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    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

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    Red et Bridget se transforment en instructeurs de la Garde de la Forteresse pour une journée, en compagnie d'une véritable instructrice...

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    Les crocs du chien de mer
    Luz WeissCroc de foudre
    Luz Weiss
    Informations
    Les crocs du chien de mer
    Lun 28 Juin 2021 - 12:48 #
    Les crocs du chien de mer


    « Attendez-moi ici, offrez-vous un verre dans une taverne avoisinante. »

    « Êtes-vous sûre, ma Dame… ? »

    Elle ôta l’ample chapeau qui protégeait jusqu’alors sa tignasse et passa une main habile dans ses mèches de cheveux flammes rebelles, cerclant son visage d’ombres chatouilleuses que sa longue tresse n’était pas parvenue à discipliner.

    « Allons, l’homme dispose d’une réputation sans précédent, mais je doute qu’il me dévore toute crue d’ici la fin de la matinée. Les preuves seraient bien trop difficiles à cacher. »

    Elle se fendit d’un sourire charmant, trahie par les étincelles amusées qui longèrent ses prunelles, ne résistant guère à l’irrésistible plaisir de taquiner son employée. Sa jeune interlocutrice pécha d’ailleurs par naïveté, une main remontant immédiatement pour cacher le « Oh » de sa bouche choquée. Son geste arracha un rire à la praticienne.

    « Allez, filez donc et ne vous inquiétez plus pour moi, conclut-elle en lui confiant son chapeau. Je ne saurais diriger convenablement l’Astre si je n’étais point capable de descendre personnellement dans la fosse aux lions. »

    Ou dans la fosse aux requins, en l’occurrence. Car l’on disait nombre de choses sur Warren Richter, hormis des informations claires et précises. Il était de ces hommes dotés d’une multitude de facettes sibyllines, fuyantes, difficiles à saisir et plus encore à écorner. Etait-il étrange que sa clientèle titube régulièrement entre une crainte viscérale maquillée et une reconnaissance frôlant par moment l’idolâtrie ? Il était d’une efficacité redoutable, tout du moins, et cette compétence s’avérait suffisamment rarissime en ce monde pour attirer l’attention de l’héritière Weiss. Elle releva les yeux pour mieux contempler l’immense complexe d’ailes et de bâtiments qui lui faisait face. La Compagnie Althair. Joyau d’Aryon, entreprise de transport dont les prouesses avaient progressivement su marquer le marché. Luz avait déjà fait appel à eux pour quelques menues courses personnelles, et s’estimait amplement satisfaite de leurs services. Elle ne venait toutefois pas en son nom aujourd’hui, ni même pour traiter exclusivement de transports. Ses prunelles se posèrent fort à propos sur l’un des prospectus arrachés aux quatre vents un peu plus tôt, qu’elle enfouit aussitôt dans sa sacoche de travail. La mention « Lagoon recrute » y était inscrite en belles lettres manuscrites.

    « Bonjour, se présenta-t-elle auprès de l’accueil général de la Compagnie Althair. J’ai rendez-vous avec Monsieur Richter, de l’entreprise Lagoon. »

    Patiente par nature, elle laissa la secrétaire vérifier ces informations pour mieux se préoccuper de l’architecture des lieux. Un manoir, de toute évidence réaménagé pour accueillir les activités de la société de transports. Combien d’entreprises la Compagnie Althair avait-elle absorbées jusqu’alors… ? Elle sourit intérieurement, songeant aux préoccupations qui devaient actuellement agiter le Prince héritier. Voilà qui donnerait du grain à moudre à son maudit patient et planterait peut-être quelques graines de sagesse dans sa glaciale jeunesse ! Elle ne doutait pas un instant qu’Althair devait préoccuper la Royauté et la Noblesse, et plus particulièrement le département de la Trésorerie royale. Tant que la Compagnie payait ses impôts, la couronne pouvait difficilement influer sur son pouvoir… Toujours était-il qu’elle gagnait considérablement en influence au fil des jours et qu’un monopole aussi conséquent pourrait s’avérer sensible si Althair continuait d’absorber ses concurrents et ses alliés. Que se passerait-il si, échauffée par ce pouvoir, Althair décidait de se prononcer sur la scène politique, économique ou sociale ? Nouait des partenariats gênants ? Elle nota silencieusement d’évoquer le sujet auprès de la Reine lors d’une prochaine visite au palais et suivit la direction indiquée par une secrétaire fort occupée.

    « Fantastique, un deuxième secrétariat… prononça-t-elle à voix basse, mi-figue mi-raisin. »

    Elle ne connaissait que trop bien les aléas de l’administration et les longueurs que l’organisation d’un service pouvait prendre. Althair ne dérogeait donc pas à la règle et se retrouvait scindée en une kyrielle de départements et d’ailes aux démarches plus complexes que leurs noms. Elle avisa la secrétaire – de Lagoon cette fois-ci, une jolie rousse aux yeux d’un vert délicat qui s’affairait présentement sur une effarante pile de dossiers. Un fragment de moue amusée sur le visage, Luz attendit patiemment que la jeune femme daigne la remarquer, un pli de lèvres légèrement retroussé sur un éclat de dents blanches.

    « Bonjour… Luz Weiss, enchanté. Nous avions convenu par courrier d’un rendez-vous à onze heures avec Monsieur Richter. »

    Habillée d’un chemisier crème et d’un fin pantalon rehaussé par une paire de bottes hautes tout à fait pratiques, Luz fut ravie d’avoir anticipé sa venue par l’envoi d’une missive plusieurs jours auparavant. Outre que cela constituait un parfait exercice pour son messagerbou, Irokoy, Monsieur Richter était un homme grandement occupé qu’il n’était pas aisé de saisir pleinement entre deux feux. Autant s’assurer de pouvoir s’accaparer son entière attention !
    Warren RichterCitoyen
    Warren Richter
    Informations
    Re: Les crocs du chien de mer
    Mar 29 Juin 2021 - 23:46 #
    DONG. DONG.



    Une sonnerie, sobre mais audible, retentit dans la pièce. Les regards se portèrent immédiatement vers lui, incrédules. Ah, oui, son rendez vous. Avec une personne importante ; il ne pouvait pas le rater, espérant tout de même que la réponse à la missive de Dame Weiss eut été envoyée promptement par Pam, dans le cas contraire, il aurait interrompu le meeting pour rien, car oui, mégalo comme il est, il n'eut aucune hésitation à traficoter l'horloge pour que le passage à l'heure suivante se fasse bien bruyant, désavantage étant qu'elle sonne bien à onze heures précises, le mettant potentiellement en retard, mais avait au moins eut le mérite de couper court à la réunion.

    Ah, oui, la réunion. C'est pour ça qu'il se retrouvait dans cette grande pièce, étrangement intimiste, assit sur son fauteuil de patron au bout de cette grande tablée. Que des propriétaires d'entreprises reprises par Althair et certains employés, des business ou de la compagnie elle même. Ça gueulait beaucoup entre eux, des histoires des locaux non attribués, de clientèle volée. Warren n'en payait pas de mine, mais il écoutait toutes les réclames religieusement. De un, car c'est son métier, dorénavant. Et de deux, car il avait à cœur de le faire bien. Cela avait assez duré cependant, il avait d'autres obligations. Reculant son fauteuil, il s'aida de ses mains posées sur la table pour se relever.

    '' Euh, Monsieur Richter ? ''

    '' J'ai un rendez vous. On verra plus tar- ''

    '' Mais enfin, c'est vous qui- ''

    '' Et je DETESTE QU'ON ME COUPE LA PAROLE. ''

    De nouveau, mutisme dans l'assemblée. Alors que le blond porta ses indexs et majeurs à ses tempes pour les frotter, aussitôt, les regards visèrent le sol. L'effet que ça fait, quand les doigts du patron de Lagoon porte les mains à son visage ; gare à vous s'il enlève ses lunettes et vous fixe dans les yeux. C'était, pour le coup, totalement involontaire de sa part, il s'en amuse certainement par des fois. Là, il s'agissait plus de réfléchir et de refréner vainement cette colère qui montait à lui. Haussant le ton, et pointant du doigt un par un les différents protagonistes, il tient à peu près ce langage :

    '' Alors, déjà, TOI, tu vas arrêter de FAIRE CHIER avec tes LOCAUX, ils seront prêts QUAND ILS SERONT PRÊTS. ''Comme souvent dans ces situations, certains léchèrent prise et espoir de contredire Warren, qui aurait, dans tous les cas, raison, comme souvent. '' TOI. T'arrêtes de PIQUER les clients des AUTRES ! Fais toi toi-même, nom d'un glooby, CHOPPE T'EN UNE PAIRE ! Ici, à Althair, on COOPERE ! Et enfin, TOI. '' Sans une once de considération pour le fait que le dernier pointé soit une sorte d'armoire à glace, faisant le beau temps sur la sécurité au sein de cette pièce et de toute la compagnie, il le traita comme tous les autres. '' Tu t'assures que ce MERDIER soit géré, et que tout soit RES-PE-CTE. ''

    Il avait beaucoup gesticulé pendant sa déclaration, toujours quand il s'emporte. Le besoin s'en faisait ressentir, à un moment, il faut les poser sur la table, montrer qu'on crie plus fort que tout le monde, et que les problèmes sont résolus à la dure ; en marche ou crève. Aucune idée de comment son prédécesseur gérait cet endroit, avec tout le respect qu'il a à son égard, il dirait ''bien''. A présent, on était sous un nouveau management, celui du respect et du labeur, en passant par la terreur et la domination. Oui, à tout moment, quiconque pourrait se trouver véhément envers lui. Lui en caler une ou deux. Ce serait finir dans les petits papiers de Warren, et pas les bons, les genre de papiers rouge sang où l'écriture est vive et erratique, ayant pour hypothétique titre quelque chose comme ''A SE DEBARASSER''.

