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    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

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    Red et Bridget se transforment en instructeurs de la Garde de la Forteresse pour une journée, en compagnie d'une véritable instructrice...

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    Dossier Amazonite - La Forteresse de sel
    Lunar Le FayCitoyen
    Lunar Le Fay
    Informations
    Dossier Amazonite - La Forteresse de sel
    Lun 6 Sep 2021 - 20:06 #
    «  Entrée n°15 - Lunar Le Fay, depuis la Forteresse, 14h15, dossier Amazonite.

    Cela fait quarante-cinq minutes que je suis arrivé à la Forteresse et, depuis ma dernière visite, la ville et sa population sont toujours dans le même état. Je n’étais pas revenu depuis mon départ du Génie du Blizzard et il semblerait que, depuis le temps, la cité soit restée dans un état de stase sociale, et climatique. On pourrait penser que ces citoyens, non contents de devoir supporter les affres d’un hiver éternel et d’attaques de créatures hostiles depuis les montagnes ou la frontière, chercheraient désespérément à pallier ces enjeux. Ce n’est pourtant pas le cas, aucun travail  de recherche n’a été mandaté ou porté à ses fruits pour alléger un peu plus le fardeau climatique de la population, bien que le problème des bêtes sauvages soit endigué par les opérations coûteuses de la Garde locale et la bien maigre participation de la Guilde.

    Depuis mon arrivée, je n’ai constaté que rudesse et outrecuidance au sein de la population. Les conducteurs de calèches privilégient les locaux et il m’a fallu presque une vingtaine de minutes pour qu’on daigne me prendre à bord. Dans la rue, on entend sans cesse le bruit des marteaux sur les enclumes, un tintamarre incessant et une nuisance sonore qui ne semble pas déranger les citoyens. On trouve une très grande concentration de forgerons, d’armuriers, de chaudronniers et de joailliers au sein de la ville, sans doute en raison de la forte présence de mines en périphérie, leur assurant un approvisionnement régulier. Le plus curieux reste que, pour la plupart et malgré les conditions atmosphériques glaciales, demeurent à moitié habillés, même en sortant de leurs ateliers. Il a été fréquent de voir, durant mon trajet des portes de la cité jusqu’à la citadelle, plusieurs forgerons torse nu évoluant dans les rues.

    Le reste des habitants de la Forteresse, bien que couverts, font fi de la glace et de la neige les entourant. Les enfants courent, tombent sur le pavé, mais se relèvent pour courir de plus belle malgré le verglas. Les femmes sont emmitouflées dans de gros manteaux de fourrure et vaquent à leurs occupations comme si elles se trouvaient au milieu de la Capitale ou du Grand Port. Tous arborent néanmoins une mine teintée d’austérité ou de désinvolture, surtout à l’égard des non natifs n’étant pas habitués à la morsure du froid. Cette impolitesse peut se refléter par un important manque de considération ou des marques de dédain, parfois dissimulées, à l’image de mon chauffeur prenant exprès les routes les plus mal agencées pour rendre mon voyage encore plus désagréable.
    »

    - Euh… pardon ?

    La plume enchantée qui dansait d’elle même sur le papier s’arrêta net tandis que Lunar, bien absorbé par sa dictée, releva les yeux vers un vieil homme penaud qui tirait vers lui un air interloqué. Cet homme, au nez rougi par le froid, était couvert par un monceau d’écharpe si épais qu’on aurait dit un assortiment de boas des îles tentant de l’étouffer. Seuls ses moustaches et ses petits yeux gris sortaient de cet amas de laine, sa tête étant également dissimulée sous une chapka de fourrure miteuse. Lunar soutint son regard en arquant un sourcil et pinçant la bouche.

    - Plait-il ?

    - ‘Seriez pas en train de nous insulter là ?

    Toujours en fixant le conducteur, l’académicien se remit à dicter à sa plume :

    « Il semblerait que l’aplomb des locaux, et surtout des moins favorisés, soit tel qu’ils se permettent d’invectiver les étrangers pour leurs moindres faits et gestes. Ils ont néanmoins l’air d’être les plus touchés par l’hostilité climatique du biome local, mais pourquoi donc ne vont-ils pas ailleurs ? Mes principales hypothèses couplent leur manque de moyen et un intellect plus limité que la moyenne globale… »

    - Mais ça suffit !

    - Quoi encore ?

    - V’comptez me filer un pourboire ou pas ?

    - Un pourboire ? Vous êtes sérieux ?

    - Bah ouais. Au lieu d’dire des méchancetés sur moi là.

    Lunar croisa les bras, adressant son regard le plus noir au cocher qui n’avait pas l’air d’en démordre. Le jeune homme finit par attraper sa valise et soupirer d’agacement, renvoyant en arrière l’une de ses mèches de jais qui passait devant ses yeux.

    - Votre roue arrière droite manque de se désolidariser du reste de la structure, la capote mobile de la cabine est rongée par le temps, de même que vos rênes qui menacent de céder. Votre pourboire est le fait que vous soyez en vie, et le plaisir d’avoir accompli vos courses depuis tout ce temps dans des conditions aussi déplorables. Fin de notre échange.

    Sous l’œil du conducteur scandalisé, Lunar partit en attrapant sa plume et la rangeant dans son manteau, de même que son porte-documents. Devant lui se dressait à présent l’immense citadelle de la Forteresse, bastion du Blizzard, où la Garde et les plus grands dignitaires locaux se réunissaient pour assurer la régence de la région. Cette citadelle, il l’avait brièvement connue lorsqu’il avait servi le Génie sous le commandement de la Capitaine Elina, aujourd’hui décédée. Cependant, le scientifique n’était pas là pour une visite de courtoisie, il était là pour une toute autre affaire, une affaire de sciences et de recherches. Il avait également entendu bon nombre de rumeurs sur le nouveau capitaine, Harald Brive, et voulait s’assurer de ce qu’il en était. Après tout, tout le monde avait son lot de curiosité. Il s’avança vers un des gardes postés à la grande porte et annonça d’un ton solennel mais autoritaire :

    - Garde. Je suis envoyé par l’Académie des Sciences, je viens m’entretenir avec ton Capitaine. Dis que « Le Fiel » est ici, il devrait comprendre. Oh, et s’il ne porte pas de haut, précise lui que c’est tant mieux et qu’il n’a pas à se vêtir. Maintenant, va.

    Le garde, un jeune qui devait faire partie des dernières recrues, fut abasourdi par son manque de tact et ne savait trop que faire. Il se mit enfin à bouger quand Lunar tapa du talon sur le sol, sans trop comprendre où il allait, ni pourquoi. Son collègue, de l’autre côté de la porte, gardait Le Fay à l’œil, le poing bien fermé sur le manche de sa lance.
    Harald BriveLe Kirin
    Harald Brive
    Informations
    Re: Dossier Amazonite - La Forteresse de sel
    Mer 8 Sep 2021 - 23:41 #
    "Il fallait se remettre au travail."

    Voilà ce qu'il se dit inlassablement chaque jour depuis la prise de ses fonctions. Chaque jour, est la possibilité de reposer une nouvelle brique sur le mur épuisé de La Forteresse. Chaque jour, est la possibilité de renvoyer une lumière plus vive au reste du Royaume. Regagner une certaine confiance auprès de la population, montrer qu'une sécurité demeure toujours solide. Donner au monde, un autre reflet que celui d'un déclin imminent. Que la Forteresse reste aussi rassurante que les glaciers éternels ; immaculés, épais, solides, indestructibles et immortels. 

    Et effectivement en conséquence, les choses bougent. 

    Peut-être pas à la vitesse qu'il le souhaitait, mais sûrement. Et dans cette nouvelle stratégie de résurrection, il comptait non seulement sur ses lieutenants, les nouvelles unités qu'il avait mis en place, mais aussi Le Génie, un filon, un moteur du Nord qui peut énormément apporter. Bien au-delà des limites du Bastion. 

    Un peu après le Zénith, Harald avait effectivement oublié l'heure du déjeuner. Enfermé dans son bureau, lisant rapport sur rapport, écrivant des missives directes à ses subordonnées sur les nouvelles stratégies misent en place, son verre de thé descendait et remontait, triste métronome qui rythme ses journées. Mais un mal nécessaire s'il souhaite concrétiser ce qu'il entreprend. Aujourd'hui était une journée particulière car l'Académie des Sciences l'avait contacté dernièrement pour une entrevue qui doit certainement comprendre Le Blizzard, tout particulièrement le Génie. Une première collaboration, ou alors depuis des lustres, en tout cas pas dans les connaissances du grand brun. 

