Même si ça fait un peu mal au cœur à chaque fois d’attraper une mamie larmoyante qui tente de t’avoir avec la technique du fils malade. C’est fou le nombre de malades qu’il peut avoir dans les enfants ou petits enfants si on écoute les personnes âgées. Même celles qui ne sont pas des criminelles. Ce n’est pas le sujet du jour.
Quand il te félicite d’arriver à garder ton sérieux tu te retiens d’expliquer que c’était un bordel sans nom de ne pas rire ou faire des blagues infectes dans les rapports vus ce qui arrivait parfois. Genre les blagues diverses et variées sur les chiens avec une arrestation d’un gang composé uniquement d’hybride canin et souvent grabataire. Le vieux qui s’est littéralement pissé dessus a été une épreuve de nerfs en soi, oui tu y repenses parce que c’était traumatisant sur le moment. Un peu comme aujourd’hui avec les cibles qui les prenaient visiblement pour des idiots de première.
— Ou alors ils pensent être plus intelligents que la moyenne en faisant quelque chose qui semble incohérent. Même si je pense clairement que c’est du foutage de gueule pour le coup.
Parce que, vraiment, il n’y avait pas d’autre terme à cette situation-là en particulier. Tu soupires de dépit et tes deux familiers se placent à côté de tes jambes prêtes à avancer en rythme avec toi. Brave bête qu’elles étaient.
— Je décline toute responsabilité sur le fait que cette situation devient loufoque, mais si tu apprécies tout de même ça sera un plaisir d’offrir de l’originalité à tes assignations. Du coup, pour ici, on joue le jeu d’être des gens stupides ? Tu penses que c’est un piège dans un piège ?
Pour le coup tu ne sais pas trop quoi penser de toute cette situation. L’attaque de base était étrange. Tout est étrange dans cette affaire, comme pour tester la réflexion et réactivité des gens subissant l’attaque de base. Il y a un bruit dans les fourrés qui se fait entendre aussi. Cela pourrait autant être un animal sauvage qui passe qu’une préparation d’embuscade. Tout a l’air trop gros et évident, ça te met mal à l’aise comme situation.
Tu bandes ton arc et tire vers le bruit. C’est un juron qui répond à la flèche plantée et instinctivement ton regard se tourne vers Valentino comme pour attendre l’ordre sur la suite de cette chasse. Ce qui est certain c’est que tu n’as rien touché sauf le sol, ça s’est entendu clairement.
"Piège ou pas, ils ont mit ma gamine en danger, ils vont apprendre ce que cela implique!" Dis-je sans une once d'hésitation dans la voix. Cette petite, c'est devenue ma fille, la prunelle de mes yeux, en m'attaquant alors qu'elle était présente, ces hommes ont commis une grave erreur et j'ai bien l'intention de le leur faire comprendre! Lorsque Xylia tire à l'arc, il est évident qu'elle n'a rien touché cependant, cela ne veut pas dire qu'il n'y a rien. Je me penche pour me saisir d'une pierre que je lance avec force en direction du buisson... Un lapin en sort, visiblement apeuré par cette attaque soudaine. "L'embuscade, si embuscade il y a, sera plus haute. Ne faisons pas attendre nos hôtes..." Dis-je en reprenant la marche.
Effectivement, le chemin se passe sans encombre, comme si la voie était parfaitement dégagée pour nous, chose surprenante vu le début de cette affaire mais, je pense comprendre : ils voulaient notre attention, inutile de nous attirer maintenant qu'ils l'ont! Soit ils sont affreusement confiant, soit le piège est plus retord qu'il n'y paraît. Je m'attends à tout et à rien en même temps, chose assez étrange je dois bien l'avouer. La piste nous mène finalement à l'entrée de la grotte, encore une fois, pas âme qui vivent du moins, en apparence. Bon, s'ils ne veulent pas nous accueillir comme il se doit, autant s'inviter soi-même. Je m'approche de l'entrée et commence par m'assurer qu'il n'y a pas le moindre piège directement placé là... Rien du tout. De plus en plus étrange il faut bien l'avouer. Je me tourne vers Xylia, hausse les épaules, et pénètre dans la caverne. La pénombre m'enveloppe rapidement, cela ne dure qu'un instant cependant, soudainement, des torches placées sur les parois de la grotte s'allument toutes en même temps et révèlent un groupe d'homme, une petite dizaine dirais-je, qui nous attendent sur place.
"Bienvenue lieutenant! Nous vous attendions!"
Un homme au centre prend la parole, je l'observe un instant, arque un sourcil et secoue la tête.
"Et vous êtes?"
"Nous? Disons que nous sommes des nettoyeurs? Notre employeur n'apprécie pas que vous mettiez le nez dans ses affaires alors, nous allons régler ce soucis."
Au moins les choses sont claires, parfait! Je préfère quand tout le monde est conscient de ce qu'il va se passer! Premièrement, leur casser la gueule, ensuite avoir des réponses! Un plan qui me parait sans failles.