Alors que vous vous promenez, vous tombez sur un nectarinier aux fruits aussi rouges que du sang et qui ont l’air si gorgés de jus qu’ils semblent sur le point d’éclater. L’un de vous, trop tenté par la beauté des fruits, décroche une nectarine et la dévore goulûment.
Ce geste vous coûtera très cher. Vous vous trouvez en réalité au sein du domaine de Madame Funèbre (lien cliquable), une terrible enchanteresse qui n’apprécie guère que l’on touche à ses biens sans y être invité. Cette dernière apparaît et maudit celui qui a mangé le fruit et le transforme… en huître.
L’autre, toujours humain, va devoir sauver le/la maudit(e) par tous les moyens. Peut-être que le pardon de Madame Funèbre peut être gagné d’une certaine façon ? Ou bien… acheté ?
Participants : @Khalie Drak'gnir & @Aslander O'Sullivan
Challenge RP : Celui qui sera transformé en huître sera doté de petits bras et jambes pour se déplacer et fera la taille d’une petite poupée. Il pourra parler, mais n’aura ni usage de ses armes/capacités normales et pourra se faufiler dans de petits espaces. Il pourra faire usage de sa magie mais à bien moindre mesure en raison de sa taille.
L’autre, non transformé, ne pourra évidemment pas aider son équipier s’ils sont séparés.
Une ombre passe à la fenêtre, s'approchant de la porte, va-t-elle ouvrir? Je l'ignore car à ce moment, je tourne la tête alors qu'autre chose attire mon regard : quelles étaient les possibilités que cela arrive? Khalie Drak'gnir, la jeune garde se trouve également sur cette île perdue? Cela fait si longtemps que nous ne nous sommes pas vu elle et moi, depuis que nous avions été en promenade avec nos familiers plus exactement! Je me suis laissé distraire et lorsque je retourne le regard vers mon ancienne demeure... Rien! Si elle a ouvert la porte, ne fut-ce que pour jeter un seau d'eau, je l'ai raté, tout semble calme maintenant dans la maison, peut-être même est-elle sortie? Diantre, maudit soit mon inattention! Quoi qu'il en soit, j'ai laissé passé une chance de voir une femme ô combien importante pour moi, d'au moins m'assurer qu'elle aille bien, je ne vais pas en laisser une seconde m'échappé! Me mettant en route, balayant mes tracas, mes inquiétudes et ma peine pour reprendre ce rôle qui me va si bien, je m'adresse d'une voix claire à la demoiselle me précédent.
"Excusez-moi mademoiselle mais je ne puis laisser partir si charmante compagnie! Auriez-vous un instant à accorder à un pauvre hère?"
Elle se tourne, lentement, semblant se demander qui peut bien ainsi l'aborder et lorsqu'elle me voit, un soupire las - voir même blasé - s'échappe de ses lèvres laissant comprendre qu'à cet instant, elle doit me traiter mentalement d'abruti. Naturellement, ceci m'arrache un petit rire alors que je m'approche d'elle. "Je prends cette réaction pour un oui!" Dis-je riant toujours avant de reprendre un timbre de voix autrement plus sérieux. "Un plaisir de te voir Khalie, que me vaut le plaisir de te rencontrer sur cette petite île des archipels? Agréable surprise mais je dois avouer que je ne pensais pas y croiser une quelconque connaissance alors que je m'y trouvais justement pour affaire!" Répondre avant qu'elle ne me pose la question, les affaires ont bon dos quand il s'agit d'expliquer une situation...
Nous marchons ensembles un petit moment, discutant de divers sujet : ma compagnie surtout puisque je prétends que c'est elle qui me pousse à être ici. Lorsque nous passons devant une des nectariniers, mes réflexes de jeunesse me reviennent alors que l'on se servait dans les arbres, profitant des bienfaits de notre île et je me saisis machinalement d'un fruit gorgé qui me semble délicieux... Grave erreur dont j'ai confiance en voyant la vieille dame Funèbre - la sorcière comme nous l'appelions, un surnom qu'elle partage avec Nemue même s'il lui va bien mieux qu'à la magnifique apothicaire - et je dois me retenir pour ne pas pousser un jurons en citant son nom ce qui trahirait ma connaissance des locaux de l'île. La vieille enchanteresse ne perd pas un instant, à peine le temps de me traiter de voleur que je me retrouve à rapetisser encore et encore jusqu'à avoir l'apparence d'une huitre étrange dotée de deux bras et deux jambes... Décidemment, Lady Fortune doit me haïr en ce moment! Dans tous les cas, il va falloir convaincre la vieille femme de lever son maléfice!
