Vingt heure sonne au clocher de la capitale, une heure parmi tant d’autres mais pas pour vous… Dans votre tête résonne quelque chose, comme un souvenir, une injonction. Vous devez faire quelque chose. Quoi ? Difficile à dire même pour vous, mais vous savez que vous devez partir tout de suite pour remplir votre mission !
Vous voilà lancer à courir comme des folles en direction de la muraille bordant la ville. Mais pourquoi ressentez-vous cet appel qui vous pousse dans cette direction ? Une prémonition peut-être puisqu’en arrivant prés de la muraille, vous remarquez que le poste de garde est la proie des flammes...
Participants : Tetsuko Alween Calcilia Dilys
Challenge RP : A vos super-pouvoirs d’héroïnes ! On veut du shonen plein de girl-power !
Assise au comptoir d’une taverne, la barde apportait une énième chope à ses lèvres, ses longues jambes croisées. Pour une fois, elle ne chercha pas à semer la pagaille. Son départ pour Grand Port était prévu pour le lendemain, elle préféra ne pas passer sa nuit en cellule et se reposer correctement avant de se lancer dans un nouveau périple. Une main se posa sur son épaule, et la jeune femme étira un bref sourire en reconnaissant son nouveau partenaire qu’elle accompagnerait dans son voyage. Elle déposa délicatement sa boisson avant de plonger sa joue dans la paume de sa main.
« Tu ne devais pas saluer ta fiancée et ne revenir que pour le départ ? Demanda-t-elle, son regard se faisant intrusif. »
Le pauvre aventurier haussa les épaules, légèrement contrit, avant de plonger son visage entre ses bras. La barde leva les yeux au ciel puis posa sa main libre sur son dos en signe de réconfort. Cette dernière ne devait pas être spécialement enchantée de ne plus voir son amant pour les quelques lunes à venir. La jeune expira longuement par le nez, avant de reprendre une gorgée de sa bière.
« Le choix te revient de prendre la bonne décision. »
Sur ces mots, Calcilia se redressa avant de faire rouler quelques cristaux sur le comptoir pour régler ses consommations. Elle n’avait pas envie de s’introduire dans les relations de son partenaire, c’était un coup à ce que tout lui retombe dessus et qu’elle se retrouve au milieu d’une histoire de jalousie. Elle secoua légèrement la tête avant de s’échapper hors de la taverne. L’air était encore chaud, et étouffant, ce n’était pas le climat qu’elle préférait. La jeune femme regarda le ciel, avant de remettre sa besace plus confortablement sur son épaule. Cependant, une drôle de sensation l’envahit à peine elle fut à l’extérieur. Elle fronça légèrement ses orbes violine. Ce n’était pas très agréable, pourtant comme attirée elle prit cette direction. C’est ce moment que choisit le petit renardeau pour pointer son museau hors du sac de la jeune femme. Elle glissa sa main sur son petit crâne, en caressant le haut de son pouce, un sourire apaisant sur ses lèvres.
Le sentiment de malaise se renforça alors qu’elle tentait d’ignorer cet appel. Elle claqua sa langue contre son palais, agacée.
« Illwy, je suis désolée, ça risque de secouer. »
Le petit renard disparut à nouveau dans le petit sac, se fourrant dans la douce écharpe de la barde. Celle-ci s’élança à travers les ruelles, d’abord en marchant, son pas se fit de plus en plus pressant, avant qu’elle ne finisse par courir. Elle bouscula quelques passants durant sa course, mais fut incapable de s’arrêter pour s’excuser.
Ses pas la menèrent jusqu’aux abords de la cité. Tout semblait normal pour le moment, mais son regard s’arrêta sur un homme étrange, transportant une grande charrette. Quelque chose la titilla alors qu’il se faisait contrôler ses papiers au poste de garde. Aussitôt, la jeune femme décrocha la lyre qui pendait à sa hanche, ses doigts parcoururent l’instrument, faisant résonner les premières notes. Elle ferma les yeux entamant son premier couplet. Elle n’avait pas le temps de donner l’alerte, mais elle avait vu que quelque chose clochait dans le chariot de cet homme. Des lueurs bleues entourèrent son corps avant de se diriger vers le garde isolé. Comme des néons, ils dansèrent autour de lui, intérieurement Calcilia pria pour que son pouvoir s’active plus rapidement. Sous la surprise, le garde tenta de faire partir ces lumières gênantes, cessant son inspection.
