Je le pourrais oui! C'est un fait! Cependant, il y a encore une chose que je dois régler, un homme avec lequel je dois m'expliquer, une personne que je dois châtier et celui-ci n'a rien à voir avec mon passé mais bel et bien avec Nemue! Je peux oublier la traitrise de mes anciens compagnons, je peux oublier le butin et le vaisseau qu'ils m'ont dérobés avec leur mutinerie! Ce ne sont que des pécules par rapport à ce que j'ai maintenant de toute manière... Je ne peux pas oublier par contre la vision de Nemue en tenue bien trop légère pour se promener en extérieur, je ne peux oublier son visage emplie de larme et de frayeur, je ne peux oublier son corps marqué par les sévices qu'une groupe d'infâme personnage, lie de l'humanité, lui a infligé et je ne peux pas oublier le nom de celui que je juge comme le plus grand responsable de cela : Aord Svenn! Je me suis renseigné sur cet homme d'église, ce soit disant serviteur de Lucy qui décidemment n'a d'homme d'église que le nom. Usant de l'influence de mon partenaire Oswald pour découvrir où le trouver, comment le trouver, quand le rencontrer également. Après tout, je dois m'assurer qu'il ne puisse jamais remonter jusqu'à moi. Le miroir de glace que je possède, dissimulé dans un endroit connu de moi seul, sera parfait pour cela mais maintenant, je dois aussi trouver de quoi le faire avouer son crime, je dois trouver de quoi le punir, un châtiment à la hauteur du crime. Nemue l'a pardonné, ce ne sera jamais mon cas!
C'est avec cette résolution, cette détermination que je pousse la porte de cette boutique de la capitale, un commerce qui fourni les aventuriers de la guilde, personne ne sera surpris de m'y trouver après tout. N'est-ce pas normale pour Aslander O'Sullivan, que de venir se fournir ici? Oui... Pourtant, je suis particulièrement heureux de voir qu'il n'y a aucun autre client. Lorsque la vendeuse approche - ressemblait-elle à cela la dernière fois? Je ne saurai le dire - je m'avance avec un léger sourire sur le visage. "Bonjour très chère. Je n'irai pas par quatre chemins, je m'apprête à effectuer une mission des plus dangereuses! Auriez-vous des potions de résurrection?"
Tenir une boutique de magie était un véritable enfer. Elle ne se contentait pas de revendre la production d’un enchanteur ou d’un alchimiste. Il fallait plus d’une vie pour maîtriser ces deux disciplines, et même après cela, elles prenaient énormément de temps. Il était donc assez étrange qu’une jeune femme comme Vivianne soit capable d’aussi bien allier les deux tout en tenant la boutique, et ce sans aucune aide. Les gens préféraient souvent attribuer cela à une forme de surdouance plutôt que de constater que c’était tout bonnement impossible d’en savoir autant à un si jeune âge. Cette erreur fondamentale convenait parfaitement à Vivianne qui se jouait des jugements des autres pour cacher sa véritable nature.
Mais il y avait un homme qui avait vu à travers son jeu, un homme exécrable cela étant. Un insupportable bambin qui s’était perdu dans sa boutique un soir de pluie et qui avait bien failli finir comme engrais pour ses plantes. Il lui en avait fait voir de toutes les couleurs au point que son masque d’innocence s’était effrité devant lui. Cela faisait bien longtemps que l’enchanteresse n’avait pas perdu le contrôle, mais il avait réussi à la faire sortir de ses gonds. Elle l’avait renvoyé vers le marché noir, afin de vérifier ses antécédents, ne souhaitant pas risquer de prendre un client peu fiable.
Et il était revenu, son sourire narquois sur les lèvres. Vivianne ne leva pas les yeux aux ciels, loin de là. Elle se contenta d’être froide, impérieuse, professionnelle. Ce n’était plus la gamine qui l’avait servi au premier jour, mais l’enchanteresse experte qu’elle était. Il se rendrait sûrement compte de la différence. Un fin sourire se dessina sur ses lèvres minces.
