Aslander et ses drôles de dames
Chasse aux fantômes
Vous avez chacun vos raisons de rejoindre cette petite soirée organisé par un riche commerçant dans son manoir en bordure de la grande forêt. Pour cette petite fête mondaine, un thème est à l'honneur : charme et élégance.
Vous voilà donc apprêté de vos plus beaux atouts pour rejoindre cette soirée... Vous arrivez tous en même temps dans le grand jardin du manoir. Vous entendez au loin une douce mélodie d'orchestre mais au moment où vous passez le portail. Les grilles se referment derrière vous dans un grincement sinistre, un épais brouillard s'élève et la musique s'arrête.
Le manoir est abandonné et impossible de sortir de la propriété...
Informations
Participants :
- Aslander O'Sullivan
- Nemue Lynella
- Xylia Mavrocordato
- Sia Zmeï
Le leader va recevoir sous peu les informations concernant la "chose" à débusquer ainsi que quelques explications supplémentaires sur son rôle !
En dehors de cela, c'est un RP tout à fait classique que vous développerez en auto-modération...
Objectif
Une présence rode... Il va falloir la trouver, l'identifier et vous en débarrasser par tous les moyens possibles et inimaginables.
Il existe également trois défis cachés à réalisé pour gagner des points en plus. Bien sur, ces derniers ne seront pas dévoilés tant que vous n'aurez pas terminé le RP !
Le cocher fait claquer son fouet, les chevaux avançant au galop alors que la diligence se dirige habillement vers ma destination. Je suppose que tout le gratin de la haute société Aryonnaise sera présente, sans doute plusieurs personnes que j'ai déjà rencontré, peut-être également l'héritière Sanward que l'on dit voir de plus en plus en public? Avec un peu de chance je pourrais discuter avec elle affaire? On dit également que sa société s'intéresse aux minerais magiques depuis peu, un filon sur lequel je n'ai pas encore la main mise mais dans lequel il ne me déplairait pas d'investir. Après tout, pour un aventurier tel que moi, les enchantements sont forcément un domaine d'intérêt... La voiture s'arrête et le cocher vient m'ouvrir la porte, je sors donc, posant pied et canne à terre pour m'avancer vers les grilles et quelle surprise que de voir non pas une mais deux connaissance immédiatement... Quel malheur également! Si en temps normal il est toujours plaisant de voir ces deux charmantes jeunes femmes, j'aurais aimé ne pas les voir au même moment! Tout d'abord Sia, la jeune apprentie forgeronne qui travaille avec l'un de mes partenaires et qui m'a rencontré alors qu'une étrange magie m'avait fait redevenir celui que j'étais enfant : Brent. Et ensuite, la belle Nemue, une amie chère - souvent amante également - qui s'intéresse particulièrement à mon passé depuis peu... Autant dire que les deux ensembles pourraient mettre en péril la couverture que je me suis forgé depuis le temps... Pourtant, en ignorer une serait sans aucun doute encore pire que de les voir se rencontrer, autant jouer habilement mes cartes pour empêcher des conversations impromptues de voir le jour.
Tout d'abord le comportement, m'avançant avec une assurance évidente, frappant le sol de ma canne, je m'invite auprès des deux belles dames avec ce sourire charmeur caractéristique sur le visage. "Et bien quelle surprise! Je m'attendais à voir des visages connus mais pas que les deux premiers soient de pareil beauté! Un plaisir de vous revoir Sia même si, je dois avouer que cela me surprend un peu..." Après tout, si la présence de Nemue ne soit pas forcément surprenante - elle-même faisant partie de la noblesse - je dois avouer que la jeune forgeronne est la dernière personne que je m'attendais à voir ici. Une légère révérence avant de me tourner vers Nemue, m'avançant vers l'apothicaire pour venir saisir sa main et effectuer un parfait baise-main. "Voici par contre une magnifique demoiselle dont la présence m'enchante bien plus qu'elle ne me surprend... Moi qui craignais une soirée ennuyeuse, je suis bien heureux de vous savoir présente ma chère amie." Petit clin d'oeil, sourire charmeur, après tout nos jeux de séduction ne sont jamais réellement terminés et, je ne crains pas vraiment la jalousie de Sia, ce n'est pas comme s'il y avait une quelconque attirance entre moi et la jeune femme alors pourquoi m'empêcherait d'établir immédiatement une certaine hiérarchie dans mes relations avec les deux jeunes femmes? Agir amicalement avec Sia, plus intimement avec Nemue, avec un peu de chance cela gardera les discussion sur Brent et mon passé loin de la soirée, Sia se montrera peut-être plus distante si elle me pense émotionnellement investie avec une autre, et Nemue n'abordera pas de sujet sensible devant une autre de mes connaissances! Un plan parfait...
Il y a bien d'autres invités, une jeune femme inconnue qui échappe pour l'heure à mes numéros de charmes - j'ai bien assez à faire présentement - et après quelques échanges mondains, nous passons les grilles nous séparant du manoir. Presque aussitôt, une brume se lève, les invités et la musiques disparaissent alors que les grilles se ferment sur nous et que le décors semble bien plus délabré. Instinctivement, je m'approche de Nemue, tel un chevalier servant prêt à défendre la demoiselle en détresse. "Restez proche de moi!" Dis-je à demie-voix alors que mon regard parcours les environs... Nous ne sommes plus que quatre, Nemue, Sia, moi et la jeune inconnue que je remarque du coin de l'oeil. Rien de dangereux ne semble se mouvoir dans la brume, pas de goules ou de marchebrume pour l'heure, une chance! Je me dirige vers la grille, tentant de l'ouvrir, mais impossible d'en forcer l'accès. Je soupire doucement avant de me tourner vers les trois jeunes femmes. "Il semblerait que quelqu'un se joue de nous, sans doute notre seule issue est de découvrir qui ou quoi... Mais avant cela... J'aime savoir avec qui je vais devoir travailler, je connais déjà deux charmantes demoiselles sur trois!" Posant mon regard sur l'inconnue, je souris en coin avant de m'incliner. "Aslander O'Sullivan, je crois que nous n'avons pas eu la chance de faire connaissance encore, vous êtes?" Après tout, rien ne me permet d'affirmer qu'elle n'est pas responsable de la situation alors, autant prendre la température...
C'est donc habillée d'une longue robe noire aux nombreuses broderies, les cheveux tressés et relevés en un savant chignon, légèrement maquillée, mais tout de même équipée d'une épée accrochée à une ceinture et avec un fourreau travaillé prêté par mon père, que j'arrive au manoir. Le carrosse que j'ai emprunté et qui me dépose semble me faire arriver en même temps que deux autres femmes et un homme que je reconnais immédiatement. Aslander. Je sais que son entreprise a un certain succès, après tout il n'aurait pas un partenariat commercial avec Lyle sans cela. Il me semble également qu'il a mentionné le fait d'avoir été anobli avec mon maître. Cela ne m'étonne guère de le voir ici, et cela me rassure d'avoir un visage que je connais. Aujourd'hui, il n'y a pas Sofia pour me tenir compagnie. Le visage d'une des femmes me dit toutefois quelque chose. J'ai l'impression de l'avoir déjà vu quelque part sans réussir à mettre le doigt dessus. Je n'ai pas le temps de plus m'inquiéter de cela que l'aventurier vient me saluer.
« C'est un plaisir de vous voir ici, Aslander. »
Je reste polie et le laisse saluer l'autre femme qu'il semble connaître. Je salue également la femme avec une révérence élégante comme me l'a enseigné ma mère juste après lui.
