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    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

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    L'interview officiel de la Garde des Sceaux : rencontre insolite
    Cassandra HeydellNoble
    Cassandra Heydell
    Informations
    L'interview officiel de la Garde des Sceaux : rencontre insolite
    Dim 24 Oct 2021 - 16:54 #
    Depuis sa prise de fonction, Cassandra Heydell met les mains dans le cambouis. Femme dynamique, elle veut s’attaquer à toutes les failles de l’administration du ministère de la Justice, sans rien laisser passer. Même les dossiers et les services les moins attrayants et plus ennuyeux, ne peuvent échapper à l’œil minutieux de la nouvelle Garde des Sceaux. Elle met beaucoup d’ardeur dans son travail et cela commence à se voir dans les couloirs de l’aile ministérielle. Il y a toutefois depuis plusieurs jours un point noir qui la travaille et lui fait se gratter souvent le visage. Elle se doute que la plupart des concitoyens du Royaume d’Aryon sont bien informés de son élection dans l’un des plus prestigieux postes du pouvoir politique. Le nom de Cassandra Heydell a pour fantastique avantage de rester facilement en mémoire. C’est déjà une prouesse qu’elle puisse être reconnue dans les rues de la Capitale par de mystérieux critiques, suivant assidûment sa politique. Elle n’est pas issue d’une branche de la noblesse la plus renommée, les Heydell sont une famille installée dans les archipels, férue de commerce et peu enclin à s’introduire dans le milieu de la politique. Les nombreux noms éteints de l’arbre familial ont fait tomber la grandeur du passé dans l’oubli.

    Cassandra est encore en train de se gratter le menton après avoir fini son sandwich, humble repas de ce midi pluvieux et morose. Elle mangeait accoudée au bord de la fenêtre, contemplant le ciel fade et l’effluve tempétueuse. Elle réfléchit seule à l’avenir de sa personnalité politique. Cassandra s’est aperçue au détour de conversations anodines, qu’elle n’a pas assez adopté les codes du milieu et qu’elle n’a pas élaboré suffisamment son image publique. Pour perdurer dans sa fonction et être adorée, il lui faut construire des idées et les mener à bien, mais aussi être une figure sur un visage humain. Un personnage charismatique pouvant inspirer les foules et redonner du sens au bien commun, même quand la météo est en berne et qu’une crise économique va faire échouer tout votre mandat.

    Au lieu de rester accrochée à ses pensées, elle recherche une idée pour véhiculer son programme et iconiser sa personne. En revenant vers sa bibliothèque remplie de livres de droit, de théologie et de sciences humaines, en grande partie, ses yeux vagabondent sur les étagères. Elle touche la reliure d’un ouvrage rouge aux bords écornés. Sur la couverture, apparaît une peinture marquante d’un illustre ministre de la Justice trépassé pendant l’épidémie de la grippe Kiripik. Foutu moustique envahissant qui vous suce le sang et vous contamine lors de sa morsure d’une maladie mortelle ! Sans crier gare, le malheur a frappé contre le dôme du temple. Le gardien de la paix est tombé. C’est une page florissante pour le droit pénal qui s’est envolée et a laissé le monde théorique dépourvu de cap. Cet homme avait réussi à dépasser le sens commun pour inscrire la vertu dans le Code législatif. En consultant ses textes, les idées sont à jamais gravées dans le marbre et le papier sur lequel son essence repose, n’est pas froissé.

    Cassandra observe l’ancien leader sur l’image. Il est imposant, son sourire est confiant. Surtout en annotation de l’ouvrage qu’il a manuscrit, s’étale une référence. Un journaliste très important l’avait aidé à publier son ouvrage et à mettre en valeur sa vocation, en organisant certains de ses écrits sous forme d’interviews. Voilà la lumière qui va éclairer sa carrière. Elle a l’expérience de quelques entretiens réalisés dans l’âtre chaleureux de son bureau. Elle a reçu des gouverneurs, des diplomates, des banquiers, des justiciables intéressés. Beaucoup d’invités ont fait face à elle pour aborder la loi, ses fondations, ses remaniements et ses transformations. Pourtant, la politicienne n’a pas encore accordé d’interview officielle, qui pourrait donner un nouveau tour de force à sa situation actuelle, plus calme et discrète dans le paysage des grands de ce monde. Elle veut se faire connaître de publics plus éloignés de son tour d’horizon. Cet entretien organisé dans de grandes pompes pourrait se tenir debout lui aussi dans les annales de la bibliothèque avec fierté, parmi tous ces livres, dans l’attente d’être saisi par un nouveau connaisseur de la Loi.

