Mélopée Nocturne
@Liory Alkh'eir et @Calcilia Dilys
Seuls les rayons de l’astre lunaire semblaient éclairer la Voûte céleste qui s’était peinte à l’encre noire. Timidement, quelques étoiles se débattaient au milieu du ciel sans nuage. Une danse majestueuse se jouait, tandis qu’elles se bousculaient la place pour celle qui serait la plus scintillante.C’était une nuit mouvementée où la barde ne trouvait pas le sommeil, alors que l’étreinte autour de ses hanches se refermait tendrement. Le son d’une respiration régulière éparpillait les mèches bleutées de sa nuque, comme un rêve latent dont elle n’arrivait pas à se soustraire. Puis l’agacement saisit les tourments qui l’empêchaient de trouver le sommeil. Peut-être ne ressentait-elle simplement pas la fatigue accumulée ? Elle ne pourrait dire si c’étaient les pensées confuses ou le bâtiment au luxe écœurant, mais le fait était bien là, malgré le confort non-négligeable du matelas, et les bras rassurants de son amant, la barde avait les yeux bien ouverts, dirigés vers la lune pleine qui l’appelait à travers les rideaux de la fenêtre qui étaient restés entrouverts.
Doucement, presque imperceptiblement, Calcilia repoussa le bras de Liory qui l’enserrait afin de se glisser hors des draps. Aussi voluptueuse qu’un animal sauvage que l’on ne pouvait dompter, elle s’échappa à travers la fenêtre qui était restée entrouverte à cause de la chaleur estivale. Passant par-dessus la rambarde, se réceptionnant devant la demeure après avoir amorti sa chute en s’accrochant aux branches d’un arbre qui se trouvait à proximité.
La jeune femme inspira longuement, appréciant l’air de la mer qui emplissait ses poumons. Elle se mit à déambuler sans crainte autour du domaine, profitant des ténèbres que la nuit apportait. Une sorte de sérénité se dégageait de l’endroit maintenant qu’elle ne sentait plus ses ailes prises dans l’étau de la demeure. Calcilia sentit une vague de tristesse s’insinuer dans sa poitrine, alors que Liory faisait tout pour qu’elle trouve un repos qu’ils méritaient tous les deux. Mais son âme elle criait ses émois alors qu’elle se trouvait trop à l’étroit. Elle pouvait comprendre l’abondance outrancière qu’avaient les nobles de vivre dans de telles cages d’or, après tout, Emerald était un homme qui aimait l’excès, et elle l’avait toujours respecté. Mais ses propres pas se satisfaisaient de la verdure, loin du malaise qui forçait les aristocrates à tenir leur prestance qui frôlait parfois le ridicule.
Aujourd’hui, elle errait sans but proche de la baie qui s’étendait au loin, faisant naître une ambiance envoûtante dans la nuit qui n’avait su se faire silencieuse. Parfois, on pouvait entendre le chant des grillons, parfois, c’étaient les vagues qui venaient lécher la plage avec langueur. Trouvant un air de paix, la barde finit par s’asseoir sur les grains de sable, pour admirer le manteau étoilé se refléter sur l’interminable étendue d’eau. Un sentiment de plénitude l’envahit maintenant qu’elle était à l’extérieur, non loin de l’être qu’elle chérissait, c’était sûrement ce dont elle avait besoin. Son corps s’étendit pendant qu’elle s’étirait lascivement, Calcilia avait la sensation d’avoir enfin trouvé la lueur au bout du tunnel infernal qu’était devenue sa vie après qu’elle ait abandonné son village natale pour s’égarer dans une vengeance futile. Son cœur s’était soulagé de ses fardeaux à partir du moment où elle avait accepté – bien qu’avec crainte – de saisir la main qui lui avait été tendue. Toutes les inepties qui avaient forgé le rempart de glace s’enfuyaient à mesure que l’espoir naissait, alors qu’Emerald lui-même n’avait pu l’aider à se relever, à espérer. Ce vent de renouveau lui apportait un départ vers l’inconnu qu’elle ne craignait étrangement pas. La mélodie morne du passé s’effaçait peu à peu en même temps que les vagues se retiraient de la plage sur laquelle elle s’était assise.
Un chant s’inscrivit latent au fond d’elle, avant que ses lèvres ne se délient pour exprimer cette mélopée nocturne qu’elle avait si longtemps enfouie. Seule au milieu de la plage déserte, durant sa nuit d’insomnie, Calcilia chantait ses derniers regrets.
La nuit se voulait douce, car Liory avait l'étrange sentiment d'être à la bonne place. Un sentiment rare qu'il n'avait jamais cru pouvoir ressentir. En vérité, c'était d'avantage dut à la présence à ses côtés plutôt qu'à l'endroit.
Le matelas le plus doux du monde n'était qu'un pâle réconfort à côté de la demoiselle qui tentait de sommeiller à côté de l'argenté.
Et ce fut un étrange sentiment d'absence qui le poussa à se réveiller , découvrant avec horreur que la barde avait disparue. L'éveil fut donc plus rude que prévu, car il sursauta en découvrant l'absence de son amante.
-Calcilia ?
Essaya t-il sans succès, sa voix résonna sans chaleur dans la vaste chambre qui se retrouvait soudainement vide sans la présence rayonnante de la belle.
Enfilant une tenue légère, le noble parcouru la maison avec une certaines panique, fouillant chaque coin et recoin, son angoisse montant à chaque nouvelle pièce vide
Ce ne fut que rendu au salon qu'il découvrit des empreintes fraiches sur le sable blanc. Ses yeux avisant d'une silhouette solitaire découpée par le clair de lune.
La simple vision fut une bouffée de soulagement pour Liory qui se coula dehors sans un bruit, tachant de suivre ce chemin tracé par la belle avec discrétion, mettant à profit tout ce qu'il avait appris jusque là.
Il n'avait aucunes raisons de se cacher de son amante, mais l'argenté avait peur de briser quelque chose, ce genre de moment étant bien souvent trop précieux pour être grossièrement interrompus par n'importe qui.
Et alors qu'il s'avançait derrière elle, une douce mélopée monta de la jeune femme. Un chant qu'il ne connaissait pas, mais qu'il aima instantanément, et qui l'immobilisa là ou il était.
Les notes formaient une suite parfaite qui vint danser autour de lui et lui dicter sa conduite.
Et alors qu'un refrain s'amorçait, il vint se glisser derrière elle, l'enveloppant de ses bras sans un bruit, joignant sa voix au doux refrain qu'il sentait au plus profond de lui.
Cela en modifia légèrement la tonalité, mais sans la défigurer en aucune façon, ajoutant une diversité inattendu à la mélodie, sa propre voix n'ayant jamais pu produire quelque chose comme cela.
Et comme le chant, Liory comprit que lui même était en train de changer, modelé par cette barde qu'il n'avait jamais prévu de rencontrer.