« Je crains que nous n’ayons pas ce genre d’articles, la magie a des limites tout de même. Mais je peux vous prendre en rendez-vous pour que vous puissiez me dire si mes compétences peuvent vous être utiles d’une autre façon. »
Elle se glissa comme un fantôme derrière son client et ferma la porte de la boutique à clé. Elle prit ensuite le soin de placer une pancarte « En rendez-vous, bientôt de retour. » sur la vitrine principale. De cette manière, aucune Karen ne viendrait la harceler qu’elle aurait du fermer sa porte à clé. Elle avait assez donné la dernière fois. Elle s’avança ensuite vers l’escalier qui se trouvait au fond de la boutique.
« Suivez-moi, Monsieur O’Sullivan. »
Elle ne savait pas grand-chose de lui, mais ses indics au marché noir lui avaient soufflé quelques mots sur l’homme qu’elle leur avait envoyé. Vu son pedigree, elle comprenait parfaitement qu’il avait développé un melon d’une taille aussi impressionnante. Elle se garda bien d’en dire plus, le guidant simplement jusqu’à l’atelier où elle aimait s’enfermer le soir pour expérimenter tout ce dont elle pouvait rêver.
« Je vous en prie, vous trouverez un fauteuil devant la cheminée, dit-elle en invitant son client à entrer dans la pièce. »
Devant l’âtre se trouvaient deux fauteuils de cuir rouges, un peu abîmés par le temps, mais toujours aussi splendides. Elle s’en servait tout le temps pour ses rendez-vous. Ils étaient confortables et donnaient une vraie intimité à ses entretiens officieux comme officiels. Vivianne prit place dans l’un des fauteuils, laissant le choix à l’aventurier d’en faire de même ou de faire le tour du propriétaire si l’envie lui en prenait.
« Bien maintenant que vous êtes passé par le bon chemin je suis prête à …
- MIAOU. »
Un petit miaulement se fit entendre dans un coin de la pièce suivi de plusieurs autres et c’est un véritable concert félin qui finit par retentir dans la pièce. Vivianne soupira et se leva pour aller chercher une caisse et la ramener avec elle jusqu’à son fauteuil. Elle la posa sur ses genoux et commença à agiter une petite branche à laquelle était attaché un pompon. Les miaulements se turent et on put apercevoir des petites pattes de chaton essayer d’attraper le jouet.
« Excusez-moi pour l’interruption, je les ai trouvés ce matin, abandonné dans une ruelle. Ils sont un peu … bruyants. »
Les chatons de la boîte se remirent à miauler et l’un d’eux essaya même de se faire la malle, mais Vivianne le rattrapa in extremis et le remit dans sa boîte.
« Bien maintenant qu’ils sont occupés, nous pouvons reprendre. Si vous êtes revenus avec le mot de passe, c’est que vous connaissez mes services, ainsi que leur coût. Je vous écoute donc, redonnez-moi les caractéristiques de ce poison que vous recherchez. »
Le lieu de rendez-vous est assez accueillant il faut l'avouer, certes ces fauteuils ont sans doute eu de meilleurs jours mais nul doute que ce sont des meubles de qualité. Je ne me fais pas réellement prier pour prendre place, inutile de vérifier chaque recoin de la pièce, je suis ici pour affaire et puis, un bon partenariat commence par une certaine confiance. Je n'en est pas démontré lors de ma première visite, à juste titre sans nul doute, mais les choses ont évoluées, il faut savoir faire table-rase du passé pour recommencer sur de nouvelles bases bien plus saines à présent. Il est maintenant temps de discuter affaire... Enfin, si ses chats le permettent? Je dois avouer que la présence des ces animaux - bruyants au demeurant - me surprend quelque peu! Plus encore, la raison de leur présence, elle a réellement recueillis des animaux abandonnés? Étrange peut-être mais je dois avouer que je ne m'attendais pas réellement à une telle chose! Quoi qu'il en soit, je ne suis pas le genre d'homme à perdre le nord et la raison de ma venue juste à cause de quelques sacs à puces n'ayant pas vraiment d'intérêt pour ma personne! J'ai des considérations bien plus importantes en tête et, puisqu'elle est disposé à écouter autant faire en sorte que mon temps soit bien investie.