La barde profita de sa confusion pour faire croire à un spectacle impromptu. Et enfin, les lueurs intégrèrent le corps de l’homme, tandis qu’une foule de gens commençaient à s’approcher curieusement du spectacle.
Elle aurait voulu leur dire de fuir, mais si elle s’arrêtait maintenant, il n’était pas certain de le garde soit protégé. Celui-ci, passé la surprise et remarquant qu’il n’y avait aucun effet à ces étranges lumières, souleva la bâche qui recouvrait le chariot. Une explosion retentit, et la foule se dispersa en hurlant.
Le garde à terre s’était couvert de son bras lorsqu’il avait vu l’un des boum-boum se charger pour exploser, mais il s’en était sorti sans une égratignure. Soufflé par l’explosion, il était à présent sur le sol, essayant de constater les dégâts. Pendant, la barde avait cessé son chant alors que la foule se dispersait, agenouillée sur le sol, le corps couvert de brûlures tandis que les lueurs bleues s’extirpèrent du corps du garde pour revenir vers elle. Il se dépêcha de venir dans sa direction après que la foule se soit éparpillée. Il ne comprenait pas bien ce qu’il se passait, mais il en avait rapidement déduit que la barde n’y était pas pour rien s’il était indemne à présent.
Elle ne pouvait pas dire que c’était une sensation agréable. Elle respira un coup, au moins, il n’avait pas dû gonfler assez pour que l’explosion soit mortelle. En revanche, les étincelles avaient entamé les étendards qui ornaient l’entrée de la ville. Un feu se déclara, le garde qui était seul à ce moment – un autre devait sûrement être en patrouille non loin – ne put réagir et bientôt un incendie immense dévorait la muraille et ses parties en bois.
Calcilia se redressa tant bien que mal, cette soirée était vraiment pourrie.
Le crépuscule commençait à pointer le bout de son nez sous la douce mélodie du clocher de la capitale. La jeune brune, habillée de son habituel yukata, sortait de sa nouvelle épicerie favorite. Il était vrai qu'elle commençait à apprécier la capitale par sa diverse nourriture venant des quatre coins d'Aryon. Gourmande et ayant un peu d'argent suite à diverses missions, elle profitait de tout dépenser en nourriture. Enfin, elle essayait d'être raisonnable, après tout elle voulait acheter sa petite maison loin de ses parents, même si elle commençait à se demander si une monture ne serait pas plus utile.
Elle remercia la commerçante et commença à avancer dans la rue lorsque, soudain, elle se souvint de quelque chose, enfin, précisément de rien. Mais elle fût prise d'une intuition tellement forte qu'elle se mit à courir vers la bordure de la ville. Son sac de course la gênant et tapant plusieurs passants, elle le jeta en l'air et ses courses qui s'envolèrent en tombant aléatoirement dans la rue. Une carotte trouva sa place dans les cheveux d'une dame discutant avec un homme qui reçut une salade en pleine figure, un enfant passant en vélo se prit le reste des carottes dans les roues et tomba sur le présentoir d'un poissonnier. Il se mit à pleuvoir des grains de riz dans la rue animée des jurons des passants, tous sous le choc de l'acte de la jeune femme qui était déjà à plusieurs mettre de sa zizanie. Tetsuko s'excusa mais personne ne l'entendit, elle continua sa course et se retrouva au pied des murailles de la ville.
Elle vit une femme non loin d'un chariot, tiré par un homme se faisant contrôler par un garde. Elle sentit qu'un danger venait de cette zone, surement cette grande intuition qui l'avait fait traverser toute la capitale. Elle fut attirée par la femme qui commença à jouer d'un instrument l'accompagnant d'un couplet. Tetsuko compris en voyant la lueur bleue aller vers le garde que quelque chose de mauvais allait se passer dans les secondes à suivre.