Quelle idée j’ai eue que d’accepter de me rendre sur cette île perdue dans les archipels dans le seul but d’aller y chercher un cadeau pour mon père. Il s’avère qu’il y a un artisan qui y conçoit une boisson assez rare faite de produit de la mer dont des huîtres, mais aussi très dispendieuse au vu de sa rareté. Puisqu’Ashley ne peut pas quitter la maison seule et qu’il lui faut une bonne raison pour que mère la laisse sortir, c’est à moi, sa grande sœur, qu’elle a demandé de l’aide. Elle n’a pas eu longtemps à me convaincre puisque bonne enfant que je suis, n’avait pas du tout pensé à cela. Même s’il s’agissait de son idée, j’ai accepté seulement si elle disait que cela venait de nous deux et si elle payait la moitié du prix demandé. Parce qu’il va s’en dire que mis à part une adresse et l’emplacement sur la carte, elle n’a pas pris le temps d’entrer en contact avec le producteur. Si ça se trouve, j’y vais absolument pour rien, mais bon, je trouverai bien quelque chose en retour.
C’est donc dans ces conditions que j’arpente les rues de ce village à la recherche de ce fameux endroit où je pourrai retrouver ce spiritueux. Je croyais que tout se passerait vite et qu’il n’y aurait aucun souci, mais voilà qu’on m’interpelle rapidement. Je pourrais l’ignorer, mais il vaut mieux mettre les points sur les i et lui dire que je suis trop occupée pour m’occuper de ce dernier. En plus, je n’ai même pas mon insigne de la garde sur moi, alors je suis ici tout simplement en tant que simple citoyenne. Je finis par m’arrêter et me retourne pour voir avec surprise un homme dont je ne pourrai jamais oublier. Je pousse un soupir, pas parce que je ne suis pas contente de le voir, mais simplement que ça façon de m’interpeller était faite dans le seul but de m’agacer et il le sait. Évidemment, il me demande la raison de ma présence ici tout comme il m’explique rapidement et sans trop de détail la sienne.
« Je suis ici pour acheter le cadeau de mon père. C’est bientôt son anniversaire et Ashley m’a envoyé faire des commissions pour elle puisqu’elle ne peut toujours pas sortir de la maison. » Je regarde le bout de papier que je tiens en main et je soupire. « Elle a eu la brillante idée de lui choisir une boisson spéciale faite avec des produits de la mer et aussi rare que mon sourire… Si ça se trouve y’en aura même plus! » que je dis avec un petit sourire en coin. J’avoue que je me fais légèrement rire moi-même et que ma bonne humeur légendaire est devenue gag à ce niveau. Bon, je sais que Sunshine est le surnom que me donne Valentino, mais j’imagine qu’Aslander me connait assez pour comprendre mon humour.
Nous poursuivons notre avancé discutant de tout et de rien. Après tout, cela fait un petit moment que nous ne nous sommes pas revus lui et moi. Il me parle de son rarwük et moi de Naamah. Je lui parle aussi de sujet un peu plus personnel concernant une décision de Valentino et de moi-même qui a eu un grand impact sur nos vies. C’est mon ami et je ne vois pas pourquoi je lui cacherais ce genre de détail.
Enfin, nous nous arrêtons finalement tout prêt d’un arbre fruitier et certainement par réflexe, Aslander en attrape un pour s’en sustenter, mais c’est à ce moment que surgit une vieille femme qui agite ses bras dans tous les sens et semble psalmodier je ne sais trop quoi à l’encontre de l’aventurier.
Il laisse tomber le fruit ce qui me fait tourner la tête en sa direction et je dois peu à peu baisser la tête pour voir ce qui se passe à mes côtés. Les yeux grands ouverts tout comme la bouche, je ne sais pas dire si je dois être choquée ou morte de rire. Le grand et le merveilleux Aslander O’Sullivan réduisent au stade de petit mollusque avec des jambes et des bras.
