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    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

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    Premier de cordée
    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
    Informations
    Premier de cordée
    Lun 6 Sep 2021 - 15:22 #
    -B’jour M’sieur Callahan.
    -Ah. Gilbert. Je vous ai déjà dit que vous pouviez m’appeler Jack.
    -Je sais bien. Mais ça me fait drôle. C’est que vous n’êtes pas n’importe qui. V’là.
    -Mais non Gilbert. Ce n’est qu’une fonction. Quand je ne porte pas mes responsabilités sur les épaules, je ne suis qu’un humble citoyen, comme vous.
    -J’ai des responsabilités, moi ?
    -C’est important de bien distribuer le courrier.
    -J’me doute. Même que vous lisez tout.
    -Et parfois, je regrette, Gilbert.
    -Bien. V’là votre lot. Et bonne journée M’sieur Callahan.
    -Gilb…

    Il sort. Un bon gars Gilbert. Pas une flèche, mais il fait consciencieusement son travail sans se plaindre. Des gens un peu inadapté à des emplois classiques d’examinateurs, tous les services en ont. Pour faire des taches qui ne nécessitent pas beaucoup de compétences mais qui sont nécessaires à la bonne marche du fonctionnement des services administratifs. Approvisionner les différents étages en café, par exemple. Moi-même, je n’en consomme pas alors que certains examinateurs ne peuvent pas se mettre à la tache sans en avoir bu un demi-litre. Gégé en boit aussi, mais c’est parce qu’il met de la Goutte dans sa tasse, quoique les quantités utilisés font qu’il irait plus vite à mettre du café dans sa goutte. L’alcool dès le matin, c’est un peu rude. Je préfère un petit chocolat chaud. Ça fait un peu gamin, mais c’est mon petit péché mignon du matin, accompagnant mon travail de la matinée avec mes souvenirs de mon enfance, quand mon père me préparait gentiment le petit déjeuner. Je reste un instant rêveur, touillant doucement ma tasse avant de la porter à mes lèvres et d’y goutter le liquide sucrée. Puis je pose mon regard sur le manuscrit devant moi. Les minutes d’une réunion importante pour l’avenir de la guilde. Importante d’après Trovnik car d’après ce que j’ai pu en lire, on peut bien s’en passer. Qui a déjà pensé, de nos jours, à établir des stocks de sécurité d’encre et de papier en cas d’apocalypse généralisée afin de poursuivre les tâches administratives indispensable au bon fonctionnement de la guilde alors que les approvisionnements classiques ont été annihilés ? Lou Trovnik, à coup sûr. Je passe un doigt sur la largeur de ce qui me reste à parcourir. Je soupire. Mon regard bifurque vers ma pile de courrier. Conséquente. Je tends la main vers le haut de la plus grande pile.

    Le courrier, c’est important. Faut rester en contact avec les gens. La majorité du courrier qu’on reçoit est envoyé au conseil en règle générale, mais on se répartie le courrier entre ceux qui veulent bien s’en occuper. C’est pour ça que je reçois tout. C’est plaisant de lire le courrier et de prendre connaissance des doléances des aventuriers qui représentent une majorité des lettres. Souvent, ça parle d’agrandir la buvette de la guilde. Un sujet aussi important que clivant car tout le monde a son avis sur la question. Il y a aussi des lettres d’aventuriers cherchant à faire pistonner des amis ou de la famille dans la guilde. Ce qui me chagrine toujours un peu, puisque la guilde est bien ce qu’elle est parce qu’elle fonctionne au mérite. Puis il y a aussi les menaces à la guilde, les lettres anonymes avec des exigences abracadabrantesques et de rares lettres de félicitations. Je les fais encadrer. C’est bon pour le moral. Tout ça, c’est la première pile. Gilbert fait un travail admirable pour faire le tri. La deuxième pile, c’est les choses importantes. Ça a souvent un rapport avec la garde et la noblesse. Des rapports sur des « incidents » commis par des aventuriers pour les premiers. Des demandes officielles pour les deuxièmes. Des choses souvent un peur rébarbatives et où on a rarement des messages de félicitations. Pour ça que je commence toujours un peu par la grande pile avant de me concentrer sur la deuxième.

    C’est en passant rapidement sur une demande navrante de suppression du corps des examinateurs que mon regard est attiré par la première lettre de la petite pile. Ce papier. Ce style d’écriture inimitable, aussi élégant qu’impeccablement administratif. Je la reconnais. Ce n’est pas la première fois. C’est une lettre de la couronne. Et même mieux, ou pire, du Prince Héritier.

    Pire ? Faut dire que toutes les rencontres avec le prince Aeron à ce jour ont concerné des problèmes plus ou moins grave concernant la guilde et la perspective d’être mis au courant d’une nouvelle problématique en rapport avec l’institution que je représente ne m’apporte guère de réconfort en dehors de celui de pouvoir faire quelque chose pour que problème trouve un terme rapide. Je prends mon coupe papier ou j’ouvre l’enveloppe d’un coup maitrisé, dépliant le papier à l’intérieur et reconnaissant l’écriture de sa secrétaire. Pas de détails. Juste une volonté de me voir dans de brefs délais. De venir pendant certains horaires que je commence à connaitre. Je passe rapidement en tête ce qui pourrait causer problème. La problématique des milices de guilde a enfin trouvé une résolution satisfaisante. Peut-être qu’il souhaite aller plus loin ? Les problèmes d’approvisionnements de lunettes de jour est un sujet clos, ça ne doit pas être ça. Une autre mission pour ses besoins personnels ? Ou quelque chose en rapport avec le désert volant ? Bien compliqué de savoir ce que peut faire le prince, même en ayant touché un peu du doigt sa sphère d’influence en travaillant pour lui.