    Posant sa plume dans son encrier, on frappe à sa porte. 

    « Entrez. » Qu'il répond d'une voix usée. 

    Un soldat entre, le pas pressé avant de se mettre au garde à vous, poing sur le torse, posture académique et exemplaire qui n'est pourtant pas relevé par le Capitaine qui prend tout de même la peine de se relever. S'avançant, son ombre le surplombe de toute sa masse avant de lui intimer un "rompez" d'un signe de tête. 

    « Capitaine, un homme veut vous voir. 
    - Hm ? 
    - Il dit être envoyé par l'Académie des Sciences. 
    - On m'a prévenu de leur arrivée. Qui ont-ils envoyé ? 
    - Il se fait appeler "Le Fiel", Capitaine. »

    Il réfléchit pas très fort, ni longtemps avant de se remémorer d'un jeune homme qui peut avoir la capacité de troubler son entourage par des comportements très discutables. Assez permissif, voire provocant, et même carrément irritant. Ce nom résonnait encore dans le Corps du Génie, dans le temps du Capitaine Elina où il y travaillait dans ses rangs. Mais il a accompagné cette réputation par des faits d'armes, suffisamment impressionnants pour se faire remarquer. Il fronça tout de même les sourcils ; il ignorait s'il était toujours aventurier, mais nulle doute qu'un tel comportement de ce genre ne toucherait sa personne et son grade sans riposte ou sanction. Il arrive en plus de ça avec la bannière de l'Académie ? Harald qui imaginait cet ordre dégager plutôt des vertus de sagesse et d'élégance, il était bien curieux de ce que le Fiel pourrait apporter. 

    Après un grognement grave et rauque, il se redressa, avant de prendre un ton plus calme. 

    « Autre chose ? 
    - Il spécifie que si vous êtes sans votre haut, vous pouvez en disposer. »

    Il regarda sa fine tunique serrée par une ceinture, aux manches courtes, des braies beiges limitées par des bottes de marches finissant en dessous des genoux. Se demandant pourquoi il imaginerait une telle tenue dans son propre bureau. Certes il avait l'habitude de se priver de son haut ; en entraînement à l'épée, à l'équitation, ou en renforcement musculaire. Mais peut-être doit-il comprendre qu'il n'est pas non plus nécessaire d'avoir une fourrure ou manteau pour ce rendez-vous ? Intriguant. 

    « Amenez-le ici.
    - A vos ordres, Capitaine. »

    Circulant dans les murs grisâtres de La Forteresse, le soldat rejoint rapidement l'extérieur avant de s'arrêter au battant de la sortie et accompagner Lunar vers le grand bureau du capitaine. Les portes s'ouvrent et Harald aperçoit enfin le protagoniste de cet échange. Des cheveux ébènes mi-longs flottaient dans les airs, sous des traits fins sur un corps svelte et plutôt élégant, difficile d'y trouver une certaine irritation dans ce qu'il dégage. Sauf peut-être ses yeux. Un regard qui paraît bien dénué d'empathie, derrière ses prunelles ambrées. 

    Maintenant à proximité, il leva une main pour ordonner à ses hommes de prendre congés.

    « Bienvenue au Bercail. Capitaine Harald Brive. Alors comme ça, l’Académie des Sciences a choisi Le Fiel pour le représenter aujourd'hui. » Qu’il souffle intrigué. « Je vous écoute. »  Termine Harald, ne passant pas par quatre chemins.

    Plus luxueux que du temps où il était lieutenant, la pièce est décorée d'armes et de boucliers de guerre d'apparat sur chacun des murs, mais aussi de la carte de tout le territoire occupé par ses hommes sur celui du fond, et enfin des tapisseries qui rassemblent les trois unités de la Forteresse. Les Grognours sur le mur de droite, Hippogriffe à gauche, et le génie au plafond, qui, au centre de l'engrenage présente un lustre cristallique tamisé qui offrait une lumière confortable pour des yeux travaillant le papier. Un petit coin salon modeste pour recevoir les invités de marques, des meubles décorés et pourtant malgré tout cela, peu d'affaires du Brun sont présentes. D'un signe de la main, il l'invite à le suivre pour s'installer sur les canapés disponibles, servant deux verres de thé, avant d'y glisser l'un d'eux dans sa direction.
    Lunar Le FayCitoyen
    Lunar Le Fay
    Informations
    Re: Dossier Amazonite - La Forteresse de sel
    Ven 10 Sep 2021 - 17:05 #
    Guidé vers le bureau où l’attendait Harald, Lunar marchait d’un pas décidé en scrutant tout ce qu’il pouvait. Entrant dans la pièce, le jeune homme se posta droit comme un piquet au centre de la salle, balayant le mobilier du regard. Le garde qui l’avait escorté s’excusa d’une révérence sobre et discrète à son capitaine avant de se retirer en fermant la porte, laissant les deux hommes seuls. Lorsque Harald lui souhaita la bienvenue, Lunar ne tourna même pas les yeux vers le colosse musclé. Sa cape toujours sur son dos, il passa sa main dans son revers pour sortir son porte-documents ainsi qu’une longue plume d’un vert acide qui aurait pu appartenir à un faisan ou griffaon. Curieusement, le scientifique ne sortit aucun encrier avec sa plume, et n’en possédait d’ailleurs aucun. Le plus surprenant fut, sans doute, lorsqu’il plaça la pointe de la plume sur la langue pour la suçoter quelques secondes comme s’il s’agissait d’une confiserie. Ceci fait, Lunar plaça ensuite la plume sur la page de son porte-documents sous le regard, sans doute interloqué, d’Harald à qui il n’avait toujours pas dit un traître mot.

    « Entrée n°16 - Lunar Le Fay, depuis la Forteresse, 14h25, dossier Amazonite. »

    Sur ces bonnes paroles, la plume s’anima et se mit à griffonner tout ce que Lunar venait de dicter sur le papier, dansant au fil des mots.

    « Mes observations sur l’état du bourg glacé de la Forteresse s’étendent à présent jusqu’au bureau du Capitaine de la Garde locale. J’ai quitté le Génie il y a de cela ...
    »

    - Hm, non, aucune importance, raye la dernière phrase. Ordonna Klarion à la plume lorsqu’il annonça la date de son départ, voyant l’objet s’exécuter et donner de grands coups de ratures.

    « Le bureau du Capitaine Harald Brive ressemble en tous points à celui de feu Elina Von Andrasil, au point que l’on a presque l’impression que le colosse brun a pris ses fonctions la veille au soir. Bien que la température y soit impeccable pour un travail productif, les lieux ne présentent aucune touche personnelle, faisant germer plusieurs hypothèses dans mon esprit.


    Première hypothèse : le Capitaine Brive, natif et local, possède la même rudesse que les citoyens sous sa protection et a ainsi décidé de conserver un bureau dans la lignée de ses prédécesseurs.

    Seconde hypothèse : le Capitaine Brive n’est pas en fonction depuis suffisamment longtemps pour avoir développé l’appétence de s’approprier le bureau de la récemment décédée Von Andrasil.

    Les deux hypothèses peuvent avoir tendance à se rejoindre.
    »

    Lunar se tourna enfin vers Harald, lui adressant un signe de tête en guise de réponse à ses salutations. Il n’avait pas l’air satisfait. Qui pouvait l’être quand la personne que l’on accueille ignore royalement son hôte pour inspecter son mobilier ? Le scientifique fit quelques pas vers le capitaine pour se mettre, cette fois, à le scruter plus en détail. Le dévisageant sans cligner des yeux, Lunar plissait parfois des yeux pour remarquer une ride discrète, une cicatrice estompée, une fossette creusée. Harald le dépassait d’une tête et était bien plus large que lui, mais le Fiel n’était pas spécialement impressionné. Au contraire, il éprouvait un certain intérêt, une grande curiosité qui pouvait se lire dans ses yeux. Le jeune homme passa à nouveau sa main dans sa cape pour, à présent, sortir un calepin à la couverture de cuir. Au centre de la couverture luisaient quatre gemmes à l’éclat aussi beau que des étoiles, une blanche, une jaune, une bleue et, enfin, une rose. Lunar ouvrit le carnet et place sa plume à papote dessus.