Et l'instant dura, le noble ne désirant pas troubler cet étrange symbiose qu'il n'avait encore jamais ressentie.
La fin de la mélodie ne signa pour autant pas la séparation du couple, car l'argenté fit passer sa tête dans le cou de Calcilia, souriant simplement de voir son amie ainsi retrouvée, lui murmurant simplement à l'oreille un simple mot
-Trouvée
Mais avait il trouvée la jeune femme, ou quelque chose de plus profond ? Son cœur lui hurlant qu'il n'avait pas dans les bras une simple amante.
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Dans le cas où son amant se serait éveillé, Calcilia ne s’était pas trop éloignée pour qu’il puisse la retrouver. Et elle n’y échappa pas lorsqu’il vint rejoindre son chant, ce qui lui donna une sensation de chaleur dans le creux de sa poitrine. Il lui avait pris des années pour composer cette mélodie, car elle représentait une vie qu’elle ne pouvait pleinement définir qu’avec des mots. C’était un chant qu’elle avait si longtemps enfoui que ce n’était pas sans douleur qu’il s’échappait de ses lèvres.Lorsque les bras se refermèrent autour de ses épaules, la jeune femme s’accrocha à son ami. Le fort sentiment qu’elle ressentit lorsqu’il la rejoignit était indescriptible, mais elle ne pouvait nier que ce moment qu’ils partageaient était fort, et comptait beaucoup aux yeux de la barde. Lorsque la mélodie se tut enfin d’entre leurs lèvres, elle se laissa aller à l’étreinte avec un léger sourire.
« Je t’ai réveillé ? Demanda-t-elle doucement. »
De sa main, elle caressa délicatement les mèches blanches qui arrivaient à sa portée. Mais elle ne se déroba pas du paysage infini, plongeant ses orbes dans le ciel qui s’animait sous les étoiles dansantes. C’était un spectacle époustouflant qu’il était difficile de l’ignorer. Pourtant, la barde baissa finalement ses yeux avant de sourire avec tendresse.
« Je suis désolée, quand je ne trouve pas le sommeil, j’ai pris pour habitude de marcher. »
Et pour cause, lorsqu’elle ne dormait pas, elle traversait le royaume pour ne pas perdre les lignes qui s’inscrivaient dans les temps. Ainsi, elle s’inspirait de ce monde pour étoffer ses partitions jusqu’à la prochaine mélodie. Délicatement, la jeune femme saisit sa main de Liory dans la sienne pour déposer un baiser dans le creux de sa paume.
« Je préfère un décor fait d’herbe et d’étoiles pour dormir. »
Elle lui avouait à demi-mot qu’elle n’était pas friande de sa demeure, car elle ne pouvait pas lui cacher que cet univers fait d’or et de diamant la mettait mal à l’aise. Mais en même temps, le noble lui était devenu indispensable, où à chaque seconde, elle pouvait se dire qu’il ne pouvait pas être plus en sécurité que dans son manoir. Mais plutôt que de l’inviter à continuer dans le sens de cette conversation, Calcilia se leva pour faire face à son ami, sans se départir de son sourire.
« La nuit peut être longue, je ne serai pas contre un peu de compagnie ! »
Elle saisit les mains de son partenaire pour l’attirer. Lorsqu’il fut debout, elle enroula ses bras autour du sien. Maintenant, qu’ils étaient tous les deux bien réveillés, rien ne les empêchait de profiter d’une balade nocturne. Ils foulèrent le sol sableux durant de longues minutes alors que rien ne semblait pouvoir les dégager de cet instant.
Plus Calcilia y pensait, plus elle se disait que les sentiments qu’elle ressentait se faisaient indéfectibles. Alors qu’elle regardait son profil, pour profiter de son beau faciès, elle se demanda un instant si son partenaire savait quitter cet air trop sérieux qui ne quittait pas la lueur de son regard. Elle savait bien que l’éducation chez les nobles, poussait les enfants à se comporter avec une certaine retenue.
Lâchant le bras de son amant, la jolie barde se rapprocha de l’eau salée. Elle avait pu remarquer que ce n’était pas très profond. Un sourire espiègle raviva les lèvres de la jeune femme qui recula sans crainte sous le regard perplexe de son amant. Puis lorsqu’elle jugea que c’était bien assez profond - jusqu'aux genoux - elle mit ses deux mains dans l’eau pour en envoyer une gerbe dans la figure du noble.
Devant la question de son amante, Liory secoua la tête, souriant devant cette dernière, répondant d'une voie douce en caressant son dos.
-Ton absence, tu es toujours aussi discrète quand tu le veux.
Et c'était exactement ce qui était arrivé, la présence de la demoiselle était devenue si habituelle, si omniprésente... si vitale... Que ne plus la sentir revenait à lui enlever quelque chose qu'il ressentait physiquement.
La retrouver ainsi lui faisait regagner un sentiment de normalité bienvenue
Et s'il était curieux de savoir pourquoi la belle avait décidé de quitter le lit, la réponse lui fut bien vite donnée. Ce à quoi il se contenta de déposer un petit baiser sur sa joue, se laissant entrainer par Calcilia jusqu'au lagon artificiel crée lors de la construction de la villa, s'approchant sans crainte jusqu'à recevoir une petite giclée d'eau au visage.
Cela lui tira une légère expression de surprise avant qu'il ne se mette à rire de bon cœur.
-Une compagnie, mais visiblement pas pour une veille aux étoiles.
Un large sourire emplit son visage alors qu'il rendait la pareille à la jeune femme projetant quelques éclats sur cette dernière avant de la prendre par la taille, la soulevant pour l'emmener plus loin de la rive, l'eau ne montant pas jusqu'au genou, même à une dizaines de mètres de la rive.
Les deux étaient phobiques des profondeurs, mais le jeune homme savait pertinemment que ce lagon artificiel ne contenait aucunes créatures hostiles.
A peine quelques mantabu qui venaient couler ici leurs jeunesse.
-Peut être qu'avec un peu de volonté, j'arriverai à venir à bout de toi. Et de ton énergie
La laissant là, il l'éclaboussa légèrement avant de s'engager dans une lutte qui tourna en sa défaveur, le couple tombant dans l'eau claire dans un fracas d'éclaboussures et de rire.
Même allongé dans l'eau, Liory avait encore le nez au dessus de la surface, flottant à quelques centimètres du fond
-Ainsi donc un lit et quelques murs n'ont pas ta préférence pour passer tes nuits ? J'aurai pensé que le confort devait justement te manquer après tant de temps passer sur les routes
Du confort, et ce que l'on pouvait appeler un foyer. Si la demoiselle était à l'identique de l'argenté, ce qui n'était plus vraiment à douter, le terme de foyer était assez relatif.
Pour lui, loin d'être une famille aimante, son foyer était ce petit bout de terre coupé du monde, sa retraite ou personne ne venait jamais le déranger. Comme si sa fortune avait suffit à acheter des barrières de montagnes avec le reste du monde.