    En tout cas, ce n’est généralement pas pour rien. Le prince n’est pas individu à faire perdre le temps des autres. Et surtout pas le sien. Une machine de travail. On en voudrait bien des comme lui. Si ça ne l’intéresse pas la royauté, il ferait un excellent conseiller. Mais je pense que c’est pas trop l’idée actuellement. Je regarde l’heure. Je peux être présent sur le créneau du matin. La dernière fois que j’ai un peu laissé trainer ça, je m’en suis voulu par la gravité du problème. Et puis, j’y ai pensé toute la journée. Les stocks stratégiques de papier et d’encre attendront. Je me lève, lance ma veste sur les épaules et je sors de mon bureau, laissant une pile de courrier non lu. Mais ne vous inquiétez pas, je reviendrais pour les lire, promis.
    Aeron RenmyrthLe Prince
    Aeron Renmyrth
    Informations
    Re: Premier de cordée
    Dim 12 Sep 2021 - 10:14 #
    Les sentiments d’Aeron vis-à-vis de la Noblesse avaient toujours été ambivalents.

    D’une part, il s’agissait d’une force indissociable du Royaume et de son gouvernement, du fait de son rôle au sein de ce dernier pour tout ce qui était ministres et conseillers, officiels ou officieux, ainsi que les points de contacts qu’ils représentaient avec les marchands, les artisans de leurs terres locales. La réalité était que, bien que ne disposant d’aucun pouvoir direct, la noblesse était généralement un point de relais privilégié entre le peuple et le gouvernement puis, plus précisément, la Royauté.

    D’autre part, tout pouvoir amène son lot de soucis, et les nobles n’en étaient certainement pas exempts. Là où il y avait un avantage à prendre, même aussi anodin qu’avoir le dernier cancan, la plus belle robe du bal, ou signer en avant-première un contrat avantageux en prévision d’une loi qui n’attendait plus que le paraphe de la Reine après validation par la Première Ministre… Dans ces cas-là, ils étaient également sur la brèche, déployant des trésors d’ingéniosité qui ne demandaient qu’à servir le Royaume au lieu de leurs intérêts propres.

    Le Prince préféra occulter de ses pensées toutes les occasions mondaines auxquelles il était convié pour être présenté à tout ce qui portait jupon, et était jeune et accorte. A ce stade, il n’éprouvait plus qu’une forme de lassitude désensibilisée, et avait accepté que ce serait son quotidien jusqu’à un éventuel mariage avec héritier ou héritière.

    La noblesse avait récemment représenté une épine dans le pied du jeune homme, en raison de certains rapports avec la Guilde, mais une solution s’était présentée d’elle-même et, malgré des débuts cahoteux, avait fini par porter ses fruits. Les contacts désormais privilégiés qu’il entretenait avec le Conseiller Callahan constituaient une porte de sortie évidente pour peu qu’il regarde tout cela sous le bon angle.

    S’il avait parfois du mal à maintenir des contacts au sein de la noblesse, parce qu’ils attendaient toujours des contreparties de lui, qu’en serait-il s’ils étaient nobles de son fait ? Qui plus est, Whiskeyjack Callahan avait jusqu’ici semblé parfaitement intègre, dans tous leurs échanges précédents. Quand il avait soumis la proposition à ses parents, ils avaient accepté avec joie. Tout souverain, ou futur souverain en l’occurrence, se devait de se constituer un cercle proche sur lequel savoir compter, et le couple royal avait, dans tous les cas, suivi de loin ses tractations avec la Guilde, il n’en doutait pas une seconde.

    Après tout, chaque rapport du pôle espionnage qui arrivait sur son bureau se trouvait probablement en version plus complète sur celui de Mère.

    Quand Vlora l’avertit que le conseiller était arrivé, Aeron mit fin à ce qu’il était en train de faire dans les plus brefs délais, un rapport technique sur la sauvegarde des huîtres au large la Forteresse, et rangea la paperasse qui menaçait de submerger son bureau. Sur un signe de tête, l’homme d’âge moyen pénétra dans le bureau et le Prince lui indiqua de s’asseoir en face de lui, avant de laisser son assistante leur servir à boire.

    « Vous prendrez quelque chose ? Un whisky, peut-être, sans mauvais jeu de mot ?
    - Merci, votre Altesse. »

    Aeron fit tourner le vin rouge dans son verre et soutint le regard du Conseiller.

    « Ne vous inquiétez pas, comme vous avez pu le pressentir avec ce verre, il n’y a actuellement aucun problème avec la Guilde. Je tiens d’ailleurs à vous féliciter d’avoir su redresser la barre avec autant de célérité et de doigté. Malgré un environnement qui peut parfois s’avérer être rigide, en raison de toutes les règles administratives en vigueur, vous avez su devenir un jeune cadre dynamique moteur du changement que vous vouliez voir, après tout. Avez-vous d’autres actions prévues, par curiosité ? »

    Quelques échanges légers faisaient après tout parti de la bienséance la plus élémentaire, avant d’attaquer le vif du sujet.
    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
    Informations
    Re: Premier de cordée
    Jeu 16 Sep 2021 - 14:48 #
    Toujours aussi moelleux, ce fauteuil. Je me demande à chaque fois la raison d’un tel confort. Est-ce parce que c’est la royauté et que c’est une marque du luxe qu’on associe à ceux qui dirigent le royaume vers le meilleur avenir possible ? Ou bien est-ce un piège, à endormir les visiteurs dans le tissus cotonneux du fauteuil pour mieux les faire avouer des propos qu’ils auraient préféré garder secret ? Probablement des deux. C’est l’une des caractéristique de la fonction d’avoir plusieurs idées derrière la tête et de les conjuguer dans un grand tout servant ces objectifs. J’accepte le verre, attendant que le Prince Héritier trempe ces lèvres dans son propre verre avant de gouter au mien. Je ne connais pas la bouteille, mais très certainement qu’il s’agit d’un cru qui n’est pas accessible au grand public, réservé à une clientèle rare et parfaitement capable de payer son cout hors de prix. Il est bon, bien évidemment. Complexe et en même temps très facile d’accès. A l’image du Prince, peut-être. Je me détends sur son ouverture. Si on n’est pas là pour parler des problèmes, on est là pour quoi ? Le temps du Prince Aeron ne saurait être gâché pour des broutilles J’essaie de comprendre. Est-ce que l’on teste ma fidélité à la couronne ? Puis la question vient. On s’intéresse à mes actions. Aux projets que j’entreprends au sein de la guilde sans qu’ils soient des réactions aux découvertes désagréables des services de renseignement du Prince. Des projets à mon image. Le Royaume sait beaucoup de choses et certainement que le Prince a déjà une idée de ce que je fais à la guilde. Mais il semble important qu’il l’apprenne de ma bouche. Que j’expose ma vérité qu’il opposerait à ce que lui disent ces gens. Je m’éclaircie la voix.