« AHah… » je plaque aussitôt ma main contre ma bouche pour éviter qu’un rire ne sorte.
« Ça vous apprendre à prendre ce qui ne vous appartient pas! Vous êtes chanceuse, mademoiselle de ne pas avoir pris l’un de mes fruits. Parce qu’il vous serait arrivé la même chose!
- Je suis vraiment désolée pour le comportement de mon ami, que je dis dans un premier temps en attrapant Aslander dans mes bras, mais ne pourriez-vous pas inverser le sors? Si je ne m’abuse, cela va à l’encontre de la loi et je comprends qu’il vous ait pris quelque chose sur votre propriété, mais on ne règle pas ses comptes par soi-même, n’est-ce pas? Je suis sûre qu’une gentille dame comme vous serez prêt à lui pardonner, ou du moins, nous pourrions arriver à un compromis?
- Vous savez bien manier les mots, jeune femme, mais ce qui a été fait ne peut être défait, à moins que vous ne trouviez pour moi quelque chose…
- Je vous écoute. »
Je ne peux quand même pas laisser Aslander dans cet état.
« Vous voyez, il y a un homme que je soupçonne voler mes fruits pour créer ses boissons étranges. Je suis sûre que vous serez capable de me ramener la vérité et que votre ami se montrera utile. »
Évidemment, fallait bien tomber sur l’homme que je recherchais… Je pousse un soupir et regarde Aslander que je tiens dans mes bras. J’dois vous dire qu’une huître avec des petits bras et des petites jambes me font vraiment rire. Enfin, on n’a pas trop le choix et on accepte, j’imagine.
« T’en penses quoi d’Huîslander…OK non c’est pas drôle. Asland’huître c’est mieux non? »
Madame Funèbre a sa réputation, je ne pensais pas qu'elle avait réellement la capacité de transformer les gens qui prenaient ses fruits, j'avais prit pour acquis qu'il ne s'agissait de rien d'autre que d'une légende, une histoire pour faire peur aux enfants et leur apprendre une leçon stupide tel que : voler c'est mal! Ou autre chose du genre? Force m'est de constaté qu'effectivement, le pouvoir de cette sorcière concerne les arts de la transformation! Aucun doute puisque me voici changé en un mollusque ridicule ayant tout de même quelques capacités humaines. Au moins je peux toujours me déplacer par moi-même... Bien-entendu, mon amie rit même si elle tente de s'en masquer ou de se retenir au départ, je ne peux pas lui en vouloir, je suppose que c'est attendu même si j'imagine que j'aurais apprécié qu'elle fasse ne fut-ce que semblant de s'inquiéter? Au moins, elle tente de raisonner la vieille mégère.
Cette-dernière n'est pourtant pas aisée à convaincre, elle exige quelque chose en compensation? Allons donc, je pourrais bien lui donner quelques cristaux pour qu'elle me débarrasse de cette forme en même temps que le plancher mais non, c'est une vieille aigrie qui n'est pas si simple à acheter. Quel dommage que Khalie n'ait pas son insigne, nul doute qu'elle se serait un peu plus inclinée face à une garde, du moins je le pense? - avant que je ne puisse donné mon avis, la jeune femme accepte d'aider la vieille bique et je soupire fortement, surtout pour mon petit corps mou d'huitre... Nous voici forcé de faire une mission pour la vieille folle qu'est madame Funèbre! Avouons-le j'aurais préféré me frotter à un Fenrir qu'à cette femme mais trop tard pour faire marche arrière...
"Ahahah... Très spirituel!" Dis-je alors que Khalie cherche un surnom ridicule à base d'huitre pour m'appeler, comme si la situation n'était pas suffisemment ridicule! Cette fois, plus de temps à perdre et, je profites de l'occasion pour me tourner vers la sorcière. "Et on peut le trouver où cet homme?"
En suivant les indications données par la vieille dame - ce qui me permet de continuer à jouer les touristes - nous arrivons proche d'une petite boutique qui doit être celle de cet homme... C'est alors que je réalise la situation plus que précaire dans laquelle je me trouve! Des tonneaux, remplit d'huitres, se trouvent autours de la bâtisse et avec eux, une constatation macabre...
