Le soleil descendait à l'horizon et Merry sursauta quand le hululement d'une chouette précédé d'un battement d'ailes invisibles secoua la végétation. Depuis combien de temps marchait-elle ? Oh, bon sang, elle avait recommencé ! Plongée dans ses pensées, la prêtresse avait suivi un sentier sans même y prêter attention et s'était enfoncée dans un bois... Non, une forêt, vu l'épaisseur des frondaisons. Mince, l'astre de feu avait déjà bien entamé sa descente et bientôt elle ne verrait plus où elle mettait les pieds... Quant à dormir dans un tel endroit, seule, et sans avoir le temps de récolter du bois pour un feu, ce qui serait de toute façon une mauvaise idée... C'était inenvisageable. La blanche tenta de se remémorer la direction qu'elle avait empruntée. Après avoir suivi la courbe du lac et remonté le fleuve qui l'abreuvait, elle avait bifurqué vers l'ouest, passé quelques jours au Grand Port où le bruit et la cadence des habitants l'avaient épuisé. Ensuite, elle était repartie plein nord en suivant les côtes, avait traversé un bras du fleuve, puis un deuxième et avait cherché à contourner la forêt.

Visiblement, c'est là que quelque chose avait coincé. Comment avait-elle fait son compte pour manquer de vigilance au point d'entrer d'y entrer sans s'en rendre compte ? Remarque... Merry n'avait pas non plus prêté attention à la luminosité diminuant et elle se retrouvait à présent en bien mauvaise posture. Regardant en tous sens, désespérée de sa bêtise, la jeune femme décida de poursuivre son chemin plutôt que de faire marche arrière. Après tout, il se pouvait, vu le temps qu'elle avait marché, qu'elle soit bien plus près de la sortie que de l'entrée. C'est en s'accrochant à cette idée que la dame s'enfonça davantage et fut soulagée de voir de la lumière filtrer au travers de la luxuriante végétation, plus loin. Pressant le pas, ses yeux s'agrandirent de surprise en découvrant des habitations construites à même les arbres, bien au-dessus du sol.

Subjuguée, Merry en oublia presque la fatigue et chercha un accès. Un escalier en colimaçon fait de marches inégales s'enroulait autour d'un large tronc, et malgré sa crainte de se briser les jambes en chutant dans le vide, la prêtresse l'emprunta. Elle arriva, les jambes tremblantes, sur une imposante plateforme qui accueillait un joli bâtiment en bois. Repérant une double porte dont les rideaux cachaient ce qui se trouvait à l'intérieur, la jeune femme alla frapper à la porte dans l'espoir qu'on lui réponde, bien que les premières étoiles aient commencé à briller.

- Pardonnez-moi de vous déranger si tard, je suis perdue et je cherche quelques informations... Il y a quelqu'un ?

Il y avait un certain manque d'assurance dans sa voix. Ajouter à cela la fatigue et vous obtenez une Merry fourbue et inquiète de devoir dormir à la belle étoile dans un endroit dont elle ignore tout. Espérant une réponse, et prenant son mal en patience avant de cherche ailleurs, elle se mit à observer les alentours. Jamais elle n'avait vu une habitation semblable. Ses larges fenêtres arrondies dont les carreaux formaient des feuilles aux nervures de bois étaient vraiment adorables, quant aux plantes qui entouraient l'habitation, elles avaient l'air de se plaire, signe qu'on en prenait soin. Tout indiquait que la personne vivant là était quelqu'un de bien ! Lucy l'avait menée à elle après tout !

Une voix féminine tira la blanche de ses ruminations. Se tournant vers cette dernière, elle fut soulagée de constater qu'il s'agissait probablement d'une habitante de cet étrange - mais splendide - village arboricole, et qu'elle n'avait absolument pas l'air outrée d'être dérangée à cette heure. Gênée, Merry fit une légère révérence rendue tremblante par la fatigue, et elle s'expliqua :

- Bonsoir ! Disons que tout irait mieux si je ne m'étais pas perdue, haha... Mais j'ai la chance d'avoir découvert cet endroit !