    -J’ai bien des projets en cours. Et vous devez savoir qu’il est difficile de faire bouger les choses d’un point de vue administratif, même si au niveau du Conseil de la Guilde, nous sommes plus au niveau de la politique. Si vous me permettez l’expression, je pense qu’il y a une politique des fainéants et il y a la politique des artisans.

    Je détaille ma formule. Beaucoup pensent que quand une organisation va bien, il ne faut rien faire de craindre de commettre une erreur. C’est la situation de la Guilde. Elle propose ses quêtes, ses aventuriers les prennent. Tout le monde est satisfait. La politique des fainéants, c’est celle de ne toucher à rien et de penser que les gens s’en accommoderont pour les décennies à venir. Je ne suis pas de ce genre de bord. Je suis de ceux qui croient dans le besoin de construire le monde de demain, la guilde de demain. A mes yeux, c’est une grande famille, pas juste un organisme à l’interface entre des clients et des aventuriers. Un événement aussi festif qu’une kermesse met en lumière cette esprit de corps, cette volonté de passer du temps ensemble, de vivre ensemble, de rien ensemble. C’est pour cela que je travaille à instaurer des programmes développant les activités de la guilde. Il y a mon projet d’assurance santé que j’ai mis au point lors de ma campagne qui doit être validé. Pour que les aventuriers blessés puissent être soignés aux frais de la guilde qui les met en danger. Il y a un programme de financement de jeunes artisans pour leur donner les moyens de se perfectionner dans leur art et qui rembourseront, sans frais supplémentaire, la guilde dans les années à venir, offrant des services avantageux à leurs camarades aventuriers qui bénéficieront ainsi d’avantages non négligeable. La Guilde a des fonds, ils doivent servir à donner leur chance aux entrepreneurs de demain. A ceux qui feront la vie de demain. Tout cela n’a pas pour but d’utiliser un pognon de dingue à faire l’assistanat des fainéants et des cyniques, ceux qui foutent le bordel à la taverne et qui entache la réputation de la guilde, il a pour vocation à ce que les prochaines générations soient meilleures. Car ce qui survivra après des décennies, c’est la réputation. Et que si le monde peut se souvenir de la Guilde comme une institution qui a tant fait pour les autres, cela me va. Tant que les lauriers sont pour quelque chose qui importe vraiment.


    -Et ceux qui vous répondent que les gens ne sont pas prêts, c’est tout simplement de la poudre de perlimpinpin.

    Je sirote une autre gorgée.

    -Il faut aller plus vite. Toujours plus vite. L’immobilisme est un fléau. L’administration est indispensable dans nos sociétés, mais c’est aussi la principale raison que tout va au ralenti. A multiplier les initiatives, on crée de l’activité. De l’attractivité à nos concitoyens. On tend la main aux gens qui ne sont rien. Il ne faut pas qu’il y ait de laissé pour compte. Nous devons être En Marche d’un Aryon sans cesse meilleur.

    On pourrait dire un peu que nous sommes en guerre. Nous sommes en guerre contre l’habitude. Les choses finissent toujours par pourrir quand rien ne bougent. Ça meurt. Il faut qu’il y ait du mouvement. Il faut qu’il y ait du changement. Ne vous méprenez pas. Il ne faut pas changer la royauté. Mais un jour, le Prince Aeron deviendra Roi et ce sera un changement. Il y a aura une évolution et cela créera du mouvement pour que le pays continue d’avancer. Pour être efficace, il faut souvent que ça soit les plus puissants qui fassent l’effort pour les autres. La royauté. La Noblesse. Par leur acte, il y a un ruissellement vers le bas de leurs efforts qui tirent tout le monde vers le haut. Le monde n’est pas parfait. Il ne pourra jamais vraiment être parfait. Mais est-ce qu’on doit se satisfaire ce que l’on a ? Non. Il y a toujours mieux à aller chercher.

    -C’est pour ces raisons que je suis conseiller. Et ce n’est pas que vos demandes concernant les problèmes de la guilde qui m’ont poussé à agir avec efficacité. Je suis sincèrement convaincu de la nécessité d’avoir une guilde au-delà de tout reproche. Un exemple à suivre. Un des bijoux immaculés que la couronne d’Aryon puisse être fière.

    Je me tais. Puis je me rends compte que je me suis un peu emballé. Peut-être.
    Aeron RenmyrthLe Prince
    Aeron Renmyrth
    Informations
    Re: Premier de cordée
    Dim 19 Sep 2021 - 10:06 #
    Ce qui devait à la base n’être qu’un préambule léger, une introduction au plat de résistance, s’avéra finalement être une présentation plus détaillée des plans du Conseiller. Cela ne déplut pas à Aeron, qui, les coudes appuyés sur son tableau, observait attentivement l’homme d’âge mûr. D’abord, la volonté de partager sa vision, celle de lutter contre l’attentisme et l’immobilisme. Il y avait également un positionnement vis-à-vis de l’histoire, de la marque qui serait laissée. Certains pourraient penser qu’il était vaniteux, orgueilleux.