-Dit moi Calcilia... Est ce simplement la maison qui t'a fait quitter le lit ? Ou bien y a t'il autre chose ?
Après tout, à tête reposée... leur histoire aurait pu lui paraitre une mauvaise idée, et s'ils n'avaient encore jamais eut le temps d'y réfléchir, cette soudaine pause aurait pu tout remettre en question
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Le confort. Bien sûr que la barde appréciait s’installer dans un lieu confortable où elle pouvait en profiter pour se détendre. Mais lorsqu’elle avait pénétré dans la demeure de son amant, une sorte de malaise oppressant l’avait saisie. Calcilia ne s’était pas du tout sentie à sa place, transformant chaque coussin en plaque d’épines sur lesquels elle n’osait pas s’asseoir. Et même si le gouffre semblait s’agrandir entre eux, la jeune femme avait pris sur elle pour accepter sa place dans ce luxe débordant. Elle vint s’étendre aux côtés de Liory, appréciant la température de l’eau qui ne leur donna pas la sensation de froid.La jeune femme ferma les yeux en souriant légèrement.
« Un oiseau en cage, si tu lui ouvres, il s’envolera, même si tu lui offres le meilleur des conforts. »
La comparaison sonna étrangement juste. Calcilia avait cette flamme au fond d’elle qui l’empêchait d’apprécier le manoir de son ami à sa juste valeur. Elle se redressa pour s’asseoir, en venant le surplomber, l’eau s’échappant en de légères gouttelettes qui tombèrent sur les joues du noble. Son expression s’était faite d’une douceur incomparable, tandis que ses prunelles exprimaient une affection toute particulière.
« Je pense que c’est simplement le temps de m’adapter à mon nouvel environnement, laissa-t-elle échapper avec un rire léger. »
La jeune barde déposa une main sur la joue de son amant avant de se pencher pour lui dérober un baiser. Il fut court mais tendre avant qu’elle ne le libère. Elle ne pouvait nier que cet homme dégageait une aura presque intense, encore plus maintenant que le reflet de la lune venait se dessiner autour de ses mèches argentées. Chaque jour le rendait toujours plus beau aux yeux de la jeune femme.
Finalement, elle détacha son regard de la silhouette de son amant, pour porter son attention sur les astres. Calcilia ne souhaitait pas que son ami commence à se faire des idées après qu’elle se soit envolée de son lit. Surtout après la tirade incertaine qu’il venait de lui faire. Son expression se fit soudainement emplie d’une nostalgie lointaine avant qu’elle ne vienne lui répondre.
« Je ne peux pas me défaire de mes craintes Liory. Il y a toujours des questions qui restent sans réponse et pour lesquelles ça restera un éternel débat. »
Elle se pencha en avant pour venir frotter affectueuse sa joue contre la sienne, alors que son sourire se fit rassurant comme pour apaiser les doutes de son amant. La barde ne lui mentirait jamais sur ce qui la poussait chaque jour à lutter, tout comme elle ne pourrait pas lui mentir sur ces sentiments bien plus forts qu’elle ressentait à son égard.
« Mais mon choix a été fait à la seconde même où tu as voulu traverser cette porte. J’ai la conviction que si je t’avais laissé partir, ça n’aurait pas été la solution. Et que la solution est tout autre. »
Rien ne fut désigné. Calcilia annonçait des faits de façon énigmatique, sachant pertinemment que son ami saurait parfaitement comprendre ce qu’elle exprimait. Elle n’était pas encore prête à lui exprimer ses sentiments de façon totalement honnête. Après tout, ses stigmates, bien que lointains, continuaient à la meurtrir comme des plaies béantes qu’elle n’arrivait pas à soigner. La barde reprit plus doucement, en évoquant les paroles de la mélodie qu’elle avait chantée plus tôt.
« Nos âmes ont été déchirées, et nos corps abandonnés
Portant les péchés du passé, car notre avenir est pris. »
Lourdes de sens, ces quelques phrases résumaient parfaitement la rancune et la tristesse d’une barde qui en avait sûrement trop vu depuis ses jeunes années. Pourtant, elle sentait les plaies de sa poitrine se refermer maintenant que son regard se posait sur le visage de cet homme qui avait su chambouler ses croyances.
« Il y a sûrement des choses qui ne changeront jamais, elle fit une courte pause avant de reprendre. Et d’autres qui ne peuvent rester immuables. Et c’est ce en quoi j’ai choisi de croire. »
La jeune femme se voulait rassurante. Autant que faire ce peu. Liory commençait à mieux la cerner. Le processus était long, atrocement lent par rapport aux relations qu'il avait eu jusque là. Mais pour une fois, cette lenteur avait du bon. Et en considérant tout ce qu'il se passait dernièrement, prendre le temps confortait le noble dans ses dernières décisions
Finissant par se lever, il attira son amante à lui, l'emmenant plus loin dans la baie artificielle, jusqu'à ce qu'ils puissent sentir le sol remonter légèrement, jusqu'à affleurer la surface, sans tout à fait la dépasser.
Là, juste devant eux, se trouvait la fin du lagon, mais aussi l'océan à proprement dit. Un vide qui s'étendait jusqu'à perte de vue. Même avec sa phobie, Liory tenait à ce cher océan. Ce fut là qu'il fit s'asseoir la demoiselle, sur cette petite butte invisible qui séparait le monde contrôlé du noble, de celui bien plus sauvage du reste du monde.
-Beaucoup de choses ne changerons jamais, mais on peut aussi apprendre à vivre avec, même si c'est compliqué
Sentant son coeur s'emballer, il se jeta dans l'inconnu, son corps crevant la surface de l'eau, s'y enfonçant bien plus qu'auparavant.
Il était toujours aussi terrifié de passer cette muraille, craignant qu'un quelconque titan des mers ne viennent s'emparer de lui.
Mais comme il l'avait dit : certaines choses devaient s'apprendre
Remontant à la surface, il prit une grande inspiration, tachant de chasser les pensées horrible qui l'assaillait. A grand mouvements lent, il s'éloigna du mur, faisant un lent aller retour de quelques dizaines de mètres avant de s'immobiliser au pied du mur, devant la barde, se fendant d'un sourire nerveux
-La preuve, même si j'avoue être toujours autant terrifié par ce qui pourrait se trouver en dessous de moi
Et il fallut quelques minutes pour qu'il rejoigne la belle, laissant sa tête se poser sur son épaule en soupirant, ses muscles encore tendus par le stress
-A nous deux, peut être pourrons nous changer l'immuable, deux mondes opposés ont rarement la chance d'avoir une passerelle comme la notre
Une passerelle qui avait peu de chance de se recréer si elle était brisée, chose que Liory craignait plus que le vaste océan devant lui
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Lorsque son amant disparut entre les vagues, un sentiment d’angoisse serra la poitrine de la jeune femme qui hésita à aller le rejoindre. Mais le fond presque noir la tétanisa sur son perchoir. Le regard paniqué, elle le fit aller de gauche à droite à la recherche de la tignasse blanche de Liory qui était encore la seule chose qui contrastait dans le décor sombre qui s’étendait à perte de vue. Elle ne réussit pas à souffler un mot entre la tétanie et la culpabilité de ne pouvoir aller le chercher. Alors, dès qu’il revint enfin, Calcilia l’entoura de ses bras. Ce n’était rien, rien du tout par rapport à ce qu’ils avaient vécu ces dernières semaines. Pourtant, la barde s’était accrochée à lui comme si sa vie en dépendait.Sa réaction pouvait paraître exagérée, mais lorsqu’elle l’avait vu disparaître, un néant sans fond s’était ouvert dans son esprit, muni de crocs qu’il était impossible de fuir. Si Liory était tendu, Calcilia était tremblante, elle essayait de relativiser, mais c’était devenu impossible. Alors elle le saisit par le col en le secouant sans violence.
