer la répugnance de ces lieux.
Au loin, la jeune femme entendit une personne déballer sa haine à un garde. Elle regarda la scène d'un air stupéfait. Elle comprit qu'elle n'était visiblement pas la seule à subir cette blague de mauvais goût, mais contrairement à Tetsu, la femme savait protester de la situation. Le garde ne semblait aucunement affecté par la petite dame qui criait telle un Fenrir en colère. Celle-ci s'approchait de Tetsuko avec un regard noir à faire fuir le plus grand des prédateurs, la jeune fille eut peur un instant que le Fenrir passe aussi ses nerfs sur elle.
- Bonjour, vous aussi on vous a refilé ce sal boulot sans crier gare ? Pour qui ils se prennent ses imbéciles … Même avec une épée sous la gorge je ne nettoierai pas ce ramassis de … déchets
Tetsuko lâcha un soupir, elle ne venait pas l'enterrer quatre pieds sous terre. Puis sa phrase fit trois fois le tour de son esprit. Nettoyer ? Ce carnage immonde ? Nous ? Mais je suis une détective pas une prisonnière qui doit remplir des tâches publiques ! Elle n'eut pas le temps de répondre avant que la jeune femme ne continue.
- Je compte leur faire payer pour ne serait-ce qu’avoir eu l’idée de nous demander de nous occuper de ça à leur place. Vous allez faire quoi vous ? Si ma petite vengeance vous intéresse, on peut aller en discuter à ma boutique. Je vais avoir besoin de matériel pour réussir mon coup ? Je m’appelle Vivianne au fait. Je suis enchanteresse et alchimiste pour le compte de la guilde.
L'air bouche bée, Tetsuko prit la main de la femme aux cheveux bleutés et se présenta à son tour.
- Enchantée, je suis Tetsuko, enfin il y avait surement mieux comme lieu de rencontre... Je suis détective privée. Une vengeance ? Mais ça va nous retomber dessus non ? Je ne voudrais pas finir en prison pour une détective ce n'est pas glorieux... Je comptais obéir tranquillement à leur ordre pour ne pas avoir de problème... mais j'avoue que ça ne m'enchante pas.
Tetsu était plutôt du genre à se tenir au carreau pour ne pas se faire remarquer et surtout à éviter les conflits, ne sachant pas les gérer. Penser à une vengeance ne l'a m'était pas à l'aise, elles ne savaient pas qui leur avait demandé cette mission. Si cela venait de la famille royale elles seraient bien embêtées. Mais était-ce vraiment le rôle de la famille royale de demander à deux personnes dans la rue de venir nettoyer un quartier. Cela ne leur ferait pas vraiment une belle image après tout. Est-ce une farce ? Est-ce qu'on me test ? Tetsuko commença à se dire qu'elle devrait enquêter dans la capitale pour savoir qui diable la mettait dans ces situations. Elle jeta un œil au garde et compléta sa réponse.
- Et puis... il y a ce garde qui nous surveille... s'il nous voit partir ce ne serait pas discret, voir il risque de nous y empêcher. Une idée pour le passer ? Peut-être ferions-nous mieux de rester sage..." Elle regarda de nouveau le carnage puant autour d'elle d'un air de dégoût. "Mais je ne vois pas comment on va s'en sortir avec nos petits bras pour nettoyer cet enfer...
L’enchanteresse fixa la détective avec pitié et une certaine dose de mépris avant de se reprendre et de masquer ses émotions. Ne voyait-elle donc pas qu’on se jouait d’elle ? Que personne ne pouvait l’obliger à réaliser cette tâche ingrate contre son gré et qu’elle avait le droit de refuser ? Vivianne serait partie si elle n’avait pas voulu donner une leçon à ceux qui avaient osé laisser ces immondices s’accumuler en pleine ville. La pauvre n’irait pas bien loin dans sa courte existence si elle se laissait marcher sur les pieds de la sorte.
