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Colocation, fléau ou bénédiction ?
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La cérémonie terminée et l'administratif expédié, Dante commençait enfin à pouvoir de nouveau souffler. Ces derniers jours ne furent pas de tout repos, à vrai dire, il se sentait plus exténué par tout cela que part les tours de garde ou les patrouilles. Il fallait dire que l'annonce de sa promotion au statut de Sentinelle de la Princesse survint si brutalement qu'il ne l'avait pas vu venir, ensuite tout s'était déroulé et enchaîné très vite. Il n'avait encore même pas eu le temps de déballer toutes ses affaires que, déjà, il devait toutes les faire revenir de Village Perché.
Un coursier lui avait annoncé, au matin, que ses biens venaient d'arriver à bon port. L'homme lui indiqua qu'un garde avait été chargé de lui montrer où il crécherait désormais. Il était vrai que les quartiers des Gardes Royaux n'étaient pas au même endroit que ceux des Gardes Réguliers. Dante acquiesça de la tête, peu lui importait, tant qu'il pouvait poser ses affaires et avoir au moins un lit. Le dit garde vint chercher Dante une bonne dizaine de minutes plus tard, on pouvait dire qu'il avait pris son temps, heureusement, Dante était en permission ce jour-ci.
Enfin, il l'était supposément mais lorsqu'il fallait veiller sur une personne en particulier, on ne pouvait pas vraiment se permettre de se relâcher, même pour une permission ? De toutes façons, sa Protégée venait seulement de revenir parmi les siens, après une longue fugue, elle devrait rester tranquille, au moins les quelques jours qui viendraient. Telle que Dante la connaissait, la fougueuse princesse aurait bien rapidement de nouveau la bougeotte et ce serait à lui d'être assez vif pour la suivre et éviter qu'il ne lui arrive malheur. D'abord, car c'était désormais son rôle et plus important, car c'était une amie à laquelle il tenait bien trop pour que quelque mal ne lui soit fait à cause de lui.
Les deux gardes se saluèrent, le guide ne décrocha aucun mot à son collègue. Peut-être un taciturne ou, au vu du regard qu'il portait au jeune homme, un autre de ces envieux, jugeant injuste et anormal une promotion aussi rapide. Malgré tout, Dante ne pâlit pas, il tint le regard de son comparse, l'accompagnant d'un léger sourire. Il leur prouverait, avec le temps et les actes, qu'il méritait amplement cette fonction. Ils parvinrent, en silence, jusqu'aux quartiers des Gardes Royaux. Plusieurs portes défilèrent puis le laconique guide s'arrêta devant une porte. Il plongea la tête dans un document afin de lire avant de redresser son regard afin de venir défier celui de Dante.
-C'est là que tu crécheras, tâche de garder l'endroit propre et de ne pas déranger les autres.
Le garde empoigna un trousseau cliquetant à sa ceinture, il fit orpheline une des clefs et il vint la poser dans la main de Dante. La Sentinelle remercia son désagréable guide de la tête puis ils se saluèrent avant de séparer.
Un tour de clef plus tard, le Garde Royal entrait dans sa nouvelle tanière. Ses affaires avaient déjà été emmenées, il n'avait plus qu'à tout déballer et tout ranger. Il ne fallut pas longtemps à Dante pour remarquer qu'il ne serait pas seul dans cette chambre. Ça ne le dérangeait pas, à vrai dire, partager avec un collègue et, qui sait, un futur ami, ne faisait jamais de mal. Dante ne s'éparpilla pas et pris soin de bien mettre toutes ses affaires de son côté de la chambre, il était hors de question d'empiéter sur le territoire d'autrui pour lui. Une fois l'essentiel déballé et rangé, le Garde se décida à sortir un peu. On lui avait enseigné qu'il fallait toujours emmener une bouteille afin de fêter son emménagement, sa mission serait donc de trouver de l'alcool de qualité à partager avec ce mystérieux colocataire !
Avant de quitter sa chambre, Dante pris la précaution d'écrire un mot à son cohabitant. Si on ne l'avait pas informé de sa venue, l'autre occupant préférerait sûrement comprendre de quoi il s'agit. Le garde inscrivit donc sur une feuille quelques lignes où il se présentait brièvement. Il espérait que le fameux colocataire comprendrait son écriture. Dante vint se gratter la tête, comment pouvait-il écrire aussi mal, lui qui se débrouillait plutôt bien en dessin. Il déposa sa lettre sur le bureau du mystérieux colocataire puis il prit la route pour le marché.
Ayant opéré à la Capitale, le Garde connaissait les endroits où l'on pouvait acheter de l'alcool de qualité. Il n'eut pas à chercher longtemps, d'ailleurs, pour qu'on lui fournisse une bonne bouteille pour les bonnes occasions. Dante, amusé, remercia son bienfaiteur avant de rentrer au bercail. Le jour commençait à décliner, le soleil commençait à s'effondrer, la lune ne tarderait pas à montrer le bout de son nez.
De nouveau devant la porte de sa chambre, Dante n'eut aucun tour de clef à donner. Cette fois, son colocataire était sûrement là ! Il entra. Ce serait donc une colocataire. Dans son habituel sérieux, le Garde plongea ses pupilles dans les intrigantes disparates qui composaient le regard de la demoiselle, il effectua le salut de la garde royal avant de prendre la parole:
-Bonsoir. Je ne sais pas si vous avez su déchiffrer mes mots mais, au cas où, je me nomme Dante Noctis. Je suis Sentinelle de la Princesse, son Altesse Atheas.
Il marqua une pause puis reprit, levant légèrement le bras au bout duquel pendait une bouteille:
-D'où je viens, on a pour habitude de fêter les emménagements, je me suis dit que ça pourrait être un bon moyen pour faire connaissance, si vous avez le temps et l'envie, bien entendu.
Il referma la porte de son autre bras, sans quitter sa collègue à qui il offrait un sincère sourire. Il marqua un léger silence avant de reprendre, sur un ton se voulant le plus naturel et neutre possible, afin de couvrir son oubli:
-Oh, j'ai complétement de le préciser mais nous allons être colocataires.
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Colocation, fléau ou bénédiction ?
Ft. Halsya Aldeishan
Ft. DanteNoctis
Pour une fois, Halsya ne rentra pas tard à la caserne. Sitôt sa mission terminée, elle était directement retournée au dortoir. Cela faisait plusieurs semaines qu'elle n'avait pas vu ses amis et ce soir-là ne faisait pas exception. Allana était bien moins présente depuis l’accident et Ysil était en déplacement jusqu’à la fin du mois. La jeune femme se sentait seule… Trop seule.
Lorsqu'elle mit les pieds dans la chambre, elle alla machinalement récupérer sa trousse de toilette et des affaires de rechanges. D'un bon pas, elle se dirigea vers la salle de douche afin de se débarrasser de sa tenue de garde et se débarbouiller. Une tenue légère plus tard et une serviette sur les cheveux, elle retournait dans sa grotte, l'esprit ailleurs.