« Ne me refais plus jamais ça ! Tu voulais que je fasse une syncope ou quoi ? »
La barde comprenait parfaitement ce que le noble tentait d’accomplir à travers ses actions, mais elle n’était pas encore prête à supporter davantage de terreur. Surtout lorsque ça pouvait concerner les fonds marins. Cette peur irrationnelle la rendait folle. Mais elle posa doucement son front contre son torse, en prenant une grande inspiration.
« Cette passerelle, elle ne s’entretiendra que si les deux parties sont vivantes ! »
Bien sûr, la jeune femme avait poussé le vice afin de lui montrer à quel point elle n’avait pas apprécié le voir disparaître dans la gueule marine. Elle se rassura elle-même, en se répétant intérieurement que cet endroit était sûrement sauf pour qu’ils ne puissent pas se faire attaquer de nulle part. Les battements de sa poitrine ralentissaient doucement sans que Calcilia ne lâche son amant, comme pour se prouver qu’il ne partira pas à nouveau. Elle leva une main face à lui pour le dissuader de parler.
« Je n’ai pas envie de te taper sur les doigts encore une fois. Je me permets juste quelques secondes pour calmer mon cœur avant qu’il n’explose. »
Lorsque la raison lui revint, Calcilia le relâcha pour venir lui faire face, son regard se plissant avec attention pour l’observer. Avant qu’une brise ne vienne tendrement leur rappeler qu’ils s’étaient baignés habillés. Un frisson parcourut les frêles épaules de la jeune femme qui les frictionna doucement. Coupant ainsi court à un potentiel débat, elle pencha la tête pour lui offrir un sourire.
« Nous devrions peut-être rentrer avant d’attraper froid. »
Sa main vint saisir délicatement la sienne, entrecroisant ses doigts aux siens. Elle lui donnait la sensation d’une chaîne incassable maintenant qu’ils étaient liés l’un à l’autre. Calcilia l’attira avec elle jusqu’à la demeure du noble, où elle passa la porte du bâtiment pour la seconde fois. Un calme appréciable régnait alors que la nuit la rendait silencieuse.
Une fois dans la chambre, après s’être trompée quelques fois de pièces, la jeune femme estima qu’il leur fallait un bain chaud pour réajuster la température de son corps. Sans s’en rendre compte, elle avait glissé ses mains sur le haut de son amant pour le lui retirer, comme à un enfant. S’il y a bien une chose qui l’inquiétait plus que la gêne et son propre inconfort, c’était bien que son ami ne tombe pas stupidement malade.
« Une salle d’eau ? »
La barde se voulait prévoyante, lui rappelant que le froid n'était pas un ennemi à sous estimer, même dans sa propre baie. Ne luttant pas d'avantage, le noble se laissa embarquer, traversant à nouveau la vaste étendue d'eau dans un concert de clapotis rapide qui dérangea quelques mantabu tachant de trouver le soleil.
Et bientôt, la seule trace de leur passage fut quelques empreintes dans le sable qui fut bien vite soufflé par le vent.
Son cœur battant bien trop vite pour ressentir le froid, il retrouva néanmoins avec plaisir son chez lui, et alors que la barde lui retirait son haut trempé il la fit prendre la direction de son sous sol, ou les attendaient non pas une salle d'eau, mais plusieurs, l'argenté ayant un faible pour les bains.
-Navré de t'avoir fait peur... J'avoue en trembler encore
Dit il à demi mots alors que sa peau diaphane affichait maintenant clairement son état, ses bras tremblant perdant leurs assurance d'alors qu'il déposait un baiser sur les lèvres de son amante, s'attachant à parcourir les boutons de sa tunique pour les enlever un à un.
-Mais rassure toi, je n'ai nullement l'intention de mourir, s'il faut cela dit mettre sa vie en jeu pour toi... ainsi soit il
Dit il avec un léger sourire, finissant par venir à bout de la tenue trempée pour révéler le corps de Calcilia, qu'il poussa doucement vers une des grandes salles ouverte.
Cette dernière révéla un petit bassin au centre de la salle, dont s'échappait une épaisse vapeur qui chauffait sans difficulté la pièce. Ils purent laisser le froid derrière alors que la chaude atmosphère de la pièce les enveloppaient.
-Aucune raison de se morfondre d'avantage cela dit, nous avons encore le temps avant de mettre nos vies en jeux et puis...
Laissant son regard se couler dans le sien, il se fit plus amoureux en l'enlaçant, la poussant doucement contre le mur avant de presque lui voler un baiser, s'attardant sur ses lèvres avant de lui sourire
-J'aimerai continuer à profiter de ta présence tant que nous avons le temps d'être seulement toi et moi
Rapidement, les vêtements disparurent, le noble dévorant avec des yeux passionnés la jeune femme qui faisait tressauter son cœur sans interruption, et seule la vapeur réussit à jeter un voile pudique sur la scène qui s'annonçait
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Si Liory prônait la hâte et l’impatience, Calcilia s’était laissé aller à une valse plus langoureuse, s’animant de gestes gracieux et tendres comme à sa fidèle habitude. Tout comme son être, son amour était de passion tandis que ses lèvres rencontraient celles de son amant dans la douce pièce qui était devenue un lieu d’intimité. Et s’il eut un court moment de gêne pour la jeune femme toujours réticente à exposer les stigmates qui zébraient son corps, elle en oublia vite ses soucis lorsque ses doigts s’étaient montrés trop curieux. La barde ne put s’empêcher de laisser échapper un doux rire, venant enfouir son visage dans le creux de son cou, y déposant un baiser. Elle apprécia la douceur de la peau, ainsi que la fine musculature qui venait se mouvoir sous ses doigts.Les ébats s’étaient voilés par le décor vaporeux, dès lors Calcilia découvrait une nouvelle facette de cet amant passionné. Et pour la première fois, la jeune femme faisait preuve de retenue, appréciant découvrir l’homme qui avait su ouvrir les barrières de son cœur. Les deux silhouettes dansaient leur amour dans la pièce où la vapeur était devenue trop opaque pour laisser entrevoir la scène, laissant les amants s’aimer dans leur bienséance.