"Il y a un petit changement de programme à ce propos... J'avais parlé d'un poison indétectable, cela ne sera probablement plus d'actualité..." Dis-je dans un premier temps avant de soupirer. "Si vous le permettez, arrêtons déjà d'employer la langue de bois! Vos affaires ne sont pas toutes légales de toute évidence et, si je suis ici, alors vous savez que les miennes non plus! Je pense que nous avons un parfait partenariat qui nous ouvre les bras mais, appelons un chat un chat voulez vous? Un partenariat commence forcément sur un brin d'honnêteté!" Dis-je en me penchant un peu vers l'avant. "J'ai une affaire à régler avec un homme, je ne désire cependant pas le tuer, pas tout de suite du moins... Cela dépendra de ma conversation avec lui mais, je veux m'assurer de ne pas être déranger dans ma rencontre avec ce-dernier! Je veux une potion pouvant le mettre dans un état "végétatif" assez long pour l'emmener en un lieu dans lequel nul ne pourra nous surprendre, je veux que cela l'endorme certes mais pas un simple somnifère! À son réveil, je veux qu'il soit engourdis mais conscient! Que je ne doive pas lui briser les membres pour l'empêcher de fuir mais qu'il puisse tenir facilement une conversation vous voyez ce que je veux dire?"
« J’imagine que cet homme préférera que mon produit soit mortel. »
Un petit rire échappa à l’enchanteresse, tandis qu’elle posait son jouet pour chat et plongeait la main dans la caisse pour en sortir un chaton. Celui-ci semblait bien mal en point, incapable d’ouvrir les yeux ni de miauler. Elle lui caressa doucement la tête en fixant son interlocuteur.
« Il serait tout aussi simple de l’attacher une fois drogué, ainsi il ne se sauvera pas en se réveillant. Je connais justement qui se ressert quand on s’agite trop. Je pourrais vous faire une démonstration … »
Un sourire carnassier se dessina sur son fin visage contrastant véritablement avec son ton froid et posé. L’espace d’un instant, elle avait laissé transparaître un peu de chaleur. Un petit rire lui échappa au moment où elle posa la caisse à ses pieds, provoquant l’ire de ses locataires. Elle se leva et se dirigea vers son établi en emportant son petit protégé qu’elle déposa sur son plan de travail. Elle parcourut les livres qui se trouvaient sur une étagère avant d’en sortir un carnet de notes qu’elle ouvrit d’un mouvement net et précis.
« Je crains qu’il n’existe aucun poison qui aurait un effet tel que vous le décrivez. De moins, aucun poison qui soit aussi pratique. Il vous faudra forcément contrôler la dose, ce qui implique plusieurs prises de la substance … »
Elle parcourut les lignes du carnet d’un œil attentif avant de le fermer dans un claquement qui fit sursauter la petite bête qui gambadait sur son plan de travail.
« J’ai une meilleure solution à vous proposer. Au lieu d’un poison, je peux vous en faire deux. Un somnifère et un poison paralysant. Le premier serait une simple décoction de weissium assez concentrée pour assommer un homme. Et le deuxième … »
Elle parcourut un ensemble de fioles de ses doigts, les faisant teinter comme des cloches.
« Pourquoi pas du venin d’anguille abyssale ? C’est assez rare, mais on en trouve en à profusion sur les étals, mais il en faudrait en quantité suffisante … »
La potionniste sembla se plonger dans une intense réflexion, essayant d’envisager différentes formes pour ses préparations.
