La taverne de Devon a été réquisitionnée par d’étranges magiciennes qui effectuent des paires grâce à leurs pouvoirs de magie rouge. Elles arrivent à former des couples grâce à des liens magiques et continuent de rendre amoureux tous les gens présents dans la taverne. Phagocytant tous les clients, la marée d’amour progresse dangereusement dans tout le commerce.
Il se trouve que vous êtes là également. Devon, parce que c’est sa taverne. Et Nemue parce… elle avait soif.
Vous risquez d’être victimes de la situation…
Participants : @Devon Haragin & @Nemue Lynella
Challenge RP : Les paires formées par les enchanteresses charmeuses les défendront corps et âme si vous osez lever la main sur elles. Il serait fâcheux qu’il y ait un mort dans cette belle taverne…
L'autre groupe - car cette fois ce n'est pas une personne unique mais un groupes de dames d'âges différents - qui attire mon regard est... Étonnant! Toute vêtue de rouge, parfois avec du blanc, des robes ou des chemisiers sur lesquels on peut parfois voir un coeur - ou une forme y faisant penser - qui regardent les gens autours d'eux en discutant à demi-mot, hochant parfois la tête comme pour acquiescer à des propos que je n'entends pas de ma position. Pour elle aussi, je vais les voir avec mon sourire habituel, leur proposant naturellement une consommation car après tout, il faut bien que le commerce roule n'est-ce pas?
"Bonjour mesdames et bienvenue à l'aventurier téméraire! Que puis-je vous servir?"
"Du vin, rouge merci bien! Vous avez un établissement magnifique, très conviviale, romantique même! Pourtant, peu de couple de ce que je vois... Ne trouvez-vous pas cela dommage?"
"Il est vrai que je voulais que mon établissement soit familiale, pour les couples cependant, cela arrive que des gens viennent ici ensemble, il est vrai qu'aujourd'hui c'est plus une soirée célibataire je suppose mais que voulez-vous? L'endroit ne peut pas toujours être remplie d'amour n'est-ce pas?"
"Que neni! C'est pourtant très simple de former des couples vous savez?"
Je ris doucement, pensant qu'il s'agit d'une simple blague ou qu'elles vont s'adonner à un jeu innocent, du genre imaginer qui irait bien avec qui et pourquoi. Je leur suggère donc, en riant toujours, d'essayer si elles le veulent et je me dirige vers le comptoir pour chercher une bouteille du domaine Arakne. Je suis loin alors de m'imaginer le spectacle qui va se dérouler devant moi, lorsque je revient vers la table! Voici que Bernard et Huguette, mes deux plus grand célibataire aimant autant leur alcool que leur ragot et leur célibat sont en train de s'embrasser comme si demain était le dernier jour du monde? Qu'est-ce qui se passe? Mon regard se déplace automatiquement vers le groupe de femmes : sont-elles responsables?
Nemue n’était pas du tout à sa première visite dans la capitale, mais c’était bien la première fois qu’elle allait mettre les pieds dans cette taverne; l’Aventurier Téméraire. Elle avait entendu de nombreux commentaires concernant cette dernière par les aventuriers qui fréquentait sa boutique – aussi parce qu’elle s’était occupée en partie de la grossesse de la femme du propriétaire – et puisqu’elle était en visite chez sa famille, elle en avait profité pour faire un peu de tourisme. Elle avait questionné certains commerçants pendant qu’elle faisait ses emplettes sur l’endroit où elle pouvait trouver la taverne. Le tavernier semblait apprécier de ses voisins et reçu bien des louanges.
C’est donc en soirée qu’elle avait décidé de s’y rendre. Après avoir marché aussi longtemps sous le soleil cuisant de la deuxième lune de la saison chaude, Nemue ne pourra qu’apprécier davantage son petit arrêt du soir.
On ne pouvait pas le nier, partout où elle allait, Nemue attirait les regards. Elle ne s’était pourtant pas faite plus jolie qu’à l’habitude. Ses joues avaient légèrement rosi sous les rayons du soleil. Elle n’avait pourtant pas mis de maquillage éclatant et avait surtout décidé pour opter pour un style plus naturel qui s’accordait avec sa peau. Ses cheveux avaient été détachés et bien qu’il fasse chaud sous cette longue chevelure, elle avait tout de même tenu à les laisser ainsi. Pour sa tenue, cela n’avait rien d’extravagant et elle ne portait pas l’une de ses robes dont elle avait l’habitude. Elle était tout de même soignée et distinguer, mais elle n’était pas là pour attirer quelqu’un à ses côtés.