    Cassandra se déplace à son bureau, s’assoit sur son fauteuil majestueux et déclenche un appel sur son cristal de communication. Ses doigts tapotent la pierre impatients. Sa voix posée, annonce :

    - Passez moi le département de la Communication s’il vous plaît.

    - Immédiatement Dame Heydell, répond aussitôt Gustave.

    Un bip en trois fois résonnent dans le haut parleur. Une femme à la voix élégante et très féminine reprend la conversation, enchantée d’échanger avec la ministre de la Justice et curieuse de connaître sa requête. Celle-ci sera expéditive. Il lui faut la personne qui pourra conter sa volonté. Quelqu’un de disponible rapidement pour l'organisation d’une entrevue au sein du Palais.

    - Avez-vous en tête les noms d’un artiste imagiste et d’un journaliste qui pourraient correspondre aux profils recherchés ? Peut-être des personnes avec lesquelles la couronne ou le ministère ont l’habitude de travailler… Je suis ouverte aussi à de nouvelles propositions. Il y a peut-être des professionnels en vogue qui interviennent peu auprès des politiques ? Cela pourrait apporter une touche de renouveau aux portraits que l’on fait des ministres dans la presse. Un regard extérieur mais pas subjectif, des questions moins répétitives, de la personnalité. Comprenez-vous l’idée que je me fais de cette interview ? Je reste joignable à tout moment, il me semble pressé de l’organiser, c’est devenu l’une des tâches numéro une dans mon agenda.

    La chargée de communication est ravie de pouvoir participer à ce projet. Elle raffole du concept, et cela l’enchante de faire découvrir une facette plus hipe de la garde des sceaux. Il ne faut pas se fier à l’âge d’un ministre, certains sont plus ouverts aux nouvelles méthodes de com malgré leur quarante années passées. Elle est prête à faire appel à son don de création qui lui permet de faire apparaitre dans les airs temporairement, les mots thématiques en forme de volutes de fumée, qui ressortent de la conversation avec Dame Heydell. Dès qu’elle met fin à la communication, une identité bien précise lui est venue en tête. Cela a fait « Eureka ! », une petite ampoule s’est allumée et l’heure a sonné.

    - Oui, c’est certain, ce sera elle ou personne d’autre, finit-elle par exprimer tout haut dans l'espace ouvert de la salle de travail collaboratif. J'ai la pépite miraculeuse.

    Sa main claque le bois du bureau et son collègue, maître de la logistique des événements, sursaute. Il pense « que lui arrive-t-il encore… bon elle a dû obtenir la réservation de la salle qu’elle voulait… ne cherchons pas plus loin… quelle femme étrange tout de même. »

    - Stacy, tu veux pas de café je présume.

    - Pourquoi pas ?

    - Je t’aime bien Stacy, mais on dirait que t’es d'humeur électrique.

    - Tu devineras jamais, j’ai le job du siècle. Tu vas m’aider !


    Et le département de la communication du royaume en entier s’affaire à imaginer l’interview officielle de Cassandra Heydell. Il souhaite parfaire l’ensemble de la visite, de la couleur des portes du Palais, aux coussins sous leurs fesses, tout doit être impeccable. Les associés ne veulent pas perdre leur partenariat principal avec la noblesse de la Capitale. Un challenge se présente mais Stacy et Gabriel adorent relever des challenges de cette envergure.

    Hals GatzaNoble
    Hals Gatza
    Informations
    Re: L'interview officiel de la Garde des Sceaux : rencontre insolite
    Jeu 11 Nov 2021 - 12:17 #
    Son cœur bas comme un vol de papillon qui cherche à faire la plus belle des prestations pour sa parade nuptiale, là dans sa cage thoracique qui semble trop petite. Avoir le droit d’être la première à prendre l’interview de la nouvelle garde des Sceaux de la royauté n’était pas rien, surtout en ayant publié plus tôt dans l’année un article sur Klarion Brando connu pour avoir enlevé la reine. Un article qui ne le descendait pas qui plus est.