    Le propos sous-jacent était tout autre. Le dicton populaire avait coutume de dire que le mieux est l’ennemi du bien. A ces gens-là, le Prince rétorquerait qu’ils sont des tartuffes.

    Si l’objectif n’était bien entendu pas de tout changer, surtout à une formule gagnante, cela ne signifiait pas pour autant qu’il ne fallait toucher à rien. Le Royaume était prospère, les affaires marchaient bien, et il fallait en profiter pour améliorer la situation de chacun. Si cela passait par une révision du mode de fonctionnement de la Guilde, il y était parfaitement favorable.

    « Cette réponse préliminaire, que je ne pensais pas si détaillée, ne fait que me conforter dans mon opinion, Conseiller Callahan. »

    Le jeune homme se recula dans son siège.

    « Il est essentiel de continuer à avancer, de tenter d’atteindre même une utopie qui peut nous sembler lointaine ou improbable. Après tout, nos ancêtres eux-mêmes n’imaginaient peut-être pas que nous pourrions vivre aussi confortablement. Alors je sais bien que nos positions mettent ce point en exergue, mais c’est également le cas du tout-venant, de chaque habitant du pays. Pour la plupart, il leur suffit de traverser la rue pour trouver du travail. La situation n’était pas abyssale il y a des centaines d’années, mais d’après les études que j’ai pu consulter, et mener, notre présent est meilleur. »

    Il prit une gorgée de vin, fit légèrement glisser la bouteille vers le centre du bureau, faisant signe de ne pas hésiter à se servir si le Conseiller le souhaitait. Dehors, par la fenêtre, les cris des oiseaux de la fin d’après-midi fournissaient un fond relaxant qui correspondait parfaitement à leur entrevue.

    « Je partage une vision assez proche de la vôtre, à l’échelle du Royaume. Mes parents m’ont averti que le chemin serait sans doute semé d’embûches. Ils sont en bonne position pour savoir que modifier légèrement le moindre paramètre peut avoir des effets de bord parfois imprévisibles, et qu’il ne faut pas hésiter à rectifier. Et, pendant ce temps, les conséquences peuvent être lourdes. De façon patente, je ne cours pas les mêmes risques que vous. Si la situation de la Guilde se dégrade fortement, ce sera l’heure des loups, de la jungle et du chacun pour soi. Mais ce jour n’est pas arrivé. C’est pour cela qu’il ne faut pas craindre la moindre action. Chaque choix doit être mesuré. Il s’agit d’un travail d’orfèvre, assurément, mais ce n’est pas une raison pour abandonner avant même d’essayer. »

    Le Conseiller était maintenant passé dans l’écoute, toute aussi attentive que la sienne quand les rôles étaient inversés. La lumière qui brillait au fond de ses yeux bleus constituait un miroir parfait à celle qui brillait dans les siens. Dans la pièce, tout était calme, et même Vlora dans son bureau attenant ne faisait pas un bruit, toute occupée qu’elle était à ses propres tâches.

    Le Prince reprit.

    « Je dois vous avouer que je suis heureux de voir que nos objectifs, et nos philosophies, sont alignés. De plus, votre réactivité pour résoudre les problèmes dûs ou transitant par la Guilde a été appréciée, ainsi que votre façon d’en gérer les retombées. »

    C’est que les aventuriers qui avaient osé enfreindre la loi sous couvert de la protection de l’organisation avaient été punis subtilement dans les mois qui avaient suivi, et la majorité avait compris que pour toute chose, il y avait un prix à payer, aussi bien à la société qu’à la Guilde. Et ceux qui s’obstinaient continuaient à vivre une situation dégradée.

    « Votre intervention brève en compagnie de la noblesse a cependant mis en lumière, d’une certaine façon, la fragilité de votre position nouvelle de Conseiller. C’est pour cela que j’ai souhaité vous convier ici en ce jour. Jack Callahan, eu égard à nos collaborations fructueuses, ainsi qu’à l’alignement de nos visions, j’ai demandé officiellement à Mère, la Reine, de vous anoblir, afin de vous permettre d’accéder plus facilement à des cercles d’influence qui pourraient autrement vous rester fermés. »

    Avec un léger soupir, le Prince se sentit obligé d’ajouter :

    « Bien entendu, cela ne sous-entend pas un soutien indéfectible de votre part et en toute occasion, il ne s’agit pas d’un pacte, d’un accord, ou d’un contrat. Je souhaite vous remercier de vos efforts, souligner ce qui a été fait, et vous encourager dans cette voie, cette voie qui est la nôtre, celle d’une amélioration continue, permanente, de la situation de nos concitoyens. Parce que c’est notre projet. »
    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
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    Re: Premier de cordée
    Mer 22 Sep 2021 - 16:19 #
    Je reste immobile un instant avant de pencher la tête sur le côté et de froncer les sourcils. J’ai probablement mal entendu. Je dois avoir mal entendu. Je n’arrive pas à visualiser ce qu’il m’a dit. A la place de mettre en image les conséquences de ces propos, il n’y a qu’un amas de parasites dans ma tête. Je le dévisage, cherchant à lire dans le moindre mouvement de ses yeux, replis de ses lèvres, inclinaisons de tête, et j’en passe. C’est une blague, surement. Un test. Il veut voir ma réaction. Ça ne peut pas être du domaine de l’envisageable. Mais rien ne vient. Le Prince reste absolument sérieux comme auparavant. Le Prince n’est pas de ceux qui gaspillent leur temps par un peu d’humour. C’est l’efficacité qui prime. Alors, que je sois l’objet d’une plaisanterie savamment travaillé, ça n’a pas de sens. Je veux dire quelque chose. Objecter. Mais les mots meurent dans ma gorge alors je reste la bouche béante sans m’en apercevoir alors que ce n’est pas très poli, surtout face à un membre de la famille royale. Ce dernier en rajoute, toujours sur ce même ton sérieux et honnête, soucieux de ne rien laisser à des interprétations inopportunes. Mais l’énormité de ce qu’il vient de m’annoncer est déjà la source de milliers d’interprétation.