« Sia Zmeï. C'est un plaisir de faire votre connaissance. »
Après cet échange de formalités, nous passons le portail du manoir. Alors que la musique nous invitait à venir profiter d'un agréable moment, tout se tait et devient brumeux autour de nous. Je lève un instant le regard vers le ciel en soupirant d'agacement, jurant un peu pour moi-même.
« Par Lucy... Pas encore... »
Décidément, les soirées mondaines sur invitation, ce n'est pas vraiment mon truc. Je finis toujours embarquée dans des situations étranges. Après ce moment à jurer, je me ressaisis et porte instinctivement ma main à la garde de mon épée. Sous ma manche, je sens mon bracelet magique toujours à mon poignet, au moins même s'il fait nuit je pourrais me soigner et soigner quelqu'un d'autre d'une potentielle blessure. J'ai aussi une petite dague et une lame retour accrochées à ma cuisse. Je n'aime pas partir avec l'impression d'être nue. Il n'y a pas de créatures rodant pour le moment, mais je préfère rester prudente. Je laisse Aslander se présenter au petit groupe alors que je porte plutôt mon attention vers les alentours, scrutant la brume. Je ne sais pas dire ce qu'il se passe, mais je sens que mon instinct me crie d'être prête à me défendre. Je laisse les trois autres essayer de se questionner sur ce qu'il vient de se passer, je ne suis pas une tête pensante après tout.
Une blague et pourtant une où tu n’as pas fait de vague. Enfin, presque pas. Est-ce que prendre une robe parfaitement noire, cintrée, avec quelque petite dentelle sur les extrémités n’est pas une vague ? Le faire avec tes cheveux couper bien beaucoup plus court et qui fait rager ta sœur à leur seule vue pendant l’essayage et préparation de la soirée, beaucoup plus. Une manière de se rebeller, de grandir surtout, plus pratique en combat aussi mine de rien. En parlant de combat…
— Non.
— C’est juste mon sac à main.
— Tu crois que je ne l’ai pas vu le sac sans fond dedans ?
— C’est simplement au cas où.
— Oui, mais non. Range-moi cela !
— Mais…
— TOUT DE SUITE !
Malheureusement tu n’avais pas pu embarquer avec toi ton sac sans fond et tout ton barda avec toi. Tant pis. Tu as ta bague tepsi à la place avec tes nunchakus dedans et dans ton tatouage de rangement ton cristal de communication, ta boite à graine infinie et ta clef dimensionnelle. Tu aurais bien voulu prendre mille fois plus, mais c’est un peu compliqué avec ta tenue. Tu as bien tenté d’avoir des lames planquées sous tes couches de vêtements, mais ta sœur à bien trop l’habitude de ce tour-là pour te laisser le faire. Elle ne sait même pas qu’elle a la capacité assez folle de trouver à coup sûr les armes des meilleurs espions. Heureusement qu’elle est heureuse dans son mariage à s’occuper de ses futurs marmots en prenant le thé et ne souhaitant pas plus pour sa vie.
— Non, tu laisses aussi tes familiers chez les gardes.
— Mais ils seront sages.
— Non ! C’est une soirée mondaine, pas un cirque.
— C’est presque la même chose.
— Pas de familier !
— Même mon shupon ?
— Surtout ton shupon ! Il vient de tenter de renverser de l’encre sur ta robe.
Il n’y aura donc pas d’amusement de cette sorte-là pour la soirée. Dommage. Vraiment. On te retire tout ce qui aurait pu rendre ce moment un peu moins moue. Enfin, avec un peu de chance tu connaîtras peut-être du monde et pourras parler à tort et à travers des tenues immondes de certain invité juste pour le plaisir de critiquer. Peut-être même qu'il y aura des informations secrètes qui se passeront d’oreille en oreille et qui pourraient intéresser les espions. Peut-être que la révélation ultime de l’apôtre tout puissant du culte des Astres viendra en ce soir pour donner la sainte parole. Peut-être, aussi, que tu vas juste te faire chier. Très possible la dernière option.
Tout cela pour dire de comment tu t’es retrouvé là avec rien dans les poches, tu n’as pas de poche, sans familier et l’envie de rentrer chez toi rapidement. Tu as même perdu ta sœur à peine arrivée à l’entrée de la soirée vue qu’elle avait d’autre plan pour ce soir une fois qu’elle t’avait déposé. Un plan cul de A à Z cette histoire, mais bon, pourquoi pas tout de même. Tu t’approches du buffet, hésites sur quoi prendre et finis au final avec un verre d’eau coloré avec un goût de kiwi qui fait des bulles en prime pour faire croire que tu profites à fond de la soirée. On t’a bien dit que c’était une boisson pour les enfants et femmes enceintes à la base. Tu n’es ni l’un ni l’autre, mais cela faisait plus envie que le cocktail avec alcool juste à côté qui avait des sortes d’yeux qui flottent comme des glaçons au milieu.
Bref, en résumé, un début de soirée assez classique pour toi. Il faut quand même que tu travailles pour pouvoir avoir plus d’affaires sur toi en cas de souci. Dans tous les cas tu penses que visiter le jardin sera plus intéressant que d’écouter mademoiselle Micheline parler de son dernier amant qui a trente ans de moins alors qu’elle a l’âge de ton arrière-grand-mère, au moins, la vie sexuelle des vieux est vraiment un monde que personne ne souhaite explorer vraiment.
Il y a une musique sympathique quand tu passes le portail, puis cela part en cacahuète. Il n’y a pas vraiment d’autre terme pour la situation actuelle. Le portail s'est refermé, un brouillard s'est formé et d’un seul coup plus de musique. Si cela n’est pas un piège, tu ne sais pas du tout à quoi ressemble un piège. Ce qui est rassurant c’est que tu n’es pas seule dans cette galère. Visiblement dame Nemue est aussi de la partie avec un homme qu’elle connaît et une autre femme dans ta tranche d’âge et une très belle fleur au niveau de l’œil. Si cela n’était pas impoli, tu serais certainement en train de la tripoter sans aucune décence. La fleur bien entendu.
— Oh ! Oui, on n’a pas encore eu la chance d’être présenté, même si j’avoue j’aurais préféré dans des circonstances plus… hum… chaleureuse ? Enfin… Je suis Xylia Mavrocordato, mon nom de famille est oubliable, je ne vais pas me vexer si on reste sur mon prénom. Je suis officiellement garde, mais ma tendre famille m’a promis que je n’aurais pas besoin de mon sac sans fond pour la soirée… Je pense, sincèrement, qu’écouter sa famille, assez souvent, ça pue du cul. Si je peux me permettre d’être aussi cru.
Quelque part tu cherches à détendre un peu l’ambiance en mettant un peu d’humour. Même s’il y a une des paroles de Sia qui te titille légèrement.
— Pas encore ? Genre, c’est un classique ? Parce que si c’est trop récurrent, il ne faut pas hésiter à porter plainte à la garde. Je sais que les gars de l’administration sont lourds et pas aimables, mais faut pas s’arrêter pour cela. Sinon ils passent leurs journées à parler de leur dernière conquête et à noter les fessiers des serveuses du bar où ils font leur pause. Pas que j’en ai quelque chose à faire de leur discussion, mais je préférais que cela ne soit pas pour cela qu’ils soient payés. Puis, en plus, ils ont des gouts de chiotte et j’aurais mis un 8 au fessier de la serveuse blonde avec des reflets roux…
Vraiment, parler pour ne rien dire pour rester calme fonctionne mieux que la dernière fois que tu étais en situation de stress. Bien mieux que perdu sur une barque au milieu de l’eau. Là, au moins, il n’y a pas de risque de noyade directe.