    « Entrée personnelle, Harald Brive - n°1, premières impressions.

    Le Capitaine Harald Brive est exactement comme on me l’avait décrit, à mi-chemin entre un ours des montagnes et un loup des steppes. Sa musculature est remarquable et impressionnante, même pour un garde surentraîné. Cependant, sa chevelure et barbe d’encre demeurent hirsutes, coiffées selon la mode locale, bien loin des standards stricts et austères du cadre militaire. Je pense avoir mis le doigt sur la notion de touche personnelle du capitaine.

    À mon grand désarroi, ce dernier a choisi de m’accueillir entièrement vêtu. J’espère pouvoir constater le reste des… rumeurs… plus tard, dans un cadre plus privé.
    »

    Lunar referma le calepin en attrapant la plume. Il fixait toujours Harald d’un air aussi perçant que celui d’un aigle. Si on ne le connaissait pas, on aurait pu penser que sa magie résidait dans ce regard inquisiteur tant elle dégageait une étrange impression. Il pencha la tête de côté, comme un chat scrutant les moindres mouvements d’un homme. Puis, d’un coup, il tapota le sol du talon pour faire tomber la neige maculant ses chaussures.

    - Non, c’est moi qui vous écoute, répondit simplement Lunar. L’Académie m’a dépêché car ils savent que j’ai déjà eu affaire à la Forteresse et sa citadelle. Cependant c’est à vous que revient la tâche principale de mon entreprise. L’état de la région inquiète le sud. Les attaques de créatures sauvages redoublent, surtout quand l’hiver approche, la sécurité se resserre face à la frontière et votre ville est encore et toujours prisonnière d’une éternelle couche de glace. L’Académie m’a envoyé ici pour effectuer un travail de synthèse afin d’étudier votre gestion des lieux et les raisons de votre situation.

    Lunar s’éclaircit la gorge en toussotant, comme pour capter à nouveau l’attention de son interlocuteur.

    - Donc, c’est moi qui vous écoute. Je veux que vous me m’expliquiez et me montriez pourquoi la Forteresse décide de rester au beau milieu de cette région hostile, pourquoi vous n’avez pas cherché à terraformer les environs de votre cité grâce à la magie, surtout pour permettre des cultures en sol fertile, et pourquoi vous avez gardé votre haut. Choisissez l’ordre qu’il vous plaira.

    Lunar cligna des yeux et, pour la première fois depuis son arrivée, esquissa son fidèle sourire malicieux, ses yeux toujours plongés dans ceux d’Harald.
    Harald BriveLe Kirin
    Harald Brive
    Informations
    Re: Dossier Amazonite - La Forteresse de sel
    Mar 21 Sep 2021 - 22:36 #
    Rien d'autre que... Hausser le sourcil. La scène était pour lui assez singulière.

    Il est toujours persuadé que personne sur terre n'est totalement bon, ou totalement mauvais. Les choses de la vie sont bien trop nuancées pour donner qu'une seule couleur exacte à une personne, peu importe le poids de ses péchés. Mais Lunar... Il dégageait quelque chose de pas très agréable au premier coup d'œil, qu'il le connaisse depuis un petit moment par le biais de on-dit ou rumeurs n'y changent rien. Le Fiel avait des attitudes très atypiques.

    Aucun bonjour, aucune présentation, pas d'échanges de politesse. Il pourrait très bien utiliser son don pour lui donner un sentiment d'effroi afin de le remettre au pas, mais il doute que la leçon soit enregistrée. Alors... Ses mâchoires se serrent, sa respiration se fait bruyante et préfère se canaliser dans une première gorgée réconfortante. La chaleur du liquide comme une douce et chaleureuse étreinte, il toisa de haut en bas son invité qui gribouillait quelque chose sur des notes. Un carnet, avec d'étranges gemmes. Le temps avait l'air de s'égrainer éternellement. Finalement après tout ceci, il n'aura qu'un signe de tête, discret et sans fioritures, qui donnera le ton sur la suite de la rencontre. Harald ne prononcera aucun mot.

    Il réfléchit.

    Si l'aigle inquisiteur frappait le regard du Kirin Glacial, ce dernier ne moufta pas d'un centimètre. Une conversation silencieuse dont le capitaine avait du mal à trouver des réponses. Peut-être qu'il n'y en avait aucune. Ses pupilles de son bleu de givre ne vacillaient aucunement, seulement descendre sur ses bottes tandis que le fiel ouvrit la bouche en se débarrassant de la neige encombrante.

    Avant de parler.

    Les inquiétudes du Sud étaient louables, les questionnements sur la région étaient par contre étranges. Si quelque chose devait être discuté sur le sort de La Forteresse, Harald Brive n'était pas le décisionnaire puisqu'il s'agit du Gouvernement ou de l'État-Major de prendre les devants. Il n'avait jamais eu affaire avec L'Académie, seulement grosso modo comment il fonctionnait et comment il missionne leurs membres. Quand bien même si Harald se trompait, il trouva assez irritant la manière dont le jeune agissait ; une espèce d'arrogance intellectuelle, comme si toutes les solutions proposées étaient évidentes et faciles. Comme s'il suffisait de remettre les clés du Bastion dans ses mains pour qu'en  trois petits jours les choses deviennent agréables pour le Nord.

    Comme si cela minimisait la participation déjà colossale de notre homme. Un sourcil de levé une nouvelle fois sur la dernière partie de sa réplique, avant d'observer son propre vêtement, un peu perdu. Mais qui dévoile un trait de caractère supplémentaire concernant le jeune brun. Atypique, encore une fois.

    Il se redressa, de toute sa masse, avant de le surplomber de son ombre, les épaules et son cou épais et   très raides. Il tangua la tête d'un côté par imitation, avant d'étirer un semblant de rictus dans sa barbe pour répondre au sien. Il prit une inspiration, avant de prendre un ton neutre et calme.

    « La Forteresse est ici depuis l'an 364. Comprenez que c'est pour de très bonnes raisons. Le Bastion est le seul rempart qui sépare notre grand royaume des hostilités extérieures et le déplacer reviendrait à leur faire gagner du terrain. Quand bien même si je le voulais, la décision ne me revient pas ou alors sans l'aval de l'Etat-Major ou de la Couronne. »

    Il croisa les bras sous son torse.

    « Le climat et les conditions extrêmes sont des problèmes qui ont été longuement discutés. Une terraformation pourrait chambouler une bonne partie de l'écosystème et faire un carnage aux créatures non hostiles. Et, à ma connaissance, aucune magie à ce jour peut avoir une influence sur un territoire aussi grand, ou bien alors j'ai affaire à un Archimage aux talents exceptionnels sous mes yeux qui cacherait bien des secrets à notre peuple. »

    Un pas, deux pas, trois pas. Il s'arrêta net dans une proximité bien trop proche, l'ambiance bien trop palpable pour la qualifier d'intime, pas assez sulfureuse pour la qualifier de conflictuelle. Il se pencha vers l'avant.

    « J'ignorais que la visibilité de mon torse ait un quelconque lien avec le sort du Nord. Mais peut-être avez-vous une demande particulière à ce sujet ? »

    La moindre de ses intonations chantait une ode rauque à la force, à une robustesse qui embrasse le moindre muscle qu’il utilise pour mouvoir son immense mâchoire, à son regard perçant qui aurait pu – à lui seul – déchirer les voiles de l’âme pour la mettre à nue.
    Lunar Le FayCitoyen
    Lunar Le Fay
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    Re: Dossier Amazonite - La Forteresse de sel
    Mer 22 Sep 2021 - 19:24 #
    Lunar écoutait patiemment les réponses du Capitaine Brive en conservant son sourire malicieux. Le laissant avancer sans bouger un cil, il rangea néanmoins son carnet et son porte-document sous sa cape pour ne garder que sa longue plume qu’il caressait doucement entre ses doigts. La proximité qui s’installait entre eux n’était pas pour lui déplaire, bien au contraire, et Lunar se concentra sur le visage du militaire pour plonger ses yeux dans les siens. Dans les iris d’Harald, Lunar se perdait au milieu d’un infini blizzard au milieu duquel il n’avait nullement froid. Ses yeux étaient si gris qu’on aurait pu les croire forgé dans le plus pur des aciers. Ils en avaient le tranchant autant la froideur, mais également cet éclat si particulier qui les rendait si captivant, si hypnotique. Harald avait le regard d’un loup, un chef de meute qui terrorise comme il galvanise. Ce sentiment était si particulier, à la fois intrusif mais agréable, si bien que Lunar en venait à se demander s’il n’était pas sous l’emprise d’un quelconque envoûtement. Si c’était le cas, le jeune homme n’en avait cure, c’était pour lui une bouffée d’émotion des plus bienvenues. Il soupira lascivement.