Ce n'est que lorsque la brune lui demanda si elle voulait entrer se réchauffer que la prêtresse se rendit compte qu'elle frissonnait. Elle ne put empêcher ses joues de se parer d'écarlate. Honteuse, elle admit à demi-mot :

- Ce n'est pas de refus, mais je ne veux pas m'imposer... Je viens d'un village, au sud, je voyage depuis quelques jours et j'avoue ne pas avoir pensé à prendre des vêtements plus chaud. Je ne prévoyais pas d'aller aussi loin aujourd'hui, à vrai dire. J'ai perdu le compte des heures en suivant le sentier qui m'a mené au cœur de la forêt. Où sommes-nous exactement ?

Maintenant qu'elle n'était plus seule, c'était comme si l'atmosphère s'était un peu réchauffée et que la fatigue avait reflué. Toute crainte évanouie, Merry se sentait plus légère et profitait pleinement de la vue grandiose que l'on avait depuis la plateforme. Elle se demanda s'il y avait, quelque part dans la ville, une tour permettant d'observer la mer de feuillage qui devait s'étendre sur plusieurs kilomètres. Ce devait être un spectacle à couper le souffle, surtout les jours de grands vents !

- Y a-t-il beaucoup de personnes qui vivent ici ?

Au travers des branchages, il était dur de repérer combien de maisonnées étaient rassemblées aux alentours. Mais, au vu du système de plateformes, de ponts, d'escaliers, et autres dispositifs qu'elle avait remarqué, il était juste de penser qu'il devait y avoir toute une communauté. Le cœur de la blanche battait vite et fort. Vivre dans des cabanes au milieu d'une magnifique forêt, c'était le rêve de toute petite fille ! Ou au moins d'une...

La blanche avait emboîté le pas à sa nouvelle guide, et sa réflexion la fit sourire. Oh, elle n'avait pas idée ! La route avait effectivement été longue, mais si passionnante ! Elle s'était rendu compte qu'elle manquait cruellement d'informations et d'équipements, et qu'elle avait encore mille choses à appréhender. Quelle joie ! Le monde n'attendait que d'être découvert ! Et malgré sa maladresse, la prêtresse souhaitait plus que tout poursuivre sa route, faire le plein de rencontres, et surtout découvrir tout ce qu'Aryon avait à offrir ! Rien ne l'arrêterait, oh non ! Ses pensées devaient se lire sur son visage tant elle était enthousiaste en cet instant. Hésitant, par crainte d'abuser de l'hospitalité de la jeune femme, Merry la suivit finalement dans une jolie maison en répétant :

- Village Perché, à l'ouest, je note ! Je ne pensais pas être allée si loin, ah, vraiment, il faudra sans doute que je refasse le trajet en sens inverse, j'ai dû louper tant de choses...

Un pli soucieux barra son front un instant, mais elle chassa son tracas d'un mouvement de la main en observant les lieux. C'était une demeure chaleureuse, et on la sentait pleine d'amour. Un sourire quelque peu triste lui étira les lèvres alors qu'elle soufflait à voix basse :

- Quel charmant foyer !

Jamais elle n'en avait connu de semblable. Le Temple était une grande famille, mais ce n'était pas pareil et, des fragments de mémoires qu'elle conservait de la maison où elle était née, Merry n'y retrouvait nullement ce sentiment omniprésent. La blanche prit place dans le fauteuil et lui lança en la voyant lui tendre une couverture :

- Merci ! Ne vous donnez pas trop de mal, je suis déjà fort ennuyée de débarquer ainsi et de m'imposer à la nuit tombée, alors si en plus vous me cédez votre confort, je crains de mourir de honte !