    Anobli.
    Moi.
    Whiskeyjack Callahan.
    Un humble citoyen.
    Anobli.

    L’idée se fait. Elle s’installe comme une réalité abrupte. J’en vacillerais si je n’étais pas assis, tellement l’incongruité de l’annonce est forte. A aucun moment, cet acte a été envisagé. C’est quelque chose qui se passe chez les autres, surement pour de bonnes raisons, mais jamais, ça nous arrive. C’est ce qu’on se dit. Les honneurs n’arrivent qu’aux autres. On se contente de mener sa petite vie comme on le peut avec ces hauts et ces bas, sans jamais chercher particulièrement à être dans la lumière. Mais quand c’est la lumière qui vient se placer au-dessus de soi, ça change tout. Je sens le regard intense du Prince sur moi, conscient de ce que sa déclaration a d’influence sur moi. Sans compter nos jeunes années où l’on est toujours un peu foufou, j’ai toujours été un bon citoyen. Un examinateur assidu. Puis j’ai reçu le soutien de mes pairs pour les représenter au conseil de la guilde et servir toujours plus le bien commun. Et voilà que l’on m’octroie les honneurs. Le regard de la royauté. Ses remerciements sincères pour nos actes sincères. Pas un soutien indéfectible comme l’a précisé le prince, mais un symbole fort.

    -M…M… Moi ? Noble ?

    Le mot s’étrangle à moitié dans ma gorge déserté de toute humanité. J’y pense soudainement et mon regard se pose sur mon verre. Je m’en saisis et je le vide d’un coup oubliant que ce n’est pas de l’eau. Je m’en moque. L’alcool a alors ce bénéfice de me bruler la gorge, ce qui est rarement considérer comme un bénéfice, il faut se l’avouer. Je tousse dans mon poing, une larme à l’œil avant de me redresser, fixant le Prince qui confirme d’un geste simple de la tête.

    Ça existe, les anoblissements. C’est un fait. Mais on a plus souvent l’habitude d’entendre parler de ces grandes familles nobles qui sont grandes parce qu’elles sont anciennes, laissant faussement croire que l’on est noble parce qu’on a hérité du titre. Evidemment, être noble n’accorde aucun privilège si ce n’est d’être honoré par la couronne. Soulevé au-dessus des masses. Et les vieilles familles nobles ont construit leur pouvoir et leur influence d’aujourd’hui grâce ce pour quoi ils ont été anobli. Si l’on devient noble, c’est qu’on a attiré le regard de la royauté et cela se fait rarement sans avoir au préalable une certaine influence. Même si je ne veux pas le voir comme ça, c’est mon cas. J’ai côtoyé des nobles depuis ma nomination au conseil. J’ai gouté aux intrigues de ces gens puissants, aux poids des mots, au pouvoir des rumeurs et des réputations. Une rencontre difficile et dangereuse. Et soudain, je me vois parmi eux. Une vision des plus surprenantes. Même si je ne serais jamais comme eux, jamais accepter comme eux, c’est un titre et une grâce de la couronne qui pèseront à jamais sur moi. Car l’influence d’une vieille famille est une chose, mais ça ne veut pas dire que la famille de notre époque mérite l’honneur qu’elle a reçu par le passé. Et rapport à l’honneur que l’on m’accorde, certains s’en sentiraient peut être inférieur. C’est une sacrée responsabilité. Si auparavant, il ne s’agissait pas de décevoir le Prince, maintenant, il ne s’agit pas de décevoir la royauté. Vous vous imaginez ? Si ma réputation est salie, c’est la royauté qui s’en retrouve Sali. Le poids est énorme.

    J’hésite un instant à refuser.

    Mais la vérité est que je ne peux pas. Pour cet honneur, des milliers ne l’auront pas. Mes parents, mes amis, les aventuriers et la guilde, les gens du bon sens, les petits potes et les hommes et les femmes d’Aryon auprès de qui je me sens proche, ce serait les trahir. Refuser cette honneur, c’est refuser une responsabilité. Ça serait allé à l’inverse de ce que j’ai dit au Prince. Je ne me dédirais pas. Ou je ne me regarderais plus jamais en face. Ce n’est qu’une fois avec cette certitude à l’esprit que je me sens capable d’accepter cette idée. Cette surprise. Je me calme, même si la surprise demeure.

    -M… Mon prince. C’est… le plus grand des honneurs. Je ferais en sorte… que l’Histoire se souvienne que la Royauté ne s’est pas trompée à mon sujet. Je ferais honneur à cet honneur.

    C’est un serment. Après le poids de la famille, des proches et de la guilde, il y a celui de la couronne sur mes épaules. Même s’il n’y a pas d’attentes particulières de leur part, c’est un poids qui me suivra toute ma vie. Et après l’acceptation de la nouvelle, je prends conscience de l’océan d’inconnu qui s’ouvre devant moi.

    -Mais… c’est fait ? Il doit avoir une cérémonie ? Au… au palais ? Il… il faudra être bien habillé. Et puis il faut un manoir. Du personnel. Des petits fours. C’est bientôt ? Je n’ai rien préparé pour faire noble. Les codes de bonnes conduites. Les manières. Je n’ai rien pour faire paraitre noble. Ce n’est pas un peu prématuré ? Je ne peux pas me préparer ?