    - Je ne suis pas un archimage. Mais j’ai réussi à entrer au sein du Génie en parlant moins d’une heure avec votre prédécesseur, Elina Von Andrasil. Je ne pense pas qu’un archimage en serait capable.

    Lunar battait la mesure avec sa plume, pointant vers le sol, comme un chat bougerait sa queue de droite à gauche. Il ne lâchait toujours pas son sourire, en profitant pour se baigner encore plus dans le regard du soldat. Cette fois, il n’était plus au milieu d’une tempête de neige mais sous le ciel illuminé d’une nuit d’automne. La lueur des yeux d’Harald était passée d’acier à étoile. Ils dégageaient toujours cette étrange impression et une certaine fraîcheur, mais également cette attraction propre aux astres sidéraux, cette envie de plonger vers l’inconnu et l'insondable. Comme si on avait pris deux fragments stellaires pour les poser sur son visage, deux petits bouts d’un hiver qui ne faiblissait jamais.

    - Je n’ai pas besoin de vous demander la lune, vous n’auriez qu’à me tendre votre visage, fit Lunar d’une douce voix. Imaginez simplement une bulle protectrice autour de votre cité, à l’image de celle de la Ville Aquatique. Vos citoyens seraient à l’abri sous cette grande bulle, vous pourriez ainsi installer plusieurs systèmes de réchauffement ambiant via des cristaux et enchantements complexes pour donner à vos habitants une vie moins rude.

    Lunar balançait sa plume plus rapidement, la faisant tourner pour, cette fois, la faire pointer vers le plafond. Alors qu’il faisait bouger sa plume magique, il replaça subtilement une de ses mèches qui glissait tout doucement devant un de ses yeux. Son sourire changea cependant d’allure alors que son visage adoptait tout d’un coup une allure plus mélancolique. Toutefois, le scientifique ne baissait pas le regard, toujours rivé dans celui du capitaine.

    - Protéger votre ville n'implique pas de déplacer le bastion, aménager des espaces cultivables autour des enceintes ne détruirait pas l’écosystème local. C’est une idée que j’ai eu sur le pouce, juste en admirant vos yeux… Fit-t-il, d’un ton doux mais emprunt d’une certaine langueur. C’est pour ça que j’ai quitté le Génie et rejoint l’Académie. J’étais trop en décalage avec vos ingénieurs. Sur quoi peuvent-ils bien travailler ? La plupart ont rejoint vos rangs car c’est un des rares endroits où ils ne sont pas traités comme des parias, vous le savez n’est-ce pas ?

    Il soupira à nouveau, arrêtant ses mouvements inlassables avec sa plume. Ce n’était qu’une partie de la vérité. L’autre était empreinte d’orgueil personnel et d’envie de prestige, mais ce point là était inutile à mentionner…

    - Vous êtes fiers par ici. Votre régiment est le plus ancien d’Aryon, votre cité est teintée de siècles d’histoire. Mais depuis sept cent ans, elle est toujours prisonnière de la neige, et personne ne comprend pourquoi. Même pas vous, je suppose ? Pourquoi, dans un royaume où on peut vivre au fond de l’océan, où on peut se transformer en dragon, refermer les blessures et emprisonner la mort dans des fioles, on arrive pas à dompter l’hiver ?

    Lunar fit doucement glisser sa plume vers un des boutons de la tunique d’Harald, frottant doucement la pointe sur le petit rond d’os. La mélancolie s’estompa peu à peu de son visage pour redevenir malice. Toujours cette même attitude et grâce féline qui animait chacune de ses manies. Le feu crépitait toujours dans l’âtre, de grosses gerbes d’étincelles jaillissant parfois des bûches noires. La lumière des flammes éclairaient la moitié du visage d’albâtre d’Harald, donnant à sa peau des petites brillances d’ambre et d’or. Sous cet angle, il passait de l’incarnation du froid et de l’hiver à celle du soir et de l’automne, se dressant fièrement comme une apparition crépusculaire.

    - Quant à votre haut, je n’ai nulle honte à admettre que vous êtes très attirant. On m’a dit qu’au Nord, les gens étaient de glace à l’extérieur mais de feu à l’intérieur, j’avoue que j’adorerais savoir si c’est le cas. Et, soit dit en passant, j’ai passé suffisamment de temps dans ce bureau, avant que vous ne l’occupiez, pour savoir que cette pièce est bien isolée et que la meilleure place est devant la cheminée, sur une fourrure.

    Sans attendre une réponse, Lunar, un peu réchauffé à cause du feu et de ses émois, retira sa cape pour la lancer un des canapés. Il restait face à Harald, lui adressant un langoureux sourire. Il plaça subtilement les bras dans son dos, se remettant à bouger sa plume qui, cette fois, pointait au-dessus de son bassin.

    - C’est quand vous voulez.
    Harald BriveLe Kirin
    Harald Brive
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    Re: Dossier Amazonite - La Forteresse de sel
    Mar 28 Sep 2021 - 18:45 #
    Il n'attendait pas spécialement de réponses. Pour lui, les choses étaient bel et bien "gelées", et dans tous les sens du terme. Non pas qu'il refusait toute tentative de réflexion ou de propositions, mais qu'il fallait un cheminement de pensée et un projet plus que pertinent pour envisager l'idée de se projeter et démarcher par la suite. L'idée est immatérielle, et peut rencontrer d'immenses obstacles lorsqu'on essaye de la concrétiser. La joie de l'imagination, la déception de la désillusion. C'est peut-être le premier souci lorsque nous essayons de croire en nos rêves. 

    Plus la conversation avançait, plus il découvrait quelques lignes de l'histoire de son invité. Il a un respect immense pour son prédécesseur. Après tout, il l'a connue alors qu'ils étaient de jeunes pousses à l'école militaire. Son dernier souvenir lui concernant est maintenant son corps sans vie, accompagné de Zahria et Devon pour des tragiques funérailles ; une journée sombre qu'il n'oubliera jamais. Un respect, mais aussi une grande confiance et c'est pour cela qu'il trouve très étonnant qu'Elina lui a accordé le sien au Fiel lors d'un simple entretien. Lunar avait l'air doué, mais à ce point ? 

    Peut-être que derrière ce regard félin se cachait un réel génie, ce qui rendit Harald suffisamment curieux pour aller en juger par lui-même. 

    La connexion entre les deux hommes est très singulière. Derrière ce sourire bien trop doux, il pouvait observer son regard qui ne faiblissait jamais en intensité, deux billes de sa chaleur ambrée. Un chaud contre froid, pourtant l'opposition n'avait plus l'air conflictuelle. L'avait-elle été ? Si l'air affable du Capitaine effectue un contraste net et rassurant, à l’image d’une balance parfaitement équilibrée entre deux aspects prédominants de l’image d’un mâle puissant, une telle aura de charisme était un atout de taille, naturel chez lui. Car si celle de Lunar renvoyait à un ordre de vertu et de d’élégance, la sienne évoquait un monde bien plus chaleureux, qui prendrait sous son aile le moindre oisillon égaré. Contrairement au Chat qui pourrait l'enfermer entre ses crocs à la simple envie capricieuse. Pourtant, leurs atmosphères respectives ne se cherchaient aucune guerre, au contraire. Paradoxalement... Elles se complètent.

    Il notait son rentre-dedans osé et culotté, et il n'avait pas besoin d'utiliser son pouvoir pour détecter l'ambiguïté que Lunar installe sans l'ombre d'un frisson. Tendre son visage ? Il suivit la plume des yeux tandis que ses explications d'ingénierie cristallique mêlées à ses pointes mielleuses et suaves, tantôt en assimilant ses informations tantôt en souriant discrètement dans sa barbe. Sans le nier, il trouva Lunar très divertissant. 