    Reprenant ses esprits et son calme, il passa ses mains dans ses cheveux se recoiffant du mieux qu'il pouvait avec les maigres moyens à sa disposition, rajusta sa veste, repassa ses doigts sur les plis parfaits de son pantalon. Un tête à tête important l'attendait ; il ne pouvait pas se présenter négligé devant une personne de la haute. Les nobles, c'est pas si souvent qu'il en croise, pour être plus juste, c'est rare qu'ils viennent directement à lui, ce qui est d'autant plus intéressant et prioritaire pour lui. Apparence reprise, prestance présente, regarde froid sous les verres pseudos tintés, sourire satisfait.

    '' Bon, on a bien avancé je trouve ! J'imagine que vous allez enfin bien vous comporter et éviter d'appeler aux réunions à la moindre broutille. Bien ? Bien ! Sur ce, messieurs. J'ai des affaires qui m'attendent. ''

    Ce n'est pas sans se plaindre dans sa barbe -qu'il n'a pas de toute manière- qu'il quitta la pièce, et procéda à descendre les grands escaliers, emprunter deux trois couloirs et se retrouver dans le lobby central de la compagnie Althair. Ses marques, elles étaient bien prises, depuis le temps ; comme s'il était là depuis des années ! La principale difficulté, encore fallait-il que s'en fut une, était de s'imposer comme la nouvelle tête dirigeante et pensante de la branche de la compagnie à la capitale, jongler entre les responsabilités envers la compagnie en elle même ainsi que les différents business avalés par elle, mais qui gardent leur partie d'indépendance, comme Lagoon, sans s'y trouver intrusif. Objectif réussit, jusque là, il faisait bon vivre là dedans.

    A son habitude, saluant des personnes au passage, s'attardant sur une des petites secrétaires générales du bâtiment, encore sans succès malheureusement, il se dirigeait vers son antre, là ou dans tous les cas, sa potentielle nouvelle cliente se verrait dirigée. L'homme avait donné une identité très protocolaire à cet endroit, en vrai, aucun laurier à se jeter, puisque les bases étaient déjà ancrée dans l'ADN d'Althair, juste besoin d'y apporter une petite touche personnelle. Redondant, épuisant, possiblement, cependant efficace. Arrivé devant la porte de son aile dédiée, il souffla un coup avant de la pousser, lâchant avant même de l'avoir passée.

    '' Pam, dites à mon prochain rendez-vous que je serais en ret- Pile à l'heure ! ''

    Elle se dressait là, devant lui. Impressionnante. Très jolie. Un petit côté Pam, mais en mieux. Tient, ne pas oublier de faire la remarque un de ces jours, d'ailleurs. Sans doutes quand il la raccompagnera à la sortie après, passer devant le bureau de sa secrétaire, et lâcher un petit ''Ah, cette femme, c'est tout ce que tu voudrais être hein ?''. C'est d'ailleurs la rousse qui se mit à parler avant la rouge.

    '' Oh, monsieur Richter, madame Weiss, votre rendez-vous de onze heures, est... '' Léger blanc dans le couloir. '' Oh... ''

    Elle avait pas changée, depuis toutes ces semaines. Toujours pimpante, toujours perdue. Ce petit côté à l'Ouest qui ne lui avait déjà pas déplu, lorsqu'il se mit enfin à se dire qu'il avait besoin d'assistance pour son entreprise, c'est d'une personne capable de s'occuper de paperasses et autre notions de secrétariat dont il avait besoin. Elle fut la première ; et la dernière. Il ne pouvait cependant pas se montrer cruel et mauvais patron devant son invitée -bon, c'est elle qui s'est invitée, en vrai- de marque. Prenant le temps de soupirer et se diriger vers son employée, c'était quitte ou double. Ignorer une noble comme ça, certains le prendrait plus mal que si toute leur lignée venait d'être bafouée, traînée dans la boue.

    '' Pam, Pam, Pam...Je sais. Je t'en demande beaucoup. Écoute, normalement, cette entrevue est ma dernière de la journée. Dès que je sors de ce bureau ; ça signera également la fin de ta journée. Vient pas demain. Je veux que tu te reposes. D'accord ? ''

    Mais Warren savait très bien que Luz n'est pas de ceux là. Gérant elle même sa clinique avec ses employés, partie intégrante de l'Astre de l'Aube, elle était sûrement tout aussi compatissante, si ce n'est plus. La femme aux cheveux roux ne rétorqua pas un mot, le sourire sur son visage et son signe d'approbation effectué avec sa tête suffirent à montrer sa joie et sa gratitude. Il se tourna derechef, mais cette fois, vers la beauté rouge.

    '' Bien le bonjour, mademoiselle Weiss. '' Mimant de se montrer vieux jeux, il attrapa délicatement la main de la noble pour y déposer un baiser sur le dos, remarquant de ce fait ses tatouages aux poignets. Ah, oui, quelque chose d’électrique, non ? Il savait déjà presque tout d'elle. '' Bien, allons nous entretenir. Veuillez suivre votre serviteur. ''

    En vrai ? Ça lui arracherait presque la gueule de s'exprimer ainsi. Seulement, une femme de ce calibre, son simple charme naturel ne fonctionnerait pas. Attention, on ne parle pas du charme qu'on use sur celle qu'on veut attirer dans son lit à l'heure de la fermeture de la taverne la plus proche, vous voyez, pas celle sur laquelle on se rabat par dépit, plus celle qui n'a pas réussit à trouver chaussure à son pied de la soirée, qu'on attaque à la fin, quand la garde est baissée et la déception grande.

    Se dirigeant vers son bureau personnel, toujours au fond du couloir, il s'assura juste que la demoiselle le suive bien, avant de pénétrer dans la pièce. Éclairage assez faible, une sorte d'étude remplie d'armoires et bibliothèques pleines de livres et de bibelots, l'ambiance y est un savant mélange entre le dérangeant et engageant. Il eut encore plus de temps pour décorer, ce qui n'est pas un mal. Comme à son habitude, il s'affala sur son fauteuil, laissant la rouge se délecter de l'atmosphère général tout en sortant du grand tiroir du bureau deux verres ballons.

    '' Ravi de vous avoir ici, en tout cas. Vu que vous êtes à l'origine de cette entrevue, dites moi donc la raison de votre venue ! Mais avant, vous prendrez bien un verre ? ''

    Oui, il savait déjà à qui il avait affaire. Luz est une Célonaute. Comment il le sait ? Voyons, en tant qu'Archonte, il a une liste des effectifs, et en tant que bourreau de travail, il l'a déjà apprise par cœur. Impossible de balancer le sujet, même de manière anecdotique, sans compromettre sa position. Le sujet resterait donc sous le tapis, à moins qu'un étrange concours de circonstances l'amène sur la table.
    Luz WeissCroc de foudre
    Luz Weiss
    Informations
    Re: Les crocs du chien de mer
    Mar 6 Juil 2021 - 20:07 #


    Cet homme était une âme tempête. Conciliant, crut-elle percevoir, lorsqu’il échangea de brèves paroles avec sa secrétaire. Explosif pour autant, changeant comme un vent marin, déferlant dans la voile un instant pour mieux refluer en ressacs imprévisibles ensuite. Elle pressentait sans y mettre les mots sa nature aiguisée, les rouages de son intellect derrière l’apparente attention reptilienne de son regard opacifié et surtout dans la ligne de ses épaules. Un dos qu’il ne courbait pas, puisqu’il avançait dans l’espace avec des gestes de propriétaire, celui capable de dégainer une lame tout comme de vous servir un verre. Il avait de l’éducation, preuve en était de son aptitude à se fondre immédiatement dans le moule de la noblesse qui ne l’aurait aucunement dépaysé en plein milieu d’un gala de la haute. Et même si ce n’était pas entièrement dans les habitudes de la praticienne de se conduire en personne de son rang, elle ne put résister à cette attention particulière, soucieux qu’il était de lui prodiguer une politesse respectueuse. Ce n’était là toutefois que la part consciente de son observation, grimaçant intérieurement de ce qu’elle savait poindre à l’horizon : Ah ma fille, à chaque fois non ? Oui, Luz avait bien des défauts, dont l’un des principaux n’était autre qu’un certain péché mignon pour les hommes prédateurs. Hélas, il fallait que celui-ci soit du type squale ! Où donc étaient passés les hommes d’affaire tirés à quatre épingles à la manière d’innocents manchots ? Ceux qu’elle pouvait rouler dans la poussière, épingler d’un coup de talon et d’un sourire avenant ?

    « Monsieur Richter, c’est un plaisir de vous rencontrer, le salua-t-elle en retour sans se départir de son sourire sibyllin. »

    Elle le suivit jusqu’à son bureau, tenaillée par une curiosité grandissante qu’elle peinait à tenir en respect. L’antre d’un mégalodon parlait mille mots pour son propriétaire. Quel objet avait-il jugé judicieux de mettre en avant ? Quel autre n’avait pas gagné son assentiment ? Elle laissa ses prunelles parcourir les rangées de livres, s’égarer dans les clairs obscurs de la pièce, rais de lumière tamisés qui longeaient les murs. Ignorant parfaitement la position d’Archonte de son interlocuteur, Luz s’amusa du nombre considérable d’objets qui paraient les étagères alentours, indubitablement proches de sa propre attirance pour les artefacts en tout genre. Elle s’arracha cependant à contre cœur de sa contemplation studieuse pour redonner l’entièreté de son attention à son hôte. Elle découvrit qu’il avait à présent en sa possession deux verres prometteurs qu’elle gratifia aussitôt d’un léger mouvement d’assentiment de la tête :

    « Que serait donc une entrevue sans un verre en délicieuse compagnie ? Je ne puis décemment dire non ! »

    Elle s’installa souplement dans le fauteuil qu’il lui désigna, voluptueuse féline aux aguets.