« Ainsi donc vous seriez prête à nager dans la merde pour une bouchée de pain parce que vous ne voulez pas avoir de problèmes, dit-elle sur un ton sarcastique. Il ne faut pas vous laisser faire jeune fille. Leur attitude nous laisse à penser que ce … marais est certainement le résultat d’une incompétence latente. Qu’on puisse demander à deux inconnues non qualifiées de le nettoyer prouve qu’on ne veut pas que cela soit découvert. Nous pouvons donc très bien partir, nous n’aurons pas le moindre problème, j’en suis certaine. Mais dans ce cas, ils n’auront qu’à aller chercher une autre jeune fille qui ne veut « pas de problème » pour nous remplacer et ça, ça me donne la nausée, s’énerva-t-elle. »
Elle désigna le garde qui ne les regardait même plus.
« Aucun garde ne peut nous obliger à faire ça, nous ne sommes pas les esclaves de la couronne. Croyez-moi que si tout cela finissait en justice nous serions dans notre bon droit. Ne vous laissez pas faire si aisément sinon votre vie entière sera un calvaire sans nom. Vous êtes libre jeune fille, ne laissez pas la noblesse vous la prendre ! »
Un sourire amusé se dessina sur son visage, allait-elle se rendre compte qu’on se jouait d’elle ? Qu’elle n’était qu’une marionnette au service des nobles trop fainéants et incompétents pour nettoyer leur propre merde ? L’alchimiste sortit des petites baies de sa poche et les montra discrètement à la détective.
« Ses baies produisent un jus rouge très proche du sang. Nous allons prétexter une quinte de toux un peu trop violente pour qu’il nous laisse rejoindre ma boutique à la recherche d’un « remède », là-bas je vous expliquerai la suite de mon plan. »
La femme aux cheveux bleus darda son regard sur la jeune fille.
« Alors que choisissez-vous ? La servitude ou la liberté ? »
& Vivianne A."Le Grand Nettoyage"
Tetsuko remarqua le regard rempli de pitié et de mépris de l'enchanteresse et se sentit mal à l'aise. Elle avait l'habitude de mal si prendre dans ses relations humaines mais elle ne comprenait pas trop sa réaction. Elle se demanda si la femme ne la prenait pas de haut parce qu'elle, elle était capable de ne pas suivre les lois. Elle avala sa salive, cette journée commençait visiblement mal et l'alchimiste n'avait pas l'air de vouloir la lui rendre plus agréable.
Elle écouta silencieusement les paroles de la femme qui lui lâchait plusieurs claques verbales dans la tronche. Mais une voix au fond d'elle lui disait que la personne avait bien raison et que pour une fois, peut-être, il serait bien de ne pas tout accepter. Elle prit le dernier coup de pelle dans la tête et grimaça intérieurement. Elle comprit bien que le "autre jeune fille qui ne veut pas de problème" la visait tel un chasseur trouvant une faible proie. Pourtant, pour elle, c'était une chose tout à faire normal de rester dans les limites et d'être droite, chercher les problèmes lui semblait n'en apporter que de nouveau. Mais elle remarqua que le Fenrir, elle avait définitivement décidé de la surnommer ainsi, essayait plutôt de la défendre et même de l'aider. Elle n'était visiblement pas indifférente à la mauvaise manie de Tetsuko de se laisser d'écraser par les situations. Malgré son regard de pitié et de mépris, elle ressentait surement le besoin d'aider Tetsuko à ne pas se laisser faire et ne pas se faire rouler dessus dans ce monde où les forts profitent des faibles.
Les arguments que l'alchimiste lâchait un par un commençaient à motiver Tetsuko de ne pas obéir à cet ordre leur manquant de respect. Vivianne avait peut-être un don pour remettre la jeune fille dans le droit chemin, en tout cas, elle buvait ses paroles et hochait de la tête sans répondre. Elle finit par être totalement motivé à en oublier les représailles possible, s'il y en avait. Elle se sentait comme une ado remplit d'adrénaline qui allait accomplir la bêtise de sa vie.
Elle écouta avec grand intérêt le plan de la femme. Des baies pour recréer du sang, pourquoi pas pensa Tetsuko, ça pouvait être crédible. À moins que le garde n'ait l'idée de les lécher, mais ce serait un acte bien pervers et étrange qu'il ne se permettra pas.
- "Ça sera la liberté, allons-y"
Tetsuko prit les baies des mains de l'alchimiste et les mises dans sa bouche, elle commença à tousser bruyamment. Le garde remarquant la jeune fille, pliée en deux et semblant agoniser, rejoignit le groupe. L'apercevant du coin de l'oeil elle cracha le liquide rougeâtre sang des baies dans ses mains tout en continuant de tousser. Son coeur commençait à battre la chamade, est-ce que son tour allait fonctionner.