A vrai dire, ce n'est que lorsqu'elle s'assit sur le rebord du lit qu'elle se rendit enfin compte de la présence de cartons de l'autre côté de la chambre. Sur le moment elle plissa les yeux, dubitative. C’était bien ce qu’elle imaginait, là ? Depuis qu'elle occupait les lieux, cette partie de la chambre était restée vide. L'idée que quelqu'un allait emménager lui noua instantanément l’estomac. Était-ce une bonne chose ? Sa dernière colocation avait été avec Allana à l'académie et cela avait un soulagement pour la jeune femme… Mais cette fois-ci elle ne pouvait s'empêcher d’angoisser. Il ne s’agissait pas de son amie d’enfance mais d’un inconnu.
« Ce n'est pas l'orphelinat ici, tout va bien se passer. » Se raisonna-t-elle.
Un papier avait été déposé sur le bureau. Elle l'attrapa fébrilement, ses yeux glissant sur l'encre étalée par une écriture anarchique. L'inconnu avait une patte de mouche. C'était assez drôle en un sens, cela devait partir d'une bonne intention mais l'exécution était maladroite. Dante, Dente… A moins que ce ne soit Dentes ? Impossible de le définir mais cela semblait masculin en tout cas, cela lui donnerait au moins une idée de son identité.
En attendant l'arrivée de son invité mystère, Halsya se défit de la serviette enroulée et termina de se coiffer. Dans une telle proximité cela allait se révéler ardu de garder son intimité mais elle pouvait au moins soigner son apparence pour cette fois. Décontractée mais classe, ça irait. Une chemise blanche à manches courtes et un pantalon de toile léger et fluide, c’était parfait pour bonne impression tout en ayant l’air naturel. Oui, Halsya était plutôt satisfaite, elle qui craignait par dessus tout que l’on puisse découvrir ses origines miséreuses.
Cependant, elle avait beau s'agiter, cela ne calma en rien sa nervosité. Finalement elle s'empara d'un parchemin et revint s'asseoir face au bureau. Ce n'est que lorsqu'elle traça les premières lignes que son cœur s'apaisa.
Concentrée mais les sens en éveil, elle entendit le grincement de la poignée. Elle leva aussitôt le regard en direction de la porte et croisa le regard de l'étranger. Il s'y plongea avec une telle intensité qu'elle détourna les yeux, les portant sur le geste solennelle qu'elle connaissait si bien. Il s'appelait donc bien Dante, sa première lecture n'était pas si mauvaise en fin de compte. Elle répondit aussitôt, le saluant à son tour :
« Halsya Aldeishan, voltigeuse. »
Ça sonnait moins bien que garde personnel de la princesse mais elle était fière de sa position. Elle avait une place plus discrète et mobile, ce qui lui convenait parfaitement. Être les yeux et les oreilles du palais avait ses avantages comparé à un rôle de garde du corps. D’autant plus que sa protégée avait un sacré caractère… Il devait soit avoir un lien fort avec sa protégée soit une sacrée poigne de fer pour la gérer.
Dante reprit la parole, expliquant la présence de la boisson alcoolisée entre ses mains. De prime abord le jeune homme avait l'air d'avoir un caractère agréable et de bonnes manières mais Halsya n'arrivait pas à se détendre, il la fixait toujours du regard. Heureusement pour elle, la rouquine avait l'habitude de se montrer impassible. Affichant un léger sourire elle fit comme si sa gêne n'existait pas.
« Oui, je m'en suis doutée à la présence des cartons. » Répondit-elle avec un léger amusement.
Il avait l'air chaleureux et avenant mais son assurance était assez maladroite, tout autant que son écriture laborieuse d’ailleurs. Halsya se demandait s'il se s'était pas créé lui aussi une carapace dissimulant ses propres fêlures. C'était peu probable, tout le monde n'est pas détraqué comme elle, cependant l'idée que ce puisse être le cas la rassurait d'une certaine manière… Dans un sens elle espérait que celui qui partagerait son lieu de vie aurait des points communs avec elle. Ou au moins que leurs caractères s’accordent sur une bonne entente.
« Eh bien, ne restez pas dans l'entrée. » Déclara-t-elle en se tournant à nouveau vers la table, évitant ainsi le regard pesant de son colocataire. « Je vais faire de la place. »
Aussitôt dit, elle enroula le parchemin sur lequel elle avait commencé un croquis, rangea sa plume et épousseta le bureau. Elle désigna une chaise rangée dans un coin de la chambre afin qu’il s’en saisisse pour s’installer.
« Je ne savais pas qu’un emménagement pouvait se fêter, mais puisqu'il s'agit d'une coutume et que vous avez déjà la boisson… Ce serait gâché de refuser. Allez-y installez-vous, je dois bien avoir des verres qui feront l'affaire. »
Sur le côté du bureau se trouvait un meuble bas avec deux compartiments. Elle ouvrit le premier, qui contenait le stricte nécessaire en matière de vaisselle, et en sortit deux verres. Ils étaient simples, petits et absolument pas assortis mais ils feraient l’affaire. Le reste ne dépendrait que de la conduite de la jeune femme… Ysil se battait toujours comme un diable pour qu’elle ne cède pas face à ce maléfice liquide, prétextant qu’elle était affreuse sous l’effet de l’alcool. Mais bon… Si elle se tenait et qu’elle n’abusait pas, aucun risque non ?
️AnjuInvitéInvité
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Pendant que sa colocataire, Halsya, faisait de la place, Dante retira sa cape et ses gants, dévoilant une simple tunique noire accompagnée d'un banal pantalon bleu dont le bas était rentré dans ses bottes. A sa ceinture pendait un poignard, bien caché sous sa cape et sa tunique, il le défit et vint le poser sur son bureau. Il fixa quelques secondes son armure qui ornait un mannequin de bois puis, satisfait de son équipement, il se dirigea vers la rousse, bouteille en main. Sur le trajet entre son lit et la chaise destinée à ses fesses, le Garde Royal ne put s'empêcher de s'amuser à lancer puis rattraper la bouteille. Aucun risque, adroit comme il était, de la faire tomber et de la casser.
Dante arriva bien rapidement aux côtés de la voltigeuse, il affichait une mine relativement détendue et sereine. Halsya semblait être une bonne personne, ses yeux semblaient plein de vie. Soucieux du détail, Dante avait remarqué que sa colocataire était relativement bien coiffée et apprêtée, ce qui contrastait relativement avec l'allure qu'il avait actuellement. Sans pour autant être négligé, la Sentinelle devait bien avouer ne pas apprécier passer beaucoup de temps pour cela, même s'il faisait quelques efforts lorsqu'il était aux côtés de sa protégée. Dante investit la chaise que lui proposa Halsya puis il ouvrit la bouteille, commençant à prendre la parole:
-Je vais essayer de faire disparaître ces cartons au plus vite. A vrai dire, ils n'ont pas été déballé depuis ma première assignation.