       — Vous vous pensez chez mémé ma p’tite dame ? Il y a une queue pour rentrer, vous la faites comme tout le monde.
       — Euh, bonjour ?
       — Oui, oui, bonjour, ce n’est pas ça qui ne vous fera pas faire la queue, allez, on se range comme tout le monde.
       — J’ai un laissez-passer et une convocation.
       — Bah vous faites la queue, celle de là-bas, mais ça ne change pas que vous faites la queue.
       — On ne peut pas juste rentrer avec cela ?
       — Vous pensez que c’est un moulin ou quoi ici ? Non, vous faites toute de même la queue, parce qu’on doit vérifier que tout est en règle avant.
       — Et si ce n’est pas en règle ?
       — Parce que vous ne l’êtes pas ?
       — C’est par pure curiosité.
       — Cela dépendra de pourquoi vous n’êtes pas en règle, mais la plupart du temps on demande simplement aux gens de reprendre le cours de leur vie.
       — C’est plutôt doux comme façon de faire.
       — On ne va pas remplir les cachots de personnes souhaitant simplement se plaindre de la pluie ou de la neige chez eux, on en aurait plus à finir sinon.
       — Logique…
       — Maintenant, allez faire la queue si vous ne souhaitez pas attendre encore plus longtemps.
       — Bien sûr, merci pour votre réponse, bonne journée.
       — De rien et bonne journée à vous aussi.

    Brave gars ce garde.


    Il n’y a aucun mauvais ressentiment envers ce tri fait à l’entrée, plus une curiosité qu’elle souhaite assouvir plus qu’autre chose. Elle sait être une invitée dite de marque, mais pas avec un niveau assez haut pour effectivement rentrer en ce lieu qu’est le palais comme si c’était un moulin. Bien dommage, parce qu’un moulin de cette taille aurait une capacité incroyable pour nourrir le pays. Vraiment tout est toujours fait dans la démesure pour ceux qui ont du pouvoir. Elle pense cela en sachant très bien de comment sa propre famille c’est permis à la première génération de noble de faire un palais des plus grand sur leur territoire pour montrer leur supériorité du moment. Dépasser depuis le temps par bien d’autres demeure, mais ce n’est pas le sujet.

    La queue avance relativement rapidement et on lui fait un contrôle d’identité, d’invitation, sortir les affaires de son sac pour vérifier qu’elle n’a pas d’arme sur elle, une fouille corporelle aussi, quelque question sur son pouvoir pour savoir s’il ne va pas être dans les métamorphoses physiques qui ne sont pas touchées par le dôme de protection. Grosso modo, un contrôle assez logique pour une nouvelle venue en ce lieu pour que tout se passe bien. Une fois fait-on l’a fait attendre dans un petit salon, visiblement une personne faisant partie de l’équipe de communication de la ministre devrait arriver dans peu de temps. En tout cas c’est ce qu’on lui a assuré et elle a parfaitement confiance en cela.

       — Mademoiselle Samnang ?

    C’est une voix fluette, pleine d’excitation, comme si elle avait pris trop de sucre dans une journée, le timbre assez clair et qui laisse clairement entendre que la voix de la personne est parfaite pour pousser la chansonnette. La personne à qui appartient cette voix est une jeune femme rousse, les joues pleines de taches de rousseur et le nez légèrement en trompette, avec de grands yeux marron tombants lui donnant un peu un air fatigué, même sans aucun cerne sous eux. Elle est pourtant pleine de vie, avec un sourire dévoilant des dents de lapin et des faussetés qui creusent harmonieusement son visage. Elle devait avoir une vingtaine d’années et toute l’énergie qui va avec.

       — C’est moi.

    La réponse est des plus simples, accompagné d’un mouvement de la main comme pour finir de se désigner.