"Khalie... Tu es sûre que c'est une bonne idée de venir ici avec moi sous cette apparence?" Après tout, je n'ai pas réellement le physique me permettant de me défendre...
Bon évidemment, on ne peut pas laisser Aslander dans cet état et je ne crois pas qu’il souhaite rester ainsi. Il va perdre en crédibilité sur tous les niveaux à ce stade et je ne pense pas que ses partenaires commerciaux voudront travailler avec lui et aucune autre femme ne voudra de lui. Qui voudrait rester avec quelqu’un qui sent l’huître? D’ailleurs, il ne faudrait pas qu’il sache à quoi je pense actuellement. Cela le mettrait certainement en colère même si j’ai bien envahi de voir le résultat. Après tout, ça doit être bien amusant de voir une petite huître dotée de bras et de jambe qui gesticule dans tous les sens. J’ai un petit sourire amusé, alors que ce dernier se renseigne sur la direction à prendre. C’est vrai que j’aurais pu demander, dès le début, mon chemin à un résident de l’île. Peut-être que cela nous aurait évités bien des soucis, mais bon. Nous ne pouvions pas savoir que ce genre de chose arriverait, quoiqu’avec un peu de recul, on se doute bien que c’est le genre de merde qui nous arrive toujours à tous les deux. Est-ce qu’on parle de l’année précédente où y’a un espèce de malade qui nous a drogués. On s’est retrouvé à enquêter pour le meurtre d’une mère et son enfant et sans parler de cette vie future avec des enfants. Bref, c’était une saison chaude particulièrement mouvementée et étrange, mais tout va pour le mieux maintenant.
Enfin, on se met en route alors que je garde Aslander contre moi et en suivant les indications on finit par approcher de la boutique en question où une panoplie d’huître semble reposer dans des tonneaux et sur de la glace aussi. Après tout, j’imagine qu’il ne fait pas cette boisson avec des aliments impropres à la consommation. Sinon ça aurait de quoi rendre les gens malades. Sauf qu’au vu de la nature de la transformation d’Aslander, celui-ci doute si nous avions bien fait.
« Tu veux retrouver ton apparence de vieil homme ou pas? » dis-je en me moquant un peu de lui bien que je ne le pense pas. « Parce que bon, t’es plutôt mignon avec ta petite coquille sombre et tes petits membres… Ça aurait de quoi charmer bien des femmes, moi je dis. Je suis sûre qu’il y a une femme qui pourrait t’accueillir à bras ouverts, qu’importe ton apparence. »
Et CLAP! Ce dernier referme sa coquille en prenant bien le soin de me pincer par la même occasion pour me faire taire. « Aïeuh! Mais t’es fou! » Je l’ai quand même cherché et puis si ça avait été l’inverse j’aurais été la première à me mettre en rogne contre lui.
« Bon, désolée, je me suis laissée emporter… Pour une fois que je ne suis pas la cible des moqueries de quelqu’un… Enfin, nous avons besoin de passer par ici pour trouver ce que nous cherchons, puis ton apparence sera certainement la meilleure pour passer inaperçue. J’occupe notre homme et toi tu pars à la recherche des fruits. Puis ta taille devrait être utile pour pouvoir te faufiler dans des endroits que je ne peux pas atteindre. »
Ça veut dire que nous nous séparerons à ce moment. Du coup, j’entre finalement dans la boutique et dépose subtilement Aslander sur l’une des caisses qui ne semble pas trop hautes pour qu’il puisse en descendre en sautant ou qu’importe la manière dont il se débrouillerait pour le faire, mais je m’avance aussitôt d’un pas décidé vers l’homme qui me tourne encore le dos. Certainement occupé à préparer sa prochaine distillation. Enfin, il semble frapper sur des objets avec une sorte de petit marteau en bois et en m’approchant davantage, je vois qu’il s’agit d’huître. Je déglutis bien heureuse de ne pas être à la place de mon ami. J’espère simplement que rien ne lui arrivera.
« Bonjour monsieur! Dis-je en le voyant légèrement sursauter.
- Par lady fortune, vous m’avez fait une de ses frousses. J’vous avais pas entendu rentrer.