Elle se lança vers deux enfants jouant non loin du chariot et pris leur main pour les éloigner. Tetsuko sentit le souffle chaud et fût assourdit par l'explosion de la charrette. Elle poussa d'un reflexe les enfants le plus loin possible avant de tomber en se recroquevillant sur elle même. La jeune femme fit plusieurs roulade avant de tomber sourdement au sol, elle jeta un œil aux enfants qui semblait être en sécurité.
Tout autour d'elle était sous un silence lourd, elle n'entendait plus et son esprit était embrumé. Il lui fallut plusieurs minutes avant de pouvoir se relever et récupérer son ouïe. Elle sentit alors la chaleur des flammes qui l'entouraient, elle courut alors vers la jeune femme croisée précédemment. Tetsuko avait le visage poussiéreux et les vêtements salis de terre et d'herbe, ses deux bâtons attachants ses cheveux s'étaient cassés durant la chute et ne tenaient plus ses cheveux qui se détachèrent. Elle arriva tel un chat de gouttières devant la femme aux cheveux bleus et lâcha en respirant tel un bœuf :
- "Je vous ai vu aider ce garde, vous aussi vous avez eu une intuition ? Il faut faire quelque chose pour ce feu !"
Tetsuko commençait à reprendre ses esprits et recoiffa rapidement ses cheveux, réalisant son état avec honte, ses joues étaient rouges de l'effort et d'embarras. Elle remarqua alors l'état de la jeune femme qui sembla être prise de brûlures et de plaies. La brunette ne compris pas comment elle pouvait être blessée alors qu'elle était aussi loin de l'explosion.
- "Je n'avais pas vu vos blessures ! Vous allez bien ? Vous avez de quoi vous soigner ?"
Elle jeta un coup d'œil autour d'elle, cherchant quelque chose qui pourrait aider la femme aux cheveux bleus. Testuko se posa pour réfléchir un moment, après tout c'était son métier de se creuser la tête.
- "Mon pouvoir est de parler avec les plantes, peut-être que je peux en trouver une qui puisse vous guérir ou au moins calmer vos douleurs."
Puis elle réalisa que la principale faiblesse de ses amies était le feu. Elle grimaça et commença à chercher autour d'elle des plantes. Non loin elle remarqua un plant d'aloé vera près d'un restaurant prenant feu, se souvenant des propriétés de la plante contre les brûlures et plaies, elle s'y dirigea rapidement. Elle remarqua alors des arbustes prenant feu à côté du plant d'aloe et ne pouvant laisser ses amis verts souffrir elle décida de s'occuper premièrement des arbustes.
Elle prit une nappe d'une table et la posa sur les arbustes pour priver le feu d'oxygène. Ce qui visiblement fonctionna mais pas assez, elle chercha alors un point d'eau et trouva un seau dans la boutique qui commençait elle aussi à prendre feu. La fumée devenait étouffante, l'odeur du brûler étouffait la jeune femme qui décida tout de même de rentrer dans le bâtiment. Des poutres en feu tombaient non loin d'elle, mais elle ne lâcha rien pour ses amies vertes. Elle prit le seau et sauta les poutres, manquant de tomber et de se brûler. Elle sortit tel un noiraude du lieu et arrosa les arbustes avant de les prendre dans ses bras et de les éloigner du restaurant. Elle prit alors l'aloe vera pour l'éloigner du restaurant et l'apporta à la blessée.
Elle rentra en contact avec la plante afin de s'excuser de devoir la couper, elle avait besoin de son jus pour aider son amie :
- "Une jeune femme qui me sauve des plantes et qui peut me parler, quelle étrange journée. Merci de m'avoir aidé, tu peux utiliser mon jus, je vais t'aider, tu peux faire une petite incision, je m'occuperai de faire couler mon gel. Cela sera moins douloureux pour moi que si tu me coupes une feuille !"
