feat. Ilyria Rymes
Arya s’était arrêtée devant la porte du temple et attendait sa nouvelle élève. En arrivant, elle avait un peu discuté avec une des sœurs qui lui avaient réexpliqué la situation de sa venue au temple en ce jour de saison douce. C’était au sujet d’une enfant du nom d’Ilyria, orpheline, d’une dizaine d’années. Les sœurs l’avaient mandatée comme professeure particulière, car la petite avait l’air d’avoir une certaine énergie, et il serait peut-être bon d’utiliser cette motivation pour apprendre.
Pour le moment, la jeune femme attendait, face au jardin dont s’occupaient les servantes de la déesse Lucy. Arya n’était pas très croyante, mais il lui était arrivé plusieurs fois d’accompagner ses parents pour faire des offrandes sur l’autel à l’intérieur du bâtiment, notamment lors de certains jours de fête. Elle aimait beaucoup, à ce moment-là, cette impression d’appartenance à une communauté, unie par les mêmes croyances et les mêmes valeurs.
Les plantes dégageaient une odeur enivrante et les arrangements de couleur faisaient germer dans l’esprit d’Arya le désir de revenir plus tard dans la semaine afin de pouvoir les dessiner et ainsi capter leur beauté sur une toile. Cependant, ce n’était pas le sujet de son arrivée sur les lieux et elle devait se concentrer.
Lorsque les sœurs l’appelèrent, elle rentra à l’intérieur du monument. C’était un bâtiment grandiose, dont les colonnades soutenaient un plafond magnifiquement décoré, et l’entrée donnait directement sur un très grand espace central. Il y avait quelques pièces cachées sur les côtés, et c’est par là qu’on l’emmena. Des tables étaient présentes ici et là dans la pièce. La salle était trop petite pour être une salle à manger, et sa fonction semblait plutôt être plus proche d’une salle de loisirs pour enfants, tels qu’en témoignaient les quelques jouets en bois et livres entreposés sur les quelques meubles.
Une petite fille aux longs cheveux d’un rouge sombre particulièrement inhabituel l’attendait dans un coin de la pièce. En la voyant, Arya lui sourit. L’enfant correspondait à ce qu’on lui avait décrit : on voyait rapidement dans ses grands yeux une fougue propre à la jeunesse, voire même plus grande que celle des autres enfants de son âge.
L’enseignante s’approcha doucement, et lui tendit la main. Elle portait un très grand respect pour les jeunes gens et faisait tout pour qu’ils le ressentent.
« Coucou, moi c’est Arya. Ravie de te rencontrer. Comment tu t’appelles ? »
Elle attendit sa réponse avant de s’installer auprès d’elle, sur la chaise en face. Elle sortit son matériel, des livres d’image, des crayons, des bouquins sur les règles de français, de mathématiques…
« Par quoi voudrais-tu commencer ? » lui demanda-t-elle en lui présentant les différents livres afin qu’elle puise les feuilleter.
Elle devait déjà déterminer quel niveau avait Ilyria.