« Vous avez fait le bon choix petite … »
L’enchanteresse en oubliait presque que la jeune femme semblait aussi jeune qu’elle. Après toutes ces décennies, elle n’y faisait plus attention. Généralement, sa prestance suffisait à faire comprendre qu’elle n’avait rien d’une jeunette qui découvrait le monde, sauf bien sûr, quand c’est ce qu’elle voulait leur faire croire. Elle s’empressa de « porter secours » à la demoiselle, lui offrant son bras pour la soutenir et hurlant pour que le garde l’entende :
« Vous allez bien, mademoiselle ? Respirez un grand coup et … Oh par Lucy ! C’est du sang. »
Elle paniqua, ou plutôt, joua la jeune femme paniquée à la perfection. Si les talents d’acteurs de la détective n’étaient pas très bons, les siens feraient l’affaire pour deux. Elle commença alors à faire de grands mouvements en direction du garde qui l’ignora au début avant de se rapprocher pour voir ce qu’il se passait. Il semblait d’abord en colère, mais quand il fut suffisamment près pour voir le sang, il accéléra le pas, visiblement inquiet lui aussi. Vivianne essayait d’aider au mieux la pauvre fille en lui tapotant le dos et en lui prêtant un mouchoir. Quand le garde fut enfin à porter de voix, l’enchanteresse le regarda avec inquiétude. Elle avait laissé tomber le masque de la femme révoltée, pour celui du médecin inquiet.
« Je crois qu’elle fait une allergie, il lui faut des soins de toute urgence. L’air vicié qui stagne ici n’est pas bon dans son état. Il faut l’emmener à ma boutique, j’aurais des potions pour la soigner ! »
Le garde hésita un instant quand je lui proposai d’emmener la patiente en lieu sûr. Lui aussi était tiraillé entre ses ordres et le bon sens. Comme pour Tetsuko, j’allai devoir lui faire rentrer l’idée à coup de pelle dans le crâne.
« Mais bon sang ne restez pas planté là, regardez là, dit-elle sur le ton de la colère, si elle reste ici cela pourrait s’aggraver et devenir sacrément moche »
Son regard était insistant et transmettait une information capitale : vous allez avoir un cadavre sur les bras si vous ne faites rien. L’enchanteresse avait bien compris que toute cette histoire devait faire le moins de bruit possible et que donc une jeune femme morte ne serait pas l’idéale. Le garde finit par céder à leurs suppliques. Il passa son bras sous les aisselles de la détective et regarda Vivianne, vaincu :
« Ok, ok, mais arrêtez de crier s’iou plaît. C’est bon elle est où vot’ boutique ?
- Par-là, fit l’enchanteresse en pointant une direction du doigt. »
Le trio traversa la capitale avec précipitation. Vivianne pressait le pas pour rajouter une dimension d’urgence à leur petit manège et également pour ne pas laisser le temps à leur surveillant de trop réfléchir à ce qu’il se passait ou de remarquer la comédie de la détective. Tout le long du chemin, Vivianne pria pour qu’elle joue son rôle à la perfection, même si ce n’était pas très difficile.
Ils arrivèrent enfin au grand magasin de la vieille femme qui était fermé pour la journée. L’enchanteresse grinça des dents en se disant qu’elle avait dû fermer exceptionnellement pour aller nettoyer des immondices. Ils allaient voir ces fumiers … Elle glissa la clé dans la serrure et les fit entrer tous les trois en indiquant l’étage au garde. Ils entrèrent dans son laboratoire et l’homme déposa la jeune fille dans un des fauteuils tandis que l’alchimiste faisait semblant de chercher un remède quelconque dans ses étagères. Elle se tourna ensuite vers leur geôlier et le pressa de partir :
« Maintenant, sortez, je dois l’ausculter !
- Non je reste …
- Cela veut dire que je vais la déshabiller, alors dehors espèce de goujat, dit-elle en projetant un objet dans sa direction qu’il esquiva in extremis.
- Ok, ok, on s’calme la furie, dit-il en claquant la porte »
Dès qu’il fut sorti, Vivianne changea totalement de comportement. Elle regarda d’abord en direction de la porte pour être sûre qu’il ne revienne pas puis elle lança un bout de tissu à sa complice.