Allongée sur le sol frais, la barde sentit un frisson se loger dans sa nuque, alors que sa main vint délicatement rencontrer la joue de son amant. Puis, elle l’attira afin de lui dérober un tendre baiser, elle se jouait de ses réactions pour mieux l’attirer dans ce nid qu’ils s’étaient construits. Mais une chose était certaine maintenant qu’elle était étreinte par ses bras, c’était qu’elle ne pourrait plus jamais faire marche arrière.
~
Une fois dans l’eau, Calcilia étira longuement ses bras devant elle en courbant légèrement son dos, elle ne pouvait nier que leurs petits jeux l’avaient éreintée, et maintenant son corps était légèrement fourbu – si son amant devait se montrer aussi passionné à chaque échange, elle rechignerait moins à dormir sur le confortable matelas de son lit. La barde s’enfonça dans l’eau, profitant des bienfaits de sa chaleur pour décontracter ses muscles. S’il y a bien une chose qui lui manquait lorsqu’elle s’évadait sur les terres d’Aryon, c’étaient bien les bains chauds. Son dos rencontra le torse de son amant, et sa tête roula légèrement sur le côté.
« Si je pouvais emmener ta salle d’eau en voyage avec moi, ce serait un véritable bonheur, déclara-t-elle gaiement. »
Si elle s’écoutait, Calcilia se serait laissé barboter jusqu’à s’assoupir dans le bain. Seulement, elle préféra apprécier la présence de Liory pour qui elle ne cessait d’avoir des attentions délicates. Elle ne sut pas vraiment si elle pouvait encore poser un mot réel sur la relation qu’ils partageaient, mais sa présence était devenue si naturelle à ses côtés que la barde se fit la remarque que ce n’était peut-être pas si nécessaire de nommer leur complicité. Comme un chaton en recherche d’affection, elle se lova dans ses bras. Son crâne se pencha en arrière pour qu’elle vienne lui jeter un regard, profitant de cet instant pour admirer son doux visage. Calcilia vint attirer son attention en faisait pianoter ses doigts sur son bras, puis lorsqu’il tourna la tête vers lui, elle lui vola un court baiser.
« Tu trouves souvent l’occasion de parler de moi. Mais c’est rare que tu t’exprimes sur ta vie, dit-elle doucement. Preuve que tu n’as même pas trouvé un moment pour me donner ton nom. »
Elle se tourna pour venir tirer gentiment ses joues, son regard ne se montrant pas accusateur pour un sou.
« Et je n’ai pas envie d’apprendre à te connaître à cause de rumeurs. »
Même si elle avait beaucoup appris sur son ami durant leur voyage, la barde savait que quelques non-dits perduraient. Il y avait sûrement des raisons derrière les silences qui pouvaient entourer son amant, tout comme elle n’osait pas s’exprimer sur les blessures du passé. Mais elle voulait croire qu’à travers leurs confessions, ils arriveraient à panser ces cicatrices qu’ils portaient.
Devant la demande d'attention de son amante, le noble ne put que lui donner cette dernière en intégralité. Se faisant plus proche d'elle, il profita de sa présence encore un peu avant de lui offrir un léger sourire
-Les rumeurs sont bien cruelles envers les gens de ma caste, rarement flatteuse j'en ai peur
La jalousie en faisait une bonne part, beaucoup enrageant de ne pouvoir égaler sa fortune. Mais comme elle le demandait si poliment, Liory n'eut le cœur à lui refuser une réponse à la question implicite.
Se glissant avec elle contre un des rebords, sentant son corps nu contre le sien, l'argenté s'arrêta un petit moment pour réfléchir ou commencer
-Voyons.... voyons.... Si les rumeurs se répètent, je suis un noble excentrique, avec un penchant immodéré pour les femmes
Cela déclencha un petit rire chez lui, les rumeurs avaient toujours un fond de vérité, même si dans le cas présent, son penchant était focalisé sur une seule et unique femme.
-C'est en partie vrai, je n'aime guère la compagnie de la cours, je trouve ces gens affreusement ennuyeux et sans couleurs. Intelligent, mais sans ce "je ne sais quoi" qui m'aiderait à les apprécier
Quand à mes gouts... Hum...
Il semble que cela soit vrai également, même si j'avoue l'avoir perdu depuis une certaine rencontre
Dit il en déposant un baiser sur le front de la jeune femme, ne se voyant guère dans les bras d'une autre, la demoiselle parvenant à tirer de son cœur pétrifié quelque chose d'encore jamais vu.
Mais lui même était curieux, sur toutes les rumeurs qu'il entendait, le noble était persuadé que de nombreuses autres restaient hors de sa portée.
-Faisons un jeu ma belle hirondelle
L'installant face à lui, il caressa sa joue avant d'ajouter
-Cite moi donc les rumeurs dont je suis la cible, je te dirais si elles sont fondées ou non. Je pourrais même développer d'avantages ces dernières.
Cela dit... celle qui me proclame comme un fervent fanatique des sirènes marines... je crains ne pouvoir la confirmer
Ajouta t-il avec un sourire, attendant avec impatience le jeu de questions réponses qui allait suivre
Mélopée Nocturne
@Liory Alkh'eir et @Calcilia Dilys
Calcilia remonta lentement ses genoux contre sa poitrine pour y déposer son menton. Elle regarda son amant droit dans les yeux, comme fixant un point plus loin que ce qu’elle voyait. La jeune femme s’était mise à méditer sur les mots de Liory. Son bel ami pouvait en sourire, mais il ne devait pas être si plaisant d’être élevé sur une estrade pour qu’on se moque ouvertement de sa vie.« Tu es sûr de toi ? Certaines ne sont pas très reluisantes. »
Une lueur d’inquiétude brilla dans son regard prune, mais devant l’air serein de son ami, elle soupira doucement. Après tout, elle aussi entretenait la flamme de ces rumeurs, en sachant qu’elle en était une véritable friande. Mais elle avait maintenant une véritable occasion de s’abreuver de potins et de mettre la lumière sur ses questions. Un sourire vint étirer ses lèvres tandis que son regard se mit à luire plus dangereusement. Tel un félin, elle s’approcha à nouveau de son amant pour venir lui faire face, restant proche de son visage.
« Ne viens pas le regretter. »
Calcilia se redressa aussitôt pour revenir s’installer entre les jambes de Liory, dos contre son torse. Elle se faisait pensive pour choisir la première rumeur. Plusieurs lui venaient en tête, mais elle n’eut pas trop de difficulté à savoir si elles allaient être démenties. Les mèches qui tombaient habituellement sur son épaule vinrent s’enrouler autour de son doigt.