La jeune brune s'exécuta et fit une petite incision et récupéra le jus de la plante qu'elle présenta à la blessée.
- "Vous permettez ?"
La barde aurait voulu l’arrêter, mais le simple fait de s’approcher de la chaleur des flammes lui était insupportable. Elle grimaça en se redressant tandis que le garde s’approchait d’elle, légèrement hébétée. L’explosion avait dû un peu endommager son ouïe, car elle avait du mal à tout comprendre. Il fallait qu’elle sorte l’autre jeune femme du feu meurtrier.
« Je vais bien ! Mais une civile est… »
Elle n’eut pas le temps de terminer sa phrase qu’elle ressortit de la bâtisse, couverte de suie, mais bien saine et sauve. Calcilia soupira de soulagement avant de s’approcher d’elle, posant ses mains sur ses épaules, mais elle se fit couper l’herbe sous le pied, un liquide frais s’écoulant sur ses plaies. La barde grimaça légèrement, mais obtempéra le temps que la plante fasse son office. Elle sentit dans son dos un autre pouvoir s’animer alors que ses plaies se refermaient partiellement. Calcilia se retourna vers le garde qui semblait reconnaissant. Un léger sourire flotta sur ses lèvres avant qu’elle ne vienne capter le regard de la jeune fille qui avait su atténuer la douleur.
« Ne refais plus ça ! Tu as de la chance que le bâtiment ne se soit pas effondré sur toi ! Elle inspira longuement avant de reprendre. Mais merci, grâce à toi, ça va bien mieux. »
Calcilia se tourna vers la tornade flamboyante. S’il continuait de se propager, il deviendrait difficile de l’arrêter. Du coin de l’œil, elle remarqua que l’homme à l’origine de ce carnage était appréhendé et les boum boum restants maîtrisés. La barde espéra qu’il ne leur réservait pas d’autres mauvaises surprises.
« Laissez le travail aux membres de la garde, nous allons vite nous occuper de contrôler l’incendie. »
Calcilia se tourna vers lui, avant de sourire aimablement.
« Je doute personnellement de vos capacités, son ton était franc et amène. Permettez-moi de vous aider avant que l’on se retrouve face à un désastre. »
Ne lui laissant pas le temps de répondre, elle fit volte-face avant d’attirer l’attention de la brune de son regard violine.
« Il faut que nous attaquions le feu à sa base puis qu’on l’étouffe. »
Calcilia leva la tête en voyant le feu ravageur qui ne cessait de grandir.
« S’il se laisse faire… »
La jeune femme regarda autour d’elle, essayant de repérer le moindre objet qui leur serait utile avant d’entendre un jappement s’élever de son sac. Le museau vulpin renifler l’air ambiant avant qu’il ne s’enfonce à nouveau dans sa cachette. Puis elle réalisa soudainement.
« Illwy. »
Le petit renard leva ses deux oreilles, alerte, alors que la jeune femme vint délicatement le caresser entre ses deux oreilles.
« Va chercher de l’aide. »
Il sauta de sa besace avant de disparaître dans la ville, sous le regard légèrement inquiet de la barde, puis elle alla chercher un seau qui traînait non loin.
« Je vais commencer à éteindre les autres départs de feu pour éviter qu’il se propage en ville. »
Ils ne pourraient probablement pas arrêter le brasier qui s’était déclaré sur la muraille, mais ils pouvaient l’empêcher de s’étendre sur les habitations. Et peut-être que si tout le monde s’entraidait, ils pourraient certainement arrêter le désastre.
Tetsuko appliqua avec douceur le liquide précieux venant de la plante afin de soigner les plaies de la jeune femme aux cheveux bleux. Les propriétés devraient l'aider à soulager un peu les douleurs et à l'aider à cicatriser. Elle prit le reste du jus pour soigner une légère blessure qu'elle s'était faites au genou lors de son intervention chevaleresque dans le bâtiment en feu. Il est vrai que ce n'était pas dans ses habitudes de se jeter aussi vite dans la gueule du danger, mais elle avait ressenti le besoin d'aider ces personnes et elle ne voulait pas s'arrêter là. La situation semblait difficilement gérable pour les gardes de la ville.
