"J'en doute pas mam'zelle, j'en doute pas!" Me contentais-je de dire alors qu'elle affirme ne pas avoir besoin d'aide. Loin de moi l'idée de la provoquer quoi que, peut-être que cela m'amuse en réalité, pousser les gens dans leur dernier retranchement, les forcer à donner le meilleur, à affirmer leur erreur si les choses ne se passe pas comme prévu. Après tout, recruter quelqu'un pour un emploie, c'est juste un jeu, une sorte de séduction différente que celle visant à les conduire dans un lit! Je veux voir si elles et moi pourrons nous entendre sur un plan professionnel et si je dois être celui qui les provoque pour cela, alors soit! Nous suivons toujours silencieusement la jeune femme, au moins elle ne ment pas! Elle sait parfaitement ce qu'elle fait, nous menant bien vite jusqu'à l'arbre fruitier qu'était occupé à "piller" l'un de nos deux agresseurs, une piste de plus à suivre, pas encore notre objectif mais un bon début. Ce n'est qu'après une petite marche que nous arrivons à l'orée d'une clairière, la traqueuse nous fait signe de nous immobiliser ce que l'on fait naturellement mais c'est déjà trop tard : humant l'air, les trois kinococo que l'on vient de trouver sont conscients de notre présence et, qu'on le veuille ou non, ils sont déjà prêt à en découdre... Cette fois, je ne vais pas pouvoir rester passif et observer, c'est une certitude.
C'est cependant notre traqueuse qui prend l'initiative, se déplaçant rapidement pour se mettre en hauteur dans un arbre, voici qu'une flèche frappe avec une précision mortelle, je m'attends même à ce que sa pauvre victime soit éliminée sur le coup vu que la pointe traverse sa gorge de part en part mais non, visiblement la bête a plus de ressources que cela. Elle n'est cependant plus une menace, contrairement aux deux autres... L'un des deux s'attaque à la jeune femme contrôlant les ombre, le second semble vouloir l'épauler mais une flèche le pousse à changer de cible : il se rue alors sur moi! Quel dommage, je ne vais pas pouvoir profiter des compétence martiales de la jeune femme, j'ai vu ce que son ombre peut faire lorsqu'elle prend un ennemi au dépourvu, j'aurais aimé la voir se défendre contre un opposant conscient de sa présence. Mon adversaire direct pourrait sans doute être dangereux, si bien-entendu il avait connaissance de mon pouvoir et qu'il pouvait s'y adapter mais pour l'heure, ce n'est rien de plus qu'un animal stupide qui se jette vers la mort, tête la première. Mon contrôle de la glace me permettant de geler un objet dans les cinquante mètre pour peu qu'il soit visible, et la résistance de la glace ainsi créé étant égale - voir même supérieure - à la résistance de l'acier, je commence à concentrer mon pouvoir dans ma main gauche alors que de ma droite, je me saisit de mon trident posé jusqu'alors dans mon dos.
Le champignon humanoïde s'avance, de plus en plus proche, de plus en plus rapide, chose qui va malheureusement le desservir pour l'occasion. En effet, lorsqu'il est suffisamment proche, que sa vitesse est suffisamment grande, mon piège se referme! D'un mouvement de bras, la glace commence à emprisonner ses pattes antérieur, bloquant net son avancée et surtout, le faisant choir lorsque ses articulations se retrouve enserrées dans ce piège gelé. Il s'étale de tout son long devant moi et ne peut même par relever le regard avant que mon arme, véritable symbole du trône d'Amphitrite, ne s'abatte sur lui, transperçant sa tête sans lui laisser le temps d'agir. Quel dommage d'avoir dû ainsi l'éliminer, il y a deux cadavres de trop, nous n'avions besoin que des spores provenant de trois créatures mais bon... C'est malheureusement un manque de chance pour ses créatures de nous avoir croisé.
Reprenant mon arme que je range dans mon dos, je reporte mon attention sur la jeune femme qui a gagné son propre affrontement, ne reste que le dernier champignon, bien trop blessé pour être une quelconque menace, surtout qu'avec la gorge ainsi transpercée, il ne peut pas vraiment appeler à l'aide. Je m'avance donc, souriant en coin, légèrement charmeur peut-être, les vieilles habitudes ont la vie dure après tout. "Bravo mesdemoiselles, bravo! Une chasse parfaitement menée! Je comprends pourquoi Oswald voulait que j'y participe." Timbre de voix bien différent, accent disparu, parlé plus soutenu, il est temps de faire tomber les masques. "Je propose de récupérer les derniers sports, ensuite je vous expliquerai ce dont il est réellement question en retournant vers nos embarcations si vous le voulez bien très chères..."