Il saisit le verre d'Halsya et vint le remplir, avant de faire de même avec le sien. Il reboucha la bouteille et la posa au milieu de la table puis il enlaça le récipient de sa main gauche. Désormais un peu plus à l'aise, maintenant qu'il connaissait le visage et la voix de celle avec qui il partagerait sa chambre, les yeux de Dante gagnèrent en intensité et une sorte de bienveillance commença à en émaner. Dante reprit
-Si ça ne te dérange pas, je propose que nous nous tutoyions.
Sur le même ton, empli de calme et de sérénité, le Garde Royal reprit, levant discrètement et tranquillement son verre:
-Soit, Halsya, trinquons à mon emménagement, à notre rencontre et, tant qu'à faire, à ma promotion en tant que Garde Royal. Je ne m'y connais guère en alcool, mais celui qui m'a conseillé est une pointe, parait-il, j'espère que ce sera à ton goût.
Il porta la boisson à ses lèvres et en ingurgita quelques gouttes, son visage se déforma subtilement, c'était fort pour un non habitué. Cependant, même lui qui ne buvait que très peu sentit bien rapidement la saveur fruité de la boisson envahir son palais puis sa bouche, malgré l'effet de feu qui l'accompagnait. Dante reposa son verre et se racla la gorge avant de reprendre:
-Tu es Voltigeuse, donc. Depuis quand ? Quelle est ton arme favorite ?
Nouvellement inclut à cette prestigieuse Garde Royale, tout un nouvel univers s'ouvrait à Dante et, il devait bien l'admettre, cet univers était empli de profils tous plus intrigants les uns que les autres. Perdant presque son aspect lunaire et taciturne, le Garde redevint presque un enfant, lorsqu'il posa ces questions à sa collègue. Ainsi, le néophyte se trouvait fort curieux, il voulait en apprendre d'avantage sur ses collègues et sur leurs fonctions et leurs ressentis, mais certains semblaient plus que farouches à son égard, la cause à sa promotion express et pistonnée, ainsi, il avait eu peu d'occasion d'avoir de réelles discussions avec les quelques gardes royaux qu'il avait pu croiser jusqu'ici.
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Ft. Halsya Aldeishan
Ft. Dante Noctis
Halsya remercia Dante d’un signe de tête lorsqu’il remplit son verre. Il était difficile pour la jeune femme de soutenir le regard intense de son comparse mais heureusement, il ne se dégageait de lui qu’une bienveillance communicative. L’avantage au fait qu’ils ne se connaissent absolument pas était qu’ils ne pouvaient pas avoir d’aprioris l’un pour l’autre. C’était une bonne chose, cela leur permettrait d’apprendre à se connaître assez naturellement.
« Puisses-tu te plaire parmi nous ! » rétorqua-t-elle en levant son verre.
Dans le même mouvement, elle porta à son tour le breuvage à ses lèvres. Celui-ci était légèrement épicé et assez puissant pour lui réchauffer la gorge. Ce n’était pas désagréable… C’était même un très bon choix. Autrement dit, Halsya risquait de reprendre un verre une fois celui-ci terminé et tant pis pour la petite voix dans sa tête qui le lui déconseillait fortement. L’alcool avait un fort pouvoir désinhibant sur la rouquine, ce serait à double tranchant mais au moins elle pourrait se détendre plus facilement.
« Celui qui te l’a proposé ne t’as pas arnaqué, il est vraiment bon.
-Tu es Voltigeuse, donc. Depuis quand ? Quelle est ton arme favorite ?
- Hola que de questions ! » Temporisa-t-elle face à l’enthousiasme de son interlocuteur. « Eh bien j’ai toujours une épée sur moi mais j’ai une préférence pour les armes à distances… Dont les couteaux de lancé. J’en porte quasiment toujours sur moi. »
S’il s’attendait à du conventionnel c’était raté. La jeune femme avait une grande préférence pour la maitrise d’une situation à distance et l’effet de surprise. Quant aux situations au corps à corps, disons qu’elle avait sa propre arme à même la peau… La brûlure qu’elle est capable d’infliger a toujours été un bon dissuasif pour ceux qui pensaient à lui chercher des ennuis et un bon moyen de retourner la situation pour ceux qui tenteraient malgré tout.
Reprenant une gorgée, elle prit le temps de réfléchir quelques instants à la seconde question. Elle ne savait pas comment il réagirait mais ce n’était pas dans son caractère de mentir… Cependant, elle espérait qu’il ne porterait pas un jugement hâtif et erroné.
« J’ai intégré la garde royale à ma sortie de l’académie, autour de mes dix-huit ans, donc ça doit faire six ans à peu près que je suis voltigeuse. »
Son expression se figea tandis qu’elle scruta fixement les traits de Dante, à la recherche d’une réaction, d’une mimique qui pourrait trahir ses pensées. Intégrer la garde royale n’était pas chose facile, peu d’élus y entraient, alors elle avait déjà été confrontée aux insidieux ragots prétextant un piston ou même de la charité pour ceux qui connaissent un minimum son histoire. Halsya faisait comme si elle n’entendait rien mais cela heurtait son égo. Sa place, elle l’avait gagnée de ses propres mains, en travaillant avec acharnement que ce soit en études ou pendant les entraînements et elle estimait avoir bien plus de passion pour ce travail et d’abnégation que nombre de ses pairs.
« En tout cas, tu es mon premier colocataire depuis l’académie. » Reprit-elle sur un ton plus léger, détournant ainsi la conversation vers Dante. « Et toi alors ? Dans quel régiment étais-tu avant d’obtenir cette promotion ? »
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Dante acheva son verre durant le temps pendant lequel sa colocataire répondit à ses questions. Le délais lui permit d'apaiser le feu qui brûlait dans sa gorge. Définitivement, l'alcool n'était pas fait pour lui. Dante nota dans un coin de sa mémoire les informations confiées par Halsya. Une combattante à distance, qui usait de couteaux, orignal et intriguant. Sa colocataire devait faire partie de ces combattants rusés et insaisissables, toujours aptes à vous surprendre au cours d'un combat. Dante répondit à la Voltigeuse, concernant le nectar qu'ils consommaient, lorsqu'elle s'interrompit pour le boire:
-Effectivement, un poil fort pour un néophyte mais on discerne tout de même son goût, c'est probablement gage de qualité.
Il marqua une courte césure, puis, voyant qu'il avait encore le temps de parler avant qu'Halsya ne termine de boire, il reprit simplement:
-Je crois que je n'ai jamais vu personne se battre en lançant des couteaux, j'admets être curieux. Si l'occasion se présente, j'aimerais te voir à l’œuvre.
