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Si j'aurais su, j'aurais pas venu | Sia & Emerald (& Kim)
Emerald AubeclairAventurier
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Si j'aurais su, j'aurais pas venu !
Sia & Emerald
”... et vous dîtes qu’il y a pas d’goules dans l’cimetière ?” Grogna avec moult amabilité la bonne femme qui te faisait face. Elle tenait tout contre son giron l’une des deux brutes qui avaient suivi fidèlement la petite Kim. Elle passait à un rythme régulier ses gros doigts dans les boucles brunes de son gamin qui semblait très mécontent de la situation.
”Tout à fait, madame, ce n’était qu’une farce des enfants qui désiraient effrayer les visiteurs. Nous raccompagnons chaque enfant dans sa famille, et demain nous nous occuperons de l’artefact qui a rendu leur déguisement si réaliste.” Répétas-tu d’une voix douce, espérant que cette mère ne s’énerverait pas sur vous comme certains parents avaient pu le faire un peu plus tôt. "Vous ne craigniez rien, si sa magie avait été dangereuse la guilde ou la garde l’aurait su bien plus tôt et si cela peut vous rassurer nous partirons à sa recherche dès le lever du soleil.” Ajoutas-tu rapidement pour calmer les possibles craintes de la femme dont le visage était déjà rouge de colère, à moins que ça soit son visage habituel ? Elle ouvrit la bouche, chercha ses mots avant de la refermer. Avais-tu réussi à éviter une nouvelle esclandre ? Elle fronça ses sourcils semblables à des chenilles, et posa finalement son regard sur la dernière enfant du groupe : Kim, la rouquine et terrible chef de cette tribu. ”Et vous allez faire quoi d’elle ?”
Comment ça, ce que vous alliez faire d’elle ? Tu haussas légèrement un sourcil, jeta un regard vers Sia et la petite. La tête baissée, elle se tenait légèrement derrière l’autre aventurière comme pour échapper aux yeux porcins de la mère de son ami. “Nous allons la raccompagner dans sa famille.” Répondis-tu simplement, c’était plutôt évident, non ? Tu n’allais pas laisser cette enfant errer dans la nature en pleine nuit –ou même en plein jour d’ailleurs. La mère resta un instant silencieuse avant d’afficher un sourire mauvais. “ A sa famille ? Cette sale orpheline ? Elle n'a plus personne ! Même le temple doit en avoir marre d’elle.” Persifla-t-elle en montrant presque les dents. ”Une vraie mauvaise herbe !” Elle cracha à vos pieds, avant d’ajouter : ”J’savais bien qu’elle finirait par causer problème ! Elle a une très mauvaise influence sur mon petit Jamy ! Ses parents auraient dû l’abandonner dans la forêt !” Sa voix se faisait de plus en plus véhémente au fil de sa diatribe. Quant à toi, tu restais tout simplement sans voix. Comment pouvait-elle dire quelque chose comme ça ? Et devant une enfant en plus ? Tu pouvais toit même être une sacrée langue de vipère, mais t’en prendre à une gamine de cette façon ? Tu te sentais tout bonnement scandaliser.
”Comment...” Tu allais lui dire ta façon de penser, quand elle te coupa tout bonnement la parole : “J’espère que vous l’emmènerez loin d’ici ! Je refuse de voir cette petite peste traîner un peu plus longtemps par ici à mendier et à jouer avec mon petit ange !” Et sur ces derniers mots, elle poussa son mioche à l’intérieur et vous claqua la porte au nez. Tu clignas des yeux. Elle est sérieuse ? Tu te tournas vers la jeune femme, cherchant à confirmer si tout cela n’était pas juste une affreuse hallucination auditive quand un petit reniflement attira ton attention. La rouquine avait agrippé le haut de Sia, et ses épaules tressautaient à intervalle régulier. Une petite grimace se forma sur ton visage en voyant la petite pleurer presque silencieusement. Où était passé la petite teigne de tantôt ? ” Petite ?” Tu approchas ta main, et la posas délicatement sur le sommet du crâne de l’enfant qui se mit à lâcher des gros sanglots à ton contact. Puis, soudainement elle vous repoussa et partit en courant vers le cimetière et les bois.
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Nous terminions enfin de ramener tous les enfants chez eux. La tâche s'était avérée plus compliquée que prévu puisque certains parents se montrèrent particulièrement désagréables. Le genre qui me donne envie de mettre des baffes. Je me suis retenue, agissant en parfaite aventurière et laissant Emerald s'occuper de la discussion pour m'éviter de me retrouver à insulter certaines personnes. J'observe la mère de famille défendre son fils comme s'il était l'enfant le plus gentil au monde et pester contre la gamine qui se cache un peu derrière moi. La petite Kim a certes été particulièrement odieuse, me rappelant les enfants qui me maltraitaient aussi plus jeune, mais elle est dans l'âge où on ne se rend pas compte de ses actes.
Cette femme désagréable a en revanche l'âge de connaître le poids de ses paroles sur une telle enfant. Comme si de rien était, elle lâche que la petite rousse est orpheline et que ses parents auraient mieux fait de l'abandonner de façon à ce qu'elle meurt. Je sens la colère monter un peu plus en moi au fur et à mesure qu'elle parle et continue de sortir des choses désagréables, et je me répète en boucle le code de la guilde pour ne pas l'enfreindre en expliquant le fond de ma pensée avec mes poings. La bonne femme part et je sens quelque chose s'agripper à moi. Je descends mon regard vers la petite Kim qui se met à renifler et semble commencer à pleurer. Mon partenaire réagit avant moi et semble vouloir venir la réconforter en caressant sa tête. Cela a pour effet de la faire éclater dans des pleurs plus violents avant de nous repousser et s'enfuir.
Je pousse un gros soupir en me grattant un peu la tête. Je ne suis pas la plus douée avec les enfants, mais je ne peux pas la laisser comme ça toute seule. Si ça ne tenait qu'à moi, je pense que je la récupérerai et me débrouillerai pour m'en occuper. Mais justement, cela ne dépend pas que de moi. J'ai fait le choix de redevenir apprentie forgeronne et d'être aventurière en même temps. Pas vraiment le choix de vie qui permet d'élever une enfant. Et pas vraiment certaine que Lyle saute de joie en me voyant ramener une gamine chez lui alors qu'il souhaite que son apprentie se concentre sur son travail. Vraiment pas la meilleure des idées. Je lâche un grognement de mécontentement n'arrivant pas à trouver une solution à cette situation plus qu'épineuse.