Nemue l’avait imaginé grand, mais pas autant que cela. Enfin, Darius l’était aussi, mais il semblait un peu moins imposant. Était-ce surtout parce qu’elle voyait l’un comme son patient alors que l’autre lui était partiellement inconnu. Pour le moment, elle ne dit rien, commandant ainsi une boisson rafraîchissante en cette saison et se mit à la siroter alors qu’elle observait l’établissement et ses occupants. Évidemment son regard s’arrête sur ses femmes toutes vêtues de rouge et ne peut s’empêcher d’écouter ce qu’elle avait à dire.
Former des couples était très simples? L’apothicaire arqua un sourcil circonspect et ne les lâcha pas du regard alors que le grand gaillard s’approcha de son comptoir pour récupérer une bouteille de vin. Il n’eut le dos tourné qu’un instant et pourtant la dame sembla mimer l’action de tirer à l’arc en direction de l’assembleur. Les deux plus aigris de la place se levèrent comme s’ils se cherchèrent et vinrent s’attraper dans leur bras s’embrassant langoureusement devant tous ses spectateurs.
Elle jeta un regard en direction du tavernier avant de les pointer à l’aider de son index qui tenait son verre. La même femme recommença son petit manège choisissant une femme puis un homme pour les marquer d’une flèche invisible.
- Si j’étais vous, je les empêcherais de continuer. Elles ne semblent pas demander l’avis de vos clients, même si cela ne semble pas leur déplaire, mais j’ai le sentiment que si on ne fait rien, l’ambiance sera bien différente d’une simple taverne et je n’ai pas spécialement envie de me retrouver avec un partenaire aléatoire ce soir et je ne pense pas que Saryna serait heureuse de l’apprendre aussi.
- Cette taverne sera remplie d’amour! s’écria un peu trop joyeusement l’une des femmes.
Si cela continuait ainsi, il n’y aurait pas que de l’amour au vu de l’intensité qu’il y avait entre chaque victime partenaire.
Mon regard croise celui de la belle inconnue qui semble me désigner les femmes vêtues de rouge? Je regarde dans leur direction et assiste à ce curieux spectacle, ce mime de bander un arc invisible et les conséquences qui en résulte. Sérieusement? Elles sont donc responsables? Je sais qu'elles affirmaient que faire tomber les gens amoureux était aisé mais je pensais qu'il s'agissait là d'élucubration de personnes rendues un peu plus imaginative par l'absorption d'alcool. Certes, je ne les ai pas encore réellement servi mais, ce ne serait pas les premières à commencer les hostilités dans un autre établissement avant de venir dans le mien. Malheureusement, je suis dans l'obligation de constater que, quoi qu'elle fasse, cela provoque des élans amoureux entre mes clients qui semblent pris totalement au hasard en plus.
Je n'ai rien contre les entremetteuses, certaines personnes ont besoin d'un coup de main pour nouer des relations et je peux comprendre que des professionnelle exercent dans ce métier cependant, leur clients sont volontaires, ils expliquent leurs goûts, leurs envies, ce qu'ils attendent de leur moitié et d'un couple de manière générale, ici mes pauvres clients ne sont absolument pas volontaires et les paires semblent être faites sur un coup de tête plus qu'autre chose... Je suis d'accord avec la jeune femme, il faut les arrêter! On ne joue pas ainsi avec les sentiments... Mais! "Vous connaissez Saryna?" Dis-je légèrement surpris, comment cela se fait-il que je ne la connaisse pas? Certes je ne m'attends pas forcément à connaître tous les amis de Saryna mais, cette femme semble savoir que nous sommes ensembles! C'est étrange que ma belle ne m'ai jamais parlé d'elle. Je secoue la tête, ce n'est pas le moment de penser à cela, il faut que j'intervienne. Je m'avance vers les dames pour les faire cesser et voici qu'un de mes clients se rue sur moi, comme pour m'empêcher d'approcher. Mauvaise idée, je sais qu'il n'est pas responsable mais j'ai l'habitude de devoir mettre les ivrognes hors de mon établissement et, franchement, son attitude en ce moment n'est pas réellement différente de celle d'un homme enviné. Je l'attrape donc par le col de sa blouse, le soulève du sol, et le porte à l'extérieur. "Reviens quand tu seras calmé!" Dis-je en fermant la porte avant de me tourner vers les dames. "Mesdames s'il vous plaît, veuillez arrêter cela immédiatement! Ce n'est pas correct et ce n'est pas l'endroit non plus pour provoquer de telles attitudes!"