La suite du discours d'Halsya impressionna Dante, intégrer la garde royale à peine sortie de l'académie devait signifier qu'elle avait excellé lors de son parcours scolaire. Bien que son visage ne dévoile rien, ses yeux parlaient pour lui, le Garde commençait à éprouver une certaine admiration pour sa collègue. Puis, quand ses pensées évoluèrent, il commença à se dire qu'elle avait du subir des brimades plus ou moins semblables à celles qu'il commençait à connaître. Fasciné par la probable prodige face à lui, Dante se contenta d’acquiescer tranquillement à ses mots. Puis ce fut à son tour de répondre aux questions, échange de bons procédés, bien entendu ! Dante leva les yeux quelques secondes au ciel, tentant de se remettre les dates en mémoire, mais impossible, une seule revenait, limpide, claire, précise mais aussi récente.
-Alors j'espère ne pas te décevoir en tant que premier colocataire.
Malgré le calme de sa voix, son ton était légèrement enjoué, il reprit, afin de répondre à sa collègue:
-A ma sortie de l'école, j'ai fait quelques temps à la Capitale avant d'être muté à Village Perché, à ma demande. Ma mère habite là-bas, travailler sur place me permettait de la voir plus souvent.
Il marqua une légère pause avant de reprendre:
-A vrai dire, je ne suis resté guère longtemps en fonction au Village Perché. D'un autre côté, je me voyais mal refuser une telle chance et un tel honneur.
Il décida de rester évasif sur le sujet, quand à son périple pour ramener la Princesse au palais, il préférait l'évoquer le moins possible afin d'éviter tous soupçons. D'ordinaire, il se serait arrêté là, mais l'alcool aidant, il ne put s'empêcher de rajouter:
-Malgré tout, certains semblent mal voir le fait qu'un garde atteigne si vite le rang de Garde Royal, je dois être vu comme un parvenu pour beaucoup.
Il haussa finalement les épaules avant de conclure:
-Il ne me reste plus qu'à leur prouver ce que je vaux, par l'acte plus que la parole !
Il se tut quelques secondes afin de venir poser ses yeux sur la bouteille avec laquelle il vint jouer. Peu bavard en temps normal, il vint rajouter:
-En tous cas, tu es impressionnante Halsya, intégrer le corps de Garde Royale aussi rapidement n'a pas du être aisé. Je dois admettre que je suis content d'être tombé avec toi.
Dante vint poser sa main sur sa propre jambe avant de se pencher légérement vers Halsya. Les pupilles du garde se dirigèrent de la bouteille à la Voltigeuse puis, initiant sa demande par un sourire, Dante dé-bouchonna à nouveau la bouteille et la tendit vers sa camarade:
-Je te ressers un verre ? A moins que tu ne préfères directement boire à la bouteille ?
Le sourire de Dante s'élargit à son trait d'humour, peu perceptible, car son ton ne changea guère. A dire vrai, il n'était pas certain de boire d'avantage pour ce soir, cet alcool, plutôt fort, il fallait l'admettre, semblait déjà bien affecter son habituel laconisme. Ce n'était pas forcément mal, au contraire, c'était plutôt utile pour rencontrer et faire connaissance, mais d'avantage pourrait mener au désastre et à la perte totale de contrôle, et ça, il ne pouvait se le permettre. Enfin... Si Halsya reprenait un verre, il serait malpoli de ne pas se resservir aussi. Son corps devrait être apte à tolérer un quart de verre en plus, non ?
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Ft. Halsya Aldeishan
Ft. Dante Noctis
Lorsque la jeune femme atteint la fin de son verre, elle se sentie frustrée. A vrai dire, l’alcool faisait déjà son effet, la rendant plus guillerette. Cela se produisait systématiquement et ce peu importe le nombre de fois qu’elle tentait l’expérience. Halsya se sentait étrange, libre et libérée de sa conscience écrasante. Cela lui faisait du bien à vrai dire bien qu’elle sache le caractère imprévisible de ses réactions lorsqu’elle se retrouve désinhibée.
Pour l’instant, elle se sentait plutôt joyeuse, flattée même que son colocataire éprouve l’envie de la voir à l'œuvre lorsqu’elle s’exerce au combat. Si elle suivait la petite voix maléfique de son esprit, elle lui proposerait bien une démonstration sur le champ mais fort heureusement, elle n’était pas encore suffisamment éméchée pour être persuadée que ce serait une bonne idée absolument sans danger. Au lieu de cela, elle écouta attentivement le récit de Dante sur son propre parcours.
« Le Village Perché ? » un sourire illumina son visage. « Si je n’avais pas rejoint la garde royale, c’est là que je serais allée. »
Elle fronça légèrement les sourcils alors qu’il lui confia les réactions qui avaient accompagné sa promotion soudaine. Oui, les gens avaient sans aucun doute parlé dans son dos. Ils étaient presque tous comme ça. Envieurs. Et lorsque l’on jalouse quelque chose, on préfère maudire que chercher à comprendre et féliciter. Halsya n’était pas d’accord avec ça d’autant plus qu’il ne semblait pas l’avoir vraiment choisi.
« Tu veux qu'j' te dise ? Ceux qui médisent, il sont jaloux, c’est tout. Moi je te soutiens, ça a dû être difficile de quitter ta famille pour venir ici. En tout cas, je suis certaine que tu mérites cette place, on met pas des “parvenus” aux côtés de son Altesse, crois-moi, et bientôt ils s’en mordront les doigts de t’avoir mal jugé ! »
Les joues de la rouquine commençaient déjà à se colorer joliment de rose. Que ce soit dû à l'alcool ou simplement à son entrain, ses yeux pétillaient de malice et cela ne s’arrangea pas lorsqu’il la complimenta à nouveau. En vérité, elle n’avait simplement plus aucun contrôle sur ses émotions qu’elle laissait libres de s’exprimer.
« Moi aussi je suis contente. » renchérit-elle. « J’ai eu peur de tomber sur un je-sais-tout prétentieux, mais t’as l'air sympa et t’es mignon. »
S’il s’agissait d’un début de drague ? Pas vraiment, même si elle le trouvait vraiment beau. Le fait est qu’elle était toujours assez spontanée et ambigüe une fois que son organisme se mettait à réagir à l’alcool.
Alors qu’il se pencha vers elle, Halsya en fit de même par mimétisme. Elle laissa son regard se porter vers la bouteille qu’il débouchait à nouveau et gloussa à sa proposition.
« Jamais à la bouteille-même, je ne suis pas une pochtronne, pour qui tu me prends ? » Elle lui adressa une grimace, se retenant à peine de rire. « Mais je veux bien un dernier verre. Après tout, on fait la fête non ? »
Sitôt demandé, Halsya tendit son verre pour se faire servir. Elle le leva ensuite en l’air avant d’y replonger les lèvres. C’est vrai qu’il était fort, mais elle était déjà bien trop euphorique pour y résister. Et puis cela lui donnait assez de courage pour discuter avec son camarade de chambre.