« Tout se passe comme sur des roulettes, essuyez-vous, vous vous en êtes mise partout. »
Je me désintéressai d’elle pour parcourir les étagères du doigt à la recherche de mon matériel. Avec ce que j’avais prévu, j’allais avoir besoin d’un stylet d’enchantement et de plusieurs cristaux d’eau de bonne qualité. Tout en rassemblant le nécessaire, j’expliquai mon plan à la fausse malade :
« Prenez cette caisse de cristaux là et cachez en le maximum sur vous de façon à ce qu’ils ne soient pas visibles. J’ai une robe qui devrait être à votre taille dans l’armoire là. Il ne faudrait pas que vous vous baladiez avec ces tâches qui font furieusement penser à du sang »
Elle fouilla pendant de longues secondes dans un tiroir avant d’en sortir un stylet gravé de runes. Un sourire machiavélique tordit sa bouche.
« Il est temps que je vous explique. Nous allons utiliser ces cristaux et les mettre en résonnance pour créer une fontaine de fortune qui va nettoyer toute cette merde. Sauf que je vais faire en sorte que le débit soi trop important de façon à noyer les bassins et à les faire déborder. L’eau coulera alors dans la rue et comme c’est une pente, elle se répandra dans tout le quartier, emportant avec elle la preuve de leur paresse. Tous les habitants du quartier pourront alors profiter de la tâche ingrate qu’ils comptaient nous refiler sans un mot. Ça leur fera les pieds. »
Elle se tourna vers Tetsuko :
« Alors vous êtes avec moi ? »
& Vivianne A."Le Grand Nettoyage"
Vivanne aidait Tetsuko dans sa médiocre comédie et arriva à convaincre le garde de rejoindre la boutique de l'enchanteresse. Sur le trajet la fausse malade essayait de faire de son mieux pour faire croire à son intense malaise. Elle fut soulagée de remarquer qu'ils étaient enfin arrivé à la boutique. Vivianne renvoya le garde en prétextant que Tetsuko devrait se mettre nue. La brunette se dit qu'elle était assez douée pour gérer la situation et elle se demandait si ce n'était pas dans ses habitudes de mentir.
Elle regarda la pièce de l'enchanteresse pendant que celle-ci cherchait son matériel, elle y vit de nombreux objets dont elle n'avait pas connaissances. Elle fut impressionnée par le nombre de matériaux divers et variés que contenait cet atelier. Elle n'avait encore jamais mis les pieds dans ce type d'endroit. Elle se dit qu'elle reviendrait un jour pour s'équiper lors de ses prochaines enquêtes, peut-être que certains objets lui serait bien utile.
Elle écouta le plan qu'avait en tête l'enchanteresse tout en suivant ses indications. Elle commença à enlever son yukata et répondit d'un air peu serein :
- "Cela ne va-t-il pas déranger des personnes innocentes ? "
Le garde semblait parler derrière la porte et finit par l'ouvrir alors que Tetsuko se tenait nue. Celle-ci rougit et cacha son corps avec embarrât tout en bégayant au garde qu'il était malpoli et que l'enchanteresse n'avait pas fini les inspections. Rouge de colère et de honte, elle jeta les bâtons qui attachaient ses cheveux vers le garde, celui-ci ferma la porte à l'arrivé des projectiles tout en bougonnant des excuses.
La jeune fille prit quelques minutes pour reprendre ses esprits et réaliser ce qu'il venait de se passer. Toute tremblante, elle prit la robe et s'habilla en reprenant la parole
- "Ils sont incroyablement incompétents les gardes de la capitale... j'espère qu'il n'a rien vu... "
Elle réfléchit un petit instant au plan et répondit de nouveau
- "Je suis finalement d'accord pour le plan. Ils pourront penser que c'est une erreur de notre part en nettoyant. J'espère juste que le débit sera suffisant... "
Maintenant que l'effet de l'adrénaline était un peu descendu, Tetsuko perdait un peu de sa folie adolescente. Elle se mordait les joues tout en prenant les cristaux dans le seau. Elle remplit la robe dans des endroits intime où le garde n'irait pas fouiller et dans les poches intérieure de la robe. Elle se disait qu'il était maintenant trop tard pour reculer et que le jeu était lancé, il fallait qu'elle en assume les conséquences.