- Pardonnez-moi, enfin, j’espère que ce n’est pas le mauvais moment pour vous rendre visite.
- Y’a jamais de mauvais moment ma p’tite dame. Moi j’suis là pour vendre!
- Très bien, dans ce cas, je suis ici à la recherche d’une boisson plutôt originale à offrir en cadeau à mon père. J’ai entendu parler de votre boisson à base d’huître. Est-ce que vous en avez avec vous?
- Ah, j’vois que votre père a de la chance! C’pas le genre de cadeau que mes enfants me feraient!
- Ce ne sont pas tous les enfants qui ont les moyens de se le permettre, mais qu’importe le cadeau, c’est l’intention qui compte derrière. Cher ou pas, il faut voir les sentiments qui ont mené à ce cadeau. »
J’suis pas la meilleure placée pour ce genre de moral, après tout, je fais simplement un cadeau à mon père parce que ma sœur me l’avait demandé et parce qu’encore une fois je n’aurais rien eu à lui donner. Il faut dire que je suis revenue depuis qu’il y a un an ici. D’ailleurs, c’est moi où il a aussi mentionné cette lady fortune comme avait l’habitude de faire Aslander? Enfin, certainement quelque chose pour les marins. Après tout, il doit bien les pêcher ses huîtres.
En temps normal, il n'y aurait aucun soucis avec le bâtiment et ses alentours, je ne suis pas ce genre d'imbécile qui pense qu'une vie animale ou végétale vaut autant qu'une vie humaine sinon je ne pourrais pas m'enrichir grâce à la chasse. Cependant, aujourd'hui j'ai l'apparence d'une huitre et je vois mes congénères du jour en bien mauvaise posture : dans des tonneaux, couvertes de glace, attendant juste de se rendre vers l'abattoir et de finir en bouteille pour des nobles au goût ô combien extravagant! Comprenons-nous bien, oui je suis extravagant dans mon genre mais tout de même, une boisson à base d'huitre? Quelle idée saugrenue que cette dernière! Alors qu'il n'y a rien de meilleur qu'un excellent rhum ou un vin de bonne qualité mais soit... Je regarde Khalie, autant que cela peut se faire vu mon nouveau corps, alors qu'elle m'expose son plan : se séparer? Ma foi, ce n'est pas que l'idée m'enchante réellement mais, puisqu'elle va distraire le fou qui aimerait sans doute me mettre en bouteille, je ne peux qu'accepter cette demande, il est évident que rester entre les mains de la demoiselle serait une invitation pour l'homme à m'inviter à découvrir sa dernière boisson et, malheureusement, ce ne serait pas pour la déguster mais bien pour l'agrémenter de mon goût que je devine délicieux...
Déposé sur une caisse, je suis en mission de discrétion et de rapidité. J'attends que Khalie détourne l'attention de l'homme et je m'exécute : descendre de la caisse n'est pas le plus simple, certes je pourrais sauter mais je tiens à ma carapace et surtout, je crains qu'elle ne fasse du bruit en frappant le sol. Je me sert plutôt d'un essuie posé négligemment sur la caisse, mon pouvoir est certes amoindri mais il est encore utilisable : une petite pique de glace vient perforer la serviette pour se planter dans la caisse, je doute que mon poids hallucinant puisse détruire le tissu sur la glace ou arracher ce clou gelé improvisé. Je m'en sers donc pour descendre de mon perchoir et, une fois au sol, je m'introduis aussi rapidement que mes petites jambes le permette vers la table sur laquelle est installé l'homme pour sa sale besogne de destruction de mes confrère mollusque. Après tout, il me faut un plan d'action! L'homme vol supposément les fruits de la sorcière qui m'a transformé mais comment le prouver? Caché sous la table là où l'homme ne peut me voir, j'aperçois une porte entrouverte de l'autre côté de la pièce, quelques mètres qui me semblent des kilomètres vu mon corps mais qu'importe? Je dois me ruer pour parvenir à trouver les preuves nécessaire à mon salue... Je m'élance donc en comptant sur Khalie pour faire diversion et masqué mon approche, je passe la porte avec plaisir et je vois effectivement les cuisines! Victoire, maintenant trouver les fruits mais, alors que je fais quelque pas à la recherche des biens volés, une voix se fait entendre...