« Et donc...T’as grandi au Village Perché ? » Elle reprit une gorgée avant d’ajouter : « Qu’est-ce qui t’as donné envie de devenir garde ? »
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Dante versa un second verre à la demande de sa collègue avant de venir remplir le sien, à moitié. Il prit soin de refermer la bouteille, au cas où, et vint la reposer sur la table. Il écrasa ensuite son coude contre la pauvre table et vint poser sa joue dans sa main, les yeux rivés vers Halsya. Il l'observa à nouveau. Probablement sous l'effet de l'alcool, les traits de son visages s'étaient adoucis et elle semblait beaucoup moins tendue. A vrai dire, Dante l'avait trouvée jolie, déjà au premier regard, mais ce visage détendu ne faisait qu'augmenter la charme de la rousse aux yeux disparates. Sa voix s’éleva tranquillement:
-Bien entendu, nous fêtons notre rencontre et notre début de cohabitation !
Il leva à nouveau son verre, de sa main libre, avec pour objectif d'encore trinquer avec sa colocataire. Il but ensuite deux gorgées du fort nectar puis vint reposer son récipient. Ça piquait encore, décidément, il ne s'y habituerai jamais. Il se racla à nouveau la gorge, une légère grimace sur le visage, cette fois-là, il ne parvint pas à totalement la cacher, puis il se décida à répondre à sa collègue, le ton taquin:
-Oh, tu sais, jolie comme tu es, on te pardonnerait même si tu buvais à la bouteille. Tant que tu ne te mets pas à rouler sous la table, c'est pas moi qui dirait que t'es une alcoolo.
Le silence refit son apparition et Dante leva légèrement les yeux, songeur. Un franc sourire de nostalgie vint étirer ses lèvres quand il repensa au passé, son enfance au Village Perché et pourquoi il était devenu garde. Il n'aimait pas spécialement parler de lui ni de son passé, vestige secret de sa mémoire, mais il était de bonne humeur et Halsya semblait être du genre à savoir garder les choses pour elle. Ses yeux revinrent doucement vers son interlocutrice et le garde commença:
-Oui, j'y vivais avec ma mère. Je l'aidais à s'occuper de son échoppe. Je ne sais pas si tu as déjà eu l'occasion d'y aller, mais c'est un très bel endroit, rempli de coins sublimes à voir et à explorer !
Il remarqua que parler de son village natal le faisait s'emporter un peu, décidément, satané alcool, il se recadra et récupéra un peu plus de calme dans la voix:
-Je crois qu'au fond, même si reprendre la boutique n'était pas une opportunité que je révulsais, j'ai toujours aimé l'action et j'ai toujours été animé par... un étrange besoin de rendre la justice là où je voyais de l'injustice.
Le Garde Royal marqua une pause puis il vint jouer avec son verre, le faisant un peu tourner avant de terminer de le boire. Il s'essuya rapidement les lèvres, à l'aide de sa main puis il enchaîna:
-Je ne parle pas de devenir un héros ou une légende, bien entendu, simplement de mettre à profit mon corps et mon esprit pour aider les gens dans le besoin. A vrai dire, j'avais pensé à devenir un aventurier, mais je me suis dit que le salaire de garde pourrait m'être utile pour aider ma mère si elle en avait besoin, un jour, puis faire régner la loi est moins problématique si l'on porte l'uniforme adéquat et que l'on reçoit une formation adaptée.
Les yeux de Dante libérèrent quelques secondes le regard d'Halsya, des bruits dans le couloir venaient d'attirer son attention. Deux voix graves qui semblaient entonner en rythme, probablement deux autres fêtards ? Ses orbes de vision revinrent vers l’intéressante intéressée et Dante demanda finalement:
-Je suis désolé, je crois que j'ai monopolisé la conversation.
Il s'inclina légèrement avant de venir remettre sa joue sur sa main:
-Et toi alors, Halsya, pourquoi avoir rejoint la Garde ? Tu comptais intégrer la Royale directement ? Et je me demandais... pourquoi le Village Perché ? Si tu veux, un de ces jours, on pourrait y aller et je te montrerais de chouettes endroits !
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Ft. Halsya Aldeishan
Ft. Dante Noctis
Dante suivit de près la jeune femme dans son élan de fête. Un sourire amusé étira les lèvres de la jeune femme alors qu’il ne put réprimer une grimace. Il ne supportait vraiment pas les alcools forts contrairement à son homologue féminin. Halsya sentait la brûlure réchauffer sa gorge mais cela ne lui faisait aucun effet. Quand on y pense, la rouquine était comme un dragon : Son corps dégageait une telle chaleur que cela avait l’air d’une petite flammèche contrairement aux flammes que son corps était capable de créer. En revanche, c’est sa tête qui lui tournait vite.
Avachie en avant, coudes posés sur la table, elle écoutait avec attention le récit de Dante sur sa vie passée au Village Perché. Il avait grandi avec sa mère et vécu une enfance semble toute heureuse. D’une certaine façon Halsya l’enviait car bien qu’elle ait vécu quelques années avec sa propre mère, celle-ci n’avait jamais tenu ce rôle. Mais malgré leur différence radicale d’éducation, les deux colocataires se ressemblaient : Ils partageaient ce même besoin d’être dans l’action, de rendre la justice et d’être reconnus pour leur travail exemplaire. Comme quoi c’était possible d’avoir des histoires complètement différentes mais de se ressembler malgré tout.
« Et toi alors, Halsya, pourquoi avoir rejoint la Garde ? Tu comptais intégrer la Royale directement ? Et je me demandais... pourquoi le Village Perché ? Si tu veux, un de ces jours, on pourrait y aller et je te montrerais de chouettes endroits !
- Moi ? Euh… J’ai toujours voulu rejoindre la garde… Je voulais devenir suffisamment forte pour protéger ceux qui comptaient à mes yeux et, comme toi, je voulais pouvoir rendre justice. »
Cela allait bien au-delà de ça bien sûr, mais c’était l’idée générale. Halsya avait eu cette mauvaise étiquette de fille à problème, de danger sur patte, de paria, lorsqu’elle était à l’orphelinat. Elle s’était débattue avec cela et son désir de prouver à tous qu’ils avaient tort à son sujet ne l’avait rendue que plus obstinée encore à suivre cette voie. Et puis, petit à petit, sans qu’elle ne s’en rende compte, son travail acharné est devenu un plaisir, un mode de vie, une conduite à suivre. Le regard des autres avait évolué, certains envieux d’autres admiratifs, cela l’avait confortée dans son choix, lui avait prouvé qu’elle était faite pour cela.
« Je n’ai pas choisi la Garde Royale parce que j’avais conscience que ce n’était à la portée que de quelques élus mais j’ai eu le culot de postuler malgré tout. Je ne pensais pas que mon profil attirerait l’attention. C’était un honneur que je n’ai pas pu refuser… Mais c’est au Village Perché que j’aurai préféré me rendre, c’était mon premier choix. »
Elle plissa le nez, secouant la tête. Son regard s’assombrit lorsqu’elle reprit à voix basse, comme une confidence honteuse :
« Honnêtement, c’était pour des raisons personnelles, un rêve un peu fou et déraisonné. Mon père y a vécu quand j’étais petite, je crois, je pensais pouvoir le retrouver. J’étais un peu naïve, je sais bien que je ne l’y aurait pas trouvé et puis ça aurait été idiot de refuser un aussi bon poste pour suivre une chimère, hein ? »
Poussant un large soupir, elle se recula, s'enfonçant dans son siège avec une moue boudeuse. Une chose est certaine, l’alcool avait déjà gagné sur sa conscience. Halsya en était déjà aux confidences et ses défenses s’étaient depuis un moment volatilisées dans la nature.