       — Enchantée, je suis Nuii, une des personnes de l’équipe de communication de Dame Heydell. Je vais vous accompagner jusqu’à elle.
       — Enchantée mademoiselle, je vous remercie.

    En boitant le pas de la jeune femme, Pariza prend tout de même le temps du trajet de noté la décoration des lieux, les allers-retours du personnel, cherchant à retenir des visages pour pouvoir les interroger plus tard pour d’autre article ou même en complément de celui-ci.

       — On nous a rapporté que vous faisiez toujours valider vos écrits par les concerner dessus.
       — Ceux avec qui je peux être en contact, ce qui n’est pas le cas de tout le monde.
       — Vous avez été en contact avec des criminels ?
       — Est-ce que je serais ici si c’était le cas ?

    Un petit silence s’installe alors que la situation amuse clairement Pariza. Elle a toujours adoré ceux voulant lui faire douter de ce qu’elle faisait ou croire qu’il avait le moindre poids sur ce qu’elle fait.

       — C’était de la simple curiosité.
       — De même. Si la question est de savoir si je modifierais l’article une fois validé par votre équipe, il n’en sera rien.
       — Ce n’était…
       — Si la question était de connaître mes sources, vous devez savoir mieux que personne que c’est quelque chose de précieux qu’on se doit de protéger.
       — Je comprends, pardonnez-moi.
       — Ce n’est rien. Nous sommes là pour une bonne nouvelle, pas besoin faire tout plat d’autre chose.
       — Une bonne nouvelle ?
       — N’est-ce pas une bonne nouvelle qu’une ministre souhaite s’adresser à la population pour se faire connaître et communiquer avec eux de ses prochaines mesures ?
       — Si, effectivement, je ne le voyais pas forcément ainsi pour d’autres personnes.
       — Je ne serais pas ici si ce n’était pas pour cela.
       — Oh ! J’espère que vous aimerez Dame Heydell c’est une personne qui a tellement à apporter.
       — Je n’en doute absolument pas et mon devoir et de mettre cela en avant, n’est-ce pas ?

    Ce fut comme si aucun malentendu n’avait eu lieu, Nuii se mit à babiller avec joie de comment elle admirait la ministre et Pariza ne perdis pas une miette de cela. On ne sait jamais ce qui sera utile ou non dans un futur article. Les rumeurs partent toujours d’un rien après tout. La chargée de l’équipe de communication frappe enfin à une porte close avant de l’ouvrir.

       — Dame Heydell, la journaliste pour votre interview est arrivée.

    Sans plus attendre, Pariza entre dans le lieu à la suite et fait une révérence polie à la ministre. Elle était assez heureuse d’être habillée d’un pantalon en toile beige et d’une chemise blanche en plus de sa sacoche brune pour cet entretien. Quelque chose de simple, propre et poli semblait être ce qui était pour le mieux, même avoir attaché ses cheveux en queue de cheval n’était pas un mal non plus.

       — Bonjour chère Ministre, je suis Pariza Samnang, c’est un honneur que de faire votre interview. J’espère que nous passerons toutes les deux un agréable moment.

    Alors qu’elle se redresse, on lui indique une chaise pour s’asseoir. Parce qu’effectivement c’est mieux de faire un entretien assis que debout mine de rien, elle note positivement l’attention et s’installe en sortant ses crayons, feuille de note et son cahier pour rédiger tout cela.

       — Je vais vous chercher une collation.

    Aussitôt dit, aussi fait Nuii était parti en recherche très certainement d’un thé pour accompagner cette entrevue.

       — Madame, nous pouvons dire que vous avez un personnel très à votre écoute et qui pense beaucoup de bien de vous. Tâchons qu’il en soit de même des habitants d’Aryon.
    Cassandra HeydellNoble
    Cassandra Heydell
    Informations
    Re: L'interview officiel de la Garde des Sceaux : rencontre insolite
    Dim 21 Nov 2021 - 20:15 #
    L'interview officiel de la Garde des Sceaux : rencontre insolite <a href=L'interview officiel de la Garde des Sceaux : rencontre insolite Cda21_11" />
    Vincent Van Gogh, Champ de blé derrière l'hospice Saint-Paul avec un faucher (La Moisson), 1889