"Mais qu'avons-nous là?"
Je me tourne pour voir un autre homme, un cuisinier armé d'un... Couteau à huitres? Il m'observe, je l'observe, un moment de surprise et je m'élance pour fuir, il est temps de me carapater dans ma carapace alors qu'il se remet de la surprise et me poursuite. Une huitre magique! Tu vas me rapporter gros ou finir en bouillon!" Dit-il alors qu'une course poursuite commence dans la cuisine.
« Ah! Ça, je peux comprendre, j’imagine qu’on parle en connaissance. Vous me semblez bien jeune pour avoir des enfants.
- Je ne suis pas si jeune que cela. Enfin, je suis plus proche de mon quart de siècle, mais je suis tout de même en âge d’enfanter, mais disons que j’ai été une enfant aussi… »
Je me souviens d’avoir offert des cadeaux faits main à ma mère lorsque j’étais petite. J’étais si fière de moi et pourtant, bien qu’elle faisait semblant de les aimer devant moi, il terminait souvent à la poubelle. Elle ne prenait même pas la peine de l’exposer ou de le garder avec elle. C’est à peine si elle faisait attention à cela. Lorsque j’ai vu et fini par comprendre, je me suis arrêtée d’offrir quoi que ce soit. Si cela n’avait aucune valeur monétaire, cela n’avait aucune valeur à ses yeux. Malheureusement, le reste de la famille en a écopé et mon départ de la maison pour l’école militaire n’a pas amélioré notre situation.
« Et si nous revenions à notre sujet principal? Votre boisson, qu’est-ce qu’elle a de si particulier pour que les gens se l’arrachent?
- Haha, ils ne se l’arrachent pas, mais disons que j’en fais en petite quantité. Comme cela dépend de la quantité que nous en aurons pêchée, je ne peux pas en produire des masses. Les huîtres sont des fruits de mer qui doivent rester frais. Alors on s’assure de la qualité.
- Est-ce que vous les utilisé cru?
- Ah non, nous utilisons le produit cuit. Nous le faisons cuire doucement dans une grande marmite avec d’autres ingrédients, puis nous retirons par la suite le mollusque de la coquille pour mélanger avec le bouillon. Nous écrasons le tout pour bien mélanger, puis on filtre pour ne garder que le liquide qu’on laisse reposer.
- Je vois! Je trouvais cela étrange, mais qu’est-ce qui vous a donné cette idée d’utiliser les huîtres? »
Bon, j’ai surtout l’impression de lui donner une interview, mais ce dernier semble plutôt réceptif à répondre. Après tout, il doit lui-même savoir que ce n’est pas commun.
« Ah, c’était certainement à cause d’un accident culinaire et cela a pris bien du temps avant que je ne réussisse à reproduire le même goût.
- Mis à part l’huître, vous y mettez quelque chose d’autre? Un ingrédient spécial peut-être?
- Ah, vous êtes une petite fouine vous. J’aime bien votre curiosité. Évidemment que nous devons trouver le parfait mariage pour accompagner le goût de l’huître. Le goût y est, mais n’est pas aussi fort qu’on le penserait. Les gens sont surtout étonnés à la fin. On voulait créer une sensation de confort quand les gens en prenaient.
- On?
- Ah, ouais, je ne travaille pas seul. J’suis peut-être la face visible du projet, mais j’ai un associé derrière dans la cuisine.
- Derrière dans la cuisine? Que je demande un peu figé. »
Il me regarde étrangement alors que je fixe la porte. C’est par là qu’était sûrement allé Aslander et j’espère que tout se passera bien pour lui, mais s’il rencontre son associer on est mal barré.
« Vous allez bien? Vous êtes devenue toute blanche.
- Je euh, oui, bien sûr... »
Moi qui pensais que tout se passerait bien, voilà que des bruits de casserole tombante se font entendre alors que nous entendons crier. Ça parle de coquille et de faire cuir… Je déglutis péniblement, on s’observe un instant et nous partons tous les deux dans la direction de la porte. Le marchand l’ouvre à la volée me laissant ainsi passer la première et dans un parfait duo, nous nous exclamons tous les deux.