    Même si c’est un monde que j’ai côtoyé, c’est un monde qui me parait encore bien difficile à cerner. Et ces questions très terre à terre n’ont peut-être pas vraiment de sens dans le fond, les apparences sont importantes en vérité. De quoi ça aura l’air d’être noble dans mon appartement ?
    Aeron RenmyrthLe Prince
    Aeron Renmyrth
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    Re: Premier de cordée
    Dim 7 Nov 2021 - 11:27 #

    Debout sur l’estrade de la salle d’audience du Palais, à côté du trône de Mère, Aeron laissa courir son regard sur les notables ici rassemblés. Sa tenue, à la coupe martiale, agrémentée d’une cordelette, de boutons en or, et d’épaulières trop imposantes, était assez inconfortable, et il faudra attendre encore plusieurs heures avant de pouvoir s’en départir. Un mince sourire lui vient aux lèvres en notant la présence de Callahan parmi les invités.

    Quelques jours après avoir annoncé son choix au Conseiller de la Guilde devait se tenir une petite cérémonie d’anoblissement, donc le tempo de la décision était proprement parfait. Ses parents avaient par ailleurs été ravis d’apprendre qu’il se posait la question de l’entourage qu’il pourrait avoir une fois qu’il serait roi. Il fallait commencer quelque part, et commencer tout court. Les réponses aux questions de l’homme d’âge mûr avaient par ailleurs été simples à répondre.

    « Il n’est nul besoin d’avoir des locaux d’habitation particuliers. Ce ne sont pas eux qui font le noble. Une partie possède des manoirs, ou des petits chateaux, mais c’est à la fois un héritage historique, et le fruit d’une recherche cultivée sur plusieurs générations généralement. Ou un marchand qui aurait particulièrement réussi, ce cas arrive également. C’est le même principe pour les vêtements d’apparat. Tâchez tout de même d’être bien habillés pour l’occasion, afin d’éviter d’être mis à l’écart dès le début, cela vous desservirait peut-être. Encore que votre statut de membre de la Guilde vous protègerait peut-être… »

    Un certain nombre de Nobles éprouvaient une affection attendrie vis-à-vis des aventuriers anoblis dans l’exercice de leurs fonctions. C’était probablement le côté apte au danger, ou guerrier, dans une société qui était pour leur part très policée, intellectuelle, rarement dans l’action directe. Peut-être y avait-il un axe à réfléchir, et quelques ouvrages de référence à consulter sur le sujet. Le Prince se retint de le noter directement, gardant son attention sur le déroulé des événements.

    Maintenant que le héraut avait achevé de nommer tous les invités et produit quelques mots pour introduire la Reine, cette dernière se leva souplement de son trône, et adressa un large sourire à l’assemblée. Puis, parfaitement maîtrisée, sa voix s’éleva dans la salle.

    « Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, si vous êtes réunis ici ce jour, c’est que la Couronne a reconnu vos accomplissements, ce que vous avez fait au service du Royaume, et souhaite vous témoigner sa reconnaissance. Vous le savez, vous allez être anoblis. Pas d’inquiétude, la cérémonie n’est pas trop longue, puis nous partagerons un buffet afin de pouvoir échanger plus personnellement. Dans tous les cas, sachez que je, la famille royale au sens large, ainsi que le pays, sait les services rendus et vous en remercie. »

    Puis, conformément à l’étiquette de la situation, Mère inclina légèrement le buste, suivie par tous les officiels, eux un peu plus profondément, en signe de déférence. Aeron respecta l’angle parfait, à peine quelques degrés de plus que la Reine, en tant que Prince héritier.

    Ensuite, ce fut le défilé. Un par un, les heureux élus furent invités sur l’estrade pour recevoir un parchemin ornementé, identique à celui déjà transmis à Callahan, mais avec cette fois le sceau royal daté. Quand le tour du moustachu vint, le Prince lui serra la main avec joie.

    « Au plaisir de travailler avec vous, Conseiller Callahan. »

    Les formalités administratives réalisées, avec moult immortalisations sur cadres magiques, ils furent tous guidés vers une salle de fête attenante, avec de longues tables recouvertes par la chère du buffet. Ce serait l’occasion d’entamer un rapport plus personnel avec les nouveaux nobles, et il était attendu du Prince de faire le tour des convives pour établir une relation au moins superficielle.

    Et de tout mémoriser, mais cela n’inquiétait absolument pas Aeron.
    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
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    Re: Premier de cordée
    Mer 10 Nov 2021 - 11:31 #
    A quelques pas du buffet, je reste immobile, mes mains autour du parchemin. Elles tremblent. Il y a quelque chose de beaucoup plus intimidant à recevoir le document officiellement qu’il y a quelques jours dans le cabinet du Prince. Si ce moment a été fort en émotion, la cérémonie officielle, purement protocolaires aux yeux du Prince puisque toute sa vie a été rythmé par les protocoles, est quelque chose de tout nouveau pour moi. Pour la première fois, l’humble Whiskeyjack Callahan est entré au Palais. Pour la première fois, il a fait face à la Reine. Un instant, elle a arrêté son regard sur moi, comme elle a pu le faire pour tous les invités de ce jour. J’ai immédiatement baissé les yeux, presque honteux, comme si je n’avais aucune légitimité à ne serait-ce qu’effleurer son regard. C’est la Reine. Il n’y a pas d’autres mots pour désigner les sentiments que je porte à son égard. Et pas que moi, le Royaume entier à mes côtés. Notre souveraine tant aimé, synonymes de la stabilité de notre royaume, de la solidité de nos institutions, travaillant chaque jour à rendre nos concitoyens plus heureux. Comment peut-on avoir tant de grâce, exprimer tant de gentillesse, mais aussi tant d’autorité naturelle ? Peut-être est-ce la fonction qui fait la personne. Mais dans son cas, le rôle semble fait sur mesure pour sa personnalité. Inoubliable.