Le rouge lui était légèrement monté aux joues. La prêtresse aimait être celle qui prenait soin des autres. Se retrouver dans la situation inversée n'était vraiment pas dans ses habitudes et elle se sentait mal à l'aise. Cette gêne disparue légèrement quand la brune évoqua la population, puis la capitale, et Merry s'exclama, ravie de trouver un point sur lequel elle se sentait proche de son hôte :

- Moi non plus, je n'y suis jamais allée ! Oh, et ma présence sur les routes n'est que très récente. J'ose espérer que cela ne se voit pas tant que ça, mais j'ai bien peur de me fourvoyer. J'aimerais me rendre dans la capitale un jour, enfin, si j'arrête de me perdre, haha... Enfin, qui sait, peut-être que j'y arriverais par hasard ?... Mmh... C'est peu probable...

Un profond soupir fit se gonfler son poitrail avant qu'il ne s'affaisse comiquement. Elle se désespérait elle-même. Franchement, quelle idée de partir sur les routes sans même un plan ou quelques notions de voyage ! Quelle inconsciente, ah ! La proposition de la jeune femme l'arracha à ses flagellations mentales et Merry s'exclama, s'armant d'un sourire éclatant :

- Si vous acceptez que je vous aide, ce sera avec plaisir ! Je ne vais pas m'incruster et en plus, me faire servir ! Je vous raconterais tout en me rendant utile, comme cela. Oh, d'ailleurs, je m'appelle Merry !

Les mots rassurants de la jeune femme lui firent chaud au cœur. Elle avait raison, il n'était pas nécessaire de se complaindre, sa vie était loin d'être finie, elle avait encore des milliers d'occasions de découvrir le reste du royaume. Merry tiqua un instant devant la répétition de certaines syllabes. Elle n'avait jusque-là pas remarqué le bégaiement de son hôte, ou peut-être avait-il été moins marqué ? Saisissant une tresse d'oignons suite à la demande de la brune, la prêtresse lui apporta en répondant, assez évasive :

- À vrai dire, pas grand-chose... J'ai vécu longtemps près du grand lac, au sud, dans le grand Temple dédié à Lucy, je connais assez bien les environs proches. Je suis passée par le grand port pour venir, mais je n'ai pas vraiment osé m'attarder dans les coins que je ne connaissais pas. La prochaine fois, j'essaierai d'en découvrir davantage. Est-ce qu'il y a des endroits, en particulier, que vous aimeriez voir ?

Elle s'interrompit un instant, pour réfléchir elle-même à cette question tout en regardant la brune s'affairer. Quels étaient les lieux que la blanche désirait visiter en dehors de la capitale ? L'arbre sacré, dont elle avait souvent entendu parler par les voyageurs, et puis...

- La forteresse, j'aimerais beaucoup la voir aussi. Enfin, la neige, surtout ! Je ne suis même pas sure de pouvoir endurer le froid qu'il fait là-bas, mais, pour la beauté des paysages, je suis prête à me donner le mal nécessaire !

Elle avait dressé le poing devant elle, mais lorsqu'elle capta le regard de la jeune femme, elle se calma, repris une position plus neutre en rougissant et ajouta :

- Il y a aussi la ville aquatique, une telle merveille doit vous laisser des étoiles dans les yeux pour le restant de votre vie... Notre royaume à tant à offrir. Si Lucy me le permet, je voyagerai un peu partout.

La jeune femme lui apprit qu'elle avait des obligations l'empêchant de s'éloigner et Merry dodelina de la tête. Elle s'était longuement convaincue de la même chose, que sa mission auprès des initiés lui demandait une dévotion totale, et puis elle avait compris. La seule chaîne était celle que la prêtresse avait elle-même attaché, la reliant au Temple et à ses devoirs. Perdue dans ses pensées, elle fut arrachée à la recherche de ses mots par un fracas et l'éclaboussure de l'eau bouillante sur ses mollets. Après un sursaut, elle fixa le sol, incrédule, en regardant les légumes éclatés par le choc et la marmite brisée, puis elle chercha son hôte du regard pour... Ne pas la trouver.