« Certains disent que tu as poussé le vice jusqu’à avoir quelques aventures avec d’autres hommes, elle fit une légère pause avant de froncer les sourcils. Même si je ne vois pas en quoi ça se révèle être si mauvais. »
Chacun était libre d’aller voir sous les jupons de qui il voulait. La barde ne s’était d’ailleurs pas gênée après sa soirée arrosée avec Astrid. Calcilia haussa les épaules, s’imaginant sans mal une scène de son amant avec un autre homme. Elle tourna la tête vers Liory prête à entendre les détails d’une relation croustillante.
« Si c’est le cas, il faudra que tu m’en dises un peu plus. »
La jeune femme étendit ses jambes dans l’eau fumante, elle continua à lister les rumeurs qu’elle avait entendues à son sujet, mais maintenant que la barde commençait à bien connaître son ami, elles lui semblaient totalement absurdes. Machinalement, Calcilia saisit ses bras pour qu’il vienne l’enlacer, se montrant toujours plus affectueuse et tactile, maintenant qu’elle se sentait vraiment à l’aise à ses côtés.
« Certaines se contredisent. Il y en a qui parlent de toi comme un sale petit rapiat, tandis que d’autres disent que tu es un véritable saint au point de dilapider ta fortune dans des œuvres de charité. Personnellement, je pencherai plutôt pour la deuxième option. »
Entrelaçant ses doigts aux siens, elle releva sa main doucement pour venir y déposer un baiser tendre. Elle était même certaine que son amant était plus du genre à aider les autres sans se soucier de ses dépenses. Il y avait un avantage à être riche, elle le voyait bien avec Emerald qui lançait ses cristaux par la fenêtre à la moindre occasion. La barde poussa un long soupir, ils ne vivaient pas dans le même monde.
« Sinon, le sujet qui revient régulièrement… Calcilia hésita à finir sa phrase, de peur de rouvrir des plaies. C’est celui de ta relation avec ta famille. »
Ce n’était un secret pour personne qu’il était devenu le mouton noir de sa famille. Il n’était donc pas étonnant qu’il ne se présente pas à des événements mondains. À quoi bon se diriger dans une salle de bal pour être pointé du doigt en permanence ? Ces satanées langues de vipère, il n’en manquait vraiment pas dans la haute société, c’en était presque dérisoire.
Ainsi donc, les rumeurs étaient créatives, parfois allant dans un sens, puis dans un autre. Loin d'en prendre ombrage, Liory se mit à rire devant les différentes réactions de son aimée, passant la main dans ses cheveux avant de répondre sur un ton plus léger.
-Un noble est toujours trop riche pour certains, moins pour d'autre.
Mais au risque de te décevoir, je ne suis ni un ange, ni un démon, j'aide ceux que je peux dans la mesure du possible, mais ma compagnie se doit de tourner également.
Ainsi pour cette rumeur et son contraire, je dirais être entre les deux.
Difficile de se prétendre trop économe quand on possédait son propre petit coin de paradis, équipé comme il l'était en plus. Comme pour confirmer ce fait, il observa un moment les autres portes qui étaient en vue, laissant deviner que toutes ces voies n'étaient pas que des placards.
-Mais j'avoue essayer de financer l'Astre de l'Aube dans la mesure du possible, certains but noble méritent bien un peu d'aide. Même si je suis sur que l'ordre n'en aura pas besoin très longtemps
L'argent était un pouvoir en soit. Celui de faire s'élever ou non certaines personnes. Et si l'argenté n'était pas prétentieux au point de savoir qui méritait ou non, il avait néanmoins quelques intuitions, qui n'étaient pas du qu'à la relation qu'il partageait avec la belle Luz
-Quant à la relation avec ma famille... les choses sont plus... compliquées... Mais surement loin des rumeurs. Disons que nous avons un accord tacite. Je remplis mon rôle pour cette dernière, et elle me laisse tranquille.
Du moins, c'était le cas jusqu'à peu.
Mais il est vrai que j'ai toujours fait office de mouton noir, un peu comme mon cher cousin
Les frasques des deux étaient d'ailleurs bien trop célèbres parmi les Alkh'eir. Si bien que le duo infernal était rarement invité ensemble aux grandes réunions. Quand ils l'étaient.
Calixte était de toute façon bien trop occupé avec son travail, et Liory bien trop absent.
Une petite impolitesse qu'on leur pardonnait bien volontiers. Tant que le coursier faisait profil bas, et que le maitre de Murmevent tenait sa compagnie.
Mais le noble sentait bien que la question qui brûlait le plus les lèvres de Calcilia était ses prétendues relations, et avec une caresse sur sa joue il se fit plus amusé encore.
-Des hommes ? Ma foi.... Je suis désolé de te décevoir, si certains sont agréables à l'œil, je suis bien trop amoureux de la douceur féminine pour me laisser aller dans les bras d'un autre.
L'idée aurait pu me tenter cela dit
Laissant un petit vide dans sa phrase, il pressa la jeune femme contre lui, l'embrassant doucement, d'abords sur les lèvres, puis dans le cou, descendant lentement en souriant
-Mais quelqu'un d'autre me tente bien plus ici et maintenant
Une nouvelle étreinte, il fallait le craindre, car si le cœur de Liory débordait de joie en ce moment, il se faisait aussi une joie de lui rappeler tout le désir qu'il avait pour son amante.
Mélopée Nocturne
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Enroulée dans les draps, Calcilia ne se réveilla que lorsque les rayons du soleil vinrent doucement caresser son visage. La jeune femme plongea sa tête dans l’oreiller en grommelant. La nuit s’était montrée longue et agitée. Elle n’aurait jamais soupçonné son amant d’être aussi débordant d’énergie. Il avait réussi l’exploit d’épuiser l’inépuisable, qui à l’heure actuelle préférait rester au fond des draps. Calcilia se tourna pour venir se plonger dans les bras de Liory.« Repos, tu avais dit. Je retiens ta définition de repos. »
La barde frotta doucement son visage contre son torse en soupirant. Elle était complètement vidée et apprécierait sûrement une journée où elle ne ferait rien. Ses paupières se fermèrent, tandis qu’elle se rendormie sereinement contre son ami.
Lorsque la jeune femme se réveilla à nouveau, elle se trouvait encore dans les bras de Liory. Elle s’étira longuement, se faisant la réflexion que le confort du lit n’avait pas été négligeable à son repos. Calcilia déposa un baiser sur le front de son amant, puis elle se leva, s’enroulant du drap pour dissimulé sa nudité. Elle farfouilla dans ses affaires à la recherche de vêtements, ce qu’elle trouva rapidement dans sa besace. La barde enfila rapidement une robe blanche légère.
« Quel est le programme de la journée ? S’enthousiasma-t-elle en se tournant dans la direction de son ami. »
Elle savait bien ce qu’elle avait pensé plus tôt, mais Calcilia était incapable de tenir en place. Généralement, lorsqu’elle ne se baladait pas sur les routes du royaume, elle aimait trouver son repos dans les tavernes pour boire comme un trou. La jeune femme prit le temps de réfléchir un peu, avant que son regard ne soit attiré sur ses deux épées.