« Rattrapons la. On va pas laisser une enfant de cet âge seule dans les bois. Et vu l'heure, elle doit mourir de faim. »
En tout cas, moi je sens que j'ai faim. Donc imaginer une enfant vivant seule et visiblement pas vraiment aidée par les habitants du village, elle ne doit pas avoir le luxe de profiter de trois repas chauds par jour. Pourquoi faut-il qu'une enfant de cet âge traverse tant de difficultés ? Je sais que cela n'est pas monnaie courante, mais je sais aussi qu'elle n'est pas un cas isolé. Il doit y avoir moyen de lui trouver un bon orphelinat ou une famille capable de l'accueillir et lui offrir un toit et des repas chauds pour qu'elle puisse profiter de son enfance à pleines dents sans penser à sa survie. Elle devrait être en train de sourire joyeusement et jouer avec d'autres enfants, pas de se morfondre à cause d'adultes débiles qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez.
Je me dirige sans attendre dans la direction qu'a pris la gamine, marchant d'un pas rapide et déterminée. Si je viens à croiser un de ces adultes qui ont traité cette enfant comme une moins que rien, je pense que mon poing va partir au quart de tour. Je contiens ma colère comme je peux, pensant simplement à cette enfant seule qui doit vivre dans ces bois et s'y être trouvé un abri pour survivre. Cette pensée me met encore plus en colère et j'accélère le pas, oubliant presque mon coéquipier. J'arrive rapidement à l'entrée du cimetière et fait attention à ne pas trop m'en approcher pour ne pas revenir dans la zone affectée par la magie. Est-ce que Kim est retournée à l'intérieur ?
« Kim ! Kim ! C'est Sia, sors de ta cachette. On va te trouver un bon repas chaud, alors oublie cette horrible femme et montre-toi. »
Je ne suis vraiment pas douée. Je ne pense pas que la promesse d'un unique repas suffira à faire sortir une enfant et faire confiance à deux inconnus. J'ai simplement envie de la retrouver et je commence à fouiller les environs à la recherche d'un indice sur sa cachette. Je continue d'appeler son nom et finalement, j'entends de faibles reniflements.
Cette femme désagréable a en revanche l'âge de connaître le poids de ses paroles sur une telle enfant. Comme si de rien était, elle lâche que la petite rousse est orpheline et que ses parents auraient mieux fait de l'abandonner de façon à ce qu'elle meurt. Je sens la colère monter un peu plus en moi au fur et à mesure qu'elle parle et continue de sortir des choses désagréables, et je me répète en boucle le code de la guilde pour ne pas l'enfreindre en expliquant le fond de ma pensée avec mes poings. La bonne femme part et je sens quelque chose s'agripper à moi. Je descends mon regard vers la petite Kim qui se met à renifler et semble commencer à pleurer. Mon partenaire réagit avant moi et semble vouloir venir la réconforter en caressant sa tête. Cela a pour effet de la faire éclater dans des pleurs plus violents avant de nous repousser et s'enfuir.
Je pousse un gros soupir en me grattant un peu la tête. Je ne suis pas la plus douée avec les enfants, mais je ne peux pas la laisser comme ça toute seule. Si ça ne tenait qu'à moi, je pense que je la récupérerai et me débrouillerai pour m'en occuper. Mais justement, cela ne dépend pas que de moi. J'ai fait le choix de redevenir apprentie forgeronne et d'être aventurière en même temps. Pas vraiment le choix de vie qui permet d'élever une enfant. Et pas vraiment certaine que Lyle saute de joie en me voyant ramener une gamine chez lui alors qu'il souhaite que son apprentie se concentre sur son travail. Vraiment pas la meilleure des idées. Je lâche un grognement de mécontentement n'arrivant pas à trouver une solution à cette situation plus qu'épineuse.
« Rattrapons la. On va pas laisser une enfant de cet âge seule dans les bois. Et vu l'heure, elle doit mourir de faim. »
En tout cas, moi je sens que j'ai faim. Donc imaginer une enfant vivant seule et visiblement pas vraiment aidée par les habitants du village, elle ne doit pas avoir le luxe de profiter de trois repas chauds par jour. Pourquoi faut-il qu'une enfant de cet âge traverse tant de difficultés ? Je sais que cela n'est pas monnaie courante, mais je sais aussi qu'elle n'est pas un cas isolé. Il doit y avoir moyen de lui trouver un bon orphelinat ou une famille capable de l'accueillir et lui offrir un toit et des repas chauds pour qu'elle puisse profiter de son enfance à pleines dents sans penser à sa survie. Elle devrait être en train de sourire joyeusement et jouer avec d'autres enfants, pas de se morfondre à cause d'adultes débiles qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez.
Je me dirige sans attendre dans la direction qu'a pris la gamine, marchant d'un pas rapide et déterminée. Si je viens à croiser un de ces adultes qui ont traité cette enfant comme une moins que rien, je pense que mon poing va partir au quart de tour. Je contiens ma colère comme je peux, pensant simplement à cette enfant seule qui doit vivre dans ces bois et s'y être trouvé un abri pour survivre. Cette pensée me met encore plus en colère et j'accélère le pas, oubliant presque mon coéquipier. J'arrive rapidement à l'entrée du cimetière et fait attention à ne pas trop m'en approcher pour ne pas revenir dans la zone affectée par la magie. Est-ce que Kim est retournée à l'intérieur ?
« Kim ! Kim ! C'est Sia, sors de ta cachette. On va te trouver un bon repas chaud, alors oublie cette horrible femme et montre-toi. »
Je ne suis vraiment pas douée. Je ne pense pas que la promesse d'un unique repas suffira à faire sortir une enfant et faire confiance à deux inconnus. J'ai simplement envie de la retrouver et je commence à fouiller les environs à la recherche d'un indice sur sa cachette. Je continue d'appeler son nom et finalement, j'entends de faibles reniflements.
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Cristaux : 1104MESSAGES : 831COULEUR : #C72C48Aord SvennLe plus cursed d'entre tous
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Ces sales gosses, toujours à jouer parmi les tombes, renversant les offrandes et saccageant les fleurs déposées par les familles endeuillées. Aord écoutait le fossoyeur se plaindre des raids de bambins surexcités qui venait régulièrement lui rajouter du travail. Ils avaient l‘air de ne pas être très appréciés dans le coin, mais Aord se retenait de poser un quelconque jugement. Il avait eu son lot d’aventures dans sa jeunesse, donc il comprenait bien qu’un gamin puisse faire des choses irréalistes pour des adultes. D’autant que s’ils venaient jouer dans un cimetière, c’était probablement parce qu’on ne pouvait pas leur offrir un terrain de jeu plus propice.