Elle croisa le regarde de la beauté qui semblait plutôt en colère, ou sous stress de la situation, puisqu'elle sermonnât Tetsu de ses actes. Elle s'en mordit la joue mais fut heureuse de savoir que la femme allait mieux. Elle pouvait se lever et semblait analyser la situation, visiblement Tetsuko n'était pas la seule à vouloir continuer à donner son aide. La détective avait le coeur battant suite aux regards de la femme, elle ne savait pas trop pourquoi elle ressentait ça, mais sa beauté l'avait frappée et elle était touchée par ses actes. Elle avait compris qu'elle se tenait devant une personne prête à aider les autres au prix de son corps et ce n'était pas rien. Et elle l'avait sermonné parce qu'elle s'était inquiétée pour elle, une parfaite inconnue. Tetsuko était réellement touchée par cette rencontre et en avait les mains moites.
Elle fut surprise de la voir tenir tête aux gardes, cela lui rappela une certaine femme qui avait, elle aussi, affrontée les gardes sans sourciller. Ils n'avaient vraiment pas l'air d'être appréciés dans la capitale et c'était certainement mérité vu les derniers évènements.
- "Il faut que nous attaquions le feu à sa base puis qu’on l’étouffe."
- "Je vous suis sur ce point ! Mais comment faire... j'ai déjà eu bien du mal à éteindre le feu des arbustes alors d'aussi grandes flammes ! "
Tetsuko fut surprise en voyant un petit renard apparaître du sac de la femme. Elle sourit malgré la situation, voir un animal aussi mignon ne pouvait que l'attendrir. Celui-ci partit chercher de l'aide sous la directive de la femme qui elle aussi commença à s'activer.
- "Je vais commencer à éteindre les autres départs de feu pour éviter qu’il se propage en ville. "
- "C'est une bonne idée, je pense que je vais éloigner toutes les plantes et autres objets pouvant rapidement prendre feu et pas très lourd."
Tetsu s'activa et déplaça de ses bras peu musclés les plantes, tables, chaises, tonneaux et autres objets en bois se trouvant proches des flammes. Elle fut aidée par le garde qui s'occupa des objets les plus lourds afin de décharger la détective.
Elle entendit alors la voix d'un enfant non loin de la maison en feu où elle s'était jetée, tel un gloutovor face à un banquet, quelques minutes plus tôt. Elle fit signe au garde et à la femme aux cheveux bleus qu'il y avait surement un danger dans la zone. C'est alors qu'elle vit un enfant coincé sous une poutre tomber de la maison. Cette journée s'annonçait définitivement dangereuse et peu agréable.
Les gardes étaient trop occupés avec l'homme et l'incendie pour pouvoir aider ce jeunot, il ne restait que les deux femmes et le garde. Cette fois elle avait pris en compte la remarque de la femme et ne partit pas tête baisser pour l'aider.
- "Monsieur, il faut aider cet enfant avant que les flammes ne viennent vers lui. Pouvez-vous soulever la poutre pendant que nous récupérons l'enfant et le métions à l'abri ?"
- "C'est dans mes cordes. Mais faites attention à vous." Dit le garde tout en se dirigeant vers la poutre.
L'enfant hurlait depuis notre arrivée, il semblait blesser de la jambe et ne pourrait surement pas marcher seul. Tetsuko s'approcha de lui, la poutre soulevée par le garde, pour le prendre dans ses bras. Mais la jeune femme manquait de force après avoir soulevé tous les objets précédemment, elle tomba alors sur les fesses, l'enfant toujours dans ses bras.
Les langues de feu dévoraient le bois du point de contrôle, faisant s’effondrer le poste en des braises géantes. Mais au moins, les quelques personnes qui s’étaient rassemblées, arrivaient à contenir le feu pour ne pas qu’il s’étende davantage sur les habitations. Certaines ne furent pas pour autant sauvées, bien que rapidement maîtrisées à coups de seaux d’eau.