    « J’espère ne pas interrompre votre journée ? reprit-elle avec l’once d’un accent soucieux. Je vous ai soumise la requête de cette entrevue seulement trois jours auparavant, après tout, et j’ai ouïe dire que la Compagnie Althair ne manquait pas de travail. »

    Un euphémisme, lorsque l’on constatait l’existence de l’activité qui régnait dans ces locaux. Son homme requin lui-même n’en était qu’aux prémices de sa brillante carrière, nommé très récemment à ce poste clé qu’il assumait de toute évidence avec une royale adresse à en croire les rumeurs. Luz ne connaissait pas sur le bout des doigts la hiérarchie et le fonctionnement interne de la Compagnie, mais elle n’ignorait pas la nature des informations publiques qui apparaissaient régulièrement dans la presse. Elle croisa ses longues jambes fuselées, ancra le vert électrisé de ses prunelles aux verres fumés de ses lunettes et se fendit d’un charmant sourire :

    « Je viens vous parler commerce j’en ai peur, au nom de l’organisme que je représente. Il ne nous a pas échappé que la Compagnie Althair était d’une redoutable efficacité en matière de transport, y compris à l’égard des marchandises fragiles. L’Astre de l’Aube se spécialise justement dans l’acquisition de denrées rares médicinales qu’il est ardu de faire venir du bout du continent… Le personnel fiable ne court pas les rues et la nécessité de créer des contrats individuels avec des coursiers indépendants est contraignante et parfois hasardeuse d’un point de vue juridique. »

    Un discret soupir franchit ses lèvres tandis qu’elle lissait pensivement un invisible repli de tissu sur ses cuisses. Les litiges étaient toujours un inextricable problème lors des livraisons. Les colis s’égaraient, les coursiers disparaissaient, l’argent n’était pas versé… Bref, en l’absence d’une structure solide d’encadrement, l’Astre en était voué à sélectionner son personnel au hasard des candidatures. Et n’avait aucun recours pour obtenir compensation lorsque la personne s’avérait amatrice de pratiques frauduleuses...

    « J’ai par conséquent souhaité misé sur un avenir commun avec vous. Et votre Compagnie, bien sûr, ajouta-t-elle après un léger silence volontaire, tout à fait taquine. Un tel partenariat, fruit de négociations entre nos deux parties, vous semble-t-il envisageable ? Je suis prête à vous proposer un contrat d’exclusivité, de sorte que l’Astre ne paye dorénavant plus que votre Compagnie en échange de ses services, ôtant à la concurrence et aux indépendants un assez gros client. »

    Quant aux prix, il s’agirait probablement d’une rude bataille. Il faudrait a priori établir une grille rigoureuse que Monsieur Richter, commerçant comme elle le pressentait, ne manquerait pas de tirer à la hausse. S’il acceptait de prime abord sa proposition ! Rien n’était moins sûr, changeant et requin qu’il était, n’attaquant sa proie que lorsque l’odeur du sang s’épanouissait… Heh ma foi, serait-il si désagréable de sentir ses crocs se planter dans sa peau ?

    Warren RichterCitoyen
    Warren Richter
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    Re: Les crocs du chien de mer
    Mer 7 Juil 2021 - 16:05 #
    Commençant à servir les verres, celui de son invitée avant le sien comme le veut de coutume, il ne pouvait s'empêcher de la trouver plus que charmante, que ce soit physiquement ou intellectuellement. Comme susmentionné, les gens de la haute ne sont pas les cibles prioritaires de Warren, c'est souvent trop complexe car plus malin que la moyenne des artisans auxquels il vient en aider, étant des personnes qu'il est beaucoup plus simple d'attraper et de ne plus jamais lâcher. Les boissons servies, il s'appropria son verra après avoir, bien entendu, poussé celui de Luz vers elle. C'est une grande fille ; elle sera capable de le récupérer d'elle même sans qu'un homme ne vienne lui mettre entre les doigts. Son inquiétude quant au planning du blond était adorable, mais à côté de la plaque.

    '' Pour tout vous dire, c'est tout à fait l'inverse, vous avez sauvé, que dis-je, même illuminé ma journée ! Je suis un homme occupé, cela va sans dire, j'ai accepté votre requête en âme et conscience, encore plus maintenant que je vous vois devant moi, je ferais toujours en sorte d'avoir du temps pour vous. ''

    Trempant ses lèvres dans ce liquide brun et fin, il partit à l'observation de la femme électrique devant lui. Chez elle pulsait la sympathie, presque sincère, moins dissimulée que la sienne. On en apprend beaucoup sur les gens par leurs mimiques, leur gestuelle, la manière qu'ils ont de s'habiller, ce qui est une des raisons des vêtements chics et coiffure impeccables du directeur. Indubitablement, impossible de la catégoriser dans les marchands moyens, les artisans de bas étages. Ainsi, si la presse lui donnait ses airs mérités de squale, les rumeurs se répandant au gré des vents, celles sur la tête de l'Astre de l'Aube lui faisaient tout aussi hommage. Audacieuse, elle n'hésitait pas à affronter indirectement son regard à travers la teinte de ses lunettes. Après tout, la notoriété de son pouvoir fait qu'on pense que d'un simple contact, la peur vous envahit. En jouer est fréquent pour lui ; si elle à les mêmes infos sur lui que sur l'entreprise, elle devrait le savoir. Preuve de courage ? Ou de provocation ?

    Suspendu à ses mots, dans l'expectation des raisons de sa venue, il n'eut pas à attendre bien longtemps. C'est comme convenu que c'était pour la société de transport, Althair, qu'elle se présentait. A son échelle, il comprenait tout de même l'importance que revêtit le fait de pouvoir s'approvisionner en matériel médical. Tout passe par la capitale ; du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest, ce qui justifie la pile de dossiers et l’amoncellement de travail qui pèse sur sa tête, et que de tous cas, de tous temps, ce hub central est continuellement approvisionné. Aucun mal donc d'ajouter un client aussi gros, important et logique que l'Astre de l'Aube dans leurs carnets. Une chose est sure ; ça paraît juteux. L'odeur qui règne dans les locaux de Lagoon et d'Althair sont, pour lui du moins, relativement semblable, les deux sentent fortement l'aisance financière.

    Continuant tranquillement son breuvage, il entendit bien les paroles de la femme. Et en prenait bien compte. Ce sous entendu lourd, dont il aurait aussi bien pu en être l'auteur. La pensée répugnante comme quoi ils se ressembleraient potentiellement plus qu'il ne peut l'admettre fut balayée d'un revers de main ; aujourd'hui, il sera forcément au dessus. Une position de force, la promesse d'un partenariat aussi important et solide. Le blond avait beau l'avoir refréné depuis tout ce temps ; d'abord les commissures des lèvres qui s'étaient pliées, un sourire discret, puis franc, finissant en apothéose sur des babines carnassières, qu'aucun n'aurait pu juger de si cette apparence était dirigée envers la négociation ou la jeune femme.

    '' Ne vous en faites pas, c'est rarement pour autre chose que du business qu'on vient me voir, je n'en prendrais pas ombrage. Du coup, si c'est de la confiance, de la fiabilité et de la sécurité que vous voulez, vous avez frappé à la bonne porte, c'est avec moi que vous trouverez ça. Avec Althair, j'entends. '' Il laissa le même blanc rapide qu'elle précédemment, n'ayant aucune idée de si l'impact serait le même. '' Je dirais qu'une telle collaboration, en plus d'être possible, serait excellente de nos deux côtés, je comprends tout à fait la peine que c'est de devoir faire affaire avec des gens incompétents et instables. ''

    Ce sont les deux mots qu'il avait choisit d'appuyer, car ce sont, bien sur, les plus gros reproches qu'on pouvait faire aux contractuels. En lançant un petit ''permettez ?'', il se tourna briévement sur son fauteuil pour attraper un épais classeur et le déposer religieusement sur son bureau, parcourant peu à peu les pages, pour la plupart manuscrites, pleines de ratures qui sont de son fait. Il a déjà fait tellement depuis son arrivée ; et il lui reste encore tant à faire cependant. On parle beaucoup de Pam ou de ses autres employés, de comment il délègue tout ça. Pour les affaires aussi importantes, il ne compte que sur lui même, comme ce fut le cas pendant toutes ces longues années, après avoir quitté Sandro. Il récupéra quelques pages, se leva et se dirigea vers la noble.

    '' Je me soucies peu de la concurrence ; pour moi, il n'y en a pas. Sans parler de monopole, c'est bien vers moi que vous vous êtes tournée, au final, non ? Reconnaître ces gens peu compétents comme de la concurrence, c'est presque une insulte envers notre professionnalisme. Maintenant, si vous voulez bien m'excuser. ''

    Véridiquement, les autorisations, il ne les attend pas, il les prends. C'est ainsi qu'à présent à côté de madame Weiss, il déposa les quelques papiers sur le bureau, face à elle. Pleins de grilles, de chiffres, que ce soit des sommes en cristaux, des poids, des distances, des personnels, un joyeux bordel organisé, que Warren s'efforçait à corriger, les ratures et traits pour le moment erratiques étant tout de même de son fait. Se rapprochant bien plus que la décence le permet de Luz, il tendit son bras droit pour attraper son propre verre, prenant une lapée du liquide, pour de son bras gauche, poser son index à divers endroits de la charte.