Bien loin de tous ces potins et bavardages, Aord était d’abord venu au cimetière pour travailler. On l’avait demandé pour préparer plusieurs mises en bière que le frère habituel n’allait pas pouvoir effectuer à cause d’un rhume. Qui attrapait un rhume en pleine saison chaude sérieusement ? Parfois, les frères de Lucy étaient les plus malchanceux en ce monde et ce n’est pas Aord qui dirait le contraire. Il s’était mis au travail à l’aube et était resté presque toute la journée pour préparer les corps. C’est durant son travail qu’il avait pu entendre les fameux garnements dont on lui avait parlé. Leurs cris et leurs frasques avaient rythmé sa journée, mais il n’était pas sorti pour les corriger. A quoi bon ? Demain, ils reviendraient. Le seul moyen de les faire changer serait de s’occuper d’eux, mais Aord n’en avait pas les moyens. Parfois, ne rien faire était la seule solution possible.
Aord rangeait son matériel pour rentrer chez lui quand il aperçut une petite fille courir entre les arbres en pleurant. Allons-bon, les jeux étaient terminés ? Il la vit escalader le mur d’un des bâtiments, ce qui le motiva à ouvrir la fenêtre et à crier :
« Eh petite, descend de là tu vas te blesser ! »
La jeune fille sursauta en l’entendant et lui adressa à peine un regard avant de s’accrocher au toit et de disparaître de son champ de vision non sans lever un doigt particulier dans sa direction. Aord en resta bouche bée, décidément les gosses étaient clairement laissés à la dérive dans ce coin du Sud. Aord était partagé entre l’envie de la laisser là et le devoir de s’occuper de cette enfant qui pourrait se blesser si on la laissait crapahuter sur les toits sans surveillance, mais elle avait clairement manifesté son envie de rester seule. Pourtant, le vent lui porta le couinement d’un sanglot.
« Bon va falloir innover »
Il passa dans la pièce d’à côté dans laquelle il trouva le fossoyeur, avachi dans un fauteuil en train de fumer sa pipe. Il ouvrit un œil qui s’était fermé malgré lui.
« Vous avez fini M’sieur l’frère ?
- Ouaip, ils seront près pour l’enterrement demain, pensez juste à rajouter les fleurs.
- Z’êtes efficace dit donc !
- J’ai simplement un peu d’expérience, répondit Aord embarrassé. »
Le frère tourna sur lui-même pour observer la pièce en détail à la recherche d’un objet qu’il avait en arrivant. Il le trouva sur la commode, un vieux chapeau tout troué, orné d’une magnifique plume violette qui, elle, était magnifique.
« Dites-moi, c’est bien une plume de phénix de Lune sur ce chapeau ?
- J’crois, c’est un m’sieur riche qui l’a oublié après un enterrement. Il s’est fait manger par les mythes, faudrait que je pense à le j’ter.
- Cela vous poserait problème si je vous en débarrassais ?
- Faites donc m’sieur prêtre, vous l’avez bien mérité ! »
Aord ne se fit donc pas prier et récupéra le chapeau et décrocha la plume. Il remercia l’homme pour son accueil et sortit du bâtiment. Bon il était temps de faire descendre cette gamine de là. Le frère prit la plume entre ses mains et souffla son pouvoir sur elle. La brume se tordit et captura la plume avant de se tordre pour créer la forme d’un grand oiseau. Son phénix mort-vivant avait l’air aussi vrai que l’original, mis à part qu’il était translucide !
Au loin, Aord entendit une femme crier un nom. Il y avait donc quelqu’un qui la cherchait ? Parfait, il n’aurait pas à s’impliquer. D’un simple coup d’œil, il fit s’envoler l’oiseau en direction de la cachette de la petite. Avec ses grandes ailes, on ne pouvait pas le rater. Avec ça, cette personne devrait retrouver son enfant sans trop de difficulté. Dans tous les cas Aord avait donné l’ordre à son oiseau de réconforter cette enfant jusqu’à ce qu’il disparaisse au bout d’une heure.
« Aller Naya, laissons-les se débrouiller. »
La petite gluante émit un petit piaillement depuis le fond de sa poche où elle grignotait Lucy savait quoi. Aord jeta un dernier coup d’œil derrière lui pour apercevoir la fille caresser la tête de son oiseau fantôme. Qui aurait cru que son pouvoir pouvait servir à ça ?
Bien loin de tous ces potins et bavardages, Aord était d’abord venu au cimetière pour travailler. On l’avait demandé pour préparer plusieurs mises en bière que le frère habituel n’allait pas pouvoir effectuer à cause d’un rhume. Qui attrapait un rhume en pleine saison chaude sérieusement ? Parfois, les frères de Lucy étaient les plus malchanceux en ce monde et ce n’est pas Aord qui dirait le contraire. Il s’était mis au travail à l’aube et était resté presque toute la journée pour préparer les corps. C’est durant son travail qu’il avait pu entendre les fameux garnements dont on lui avait parlé. Leurs cris et leurs frasques avaient rythmé sa journée, mais il n’était pas sorti pour les corriger. A quoi bon ? Demain, ils reviendraient. Le seul moyen de les faire changer serait de s’occuper d’eux, mais Aord n’en avait pas les moyens. Parfois, ne rien faire était la seule solution possible.
Aord rangeait son matériel pour rentrer chez lui quand il aperçut une petite fille courir entre les arbres en pleurant. Allons-bon, les jeux étaient terminés ? Il la vit escalader le mur d’un des bâtiments, ce qui le motiva à ouvrir la fenêtre et à crier :
« Eh petite, descend de là tu vas te blesser ! »
La jeune fille sursauta en l’entendant et lui adressa à peine un regard avant de s’accrocher au toit et de disparaître de son champ de vision non sans lever un doigt particulier dans sa direction. Aord en resta bouche bée, décidément les gosses étaient clairement laissés à la dérive dans ce coin du Sud. Aord était partagé entre l’envie de la laisser là et le devoir de s’occuper de cette enfant qui pourrait se blesser si on la laissait crapahuter sur les toits sans surveillance, mais elle avait clairement manifesté son envie de rester seule. Pourtant, le vent lui porta le couinement d’un sanglot.
« Bon va falloir innover »
Il passa dans la pièce d’à côté dans laquelle il trouva le fossoyeur, avachi dans un fauteuil en train de fumer sa pipe. Il ouvrit un œil qui s’était fermé malgré lui.
« Vous avez fini M’sieur l’frère ?
- Ouaip, ils seront près pour l’enterrement demain, pensez juste à rajouter les fleurs.
- Z’êtes efficace dit donc !
- J’ai simplement un peu d’expérience, répondit Aord embarrassé. »
Le frère tourna sur lui-même pour observer la pièce en détail à la recherche d’un objet qu’il avait en arrivant. Il le trouva sur la commode, un vieux chapeau tout troué, orné d’une magnifique plume violette qui, elle, était magnifique.