— Tout le monde se sent en forme mise à part cela ?
Parce que c’est bien de demander tout de même.
Nemue regardait avec dépit la lettre qui semblait lui brûler les doigts. Il ne s’agissait que d’une simple soirée mondaine organisée par un riche commerçant, mais la dernière fois qu’une telle lettre lui était parvenue, elle l’avait mal vécu. Et pourtant, combien y avait-il de chance pour qu’une histoire semblable ne se reproduise? Les chances étaient bien minces et malgré tout, Béatrice et Charles faisaient pression sur elle pour qu’elle s’y présente présentant ces quelques arguments : elle se ferait voire, cela pourrait l’aider à former des liens et peut-être qu’on s’intéresserait à son travail au point de vouloir créer des partenariats. Après tout, elle était déjà liée d’une façon au trône d’amphitrite mené par son ami alors pourquoi ne pas étendre un peu plus ses horizons.
Évidemment, Nemue s’était laissé convaincre, même si elle savait qu’elle n’allait pas spécialement parler affaires à ce genre d’endroit. Non, elle partait plutôt d’en l’idée d’aller s’y amuser et profiter de la boisson qui y serait offerte. Pour ce faire, elle mit l’une de ses plus belles robes d’un vert satiné qui épousait les courbes de son cœur. Légèrement échancrée jusqu’à la mi-cuisse, cette dernière laissait voir un tatouage qui n’était pas là depuis bien longtemps. Un châle d’une teinte un peu plus clair recouvrait ses épaules alors que des escarpins d’une couleur similaire se trouvaient à ses pieds. Elle avait relevé sa chevelure dans une coiffure soignée libérant ainsi son cou et mettant en évidence les bijoux qu’elle portait, dont un collier jumeau qu’elle avait du mal à quitter depuis cette nuit fatidique. D’ailleurs, personne ne savait à qui elle avait offert le second sauf la personne concernée.
Depuis cette nuit là, Nemue avait du mal à se sentir en sécurité et puisque Azaq ne pouvait pas l’accompagné dans ce genre d’évènement, elle s’était arrangée pour amener quelques accessoires qui se transportaient facilement et qui rentraient dans son petit sac sans fond. Elle avait même été jusqu’à vérifier le fonctionnement d’une bulle de rangement pour tenter d’infiltrer discrètement le vaaki, mais bien trop gros, elle ne pouvait pas l’amener avec elle-même si celui-ci rapetissait de trois fois sa taille.
Partant finalement jusqu’à la mansion prêt de la lisère de la forêt, Nemue et son coché n’eurent pas trop de mal pour s’y rendre et d’un parfait hasard, elle arriva en même temps que trois autres têtes qu’elle connaissait déjà, bien qu’une d’entre elles ressortait du lot et fit sourire Nemue dès que leur regard se croisèrent. Elle en oubliait presque que ce dernier avait été anobli par la reine depuis quelques lunes, mais disons que les dernières circonstances qui les avaient fait se rencontrer avaient été des plus étranges.
Nemue salua donc dans un premier temps Sia et Aslander puis Xylia lorsqu’elle les rejoint un peu plus tard pour finalement passer le portail. Sauf qu’évidemment, elle n’avait même pas pu profiter un tant soit peu de la soirée que les problèmes étaient déjà à leur nez. Un portail qui se ferme de lui-même après leur passage et un silence de mort suivi d’une brume n’annonçaient jamais rien de bon. *Ce n’est pas possible d’avoir autant la poisse!* Pensa-t-elle alors qu’Aslander se rapprochait d’elle pour lui mentionner de rester près de lui.
D’une part, elle se sentait soulagée d’être entourée de personnes compétentes telles que Xylia qui avait déjà travaillé pour elle ainsi qu’Aslander dont elle ne doutait pas une seconde de son savoir-faire. Pour Sia, elle ignorait ce dont elle était capable, mais l’épée qui se trouvait à sa hanche n’était certainement pas que décorative.
Dans tous les cas, elle resta non loin de ces dernières alors qu’Aslander vérifiait les environs et le portique. Elle n’était pas pour le talonner comme le parfait petit toutou sans défense qu’elle était. Son but était de devenir plus indépendant, mais elle se sentait terriblement démunie sans ses biens et son vaaki.
Ne possédant pas de lunette de jour, Nemue fouilla dans son sac pour y ressortir un chandelier à l’allure quelque peu lugubre qui tenait une petite bougie entre ses mains ainsi que sa pierre de feu qu’elle utilisa pour allumer la tige.
- Enfin! Il n’était pas trop tôt, s’écria alors une voix mécontente.
- Ne dit rien, Zadicus, je n’ai pas spécialement envie de me prendre la tête avec toi.
- Pourquoi il fait tout sombre d’ailleurs, tu ne devais pas être dans une folle soirée à boire et t’amuser?
- Ne m’en parle pas.
Zadicus démontrant son mécontentement lorsqu’il reconnut la voix d’Aslander d’un simple grognement et se tût par la suite pour laisser les autres s’exprimer.
« Oui tout va bien, même s’il aurait été préférable de me coltiner véritablement les histoires ennuyantes de certains nobles plutôt que de me retrouver de nouveau dans une situation comme celle-ci. Je vous jure, si je ne connais pas personnellement la personne dont proviendra les futurs invitations, je n’en accepterai plus aucune, termina-t-elle d’un soupir. »
Sa main se posa instinctivement sur le pendentif qui se trouvait contre sa poitrine qu’elle frotta entre ses doigts légèrement avec nervosité et son regard passa sur les visages de chacun d’entre eux.
« Trouvons une façon de sortir d’ici… »
- inventaire:
Petit sac sans fond passe-partout :
- Flacon hermétique
- Pierre de feu
- Pipe et tabac
- Broche nutrivif
- Lampe magique
- Tempus
- flèches messagères x10
- Bague du contre-mouflet
- médaill’ond’air
- Zadicus – Porte bougie possédant une âme artificielle.
- Zuriel – Statue de cire représentant lucy et capable de se mouvoir (âme artificielle)
- Calicem Sanduinis (odp permettant de soigner)
- potion de soin x1
- chouapeau bloquant
Accessoires portés sur elle :
- Bague tsépi cachant dague et Teïzeur
- Protège-arrière : broche délicate placé sur le devant de sa robe.