    '' Pardonnez moi pour, hm, l'état laborieux de ces documents. Ils n'ont plus rien d'officiel, j'ai encore un énorme boulot à abattre. Ici, principalement des grilles tarifaires. On peut tout transporter ; chaque cargaison se décidant au poids ou à la pièce, selon lequel est le plus pertinent. '' Le ''plus pertinent'' étant bien sur le ''plus rentable''. '' Les tarifs varient donc ; selon le nombre de coursiers. La distance. Bien sur, ce n'est qu'une base. On a toujours la possibilité de voir au cas par cas, ou de s'arranger, bien entendu. ''

    La proximité physique qu'il avait avec la rouge se voulait rassurante ; aux petits soins pour ses clients, encore plus les importants, ça veut donner l'impression que le directeur de la branche de la capitale d'Althair lui même soit à vos côtés, à votre écoute. Dans les faits ? Il se rapproche de sa proie, l'empêcher de se retirer ou de le distancer, inexorable, la confiance apparente que porte ostensiblement la femme en sa compagnie, en lui, l'avait justement peut-être mis un peu trop à l'aise, toujours solide sur ses appuis, il ne prend rien pour acquis dans l'immédiat. Il va juste laisser son charisme et son doux parfum faire le reste du travail.

    Aucunement sur la sellette, il n'a toutefois pas le droit à l'erreur simplement car il ne se l'autorise pas. Ce deal avec l'Astre de l'Aube, impensable de le rater tellement il est intéressant. L’échec ne s'ébruiterait sans doutes pas, resterait dans l'intimité des deux protagonistes dans la salle et des secrétaires qui ont toute sa confiance -bon, l'une plus que l'autre, et pour une fois, ce n'est pas Pam qui est visée. Les relations avec monsieur Jefferson et Inaros sont au plus haut, et ce ne serait que partie remise. Repartir dans l'instant avec une signature...Ce serait comme une consécration.

    '' Profitez bien de ma présence pour tout prendre en compte, comme vous l'avez dit, je suis un homme difficile à obtenir. Ne me prenez pas aux mots ; je libérerais autant de temps que possible pour vos beaux yeux. Posez toutes les questions que vous jugerez nécessaire. ''

    Cette phrase ne signe cependant pas le retour du chef à sa place, de l'autre côté du bureau. De un, le côté pragmatique, voir les choses dans le même sens est un plus pour la communication. Et de deux, eh bien. Les raisons citées plus hauts ont pas vraiment bougées, hein. Encore un peu pour que l'étau tente de se resserrer sur la brebis lâchée dans la fosse. Force à elle, pour s'être pointée comme ça. Les discussions seraient peut-être âpre, bien que les tarifs présentés ne soient pas exorbitants, à la longue, ça peut représenter une certaine somme. Pour ceci, ça partait bien pour elle, il respecte énormément ce bout de femme qui s'est présentée seule alors qu'une autres des raisons qui fait qu'il déteste traiter avec les gros poissons est qu'ils envoient plus souvent que désiré leurs sbires pour traiter avec lui, ce n'a pas le même impact quand l'employé rentre chez son patron en bégayant après sa rencontre avec le requin.
    Luz WeissCroc de foudre
    Luz Weiss
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    Re: Les crocs du chien de mer
    Jeu 15 Juil 2021 - 13:13 #


    Le rideau de ses longs cils sombres à demi clos sur ses prunelles à la manière d’un chat alangui, Luz suivait du regard les nombreuses lignes détaillées qui s’égrenaient sur le papier. Les ratures également, les contours de tableaux, ces grilles tarifaires normalisées et préfabriquées pour satisfaire aux exigences de la Compagnie. Et si, en apparence, sa lecture était d’un sérieux religieux, presque songeuse, son corps adoptait spontanément les courbes et les recoins proposés par la présence proche et omniprésente de son interlocuteur. C’était ainsi qu’elle s’était subtilement glissée plus finement contre lui, une invisible barrière d’un souffle à peine séparant la chaleur de leur peau. Sans rougir ni faire mine de le réaliser – en toute roublardise -, elle releva ses grands yeux vers lui, acceptant avec son mordant coutumier le petit jeu qu’il lui proposait. Ah, s’il pensait avoir affaire à ses victimes habituelles, alors ne manquerait-il pas de s’étonner de ce poisson qui louvoyait volontairement et avec plaisir entre ses crocs ! Attaquera ? Attaquera pas ? Peut-être manquait-elle de jugeote, si ce n’était de prudence… Mais elle concevait mal de ne pas sauter à pieds joints dans ce danger tentateur, trop semblable à lui pour ne pas savourer la joute verbale et corporelle qui s’était instaurée. C’est qu’il lui rendait coup pour coup le squale ! A chaque feinte, tranche vers l’avant, il contrait d’un semblable estoc oral et aucun n’acceptait pour l’heure de céder du terrain.

    « Vos grilles sont très intéressantes. Je pense tout particulièrement aux tarifs prévus pour le transport de marchandises fragiles. Les produits que nous ferons acheminer se diviseront entre du matériel et des produits frais, tels que des plantes rares. Dans un cas comme dans l’autre, nous aurons besoin d’une garantie que nos marchandises ne parviendront pas abîmées à leur destinataire. Je ne doute bien entendu aucunement de la qualité délicieuse de vos services personnels, tant vous m’avez l’air habile dans votre travail. L’on dit après tout qu’une entreprise ressemble toujours à son employeur. »

    Elle pencha doucement la tête de côté, imitant la parfaite innocence trempée d’une sainte, ardemment démentie par le semi sourire en coin charmant qui étirait ses lèvres rouges comme un fruit.

    « Je suis néanmoins une femme de nature inquiète, vous me pardonnerez je l’espère pour mes élans émotionnels. Et je suis certaine que mon secrétariat serait également davantage rassuré de savoir que nos prix négociés contiennent une assurance… Peut-être le remboursement d’un pourcentage du prix payé, si nous sommes en mesure de prouver que le colis a été abîmé durant le transport ? »

    Glissant la pulpe de son pouce sur le rebord lisse de son verre, elle leva aussitôt sa main libre dans l’espace entre eux, paume vers l’avant en un signe de concession visant à assurer son désir de paix :

    « Oh, mais je vais probablement un peu trop vite en besogne. Nul doute que votre Compagnie prévoie déjà ce type de cas au contraire des autres entreprises de transport qui n’ont pas su s’élever aussi loin dans la qualité du service client. Nous devrons de toute façon j’imagine passer de longues heures ensemble afin d’évoquer au cas par cas chaque type de colis à transporter pour leur attribuer un prix négocié. Je suis en outre extrêmement intéressée par les délais que sont capables d’assurer vos transporteurs. »

    Elle leva gracieusement son verre à son encontre, fort prête à l’asticoter une nouvelle fois, désormais saisie d’une curiosité dévorante : oui, jusqu’où pouvait-elle pousser leur danse tactile et leur double langage ? Etait-il requin à s’offusquer de femmes volontaires, entreprenantes ? Etait-il de nature rougissante, ou son apparente volubilité affirmée était-elle entièrement vraie ?

    « Je porte en tous cas un toast à votre honneur. Il semblerait que je doive me remettre entièrement entre vos mains pour nos entretiens à venir. J’espère que nos discussions seront fructueuses, même si nous devons en passer par quelques frictions de prime abord. Commerciales, s’entend, ajouta-t-elle avec un sourire mordant. »

    Elle porta son verre à ses lèvres sans détacher un seul instant ses prunelles du regard caché derrière ses lunettes, avalant avec délice le millésime servi un peu plus tôt. Ah, elle ne cesserait jamais d’apprécier ce goût lourd et ample en bouche, cette chaleur qui vous dévalait la gorge… Ou peut-être était-ce la présence de Monsieur Richter ? Elle s’en fichait, qu’importait la raison tant que le feu demeurait. Son employée retrouverait éventuellement son cadavre quelque part ou ce qu’il resterait d’elle. Les mégalodons étaient-ils systématiquement hostiles ? Là encore, l’indifférence régnait. Pouvoir ou non, rumeurs ou non, voilà qui constituait bien une inquiétude à ne ressentir que si son attaque se concrétisait. Car sous ses atours de Noble paisible, Luz ne connaissait que trop parfaitement le danger du terrain. Elle l’avait appris en ramassant la tête décapitée de Ruth, en traquant Mysora juste avant qu’elle ne la laisse en partie morte au bord d’un toit. Elle l’avait intégré en torturant cet homme dans la poussière d’une lointaine ruelle, en acceptant de se laisser poignarder par Zahria pour mieux ramasser les morceaux éparpillés de ses précieux espions. Elle l’avait confirmé en contemplant l’absolue pouvoir d’un scolopendre des mers, en survivant à la Cité enfouie ainsi qu’en flirtant chaque jour avec la Cabale, la Famille et le gouvernement pour que jamais Mysora ne soit trouvée… Alors, si Monsieur Richter décidait d’attaquer, mieux valait que cela soit pour la tuer. A trop laisser la chance à ses proies de se rétablir ensuite, l’on risquait parfois certains revers de flamme.