    Le jour de l’entretien officiel - « confidences exclusives dans le bureau ministériel » - de la Garde des Sceaux est arrivé. Pour l’occasion, un nouvel aménagement de l’espace de son cabinet a été pensé afin de donner une image vivante de la profession. Cassandra souhaitait aussi réduire la distance habituelle entre intervieweuse et interviewée, qu’un lien proche puisse se créer dans l’échange en effaçant des barrières hiérarchiques. Elle veut que de l’humanité ressorte de leur conversation, que la journaliste ne la voit pas uniquement comme une politicienne au discours tout préparé avant échéance, mais aussi comme une femme avec son parcours professionnel et son histoire personnelle. Elle fait le choix aujourd’hui de réserver une part de surprise car elle n’a pas demandé ni vérifié toutes les questions avant l’interview...

    Les changements au niveau de la décoration n’ont pas été les plus compliqués à prévoir. Cassandra a écouté les différents conseils du staff de la chargée de communication de l’événement rendu public, et elle a préféré rester sur l’idée de simplifier le cadre, pour mettre davantage en valeur sa personne. Trop de subtilités et d’ajouts décoratifs attireraient l’attention de l’observateur dans les coins et il en oublierait de se concentrer sur le cœur de la visite. En début de journée, des agents du ministère sont venus déplacer les fauteuils sur quatre pieds pour les positionner au centre de la pièce, ils serviront à accueillir la journaliste et la ministre. Des meubles ont été rangés dans un placard du Palais pour alléger le regard. Sa bibliothèque, la cheminée et son grand bureau demeurent les trois angles cardinaux de la pièce.

    Les objets privés tels que des portraits de famille, vêtements de rechange, ou des sachets de cristaux, sont rangés dans les tiroirs, Cassandra n’aime pas exposer sa vie privée dans les moindres détails. Par ailleurs, elle assumerait tout à fait aux yeux de n’importe qui son goût pour les fourrures de matières douces et chevelues, les bijoux d’or et de pierres précieuses, les tableaux de la Sainte Lucy et de ses révélations, des statuettes aux icônes impudiques ou les boissons colorées, mais ses effets personnels chargeaient son bureau de trop de questionnements et de messages qu’elle n’avait pas envie d’aborder auprès de Mademoiselle Samnang et l’équipe jeune de la communication du gouvernement. De toutes les manières possibles, l’objectif était d’apaiser la lourdeur des préférences de la ministre. Ses associés ont imaginé différentes façons de lui avouer les défauts de sa décoration sans trop heurter son égo ou choquer sa sensibilité esthétique.  

    Cassandra sentit une pointe à son cœur et ses conseillers virent son regard partir vers le côté gauche gênée par les critiques, mais elle ne s’échappa pas face aux remarques et ils purent en discuter avec tact et intelligence. Ce n’était pas la beauté de ses meubles, ni son essence artistique, qui étaient mise à mal par son entourage professionnel, une simple décision reposant sur la sagesse politique d’après un collaborateur architecte d’intérieur. Rien ne s’opposa en revanche à sa volonté d’être seule maîtresse et responsable du choix de ses apparats vestimentaires. Elle opta donc pour un costume trois pièces, composés d’un chemisier blanc aux manches évasées, d’un veston boutonné par-dessus et d’une jupe mi-longue, droite. Un style minimaliste faisant ressortir la grâce de sa silhouette et la lumière de ses joues.

    Tout est fin préparé, lorsque que la venue de la reporter attitrée est annoncée par le changement de couleur de son cristal d’alarme. Yves ou Gustave ont dû l’activer pour la prévenir de l’imminence de la présence de Dame Pariza Samnang. Le temps n’étant pas agréable, soleil couvert et pluie ingrate, Stacy, chargée de communication du Palais, a pris l’initiative d’un tour de passe-passe à l’improviste. Suite à son passage devant la fenêtre, l’horizon grisâtre s’est transformé en un ciel bleu printanier. Les arbres voient leurs boutons bourgeonner et s’éclairer à la faveur des rayons dorés. La jeune femme est capable de créer des illusions temporaires issues du fruit de sa tourbillonnante imagination.