"Mais quel rabat-joie! Vous serez plus heureux une fois amoureux!"
Dit celle qui semble la meneuse du groupe avant de bander son arme invisible vers moi et de tirer. Je sens une sensation étrange dans mon corps, comme si une flèche non douloureuse m'avait réellement frappé. Je relève la tête, regarde autours de moi et... "Je vous ai dis d'arrêter! Ne m'obligez pas à vous mettre dehors!"
"Comment? Cela n'a pas marché?"
"Je suis marié et déjà amoureux... Vous ne pouvez pas juste jouer avec les sentiments des gens! Maintenant ça suffit!"
Nemue savait très bien que de parler de la moitié de ce dernier éveillerait sa curiosité et sa question ne se fit pas attendre. Est-ce qu’elle connaissait Saryna? Oui, mais elle n’avait pas eu la chance de rencontrer le futur papa et elle s’occupait aussi se traiter le père de l’hybride. Un sourire amusé vint étirer ses belles lèvres et elle porta une fois de plus son verre à ces dernières.
« Je suis Nemue Lynella, apothicaire et médecin. J’ai pu suivre la grossesse de votre douce moitié et Monsieur Delarosa est aussi l’une de mes connaissances, dit-elle dans un premier temps pour ne pas dire patient. Malheureusement je n’ai pas pu m’occuper de l’accouchement de votre fils puisque le déplacement est compliqué de Manillam à la Capitale, mais je suis bien heureuse d’enfin pouvoir vous rencontrer, Monsieur Haragin. »
Bon les circonstances actuelles étaient quelque peu étranges. Disons-le, risqué de se retrouver charmer contre son gré par une femme ou un homme qui lui était totalement inconnu et sans qu’elle ne puisse choisir était quelque peu inquiétant.
Enfin, le tavernier ne semblait pas du tout apprécier ce qui se passait entre les murs de son établissement et s’il ne voulait pas que ses clients encore libres prennent la fuite, il devait remédier à la situation. Certainement avec l’intention de les faire partir, le grand gaillard s’était approché du groupe de femme, mais fut aussi ralentie par l’un de ses clients qui avaient reçu l’une de ses fameuses flèches magiques. Fervent défenseur de ces dames, il s’indigna du comportement du propriétaire, mais fut aussitôt jeté à l’extérieur.
C’est d’ailleurs à ce moment que Nemue porta attention au membre inactif du grand homme. Il est vrai que l’hybride lui en avait toucher un mot, mais si ce dernier avait déjà rencontré d’autres médecins et qu’ils n’avaient rien pu faire pour le remettre en état, elle n’y pourrait pas grand-chose aussi. Elle pourrait peut-être apaiser ses douleurs s’il en avait toujours, mais cela ne semblait pas plus l’handicaper que cela.
Nemue observa la confrontation d’où elle était alors que le pouvoir de ces bonnes femmes ne semblait pas fonctionner sur lui. Au moins c’était une chose de bien, non? Cela évitait ainsi de lier deux personnes qui ne le devaient pas. Sauf qu’elle n’était pas protégée de quoi que ce soit, elle.
« Vous ne pouvez pas nous empêcher d’offrir ce qu’il y a de plus beau au monde à ces gens! Vous le savez tout comme moi que la plupart son célibataire et non pas le temps de chercher par moment une compagne. Certains sont trop timides et empoter pour prendre le risque d’aller parler à quelqu’un qui leur plaît. On leur offre la chance de vivre un bon moment! »
Nemue fronça les sourcils et ne put s’empêcher de rejoindre le regroupement, son verre toujours à la main.
« Je ne suis pas d’accord avec vous. Ce que vous leur offrez est un cadeau empoisonné. Tout pouvoir connait une limite et vous ignorez ce que ressentiront vos victimes une fois la retomber de celui-ci. J’imagine qu’il n’y a jamais eu de cas où deux de vos cibles étaient restées ensemble. Vous ne pouvez pas forcer qui que ce soit à subir cela.
- Nous les aidons à connaître le bonheur!
- Passer une soirée ou une nuit avec un inconnu ce n’est pas ça le bonheur!
- Qu’est-ce que vous en savez vous? Avec votre apparence les hommes doivent ramper à vos pieds, vous devez être comblé. »
L’apothicaire serra son poing libre et plongea durement son regard dans celui de la dame.