« Qu’est-ce qui se passe ici !? »
« Qu’est-ce qui se passe ici !? »
Alors qu'il tente de me foncer dessus, j'use finalement de mon pouvoir pour geler le carrelage, comme prévu le voici qui pose son pied sur le sol glacé sans s'en rendre compte et part dans une magnifique glissade le faisant tomber au sol, les quatre fers en l'air! Ahah victoire! Je vais maintenant pouvoir aller me dissimuler et espérer qu'il perde ma trace et pense que j'ai fuis! C'est du moins ce que je me dis lorsque soudain, un bruit strident se fait entendre, comme une lame qui fend l'air et je vois le couteau à huitre passer juste devant ma coquille et se planter dans le mur en tremblotant un peu alors que je me tourne vers le cuisinier qui prend appuie sur une chaise pour se relever en se tenant le bas du dos. "Maudite huitre magique! C'est toi qui a fait ça je le sais... Tu vas payer! Tant pis pour l'argent, tu finiras en bouillon!" Oh merde! Le voici qui se remet debout mais s'arme de plusieurs couteaux cette fois. Visiblement il a décidé que les cristaux ne valait pas ce genre de douleur et de finir le travail! Je m'élance pour fuir alors qu'il me pourchasse en lançant ses couteaux, je tente de les éviter du mieux que je le peux mais cela n'a rien de réellement simple. Je fonce entre ses jambes, avancer vers lui il ne s'y attendra sans doute pas. Passant entre ses jambes, je gèle le sol pour le faire chuter, il se rattrape de justesse faisant tomber nombre de casseroles en hurlant et maudissant ma coquille. Il se reprend, lançant trois couteaux que j'esquive par chance plus qu'autre chose, un à ma droite, l'autre à ma gauche, le troisième qui me force à relever ma carapace pour l'avoir entre les jambes... C'est ainsi, pratiquement épinglé au mur que je vois la porte s'ouvrir sur Khalie et le commerçant...
"À l'aide! Il va me tuer cet espèce de fou!"
À peine entrée, j’entends Aslander qui appelle à l’aide alors qu’il soulève légèrement sa coquille au-dessus d’un couteau planté entre ses jambes. Enfin pas que, puisqu’il y en a deux autres de chaque côté de lui. Évidemment, les deux hommes sont surpris et bouche bée. Après tout, l’huître n’était pas seulement magique, mais elle venait de parler. Pour ma part, je sens l’adrénaline qui monte en moi et je m’élance aussitôt en direction de ce dernier.
« Ne lancer plus rien! Vous vous en prenez à la mauvaise huître! »
Soulevant Aslander de terre, j’ignore pour quelle raison je fais cela, mais je caresse le dessus de sa coquille comme s’il s’agissait d’un petit animal et le regarde dans tous les sens pour m’assurer qu’il ne soit pas blessé. Évidemment, je ne réalise qu’après que ce n’est pas un véritable animal, mais simplement un humain pris ainsi et je le regarde légèrement gênée.
« Désolée… »
Tendant alors la main dans laquelle il reposait, je le laisse s’installer sur mon épaule alors que je me retourne en direction des deux hommes qui avaient eux le temps de reprendre leur esprit et de se rejoindre.
« Veuillez m’excuser. Je ne pensais pas que mon ami, ici présent, causerait des soucis.
- Vot’ huître magique elle a failli me casser le dos!
- Je pense simplement qu’il craignait pour sa vie. Après tout, ce n’est pas réellement le meilleur emplacement pour lui.
- Fallait pas l’amener dans ce cas! »
Le cuisiner me semble un peu sur les nerfs, ce qui est plutôt compréhensif. Son compagnon tente de la calmer en déposant une main contre son épaule et je profite d’être dans la cuisine pour observer les environs. Ce dernier semblait être en pleine préparation d’une tarte dont l’ingrédient principal était la nectarine. Étrange n’est-ce pas?
Je m’approche de cette dernière attrapant l’un de ces fruits qui n’avait pas encore été coupée et l’observe un moment avant de leur montrer.
« Elle m’a l’air délicieuse. Vous savez me partager votre fournisseur?
- C’est Gustavo qui s’occupe de cela, il saura vous dire, mentionna alors l’homme avec qui j’avais causé en pointant le cuisiner.