« Dites-moi, c’est bien une plume de phénix de Lune sur ce chapeau ?
- J’crois, c’est un m’sieur riche qui l’a oublié après un enterrement. Il s’est fait manger par les mythes, faudrait que je pense à le j’ter.
- Cela vous poserait problème si je vous en débarrassais ?
- Faites donc m’sieur prêtre, vous l’avez bien mérité ! »
Aord ne se fit donc pas prier et récupéra le chapeau et décrocha la plume. Il remercia l’homme pour son accueil et sortit du bâtiment. Bon il était temps de faire descendre cette gamine de là. Le frère prit la plume entre ses mains et souffla son pouvoir sur elle. La brume se tordit et captura la plume avant de se tordre pour créer la forme d’un grand oiseau. Son phénix mort-vivant avait l’air aussi vrai que l’original, mis à part qu’il était translucide !
Au loin, Aord entendit une femme crier un nom. Il y avait donc quelqu’un qui la cherchait ? Parfait, il n’aurait pas à s’impliquer. D’un simple coup d’œil, il fit s’envoler l’oiseau en direction de la cachette de la petite. Avec ses grandes ailes, on ne pouvait pas le rater. Avec ça, cette personne devrait retrouver son enfant sans trop de difficulté. Dans tous les cas Aord avait donné l’ordre à son oiseau de réconforter cette enfant jusqu’à ce qu’il disparaisse au bout d’une heure.
« Aller Naya, laissons-les se débrouiller. »
La petite gluante émit un petit piaillement depuis le fond de sa poche où elle grignotait Lucy savait quoi. Aord jeta un dernier coup d’œil derrière lui pour apercevoir la fille caresser la tête de son oiseau fantôme. Qui aurait cru que son pouvoir pouvait servir à ça ?
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Si j'aurais su, j'aurais pas venu !
Sia & Emerald
Après la fuite de la petite Kim, tu restas quelques figer sur place. Comment pouvait-on dire ça ? Et comment pouvait-on abandonner une enfant ? Et pourquoi ces villageois n’avaient rien fait pour l’aider ? Prévenir la garde ou même le temple ? Et l’orphelinat n’était pas inquiet pour elle ? Tu avais des tas de question en tête. “Et pas sûr que j’aimerai les réponses.” Tu suis ta compagne d’aventure jusqu’au cimetière où elle commence à appeler la petite, espérant certainement la faire venir sans avoir à subir à nouveau la magie qui imprégnait les lieux.
”KIM !” Tu cries à ton tour, espérant que ta voix porterait plus loin. ”KIM RE...”
”NON MAIS C’EST QUOI CE VACARME !” Hurla un vieil homme en sortant d’une petite masure. Tu le reconnus comme le vieux fossoyeur que tu avais vu quelques heures plus tôt, peu avant d’être rejoint par Sia pour le début de votre quête. ”Ca va pas de crier comme ça ? Et le respect pour les morts !” Grogna-t-il en s’arrêtant devant vous une expression revêche sur son visage ridé. ”Après ces sales gosses, voilà qu’même les adultes crient... Vraiment n’importe quoi, c’était pas comme ça à mon époque;” Ajouta-t-il en marmonnant dans sa barbe. Tu allais t’excuser et expliquer la situation quand tu t’arrêtas. Il avait bien dit “enfant” et non pas des goules ? N’était-il pas influencé par la magie environnante ?
”Je vous prie de m’excuser de bien vouloir nous excuser, nous cherchions juste une enfant qui s’est réfugiée dans le cimetière...” Commenças-tu avant de te faire interrompre.
”Et alors ? Qu’est ce que ça peut me foutre ?” S’énerva-t-il en serrant son poing et en l’agitant sous ton nez. Tu restas silencieux une seconde, retins un soupir, avant de t’excuser de nouveau.
”Monsieur, je vous prie de vous calmer, la guilde nous a envoyé ici pour nous occuper de goules et …”
”Des goules ? Y en a pas ! Y a que des gosses et des cons sans éducation !” Encore une fois, il ne t’avait pas écouté jusqu’à la fin, mais ça confirmait qu’il n’était pas influencé par la magie environnante. Ce qui était assez étonnant puisqu’il devait traîner ici plus que quiconque.
”Si vous me laissiez expliquer...” Tentas-tu à nouveau.
”Bah parle !” S’exclama-t-il en se montrant toujours assez colérique et aussi patient. Devant ton nouveau silence, il haussa un sourcil.
”Vous avez tout à fait raison, il n’y a aucune goule ici, mais les gens, qui ont posé la requête de la guilde, étaient sous l’influence d’une magie qui les faisaient voir les enfants comme des goules. Nous avons ramené tous les enfants chez eux, sauf la petite Kim qui s’est réfugié ici car elle n’a pas de famille.” Tu repris une seconde ta respiration, ignora le commentaire haineux pour reprendre. ”Et nous demain nous nous occuperons de trouver la magie à l’origine de ces hallucinations. Je suis d’ailleurs étonné de voir qu’elle n’agit pas sur vous.”
Le fossoyeur te regarda fixement, lorgna ensuite Sia, cracha pas terre avant de finalement lâcher : “Ouais... c’est sûrement grâce au talisman que ma femme m’avait offert. Paix à son âme. Elle disait que ça me protégerait. Et j’me disais bien qu’il était constamment chaud ces derniers temps”
C'était à ton tour de hausser un sourcil. Ainsi le vieil homme avait conscience qu’une magie psychologique était en action et n’avait prévenu personne ? Tu poussas un soupir.
”Je vois, merci pour l’information. N’hésitez pas à prévenir la garde ou la guilde la prochaine fois. Maintenant, nous allons vous laisser, je m’excuse d’avance pour les possibles bruits. “Et sur ces mots, tu saluas l’homme avant qu’il ne puisse s’énerver à nouveau et t’éloigna d’un pas vif vers l’allée principale du cimetière. Il te fallait maintenant retrouver Kim, puis chercher l’artefact après un peu de repos.
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« KIM ! KIIIIIIM ! »
Je suis en train de m'égosiller pour retrouver une gamine dans un cimetière. Si on m'avait dit que cette soirée tournerait ainsi, je ne l'aurais pas cru. Je suis venue pour découper de la goule, et je me retrouve à devoir retrouver et réconforter une enfant. Je pousse un soupir en regardant autour de moi, à la recherche d'un signe de l'enfant. Non loin j'entends Emerald l'appeler et la chercher autant que moi. Bientôt, une autre voix l'interpelle. Je fronce les sourcils et pousse un grognement en entendant les paroles du vieil homme. Le respect des morts. Ils sont morts. Morts et enterrés. Qu'est-ce qu'ils en ont à faire que l'on vienne crier sur leur sépulture ? Encore cet après-midi une dizaine d'enfants venaient les piétiner, alors ce n'est pas quelques cris pour retrouver une gamine qui va beaucoup les déranger.