- Collier jumeau
Tatouage de rangement :
- Gemme de position
- Bourse
Sans réellement attendre de réponse, comme poussé par une détermination nouvelle, je m'avance vers la porte d'entrée. D'un mouvement assuré, je pousse la double porte d'entrée du manoir qui grince doucement et soudain, quelle surprise que celle qui s'offre à mes yeux : l'endroit est magnifique! Ce manoir qui semblait pourtant abandonné vu de l'extérieur est un lieu de richesse : l'entrée est illuminée par plusieurs chandelier, ce qui donne selon moi un aspect bien plus riche que des cristaux de lumière. Un long tapis rouge semble nous inviter à avancer, vers une pièce semblant être un salon ou un séjour. Je m'avance de quelque pas lorsque soudain, cette vision accueillante se brouille pour redevenir la réalité : un lieu abandonné, sans doute depuis plusieurs années, de la moisissure laissée par le passage des années, des murs de bois partiellement détruit, une odeur désagréable qui ne touchait pas mes narines auparavant, preuve que l'esprit peut omettre des sens lorsqu'il est troublé. Je me tourne vers mes compagnons. "Des illusions... Soyez prudents, et si vous voyez un flash de lumière, fermez les yeux!" Vais-je encore tomber sur un cadavre capable de transformer les gens en pierre à travers des illusions? Il faut que je protège Nemue quoi qu'il arrive, je n'ai pas spécialement envie de prendre les devants dans cette affaire mais, j'ai déjà de l'expérience avec ce genre de chose. Soudain, un bruit sourd se fait entendre derrière moi, le temps de me tourner mais je ne vois rien dans cette pénombre. Et merde, moi qui n'ai même pas prit mes lunettes de jour, je pensais me trouver dans une soirée mondaine et me voici à devoir affronter le même genre de créature que lorsque Jaina, Fauve et moi avons été en mission? "Nous ne sommes pas seuls..."
« En forme. »
Je finis par répondre à sa question avec un soupir. Nemue semble aussi avoir hâte de sortir d'ici, proposant que l'on trouve un moyen de le faire. Plus facile à dire qu'à faire. Il semblerait que nous soyons tous les quatre enfermés ici et nous avons pour seule source de lumière un chandelier animé répondant au nom de Zadicus. Je suis contente d'avoir apporté mon épée avec moi. Dans ses conditions, mon pouvoir est bien inutile, mais je peux servir à quelque chose si nous sommes menacés.
Aslander propose alors d'enquêter. Je le suis silencieusement, restant attentive à nos alentours. L'aventurier passe devant et c'est une bien étrange vision qui nous accueille. Le sublime décor est rapidement remplacé par celui d'un manoir qui pourrait être hanté. Peut-être même l'est-il... Notre compagnon parle aussi de flash de lumière. Je hoche de la tête silencieusement, je dois faire attention à ce détail en ce cas.
Quand l'aventurier déclare que nous ne sommes pas seuls, je ne peux que confirmer cela. Je le sentais aussi. Mes sens me hurlaient que je suis en danger, que je ne dois pas rester là. Ma main se rapproche de la poignée de mon épée, prête à dégainer à tout moment. Je laisse mon regard balayer les alentours à la recherche d'un potentiel ennemi, d'une créature tapie dans l'ombre. Rien. Je sens qu'il y a quelque chose, mais je ne saurais dire quoi.
« Nous devrions nous assurer de ne pas nous séparer. S'il y a des illusions, ça peut vite arriver. »
Mais comment ? Avec une corde ? Je n'en ai pas. Peut-être que l'un de nos compagnons a de quoi le faire. Ou alors on peut toujours chercher du tissu dans les alentours. Il y a aussi la solution de déchirer une partie de nos jolies robes. Ou simplement de se tenir la main... Mouais, pas vraiment la meilleure des idées si on veut se défendre. Je lance un regard vers Xylia qui ne semble pas avoir d'armes. Aslander aussi ne semble pas en avoir.
« Si besoin, j'ai une dague et une lame retour sur moi. Je peux vous les prêter le temps qu'on sorte d'ici... »
— Si cela ne dérange aucun d’entre vous, effectivement, pour identifier la menace et la maîtriser si on en est capable est ce qu’il y a de mieux à faire.
Pourtant, tu ne souhaites forcer la main à personne et tu comprends aussi que personne ne souhaite être séparé dans ce genre de météo étrange autour de vous.
— À plusieurs on est toujours plus fort que seul, on est une proie moins facile à maîtriser ainsi.
Mais vous ne restez pas moins des proies toutes de même. L’illusion en est bien la preuve. Dans ce genre de moment là, tu es heureuse d’avoir appris à combattre au corps à corps et surtout d’avoir de quoi affaiblir un ennemi au toucher assez facilement. Tu serais presque à vouloir faire le tour des pouvoirs de tout le monde, mais ce n’est pas vraiment le moment idéal là tout de suite.
Cette histoire de fermer les yeux te semble étrange, mais, l’homme semble savoir ce qu’il raconte alors autant lui faire confiance pour ce point de détail pour le moment. Quelque part c’est comme si vous étiez des proies qu’on cherche à faire aller dans une direction précise. Les bruits autour ne concordent pas avec ce que vous voyez.
— Cela aurait été bien trop beau qu’on soit seul et que tout ne soit que l’œuvre des Astres ou de la magie…
Tout en disant cela, tu sors tes nunchakus de ta bague et grognes un peu contre le fait qu’une robe pour se déplacer efficacement c’est la mort. Tu empruntes deux secondes la dague à Sia pour couper ta robe au niveau des genoux. Tant pis pour le prix, être à l’aise dans tes mouvements est plus important.
— A la mer les bonnes manières.
Tu lui rends son arme et regarde à nouveau le groupe.
— Je sais soigner, donc si vous êtes blessé ou que vous n’allez pas bien, dites-le. Je ne m’occupe pas des cadavres personnellement, mais sur les vivants je gère un peu quand même.
Parce que c’est bien beau, c'était important de faire savoir aux gens qu’il ne fallait pas cacher une possible blessure.
— L’un de vous s’y connaît en chasse ?
Toujours utiliser les capacités des gens autour au maximum. Ne cherche pas à tout faire toi-même. Faire attention à chacun d' eux. Ce n’est pas une mission suicide ici.
Être enquêtrice ne faisait pas partie de ses compétences. Elle était médecin et apothicaire et son véritable but était de soigner les autres. Puis son pouvoir ne pourra leur être utile que s’il trouvait un véritable cadavre. Enfin, tant que tous étaient encore en vie, elle ne le serait pas d’une grande utilité. Pour l’instant, elle était la seule éclairée d’une chandelle dans cette noirceur où seules les étoiles surplombaient leur tête.
« Pas que cela me dérange, mais si la majorité souhaite trouvé le responsable de cette mauvaise blague, je préfère être bien accompagné que de me retrouver seule. » Avait-elle lancé alors qu’elle suivait les autres et surtout en réponse à la seule garde présente sur les lieux.
Qu’est-ce qu’elle aurait aimé avoir Azaq à ses côtés en cet instant. Il aurait pu les guider dans cette noirceur et leur facilité la tache. Plus sensible à l’humain pour tout ce qui était bruit et mouvement, il aurait pu leur éviter bien des surprises. Malheureusement, elle devait faire sans et se contenter de laisser Aslander l’aider, même si elle détestait toujours dépendre de ce dernier. Enfin, de toute façon, elle n’avait pas son mot à dire. Même dans sa façon d’être, il était plutôt difficile de manquer son côté protecteur envers elle.
Entrer dans la demeure n’était sûrement pas la meilleure des idées, mais au moins, ils allaient sûrement s’y réchauffer un peu plus. Après tout, la saison chaude touchait bientôt à sa fin et la température de la saison fraîche avait déjà commencé à se faire sentir le soir même s’il était encore loin de la température lors des jours de neige.
Elle fut certainement tout aussi surprise que ses camarades lorsqu’ils furent pris dans l’illusion et même le porte-bougie se laissa berner.
« Ah! Voilà un bel endroit où faire la fête. Mais où sont donc les invités?