« J’ai une idée ! »
Elle ramassa ses deux armes, avant d’en tendre une dans la direction de son ami.
« Tu m’avais dit vouloir apprendre à manier un peu l’épée. »
Calcilia n’était pas un très bon instructeur, mais elle pourrait sûrement lui apprendre les rudiments de ce qu’elle connaissait. La barde essaya de se souvenir des conseils de son maître et de ce qu’il lui avait enseigné, puis des flashs lui revinrent. Elle devint livide, avant de se dire que c’était bien une mauvaise idée. Puis, la jeune femme profitait de sa vitesse plutôt que de sa force. Elle se fit d’ailleurs la réflexion qu’enchanter son arme serait une bonne idée, elle garda cette pensée de côté pour quand l’occasion se présentait, il était temps de palier à ce défaut.
« Je ne pourrai sûrement pas t’apprendre à devenir un véritable épéiste, mais au moins tu sauras tenir une épée. »
Elle considéra également que ce n’était pas une mauvaise idée pour elle de s’entraîner un peu plus. Ces derniers jours montrant qu’elle n’était plus capable de se défendre correctement. Et même si ce n’était pas son premier talent, elle regrettait fortement de devenir un boulet.
« Ou bien si tu as une autre idée, nous pouvons prévoir autre chose. »
Calcilia ne voulait pas contraindre son amant de participer à une activité qui pouvait se montrer éreintante. Seulement, rester cloître entre quatre murs allait rapidement ennuyer la jeune femme.
« Tant que je peux passer du temps avec toi, tout me va, avoua la barde en détournant le regard. »
Dépendant de la présence de son ami, elle sentit ses joues s’empourprer, n’osant plus croiser les billes bleutées. Calcilia n’avait pas l’habitude de se montrer aussi honnête pour ce type de sentiment.
Se réveiller auprès de la barde avait de quoi combler n'importe qui, mais le noble était sans doute encore plus heureux que cela. Et il se surprit à profiter de la vue, savourant l'apparence de Vénus de la belle, qui ne dura hélas qu'un temps.
Mais sa robe ne gâcha au final en rien le reste du paysage, et Liory dut se résoudre à lui aussi enfiler des vêtements, optant pour une tenue tout aussi légère avant de suivre son amante.
Toujours pleine d'énergie, elle ne s'accordait pas un seul instant de repos, passant d'une étreinte nocturne passionnelle à un cours de maniement d'arme blanches
Saisissant le manche de l'épée, il en découvrit la poignée texturée avec curiosité. L'arme n'avait rien à voir avec la sabre qu'il gardait dans son bureau. Une pièce plus rustique, plus lourde également, mais qui portait sur elle le signe d'une efficacité indéniable.
Exécutant quelques moulinets maladroit, l'argenté tacha d'en déterminer l'équilibre, sans vraiment de résultant probant.
-L'idée me parait excellente, je suis bien maladroit avec ce genre d'objet et si nous avons à partir à l'aventure tout les deux, peut être vaudrait il mieux que je sache me défendre seul.
L'arc n'était pas la solution à tout. Même si contre des créatures en tout genre, il restait efficace, les espaces exigus lui convenaient mal. D'autant plus quand son partenaire prenait tout les risques pour lui.
-Et je ne te cache pas que chaque moment passé avec toi est un moment radieux
Dit il avec un sourire avant de déposer un dernier baise sur le front de son amante, se reculant ensuite pour se mettre en garde. Cette dernière était pleine de faille et ne put faire long feu face à la demoiselle qui le désarma rapidement, allant même jusqu'à le faire chuter au sol
C'est avec le sourire qu'il épousseta le sable accumulé sur lui, se relevant en rigolant
-Aussi énergique à l'épée que dans nos étreintes, mais j'avoue cette fois avoir du mal à te suivre
La comparaison était assez intime, mais Liory pensait avoir dépassé ce stade, préférant une honnêteté simple plutôt qu'une multitude de façade.
Et avant qu'il ne se remette en position, il demanda simplement
-Madame acceptez vous de devenir mon unique maitresse ? D'armes.
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Un rire fut étouffé entre ses doigts, Calcilia ne put le retenir devant la franchise de son amant. Elle avait aimé la retenue dont il avait fait preuve pendant leurs échanges depuis qu’ils se connaissaient, mais elle appréciait davantage de savoir qu’il n’y avait plus de barrières qui séparait leur complicité. D’un pas chaloupé, la barde se rapprocha de l’archer avant de se glisser dans son dos.« Dois-je te rappeler qui a été le plus vigoureux de nous deux cette nuit ? Lui murmura-t-elle à l’oreille. »
D’une main, elle appuya sur son dos pour le redresser, afin que son dos soit droit, elle prit le temps de réajuster également la position de ses mains sur la poignée de l’arme. Il lui fallut quelques minutes afin de positionner correctement son amant. Puis un sourire tendre fendit les lèvres pleines de la jeune femme. Elle aurait presque pu croire à une déclaration, et cela avait manqué de faire vaciller sa poitrine comme à chaque fois qu’elle posait son regard sur son beau visage.
« Je pourrais presque dire oui à une demande en mariage si tu me fais toutes tes demandes ainsi, fit-elle avec amusement. J’accepte avec grand plaisir, je ferai de mon mieux pour que tu puisses te défendre avec une épée dans les mains. »
Pour appuyer son discours, sa propre lame siffla entre les défenses du noble, elle était vive et aurait pu se montrer meurtrière si la barde l’avait voulu. Pendant ses coups, elle continuait à parler pour lui expliquer comment positionner ses pieds, et améliorer sa garde pour ne pas se laisser surprendre par une attaque surprise. Impitoyable, elle ne lui faisait aucun cadeau, et lorsqu’il fut acculé, Calcilia n’hésita pas à le déséquilibrer avec son pied. La pointe de la lame fut posée contre la gorge de l’aventurier.
« L’épée n’est pas un bouclier, tu dois savoir te servir d’une faille pour pouvoir attaquer. Mais bon ça, c’est dans l’hypothèse où tu te retrouves face à un autre épéiste. »
Une main fut tendue en direction du noble pour l’aider à se relever. Puis lorsqu’il fut debout, la barde vérifia qu’aucune égratignure ne peignait le corps de son amant. Soudainement, bien plus tendre, elle caressa délicatement sa joue.