Je laisse l'aventurier se débrouiller avec le fossoyeur, il est plus apte à cela que moi. Je tourne les talons et continue mes recherches. Où est-ce qu'une petite rouquine d'une dizaine d'années au cœur meurtri peut se cacher ? Je suis bien du genre à savoir où l'on a envie de se cacher lorsque l'on est rejeté ainsi. Un endroit que l'on apprécie, où l'on se sent en sécurité loin des yeux de tous. Et pour cette enfant, c'est ce cimetière. Et les cachettes dans un cimetière, il y en a plus que l'on ne pense. C'est un peu glauque, mais si l'on n'a pas peur de la colère des morts, on peut bien se faufiler à l'intérieur d'un tombeau familial, prendre de la hauteur sur l'un des arbres servant à apporter un peu d'ombre au lieu, ou encore squatter le toit d'un des bâtiments utilisés par le fossoyeur.
C'est l'apparition d'un phénix de lune fantomatique qui attira mon attention. Le magnifique oiseau, légèrement translucide, s'élève quelque peu dans les airs pour aller se poser sur le toit d'un des bâtiments non loin. L'animal semble observer quelque chose, son attitude est inhabituelle et absolument pas naturelle. Une illusion ? Une nouvelle hallucination créée par la magie opérant ici ? Je fronce des sourcils et m'approche d'un des murs du bâtiment. L'endroit est facilement escaladable pour qui sait s'y prendre. Ce n'est vraiment pas ma tasse de thé, et c'est avec un nouveau soupir exaspéré que j'entreprends de me hisser sur le mur. La tâche n'est pas ardue, mais je ne suis pas la personne la plus agile en hauteur. Même si j'ai appris à grimper aux arbres -en y étant quelque peu obligée par Java- j'ai horreur de devoir me hisser ainsi en étant peu sûre de ma stabilité.
Je me retrouve bien rapidement à sauter sur le petit toit du bâtiment, me déplaçant prudemment en essayant de ne pas glisser et me pulvériser le crâne plus bas. Je repère l'oiseau fantomatique qui me regarde, l'air presque interrogatif. Définitivement, cette apparition n'a rien de naturelle. Je le rejoins et retrouve la petite rouquine, sanglotante et câlinant cette étrange apparition à plumes. J'arque un sourcil devant cette scène avant de me glisser à côté d'elle, m'asseyant sur les tuiles sans un mot. Je la laisse sangloter sans rien dire, l'étrange phénix me fixant un moment avant de revenir frotter sa tête à l'enfant et essayer de la réconforter. C'est une bien étrange scène à laquelle j'assiste, mais j'ai une petite idée de ce qu'il se passe dans cette petite tête rousse. Je ne dis rien, la laissant faire sortir tout ce qu'elle ressent en ce moment, elle en a besoin.
Plusieurs minutes passent ainsi, minutes où j'observe la vue que l'on a depuis ici. Je pose mes mains derrière moi, profitant de la lumière de la lune qui éclaire doucement le cimetière. En cette période de saison chaude, l'endroit est plutôt joli. L'herbe verte vient donner une touche colorée aux allées entre les tombes, les arbres apportent de l'ombre et de la fraicheur à plusieurs d'entre elles, quelques fleurs et autres mauvaises herbes viennent rajouter un peu de gaieté à cet endroit si triste. L'air est frais, mais agréable, une légère brise vient effleurer nos peaux alors qu'un reniflement plus sonore se faire entendre à côté de moi. Je tourne le regard pour voir le phénix enserrer l'enfant de ses ailes, la petite Kim faisant un câlin à cet étrange oiseau. Un petit sourire étire doucement mes lèvres. Il semblerait que la petite se soit apaisée quelque peu. Je viens simplement glisser une main dans ses cheveux et les lui ébouriffer, comme me le faisait mon père quand j'avais pleuré tout mon saoul en me cachant dans un coin de la forge. La petite reporte alors son attention sur moi, mi-méfiante, mi-contente d'avoir une présence à ses côtés.
Sans un mot, je me relève et époussette mes vêtements. Je me tourne vers la rouquine et la regarde avec un petit sourire. Je ne suis pas la meilleure personne pour réconforter une enfant, mon instinct maternel est déplorable et ma compassion est presque inexistante, mais je sais ce que cela fait de se sentir seule et rejetée. Je sais aussi ce dont elle a besoin après avoir tant pleuré et à cette heure déjà tardive. Un bon repas chaud. De quoi se remplir l'estomac. Et ensuite un bon lit où oublier ses tracas pour quelques heures.
« Allons manger. On te paye ce que tu veux à manger. En échange, tu devras nous parler de vos jeux dans le cimetière et de votre trésor.
- Comme si j'allais vous montrer notre trésor aussi facilement ! »
Je fronce légèrement les sourcils. C'est qu'elle est têtue cette petite garce. Je prends une grande inspiration en essayant de garder mon calme. Je la regarde plus durement, abandonnant complètement mon semblant de compassion que j'avais pour elle.
« Tu viens bouffer ou je te laisse ici à dormir à la belle étoile le ventre vide. C'est toi qui vois. »
Sans un mot de plus, je m'approche du bord du toit et saute en bas, me réceptionnant en pliant les genoux, retenant les leçons de Java pour ne pas me blesser de ce genre d'acrobaties. Le toit n'est pas très haut, mais se fouler une cheville peut vite arriver. Je lance un dernier regard vers Kim qui semble s'être approchée du bord du toit, suivie de son étrange oiseau qui ne semble pas vouloir la quitter. Elle me rejoint rapidement en descendant le long d'un mur, visiblement l'endroit où elle a l'habitude de grimper pour venir se cacher ici. Silencieusement, je me mets à avancer, bien décidée à retrouver Emerald. Rapidement, j'entends des petits pas derrière moi et une tête rousse rejoint rapidement mon côté. Un nouveau sourire étire alors légèrement le coin de mes lèvres. L'appel de la nourriture, il n'y a rien de mieux pour négocier avec un enfant, même le plus têtu. Nous traversons ensemble le cimetière, et je retrouve alors mon compagnon du jour qui semble avoir fini de s'engueuler avec le fossoyeur et ayant repris les recherches pour retrouver la gamine qui vient se cacher derrière moi. Je la regarde du coin de l'œil en soulevant un bras. C'est qu'elle se cacherait presque dans mes jupons si j'en avais. Je pousse un nouveau soupir. Décidément, les gamins, c’est pas vraiment mon truc. Je m'avance vers l'aventurier et lui désigne l'enfant d'un geste de la main, un regard plus exaspéré qu'autre chose.