- Je ne le sais pas plus, mais ça ne me dit rien qui vaille, lui répondit l’apothicaire en chuchotant contrairement à celui-ci. »
Elle s’imaginait bien qu’ils n’étaient pas là et qu’il n’y avait qu’eux et pourquoi d’ailleurs? Où se trouvaient les autres invités? Y en avait-il seulement d’autres ou avaient-ils été les seuls invités? Dans ce cas pourquoi? Enfin, contrairement à la garde, Nemue n’avait pas emprunté la dague pour trancher dans sa robe échancrée qui lui permettait déjà de se mouvoir plus aisément que certaines robes. Cependant, elle ne savait pas encore à quoi s’attendre, mais seulement si la situation le nécessitait, Nemue était prête à bousiller – à nouveau – sa paire d’escarpins pour marcher plus aisément.
« Nemue! Pourquoi m’avoir amenée ici? Tu souhaites notre mort? S’emporta alors le chandelier lorsque l’illusion s’était estompée.
- Non, mais j’ai besoin de toi, alors cesse de te plaindre et peux-tu s’il te plait chuchoter! Tu vas attirer l’attention sur nous.
- Tu crois vraiment que l’attention n’est déjà pas sur nous?! »
Le bruit sourd arracha un cri fluet au spectre de pierre que l’apothicaire portait et celle-ci imita son compagnon aventurier en se tournant dans la même direction, mais rien si ce n’est que la lueur de la bougie qui dansait au sol.
« Aslander est aventurier, j’imagine que la chasse lui connait, dit-elle. Pour ma part je suis apothicaire et médecin alors j’essayerai de vous aider aux meilleurs de mes compétences et de ne pas vous porter préjudice. Je tiens à m’excuser aussi pour le comportement de Zadicus… Malheureusement, il est la seule source de lumière que j’ai en ma possession.
- Comment ça, malheureusement? Demanda-t-il offusqué. »
Mais l’apothicaire n’y répondit pas, préférant lever la chandelle pour observer les environs en tournant légèrement sur elle-même. Comment allaient-ils s’y prendre, car elle ne les imaginait pas avancés imprudemment dans cette noirceur sans élaborer un plan.
Xylia brise le silence, une explication sommaire de son pouvoir, au moins nous avons des personnes capables de soigner avec nous! Certes, pour Nemue cela dépend surtout de ses potions mais c'est toujours mieux que rien et elle pourra au moins seconder Xylia en cas de besoin. Je souris doucement en me tournant vers Sia, tend le bras devant moi, paume ouverte vers le bas et soudainement, la glace commence à se matérialiser. Je ferme ma main sur le manche gelé d'un trident de glace et je relève le regards vers mon compagnes. "Cryomancie... Je peux me faire mes propres armes, entre autre!" Est-ce que quelqu'un a l'habitude de la chasse? Une question à laquelle je n'ai même pas réellement le temps de répondre puisque ma belle amie met en avant mon occupation d'aventurier. Effectivement, même si tous les aventuriers ne sont pas des chasseurs, j'ai quelques prédispositions dans le domaine, surtout vu l'occupation de ma compagnie! Il serait ironique que je ne sois guère un bon chasseur quand j'ai créé une société autours de la chasse aux monstres après tout. Un léger hochement de tête alors que je soupire discrètement, visiblement il va falloir que je joue encore une fois les leaders puisque je suis celui ayant le plus d'expériences avec ce genre de situation, un rôle que je déteste car il ne permet pas de se tapir dans l'ombre pour agir.
"Effectivement, j'ai une certaine connaissance de la chasse, la question c'est de savoir qui chasse qui exactement?" Je m'avance lentement dans la pièce dans laquelle nous sommes, l'endroit est sale, poussiéreux, ce qui est un avantage en réalité! Quoi qu'il y ait autours de nous, il doit avoir laissé des traces, le déplacement de poussières est souvent un excellent indicateur. Un pas, puis deux. Je me penche, posant le genou au sol et fronce les sourcils. "Nemue, pouvez-vous m'éclairer je vous prie?" J'attends que la belle approche avec son chandelier et je dépose ma main sur le sol en tentant de comprendre ce que je vois. "Des traces... humaines! Mais, ce n'est pas logique! Les traces de pieds sont ici mais là, des traces, une main se dessine dans la poussière comme si, son propriétaire se déplacer en faisant le pont..." Dis-je sans réellement comprendre la logique de ce mouvement. "Soyez prudentes, aux vu des traces, ce qui est ici est humain - ou similaire à un humain - des pieds, des mains mais ce n'est absolument pas normal pour autant..."
Sans attendre plus, il vient commencer à chercher de potentielles traces et en trouve rapidement. Des pas et mains humaines, mais disposées de manière peu logique. Un nouveau frisson me traverse alors que je prends le temps de couvrir les arrières de notre petit groupe. Une dague dans une main et ma lame retour dans l’autre, je me tiens en position pour me défendre à la moindre agression. Je lance un regard en direction de Xylia, hésitant à l’imiter pour déchirer ma robe, puis vers Nemue. Bon, pas le choix. Bien que plus large, ma robe risque de me gêner. Je viens alors découper aussi proprement que possible le côté du jupon en espérant que ma mère pourra réparer cela une fois rentrée. Voilà l’aventurier entouré de trois jeunes femmes aux robes déchirées. Si nous n’étions pas dans cette situation, on pourrait se demander où il compte nous emmener.
« J’espère juste que tout ceci n’est pas une mauvaise blague. »
Je repense au Manoir Tudor et à ses nombreuses énigmes. Il faudra que je note de ne plus accepter des invitations dans un manoir que par des personnes que je connais. Je regarde alors les traces que l’aventurier a trouvées, essayant d’observer plus loin pour trouver des traces supplémentaires comme Evelyn m’a montré la façon de traquer des animaux. Ici je ne sais pas ce que l’on traque, mais le principe reste le même, non ? J’aperçois alors plusieurs traces qui semblent mener à plusieurs endroits différents. Certaines dans la pièce d’à côté, d’autre se dirigent vers ce que je suppose être un petit escalier, ou encore même... monter au plafond ? Avec un nouveau frisson, je regarde ce dernier pour vérifier qu’il n’y a aucune créature accrochée.
« Peut être que les illusions touchent aussi les possibles traces... Ou peuvent cacher des créatures... »
Je murmure plus cela pour moi-même qu’autre chose, ne voulant effrayer personne. Je lance un regard entendu à Aslander, un petit hochement de tête avec de reprendre ma position défensive tout en murmurant pour les deux demoiselles.
« Nemue, vous devriez essayer de toujours être entre nous trois. Xylia et moi pouvons nous débrouiller pour surveiller nos flancs et arrières. Et fournissez autant de lumière à Aslander que possible. »
Après tout, nos yeux vont finir par s’habituer à l’obscurité pour repérer de potentiels dangers, autant laisser le plus de lumière à celui qui cherche des indices.
— Merci de nous offrir ainsi de la lumière, c’est toujours mieux que rien du tout.
Vu la situation tu serais la dernière à faire la fine bouche sur ce qui peut aider. Puis, soyons honnête, ce n’est pas comme c’était une mission d’infiltration, mais plus une évasion et capture dans le meilleur des cas. Les traces de vie humaine ne sont pas des plus rassurantes en réalité. Une part de toi veut croire que c’est l’œuvre de la soirée et autre pouvoir un peu farceur, mais c’est cette berce d’illusion. Aslander semble bien partie pour ouvrir la marche et tu le laisses faire avec un certain plaisir. Faire pour que tout le monde reste en vie, c’est dans tes cordes, faire la direction pour tout le monde ce n’est pas encore cela.