« Mais ça me plairait bien de visiter, quand même, j’ai entendu pas mal de récits, tous plus ou moins vraisemblables… Je serais ravie que tu m’y emmènes. »
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Dante hochait très légèrement la tête en écoutant le discours d'Halsya. Ses traits s'adoucirent quant il entendit les raisons de ce choix de vocation, finalement, elle et lui n'étaient pas si différents, le contact devrait bien passer entre eux, alcool ou non. Alors que la rousse s confiait sur ses motivations et que ses mots allaient, Dante perçut le changement dans son air et dans son ton, une soudaine mélancolie s'était infiltrée dans la pièce et elle semblait peser, et pas qu'un peu.
A vrai dire, il comprenait, en partie, la peine de sa colocataire. Quitter ses proches ou faire un trait sur une envie, même pour rejoindre la prestigieuse Garde Royale, c'était un lourd sacrifice et tous n'en étaient pas capables. Le brun continua donc de hocher la tête, n'osant pas interrompre la belle rousse quant elle se confiait, il avait compris qu'elle était renfermée et qu'il n'aurait l'opportunité de savoir ses ressentis qu'en de rares occasions, ou fêtes alcoolisés.
Quand elle termina de parler, Dante vint plaquer sa main sur son front avant de la faire remonter afin de chasser quelques mèches venues brouiller sa vue. Il se redressa et vint poser une main sur l'épaule de sa colocataire, pressant à peine l'épaule de la jeune femme, le Garde prit le parole à son tour:
-Idiot, je ne sais pas. Tu sais, parfois, les rêves font d'excellents moyens d'avancer. Puis, peut-être qu'un jour tu finiras par le retrouver, ce n'est pas improbable, sauf s'il est mort ou parti loin de là ! En tous cas, tu devrais être plus que fière de toi, tu as réussi à être acceptée à la Royale à peine sortie de l’école, ce n'est vraiment pas à la portée de n'importe qui, Halsya !
Il retira tranquillement sa main et offrit un sourire à sa collègue:
-En plus d'avoir cœur bon et noble, tu as d'excellents goûts. Le Village Perché eh, très bon choix. Tu me plais de plus en plus !
Son verre terminé, Dante abdiqua et décida de ne pas s'en resservir un. D'un geste, il saisit la bouteille et la tendit vers Halsya, afin de savoir si elle en voulait d'avantage. Le garde, intrigué, continua à expédier des mots à l'égard de sa comparse:
-Des récits, hein ? Je suis curieux de les entendre et de voir ce que les gens de l’extérieur racontent sur le Village Perché ! Je t'y emmènerais avec plaisir alors, afin que tu puisses discerner les vrais récits des ragots.
Même si l'alcool avait quelque peu aidé, il fallait bien admettre que le contact avec Halsya serait passé, même sans. Les choses auraient simplement mis plus de temps à arriver mais la rousse aux yeux disparates possédaient une âme noble, en plus d'être fort sympathique. Malgré les différences probables de leurs parcours, Dante sentait comme une similitude entre Halsya et lui, comme si deux chemins bien différents avaient menés à la même destination. Dante n'arrêtait pas de se le dire mais il était vraiment content d'être tombé sur cette demoiselle. En plus d'être une excellente colocataire, ell e ferait sûrement une alliée fidèle, une merveilleuse amie et sans l'ombre d'une doute une sœur d'arme exceptionnelle. Le sourire du fils Noctis radiait à ces pensées. Ah, qu'il était enjoué, à tel point que sa face lunaire, hormis son teint relativement pâle, était quasiment devenue solaire !
A vrai dire, il comprenait, en partie, la peine de sa colocataire. Quitter ses proches ou faire un trait sur une envie, même pour rejoindre la prestigieuse Garde Royale, c'était un lourd sacrifice et tous n'en étaient pas capables. Le brun continua donc de hocher la tête, n'osant pas interrompre la belle rousse quant elle se confiait, il avait compris qu'elle était renfermée et qu'il n'aurait l'opportunité de savoir ses ressentis qu'en de rares occasions, ou fêtes alcoolisés.
Quand elle termina de parler, Dante vint plaquer sa main sur son front avant de la faire remonter afin de chasser quelques mèches venues brouiller sa vue. Il se redressa et vint poser une main sur l'épaule de sa colocataire, pressant à peine l'épaule de la jeune femme, le Garde prit le parole à son tour:
-Idiot, je ne sais pas. Tu sais, parfois, les rêves font d'excellents moyens d'avancer. Puis, peut-être qu'un jour tu finiras par le retrouver, ce n'est pas improbable, sauf s'il est mort ou parti loin de là ! En tous cas, tu devrais être plus que fière de toi, tu as réussi à être acceptée à la Royale à peine sortie de l’école, ce n'est vraiment pas à la portée de n'importe qui, Halsya !
Il retira tranquillement sa main et offrit un sourire à sa collègue:
-En plus d'avoir cœur bon et noble, tu as d'excellents goûts. Le Village Perché eh, très bon choix. Tu me plais de plus en plus !
Son verre terminé, Dante abdiqua et décida de ne pas s'en resservir un. D'un geste, il saisit la bouteille et la tendit vers Halsya, afin de savoir si elle en voulait d'avantage. Le garde, intrigué, continua à expédier des mots à l'égard de sa comparse:
-Des récits, hein ? Je suis curieux de les entendre et de voir ce que les gens de l’extérieur racontent sur le Village Perché ! Je t'y emmènerais avec plaisir alors, afin que tu puisses discerner les vrais récits des ragots.
Même si l'alcool avait quelque peu aidé, il fallait bien admettre que le contact avec Halsya serait passé, même sans. Les choses auraient simplement mis plus de temps à arriver mais la rousse aux yeux disparates possédaient une âme noble, en plus d'être fort sympathique. Malgré les différences probables de leurs parcours, Dante sentait comme une similitude entre Halsya et lui, comme si deux chemins bien différents avaient menés à la même destination. Dante n'arrêtait pas de se le dire mais il était vraiment content d'être tombé sur cette demoiselle. En plus d'être une excellente colocataire, ell e ferait sûrement une alliée fidèle, une merveilleuse amie et sans l'ombre d'une doute une sœur d'arme exceptionnelle. Le sourire du fils Noctis radiait à ces pensées. Ah, qu'il était enjoué, à tel point que sa face lunaire, hormis son teint relativement pâle, était quasiment devenue solaire !