Elle se tenait maintenant proche de la porte, prête à passer à la suite. Sous le stress, elle tournait ses mains dans tous les sens et une douleur au thorax commençait à la saisir. Elle regarda Vivianne dans les yeux pour signe qu'elle était prête, enfin c'est ce qu'elle voulait essayer de faire croire.
« Je crains qu’il n’ait tout vu malheureusement, ce sal pervers, cracha-t-elle en fourrant des poignés de cristaux dans ses vêtements. »
Elle vida complètement le saut, ce qui devrait suffire. Elle regarda de nouveau sa complice pour s’assurer qu’elle n’allait pas se dégonfler. Sa remarque la fit lever les yeux aux ciels.
« Personne n’est innocent, il n’y a que ceux qui agissent contre ceux qui se laissent mener sans rien dire. Une fois que nous aurons mis au jour ce manque totale de gestion de la part des autorités, ce sera à eux de se bouger pour changer les choses. N’oublie pas jeune fille, nous faisons ça pour que plus jamais quelqu’un ne soit contraint de s’occuper d’une tâche aussi ingrate, scanda-t-elle fièrement. »
Elle finit de s’habiller et rouvrit la porte en défiant le garde du regard.
« Nous sommes prêtes sale voyeur, on va nettoyer votre merde puisque vous êtes trop incompétents pour le faire vous-mêmes, mais croyez-moi, ça vous retombera dessus. J’en fais la promesse. »
L’enchanteresse sortit de la boutique et attendit que les deux autres fassent de même pour fermer la porte à clé. Sans dire un mot, elle prit la tête du petit groupe et ils retournèrent voir cette immonde marais de déjections. L’odeur lui était encore insupportable, mais elle ne laissa rien paraitre. Les deux jeunes femmes quittèrent le garde et s’avancèrent vers l’océan putride. La femme aux chevaux bleu se tourna vers elle :
« Bien, allez attraper un balai et on va commencer à frotter tout autour du bassin le plus gros. Tous les deux mètres environ vous jetterez un cristal. Essayez d’être discrète. C’est très important que les cristaux soient à une distance à peu près égale. De cette manière nous dessineront un pentacle au fond du bassin, ce qui augmentera l’afflux magique et à posteriori, le débit d’eau. Cela devrait mettre un peu de temps à déborder, nous laissant assez de temps pour jeter toute notre marchandise. Une fois cela fait, ils ne pourront plus qu’attendre que les cristaux s’épuisent, expliqua-t-elle avec son air le plus sérieux. »
Elle donna une tape dans le dos de la détective en la poussant en direction des balais. Elle en prit un également et commença à mettre son plan à exécution. Elle s’approcha du bassin et laissa tomber un cristal à travers sa manche. Le garde était resté à bonne distance de la fausse à purin, mais il pourrait éventuellement voir leur scintillement, il fallait donc être prudent.
& Vivianne A."Le Grand Nettoyage"
"N’oublie pas jeune fille, nous faisons ça pour que plus jamais quelqu’un ne soit contraint de s’occuper d’une tâche aussi ingrate, scanda-t-elle fièrement." La réponse de Vivianne résonna dans l'esprit de Tetsuko. Elle était de nouveau convaincue, quoique toujours sous le stress, elle ne baisserait pas les bras face à la tâche. En sortant de la pièce elle retira l'épingle du mur et la rangea, elle ne savait pas trop pourquoi elle avait effectué ce geste. Elle avait s'en doute envie de garder un souvenir de cette journée où elle trahissait ses convictions.
La jeune femme était surprise de voir Vivianne parler aussi rustrement au garde, elle qui avait peur d'une quelconque représaille et de finir au cachot. Ce qui de plus n'aurait pas été avantageux au vue de ses travaux avec la famille royale en cours. Elle avala sa salive et continuait à se mordre l'intérieur de ses joues. Il était temps de faire les quatre cent coups pour la bonne cause.
Elle écouta les instructions de l'enchanteresse et motivée d'une tape dans le dos, elle prit un balai, un seau d'eau et s'exécuta. La tâche ne semblait pas spécialement compliquée, il fallait juste faire attention que le garde ne remarque pas les cristaux. Celui-ci n'avait de toute façon par l'air de vouloir s'approcher de cette mare d'immondice et de cette odeur vomitive. La brunette respirait tant bien que mal et nettoyait avec dégoût les déjections à l'aide du balai. Elle imita l'enchanteresse et faisait tomber les cristaux par la manche de sa robe.