« Je ne vous ai pas demandé, avez-vous une idée de la manière dont vous voulez administrer ces substances ? Vous serez seul ? Ou vous aurez de quoi tenir votre proie en respect pendant que vous lui faites une injection. Tout ce que vous pourrez me dire m’aidera à vous conseiller au mieux. »
Elle sortit un autre carnet qu’elle ouvrit, avant de le poser devant l’aventurier pour qu’il puisse prendre connaissance des produits dont elle lui parlait.
« La weissium se trouve sous forme de pilule comme de solution. Il vous sera assez facile de la transporter, car elle est totalement légale. Ce n’est que la dose qui est réglementée, mais comme vous en avez besoin pour une utilisation ponctuelle, on ne devrait pas avoir de problème de ce côté-là. Et pour les anguilles … et bien cela dépend dans quelles conditions vous aller « l’interroger ». Peut-être une diffusion aérienne pour retarder les effets, mais en en gardant juste assez pour l’affaiblir … »
Elle s’assit devant lui.
« Alors qu’en pensez-vous ? »
Malheureusement, il semblerait que rien ne soit disponible pour combler mes attentes, du moins pas en un seul produit. J'arque un sourcil, écoutant avec attention ce qu'elle me propose. Après tout, c'est elle la professionnelle alors c'est elle qui est le plus à même de m'aider. Certes, elle pourrait aussi me tendre un piège mais, si tel était le cas, je suppose que les gardes seraient déjà présent pour me mettre hors d'état de nuire. Non, j'ai l'impression qu'elle et moi pouvons parfaitement nous entendre et que cette affaire pourrait devenir le début d'une étroite collaboration. Après tout, il faut toujours avoir des alliés de poids sous la main lorsque l'on joue un jeu aussi dangereux que le mien. Deux produits donc, deux substance utilisable pour une action combiné qui fonctionnerait à merveilles selon ses dires. À condition de parvenir à lui administrer cela va sans dire! Je ris doucement lorsqu'elle me pose la question de ma méthode de travail, il est vrai que voici une excellente question : comment faire pour m'occuper de cet homme sans que cela n'attire les curieux de tout horizon? Ce n'est pas comme si je pouvais simplement l'agresser ou même le menacer avec l'aide de quelques hommes de mains... Non, ce n'est de toute manière pas réellement nécessaire.
"Je vais simplement discuter avec lui et, sans même s'en rendre compte, il prendra volontairement la substance. Que ce soit dans un verre ou un repas! Après tout, il ne refusera pas une invitation d'un ami et frère de culte n'est-ce pas?" Dis-je avec un sourire presque carnassier sur le visage. "Voyez-vous, j'ai fais l'acquisition d'un objet des plus pratique : un miroir de glace. Mes "informateurs" peuvent trouver ses relations, ses amis, ses amants ou maîtresses ou que sais-je d'autre... Il me suffira de m'assurer que l'une de ces personnes ne soient pas en ville et de prendre son apparence le temps de mon méfait, voilà tout." Il faut savoir préparer le terrain et je comptes sur Oswald et son réseau pour m'ouvrir la voie.
J'observe le livre qu'elle me montre et je souris doucement en relevant le visage vers la jeune femme. "J'en dis que cela me semble un plan des plus ingénieux! Quand pourrez-vous avoir les préparations?"
« Un miroir des glaces ? Rien que ça … Et moi qui me languissait de vous faire goutter l’une de mes potions de changement d’apparence … en le rajoutant sur votre note bien sûr. »
Mon regard étincela d’une flamme avide. Il était peut-être temps qu’il sorte sa bourse pour me montrer qu’il ne me faisait pas perdre mon temps comme la dernière fois. Je savais à quel point il était difficile, mais ça commande commençait à prendre des proportions assez importantes, alors j’allais devoir avoir quelques garanties avant de m’y plonger, à commencer par un acompte. Bien entendu, cela viendrait après que j’ai rassuré mon client. Sa commande n’était pas encore définitive.