D’autres faisaient appel à leur pouvoir afin d’étouffer les flammes qui se faisaient trop gourmandes. Calcilia put faire des constats encourageants en voyant les bâtiments s’éteindre un à un, jusqu’à ce qu’elle entende les plaintes d’un enfant. La jeune barde se retourna aussitôt en croisant la civile qui l’avait aidée plus tôt. Elle se mordit la lèvre, ne sachant pas exactement quand les répercussions de son pouvoir allaient se déclarer, mais elle ne pouvait définitivement pas laisser les choses se faire.
Calcilia arriva à leur hauteur en déposant son seau. Elle attira l’enfant dans ses bras pour l’asseoir loin de ce chaos. Elle lui sourit rassurante.
« Ne bouge pas d’ici, d’accord ? »
L’enfant hocha la tête, alors que des larmes emplissaient son regard humide. Il avait dû avoir une sacrée frayeur. La jeune femme lui ébouriffa doucement le crâne.
« Tu as été courageux, tout va bien maintenant. »
Calcilia retourna devant le bâtiment où le feu se faisait plus ravageur que prévu. Elle tendit une main à la brunette en lui offrant un sourire.
« Ça va ? Rien de cassé ? Demanda-t-elle. »
Décidément, cette femme était pleine de bonnes intentions, et elle pouvait avouer sans honte qu’elle était le type de personne qu’elle appréciait. Lorsqu’elle fut debout et que le garde relâcha la poutre, la barde regarda les flammes emporter le bâtiment, impuissante. Jusqu’à ce qu’une bulle d’eau géante ne vienne s’élever au-dessus de l’édifice avant de s’y écraser. Elle terrassa en un instant le brasier meurtrier. Quelques aventuriers ainsi qu’un peloton de la garde venaient de faire leur apparition. Illwy accourut dans les bras de sa maîtresse en remuant sa queue fièrement. Calcilia frotta son nez contre son museau avec un sourire.
« Mais c’est que tu t’es montré efficace ! »
Très rapidement, tout fut pris en main, et l’incendie ne devint plus qu’un lointain souvenir. Maintenant, que l’adrénaline retombait, Calcilia put se laisser tomber sur le sol en soupirant de soulagement. Son renard vint donner un coup de langue sur sa joue ce qui la fit doucement sourire.
« Quelle drôle d’histoire, hein ? »
Elle voyait tout le monde s’affairer, mais la jeune femme n’avait pas la force de se redresser pour donner un coup de main. Ses plaies à peine refermées lui étaient douloureuses, et elle imaginait sans mal Liory l’enguirlander parce qu’elle avait encore fait des folies. Néanmoins, elle put constater qu’il n’y avait aucune victime.
Le garde qu’elle avait sauvé plus tôt, s’approcha d’elle, l’air un peu embêté.
« Je sais que ça va vous paraître un peu poussé, mais comme…
- Une déposition. Témoignages et tout le blabla qui va avec, le coupa la barde d’un air ennuyé. Je connais la chanson. »
La jeune femme soupira en se redressant difficilement. Le garde se tourna également vers la brunette pour lui indiquer que ça valait également pour elle. Calcilia lui lança un petit sourire compatissant.
« Ça va être long et barbant, lui dit la barde. »
Puis elle se tourna vers le garde avec une petite moue.
« En revanche, je ne vous promets pas d’être un témoin efficace. »
Elle sentait déjà l’épuisement l’atteindre, et sa gorge se serrer douloureusement. Ils allaient s’amuser avec son cadavre lorsqu’elle s’endormirait en plein milieu de son témoignage. Mais une chose était certaine, ce n’était pas demain qu’elle retournerait à l’aventure.