— Je ne sais pas qui s’amuse à se déplacer ainsi, mais même si l’image d’une personne se déplaçant en faisait le pont semble ainsi amusant, je me doute que ça va l’être moins une fois qu’on l’aura trouvé.
Tu hoches la tête aux propos de Sia pour la formation. Comme elle a une fleur à l’œil droit, tu supposes aussi que c’est son angle mort et donc prends le flanc droit. Pas besoin d’être un génie pour penser à cela. Enfin, tu crois. Il y a des gens pas doués qui auraient fait l’inverse, mais ce n’est pas le moment de penser à cela.
— Je ne sais pas jusqu’où vont les illusions, mais c’est tout sauf amusant. Au moins on n’est pas un groupe sans défense en cas de problème.
C’est un bien pour un mal quelque part.
— Il faut que je pense à me faire un petit sac à main sans fond pour ce genre de situation. C’est fou comme on n’a jamais rien pour les situations de crise en soirée mondaine…
Un léger soupir s’était échappé de ses lèvres quand on lui avait mentionné de rester dans le centre du cercle, mais elle n’avait rien ajouter, préférant observer elle aussi les traces qu’avait trouvées Aslander. Les traces de pas lui paraissaient humaines, même si la démarche de cette dernière était très étrange. Enfin, rien ne l’empêchait aussi de s’être penchée pour déposer sa main contre le sol. Nemue avait un vu de l’ensemble plus rationnel, mais cela ne voulait pas dire qu’elle avait raison. Après tout, ses collègues semblaient croire en la présence d’une créature à la démarche désarticulée. Elle n’était pas aventurière et n’avait pas la même expérience qu’eux alors elle ne pouvait pas spécialement émettre des hypothèses.
« Vous connaissez des créatures qui pourraient faire ce genre de chose ou qui pourrait avoir été attiré par ici? » demanda-t-elle alors qu’ils continuaient à observer les traces qui semblaient se rendre un peu partout dans la poussière. Elle regrettait vraiment de ne pas avoir trouver les moyens d’amener Azaq avec elle, mais malheureusement et normalement, il n’avait pas sa place ici dans ce genre de soirée. Il faudrait qu’elle trouve le moyen pour le faire passer pour son garde personnel qu’importe où elle allait, ainsi il ne pourrait être laissé derrière.
« J’ai tendance à me retrouver dans des situations dangereuses involontairement, alors je ne peux que vous conseiller de vous trouver un sac sans fond tout allé surtout si vous participez à ce genre de soirée. On ne sait jamais quand la situation peut mal tourner et même encore, je me sens complètement mise à nu parce que je suis complètement inutile dans ce genre de situation. »
Heureusement, elle n’était pas de nouveau prise au piège avec des personnes de son calibre niveau compétence martial, mais c’était toujours embêtant de ne pas savoir se battre. Elle avait appris les bases du tir à l’arc, mais elle n’en avait bien évidemment pas sous la main…
« Enfin, êtes vous capables d'identifier des traces plus fraîches que les autres? Il y en a certainement qui doivent avoir moins de poussière à l’intérieur, non? »
S'ils trouvaient un moyen de suivre la piste peut-être qu’ils pourraient devenir les pisteurs plutôt que les proies.
Le questionnement de Nemue par contre est particulièrement intéressant et je souris doucement en tournant la tête vers elle. Ma foi, je suis heureux de voir qu'elle semble plus à l'aise que précédemment dans ce genre de situation - même si j'espère qu'elle arrêtera de se trouver dans ce genre de situation justement - et je me permet même une petite leçon en désignant une trace de pas et une autre plus lointaine. "C'est effectivement une possibilité! Je peux même vous dire qu'il y a deux individus en réalité juste en observant les traces, cette empreinte de pied est plus grande que celle-ci." Observer les traces c'est le B-A-BA de tout chasseur après tout. Je dois avouer que les traces aux plafonds est surtout ce qui me pousse à comprendre qu'il n'y a rien - ou plus rien d'humain - chez ces individus mais sans les voir, difficile de savoir ce qu'il en est exactement. Je me redresse alors que le décors change : une nouvelle illusion? Je ferme les yeux, inutile de me laisser piéger là-dedans! Heureusement, j'ai de l'expérience pour ce genre de situation, c'est la troisième fois maintenant que je dois me battre face à l'invisible, comme lors de ma rencontre avec le marchebrume, je vais me fier à mes autres sens, mon cerveau étant visiblement assailli d'image inexistante! Soudain, un bruit, léger, derrière nous! Je me tourne en ouvrant les yeux et lance ma lame retour sans l'once d'une hésitation. Un cri se fait entendre, l'illusion disparaît et à l'entrée de la pièce, apparaît visible le responsable du cri : une créature - je ne sais comment le décrire autrement - constitué d'un corps parfaitement humain mais sans tête! À la place, une gueule béante, s'ouvrant en quatre point tel une croix ou une sorte de fleur, laissant passer une langue énorme se terminant par un crochet unique. Je n'ai jamais rien vu de tel! Il est accroché au mur? Non, il se déplace au mur, tel une araignée humaine faisant le pont pour se mouvoir. Ma lame-retour quitte son corps pour revenir à moi et c'est alors que je remarque le pire : sa blessure cicatrise presque instantanément!
"Restez sur vos garde et préparez-vous à vous défendre!" Dis-je en m'avançant pour me mettre entre la créature et les femmes de ce groupe... Et il y en aurait deux ainsi?!
— Où est Sia ?
Parce que tu es plus que prête à te battre, avec le peu de chose que tu as avec toi, mais tu ne t’attendais pas à la disparition de ta camarade à l’instant. Ton souffle se fait un peu plus rapide et tu doutes clairement de ce qu’il vient d'arriver. Est-ce qu’elle était là de base en fait ? Est-ce que ce n’était pas une illusion pour vous perturber en disparaissant ? Est-ce que c’est son pouvoir d’agir de cette manière ?
Trop de questions pour aucune réponse. Trop d’attente sur une seule question ou personne n’a de réponse dans votre groupe visiblement. Tu tournes la tête vers Aslander et Nemue, mais il est plus que visible qu’ils ne savent pas plus que toi. Un peu comme toute cette situation en fait. Un juron se perd sur le bord de tes lèvres et l’impression d’être saine d’esprit par un peu plus de cette situation. Comme si tu avais besoin de cela pour avoir l’impression de perdre la tête actuellement.
— Je suppose qu’on s’occupera de ça plus tard, notre survie avant.
C’est assez horrible de penser ainsi, mais vous ne pouvez pas partir à la recherche d’une personne qui a disparu comme si elle n’avait jamais été là alors que vous ne savez pas de base contre quoi vous êtes dans ce lieu. Tu fermes les yeux quelques secondes et prends une grande inspiration avant de te reprendre vraiment. La survie du groupe demande à ce que tu gardes ton sang froid gamine, alors garde la tête bien claire s’il te plait.
— Et non, je n’ai pas de connaissance de créature comme celle-ci. Après je suis plus calé sur ce qui se trouve dans les archipels et un peu au village perché donc ce n’est pas comme si j’avais une science immense en créature.
Cela aurait été une plante tu n’aurais pas dit la même chose pour le coup. Quoi qu’il n’y a pas mal de plantes qui sont inconnues même pour toi qui es pourtant passionné.