    Pour l’heure, il s’était du moins montré charmant et Luz n’avait aucun argument pour suspecter la présence d’intentions contraires. C’était un commercial, certes, mais elle ne rechignait jamais à se faire entourlouper par un bel homme tant qu’il acceptait ses pics. En l’occurrence, il les lui rendait même ! Ah, quel regard avait-il sous ces verres fumés ? Quels iris attentifs venaient compléter un tel visage ? Assurément, sa curiosité la perdrait. En attendant, elle se devait d’assumer ses élans de scientifique damnée, son goût pour le savoir…

    « J’ai ouï dire que Lagoon se portait fort bien, chercha-t-elle à entrainer la conversation sur un aspect plus… Privé. Engageant. Vos équipes ont dû considérablement s’agrandir ! N’est-ce pas ardu de recruter par les temps qui courent ? »

    Warren RichterCitoyen
    Warren Richter
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    Re: Les crocs du chien de mer
    Ven 16 Juil 2021 - 16:28 #
    Jusque là, que du menu fretin, frétillant inutilement, croquants sous les dents de Warren, des petits poissons insignifiants, qui avait tantôt renoncé à lutter, s'abandonnant complètement face à l'homme, de plusieurs façons différentes ; les femmes étaient charmées, les hommes apeurés, les nobles menacés, les pauvres gens compris, la garde aveuglée. Depuis le début, tout lui sourit ; charmant, intimidant, intelligent, il lui arrive toutefois de se poser, cigare aux lèvres, yeux levés vers le ciel à travers cette unique large fenêtre derrière son bureau, et de tenter de répondre à cette question si simple : que serait-il advenu de lui, s'il n'avait pas croisé la route de ces deux exceptionnelles personnes, Stentor et Sandro ? Aucun avenir de tracé, la précarité, mais ça bosse, bosse, bosse, coco. S'il avait croisé les bonnes personnes ; plutôt des personnes bonnes, les chances qu'il siège tranquillement dans un poste haut placé sont très élevée. Est-il pour autant malheureux de sa situation ?

    Oh que non.

    Qu'est ce qu'on doit s'ennuyer. Dans le système, on est normalement au service du peuple, des gens, et même si le pouvoir n'est qu'une question de piston et de chance, les chiens ne se mélangent pas avec les chats, après tout, de son côté, hors des radars, dans ses profondeurs, il s'y sentait roi. Sur, il y avait de la concurrence, d'autres boites, d'autres entrepreneurs, avec une certaine fougue partagée, qui officient dans cette ville, eh, sous son nez, même, ne serais-ce que ce Cloverfield. Seulement, Lagoon n'est plus le seul endroit ou il est couronnée de succès. Et c'est bien ce qui attira cette petite rousse dans son repaire ; intrépide, inconsciente, avec des besoins que nul autre qu'Althair ne pourrait combler.

    Cette impétueuse petite noble qui rentrait parfaitement dans sa danse, virevoltants dans un courant commun. Rares sont les proies qui mordent et montrent les crocs quand le prédateur est si proche. Attention, on reste ici dans le cadre de la métaphore ; ici, la bataille est purement intellectuelle, d'ego, de manipulation et de séduction. Cette sensation...Mais oui. C'est excitant, renversant, détonnant. Enfin quelqu'un qui ne se sent pas mal à l'aise face à l'apparence lugubre de ses propos et du lieu ; qui rentre dans son jeu. Après tout, plus on est de fous, plus on rit. C'est donc sans sursauter ni surréagir qu'il laissa son invitée se rapprocher plus qu'il n'eut la pudeur de le faire ; c'est donc ainsi qu'elle abattait ses cartes. Soit. Voyons lequel des deux à le mental le plus solide. Lui peut continuer cette valse des heures durant. Cela sera-t-il le cas de sa cliente ?

    Silencieux, analysant la moindre parole finement choisie sortant des douces lèvres de la rouge, il hochait rythmiquement la tête de toutes ces remarques pertinentes qu'elle lâchait comme une distillation de tout son savoir. Elle n'est pas le quidam moyen, ça c'est sur. Instruite, sure d'elle, Warren l'avait pressenti dès le début. Ce serait contre productif de forcer, avec les gens comme ça, c'est donc une raison de plus que la plastique avantageuse de la femme pour laquelle le blond se retrouve des plus charmants et conciliant. Heureux de ses propres connaissances, rassurant pour les uns, énervant pour les autres, il aura réponse à tout et ne sera pas prit de court, n'hésitant pas à également lever son verre et boire une nouvelle gorgée à l'occasion du toast qu'elle lui porta, mais ne manquera pas à y mettre les limites.

    '' Voyons, nous relèverons nos verres quand nous aurons finit de nous entendre. Que tout sera signé, acté, et que vous ressortirez d'ici comblée, sourire aux lèvres. ''

    Assuré, il laissa de nouveau son index droit parcourir les différentes grilles, tapant parfois du bout du doigt sur l'endroit qu'il désirait montrer, où il souhaitait que l'attention de la femme se porte, pour subtilement mais non discrètement laisser sa main gauche glisser le long du dos de Luz, remontant, se posant sur son épaule gauche, alors que sa dextre repartit dans sa poche se saisir d'un vieux crayon de plomb, rayer quelques prix, changer quelques choses, noter les notions d' ''assurance'' et de ''sécurité'' dans un coin, avec des mystérieux produits en croix qu'il calcula dans un temps record.

    '' Je comprends tout à fait vos sollicitudes, vos inquiétudes, je les partagerais, à votre place. Encore une fois, ne nous prenez pas pour des amateurs. Ici, on est proches de nos meilleurs clients. Nous n'acceptons pas tous les caprices enfantins et démesurés cependant ; mais nous pouvons discuter et négocier de tous termes qui paraissent raisonnables. Sur que les négociations seront âpres, nous sommes tous deux assez intelligents pour savoir où dessiner les limites pour chaque parti, je ne m'inquiète pas de ça. Nous saurons tomber sur une ébauche sous peu, j'en suis persuadé. Vous aurez vos assurances ; les meilleurs transporteurs répondront présent à l'appel du solde qui s'en accompagne. Par contre... '' Son ton devint très momentanément un peu plus lugubre. '' On me prend pas pour un Boucton ; trop de ''colis endommagés'' ou trop fréquents, c'est suspect, mes hommes viendront eux même s'assurer de tout ça. Ceux de Lagoon j'entends, pour le coup. ''

    Les employés de Lagoon, bien que rattachés de fait indirectement à Althair, restent tout autant sous les ordres exclusifs de leur patron, Monsieur Richter. Et eux étaient aussi bien composés de petits bureaucrates gratte papier aux archives que de Grognours mal léchés prêts à en découdre. Ainsi va le business, mes chers. Se redressant quelques peu, sa main droite imita sa senestre en se posant sur l'épaule droite de la tête de l'Asre de l'Aube, ainsi agrippé à elle, il se tint pile derrière elle, souriant.

    '' Bien, j'ai comme l'impression que nous venons de définir une première clause, non ? C'est bon signe ! Je partage votre visions cependant, les pourparlers seront fréquents, mais je penses, plaisant, même s'il y a des chances qu'on se retrouve a devoir rester éveillés plusieurs nuits durant. Parler, c'est facile. Un homme ne se juge pas sur son bagout, Mademoiselle Weiss, parler, c'est facile. Agir ? C'est là que ça importe. Aucune parole que j'ai prononcée dans ce lieu n'a été en l'air. Aucune. ''

    La glissade de trop ? Peut-être. C'est toujours le reproche que lui faisait déjà Stentor alors qu'il venait à peine de les rejoindre. ''Tu te débrouille bien, petit, mais y a toujours ce petit truc ; t'es parfois trop malin pour ton propre bien, et tu finis toujours par en faire trop ou pas assez. Ça viendra t'inquiète pas !'', suivit de grandes tapes dans le dos et de rires. Trente et un ans qu'il a maintenant, le Warren, et il ne peut s'empêcher de penser à ce moment, cette doctrine qu'il n'a jamais réussit à respecter. Ses chances avec la fille Jefferson ? Cramées depuis bien longtemps, il s'en amuse plus qu'autre chose. Récupérer le commerce de cette petite fleuriste ? Ça semble bien improbable, maintenant. Obtenir son dût chez ce forgeron, ce solide gaillard ? Eh, vu la dernière fois, il va éviter le plus possible de le croiser et y envoyer ses molosses. Poignes décrispées sur les épaules de la demoiselle, il laissa ses mains glisser jusqu'à ses bras.

    '' Si vous tenez à faire un aparté sur Lagoon. Je dirais que gérer les deux est d'un épuisement indécent. Mais un incroyable challenge. Et que les deux se complètent très bien, au final, si on met de côté certains problèmes de voisinages et de prises de bec infantiles. La société se porte bien. Ce qui rend le recrutement ardu est ma fâcheuse manie de choisir moi-même avec qui je collabore. Reste donc à trouver une secrétaire pour la partie Althair, décharger la pauvre Pam. Je refuserais pas plus de bras, je penses. ''

    Rien de sert d'en dire plus, c'était déjà bien assez, voir trop. Ne nous embêtons pas à lâcher le nombre d'employés qu'il a à gérer, de toutes façons, les grands squales nagent seuls, le reste vit en bancs. La moindre des choses serait tout de même de rendre la pareille.