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Colocation, fléau ou bénédiction ?
Ft. Halsya Aldeishan
Ft. Dante Noctis
Halsya se crispa instinctivement lorsque la main de Dante vint se poser sur son épaule. Cependant, elle réaction craintive ne dura qu’une fraction de seconde. Ses sens étaient déjà fort inhibés par l’alcool si bien qu’elle ne perçut pas ce contact comme une agression. Étrangement, Halsya est souvent plus lucide lorsque son esprit est embrumé. La paume qui réchauffait furtivement sa peau était réconfortante, tout autant que les mots qui accompagnaient ce simple geste. Dante avait touché juste pour redonner le sourire à la jeune femme : Il arrivait à la fois à se montrer compatissant, encourageant et chaleureux. Il avait réellement écouté la rousse sans porter le moindre jugement, bien au contraire.
Sentant une légère rougeur envahir son visage, Halsya porta les mains à ses joues. Elles étaient chaudes mais cela n’avait rien de magique cette fois-ci. La jeune femme était seulement sous l’effet de la boisson et un tant soit peu embarrassée par cette volée de compliments. Halsya, plaisante ? Elle n’était pourtant pas le genre de personne sur laquelle on s’attarde… Contrairement à Dante qui ne semblait visiblement ne posséder que des qualités. Ce n’était sans doute pas par hasard qu’il en était arrivé là.
« Tu as raison, il ne faut jamais perdre espoir et ne rien regretter. Je vais tâcher de garder ça en tête. » Répondit-elle en croisant son regard. « D’ailleurs, ça s’applique à toi aussi... Je commence à comprendre pourquoi tu as été choisi pour un poste aussi important. »
Il se dégageait de son comparse quelque chose de spécial bien qu’elle ne parvienne pas encore à mettre le doigt dessus. Sans doute était-ce l’aura lumineuse qui se dégageait de lui ? Il n’avait suffit que d’une soirée, et à peine entamée, pour que la rousse ne se sente en confiance. Elle refusa d’ailleurs un troisième verre, se sentant suffisamment à son aise… Et puis l’idée n’était pas de finir complètement ivre au risque de tout gâcher entre eux en faisant n’importe quoi. A la place, elle préféra se concentrer sur les histoires qui avaient bercé son enfance.
« Oh, il y a de tout. Certains disent que le village possède le plus vieil arbre de tout Aryon et qu’à son sommet on peut y voir des kilomètres à la ronde, que la nuit la forêt est plus colorée et scintillante qu’un arc-en-ciel et qu’il n’y a nulle part de paysages plus époustouflants. On dit aussi que l’on ne peut y monter que par des échelles de cordes, que la faune vit en totale osmose avec les habitants et que la ville est toujours en fête. »
Au fil de ses paroles, l’enthousiasme d’Halsya grandit et ses pupilles se mirent à pétiller d’excitation. Le village perché était fait pour les rêveurs, les âmes romantiques et ceux avides de connaissance. C’était un lieu parfait pour quelqu’un d’aussi curieux que pouvait l’être cette petite boule d’énergie. Bien que très renfermée, elle débordait pourtant de passion pour ce lieux dépeint comme magique.
« Il parait qu’il y a une exposition chaque année d'œuvres d’arts et que la bibliothèque est aussi riche qu’immense. J’aimerais beaucoup le voir de mes propres yeux… Même si j’aurais peur de ne pouvoir en repartir ! » Dit-elle avec amusement avant de pointer distraitement ses rouleaux de papiers soigneusement enroulés. « C’est une de mes grandes passions. Attends-toi à ce que j’ai souvent le nez dans un livre ou sur une planche à dessin… Et toi, tu as des passe-temps ? »
Son verre à présent vide, la jeune femme n’avait plus de quoi occuper ses mains. A défaut de mieux, incapable de rester tranquillement en place, elle glissa sa paume dans sa flamboyante chevelure, laissant enfin à Dante l'occasion de pouvoir s'exprimer à son tour.
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Dante sentit le court instant où, au contact de sa main, le corps de sa colocataire se raidit. Il était vrai que, bien qu'il n'eut pas été très tactile ça la base, ce trait semblait s'être invité en même temps que la boisson. Il nota, dans un coin de son esprit, que la rouquine devait faire partie des gens qui, comme lui, n'étaient pas très à l'aise avec l’excès de proximité, surtout si rapide. Il rendit son sourire à la demoiselle, au moment où leurs regards vinrent se croiser.
-Exactement. Tant qu'il nous reste une once d'énergie et d'espoir, alors il faut se contenter d'avancer. Personne ne le fera à notre place alors pas le choix.
Il marqua une césure à ses mots, hochant légèrement la tête:
-Et bien je pense qu'une part de chance a joué dans tout cela mais je dois bien admettre qu'entendre quelqu'un reconnaître que je ne suis pas simplement là par piston est galvanisant. Merci Halsya.
Il détestait parler de cela et s'en plaindre, mais il fallait bien admettre qu'il était difficile de ne pas remercier la jeune femme pour ses encouragements et sa sincérité. Une personne qui, comme lui, jugeait les gens par leurs actes et leur essence et non pas uniquement par le statut ou la lignée était plaisant. Cependant, Dante décida d'abandonner ces pensées pragmatiques et bien trop sérieuses aux dépends de son Village Perché bien aimé. Il ne put s'empêcher de sourire lorsque la rousse aux yeux disparates évoqua certains faits.
-Il y a du vrai et du un peu moins vrai, mais je suis ravi que l'on dise tant de bien du Village Perché. D'expérience, je peux affirmer que, du sommet du vieil arbre, on voit très loin et que se balader de nuit dans les bois est magnifique, pour qui sait s'y repérer et ne se perd pas. Quant à la faune... et bien, certaines bêtes dangereuses se tapissent dans certains coins éloignés de la cité mais, globalement, les animaux ne sont guère hostiles !
Ses yeux se tintèrent d'un éclat nouveau, parler de sa ville natale l'enjouait, déjà en temps normal, mais là, en bonne présence et légèrement saoul, la nostalgie et la joie de Dante étaient à peine dissimulées et grandement exacerbés. Le Garde Royal profita du répit offert par les autres mots de sa camarade pour retrouver son calme caractéristique, avant de lui répondre:
-Et bien, effectivement, il y a une énorme bibliothèque mais, je dois bien l'admettre, je n'y ai jamais mis les pieds, lire ne m'intéressait guère à l'époque... Enfin, je n'ai jamais entendu d'histoire sordides à son propos, je pense que tu ne risques rien, même si tu n'en repars pas !
La vérité, c'était qu'il savait à peine lire et écrire avant d'intégrer l'académie, il avait, d'ailleurs, du fournir un colossal effort afin d'être apte à produire des lettres lisibles, et, même maintenant, il peinait à se faire comprendre, s'il ne s'appliquait pas un minimum, il n'avait décidément pas choisi la bonne vocation pour ce qui était d'écrire comme un médecin.