Par mégarde elle fit tomber plusieurs cristaux après s'être essuyé le front de la main. Elle regarda le garde d'un air paniqué pour vérifier si celui-ci regardait dans sa direction. Ce n'était pas le cas, mais sentant un regard vers lui, il interrogeât la jeune femme de pourquoi elle s'était arrêtée et il lui retorqua de reprendre son travail au lieu de rêvasser. Elle réplica qu'elle commençait à se sentir mal de nouveau, ce qui n'était pas réellement un mensonge, la panique commençait à la mettre dans un sacré état. Cependant, elle fut soulagée que le garde ne remarquait pas le tas de cristaux qu'elle cachait tant bien que de mal avec son pied. Elle lui répondit, un trémolo à la voix, qu'elle pouvait reprendre le travail. Faisant mine de prendre le seau d'eau pour humidifier la zone elle récupéra les cristaux en trop.
Tetsuko n'avait plus qu'une envie, que cette journée infernale se finisse et retrouve un lit douillet.
L’enchanteresse jeta un nouveau cristal dans la mare et remarqua que sa complice venait de faire tomber les siens. Mais quelle idiote. Elle s’empressa de faire semblant de glisser sur une déjection pour détourner l’attention du garde.
« J’en ai marre de ce travail infernal, hurla-t-elle »
Immédiatement, le garde tourna son attention vers elle de peur de la voir revenir comme une furie pour lui souffler dans les bronches. Toutefois, elle ne vint pas. Elle se releva, furibonde et reprit son travail en grommelant, laissant le temps à Tetsuko de récupérer ses cristaux. Elles avaient failli se faire prendre. La criminelle pressa le pas, jetant ses cristaux avec une cadence plus soutenue et elle fit rapidement le tour de la mare pour rattraper Tetsuko qui peinait à avancer de peur d’être surprise.
Vivianne jeta son dernier cristal dans l’eau trouble et se dressa devant la jeune détective. C’était moche ce qu’elle allait faire, mais c’était pour son bien. La vie vous donnait des leçons qui restaient gravées dans votre mémoire pour toujours. Petite, il est temps pour toi de grandir.
Alors que Tetsuko allait jeter un nouveau cristal, Vivianne attrapa son poignet et hurla en direction du garde :
« Mais qu’est-ce que c’est que ça ? Ou avez-vous trouvé ces cristaux d’eau ? »
Le garde leva les yeux et finit par s’approcher des deux jeunes femmes.
« Qu’est-ce qu’il se passe ici, maugréa-t-il.
Il se passe que notre amie ici présente était en train de jeter des cristaux d’eau dans la mare, s’énerva l’enchanteresse. Regarder le niveau monte à vue d’œil. »
Elle disait vrai, des déjections flottantes commençaient déjà à se répandre sur les pavés et à rouler en direction de la rue emporté par un fin filet d’eau qui s’accroissait de plus en plus. Le garde réalisa alors ce qu’il se passait et attrapa le poignet de Tetsuko. Vivianne continua à s’emporter.
« Elle a dû les voler dans ma boutique tout à l’heure ! Mais regardez ce que vous avez fait, c’est impossible d’arrêter le torrent maintenant. »
L’eau vint lécher leur pied et ils durent se replier un peu plus loin. Un petit geyser se forma au centre de la mare et tout s’enchaîna. Les déjections, emportées par le flot commencèrent à se déverser un peu partout et à couler dans la rue se répandant dans la ville. Tout marchait comme sur des roulettes. Le garde était furieux, car il savait que toute cette histoire allait lui retomber dessus. Il sortit une paire de menottes et les passa aux poignets de Tetsuko.
« Tesuko Alween, je vous arrête pour trouble à l’ordre publique et dégradation de biens communs. Putain de merde, je vais me faire tuer par le chef … »
Le visage de l’enchanteresse arborait un sourire mauvais.