La femme aux cheveux bleutés aida Tetsuko à mettre l'enfant en sécurité. Elle prit sa main aidante qu'elle lui tendait et frissonna au contact de sa douce peau. La détective ne comprenait pas la réaction de son corps et se dit finalement que la fatigue y était peut-être pour quelque chose. La sensation agréable de la chaleur sur ses mains resta quelques minutes avant de disparaître, ne laissant à Tetsuko que de vagues souvenirs de ce contact.
- "Ça va ? Rien de cassé ?"
- "Non merci ça va, juste l'épuisement qui a eu raison de moi..."
La détective regarda en silence la situation s'améliorer et les flammes s'éteindre petit à petit après l'aide reçu par quelques gardes et aventuriers venus en renfort. Elle soupira, l'enfer était maintenant contrôlé et il n'y avait pas eu de graves blessés.
Elle s'assit à côté de la femme, qui semblait extrêmement fatiguée; un peu de repos ne leur ferait pas de mal. Mais le garde n'était pas de cet avis et leur demanda de témoigner; il leur faudrait surmonter encore une épreuve avant de pouvoir reposer leur corps épuisé. Mais dans cette mauvaise nouvelle, le sourire compatissant de la femme l'apaisait et lui fit oublier tous les tracas à venir. Elle se leva et hocha la tête, en signe d'approbation, tout en rendant le sourire à la barde.
- " Ça va être long et barbant"
- "Je pense avoir vécu pire et en votre douce présence cela me semble moins insurmontable." Répondit Tetsuko, le sourire aux lèvres.
Remarquant que l'épuisement qui dévorait de plus en plus la femme, elle posa sa main sur son épaule en signe de soutiens.
Elles suivirent le garde dans la caserne la plus proche. Arrivées au lieu, elles furent séparées afin de témoigner sur les évènements. Tetsuko expliqua tout ce dont elle se souvenait et des actions qu'elles avaient faites ensemble. Elle luttait contre le sommeil qui la tenait par la main tout le long de l'interrogatoire.
Celui-ci enfin finit elle put s'assoir dans un hall où de nombreuses personnes étaient présentes, surement d'autres témoins de l'incendie. Elle jeta des coups d'œil partout mais ne retrouva pas la femme aux cheveux bleus; elle aurait bien aimé retrouver son apaisante présence et surtout elle avait une irrésistible envie de l'inviter à fêter cette victoire autour d'une pinte et d'en apprendre plus sur elle.
Calcilia s’était laissée docilement emmenée dans la salle d’interrogatoire où elle raconta ce qu’elle avait vécu, leur indiquant également cette sensation qu’elle avait eue en quittant la taverne plus tôt dans la journée. Durant son récit, la barde essaya de ne rien omettre pour leur permettre d’avoir un maximum d’informations.
Mais alors qu’elle continuait à déblatérer son histoire, la jeune femme commença peu à peu à s’endormir, s’interrompant régulièrement pour bâiller. Jusqu’à ce qu’elle ne tienne plus, croisant ses bras sur la table pour s’endormir sous le regard ébahi des gardes qui prenaient son témoignage. Calcilia eut tout de même la décence de leur dire.
« Désolée… Mon pouvoir… »
De toute façon, elle sentait également la voix lui manquer. Elle n’avait pourtant pas abusé de son pouvoir. La jeune femme fut rapidement transportée dans l’infirmerie où elle passa plusieurs heures à se reposer. Illwy s’étant lové dans le creux de son cou, elle ne le sentit que lorsqu’elle se réveilla enfin. La tête lourde, la barde mit un moment à réaliser où elle se trouvait, rapidement entourée par le personnel. Il lui fallut presque une heure de plus pour se débarrasser d’eux et qu’elle puisse enfin s’évader dans les rues de la cité.
Se baladant dans les ruelles de la ville, elle chantonnait doucement, réfléchissant à ce qu’elle dirait à son compagnon de voyage. Peut-être que ça finirait par le dissuader de partir et de rester avec sa fiancée. Elle ne savait pas trop. Pendant sa balade nocturne, elle crut voir une silhouette familière sous la lumière d’un cristal. En quelques enjambées, elle fut à sa hauteur.