« Cela sera variable, j’ai assez de Weissium pour mettre un KO un homme adulte pendant 4 jours si elle est administrée avec soin et parcimonie. Une semaine si vous voulez prendre le risque qu’il se réveille en chemin. Cela représente tout mon stock actuel que je ne pourrai pas réapprovisionner avant deux semaines à cause du contrôle de cette substance par les autorités. Il vous faudra donc payer un supplément si vous voulez que je vide mes tiroirs … »
Elle marqua une pause tandis que ses yeux se plissaient.
« Et encore un si vous voulez que je fasse accélérer la livraison par des moyens moins … légaux. Dans ce cas-là, il faudra que j’aille demander un devis à mes fournisseurs, sauf si vous avez les vôtres ? »
Il avait l’air d’avoir du beau monde à sa botte, peut-être qu’un trafiquant en faisait partie ?
« Maintenant pour le poison paralysant, cela va être plus compliqué. Il me faudrait une quantité d’anguille assez astronomique pour créer un poison efficace dans une grande salle. Si vous voulez l’utiliser, je vous recommande de trouver une petite salle pour l’interrogatoire, sans fenêtres et sans aération. Cela maximisera l’efficacité. Je pense que je vais diluer le produit avec de l’extrait de Limus Rex, une plante plus facile à obtenir, mais dont le poison est plus huileux et donc moins facile à faire chauffer pour le répandre dans l’air. Avec un ratio de 5:5 et des conditions idéales de diffusion telle que décrite, je devrais tout avoir d’ici 6 jours. »
Elle s’assura qu’il avait bien compris toutes les informations avant de continuer.
« Je dois cependant faire des tests pour mesurer la dose et la température à laquelle vous devrez faire bouillir la préparation pour qu’i soit tout juste engourdi et pas complètement paralysé. Si vous avez autant d’informateurs que vous le prétendez, vous n‘aurez donc aucun mal à me renseigner sur certaines caractéristiques de la cible. Je vais vous faire une liste attendez. »
Elle attrapa de quoi écrire et commença à griffonner différentes questions comme la taille, l’âge, le sexe de la cible entre autres choses.
« Voilà pendant que je prépare tout ça, essayez de répondre à toutes ces questions. Je pourrais faire un guide d’utilisation de vos préparations très précis avec ces informations. »
Elle lui tendit la feuille et commença à fouiller dans sa caisse à chatons avant d’en sortir un plus gros que les autres.
« Tu seras parfait … »
Elle le prit sur ses genoux et commença à le caresser.
« Il ne nous reste qu’un dernier point à régler avant la facture, celui de l’antidote. Si vous entrez dans la même pièce que votre cible tandis que le poison est diffusé, vous en subirez les effets vous aussi. Avez-vous déjà de quoi vous prémunir ou dois-je faire une potion antidote ? »
Je sors de la poche intérieur de ma veste une bourse de taille moyenne que je dépose sur la table devant moi. Remplie de cristaux sans même qu'elle ne m'ait réellement annoncer un prix quelconque. Soyons honnête, cette affaire est pour moi bien plus importante qu'une bourse remplie! "N'ayez crainte, je sais que la qualité se paie... Six jours donc? Cela sera-t-il suffisant pour couvrir les frais?" Dis-je sans ciller. Après tout, ce n'est qu'une maigre dépense par rapport à ce que je peux me permettre et surtout, c'est pour m'assurer que plus jamais Nemue ne soit en danger! De ce que j'ai appris, ce prétendu frère de Lucy côtoie certaines personnes peu recommandables. Personnellement, je n'en ai que faire! C'est à la garde de surveiller ses actions ou ses relations, moi, je veux uniquement m'assurer que ni lui ni ses "amis" ne seront un danger pour la belle apothicaire! Pour le reste, qu'importe? Temps qu'il comprend le message, je n'aurais même pas à me rendre réellement violent... Pas trop du moins!
Ce point sommes toute réglé, je remplis au mieux de mes connaissances les demandes de la demoiselle, il serait compliqué d'affirmer que mes informations sont précises à cent pour cent, je doute que l'un de mes informateur ai réellement pu peser le frère, cependant cela devrait être suffisant dans une échelle plus ou moins exacte pour que les substances aient l'effet escompté. Rendant la feuille à la jeune femme, je m'installe un peu plus confortablement dans mon fauteuil alors qu'elle caresse le chat posé sur ses genoux.