- Mais... Où êtes-vous ?!

Puis elle vit l'eau qui ricochait sur quelque chose de translucide et la voix, qui semblait provenir du même point. Ça alors, elle était totalement invisible ! Mais en remontant son regard, la blanche rencontra celui de la jeune femme qui reprit alors forme et couleur. Quel étrange don ! Enfin, pour l'heure, il y avait plus urgent. Se baissant, elle rassembla les morceaux du contenant et son contenu en deux piles séparées avant de les rapatrier sur la table. Heureusement que les légumes n'avaient pas encore été écrasés, c'aurait été plus laborieux sinon.

- Allons, ne faites pas de manières ! Vous êtes blessée ! Vous avez quelque chose pour éponger ?

Une fois sa tâche achevée, elle revint vers la brune, attrapa doucement, mais fermement son poignet et observa la paume de sa main rougie par la chaleur. Ce n'était pas très important, une chance !

- Remercions Lucy que ce ne soit pas plus grave, vous vous remettrez vite. J'irais dans la forêt chercher de quoi faire un cataplasme demain, pour accélérer la guérison. Je ne connais pas très bien les lieux, ni les simples des forêts, mais je devrais pouvoir me débrouiller. Pour ce qui est de la marmite... Si vous avez de la colle, je veux bien tenter de résoudre le puzzle, pour vous remercier de votre accueil. Est-ce que vous avez un autre plat ? Les morceaux de la marmite étaient gros, donc on peut récupérer le contenu, le rincer et le remettre à cuire, ce qui évitera le gâchis.

Elle ajouta avec un sourire amusé, en relâchant délicatement l'habitante de Village Perché :

- D'ailleurs, je ne connais toujours pas votre prénom.

Merry acheva de rincer les légumes, vérifiant qu'il n'y avait pas de morceau du pot caché au milieu, et souffla dans le même temps :

- Chrystielle ? C'est très joli, je n'avais jamais entendu !

Avec un sourire, elle abandonna sa tache, s'essuya rapidement les mains, propres mais humides, sur sa tunique et demanda, curieuse et rassurée à présent que sa brûlure était superficielle :

- Et que faites vous, dans la vie ? Vous disiez avoir trop de responsabilités pour voyager, si je me souviens bien.

Se rendant compte que toutes ses questions pouvaient acculer la jeune femme, la blanche prit l'initiative de se présenter davantage :

- Pour ma part, j'ai décidé de quitter le Temple où j'ai passé la majorité de ma vie et d'en apprendre plus sur notre magnifique royaume. En tant que prêtresse et porte parole de la Déesse, je fais de mon mieux pour la servir, mais en tant que simple femme... Je ne sais pas trop bien en quoi je peux être vraiment utile. Je ne crois pas être particulièrement douée pour quoi que ce soit, enfin, en dehors de me perdre...

Elle fit une grimace pleine d'auto-dérision avant de poursuivre :

- Disons que je mets ma volonté et mon énergie au service de ceux qui en ont besoin. J'essais d'apporter un peu de joie et d'espoir là où je passe, même si ce n'est pas grand-chose. J'espère que ce long chemin m'amènera à trouver comment changer ce qui doit l'être, à apporter ma pierre à l'édifice.

La blanche se tue, gênée.

- Je parle trop, pardon.

Elle fit mine de tendre quelque chose vers Chrystielle et s'exclama théâtralement comme elle l'aurait fait avec ses groupes de jeunes initiés :

- À vous le bâton de la parole !

Sa réaction devant son statut fit réaliser à la jeune femme qu'il n'était pas forcément avisé de le préciser. Elle ne souhaitait après tout aucun traitement de faveur. Aussi ajouta t'elle rapidement pour apaiser son hôte :

- N'en tenez pas compte, je vous prie, je suis ici en tant que simple voyageuse !