    Atypique, unique, loin d'être un monsieur tout le monde, complété par une ingéniosité sans pareille, il comprit pourquoi il a pu convaincre avec une extrême facilité Elina. Mais ce comportement explique pourquoi il n'est pas resté au Génie, à la fois compréhensible et à la fois dommage. Si ce comportement peut être amusant au détour d'une rencontre exceptionnelle, qu'en est-il au quotidien ? 

    « Des parias ? »

    Les deux premiers mots alors qu'il arrête d'observer la plume pour replonger dans ses yeux. Debout tous les deux depuis le début de la conversation, il notait donc une certaine rancœur auprès du Génie, peut-être qu'il cherchait un cadre dans lequel il pouvait s'épanouir tout en fleurissant ses idées et peut-être que seul l'Académie lui a offert. Ses questions étaient tout à fait légitime et réfléchir aux conditions du Nord pour trouver des solutions plus radicales devaient voir le jour. Ce rendez-vous devenait décidément de plus en plus intéressant. 

    Un rendez-vous qui prenait une tournure très intrigante et peut-être un peu trop intime. Alors que sa plume valsait sur le rythme imposé du jeune homme, voilà que son extrémité léchait l'un de ses boutons, provocateur mais qui illustre parfaitement l'ambiance qui régnait. Il regarde sa main, élégante, de longs doigts qui bougent avec grâce et légèreté, la taquinerie malicieuse qui pourrait en laisser plus d'un pas indifférent. Flatteur, mignon, provocant, il n'en restait pas moins un jeune homme dans le bureau d'un Capitaine qui exerce ses fonctions. La fourrure posée sur un fauteuil comme le lancement des hostilités. Il tourna doucement autour de ce chat avant de finir dans son dos. Approchant ses lèvres à son oreille, sa voix gronde avec une voix beaucoup trop chaude, mais grave. Comme un prédateur s'adressant à plus petit que lui. 

    « Vos réflexions sont pertinentes. Vous êtes doué. Mais, pour ce qui concerne la dernière partie... Je ne crois pas que vous êtes le cavalier qui peut grimper sur ce genre de cheval. Ambitieux, mais pas déplaisant. Je dois l'avouer. »

    Il s'écarta pour rejoindre les fauteuils avec un sourire amusé, observa le brasier, relança une bûche pour raviver les flammes, et s'asseoir sans regarder son vis-à-vis.

    « Il est tout à fait légitime que le Nord puisse profiter des mêmes jouissances que le reste du Royaume. La vie est dure ici, et on ne peut que saluer ses habitants d'en avoir fait une force aujourd'hui. Pour autant, nous pouvons être plus efficaces dans un cadre plus confortable. »

    Il finit par se tourner. 

    « Si je mets en place ces idées à des hommes du Génie, et en imaginant une collaboration avec votre Académie. Est-il possible d'imaginer que ses desseins puissent voir le jour ? Je ne veux pas me dire que notre conversation soit juste des paroles en l'air. »

    Aujourd’hui, Lunar venait d’insuffler un peu d’espoir dans cet enfer glacial. Attrapé par la main de fer d'un Capitaine prêt à tout pour son Bastion, et pour le Nord.
    Lunar Le FayCitoyen
    Lunar Le Fay
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    Re: Dossier Amazonite - La Forteresse de sel
    Mar 28 Sep 2021 - 23:35 #
    Lunar ne put s’empêcher d’éclater d’un petit rire cristallin, regardant Harald s’asseoir confortablement sur un des fauteuils de son bureau, non loin de l’âtre crépitant. Le capitaine commençait à se prendre au petit jeu que le scientifique avait entamé, cette petite danse de séduction au début de laquelle tout le monde se zieute et s’inspecte, comme deux fauves avant l’affrontement. Quand Harald avait frôlé son oreille, Lunar avait senti une agréable fragrance, intense, mêlant bois de cèdre, menthe poivrée, baies roses et bois de santal. Une senteur enivrante et masculine que le militaire portait bien, qu’elle provienne d’un flacon de parfum ou de lui-même, au naturel. Lunar lança la plume qui tomba délicatement sur sa cape, pendant toujours sur le canapé. Puis, au lieu de s’asseoir sur un siège, le jeune homme partit s’asseoir près de la cheminée, directement sur le sol, non loin des pieds d’Harald. Un genou remonté, l’autre jambe étendue, Lunar continuait de fixer Harald de son air facétieux.

    - Vous êtes le capitaine du Blizzard, vous ferais-je tant d’effet au point de vous oublier votre propre division d’ingénieurs ? Fit Lunar d’une voix de velours, en plissant les yeux. Vous avez entre vos murs toute une équipe de technomages, ce n’est pas à moi de vous dire si tout ceci est possible ou non.

    À côté du jeune homme, une bûche se fendit en deux, dévorée par le feu. Les morceaux de bois calciné, rougeoyant comme des morceaux d’étoile, dégringolèrent sur le tapis de cendre autour de la cheminée. Les flammes lorgnaient déjà sur un nouveau bout de bois, celui-ci couvert par endroits de mousse séchée. Lunar avait suffisamment passé de temps au Génie pour savoir qu’ils travaillaient pour le progrès du régiment et de ses soldats plus que pour la ville et ses infrastructures. Mais il était peut-être temps de chambouler leur petit monde et les mettre sur d’autres projets. Ils devaient voir passer plus de demandes d’armures personnalisées, d’armes capables de s’adapter à n’importe quel type de monstre des glaciers, ou des artefacts utilitaires aux fonctions diverses en fonction de la situation.

    - Et je sais à quel point il est confortable de rester assis… ou allongé… sur ces divans, mais si jamais il vous vient l’envie de sortir de votre citadelle, vous trouverez tout un district de votre ville entièrement habité d’inventeurs. L’un d’eux a peut-être déjà un plan, ou un ersatz de schéma, qu’il ne peut bâtir car n’a pas un centième des moyens.

    Lunar tendit le bras pour reprendre sa plume, passant son autre main le long de cette dernière. Chatouillé par la douceur de l’objet, il ferma doucement les yeux en soupirant, profitant de toute la chaleur que dégageaient les flammes, tentant de se remémorer le parfum qu’il avait senti sur Harald, quelques minutes plus tôt. Le scientifique détestait le froid, il n’aimait pas vraiment la neige, ni devoir se couvrir sous des monceaux de fourrure, et tentait de trouver un peu de réconfort dans chaque petit instant. Malheureusement, il n’arrivait pas sentir à nouveau cette même odeur, si attrayante, et ne sentait que la fumée montant au-dessus des braises.

    - C’est pour ça que personne ne vous comprend, c’est pour ça que votre Forteresse ne fait aucun sens, soupira Klarion, les yeux toujours fermés, la tête renversée en arrière. Une division dédiée au progrès, toute une partie de la ville peuplée d’inventeurs tous aussi prometteurs que retors, et rien a changé depuis toutes ces années. Vous déblayez vos rues tous les deux jours, vous salez vos pavés tous les matins. Du verglas, du givre, des flocons, encore des flocons, tous ces flocons

    Lunar rouvrit les yeux mais ne baissa toujours pas la tête. Ses yeux étaient à demi ouverts, rivés sur le plafond noir, en roche de montagne. Il avait un regard comme celui de quelqu’un qui venait à peine de s’éveiller, plissant ses paupières, sa peau de porcelaine éclairée par l’ambre des flammes. Lunar remarqua, là-haut, une lézarde de laquelle s’échappait une petite araignée. La bestiole à huit pattes fila à toute allure vers une autre fissure et disparut dans le mur, sûrement vers une pièce annexe, ou les combles. Qui sait quel petit monde vivait entre ces murs ? Encore un qui ne faisait pas plus de sens.

    - La vérité, c’est que vous non plus vous ne pouvez l’expliquer. Vous êtes un paradoxe, une énigme. Vous arrivez à vivre alors que vous ne devriez pas. Vous êtes toujours là alors que vous ne devriez pas. Vous n’avez pas besoin d’aide alors que vous devriez. C’est inadmissible, inacceptable.