& Vivianne A."[défi RP] Le Grand Nettoyage"
Vivianne attrapa la main de Tetsuko et la suite se déroula incroyablement vite. Surprise, colère, angoisse et toutes autres émotions négatives firent surface et se traduisirent par deux gros yeux ronds sur le visage de la détective. Une trahison, elle aurait pu s'y attendre, mais elle avait l'esprit trop pur pour le prévoir.
Elle se laissa traîner par le garde qui tenait fermement son poignet et qui finit par la menotter. Le métal froid emprisonnait les mains de la jeune femme et la blessait légèrement. Elle regarda premièrement dans le vide, puis elle finit par envoyer un regard noir à la personne qui venait de la trahir.
Tetsuko savait qu'elle était coupable, après tout elle avait accepté cette idée et l'avait même accomplie. Le fait qu'elle soit actuellement arrêtée était de sa faute, cependant, elle trouvait injuste qu'elle soit la seule à tomber.
- Monsieur, pensez-vous réellement que j'aurais pu mettre tous ces cristaux en étant seule en si peu de temps ? Lâcha la détective en tremblant de toute son âme. Mais le garde ne l'écoutait pas, il était furax et déjà perdu dans ses pensées, sûrement à se préparer aux énervements de son chef.
Le garde demanda à Viviane de le suivre afin de témoigner des méfaits de la jeune femme, étant une témoin, il ne pouvait la laisser partir. Il avait conscience qu'il ne pourrait rien pour la situation actuelle et le mieux qu'il pouvait faire était d'amener les deux femmes à la caserne.
Arrivé à la caserne, le garda plaça Tetsuko seule dans une pièce vide, seul un pot se trouvait là et un tas de paille. "Je ne vais quand même pas rester ici..." pensa la jeune femme. Puis elle commença à réaliser un autre problème: son travail avec Haru. Qu'allait penser la première ministre si elle apprenait que sa détective avait fait un tour au trou pour dégradations de biens communs ? Mais Haru avait vu Tetsuko, elles avaient longuement discuté, la jeune fille était persuadée qu'elle comprendrait que ce n'était pas elle qui avait pensé à un plan pareil.
La jeune brune recouvrir sa tête de ses deux mains et lâcha un hurlement sourd. Elle commença à se maudire de ne pas avoir respecté sa manière d'être, après tout, si elle avait fait le travail demandé sans se faire manipuler par cette sorcière de Vivianne, elle n'en serait pas là.
Ma place n'est pas ici, je ne suis pas une délinquante, j'ai été manipulé. Voilà ce que je devrais dire si on m'interroge, mais comment le prouver, je n'ai pas de preuves en dehors que je n'aurai pas pu mettre tous ces cristaux seule... et je ne fais pas le poids face à cette gredine. Elle saura tout retourner dans son sens, c'est sûr, elle a dû faire sa toute sa vie, manipuler des personnes et s'en sortir. Forcément, en voyant la personne droite et honnête que je suis, c'était un jeu d'enfant pour elle de réussir son coup. Depuis quand avait-elle prévu ça ? Depuis ma première hésitation ? Depuis notre passage dans sa boutique ?... D'ailleurs, pourquoi avait-elle besoin de me mettre dans cette situation. S'il y a bien un point qui m'échappe c'est celui-ci. Il me restait un cristal à mettre et nous avions fini, il suffisait d'attendre et de jouer la comédie, elle n'avait aucune raison de me dénoncer. Avait-elle peur que ça se passe mal et elle voulait fuir ? Quelle lâcheté... Pourtant j'avais la sensation qu'elle était honnête et qu'elle voulait m'aider... j'ai dû me tromper, je ne comprends vraiment pas les humains....
Tetsuko respirait fort, les pensées continuaient d'affluer, elle cherchait des indices, des solutions, la migraine commençait à s'installer. La sueur perlait sur son front, ses mains tremblaient, ses yeux brillaient de rage, ses pieds tapaient en rythme irrégulier le sol créant des bruits sourds raisonnants dans la salle. Elle n'arrivait pas à patienter sans se torturer l'esprit, le temps lui paraissait extrêmement long. Vivianne était-elle partie? Était-elle en entretien avec le garde? Le manipulant lui aussi avec ses grands mensonges de sorcière. La prisonnière s'assit sur la boule de foin et continua d'alimenter le chaos dans son esprit, seule la fatigue ou le garde pourrait la sortir de ses pensées.