    Quelques jours c’était passé entre mon entrevue avec le Prince et cette cérémonie. Le lendemain, je m’étais réveillé comme tous les jours et c’est clairement là que je me suis rendu compte que devenir noble ne vous changeait pas. C’est vivre en noble et côtoyer la noblesse qui doit vous changer. Dans ce monde d’apparence où chaque comportement est un calcul, on finit par devenir ce qu’on essaie d’imiter. En parlant d’apparence, j’ai mis un peu de temps avant de savoir ce que j’allais mettre pour la cérémonie. Rien de ce que j’avais ne semblait convenir. Et il s’agissait de ne pas passer pour un idiot. C’est la conseillère Ginsburg de la Guilde qui m’est venu en aide sur ce point. Après lui avoir confié l’honneur que j’allais recevoir, elle m’a informé de l’existence d’une livrée propre aux conseillers de la guilde. Une tenue officielle dont les conseillers ont perdu l’usage avec le temps, mais qui sert encore en de rares occasions, principalement quand il s’agit de la famille royale. Ce qui tombe plutôt bien. Elle est composée d’un gilet bleu foncé, brodé de rameaux d’olivier en or sur les parements de manches et du collet ainsi que d’un pantalon unie noir. Sur le poitrail du gilet est représenté les armoiries de la guilde en argent. Une tenue qui ne saurait souffrir d’aucune critique, puisqu’elle est l’image de la guilde auprès de la couronne depuis l’existence même de la guilde des aventuriers. Et parce que je suis conseillé, je suis tout à fait légitime de la porter en cet événement, mes actions à ce poste m’ayant conduit à cet honneur. J’ai été surpris d’apprendre qu’il en existait une à ma taille, une vieille coutume rédigé dans le code fondamental de la guilde précisant que tous les nouveaux conseillers doivent pouvoir s’équiper d’une livrée complète à sa taille. Et depuis tout ce temps, un tailleur réputée crée les tenues à la nomination de chaque conseiller, certain parmi les plus récents n’ayant jamais appris l’existence d’une tenue brodée à leur intention. Il a fallu une petite journée pour effectuer quelques retouches afin que la tenue m’aille le plus correctement possible.

    Je n’ai pas prévenu grand monde. La liste des anoblis est rapidement connu de ceux qui s’y intéressent une fois la cérémonie achevée. Je sais qu’une fois rentrer chez moi, j’allais être assailli de félicitations de la part d’amis, de voisins, de collègues et même de vagues connaissances. Je n’ai pas voulu en parler trop tôt, comme si la remise non officielle par la Prince pouvait être rendu caduque soudainement, pour une raison qui ne concerne que la royauté. J’ai prévenu mes parents, évidemment. Ma maman a dû s’asseoir un moment quand je lui ai annoncé la nouvelle. Le suprême honneur est quelque chose d’inconcevable et faire face à la réalité n’est pas facile. Dans les regards de mes parents, j’ai vu une immense fierté. Ça m’a donné d’autant plus de motivation à continuer mon travail pour que le nom des Callahan puisse continuer de briller dans les années à venir comme une des familles nobles les plus respectables. Quand on dit ça, on se pose la question de comment perpétuer le nom, mais c’est un autre débat.

    Je lève les yeux devant moi, contemplant les autres anoblis. Des marchands à l’aise en public. Des officiers de la garde stoïque dans un style très martial. Des artisans en toute humilité contemplant les décorations du palais que certains auraient pu créer, un luxe bien loin de leurs ateliers. Des experts en magie habitués des buffets d’après colloque. Des membres discrets de l’administration qui ont tant fait pour le pays et qui reste, comme à leur habitude, dans l’ombre des plus grands. Après quelques hésitations, je finis par m’approcher du buffet, histoire de me restaurer un peu. La pression de l’évènement m’a empêché d’avaler le moindre aliment au matin et je ne serais pas contre de boire une goutte tellement j’ai la bouche aussi sec que le parchemin que je tiens dans ma main. Il y a une ambiance bizarre. Quelque part dans la salle, le Prince Héritier passe aux milieux de la nouvelle élite du royaume et les anoblis se montrent sous leur meilleur aspect pour attirer son attention. Ailleurs, hormis ceux qui se connaissent d’avant, on se regarde un peu avec calcul. Les portes de la noblesse ouvertes nous amènent à un tout nouveau champ des possibles. La valeur du titre qui nous est accordée pèsera sur nos décisions et nos actes. Et c’est donc l’opportunité pour de nouveaux accords et de nouvelles perspectives. Si pour certain, les raisons d’être anobli semblent assez transparentes, pour d’autres, comme moi, c’est moins évident. Je sens le poids de mes pairs dans mon dos. Et c’est bien plus dérangeant que tout ce que j’ai pu ressentir par le passé. Comme si l’intérieur du Palais exprimait une aura exacerbant les sens et mettaient à nus les gens pour que chacun puisse percevoir un peu plus de la réalité des autres. Sauf pour moi, ça ne change rien pour moi. Et c’est bien dommage.

    Il y a aussi des nobles présents. Je veux dire, de ceux qui ont le titre depuis plusieurs générations. Présent avec cette même aura que celle du Prince : celle de ceux qui peuvent chercher à utiliser les nouveaux venus dans le grand échiquier de l’influence et des manigances de la cour. Et dans ce domaine, j’ai l’avantage, et le désavantage, de faire déjà partie de cette univers avec mon poste de conseiller. Je reconnais certains visages. Des nobles qui ne manquent pas un instant pour avoir la langue aussi assassine qu’une lame, mettant un point d’honneur à décrédibiliser ce qu’ils ne contrôlent pas et les gens qui ne sont pas comme eux. Moi. En l’occurrence. Devenir noble, c’est certainement quelque chose qui les font tiquer. Et c’est sans une grande surprise que je les vois s’approcher de moi, avec le sourire faux au visage de ceux qui m’ont déjà parlé par le passé, toujours avec des dagues dans les mots.