    Lunar baissa enfin les yeux vers Harald. Ses pupilles brûlaient d’un feu encore plus ardent que celui de l’âtre, à la fois de colère, d’envie, de malice et de frustration. Quant à sourire, il l’avait toujours. Mais ce dernier affichait, cette fois, une expression de défi notable. Le jeune homme se remit promptement sur pied et se releva, toisant Harald de haut et le dardant du regard. Cessant de caresser sa plume, il la pointa vers le capitaine, touchant presque son menton avec sa pointe.

    - Quant à moi, je savais déjà monter à cheval avant même que vous ne saviez à quoi cela ressemble, articula Lunar, toujours de sa voix tendre. Je pense que je saurai amplement m’en sortir avec un étalon. Donnez moi un dragon, là il y aura du défi, et il fait fondre la glace en prime.

    Et Lunar émit à nouveau son petit rire de cristal. Dans l’âtre, la bûche crépita derechef, de nouvelles braises tombant sur la cendre.
    Harald BriveLe Kirin
    Harald Brive
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    Re: Dossier Amazonite - La Forteresse de sel
    Ven 8 Oct 2021 - 13:45 #
    Il fronce les sourcils, oublie un peu cette tension si singulière pour tenter de décortiquer ses phrases énigmatiques. Qui dissimulent plus de plaintes qu'autre chose. Passant par le biais d'une confirmation personnelle qui appuie des arguments irréfutables. Des truismes, des vérités d'évidence. Finalement, une langue de bois.

    Harald n'avait pas besoin de ce genre d'argument. Il y avait un souci de pertinence malgré la justesse parfaite des mots sifflés mélodieusement par Lunar. Surtout lorsqu'il s'agissait de prononcer des mots qui sonnaient comme des accusations. Bien dommage, lui qu'il le trouvait si attirant..

    « Parce que vous pensez que je ne sors jamais. Amusant. »

    Dix huit années dans la garde, pas une seule journée dédiée à autre chose que la Garde. Même ses permissions n'étaient que des flottements de réflexions pour revoir son implication à la Garde. Ses entraînements, ses repas, ses nuits, ses concessions, ses sacrifices, même son célibat était un choix pour lui qui permettait une pleine concentration pour la Garde. La Garde, et rien d'autre que La Garde. Les patrouilles, les explorations dans le Nord, les batailles, les guerres. Harald était un livre dont le contenu portait une carrière militaire gravée dans la glace. Quelque part, l'Hiver Éternel l'a forgé comme cela.

    « Parce que vous pensez que ce corps que vous voulez voir nu s'est renforcé tout seul sur un divan. Parce que vous pensez que les ingénieurs ne travaillent pas avec votre pertinence. Mais, je suis d'accord sur un point. Le Génie est alimenté par de grands ingénieurs, mais il y a forcément des personnes qui méritent d'avoir ce titre et pouvoir avoir la possibilité de concrétiser leurs projets. Là, quelque part dans la région. C'est pour ça que le recrutement est actif en ce moment. Mais n'imaginez pas que tous les curriculums passent sous mes yeux. Je suis Capitaine, mais je ne suis qu'un homme. Je ne prétend pas à l'omniscience, le Fiel. »

    Si Lunar était dans son esprit, à contempler le plafond, Harald se laisse bercer par la danse des flammes. Des mèches ardentes mordant le bois pour mieux le consumer.

    « Inacceptable. » Répétant le dernier mot de son vis-à-vis. « Si vous voyez une situation inadmissible, je vois un jeune homme frileux qui n'aime pas la neige. Rendre le quotidien des habitants de la Forteresse confortable est une chose, mais n'espérez pas vous débarrasser de ce que la Nature a créé dans cette région. Lucy nous a apporté un équilibre que je m'interdis de bousculer. »

    Dur, alors qu'il avait enfin réussi à reprendre contenance, voilà qu'il se perdit dans ses yeux une nouvelle fois lorsqu'il sentit le félin le fixer avec toute l'espièglerie qui l'anime. Mais, il pouvait également ressentir sa colère. Nul besoin de sa kinésie empathique pour le ressentir. Son visage se leva pour accompagner Lunar qui se redressait, ne mouftait pas d'un centimètre sur son mouvement d'estoc, la plume pointée dans sa direction. Il pouvait presque sentir son bouc s'hérisser à son contact. Son ricanement sonnait en cœur avec Lunar, comme le grognement d'un Grognours, caverneux, roulant dans son torse, presque moqueur.

    « Un beau discours de jeune pousse qui n'a encore rien vu. Si chez vous, vous appelez ceci des dragons, à La Forteresse, nous les appelons des petits lézards ailés dont le crachat s'apparente à l'étincelle d'une pierre de feu. »

    Il écarta sa main d'un revers de la sienne, ferme.

    « Commencez par supporter la Saison Froide sans pleurer contre vos "dragons". A ce moment, je vous prendrai peut-être au sérieux. A ce moment, peut-être vous prendre tout court. »

    Le sourire devient carnassier, puis il prend congé en rejoignant son bureau, comme pour retrouver un cadre plus professionnel pour disperser toutes ces volutes d'excitations et de tentations afin de se concentrer sur l'essentiel : l'Académie. Bien longtemps qu'Harald reste professionnel, et encore longtemps il le sera, même si cette fois, il venait de caresser agréablement les joies de la séduction.

    « Voulez-vous un rapport écrit de la situation à l'Académie ? Je me chargerais de présider une réunion, comprenant le Génie afin de discuter d'un éventuel projet qui pourrait soulager le Nord de son mordant glacial. Peut-être s'inspirer de la Ville Aquatique et se mettre en lien avec leur technologie. Il me faudra parler avec l'Etat-Major et tenir au courant la Couronne. Quant à vous... »

    Il croisa les bras sous son torse avant de s'enfoncer sur son fauteuil.

    «  ... Avez-vous eu les réponses que vous cherchiez ? Votre arrivée vient de peut-être changer le destin de La Forteresse. Mais considérez que le Nord ne lâchera pas l'Académie de sitôt. »
    Lunar Le FayCitoyen
    Lunar Le Fay
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    Re: Dossier Amazonite - La Forteresse de sel
    Ven 8 Oct 2021 - 17:14 #
    Lunar ne put s’empêcher de pouffer de rire en recevant le fier discours du capitaine, visiblement galvanisé et se mettant à présent à rouler des mécaniques. Il arborait à présent l’expression désinvolte d’un prédateur qui vient d’acculer sa proie. Le scientifique soutenait son regard en faisant à nouveau tournoyer sa plume entre ses doigts. Il plissa à nouveau les yeux pour retrouver son sourire en demie lune, passant encore une fois ses mains dans son dos et balança son outil d’écriture de gauche à droite. Penchant la tête de côté, le jeune homme conservait son attitude lunaire tout en sachant pertinemment que, quand bien même les loups étaient des prédateurs, les félins l’étaient tout autant.

    - J’ai servi votre bastion, votre Blizzard, vos terres pendant suffisamment de temps pour savoir endurer le froid et la neige au même titre que tous les locaux, articula doucement Lunar d’une voix étrangement douce. Ne faites pas des promesses que vous seriez incapable de tenir. Si vous n’êtes pas intéressé, dites le simplement, autrement agissez. Je laisse les longues valses aux merdeux en pourpoint ou aux puceaux pisseux.

    Lunar se rassit doucement au sol, au même endroit, près de la cheminée. Dans l’âtre, le feu se faisait moins puissant. La taille des flammes avait diminué de moitié et la bûche qu’elles léchaient avait adopté une teinte de charbon et son écorce avait été lentement dévorée. Bientôt, elle s’écroulerait sur elle-même pour devenir un amas de braises. Il y faisait certes moins chaud, mais cette très légère baisse de température n’était pas désagréable. La chaleur du brasier était suffisamment haute cependant pour donner des couleurs pastel aux joues de Lunar par-dessus son teint d’ivoire.

    - C’est justement parce que j’ai passé ce temps parmi vous que j’ai été envoyé ici pour m’occuper de cette affaire. J’ai vu autant que vécu le quotidien des gens de votre Forteresse, je sais ce qu’ils doivent porter sur leurs épaules en se levant chaque matin. Vous qui me pensez si ignorant et crédule, vous êtes-vous demandé un seul instant pourquoi je me trouvais, moi, dans votre bureau ?