« Allons bouffer. Je meurs de faim. »
Je suis en train de m'égosiller pour retrouver une gamine dans un cimetière. Si on m'avait dit que cette soirée tournerait ainsi, je ne l'aurais pas cru. Je suis venue pour découper de la goule, et je me retrouve à devoir retrouver et réconforter une enfant. Je pousse un soupir en regardant autour de moi, à la recherche d'un signe de l'enfant. Non loin j'entends Emerald l'appeler et la chercher autant que moi. Bientôt, une autre voix l'interpelle. Je fronce les sourcils et pousse un grognement en entendant les paroles du vieil homme. Le respect des morts. Ils sont morts. Morts et enterrés. Qu'est-ce qu'ils en ont à faire que l'on vienne crier sur leur sépulture ? Encore cet après-midi une dizaine d'enfants venaient les piétiner, alors ce n'est pas quelques cris pour retrouver une gamine qui va beaucoup les déranger.
Je laisse l'aventurier se débrouiller avec le fossoyeur, il est plus apte à cela que moi. Je tourne les talons et continue mes recherches. Où est-ce qu'une petite rouquine d'une dizaine d'années au cœur meurtri peut se cacher ? Je suis bien du genre à savoir où l'on a envie de se cacher lorsque l'on est rejeté ainsi. Un endroit que l'on apprécie, où l'on se sent en sécurité loin des yeux de tous. Et pour cette enfant, c'est ce cimetière. Et les cachettes dans un cimetière, il y en a plus que l'on ne pense. C'est un peu glauque, mais si l'on n'a pas peur de la colère des morts, on peut bien se faufiler à l'intérieur d'un tombeau familial, prendre de la hauteur sur l'un des arbres servant à apporter un peu d'ombre au lieu, ou encore squatter le toit d'un des bâtiments utilisés par le fossoyeur.
C'est l'apparition d'un phénix de lune fantomatique qui attira mon attention. Le magnifique oiseau, légèrement translucide, s'élève quelque peu dans les airs pour aller se poser sur le toit d'un des bâtiments non loin. L'animal semble observer quelque chose, son attitude est inhabituelle et absolument pas naturelle. Une illusion ? Une nouvelle hallucination créée par la magie opérant ici ? Je fronce des sourcils et m'approche d'un des murs du bâtiment. L'endroit est facilement escaladable pour qui sait s'y prendre. Ce n'est vraiment pas ma tasse de thé, et c'est avec un nouveau soupir exaspéré que j'entreprends de me hisser sur le mur. La tâche n'est pas ardue, mais je ne suis pas la personne la plus agile en hauteur. Même si j'ai appris à grimper aux arbres -en y étant quelque peu obligée par Java- j'ai horreur de devoir me hisser ainsi en étant peu sûre de ma stabilité.
Je me retrouve bien rapidement à sauter sur le petit toit du bâtiment, me déplaçant prudemment en essayant de ne pas glisser et me pulvériser le crâne plus bas. Je repère l'oiseau fantomatique qui me regarde, l'air presque interrogatif. Définitivement, cette apparition n'a rien de naturelle. Je le rejoins et retrouve la petite rouquine, sanglotante et câlinant cette étrange apparition à plumes. J'arque un sourcil devant cette scène avant de me glisser à côté d'elle, m'asseyant sur les tuiles sans un mot. Je la laisse sangloter sans rien dire, l'étrange phénix me fixant un moment avant de revenir frotter sa tête à l'enfant et essayer de la réconforter. C'est une bien étrange scène à laquelle j'assiste, mais j'ai une petite idée de ce qu'il se passe dans cette petite tête rousse. Je ne dis rien, la laissant faire sortir tout ce qu'elle ressent en ce moment, elle en a besoin.
Plusieurs minutes passent ainsi, minutes où j'observe la vue que l'on a depuis ici. Je pose mes mains derrière moi, profitant de la lumière de la lune qui éclaire doucement le cimetière. En cette période de saison chaude, l'endroit est plutôt joli. L'herbe verte vient donner une touche colorée aux allées entre les tombes, les arbres apportent de l'ombre et de la fraicheur à plusieurs d'entre elles, quelques fleurs et autres mauvaises herbes viennent rajouter un peu de gaieté à cet endroit si triste. L'air est frais, mais agréable, une légère brise vient effleurer nos peaux alors qu'un reniflement plus sonore se faire entendre à côté de moi. Je tourne le regard pour voir le phénix enserrer l'enfant de ses ailes, la petite Kim faisant un câlin à cet étrange oiseau. Un petit sourire étire doucement mes lèvres. Il semblerait que la petite se soit apaisée quelque peu. Je viens simplement glisser une main dans ses cheveux et les lui ébouriffer, comme me le faisait mon père quand j'avais pleuré tout mon saoul en me cachant dans un coin de la forge. La petite reporte alors son attention sur moi, mi-méfiante, mi-contente d'avoir une présence à ses côtés.
Sans un mot, je me relève et époussette mes vêtements. Je me tourne vers la rouquine et la regarde avec un petit sourire. Je ne suis pas la meilleure personne pour réconforter une enfant, mon instinct maternel est déplorable et ma compassion est presque inexistante, mais je sais ce que cela fait de se sentir seule et rejetée. Je sais aussi ce dont elle a besoin après avoir tant pleuré et à cette heure déjà tardive. Un bon repas chaud. De quoi se remplir l'estomac. Et ensuite un bon lit où oublier ses tracas pour quelques heures.
« Allons manger. On te paye ce que tu veux à manger. En échange, tu devras nous parler de vos jeux dans le cimetière et de votre trésor.
- Comme si j'allais vous montrer notre trésor aussi facilement ! »
Je fronce légèrement les sourcils. C'est qu'elle est têtue cette petite garce. Je prends une grande inspiration en essayant de garder mon calme. Je la regarde plus durement, abandonnant complètement mon semblant de compassion que j'avais pour elle.