- Et bien, c’est un fournisseur qui ne vient pas d’ici…
- Étrange, il me semble avoir vu quelqu’un qui en faisait pousser dans le coin. Puis si cela vient de loin, elles auront eu le temps de pourrir avant que vous ne puissiez les utiliser, non?
- Qu’est-ce que vous voulez dire par là? Mentionna alors le marchand.
- L’écoute pas, Alphonso…
- Ce que je veux dire, monsieur Alphonso, c’est qu’une dame m’a fait savoir qu’on lui volait ses nectarines et ses soupçons m’ont amenée jusqu’ici. Si monsieur, Gustavo n’arrive pas à me fournir une preuve papier d’où il tient ces fruits, je n’aurai pas le choix que d’agir… »
Je fouille doucement dans ma poche sortant mon badge de la garde. Évidemment, le fait qu’il aille attenter à la vie de mon ami n’a pas du tout aidé leur cause.
« Gustavo! J’espère que t’as les papiers, parce que si c’est non, ça va mal se passer pour toi.
- Je…euh… c’est que… Ah puis merde. OUI! J’ai volé les fruits. J’ai essayé demandés à cette vieille dame Funèbre de nous aider en nous vendant ces fruits, mais elle n’a rien voulu savoir! Elle était détestable du début à la fin de notre rencontre. Alors j’ai décidé qu’importe sa décision j’aurai ces fruits!
- Qu’importe, cela ne vous appartenait pas. Mais vous êtes chanceux, elle n’a pas porté plainte à la garde et je suis en jour de repos. Elle m’a simplement demandé de lui ramener les preuves et en voilà une, dis-je en levant ma main qui tenait le fruit.
- Vous m’avez forcée à parler?!
- Et bien, mon ami ici présent n’est pas réellement une huître et il s’agissait d’une mission de la plus haute importance pour lui permettre de retrouver son apparence. Alors, je vous conseille de rester loin de son verger si vous ne voulez pas finir comme lui. D’ailleurs, Alphonso, je vous prendrais bien l’une de vos bouteilles. Si je suis venue sur cette île, c’était vraiment pour le cadeau de mon père… »
C'est avec une certaine habilité qu'elle arrive à arracher les aveux du cuisinier, visiblement le commerçant lui n'avait absolument rien à se reprocher et n'étais pas conscient des agissement de son partenaire. Quelle drôle d'idée, lorsqu'on veut jouer sur l'illégalité d'une entreprise il vaut mieux s'entourer d'alliés de qualités conscients de la situation pour éviter ce genre de déboire, exactement comme je l'ai fais avec Oswald! Je sais ce qu'il fait dans l'ombre car cela me permet de ne pas poser de questions si quelqu'un surprend quelque chose mais de simplement le couvrir. Une chose qui n'est encore jamais arrivé mais surtout, cela évite de se mettre son partenaire à dos! De toute évidence, Alphonso n'apprécie guère l'idée que son partenaire ne vol les biens d'une autre personne, cette simple évidence assure bien moins de soutient au cuisinier et le fait sans doute craquer plus vite. Khalie ne l'arrête cependant pas, étrange en réalité! Je m'attendais à ce qu'elle le fasse tout de même pour punir son crime même si, j'imagine qu'une tape sur les doigts suffit et puis, madame Funèbre risque d'être un bien pire bourreau.
Nous retournons auprès de la vieille sorcière et Khalie lui apporte la preuve en lui expliquant toute l'histoire, il ne faudrait pas qu'elle en veuille au commerçant qui, pour le coup, était parfaitement innocent. Après quoi, elle se tourne vers moi et me rend mon apparence.
"Et j'espère que vous avez comprit la leçon!" Lâche-t-elle en s'éloignant alors que je m'étire, le changement physique n'est pas sans douleur en réalité... Khalie ayant son achat et moi ayant des choses à faire - j'ai perdu trop de temps avec cette histoire - nous nous séparons finalement au détour d'une rue. "Il faudra que l'on se revoit sans ce genre d'aventures la prochaine fois!" Dis-je en riant doucement. Effectivement, maintenant que c'est terminé je peux en rire. Nous nous disons donc au-revoir et je reprend ma route, direction l'étoile du Sud pour mon prochain grand projet et l'ouverture d'un palace de jeu au grand port...