Son soudain éclat de rire rassura Merry. Ouf ! La situation ne s'était pas envenimée ! Et qu'aurait-elle fait si cette jeune femme, aussi adorable avait-elle l'air, s'était trouvée être une fanatique d'un autre culte n'appréciant guère le sien ? Bon sang, ce voyage amenait vraiment beaucoup de questions ! Chrystielle n'eut pas l'air de remarquer son trouble, et la prêtresse ne relança pas le sujet, préférant en apprendre plus sur la vie qu'elle menait ici.

Un centre de soin et d'adoption ? Ses yeux s'arrondirent de surprise. L'astre de l'aube ? Qu'était-ce donc ? Autant poser la question directement ! Et c'est ce que Merry s'empressa de faire en témoignant son intérêt de son engouement habituel, les yeux brillants d'intérêt :

- Je comprends mieux, en effet ! Je suis contente de rencontrer quelqu'un qui œuvre, tout comme moi, au bonheur des êtres de ce monde. C'est même un immense plaisir ! Pourrais-je le visiter, demain ? Je ne veux pas vous déranger, bien sûr, mais je pourrais en parler autour de moi avec votre accord. Que ce soit au Temple, ou durant ce voyage, je serais certainement amenée à croiser des personnes qui auront besoin de vous et de vos compétences. Enfin... Promettez-moi de ne pas rire, mais... Qu'est-ce que l'Astre de l'Aube exactement ?

La prêtresse se tordit les mains, gênée. Elle n'aimait pas ne pas savoir, encore moins l'admettre, alors mieux valait être ridicule une fois que de prétendre savoir à l'avenir. Et puis son hôte avait l'air aussi douce que gentille, alors elle devait sûrement être patiente aussi, n'est-ce pas ? Elle réalisa soudainement un autre fait important et s'exclama, se faisant presque sursauter elle-même :

- Oh, mais attendez ! Vous devez en connaître un rayon sur les créatures qui peuple Aryon, alors ! Je me trompe ?

Merry observa la jeune femme s'activer en lui expliquant ce qu'était cette fameuse organisation, l'Astre de l'aube. Elle apprit ainsi qu'il était dirigé par une dénommée Luz, et qu'elle y serait probablement la bienvenue si elle décidait de lui rendre visite. Hochant la tête, la prêtresse se promit d'y réfléchir lorsque son voyage la mènerait à la capitale. Pour l'instant, elle était plus intéressée par son hôte et se hâta de balayer de la main ses excuses :

- Allons, ne vous inquiétez pas, c'est très bien ! Je ne suis pas difficile.

S'installant en face d'elle, la jeune femme écouta sa réponse en dégustant un bâtonnet de carotte enduit d'une sauce goûteuse qui ravit ses papilles. Sa soudaine question sur la communication avec la Déesse la fit exploser d'un rire sincère et elle lâcha en pouffant :

- Pas comme nous actuellement, non ! Mais la Déesse Lucy envoie des signes, qu'il nous revient d'interpréter. Pour ça, il nous faut être ouvert d'esprit et attentif à ce qui nous entoure.

La blanche réprima un bâillement qu'elle cacha hâtivement derrière sa main. La journée avait été longue et épuisante, mais elle demanda tout de même :

- Je suppose que vous avez des supports écrits en ce qui concerne les créatures que vous traitez. J'adorerais les consulter, une autre fois. Enfin, si vous le permettez bien sûr.

Elles discutèrent encore un moment, puis Chrystielle lui proposa de rester dormir dans la chaleureuse maison. Sans hésiter, Merry accepta, s'assurant tout de même qu'elle ne dérangerait pas. Avant de s'endormir, après que la jeune femme lui eu montré son couchage, elle pensa longuement à ce voyage, avant de sombrer, bercée par le chant des oiseaux nocturnes.