    '' Et vous ? L'Astre de l'Aube, rien que le nom est assez cinglant. Ça a l'air de bien tourner, de ce que j'entends. Pas trop difficile, pour une femme seule, de devoir gérer tout ça ? ''

    Lui ne faisait confiance qu'en lui même. Et un panel exclusifs de certains élus qui trouvent grâce à ses yeux. Sans compter celui qu'il peut considérer comme son égal et l'autre comme son supérieur, bien entendu. Mais mettons l'Ordre de côté pour le moment.
    Luz WeissCroc de foudre
    Luz Weiss
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    Re: Les crocs du chien de mer
    Ven 16 Juil 2021 - 18:14 #


    Elle sentait ses doigts effleurer sa chair, à peine une bravade, le glissement sensible du tissu sur sa peau fine. Sous la brûlure de cette estafilade, elle dut résister à la tentation d’arquer le dos à la manière d’un félin ronronnant et offert, un creux de rein comme une vague épouse spontanément la paume de la main pour mieux en lécher les doigts d’écume. Elle avait la bouche sèche soudain, par trop consciente de partir perdante. Peut-être ? Elle ne brillait pas par sa patience, surtout lorsqu’il s’agissait de patience corporelle. Les chiens de mer avaient pour eux leur sang givré, leur tranquille prédation aquatique de reptile arriéré. Elle les savait capables d’attendre de longues heures durant l’approche d’une proie, refermant aussi soudainement que brutalement leurs innombrables mâchoires sur les poissons honteusement rassurés. Comment inverser cette tendance et prendre d’assaut le roi des abysses ? Son sang était-il seulement capable de s’ébouillanter, de se presser avec envie contre sa peau ? Le souffle ramassé dans sa gorge, un frémissement de voix qu’elle masqua dans un léger assentiment de la tête, elle se tourna de trois quart et haussa la tête pour accrocher son regard. De là où elle se tenait, assise quasiment contre lui dont les mains s’égaraient toujours sur ses épaules, il bénéficiait vraisemblablement d’une vue plongeante vers son décolleté quelque peu accentué, un long charivari de peau nue halée qu’elle avait pris soin de travailler sans en avoir l’air par le biais d’un ou deux gestes faussement égarés.

    « Des caprices enfantins ? N’ayez crainte, Monsieur Richter, et son nom fut roulé dans sa bouche et contre sa langue comme une délicieuse sucrerie. Je suis une adulte et l’Astre que je représente ne s’abaisserait aucunement à de tels abus. »

    Heh, oui, une femme adulte semblait confirmer son corps subtilement alangui vers lui, le visage tout entier levé vers son interlocuteur toujours debout dans des positions mutuelles fortement suggestives. Afin d’appuyer ses dires, sa dextre vint se poser doucement par-dessus la main de Warren, ses doigts d’hirondelles glissant sur les jointures avec la chaleur solaire d’une âme éternellement tactile. Pour n’importe quel regard extérieur, son geste avait tous les traits d’un élan d’émotion comprise, Ô femme qu’elle était, rassurée d’être décidément face à un partenaire commercial compétent.

    « Je vous remercie pour tout le cœur que vous mettez à l’ouvrage, la Compagnie Althair est chanceuse de vous avoir trouvé… Je regretterais presque de ne plus pouvoir vous recruter, inévitablement. En tant qu’employeur, j’ai parfois des besoins urgents qu’un homme talentueux et rusé tel que vous saurait pourtant immédiatement satisfaire. Quel dommage, vraiment, que la compagnie Althair ait été plus rapide ! »

    Elle secoua la tête, comme à regret, et retira avec une lenteur étudiée sa main de la sienne pour mieux se hisser souplement sur ses jambes et explorer la pièce. Arrachant sa peau à sa présence, dessinant un nouvel espace entre eux, un ressac dans cette valse incessante d’allers retours fugaces. Elle s’était saisie de son verre désormais à demi vide dans le même temps, passant songeusement la paume de sa senestre sur le bois froid du bureau.

    « Votre ébéniste a fait de l’excellent travail, quel meuble solide… On pourrait assurément y monter. »

    Le regard en coin qu’elle coula vers lui était tout de miel contenu, approfondi par le claquement de langue appréciateur qu’elle ne manqua pas d’ajouter. Elle s’y appuya, à ce bureau, d’à peine une hanche surélevée que la totalité de ses comparses nobles auraient jugé impolie et grossière dans le cadre d’un échange commercial. Un invité ? S’appuyer ainsi sur le bureau du propriétaire, provocatrice, fière et sublimée, presque aguicheuse ?! Oh oui, comment réagissait ce bon Monsieur Richter lorsque son terrain et ses possessions lui étaient disputées ? Lui toujours derrière son fauteuil, elle accoudée contre son bureau à la manière d’une propriétaire, s’amusant des reflets ouatés que déjetait sur sa peau son verre cristallin. Allons, il existait une éventualité qu’il s’offusque, lui fasse directement la remarque. Cherche à la remettre verbalement à sa place en retournant par ce biais dans son pur rôle de négociateur commercial d’Althair. Mais à trop rien n’oser, rien n’avançait, n’est-il pas ? Quelle meilleure arme pour déterminer précisément ce que le squale désirait ce jour et si la tension qu’elle percevait était bien réelle ou le simple fruit de son imagination échauffée ?

    « Je vous souhaite de trouver la secrétaire idéale pour aider cette chère Pam. Véritablement charmante, Pam, d’ailleurs. Vous avez l’œil pour choisir vos employés ! J’ai vraisemblablement quelques candidats à vous proposer puisque vous cherchez des bras pour Lagoon… L’une de mes connaissances se voit contrainte de fermer boutique et cherche un nouvel employeur pour ses salariés. Des ouvriers travaillant sur les quais de la Luisante. Solides, efficaces. Si cela vous intéresse, bien sûr. »

    Elle avala la dernière gorgée de son verre, esquissant une moue délicieusement féminine.

    « L’Astre représente indubitablement une charge de travail conséquente. Ce projet ambitieux livre toutefois de saisissants résultats… Et des rencontres intrigantes, souligna-t-elle avec un franc sourire à son encontre. Je visite toutes sortes de gens, de sorte que je ne souffre pas trop de la solitude… Comme en votre présence, par exemple, Monsieur Richter. Vous ne laisseriez pas une femme seule s’ennuyer, non ? A contempler vos étagères remplies d’objets étonnants, vous m’avez l’air d’un homme parfaitement capable de chasser la solitude et l’ennui… »

    Il y avait là une véritable part de curiosité. Il avait assurément voyagé si ces artefacts étaient les siens - à moins qu’il ne les ait faits venir de loin, ce qui témoignerait éventuellement d’un goût prononcé pour l’ailleurs et l’antique ?

    Warren RichterCitoyen
    Warren Richter
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    Re: Les crocs du chien de mer
    Ven 16 Juil 2021 - 19:24 #
    De multiples confrontations étaient ici à l’œuvre, on peut même en faire une liste non exhaustive ; Homme contre Femme, cliente contre vendeur, calme contre tempête, mais la principale n'est plus celle que l'on pense. Toutes ces histoires de partenariat ? Parler tant d'Althair, des projets des deux âmes présentes ici, le business ? Balayés. Entrez dans la valse de la tension créée entre le sang froid et le sang chaud, les sous entendus et manigances de toutes parts. Pendant un temps, il crut bien perdre pied dans ce domaine où il est pourtant maître, seulement à cause d'attributs féminins. Tous les hommes sont faibles, de ce côté ; la position de la noble ferait fauter le plus pieu des fervents de Lucy, le plus droit des gardes royaux. Pour lui, il avait l'air de garde un visage stoïque et des verres cachant son regard, à condition de ne pas se retrouver directement devant ces derniers. Des yeux mi-clos, en fente, sur le point de répondre à l'appel du sang que tous carcharhinus partage.

    L'avantage, quand son sang ne fait qu'un tour et qu'il est si frais, c'est que la dose d'adrénaline est minime, mais à le don de réchauffer un bon coup. Cette ambiance était presque épuisante, et même le plus grand des chasseurs finirait frustré, après avoir traqué sa proie si longtemps, de la voir s'échapper sans pouvoir récupérer son butin, le fruit de son labeur qui prit que trop de temps. De quel récompense parlons-nous ici ? Sans doutes celle du plus fort, le moins nerveux. Derrière ses airs, Warren arrive quand même à voir qu'il suffit de tenir. Encore un peu. Juste un petit peu. Et il n'aurait plus rien à faire. Les compliments de la rousse glissèrent allégrement sur lui ; il se considère déjà comme le meilleur, ces genre de propos sont devenus communs pour lui. Seule la main posée sur la sienne parvenait à le sortir de son rôle, cette chaleur agréable.

    A vrai dire, il est normalement piètre homme à femme. Non pas qu'il essaye, juste...Trop maladroit. Trop guindé, pour certaines. Il ne porte pas particulièrement la noblesse dans son cœur, c'est pourtant celle qu'il attraperait le plus. Weiss ? Une famille dont il connaît le nom. Luz ? Rien d'une noble comme on l'entend de la bouche râpeuse et haineuse de la plèbe moyenne. Warren profita qu'elle ait le dos tourné pour s'enfiler presque en entièreté le reste de son verre ; un coup de chaud bienvenue pour échauffer les idées d'une attitude glaciale, alors qu'il profitait de cet angle pour observer les courbes de la rouge. '' Quand l'ennemi a la garde baissée, c'est le moment de le prendre pour acquis ''. Ce jargon de mercenaire était utile pour tout dans la vie, il l'apprit à la dure. Son caractère permet de faire baisser n'importe quelle défense, tellement qu'attaquer n'est ensuite qu'une partie de plaisir. Quand l'adversaire use des mêmes armes, la stupéfaction empêche toute percée solide.

    '' J'ai bien peur d'être un homme fidèle, mademoiselle Weiss. Votre tentative déguisée de me débaucher ne passe pas inaperçue. '' Il sourit. '' Althair ne peut que se réjouir d'avoir un élément comme moi à ses côtés. Il y a tant à faire, le prédécesseur n'était pas au niveau. Et pour ce qui est du bureau...Bien évidemment qu'il est incroyable. Je ne travaille qu'avec les meilleurs. Après...Je ne sais pas s'il pourrait supporter deux personnes. ''

    Les meilleurs trouvailles. Les meilleurs alcools. Les meilleurs habits. Rien n'était trop pour lui.