« Ce qui se passe dans ma vie relationnelle ne concerne que moi, mais vous devriez au moins demander aux gens s’ils sont volontaires au moins.
- Ce n’est pas aussi amusant. D’ailleurs, en vous regardant de plus près, je ne pense pas que vous soyez la partenaire de cet homme et j’ai vu les regards que certains vous jetaient. Je vais écouter votre conseil… dit-elle d’un drôle de sourire. »
Elle s’éloigna et vint monter sur la petite scène qui se trouvait sur le côté de la salle et attira finalement l’attention des clients.
« Attention, je vous en pris. J’aimerais savoir si l’un ou l’une d’entre vous souhaiterait passer la nuit avec la jolie femme là-bas? Demanda-t-elle en pointa Nemue. La pauvre est seule et un seul d’entre vous pourra avoir cette chance. »
À ce moment, quelques personnes s’étaient levées et rapprochées avec intérêt. Nemue savait que cette histoire allait mal se terminer. Et évidemment, ceux qui s’étaient levés commençaient déjà à se chamailler entre eux.
Nemue se joint d'ailleurs à cette conversation et je dois bien avouer que je suis parfaitement d'accord avec elle, ce qu'elles offrent ce n'est pas de l'amour, la preuve cela ne fonctionne pas sur moi car j'aime Saryna! Par ailleurs, cela prouve aussi qu'elles se moquent bien du bonheur des gens, si leur pouvoir avait été efficace, il m'aurait forcé à être infidèle avec ma douce moitié? Cela n'aurait vraiment pas fait mon bonheur! Bien au contraire même... Pourtant elles n'en démordent pas, allant même jusqu'à commenter la vie relationnelle de la jeune apothicaire, affirmant que son physique avantageux doit lui ouvrir les bras de nombreux prétendants? Encore une fois, voici un jugement bien hâtif, elles ne connaissent ni la jeune femme ni sa vie, comment peuvent-elle aussi ouvertement parler, comme si elles savaient tout de cette demoiselle?
Pire encore, elle décide de l'offrir en pâture, comme si elle n'était qu'un morceau de viande que l'on peut mettre en avant dans une boucherie! Et mes clients, ces imbéciles, agissent comme des animaux en se levant! Cette fois, c'est trop! "ASSEZ!" Mon hurlement est fort, suffisant pour faire stopper les hommes mais ce n'est rien encore contre mon coup, mon bras droit venant frapper avec violence l'une des tables de l'auberge, cette dernière se brise net, se coupant en deux alors que mon membre la traverse. Heureusement que j'ai une lourde veste en cuir, je n'ose imaginer le nombre d'échardes que j'aurais dans le bras sinon... Même les femmes ont un petit sursaut sécuritaire alors qu'elles s'écartent dans un couinement ridicule. "Bordel! Regardez ce que vous m'avez fait faire... C'était une bonne table en plus..." Léger soupire alors que je pointe les quatre femmes du doigt. "Vous allez arrêter vos conneries tout de suite et vous ne manquerez plus jamais de respect à ma clientèle comme vous venez de le faire avec Nemue! Ce que vous faites est inacceptable! Non seulement vous traitez les gens comme des objets, leur refusant tout libre arbitre mais en plus, vous n'avez aucun égard pour leur bonheur ou leur sentiment! Ce que vous offrez, ce ne sont que des illusions, une malédiction, une impression d'amour qui les laissera seuls, abattus et vide le lendemain! Un faux sentiment, un faux bonheur, une relation idéalisé mais inexistante qui leur laissera un arrière gout amer en bouche! Je ne souhaite cela a personne... Vous êtes dans mon établissement alors il suffit sinon, je vous fous dehors vous et tous les imbéciles qui voudront vous protéger en espérant pouvoir avoir dans leur lit une femme qui ne le veut pas à la base! Ce que vous faites, c'est forcer des relations sans consentement... Je suis sûr que la garde serait très intéressée par vos pratiques..." Une menace qui n'a rien de dissimulée pour le coup.
Pourquoi fallait-il que la situation leur échappe. Pourquoi fallait-il qu’elle soit la nouvelle cible de cette femme? Cette dernière n’avait pas apprécié qu’on lui parle ainsi, qu’on lui fasse comprendre que ce qu’elle faisait était mal? Elle voulait se venger de Nemue qui avait pris le parti du propriétaire qui se montrait très patient envers eux. À sa place, cela ferait longtemps qu’elle les aurait dégagés voir même dénoncer. Peut-être qu’elle aurait dû faire cela au lieu de s’immiscer auprès du tavernier.