    -Félicitations Callahan. Je dois vous avouer que votre présence sur cette liste est… étonnante.
    -Presque choquante.
    -Nous en discutions, je n’ose savoir sur quelles informations la reine a souhaité vous anoblir. Ne dit-on pas que l’erreur est humaine ?
    -Pas qu’il s’agit d’une erreur de la royale, bien entendu. Mais il suffit d’un mauvais conseil pour prendre une mauvaise décision.
    -Avant que l’envie ne vous prenne de vous considérer comme notre égal, n’oubliez pas d’où vous venez.
    -C’est important de se souvenir d’où l’on vient.

    Il y a quelque chose dans leurs sourires qui en disent long sur le double sens de tout cela. Comme quoi je peux avoir le titre, mais en avoir l’aura. Que je serais toujours un anonyme des quartiers populaires. Il y a quelque chose d’extrêmement libéré dans leurs attaques, comme s’ils se contenaient lors des réceptions mondaines et que dans le saint des saints, le Palais Royal, il n’y a plus aucune limite à la méchanceté. Leur animosité était évidente, mais les mots sont toujours durs à entendre. Je reste digne, ne rentrant pas dans leur jeu puéril. Il faut se dire que c’est la jalousie. Leur seul mérite est d’avoir un parent qui a trouvé grâce à la couronne. Ils n’ont pas de mérite à être de la noblesse. Même si le titre vous est acquis, vous devez faire preuve d’exemplarité, comme si vous deviez regagner votre titre auprès de la royauté en place. C’est ce que je pense. Une idée d’anobli peut-être.

    C’est maintenant le monde dans lequel je vais vivre. Mais certainement, je n’oublierais pas mes racines.
    Aeron RenmyrthLe Prince
    Aeron Renmyrth
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    Re: Premier de cordée
    Dim 21 Nov 2021 - 11:22 #

    Aeron circulait dans la salle de réception, en serrant des mains, félicitant les nouveaux anoblis et en essayant de leur permettre de tisser des liens avec les nobles déjà présents. Dans les cas où ce n’était pas possible, ou facile, il était également possible de les lier entre eux. La solitude, finalement, était le plus grand danger qui guettait un noble.

    Pas nécessairement vis-à-vis de lui, évidemment : il était anobli, et garderait a priori son titre pour la suite de sa vie. Mais l’anoblissement avait un objectif complètement avoué de rapprocher les élus du centre du pouvoir, pas nécessairement géographiquement, mais au moins en terme de contact, quitte à décentraliser ensuite par la suite au cœur des grandes villes du Royaume. Chaque outil avait sa place et son rôle à jouer.

    Mais la toile devait être tissée pour que l’écosystème national tienne le choc et fonctionne comme attendu.

    « … et, par conséquent, je pense que vous gagneriez beaucoup, Foster, à échanger davantage avec Rennie, juste ici. Après tout, vos moulins sont proches du canal du Matin, et les barges de Rennie transportent fréquemment des céréales venant des plaines du centre du Royaume. La transformation en farine… »

    Foster hochait frénétiquement la tête, et l’attention, un rien prédatrice il fallait bien l’admettre, de Rennie montrait bien qu’il percevait l’intérêt de la démarche de son prince. Avec un coup d’œil d’avertissement en direction du transporteur, Aeron acheva sa tirade :

    « Foster, n’hésitez pas à vous rapprocher du Conseiller Rassie pour qu’il vous aiguille sur des aspects qui pourraient vous interroger, ou la finalisation du contrat. L’acheminement de la farine dans le sud du Royaume intéresse fortement le Gouvernement, après tout. Si vous ne parvenez pas à le joindre facilement, vous pourrez passer par mes services. »

    Après quelques remerciements, le jeune homme se désengagea du groupe dont il faisait partie, et avisa Callahan, au milieu de trois nobles qui parlaient tour à tour, penchés vers lui tandis qu’il tentait un peu vainement d’attraper à manger sur le buffet. Plissant les yeux, il esquiva adroitement une jeune femme venue lui demander… une chose ou une autre, et posa légèrement sa main sur l’épaule du Conseiller de la Guilde avant de couper la parole sans aucun scrupule.

    « Callahan. Un plaisir de vous avoir ici. La cérémonie n’était pas trop longue ? Enfin, je suppose que vous avez l’habitude, à la Guilde, également. Tenez, poussez-vous un peu, Pierce, laissez-le donc prendre de ces petits blinis au saumon. Ils sont délicieux. Pêchés la nuit dernière à l’ouest de la Frontière, rien que ça ! Mais je vous interromps, de quoi parliez-vous ?
    - Votre Grâce, nous échangions sur… le rôle que le Conseiller Callahan pourrait avoir, maintenant qu’il est anobli.
    - Ah, excellent, excellent. Je suppose que vous avez pu lui présenter des opportunités dont vous avez le secret, Brennan ? »

    Se creusant furieusement le cerveau, le Prince exhuma les informations dont il avait besoin du stock qu’il mémorisait ardemment chaque jour.

    « Oui, sûrement en rapport avec votre fabrique de parchemin. Les services administratifs de la Guilde en sont très consommateurs. Peut-être pourrait-on rapprocher le contrat de celui détenu actuellement par la Couronne ? Cela permettrait certainement des économies d’échelle. »

    Entièrement au désavantage du noble aguerri, cela allait sans dire.

    « Je… Oui, Votre Altesse, le sujet gagnerait à être étudié.
    - Parfait. N’hésitez pas à me convier aux discussions, je tiens à en être informé. »

    Au-delà de tisser des liens, il fallait également s’assurer, après tout, que les nobles qui n’avait pas un passif de marchands, n’allait pas se faire croquer par les requins qui chassaient dans les eaux troubles du Palais et du sommet de la pyramide du Royaume. D’un signe, Aeron appela un serveur et préleva deux coupes, avant d’en tendre une à Callahan. Les autres nobles se servirent d’eux-mêmes.

    « A votre anoblissement, Conseiller. Puissiez-vous avoir toujours l’intérêt du Royaume à cœur. »
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    Re: Premier de cordée
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