"Ma foi, puisque je dépense de toute manière autant être prudent! J'ai dans l'idée que la personne créant un poison est la mieux placée pour en créer l'antidote. Vous connaitrez le dosage exact, et donc le dosage nécessaire pour n'en ressentir aucunement les effets. Je comptes donc sur vous pour cela également."
Bien, cette fois il n’est pas venu me faire perdre mon temps. Il aurait été dommage d’avoir créer tant d’effervescence intellectuelle pour ne rien produire à la fin. D’ailleurs je commençais à avoir trop de chaton et si peu de commandes à faire … Cela allait donc grandement m’aider. Je finis de compter la somme qui était, en effet, amplement suffisante pour ce que je voulais faire, même en prenant le devis le plus large. Il était vraiment venu avec une somme pareille ? Soit il était fou soit il était confiant dans ses capacités et donc qu’il était dangereux.
« Cela me semble tout à fait approprier. Notez que je ne vous proposais pas un changement d’apparence. Vous êtes très bien comme vous êtes, mais une potion qui vous donnera temporairement l’apparence de quelqu’un d’autre. Comme ça ne marche pas sur le principe d’une illusion, mais bien d’une transformation, elle sera plus difficile à détecter, mais j’entends que vous avez déjà de quoi faire. »
Elle attrapa une autre feuille et commença à griffonner un devis en marmonnant quelques chiffres. Quand elle eut fini, elle le déposa sur la table devant elle.
« En incluant l’antidote, le temps de recherche, l’approvisionnement moins légal pour le Weissium et le prix des matières première, plus la prime de confidentialité, nous arrivons à ce prix. Cela vous convient-il ? »
Elle aurait pu faire gonfler le prix à sa guise, maintenant qu’elle savait qu’il avait un apport conséquent, cela aurait été normal, mais elle n’en fit rien. Le prix était indécent, mais c’était principalement parce qu’il ne demandait pas une pommade pour les rhumatismes. C’était le juste de prix d’une demande illégale. D’une certaine façon, c’était encore un test. Seul un habitué du marché noir ne s’offusquerait pas d’une telle somme. Il pouvait toujours la négocier si elle lui semblait trop indécente, mais il n’irait pas jusqu’à lui faire un scandale inutile comme la dernière fois. Leur échange était devenu beaucoup plus sérieux et ils le savaient tous les deux.
"C'est parfait! Après tout, la qualité se paie n'est-ce pas?" Léger sourire, je ne compte même pas négocier ce montant, je peux me montrer insupportable mais il y aura autant de neige au grand port qu'à la forteresse avant que je ne soit stupide au point de me montrer frustrant avec la personne qui a la plus grande partie de mon plan entre les mains. Pour être parfaitement honnête, vu l'odieux connard que j'ai été la première fois que j'ai franchis la porte de la boutique, je m'attendais presque à ce qu'elle gonfle les prix par vengeance! Il serait donc bien idiot de ma part de tenter d'avoir un rabais sur un prix certes élevé, mais ma foi relativement juste vu la nature de mes demandes. Encore une fois, je veux quelque chose d'efficace et il est évident que cela ne vient pas gratuitement. Me reculant un peu, je me prépare à me lever.
"Je suppose que cela termine notre affaire pour aujourd'hui? Je vais donc prendre congé, ne pas vous retenir plus longtemps et je reviendrai dans six jours si cela vous convient? À moins que vous n'ayez encore besoin de moi pour une quelconque raison?"
Et puisque cela n'est pas le cas, je prends congé, laissant la belle à ses préparations alors que je quitte la boutique avec un regard porté vers le ciel... Six jours, dans six jours je pourrais m'occuper de ce cher frère Svenn... Plus que quelques préparations à faire avant cette date fatidique!