    Lunar soupira. Ayant suffisamment profité de la cheminée et ne voulant pas risquer un mal de tête, le Fiel se redressa et s’assit sur le divan, directement sur sa cape toujours jetée dessus. À présent, Harald était prêt à le congédier, c’était du moins ce qui transparaissait de son discours, remettant les projets et idées de dispositifs anti-froid entre les mains du Blizzard. Lunar savait intérieurement que cela ne verrait pas le jour de sitôt. La Couronne était bien frileuse quand il s’agissait d’altérer leur paysage, où qu’il soit. Et il savait aussi que si le Loup de la Citadelle voulait que les choses voient le jour de manière effective, il devrait faire les choses lui-même.

    - La vérité, c’est qu’effectivement je déteste le froid. Mais surtout que je suis venu ici au nom de la science et que tout ce que j’ai vécu ici sous toute cette neige m’a motivé à me présenter. Vous avez beau invoquer Lucy, ou la nature, quand ça vous arrange, le froid ne reste pas moins un fléau que toutes les créatures que vous repoussez, et vous le savez. Je suis peut-être quelqu’un d’insolent, égoïste, insupportable et désireux. Mais, parfois, dans de très rares occasions, j’essaye de faire ce qui est dans… l’intérêt d’autrui.

    Ces derniers mots, Lunar semblait s’être écorché la langue en les prononçant. S’il y avait bien une chose qu’il détestait, c’était se sentir sincère dans ses démarches altruistes. Lui qui avait l’habitude d’arnaquer, de mentir, de séduire et tourner en bourrique, œuvrer de la sorte de manière aussi désintéressée allait contre sa nature. Il se rassurait en se disant qu’il serait à l’initiative de toutes les avancées liées à leur discussion et qu’il pourrait en récupérer les lauriers dans son coin. Mais il avait pensé pouvoir s’en sortir sans avoir à exprimer clairement tout ceci, mais le capitaine Brive ne lui avait manifestement pas laissé le choix. Pour que Lunar soit bien compris, il n’avait pas eu d’autre alternative… Battant légèrement des cils, il darda les yeux d’Harald, reprenant son air de défi plein de feu et d’or.

    - J’ai appris tout ce que j’avais besoin de savoir, et placé chaque engrenage là où ils devaient être. La suite ne dépend plus de moi. Aux yeux de l’Académie, j’aurai réussi ce pourquoi je suis venu faire ici.

    Empoignant un pan de sa cape, Lunar la tira vers un des accoudoirs du canapé. Cessant de jouer avec la plume, il la rangea à l’intérieur du vêtement, avec son porte-documents ainsi que son calepin personnel.

    - Et vous ? Auriez-vous autre chose à me partager, avant de me raccompagner jusqu’à l’extérieur ? Demanda le jeune homme en soutenant son sourire.
    Harald BriveLe Kirin
    Harald Brive
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    Re: Dossier Amazonite - La Forteresse de sel
    Dim 7 Nov 2021 - 0:38 #
    Hors de question que cet échange finisse en conflit, quand bien même cela deviendrait le cas, Lunar perdrait d'une défaite écrasante. Il suffit d'une seconde pour l'envoyer visiter Aryon depuis le ciel après un coup de pompe dans le derrière. Daignant déjà l'effort d'accorder son comportement si sardonique avec lui sans lui en faire la remarque, cette approche si sulfureuse cachant des désirs sous-jacents, sifflé mélodieusement entre des lèvres certainement expertes pour beaucoup de choses, un grand jeu dans lequel Harald laissa le Lunar s'exprimer. C'était sa façon de lui dire qu'il avait le droit d'être lui-même, qu'il voulait échanger avec lui. Qu'il était plaisant, pour les yeux, les oreilles, et les sens. Mais... Il lui donne simplement l'impression que parfois en donnant la main, les prédateurs saisissent le bras. 

    Il fronça les sourcils, un peu contrarié, plus envers lui-même que vers le chat de l'Académie. Sa gentillesse le tuera, c'est tout ce qu'il retiendra. Il lui rappela qu'il avait servi le Blizzard, et à ce souvenir, il se rappela lui-même pourquoi il était parti. Il serra ses mâchoires, pour se contenir, en se demandant s'il cherchait à lui manquer de respect, et dans ces cas-là voir, s'il était envisageable de créer un lien. Qu'il soit professionnel, ou autre. La réponse est obscure et négative. Evidemment. 

    « Vous qui me pensez si ignorant et crédule, vous êtes-vous demandé un seul instant pourquoi je me trouvais, moi, dans votre bureau ? »

    « Vous êtes venu me demander de faire un rapport de la situation comme le premier éclaireur attrapé à la fin de sa mission pour le faire parler. » Pensa t-il, contrarié. Il suivit du regard le jeune s'asseoir sur le divan, respectant le silence qui s'étire, devinant qu'une réponse allait arriver. Le froid. Encore. Puis, la dichotomie, le paradoxe entre son comportement de petit morveux tête à claque et son soi-disant altruisme poussé par une bienveillance imaginaire. Il en rirait en temps normal. Mais tout cela n'est pas dénué de sens. Le discours est puissant, authentique et cohérent. Harald contestait simplement le faible rayon d'humanité qui se reflétait dans ses yeux, bien convaincu d'y voir simplement l'illusion d'une promesse qui, lui, ne tiendrait pas. Pour autant, le petit chat n'avait pas l'air de mentir. Non, il avait l'air même embêté d'en arriver là. Pourquoi ? Garder le masque du sombre connard est-il plus intéressant ? Plus protecteur ? Allez savoir. 

    « Celui qui m'agace m'enseigne la force », Lunar aurait pu être l'agaceur qui pourrait pousser beaucoup de gens vers le haut. Malheureusement, ses antécédents attestent le contraire, et Harald sait dorénavant pourquoi.

    Sa langue faisait quelques tours dans ses joues, gardant un regard qui ne vacillait aucunement. Son cerveau brûlait dans une réflexion qui risque de changer le Nord à tout jamais. A quel prix ? Impossible de le savoir sans essayer, tenter. Mais même si lui était convaincu qu'un dispositif de protection du froid apporterait un vrai soulagement à son peuple, il fallait désormais convaincre du beau monde. Une question était posée, une question qui avait l'air de conclure la réunion une bonne fois pour toute. Il haussa les deux sourcils comme pour confirmer qu'il revenait sur terre ferme. Il prit une inspiration. 

    « Je n'ai rien à vous faire part. Vous avez raison sur quelques points, et je l'ai déjà dit. Les habitants méritent une meilleure vie. Vous pensez au bien commun, c'est noble, pour un cavalier prétentieux. »  

    Boutade, provocation, pique. Peu importe comment il le prenait, Harald le disait avec le sourire. 

    « Mais vous devinez bien que les choses prendront du temps avant d'espérer voir l'idée naître dans un cahier des charges sans avoir d'imprévus. Néanmoins vous venez de faire naître dans ce bureau l'idée que le Nord n'est peut-être pas complètement figé dans la glace. Aussi dur à le dire qu'à le penser, mais oui, je vous en suis reconnaissant. »

    Il se leva, s'en va récupérer une grande cape de fourrure lui encadrant les épaules avant de s'approcher dans sa direction. 

    « Vous êtes libre de passer la nuit dans le Bastion si vous le désirez, un si long voyage mérite probablement du repos, non ? A moins que vous ne comptiez vous rendre au portail de téléportation le plus proche ? »
    Lunar Le FayCitoyen
    Lunar Le Fay
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    Re: Dossier Amazonite - La Forteresse de sel
    Dim 7 Nov 2021 - 15:17 #
    « Entrée n°17 - Lunar Le Fay, depuis la Forteresse, bureau du Capitaine Harald Brive, 15h, dossier Amazonite.

    L’état de la Forteresse demeure, à ce jour, l’exact même que durant toutes ces années : glacial et aussi rude que la morsure du froid. Si le voyage jusqu’à la Forteresse et le chemin effectué pour me rendre jusqu’à la Citadelle du Loup ont été, tous deux, de véritables chemins de croix, ces calvaires n’ont pas été spécialement vains. Les locaux ont un sérieux travail à effectuer en termes d’accueil et d’amabilité, mais fort heureusement une lueur d’espoir demeure chez le capitaine de la Garde locale.