« Tu viens bouffer ou je te laisse ici à dormir à la belle étoile le ventre vide. C'est toi qui vois. »
Sans un mot de plus, je m'approche du bord du toit et saute en bas, me réceptionnant en pliant les genoux, retenant les leçons de Java pour ne pas me blesser de ce genre d'acrobaties. Le toit n'est pas très haut, mais se fouler une cheville peut vite arriver. Je lance un dernier regard vers Kim qui semble s'être approchée du bord du toit, suivie de son étrange oiseau qui ne semble pas vouloir la quitter. Elle me rejoint rapidement en descendant le long d'un mur, visiblement l'endroit où elle a l'habitude de grimper pour venir se cacher ici. Silencieusement, je me mets à avancer, bien décidée à retrouver Emerald. Rapidement, j'entends des petits pas derrière moi et une tête rousse rejoint rapidement mon côté. Un nouveau sourire étire alors légèrement le coin de mes lèvres. L'appel de la nourriture, il n'y a rien de mieux pour négocier avec un enfant, même le plus têtu. Nous traversons ensemble le cimetière, et je retrouve alors mon compagnon du jour qui semble avoir fini de s'engueuler avec le fossoyeur et ayant repris les recherches pour retrouver la gamine qui vient se cacher derrière moi. Je la regarde du coin de l'œil en soulevant un bras. C'est qu'elle se cacherait presque dans mes jupons si j'en avais. Je pousse un nouveau soupir. Décidément, les gamins, c’est pas vraiment mon truc. Je m'avance vers l'aventurier et lui désigne l'enfant d'un geste de la main, un regard plus exaspéré qu'autre chose.
« Allons bouffer. Je meurs de faim. »
Image de profil : Succès : Cristaux : 1104MESSAGES : 831COULEUR : #C72C48Emerald AubeclairAventurier
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Si j'aurais su, j'aurais pas venu !
Sia & Emerald
Alors que tu t’éloignais du fossoyeur qui avaient tout de suite recommencé à marmonner des propos plutôt dédaigneux, tu aperçus l’autre aventurière qui était suivi de près par la petite Kim. Au moins, l’enfant n’était plus perdu ! Un sourire doux se forma sur tes lèvres alors que tu t’approchas des deux jeunes femmes. La petite avait les yeux bouffis d’avoir trop pleuré, mais elle semblait avoir un regain d’énergie à la mention d’un bon repas.
”Bien, allons-nous sustenter et nous reposer, je pense que nous l’avons tous mérité !” Déclaras-tu avec bonhommie et en invitant les deux demoiselles à le suivre. ”Ça tombe bien, j’ai repéré une auberge tout à fait sympathique quoiqu’assez rustique en venant ici depuis Grand-Port. Il en émanait une délicieuse odeur de coq au vin et d’un ragoût aux olives.” Tu regardas la plus jeunes des deux femmes et lui fis un petit clin d’oeil. ”Et j’ai entendu que la cuisinière allait faire des tartes à la cerise !” Kim te regarda de ses grands yeux et tu l’entendis déglutir alors que son regard brillait d’envie. Elle s’accrocha un peu plus à Sia et s’avança à ta suite alors que tu dirigeais votre groupe vers le fameux établissement.
Tu dépassas la première taverne avec le patron peu aimable, pour t’avancer un peu plus vers la grande route qui menait à la ville côtière.
”Pressons-nous, il commence à faire vraiment sombre.” Soufflas-tu en accélérant le pas, ton regard allant de temps en temps vers Kim pour t’assurer que tu ne marchais pas trop rapidement pour la jeune enfant.
Bientôt, votre joyeuse petite bande se retrouva au milieu d’une douce cacophonie, visiblement les voyageurs se pressaient pour venir se reposer ici. Une autre personne que toi aurait pu s’inquiéter de ne plus avoir de place, mais tu étais confiant et surtout prêt à dégainer tes cristaux. Tu t’approchas du comptoir, et saluas le patron. L’homme approchait la cinquantaine, et avait le type de visage qui inspirait la confiance.
”Bonsoir mes braves, vous désirez ? Une chambre ? Un repas ?” Commença-t-il en essuyant un verre avec son vieux torchon. Son regard se posa sur vous trois, s’arrêta un instant sur Kim avant de revenir vers toi. Pendant une fraction de seconde tu crus y déceler une lueur de suspicion.
”Est ce que vous auriez deux chambres de disponible ? Les meilleures si possible.”
Tu n’étais pas sûr que les deux demoiselles veuillent dormir avec toi, mais tu ne te voyais pas non plus laisser Kim seule dans une chambre. Le patron s’arrêta d’essuyer et regardas vers le plafond comme s’il réfléchissait.
”Arf, v'serez venus quelques minutes plus tôt vous les auriez eus, là il nous reste qu’une seule de libre pour cette nuit.” Il posa son bras sur le bois du comptoir. ”Mais elle est assez grande pour vous trois, je demanderai juste à une des filles de préparer une couche en plus. Après y a toujours moyen de dormir dans le foin ”
Tu retins un léger soupir et te tournas vers tes compagnes.
”Ca vous gêne si on partage une chambre pour cette nuit, je n’ai pas très envie que l’un d’entre nous aille dormir avec le bétail et sauf pour batifoler avec un joli fermier je suis pas très paille non plus. Tu regardas Kim quelques secondes. Nous pourrions en profiter pour prendre un bon repas et bain bien chaud.”
C’est que la petite méritait un bon décrassage, Sia apprécierait certainement de pouvoir se détendre et toi tu désirais juste pouvoir profiter d’un bon bain chaud. Tu attendis donc l’avis de Sia, espérant qu’elle accepte car tu n’avais pas envie d’aller te reposer dans l’auberge la plus proche du cimetière qui était un véritable taudis malpropre.
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Le noble semble d’accord pour que nous allions manger. C’est que je meurs vraiment de faim à force. Et il semblerait que Kim aussi. Il commence d’ailleurs à parler d’une auberge qu’il a repéré et dont le menu a l’air intéressant. Mon ventre ne peut retenir un petit bruit de gargouillis alors que je pense à cette délicieuse viande qui m’attend. Et la petite rousse eu une réaction similaire, elle en avait déjà l’eau à la bouche. Notre petite équipe traverse donc le village pour rejoindre cette fameuse auberge que mon partenaire a repéré. Je m’assurais que l’enfant nous suivait toujours. Même si elle ne semblait pas décider à prendre ma main, comme pour paraitre plus vieille que son âge, elle se cachait légèrement derrière moi et s’accrochait à mes vêtements dès que nous allions un peu trop vite pour ses courtes jambes.
Rapidement, nous nous retrouvons au milieu d’une auberge à l’ambiance plutôt animée. La petite semble légèrement hésitante, sûrement peu assurée au milieu de tant de personnes du village. Je la laisse se coller à moi si cela la rassure, mon compagnon de voyage s’occupant plutôt de nous négocier des chambres. Je hausse un sourcil quand il demande deux chambres. Je reconnais bien là un noble. Entre aventuriers, je ne suis pas du genre à faire dans la délicatesse et le raffinement, dormir à la belle étoile peut arriver régulièrement, alors partager une chambre n’est rien. J’arque à nouveau un sourcil quand il parle de batifoler avec un fermier. Je vois déjà le léger regard interrogateur de la petite nous accompagnant.