C’était dans ce genre de situation qu’elle regrettait de ne pas savoir se défendre elle-même, mais comme elle n’aimait pas spécialement la violence, Nemue se contenta de fouiller dans son petit sac sans fond pour y ressortir sa longue pipe ainsi qu’un peu tabac qu’elle glissa dans la chambre avant de l’allumer à l’aide de sa pierre de feu. Elle ignorait si elle avait le droit de fumer dans cet établissement, mais elle en avait besoin. Elle glissa la lentille entre ses lèvres laissant son air s’imprégner de cette première inspiration, puis elle laissa s’échapper la fumée en formant quelques cercles devant elle.
Évidemment, elle avait sursauté lorsque le patron s’était énervé contre l’une de ses pauvres tables en bois, mais se reprit de suite, en prévoyant déjà de vérifier l’état de sa main. Ce qu’il dit par la suite avait beaucoup de sens. Ce qu’elles faisaient allait à l’encontre des droits de tous et chacun et maintenant qu’elle était directement impliquée, elle n’allait pas se laisser faire.
Puis cette situation lui rappelait étrangement ce que son ami avait vécu, mais d’une forme différente. Si lui avait été touché par un enchantement plus puissant et qui n’avait pu être brisé qu’avec l’aide de cette dernière, les autres verraient doucement leur petit cocon douillet doucement se détruire au fur que les heures avançaient. Dans tous les cas, ce n’était pas bien d’imposer quelque chose de ce genre à quelqu’un.
« Si cela ne vous dérange pas, je vais appeler un ami pour qu’il puisse nous rejoindre… »
La sorcière n’attend pas l’approbation et appel aussitôt son familier qui était resté non loin d’ici, puisqu’elle ne voyageait plus sans lui. Il était toujours là, mais se faisait plutôt discret surtout avec sa magie de rétrécissement.
*Azaq, reviens ici. J’ai besoin de ton aide. *
Elle parla d’un ton assez calme et ça ne prit pas grand temps avant que le bestiau n’arrive en poussant la porte avec sa taille normale. Bien que long, il n’était pas très grand à moins de se lever sur ses pattes arrière. Il savait se mouvoir dans les forêts, alors ce n’était pas plus compliquer entre des tables et se laissa guider par l’odeur mêlée au tabac de sa maîtresse qu’il connaissait par cœur. La grande bête marchait doucement, étant très consciencieux de son environnement et arriva auprès de Nemue où il s’assied à ses côtés.
« Azaq, je vais avoir besoin que tu portes un message pour nous. D’accord? C’est très important. Tu devras trouver des gardes aussi rapidement que possible. »
Était-ce du bluff ou bien ses véritables intentions, mais parfois impliqué la garde aidait à faire redescendre la tension. Puis la présence du vaaki semblait quelque peu rendre mal à l’aise quelques-unes des femmes en rouge.
« Vous voulez impliquer la garde? Vous n’avez aucune preuve!
- Vous croyez? Devon et moi-même pouvons en témoigner et je suis sûre que beaucoup de ces clients lui sont assez fidèles pour dire la vérité. Puis votre pouvoir ne fonctionne pas sur tout le monde. Alors impossible de tous nos charmés pour nous faire taire. Vous avez commencé des hostilités que vous ne pouviez pas gagner. »
Effectivement, la jeune demoiselle aux cheveux de jais et aux yeux émeraude a parfaitement raison, nous pouvons témoigner et ce sera leur parole contre la notre mais avec des hommes incapable de se délier de leur "relation forcée" autant dire qu'elles ont peu de chance de victoire, surtout que je reste relativement connu en ville. Sauf que cette réalité, elle ne semble pas prête à l'accepter vu qu'elle se dirige vers Nemue! Cette fois c'est assez, je ne vais pas permettre que l'on s'attaque à l'une de mes clientes, surtout quand cette dernière a fait autant pour mon épouse! Je me place donc entre la femme et Nemue, me tournant légèrement vers cette-dernière.
"Envoyer donc votre compagnon, il est temps qu'on arrête cette mascarade!"