    Cruelle réalisation. Etait-il en train de tomber dans un piège tendu par la sulfureuse jeune femme ? Ou était-ce ce travail au corps qui portait ses fruits ? Pourquoi se torturer ? Un moment, il faut joindre les mots aux actes, respecter ses propres mantras, soient-ils propres qu'au commerce. Depuis tout à l'heure, des sous entendus, des mots appuyés, une ambiance appuyée par l'atmosphère sombre et intime du bureau. L'observant s'appuyer sur le bureau, aucune réaction visible autre qu'un froncement de sourcil. Non, pas plus territorial que ça, et cela sied à l'attitude quelque peu désinvolte qu'il subit depuis qu'ils ont pénétré le bureau, comme cette impression de ne plus être totalement chez lui et maître de ces lieux.

    '' Le personnel compétent est en tous cas difficile à trouver. Vous devez en savoir quelque chose. Ma priorité actuelle est de décharger un maximum Pam, ainsi que certains employés qui, depuis la prise d'ampleur de la société, ont du mal à suivre le rythme. Que voulez vous, on est pas tous comme moi. Je serais ravi d'obtenir leur contact, ainsi que celui du terrain. Cela peut toujours servir. ''

    A sa connaissance, il n'était pas à l'origine de la fermeture de cet endroit. Une concurrence ? Non. Un tragique coup du sort, aussi efficace soit-il, il ne peut être partout. La cliente finit son verre, en tant que bon hôte, il ne peut laisser impuni le fait de voir un verre vide. Il se dirigea lentement vers elle alors qu'elle avait parfaitement saisit le goût de Warren pour les objets insolites, originaux, et parfois, uniques. Attrapant le contenant des douces mains de Luz, il repartit de son côté original du bureau afin de la resservir, aucunement besoin de proposition, son appétence pour le liquide semblait presque évidente, certains s'y seraient étouffé avant de poliment laisser le verre à la convenance du directeur.

    '' Vous m'en voyez flatté ! Et heureux que votre entreprise se porte au moins aussi bien que Lagoon. J'imagine que vous devez croiser toutes sortes de gens, tout comme le florilège qui a déjà eut l'honneur de passer mes portes. J'aime juste les belles choses, d'où cette exposition de reliques et babioles. Nulle chose déplaisante ne passe le seuil de mon étude. ''

    C'est délibérément cette fois qu'il ignora les insinuations qu'elle lui envoya de nouveau. Parler, c'est bientôt finit. Tacitement, le contrat est déjà scellé ; dès qu'elle prit rendez-vous, le sort était déjà jeté, sans qu'aucun des deux n'en ai conscience, la proposition faites entre l'Astre de l'Aube et Althait était déjà écrite. Se plantant devant elle, il lui tendit le verre qu'elle attrapa, privée d'une certaine liberté de mouvement -sans doutes n'oserait-elle pas risquer de tâcher quoi que ce soit dans ce lieu si charmant en y déversant de l'alcool-, il en profita pour l'attraper par les hanches, et en la tirant vers lui d'un geste brusque ; viril, mais correct, aucune violence ou volonté de nuire dans ses mouvements. Sourire en coin, les yeux émeraude pouvaient à présent croiser ceux du blond de par la proximité de leur deux corps. Il la dominait que de peu, plutôt grande pour une femme.

    '' C'est que vous prendriez presque vos aises, à vous poser ainsi sur ma propriété. Tout ce qui foule ce sol finit par m'appartenir ; espoirs, rêves et volonté de toute âme traversant ses lieux finit entre mes doigts ; inscrits dans ces dossiers. ''

    Pas assez. Ce n'était pas encore assez pour asseoir ne serais-ce qu'un semblant de domination. Dans tout ça, il acceptait fortement de céder en partant du principe que cela servait aussi sa propre volonté et ses intérêts. Senestre toujours sur la hanche de Luz, main droite se dirigeant dans le creux de son dos, il se pencha vers elle, hâte de voir la réaction de la petite en sentant un poul calme et régulier, un souffle chaud sur la nuque.

    '' Je penses que l'exclusivité est déjà d'actualité, qu'en pensez vous, mademoiselle Weiss ? Ne serait-il pas temps de mettre fin à tout ce petit manège ? ''

    Généralement, c'est à ce moment que tout foire pour Warren. L'attaque n'est son point fort que quand il s'agit de terrifier des gens déjà affaiblis, à genoux, ratifier des papiers mettant fin à une lutte acharnée. Il avait cédé ; bravo à elle. Disons qu'il décida juste du moment, du moins, ce serait son réconfort. A tout moment, il finit de nouveau à sortir seul, gueuler sur Pam, car pourquoi pas, et se poser dans la taverne la plus huppée de la capitale. Lapider ses cristaux.
    Luz WeissCroc de foudre
    Luz Weiss
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    Re: Les crocs du chien de mer
    Sam 17 Juil 2021 - 12:40 #


    Ah damnée elle, elle avait frémi. Aussi lave qu’il était givre, voltée à l’extrême par ce désir grimpant. Désir de lui, bien sûr, à la manière d’un animal charnel, tempétueux, qu’elle n’était jamais parvenue à dompter. Il ne lui traversa pas l’esprit que leur petit jeu puisse écorner les belles lettres de leur accord commercial, qu’on puisse l’accuser de chercher à obtenir de meilleures conditions de travail par ces faveurs… D’autres femmes, en d’autres temps, d’autres présences, auraient vraisemblablement posé les genoux au tapis dans le but de glaner une ou deux ristournes grandioses… Mais il eut fallu être humaine pour songer à cela, et Luz était toute d’animal vêtue, créature d’instincts et de spontanéité pure : c’était bien simple, il était là, il lui plaisait, elle le voulait. Sous la paume de ses mains le squale adoptait une semblable approche, lui renvoyait en miroir l’éclat d’un désir similaire. Qui était-elle pour refuser pareille tentation ? Elle ne s’était jamais mariée à Lucy, ni à qui que ce soit d’autre d'ailleurs. Au diable les puritains et les outragés, il n’y avait désormais ici qu’elle et lui - et l’étendue d’un monde sauvage de possibilités. Son pouvoir bruissait sous sa peau, elle en sentait l’énergie déliée et fluide qui lui électrisait le corps, frémissait et se tordait de contentement chaque fois qu’il la frôlait. Contenu, heureusement, invisible lorsque sa chair réagit au souffle qu’il avait glissé dans son cou. Elle trouva, elle ne sut trop comment, le moyen de reposer son verre sur le bois du bureau. Elle dut clore les yeux un infime instant, l’once d’une légère plainte chaude et féminine au bord des lèvres, appréciant ce pressentiment qui précédait l’approche, sublimait le contact suggéré... Lorsqu’elle rouvrit les prunelles, le vert de son regard s’était teinté d’éclats dorés électrisés, mi-clos et ourlé d’une faim évidente, parfait échos de son désir violent.

    « Quelle ambition. J’espère que vous êtes vorace et entêté, Warren, car je suis créatrice incessante de rêves, d’espoirs et de volonté… »

    Elle avait ronronné son prénom contre son oreille, sans prévenir aucunement, posant derechef un pied sournois dans le territoire sacré de l’intime. Guetter, déstabiliser, attaquer, tout était si délicieusement bon pour chasser le squale. Et puis ses lèvres s’étaient entrouvertes sur son propre souffle, ses dents, joueuses, avaient glissé sur son lobe, d’abord, avaient investi la courbe de son cou, s’était muées en caresse linguistique. Étaient remontées le long de sa mâchoire en légers baiser égrenés, avaient suivi, tracé, le contour de son visage jusqu'à sa bouche, l'avait embrassé, à peine un frôlement tout en gracieuse promesse. Souple couleuvre, profitant de l’appui du bureau, ses jambes fuselées étaient remontées le long des siennes pour mieux le verrouiller à elle et à ses ondulations mutines, d’une traitre sensualité appuyée. Alors elle l’avait regardé, vraiment savouré, le front posé contre le sien, ses bras enroulés de part et d’autre de sa nuque, arquée contre son corps d’homme avec un ravissement voluptueux sur les lèvres.

    « Il semblerait que nous ayons effectivement un accord. Fêtons cela convenablement, voulez-vous ? »

    La barrière des vêtements, notamment, commençait à se montrer tout particulièrement irritante… Rien que ses doigts habiles ne sauraient défaire, fort heureusement, déjà à la conquête de cette chemise si belle qu’il portait et qu’elle désirait ardemment froisser. Quel goût aurait sa peau, une fois vulnérable entre ses mains… ?

    Tout du moins et de toute évidence, aucune taverne ne serait à prévoir ce soir...

    ◄►

    Quelle heure était-il ? Elle plissa les paupières dans l’espoir vain d’identifier la nature de la lumière environnante, mais fut mise en échec par la relative opacité du lieu. Elle s’étira comme un chat qui se délasse, aucunement dérangée par sa nudité omniprésente qu’elle avait toujours portée avec charme et aplomb. Ses cheveux, désormais déliés, tombaient en cascades malmenées jusqu’à ses reins : nul doute que sa camériste allait tout bonnement la tuer. Avec un effroyable discours d’une heure trente sur les convenances. Elle grimaça dans le clair-obscur, peu désireuse d’affronter son employée en colère.

    Son employée.