« Ça ne me dérange absolument pas. »
Je laisse mon partenaire s’occuper de récupérer les clés de notre chambre et nous montons la rejoindre dès que cela est fait. Nous posons le plus gros de nos affaires avant de redescendre pour profiter d’un bon repas chaud. J’entends des bruits venant du ventre de Kim qui arrivent à couvrir ceux s’échappant de mon propre ventre. Il est plus que temps de manger. Nous nous installons à une table, la petite se mettant entre nous et nous passons commande dès qu’une serveuse vient nous voir. Je ne m’attends pas à un festin, mais au moins de quoi bien tenir au ventre. Je me tourne alors vers la petite.
« Bon, tu vas avoir droit à un bon repas chaud, une nuit dans un vrai lit et même à un bain avec de l’eau chaude. Tu ne penses pas qu’il serait temps que tu nous parles un peu ? »
J’essaye de ne pas paraitre trop dure, mais j’ai du mal de chasser mon manque de tact. Au moins, je fais des efforts pour ne pas être trop froide et sèche. La gamine semble perdre un peu de son sourire et hésiter, restant silencieuse. L’espèce d’oiseau translucide qui la suivait plus tôt est encore là, venant mettre sa tête dans la main de l’enfant comme pour la rassurer et lui donner du courage.
« Vous voulez savoir quoi ? »
Je relève le regard vers mon partenaire, souriant légèrement, contente que la petite se décide enfin à nous parler.
« Tu as parlé d’un trésor que vous deviez protéger si je me souviens bien. Tu veux nous en parler plus ? »
Une première partie de notre nourriture arrive alors, interrompant légèrement notre discussion. Les bonnes odeurs éveillent mon appétit et les yeux de la petite rousse se mettent à briller et j’ai presque l’impression qu’elle va se mettre à baver. Je la laisse prendre ce qui semble être une salade de crudités en entrée. Elle ne savoure même pas et engloutit presque sa portion comme si on allait lui voler son repas. Alors que je récupère ma propre part, je ne peux m’empêcher de souffler un léger rire.
« Tu sais, ce n’est que l’entrée. Prends le temps de manger, personne ne va te retirer ta nourriture. On t’a promis un repas, un bain et un bon lit pour ce soir, que tu nous parles ou non. »
La gamine semble hésiter un instant, consultant du regard son oiseau fantomatique.
« D’accord je vous dis tout, mais je veux prendre mon bain avec toi et pas avec l’autre moustachu. Les garçons, c'est déjà pas sympa quand on se baigne avec eux, alors avec un adulte, c'est non ! »
Elle dit cela avec un très grand sérieux avant de piquer sa fourchette dans sa salade. Je ne peux me retenir de pouffer de rire en regardant Emerald. Le pauvre, il pait déjà pour nous et c’est ainsi qu’il se fait remercier. Je regarde si mon partenaire est blessé de cette remarque, mais cela semble aller pour lui.
« Ça me va. Qu’en pense notre moustachu ? »
J’esquisse un large sourire tout en répondant, posant un coude sur la table et mon menton dans le creux de ma main.
Rapidement, nous nous retrouvons au milieu d’une auberge à l’ambiance plutôt animée. La petite semble légèrement hésitante, sûrement peu assurée au milieu de tant de personnes du village. Je la laisse se coller à moi si cela la rassure, mon compagnon de voyage s’occupant plutôt de nous négocier des chambres. Je hausse un sourcil quand il demande deux chambres. Je reconnais bien là un noble. Entre aventuriers, je ne suis pas du genre à faire dans la délicatesse et le raffinement, dormir à la belle étoile peut arriver régulièrement, alors partager une chambre n’est rien. J’arque à nouveau un sourcil quand il parle de batifoler avec un fermier. Je vois déjà le léger regard interrogateur de la petite nous accompagnant.
« Ça ne me dérange absolument pas. »
Je laisse mon partenaire s’occuper de récupérer les clés de notre chambre et nous montons la rejoindre dès que cela est fait. Nous posons le plus gros de nos affaires avant de redescendre pour profiter d’un bon repas chaud. J’entends des bruits venant du ventre de Kim qui arrivent à couvrir ceux s’échappant de mon propre ventre. Il est plus que temps de manger. Nous nous installons à une table, la petite se mettant entre nous et nous passons commande dès qu’une serveuse vient nous voir. Je ne m’attends pas à un festin, mais au moins de quoi bien tenir au ventre. Je me tourne alors vers la petite.
« Bon, tu vas avoir droit à un bon repas chaud, une nuit dans un vrai lit et même à un bain avec de l’eau chaude. Tu ne penses pas qu’il serait temps que tu nous parles un peu ? »
J’essaye de ne pas paraitre trop dure, mais j’ai du mal de chasser mon manque de tact. Au moins, je fais des efforts pour ne pas être trop froide et sèche. La gamine semble perdre un peu de son sourire et hésiter, restant silencieuse. L’espèce d’oiseau translucide qui la suivait plus tôt est encore là, venant mettre sa tête dans la main de l’enfant comme pour la rassurer et lui donner du courage.
« Vous voulez savoir quoi ? »
Je relève le regard vers mon partenaire, souriant légèrement, contente que la petite se décide enfin à nous parler.
« Tu as parlé d’un trésor que vous deviez protéger si je me souviens bien. Tu veux nous en parler plus ? »
Une première partie de notre nourriture arrive alors, interrompant légèrement notre discussion. Les bonnes odeurs éveillent mon appétit et les yeux de la petite rousse se mettent à briller et j’ai presque l’impression qu’elle va se mettre à baver. Je la laisse prendre ce qui semble être une salade de crudités en entrée. Elle ne savoure même pas et engloutit presque sa portion comme si on allait lui voler son repas. Alors que je récupère ma propre part, je ne peux m’empêcher de souffler un léger rire.
« Tu sais, ce n’est que l’entrée. Prends le temps de manger, personne ne va te retirer ta nourriture. On t’a promis un repas, un bain et un bon lit pour ce soir, que tu nous parles ou non. »
La gamine semble hésiter un instant, consultant du regard son oiseau fantomatique.
« D’accord je vous dis tout, mais je veux prendre mon bain avec toi et pas avec l’autre moustachu. Les garçons, c'est déjà pas sympa quand on se baigne avec eux, alors avec un adulte, c'est non ! »
Elle dit cela avec un très grand sérieux avant de piquer sa fourchette dans sa salade. Je ne peux me retenir de pouffer de rire en regardant Emerald. Le pauvre, il pait déjà pour nous et c’est ainsi qu’il se fait remercier. Je regarde si mon partenaire est blessé de cette remarque, mais cela semble aller pour lui.
« Ça me va. Qu’en pense notre moustachu ? »
J’esquisse un large sourire tout en répondant, posant un coude sur la table et mon menton dans le creux de ma main.
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