    Contrairement à sa prédécesseur, Elina Von Andrasil, qui était encore plus froide et inflexible que le pays de glace qu’elle gouvernait, Harald Brive semble plus démonstratif quant à sa considération des individus sous son égide. L’état d’esprit rude caractéristique des habitants de la Forteresse se lit sur son visage comme sur un livre ouvert. Le respect de la force semble être, pour lui aussi, son mot d’ordre, de même que l’abnégation permanente au détriment du plaisir personnel. Une attitude qui porte visiblement ses fruits. Ses soldats lui répondent et s’exécutent promptement, une obéissance qui frise parfois la servilité. Ces considérations sont importantes, dans la mesure où malgré sa rudesse et sa fermeté d’esprit, il ne s’est pas montré fermé à la discussion ni aux propositions que je lui ai apportées.

    Si la Forteresse est, à ce jour, toujours dans un état stagnant, son futur n’en est pas compromis pour autant. Ma venue a permi de faire germer les graines de l’inspiration dans la tête d’Harald Brive, conférant à celui que l’on surnomme le Kirin un ersatz de nouvelle foi avec, je l’espère, l’espoir de changements drastiques pour la ville ensevelie sous son manteau de neige. Il faut considérer ici non pas le caractère inchangé du paysage nordique, mais la possibilité que, dans les prochaines années ou décennies, nous puissions voir émerger la Forteresse comme un tout nouvel acteur unique au sein du Royaume si les changements discutés aujourd’hui parviennent à voir le jour.

    Si la Forteresse met effectivement ces travaux à exécution, il ne fait nul doute que l’Académie des Sciences se portera garante de toute l’aide possible qu’elle pourra fournir. Ceci pour que l’avenir des terres du nord soit assuré et que la Forteresse ne soit plus qu’un simple bastion destiné à surveiller les terres désolées par-delà le mur et rempart de la frontière. Que l’on passe par une terraformation effective des alentours ou un dôme protecteur comme discuté lors de mon entrevue avec le capitaine, il est certain que la vie des habitants de la cité n’en sera que grandement améliorée. Le travail qui attend Harald Brive sera sans doute colossal, mais s’il persévère et trouve les bons ingénieurs, ce que l’Académie peut aider à accomplir, les bénéfices pour Aryon seront considérables.

    Je compilerai plusieurs scénarios et embranchements possibles dès mon retour à l’Académie. Ces scénarios seront envoyés au capitaine Brive et également archivés à l’Académie. J’étends dès à présent le dossier pour le faire devenir l’Opération Amazonite.
    »

    Lunar reprit sa plume verte et referma son porte-documents pour les ranger dans sa cape. D’un geste incertain, il chercha mécaniquement sa canne fétiche pour se rappeler quelques secondes plus tard qu’il ne l’avait pas emporté avec lui. Il n’avait pas cessé de fixer Harald droit dans les yeux alors que sa plume dansait toute seule sur le papier, lui dictant quoi écrire d’une voix de velours, sur un ton des plus sereins. L’entrevue s’était convenablement terminé, le militaire avait l’air d’être parfaitement conscient des enjeux qui émergeaient, en plus de ceux avec lesquels il devait déjà composer au quotidien. Lunar estimait que le grand Brive était suffisamment sérieux pour être considéré comme un homme de parole. Et, quand bien même il ne le fusse pas, Lunar n’en avait cure. Après tout, ce n’était pas son avenir qui se jouait à l’issue de cette équation.

    - Je suppose que je peux rester pour terminer la rédaction de mes travaux, vous n’êtes pas la seule affaire sur laquelle je planche, et repartir demain matin. Inutile de me montrer où dormir, je connais déjà le bâtiment. Sauf si vous tenez absolument à dresser ma couverture, je ne vous en empêcherai pas non plus.

    Sans attendre la réponse d’Harald, Lunar ouvrit la porte de son bureau pour sortir, marchant un peu plus doucement qu’à l’accoutumée au cas où le capitaine se décide à prendre sa suite. S’arrêtant momentanément, il fit immédiatement demi-tour pour réapparaître dans l’encadrement de la porte toujours grande ouverte.

    - Oh, et pour votre gouverne, la sixième pierre murale derrière la chaise de votre bureau donne sur un double fond. C’est là où Von Andrasil rangeait ses friandises personnelles. Elles doivent être moisies depuis le temps, mais il doit bien y avoir une bouteille de liqueur ou une carafe de bourbon encore dedans. De rien, et à plus tard. Ou à tout de suite, comme vous voulez.

    Et il tourna à nouveau les talons.
    Harald BriveLe Kirin
    Harald Brive
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    Re: Dossier Amazonite - La Forteresse de sel
    Mer 24 Nov 2021 - 14:10 #
    Le silence regagne la pièce, la plume du félin caresse le papier studieusement. De son côté, il opte pour faire une synthèse grossière de l'entrevue afin de ne pas se perdre dans la montagne d'informations qui se déverse régulièrement dans son bureau. Il y avait d'autres questions, d'autres problématiques, d'autres situations, dans une multitudes de cadres différents. De quoi faire désespérer même le plus addictif des gratte-papiers. Et il s'avère que c'est réciproque ce à quoi il avait répondu silencieusement de la tête. Comprenant également que l'Académie lui avait fait part de plusieurs tâches, manifestement. Dans tous les cas, si Lunar ne lui en fait pas part, toute l'équipe administrative ou bien le personnel qui auront un contact avec lui fera un rapport dans les brefs délais. 

    Déjà dans sa direction, déjà habillé, il talonna son vis-à-vis, en haussant un sourcil particulièrement à la dernière partie de cette réplique. 

    « Même si l'idée ne me déplaît pas, je crains d'avoir encore pas mal de choses à faire. Mais laissez-moi faire un bout de chemin en votre compagnie. »

    Arrêt sur image, quand soudain un des secrets de la pièce se retrouve révélé par le nouvel invité. Il se retourna doucement, le regard troublé en observant le fond de la pièce, essayant de deviner ladite pierre. Comment se fait-il qu'il sache ce genre d'informations ? Qu'est-ce qu'ils ont partagé ici avant sa prise de fonction ? Avait-il Elina dans sa poche ? Une relation secrète ? Et voilà qu'un tas de scénarios se bousculent dans son esprit. Ses mèches bougent suite au mouvement de cap de Lunar, parti déjà le laissant sur le carreau. Le moment où Harald envisageait peut-être de lui poser quelques questions. 

    Mais probablement que le concerné garda ses mystères pour lui. Ce qui le fit sourire, étrangement. 

    De grands pas avant d'arriver à ses côtés, le chemin du retour se passe dans le silence le plus total, tandis qu'ils progressent dans les entrailles du Bastion. Les murs de pierres se ressemblant tous, pas de fioriture ou de frivolités décoratives. Hormis quelques tapisseries rappelant certains corps des unités ou bien de la bannière du blizzard. Ils descendent des marches en colimaçon qui mènent à un grand hall, dernier carrefour avant leur séparation, le grand double battant de la sortie disponible, il était libre de profiter de l'endroit pour terminer sa rédaction comme bon lui semble. En attendant, Harald devait poursuivre sa journée, rejoindre les Grognours pour avoir un rapport d'une situation impliquant un vieux fort dans les montagnes. Avancé par Arthorias lui-même, pour l'instant tout n'est que rumeurs ou bien des lignes secrètes dans les archives royales. 

    Désormais face à face, Harald incline légèrement le buste, une simple formulation d'usage dont Lunar pouvait très bien disposer, mais qui était en revanche pour Harald une posture demandée en tant que Capitaine. L'excentrisme ou bien la volonté de se démarquer par un comportement atypique, très peu pour lui. 

    « En vous souhaitant un bon séjour parmi nous, et bien sûr, en remerciant l'Académie pour son intérêt pour le Nord. »

    Sans attendre de réponse, il fit volte face vers la sortie, les deux immenses portes s'ouvrent lorsque les gardes devinent la volonté du Capitaine qui referme sa cape sur le buste. Le froid s'invite dans la pièce dans une bourrasque hivernale et bientôt, l'homme du Blizzard disparaît dans les brumes opaques de La Forteresse. 

    Tout est pensé, maintenant tout est à faire.
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    Re: Dossier Amazonite - La Forteresse de sel
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