-Oh ? Pas de trompette donc ? Me voilà presque déçu, le calme régnera donc dans cette chambre ?
Il coupa sa réponse après sa blague, laissant quelques secondes de vide avant de reprendre, plus sérieux:
-Et bien... En dehors des services, je dois bien admettre que j'aime bien faire des trucs qui me permettent d'être plus performant en tant que garde. M'entraîner, me renseigner, tenir des carnets de notes...
Il se releva à moitié de sa chaise et glissa une main dans une petite sacoche rectangulaire attachée à sa ceinture. Il ouvrit un carnet qu'il posa sur la table, à la place de la bouteille quasiment vide qu'il venait de repousser plus loin.
-J'essaie de dessiner et d'indiquer les informations que je trouve ou entend sur des lieux, des plantes ou encore des animaux, parfois sauvages, parfois humains.
Sur les pages qu'il fit défiler, on pouvait, en effet, remarquer des dessins aux traits nets et aguerris, accompagnés de lettres et autres mots mal formés et pénible à déchiffrer pour la plupart des gens. Un étonnant contraste que Dante avait décidé d'accepter, malgré ses efforts, écrire correctement semblait impossible pour lui. Parmi les pages du carnet, on retrouvait énormément de représentations d'animaux, de fleurs et surtout de paysages, certains réels, d'autres rêvés ou imaginés. Dante fit aller le carnet jusqu'à la page où était représenté le loup qu'il invoquait grâce à son pouvoir. Aucune inscription n'accompagnait la page, seule la représentation du canidé trônait, fidèle à la réalité et d'un détail extrême. La Sentinelle s'en servait pour s'entraîner à utiliser son pouvoir. Sa voix reprit le dessus:
-Sinon, j'aime beaucoup explorer et grimper sur les toits.
Il approcha son visage de celui d'Halsya avant de chuchoter:
-Mais si ça pouvait rester entre nous...
Il reprit sa position initiale en souriant:
-Est-ce que tu serais d'accord pour me montrer ce que tu dessines ?
Il se leva et prit une pose improbable, singeant grossièrement certains nobles qui faisaient du zèle, un excès excessif de zèle, même:
-Je pourrais poser pour toi, qui sait.
-Exactement. Tant qu'il nous reste une once d'énergie et d'espoir, alors il faut se contenter d'avancer. Personne ne le fera à notre place alors pas le choix.
Il marqua une césure à ses mots, hochant légèrement la tête:
-Et bien je pense qu'une part de chance a joué dans tout cela mais je dois bien admettre qu'entendre quelqu'un reconnaître que je ne suis pas simplement là par piston est galvanisant. Merci Halsya.
Il détestait parler de cela et s'en plaindre, mais il fallait bien admettre qu'il était difficile de ne pas remercier la jeune femme pour ses encouragements et sa sincérité. Une personne qui, comme lui, jugeait les gens par leurs actes et leur essence et non pas uniquement par le statut ou la lignée était plaisant. Cependant, Dante décida d'abandonner ces pensées pragmatiques et bien trop sérieuses aux dépends de son Village Perché bien aimé. Il ne put s'empêcher de sourire lorsque la rousse aux yeux disparates évoqua certains faits.
-Il y a du vrai et du un peu moins vrai, mais je suis ravi que l'on dise tant de bien du Village Perché. D'expérience, je peux affirmer que, du sommet du vieil arbre, on voit très loin et que se balader de nuit dans les bois est magnifique, pour qui sait s'y repérer et ne se perd pas. Quant à la faune... et bien, certaines bêtes dangereuses se tapissent dans certains coins éloignés de la cité mais, globalement, les animaux ne sont guère hostiles !
Ses yeux se tintèrent d'un éclat nouveau, parler de sa ville natale l'enjouait, déjà en temps normal, mais là, en bonne présence et légèrement saoul, la nostalgie et la joie de Dante étaient à peine dissimulées et grandement exacerbés. Le Garde Royal profita du répit offert par les autres mots de sa camarade pour retrouver son calme caractéristique, avant de lui répondre:
-Et bien, effectivement, il y a une énorme bibliothèque mais, je dois bien l'admettre, je n'y ai jamais mis les pieds, lire ne m'intéressait guère à l'époque... Enfin, je n'ai jamais entendu d'histoire sordides à son propos, je pense que tu ne risques rien, même si tu n'en repars pas !
La vérité, c'était qu'il savait à peine lire et écrire avant d'intégrer l'académie, il avait, d'ailleurs, du fournir un colossal effort afin d'être apte à produire des lettres lisibles, et, même maintenant, il peinait à se faire comprendre, s'il ne s'appliquait pas un minimum, il n'avait décidément pas choisi la bonne vocation pour ce qui était d'écrire comme un médecin.
-Oh ? Pas de trompette donc ? Me voilà presque déçu, le calme régnera donc dans cette chambre ?
Il coupa sa réponse après sa blague, laissant quelques secondes de vide avant de reprendre, plus sérieux:
-Et bien... En dehors des services, je dois bien admettre que j'aime bien faire des trucs qui me permettent d'être plus performant en tant que garde. M'entraîner, me renseigner, tenir des carnets de notes...
Il se releva à moitié de sa chaise et glissa une main dans une petite sacoche rectangulaire attachée à sa ceinture. Il ouvrit un carnet qu'il posa sur la table, à la place de la bouteille quasiment vide qu'il venait de repousser plus loin.
-J'essaie de dessiner et d'indiquer les informations que je trouve ou entend sur des lieux, des plantes ou encore des animaux, parfois sauvages, parfois humains.
Sur les pages qu'il fit défiler, on pouvait, en effet, remarquer des dessins aux traits nets et aguerris, accompagnés de lettres et autres mots mal formés et pénible à déchiffrer pour la plupart des gens. Un étonnant contraste que Dante avait décidé d'accepter, malgré ses efforts, écrire correctement semblait impossible pour lui. Parmi les pages du carnet, on retrouvait énormément de représentations d'animaux, de fleurs et surtout de paysages, certains réels, d'autres rêvés ou imaginés. Dante fit aller le carnet jusqu'à la page où était représenté le loup qu'il invoquait grâce à son pouvoir. Aucune inscription n'accompagnait la page, seule la représentation du canidé trônait, fidèle à la réalité et d'un détail extrême. La Sentinelle s'en servait pour s'entraîner à utiliser son pouvoir. Sa voix reprit le dessus:
-Sinon, j'aime beaucoup explorer et grimper sur les toits.
Il approcha son visage de celui d'Halsya avant de chuchoter:
-Mais si ça pouvait rester entre nous...
Il reprit sa position initiale en souriant:
-Est-ce que tu serais d'accord pour me montrer ce que tu dessines ?
Il se leva et prit une pose improbable, singeant grossièrement certains nobles qui faisaient du zèle, un excès excessif de zèle, même:
-Je pourrais poser pour toi, qui sait.
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