— En tous les cas je garde le conseil du sac sans fond, je pense être beaucoup trop confiante sur ma chance de ne pas me retrouver dans des situations comme celle-ci.
Alors que ce n’est pas la première fois que cela t’arrive, certainement pas la dernière aussi. Tu aurais presque poussé un soupir à rendre l’âme si la situation de base ne demandait pas un peu de sérieux mine de rien. Et oui, blablater alors qu’il y a une créature horrible face à sois et qu’il faudrait s’occuper de cela en priorité est peut-être très con, je vous le concède sans souci, mais tu as besoin de faire cela pour dédramatiser la situation et si possible mettre l’attention de la créature sur toi pour laisser une ouverture à Aslander et Nemue de bouger.
— Je connais un hybride arachnide, elle est beaucoup plus sympathique que cette chose… Le brûler, ça vous tente ?
Tu n’as même pas envie de réfléchir qu’il y a plusieurs bestioles, choses, immondices, comme cette créature.
Étant en possession de la seule lumière, il était difficile pour Nemue et Zadicus d'éclairer toute la pièce à la fois surtout lorsqu'elle devait vérifier les traces de pas qu'inspectait l'aventurier. Malheureusement, être plongé dans le noir, n'aidait pas totalement à garder trace de tout ce qui se déroulait autour de soit et s'ils avaient été quatre pendant un moment, ils étaient maintenant trois. Quand Xylia se questionna sur Sia et qu'aucune réponse ne provenait d'elle pour dire qu'elle se trouvait dans un autre coin de la pièce, Nemue se détourna des traces pour observer tout autour sans trouver la moindre trace de la demoiselle.
« Je n'aime vraiment pas cet endroit… chuchota la bougie.
- Moi non plus, lui répondit-elle avec inquiétude. »
Elle espérait qu'elle ait réussi à s'échapper de l'illusion contrairement à eux qui y semblaient toujours pris au piège. Malheureusement, il n'y avait pas que cela, et Nemue n'était certainement pas aussi aguerri qu'eux et si le son qu'Aslander avait perçu lui avait permis de réagir, l'apothicaire n'en fut que surprise lorsqu'elle l'entendit se mouvoir. En ce tournant, elle remarqua la chose qui semblait les avoir prise dans sa toile et bien que ce ne soit pas une araignée, elle n'avait jamais vu quelque chose qui ressemblait à cela. Un corps humain contorsionné dans une position étrange pour se déplacer surmonté d'une tête qui n'avait rien d'humaine.
« Et il y en aurait deux? » se demanda-t-elle à voix basse se rappelant ce qu'Aslander avait dit concernant les traces au sol dont la taille variait entre deux. D'ailleurs, elle n'avait pas remarqué la plaie qui s'était refermée et s'était empressé de se mettre en retrait. Elle ne devait pas risquer de se faire toucher et elle ne voulait pas nuire à ses compagnons.
Xylia, quant à elle, semblait déjà prête à mettre le feu, mais littéralement. Elle ne voulait certainement pas perdre de temps, mais n'était-ce pas dangereux? Dans tous les cas, la demoiselle avait sorti son teizeur de sa bague tsépi et l'avait légèrement levé pour pouvoir interagir rapidement si le besoin se faisait.
« Si nous mettons le feu à cette chose alors que nous sommes toujours pris dans cette illusion, nous risquons de nous mettre tout autant en danger et de mourir ici par les flammes. Puis s'ils sont deux, il y a de forte chance que l'autre nous attende quelque part, non?
- Et je refuse que l'on m'approche de cette chose! s'écria l'âme artificielle.
- Je ne vais pas te lancer… mais si nous avons vraiment besoin de feu, j'ai ma pierre de feu à quelque part dans mon sac. »
Information importante à transmettre. Elle était certainement celle qui avait le plus de biens en sa possession pour le moment, même si elle n'était pas sûre de leur utilité actuellement.
« Et si on essayait de les leurrer à l'extérieur? »
Bien qu'ils parlaient, la tension était plus que palpable, la créature les observait toujours et n'attendit pas plus longtemps avant d'attaquer. Envoyant sa langue en direction du bruit, il visait bien évidemment l'apothicaire qui n'eut le temps de se jeter au sol qu'avec l'avertissement de la bougie. Elle sentit tout de même la léchure de son crochet sur sa cuisse, mais rien d'alarmant. Par contre, Zadicus lui ayant échappé, se trouvait non-loin de là où elle se situait, sauf que leur seule source de lumière s'était aussi éteinte les plongeant dans le noir.
« Vite rallumez-moi! »
Malheureusement, à force de bavardage inutiles et de manque de prise de décision, nous subissons le premier assaut : se moquant de moi le monstre lance son attaque vers ma tendre amie, elle esquive mais se fait tout de même blesser à la cuisse tout en lâchant le chandelier qui s'éteint. Malheureusement pour la créature, elle vient de provoquer ma colère en blessant une personne qui m'est cher. Concentrant mon pouvoir dans ma main, la glace prend forme pour se façonner en mon arme de prédilection : un trident bleuté et froid, peut-être qu'il cicatrice vite mais on peut sans aucun doute s'assurer qu'il ne puisse pas nous suivre! Il n'a pas bougé, en tout cas il n'a pas fait de sons alors je n'hésite pas : je lance mon arme de jet avec toute ma force, un nouveau bruit de douleur se fait entendre, le but n'est pas de le tuer, je doute de pouvoir le faire ainsi, mais si je peux le cloué au mur pour nous offrir une échappatoire, alors je peux sans doute nous offrir une chance de le tuer. Je m'approche de Nemue, me penchant à ses côtés pour l'aider à se lever.
"Si nous voulons mettre le feu il faut sortir d'ici! Brûlons la demeure de l'extérieur!" Dis-je avant de me relever et de m'immobiliser soudainement. "Mais... Je ne veux pas partir. Nous avons été invités après tout..." Dis-je avant de poser ma main sur mon front, secouant la tête. Pourquoi? Je sais qu'il faut partir mais, quelque chose me pousse à rester entre ces murs, à rester dans cette chaleureuse demeure... Soudain, un nouveau bruit derrière nous, claquement sonore, déplacement d'objet : si le premier est encore accroché au mur, c'est que le second fait son apparition... Est-ce pour cela que je ne veux plus quitter ce bâtiment?
— Je… Ouais, d’accord.
C’est ultra constructif comme parole, mais là tout de suite tu as du mal à tout comprendre. Il y a ces choses face à toi, le fait d’avoir des envies contraire et juste d’être perdu par la suite des événements. Pourtant, tu es certaine que d’autre aurait fait mieux que toi et trouver une solution ou un truc dans ce genre, mais rien ne semble venir pour toi. Tu ne ressers pas main sur ton arme et tourne les yeux vers Aslander qui semble aussi avoir des envies contraires, mais, bien entendu, il n’y a pas de réponse magique, pas plus que quand tu regardes Nemue ou son âme artificiels.
— Heu… c’est important pour les invités de mettre le feu au niveau ambiance, donc, si on le fait, on reste de bon invité, non ?
C’est comme si tu cherchais à trouver une justification pour exprimer ton envie de détruire les lieux, mais qu’on cherchait en même temps à ce que tu ne le souhaites plus. Tu grognes et tu prends une forte inspiration.
— Si on faisait donc un feu de joie pour célébrer cette soirée et nos formidables hôtes qui se sont même mis à deux pour nous faire honneur ? Nemue, l’étincelle est toute à toi. Aslander je prends la première notre nouvel ami, je te laisse l’honneur d’avoir celle de notre premier invité d’honneur.