"Vous pensez pouvoir vous mettre en travers de l'amour?" Demande-t-elle, décidément cette femme a un souci mental, peut-être a-t-elle était quittée et pense que des sentiments illusoires valent mieux? En tout les cas, voici qui Bernard se rue sur moi, visiblement cette capacité qu'elle possède atteint réellement les esprits de gens pour pousser l'ivrogne a tenter de me faire face. Manque de chance, je suis quand même un ancien aventurier et puis, niveau carrure, il y a une énorme différence! Aussi, lorsque le vieux bonhomme arrive proche de moi, j'attrape son coup de poing et je le mets, sans violence, au sol. Je le maintiens ainsi quelques secondes lorsque la porte s'ouvre de nouveau sur un homme que je reconnais bien, un garde qui vient de temps en temps. Il me regarde tenir Bernard en respect et arque un sourcil, visiblement surpris.
"Devon? Qu'est-ce qu'il se passe ici?"
"Un problème avec quelques clients comme tu peux le voir, la charmante Nemue ici présente pourra tout t'expliquer et, prends gardes à cette femme là, c'est elle l'instigatrice!"
La femme ne semble pas du tout sentir la menace qui pèse sur elle et ose même faire quelque pas en direction de Nemue. Si le tavernier ne s’était pas interposé, la sorcière aurait très certainement demandé à son compagnon de s’interposer et de se montrer menaçant avant cette dernière. Après tout, une mâchoire comme la sienne garnie de crocs n’avait rien d’accueillant. On ne choisissait pas le vaaki pour sa beauté normalement, mais pour son efficacité sur le terrain et en combat.
Évidemment, maintenant que le grand gaillard lui avait mentionné d’envoyer son familier, Nemue se dépêcha de sortir une plume et une feuille de papier pour y noter sa demande à l’aide. C’était assez simple…; « Nous avons besoin d’aide à l’Aventurier Téméraire. Merci ». Pas d’écrits inutiles, que le nécessaire. Le familier était aussitôt reparti alors que cette femme semblait encore perdue dans ses illusions.
« Ne confondez pas l’Amour à un simple coup d’un soir, Madame. L’amour est comme un champ de fleur. Il faut en prendre soin et le cultiver avec douceur. On apprend à se connaître au fil des rendez-vous, on développe des sentiments, on hésite, on s’inquiète tout en établissant un lien de respect de confiance. Là il n’y a ni confiance ni sentiment, demain ils regretteront ce qu’ils ont fait et ne comprendront pas, mettant certainement cela sur la faute de l’alcool. S’ils se souvenaient que c’était de votre faute, ils vous détesteraient, j’en suis sûre. »
Finissant de parler, elle s’était rapprochée se mettant au côté du tavernier. Sa pipe toujours en main, elle la porta à ses lèvres, un instant avant de souffler la fumée dans le visage de cette femme. Évidemment, légère provocation qui la fit réagir, mais Nemue lui sourit.
« Quoi? N’est-ce pas ce que vous faites subir aux autres? »
Bien que les conséquences n’étaient pas les mêmes, la morale était toujours la même. Nemue avait fait quelque chose qui déplaisait à la femme sans se soucier des conséquences qui allaient en suivre.
C’est d’ailleurs après cela qu’un garde fit enfin son apparition suivie de prêt par le vaaki de la sorcière. Nemue se recula finalement et s’approcha de son familier pour le féliciter avant de finalement prendre la parole auprès du garde. Elle lui expliqua toute depuis le début, chaque victime qui avait été atteinte et leur tentative de faire cesser le tout jusqu’à ce qu’elle soit prise pour cible.
« Il aurait pu simplement les jeter dehors, non?
- Difficile. Chaque fois qu’il tentait de s’approcher, les victimes se levaient pour les défendre. Nous ne voulions pas faire de mal à qui que ce soit, puis il s’agit tout de même de clients. Ils sont autant victimes que nous. Puis, nous ne voulions pas qu’elle continue en pleine rue. Cela aurait pu être pire.
- Ouais, je comprends tout à fait, dit-il en se grattant le derrière la tête. Bon je vais appeler des collègues, on va leur faire passer un petit séjour en prison, pour leur faire comprendre qu’on ne peut pas utiliser son pouvoir comme on le veut sur qui on veut aussi d’ailleurs. Enfin, on verra bien si la hiérarchie décide de plus, mais nous allons bien évidemment écrire un rapport à ce sujet. »
Nemue salua le garde et le laissa finalement pratiquer son métier avant de retourner au bar où elle prit de nouveau place. Son vaaki avait réduit sa taille et essayait de se faire petit non loin de sa maîtresse.
« Je te reprendrai un refile, s’il-te-plait! »
Avec tout ça, elle en avait bien besoin.