« Ton combat dépend de ton environnement et de ton adversaire. Lorsque tu te bats, ce n’est pas juste avec ton bras, mais avec tout ton corps, c’est ce qui fera la différence et qui te permettra de construire ta garde. »
C’est d’ailleurs ce qui avait grandement manqué à la jeune femme ces derniers temps, se retrouvant vulnérable face à des situations où si elle avait été seule, elle aurait fait un aller simple chez Lucy. Calcilia regardait son amant sans le voir, tracassée par les faiblesses qu’elle n’arrivait pas à combler. Des choses se devaient de changer si elle voulait pouvoir continuer à passer du temps aux côtés de son ami sans craindre pour leurs vies, elle avait bien assez joué à cache-cache avec la mort. Tirée de ses réflexions par une étreinte, la barde eût tôt fait de délaisser ses sombres pensées.
« On fait une pause ? »
Son but n’était pas d’épuiser son amant, ni de le démoraliser, il aurait tout le temps de se perfectionner jusqu’à sa propre technique. Les épées délaissées sur le sable, Calcilia se fit affectueuse en enroulant ses bras autour de la taille du noble, le menton posé sur son épaule.
« À chaque fois que mon maître me désarmait, je finissais au fond du fleuve, bougonna la jeune femme. C’était un vrai tyran. Promis, je serai pas aussi méchante. »
Elle l’attira vers la plage afin de s’y asseoir et profiter du spectacle des vagues qui leur était offert. L’ambiance était toute autre une fois le soleil levé. Laissant sa tête tomber sur les cuisses de son amant, Calcilia poussa un long soupir.
« Je meurs d’envie de repartir sur les routes du royaume à tes côtés, mais j’ai toujours peur de savoir ce qui pourrait nous arriver. »
La barde semblait assez ennuyée, car elle savait également que pour son entraînement personnel, elle devrait laisser son amant quelque temps. Il y avait des choses qu’elle devait faire, et elle devrait le faire en étant seul. Mais la seule idée d’être loin de Liory lui déchirait la poitrine, de ce fait, elle ne voulait pas encore aborder ce sujet. Elle délaissa cette idée pour le moment, elle pouvait bien se séparer de lui plus tard, tant qu’il l’attendait.
« Ça te dirait de faire encore un bout de chemin ensemble ? »
L'entrainement se montrait épuisant. Et il n'était pas à douter du fait que le noble n'était pas un grand épéiste. Et s'il aimait parfois jouer au maitre d'arme, ce n'était que des mouvements maladroits qui lui donnaient une illusion de grâce.
Et quand ils s'arrêtèrent, ce fut un Liory extenué qui accueillit son aimée et la pause qu'elle proposait, s'asseyant en essuyant la fine perle de sueur qui recouvrait son front
-Avec un maitre aussi radicale, je comprend la nécessité de s'améliorer rapidement.
Mais je te remercie, l'eau n'est pas vraiment notre élément.
Si elle avait menacée de le jeter dans la soie des draps, peut être se serait il montré plus maladroit. Mais il décida de garder cette pensée pour lui.
Elle cela dit beaucoup de patience, car le noble n'avait pas le patience d'un joueur d'épée, ni même la musculature. Son physique le prédisposant d'avantage à la carrière de ranger.
Et alors que les vagues berçaient leur petite discussion, Calcilia se confia sur ses peurs.
Attirant la belle jusqu'à lui, l'argenté tacha de se montrer aussi rassurant que possible, déposant un baiser sur son front avant de lui répondre avec bienveillance
-Peut être vaut il mieux se contenter d'une douce ignorance en ce cas. Le risque sera toujours sur notre chemin, mais le craindre ne nous aidera pas à le vaincre pour autant.
Sa main se serra autour de la sienne dans une éteinte pleine de confiance, alors qu'un sourire tenta de rassurer la demoiselle
-Tant que nous somme sur de nous retrouver, la route ne peut être qu'enchanteresse
Le danger était le lot de chaque personne qui foulait le sol d'Aryon, variant d'un individu à l'autre bien sur, et devant la question, il se contenta de hocher la tête avant d'ajouter
-Pourquoi un bout ? Pourquoi pas tout le chemin ?
Si mes demandes ne te lassent pas au bout de quelques lunes peut être qu'effectivement tu dira oui à la dernière que tu aurai pu accepter à nos début
Un sourire léger apparut alors que ses doigts se mirent à dessiner une forme évidente sur l'annulaire de la jeune femme. Et devant le regard médusé de son amante, Liory se fit amusé, passant la main dans ses cheveux avant d'embrasser son front.
-Le chemin est parfois tortueux, laisse moi tacher de deviner certains embranchements
Mélopée Nocturne
@Liory Alkh'eir et @Calcilia Dilys
Calcilia resta muette face à la déclaration de son amant. Ses allégations avaient fait ressentir à la jeune femme, une multitude de sensations inconnues, tandis que son regard se plongea dans le sien. Elle ne pouvait plus s’en détacher, puis sa main se saisit de la sienne pour qu’elle vienne déposer sa joue dans le creux de sa paume. La barde ferma les yeux en inspirant longuement.« Je pourrais en effet, mais pour le moment, je me contenterai de suivre tes pas encore quelque temps avant de te donner ma réponse. »
Ils pourraient bien continuer à lézarder dans la belle demeure du noble, c’était très plaisant, mais un vide se creusait à mesure que le temps passait. Calcilia le renversa sur le sol, sans se départir du sourire qui couvrait ses lèvres. Elle prit le temps de redessiner les traits du visage de son ami comme pour profiter de sa beauté. Le temps était parfait pour profiter d’un moment de sérénité avant qu’ils ne retournent sur les dangereuses routes du royaume.
« Si bien sûr, tu ne commences pas à te lasser de moi. »
Les orbes violine s’étaient mis à luire de passion sous l’éclatant soleil qui les couvait de son regard bienveillant. Dans cette bulle à l’écart du monde, Calcilia s’était mise à désirer cet homme pour qu’il lui appartienne jusqu’au plus profond de son âme. Sa propre possessivité la surprenait, mais elle ressentait cette profonde affection. Finalement, la barde se mit à rire doucement, venant saisir le visage de son amant entre ses doigts pour le regarder droit dans les yeux.
« Même si je serai toujours là pour te botter les fesses si un jour, tu oses te mettre en danger. »
Ses lèvres se déposèrent sur son front, avant de descendre peu à peu, frôlant sa pommette, puis son menton, tandis qu’elle esquivait volontairement ses lèvres tentatrices. S’amusant de ses réactions, la barde était toujours aussi joueuse pour capter pleinement l’attention de l’homme qui avait su capturer le cœur qui tambourinait dans sa poitrine. Mais la sincérité dont elle faisait preuve ne suffisait plus alors que d’un simple regard, elle avait l’impression qu’il était capable de comprendre le fond de sa pensée.
« Sache que je sais me montrer particulièrement persuasive. »
Un simple baiser fut déposé sur les lèvres de son amant avant qu’elle ne finisse par se redresser souplement. Il était temps de préparer leur départ, Calcilia estimait qu’ils avaient suffisamment profité de la bâtisse du noble pour se reposer et qu’un nouveau chemin devrait s’ouvrir sous leurs pas afin que leurs promesses tacites soient enfin tenues.