Cela ne semble pas rendre les choses plus simples, mais un peu tout de même. Ta lame bien en main tu te prépare à protéger Nemue, mais sans rien comprendre à ce qui arrive. Vraiment parfois le travail de la garde ou de la guilde face à ce genre d’incident laisse à désirer et tu fais partie de la première, donc tu sais de quoi tu parles.
Plus jamais tu ne viens à ce genre de soirée sans ton sac sans fond et ton arsenal complet.
Promis.
« NON NON NON! Vous ne pouvez pas dire ça! Vous devez sortir d'ici et vite! » hurla l'âme artificielle alors qu'il écoutait ses idiots déblatérer des âneries.
C'était dans ce genre de moment qu'il regrettait d'être prisonnier d'un porte-bougie et ne pas pouvoir se déplacer plus librement comme le faisait Zuriel l'âme artificielle qui vivait à travers une statuette de cire à l'effigie de Lucy. Mieux encore, il aurait préféré avoir un véritable corps comme ces humains et mettre une bonne raclée à ses idiots.
« Nemue! Rallume-moi! Vous avez besoin de lumière et je n'aime pas qu'on ne puisse pas voir ce qui se passe.»
Un peu déboussolée, l'apothicaire essayait de comprendre ce qui se passait. Il y avait du bruit tout autour d'elle. Elle savait qu'Aslander n'avait pas hésité à riposter pour qu'elle puisse se mettre à l'abri et aussi l'empêcher de recommencer son méfait, mais elle n'avait pas spécialement envie de prendre la fuite. Rester ici était certainement la meilleure idée. Elle était en sécurité et elle n'était pas seule.
Enfin, elle bougea ses jambes pour se mettre à genoux alors que ses camarades semblaient se mettre en position de défense, car une seconde créature venait de s'approcher. Rampant sur le sol, l'apothicaire avançait à tâtons cherchant le porte-bougie. Il ne devait pas être tombé bien loin, non? Elle ressemblait à ces pauvres personnes myopes qui avaient perdu ses lunettes et fini par mettre la main sur le chandelier.
« Enfin! Rallume-moi et vite!
- Oui, je fais au plus vite, dit-elle en fouillant dans son petit sac sans fond à la recherche de sa pierre de feu. »
Elle sentit d'ailleurs quelques choses se mouvoir et quand elle mit la main dessus, elle réalisa qu'il s'agissait aussi de Zuriel.
« Il était temps! Vous savez pas à quel point c'est désagréable d'être pris là-dedans! dit-elle alors que l'apothicaire la déposa sur son épaule. Vous êtes à une fête dans le noir?
- Non! Idiote!
- Tu vas me parler sur un autre ton!»
Nemue roula des yeux et remit aussitôt sa main dans son sac pour en sortir l'objet convoité et ralluma aussitôt Zadicus.
« On a pas le temps de se prendre la tête! Il faut sortir d'ici, s'enquit Zadicus. Aides-moi à les convaincre, parce qu'ils veulent rester ici…»
La statuette de cire tourna sur elle-même observant ce qui se déroulait autour d'eux, même si ce n'était pas bien loin et comprit qu'ils ne se trouvaient pas dans une situation des plus favorables.
« Votre petite fête s'est transformée en cauchemar à ce que je vois.
- Oui et il faut sortir!
- Mais vous avez fini de crier et de vous chamailler tout le temps, tous les deux? Ce n'est pas très poli pour nos hôtes.
- Et vos hôtes veulent votre peau! Alors mets-le feu à cette foutu baraque avant de te faire manger, Nemue! »
Mettre le feu était dangereux surtout s'ils étaient toujours à l'intérieur. Elle l'avait pourtant dit tout à l'heure… Même Xylia voulait qu'elle prépare un feu de joie, histoire d'enflammer l'ambiance pour honorer leurs hôtes. C'était particulier comme demande, mais si elle n'avait pas le choix.
Nemue se remit sur pieds et sentit sa cuisse s'élancer. L'espace d'un moment elle eut la lucidité de se dire que ce qu'elle s'apprêtait à faire était la pire des idées, mais elle secoua la tête rapidement avant de continuer à avancer pour s'approcher d'un pan de mur à l'opposé des créatures. Le bois était vieux et avait été rongé depuis longtemps par la moisissure. Il prendrait feu rapidement surtout s'il était sec. Approchant Zadicus des premières planches, cette dernière laissa la flamme de la bougie lécher le combustible qui lui permettrait de prendre des forces. Un premier foyer fut allumé, puis elle bougea vite en direction des vieux rideaux qui cachaient à peine la fenêtre pour y répandre ses flammes. * Dans le pire des cas, Aslander pourra sûrement maîtriser les flammes avec son pouvoir, non? * pensa-t-elle pour elle-même.
Pour l'heure, Nemue agit! La belle rallume sa bougie et, si je me moque du dialogue de ses deux âmes artificielles, cela ne semble pas être le cas de nos "hôtes"! Alors qu'elle est en train d'allumer des début de feu quand c'est possible, la deuxième créature qui fait son apparition ne semble pas désireuse de la laisser faire... C'est alors qu'elle bondit que mon corps réagit, par automatisme plus qu'autre chose sans doute mais qu'importe? Hors de question de laisser Nemue se faire blesser! Ces monstres peuvent jouer avec mon esprit, ils ne peuvent pas effacer les images que j'ai en tête, cette vision de la belle blessée qui est venue chercher secours dans ma demeure. Hors de question de revivre cela, je me le suis promis il y a plusieurs lunes et je compte bien tenir cette promesse faite à moi-même! Façonnant une lame de glace, je m'interpose! Mon attaque est fulgurante, repoussant la créature et lui infligeant une sévère blessure... Une légère blessure? Pas de blessure du tout! Ou plutôt, la plaie que j'ai ouverte sur son corps en frappant s'est presqu'instantanément refermée... Un pouvoir de guérison supérieur? Il ne manquait plus que cela! Donc ces créatures peuvent jouer avec nos esprits et en plus, sont-elles seulement tuables? Le feu commence à se propager rapidement, plusieurs foyers ont été allumés et la vieille demeure va vite se retrouver engloutie par les flammes. Je pourrais sans doute utiliser ma glace pour contenir l'incendie, je pourrais également courir pour fuir cet endroit en proie aux flammes mais, je ne le désire pas... C'est une catastrophe! Mais alors que je pense cela, voici que la créature que j'ai blessé bondit, je bloque de justesse une première attaque mais sa langue vient frapper ma cuisse, se plantant dedans. La douleur me fait serrer les dents et surtout, me ramène à moi. D'un mouvement, je tranche cette langue muni d'un crochet et utilise ensuite le plat de ma lame et tout le poids de mon corps pour faire basculer le monstre, le repoussant plus loin, involontairement directement dans les flammes... Le monstre hurle, se débat, souffre! Apparemment le feu est efficace et il ne semble pas pouvoir se soigner assez rapidement pour éviter la morsure du feu... Plus encore, alors qu'il hurle en se mourant à petit feu, il me semble que je redeviens maître de mes décisions...
"Xylia! Le feu! Ils sont impuissants contre le feu!" Il suffit de lancer le second dans les flammes et de fuir la bâtisse en feu... Cependant, si le premier était responsable de notre envie de rester ici, cela signifie que le second est le responsable des illusions?