« Bonsoir ! Ronronna-t-elle joyeusement contre l’oreille de la civile. Quelle heureuse surprise ! »
Son bras se glissa sous celui de la jeune femme qui l’avait aidée plus tôt dans la journée.
« Pas un mot chérie, je te dois une bière. Tu viens avec moi ! »
Elle l’entraîna dans une taverne non loin où l’alcool coulait déjà à flot. Comme à son habitude, la barde s’installa directement au comptoir afin de s’éviter les plus lourds. Puis quelques cristaux plus tard, chacune d’elles avait une chope à la main, Calcilia la faisant trinquer.
« À demain qu’on oublie cette journée pourrie. »
La boisson fut vidée d’un trait, alors qu’elle commandait déjà sa seconde boisson.
« Et du coup, mademoiselle Plante, qu’elle est ton joli nom ? »
Pendant qu’elles faisaient connaissance, Calcilia oublia totalement qu’elle devait prévenir l’aventurier qu’elle était censée accompagner pour son voyage. Sans savoir que celui-ci était présent le lendemain au point de rendez-vous avec ses bagages pendant qu’elle continuait à faire boire sa nouvelle amie.
Tetsuko était restée assise un bon moment, attendant la femme aux cheveux bleus, restant toujours sans nouvelles de celle-ci. Un garde finit par demander à la détective si elle avait besoin d'aide ou si elle attendait quelqu'un, en lui rappelant qu'elle était libre de partir. Elle lui expliqua alors qu'elle attendait l'autre témoin qui était avec elle, celui-ci lui répondit alors que la jeune femme s'était endormie lors de l'entretien et avait été transporté dans l'infirmerie de la caserne. La jeune fille sourit de la situation mais resta inquiète pour la femme, il est vrai qu'elle avait sûrement besoin d'une bonne nuit de sommeil. Elle se leva alors, dépitée de ne sûrement jamais la revoir. Elle sortit alors de la caserne et se balada, pensive de cette incroyable journée et surtout de cette rencontre.
Les rues étaient à peine illuminées par quelques cristaux de lumière, il faisait un temps doux, quelques passants revenant ou allant sûrement dans des auberges passaient à côté de Tetsuko. C'est alors qu'elle sortit de sa rêverie en entendant une voix familière, une voix qu'elle ne pouvait oublier tant elle voulait l'entendre de nouveau. Elle sourit alors, son cœur réagit à la seconde et se lança de nouveau dans un concerto allegro. Un frisson parcourut son corps lorsqu'elle sentit le bras de la femme se coller au sien. Elle bégaya qu'elle était heureuse de la retrouver; elle ne pouvait lui avouer qu'elle l'avait attendu pour l'inviter.
Elles arrivèrent dans une taverne non loin et déjà remplies de cette ambiance si particulière que Tetsuko connaissait peu, fréquentant rarement ces lieux. La détective suivit la barde qui avait l'air de savoir ce qu'elle faisait, sûrement une habituée des lieux. Elle fit rouler les cristaux et paya la même chope que la femme et trinqua avec un grand sourire.
- "À demain qu’on oublie cette journée pourrie."
- "Au moins, la nuit sera en bonne compagnie." Lâcha Tetsu sans arrières pensés; elle ne se rendait pas compte que ses mots pouvaient être interprétés de toute autre façon.
La détective fit les gros yeux en voyant la femme engloutir sa première choppe alors qu'elle n'avait pris qu'une timide gorgée de la sienne.
- "Et du coup, mademoiselle Plante, qu’elle est ton joli nom ?"
- "Tetsuko, et toi? Je suis jeune détective originaire du village perché."
Tetsuko buvait les paroles de sa nouvelle rencontre et ne voyait pas le temps de passer. Elle ne voulait pas que cette nuit s'arrête et finir par perdre de vue cette femme.
- "J'espère pouvoir croiser de nouveau votre route. Si vous avez besoin de mes services de détective, n'hésite pas. Je vais rester un moment à la capitale le temps de finir une grande affaire." Elle donna l'adresse de son auberge à Calci avant de la quitter.