    Elle sursauta presque, se redressa d’un bond, un juron sur les lèvres. Par tous les léviarans d’Aryon, elle avait oublié sa secrétaire, quelque part dans une auberge ! Pour sûr, la jeune femme devait désormais être persuadée que Monsieur Richter avait dévoré sa maîtresse. Ce qui ne serait pas loin de la réalité, songea-t-elle avec un amusement évident, les prunelles pétillantes lorsqu’elle les reposa sur son nouveau « partenaire commercial ». Elle ne s’était plus amusée ainsi depuis… Depuis hé bien, très longtemps. Sans mort urgente à contrer, sans proches en danger, sans catastrophe mondiale à traiter. Et ma foi, les quelques brûlures de tapis et courbatures partiraient comme un charme grâce à Vol vie. C’était peu cher payé pour l’incroyable tranquillité paisible et satisfaite dans laquelle nageait actuellement son corps tout entier.

    « Je crois qu’après ça, ma secrétaire va me donner sa démission, constata-t-elle dans une forme d’humour joyeux, absolument pas repentante. »

    Warren RichterCitoyen
    Warren Richter
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    Re: Les crocs du chien de mer
    Sam 17 Juil 2021 - 19:55 #
    Joueuse. Directe. Sûre d'elle. Autant d'adjectifs qu'il pouvait utiliser pour décrire celle qui avait maintenant totalement laisser tomber ses défenses, autant aurait-il fallut qu'elles furent érigées dès le début, ça, rien de moins sur. Les deux se ressemblent ; pourtant si différents, on dit que les opposés s'attirent. Fraîche, chaude, l'ambiance vit naître un nouvel élément perturbant ce duel entre embrasement et gel, une certaine électricité dans l'air à chaque contact entre leurs deux peaux. En terme d'offensive, Luz n'était pas en reste ; tentatrice depuis le début, aucun des deux ne menait réellement la danse, aucun vent contraire, ils naviguaient dans le même sens. Aucun raison d'être déstabilisé quant à la familiarité de la noble envers lui, il ne l'entendait presque plus ; tout le monde sait que les requins ne captent pas toutes les fréquences, celle de la voix mielleuse de la rousse ne parvenait que d'une manière lointaine à ses oreilles, obnubilé par tous ses autres sens.

    Un rythme effréné, une longue partie du jeu des rois s'était engagée entre les deux partis, Warren en avait été, il pensait, l'auteur de la balle de match, désinvolte, gracile, l'agile en face de lui n'avait pas pour autant laissé tomber la partie, loin de là, entrant plus loin dans son exercice de rapprochement ; ceinturé par les cuisses de son invitée, allant même jusqu'à profiter de chaque minime frôlement entre leurs deux corps, appréciant de sentir ses courbes contre les siennes, acceptant chaque baisers ; prudes au début, plus appuyés par Warren par la suite. Les deux partageaient visiblement la même notion de ''fête'', même si pour le blond, cela aurait impliqué bien plus d'alcool, de cigares et utilisons les termes, de femmes, dans tous les cas, le rouge de ses cheveux et le vert de ses yeux auraient immédiatement capté son attention parmi la foule de beautés que peut compter Aryon. Quel pied, de vivre à la capitale, imaginez une fête chez les provinciaux ? Non je déconne. Mais imaginez quand même.

    C'est d'un geste assuré que la noble commençait déjà à attaquer la chemise du patron ; un terrain sur lequel ce dernier avait du retard qu'il fallait rattraper, glissant ses mains sous le haut de Luz, le remontant, le reste appartiendra aux prochains instants qui seront partagés par ces deux individus, dans le feu de l'instant, difficile d'annoncer ''Sinon, j'ai une grande suite genre juste à l'étage derrière cette porte, ce serait pas mieux ?'' sans briser le solide élan qui était lancé. Assurément que cela laissera une certaine aigreur au réveil...


    Aucune idée dans quel état et à quel moment du jour il s'était réveillé. Lui qui dort peu, se repose peu, possède un repos de plomb ; ironique quand on sait comme le sommeil est d'or pour les personnes de sa trempe et de son métier. Sorti de sa douce torpeur par les mouvements brusques de la rousse, la redescente est pénible pour l'homme qui a encaissé tant de chaleur, lui principalement froid. Quelle étrange sensation que de retrouver son pouls lent, calme et régulier, et ces douleurs si caractéristiques d'une nuit aussi agitée qu'improvisée. Jamais il ne dira, ni n'appréciera l'entendre dire, même en s'entretenant, il n'a plus les aises de ses vingtaines, contrairement à la silhouette dénudée, déjà debout, le surplombant dans sa propre demeure.

    Suivant la motion donnée par la dame, il se leva, s'étira quelques peu en se plaignant de là d'une jambe endolorie, d'ici d'un nerf serré. Pas qu'il n'était pas à l'aise avec son corps ; son apparat lui est juste particulièrement cher, si bien qu'il ne se fit pas prier pour commencer à se rhabiller, pestant contre sa chevelure débraillée, style qui sied bien plus à sa compagnie qu'à lui même. Sa secrétaire ? Bizarre, d'évoquer ce sujet dans cette situation, mais soit, il peut bien la comprendre, la pièce plutôt obscure que lumineuse ne laissait que deviner l'intensité des rayons du soleil. Possible qu'elle ait la sensation d'abandonner son petit personnel ? Secrétaire...Secrétaire ?... MAIS SECRETAIRE !

    '' Oh merde. Pam. ''

    Alors, faire exactement la même chose qu'il vient de critiquer, c'est monnaie courante chez lui. L'évocation de ce mot fit écho dans sa tête, une sorte de flashback. N'avait-il pas dit qu'il laisserait Pam rentrer, aussitôt qu'il se rendrait hors de son bureau, prenant évidemment toutes responsabilités de ses rendez-vous ? Si. Et le problème avec elle...Il affronta le regard de Luz, au moins aussi interrogateur que fut celui de Warren tantôt.

    '' Rhabillez vous déjà avant d'être autant dans le flou, soyez convenable. '' Petit sourire taquin ; nous mentons pas, elle n'étais pas désagréable à l’œil, mais le jugement serait fort si d'aventure elle avait l'impudeur idiote de sortir comme ça, trop à l'aise. '' Si j'ai gardé Pam, malgré quelques maladresses, quelques erreurs, c'est car c'est une bonne chienne. '' Regard encore plus incrédule. Non mais vraiment, faut préciser ? '' Mais qu'avez vous en tête ? J'essaye juste de dire qu'elle est fidèle au poste. Et qu'en dépit de tout, sa bonne volonté fait qu'elle en devient très obéissante. Oh, vous, vous prenez toujours tout mal ! ''

    De bonne humeur, actuellement -comment ne pas l'être ?-, c'est d'un pas guilleret qu'il rejoint la porte de sa pièce fétiche, l'endroit où il trône plus qu'ailleurs, patientant que mademoiselle Weiss soit présentable pour emprunter le couloir qui lui permettrait de rejoindre le bâtiment central de la compagnie Althaïr. Sur le chemin, dans les pièces, ça les regardait. Ça souriait. Ça murmurait, ça jasait. Tout s'arrêtait quand Warren les scrutait, main aux lunettes, d'une menace tacite mais bien réelle. Les yeux se braquaient vers le sol ; c'est bien, le respect, la peur. Au bout de ce corridor, à droite, on pouvait déjà entendre une lourde respiration, s'apparentant à un ronflement. A moitié sur son bureau, tête dans les bras, une touffe hirsute de cheveux couleur flammes bougeait au rythme de ses poumons ; inspiration...Exxxxpiratioooon.

    '' Pam, Pam, Pam... ''

    '' Non ! Non, je.. Non ! ''

    La voix de son boss suffit à la réceptionniste pour se redresser, le regard encore embué, complètement perdue. Sufisement attendrissante pour que, sans aucune animosité, il s'accoude de ses deux bras au bureau, se penche délicatement vers elle, et lâcha, d'une voix douce et calme.

    '' Chère Pam. Merci encore de me prouver ta fiabilité et ta fidélité. Désolé pour tout, vraiment. Les négociations avec mademoiselle Weiss ont été compliquées et, osons, physiquement éprouvantes. Donne moi juste mes rendez-v- '' Regard de chaton triste. Il soupira. '' Laisse moi gérer mes rendez-vous. Part. ''

    Le dernier mot fut si salvateur qu'à peine Warren retourné vers son accompagnatrice de plusieurs heures, qu'une petite tempête rousse les passa pour quitter aussi rapidement que possible les locaux. Non, elle ne déteste pas son travail, encore moins son employeur. Elle arrive juste au bout du rouleau. A trop tirer sur la corde, elle se rompt. Las, il se dirigea vers la porte vermeille alors qu'elle n'eut même pas le temps de claquer, la rouvrit en grand, invitant du bras sa cliente à la passer.

    '' Ce fût en tout cas un honneur, mademoiselle Weiss. J'imagine qu'il faudra se revoir, au moins pour officialiser tout ça sur papier. Je déteste devoir vous laisser comme ceci, mais un homme a des obligations à respecter. Tenons nous au courant, voulez-vous ? Je vous dit donc à plus tard...Luz. ''

    Un dernier pied de nez avant que cette démarche féline quitte, presque indemne, la tanière que représente Lagoon pour Warren. Espérons qu'elle ait fuit à temps, pour ne pas entendre ce dernier se lâcher complètement sur les employés ayant eu l'outrecuidance de proférer des remarques sur le grand manitou, à base de ''MAIS VOUS ÊTES DES ANIMAUX ?'' et autres ''J'AI CONNU DES GLOOTS PLUS INTELLIGENTS ET MIEUX DRESSES ! VOUS ALLEZ VOIR LES PROCHAINES SEMAINES !''. Les murs plus fins que ce qu'il croyait ; une chose à changer, ça.
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    Re: Les crocs du chien de mer
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