    Ponctuelle, Nuii s’annonce en frappant à la porte du bureau de la Ministre de la Justice. L’apprentie de Stacy, qui est la cheffe incontestée de la publicité des membres de l’hémicycle du pouvoir politique, a été missionnée pour accompagner leur invitée et présenter les détails de la rencontre. Cassandra connaît chaque nom gravitant autour d’elle, et elle n’a pas oublié le sien.

    — Dame Heydell, la journaliste pour votre interview est arrivée.


    La ministre fait signe à Nuii d’introduire la journaliste, future autrice de son interview-biographie.

    — Bonjour chère Ministre, je suis Pariza Samnang, c’est un honneur que de faire votre interview. J’espère que nous passerons toutes les deux un agréable moment.

    Elle répond à sa révérence en s’inclinant brièvement et lui propose de s’asseoir face à elle dans les fauteuils du boudoir s’inclinant sur une jolie table-basse en bois d'acajou.

    - Bonjour Mademoiselle Samnang, mon équipe et moi sommes plus qu’enchantés de vous recevoir dans ce qui est mon bureau de travail. Je me suis installée dans le même cabinet ministériel que mes prédécesseurs et certaines traces de leur passage reposent sur les murs de cette pièce.

    Cassandra fait référence aux parchemins, décrets et certificats encadrés accrochés partout sur les murs de son office.

    - J’en suis certaine, outre la nécessité d’expliquer mon mandat et mes réformes, cette discussion nous permettra de faire connaissance et de partager nos points de vue sur les affaires qui concernent le domaine de la Justice.

    — Je vais vous chercher une collation.

    Suite à l’intervention de Nuii, Cassandra se détend face au visage souriant et aimable de la journaliste. Elle n’est pas angoissée par cet échange mais il est toujours plus facile de parler de soi quand la personne qui pose les questions offre une ouverture d’esprit à sa pensée.

    — Madame, nous pouvons dire que vous avez un personnel très à votre écoute et qui pense beaucoup de bien de vous. Tâchons qu’il en soit de même des habitants d’Aryon.

    - Mademoiselle Samnang, c'est un plaisir pour moi que vous remarquiez les qualités irremplaçables de mon équipe, ils ont tous fait beaucoup d’efforts pour organiser cette entrevue, afin que nous puissions nous sentir dans les meilleures conditions pour donner une image positive du ministère de la Justice. Si vous avez besoin de quoi que ce soit pour travailler, faîtes-nous signe et nous verrons si nous pouvons vous aider.

    Pariza Samnang semble déjà en train de saisir un de ses crayons pour ne pas louper une miette des mots qui frappent contre les lèvres de la ministre. Cela ne la dérange pas, elle souhaite que l’article publié soit le plus fidèle possible à cet instant, et l’écriture immédiate va permettre de figer chacune des questions/réponses sur le papier de son carnet. Dans un coin plus éloigné du bureau, discrètement Stacy et son collègue Gabriel, ont sorti les plumes de scribouilleurs et retiennent l’embout en hauteur, attendant le top départ. Ils sont tous les deux assis sur des chaises, les jambes croisés, leur regard scrutateur focalisé sur les deux dames. Un enregistreur du ministère a également été commandé si jamais Mademoiselle Samnang en a le besoin.

    - J’ai besoin de votre aide pour transmettre ce savoir-faire sous-terrain, parfois méconnu qui s’agite tous les jours dans le Palais. Je ne suis pas toujours disponible pour discourir moi-même dans les différentes assemblées du Royaume et cela manque peut-être aux habitants de savoir qui je suis, derrière la façade du titre.

    La nouvelle chargée de communication revient une minute après sa déclaration portant un plateau garni de tasses, d’une théière et de trois parfums de thé différents, pour convenir à tous les goûts : inspiration d’Orient, délices d’hiver et atomes crochus. Une cuillère trempe à côté dans un pot de miel et une seconde dans un bol de lait pour satisfaire les envies sucrées.

    - Je vous sers Mesdames, Mademoiselle Samnang ? Plutôt, une saveur fraîche, fruitée ou épicée ?, demande Nuii le versant de la théière suspendu au-dessus d’une tasse.

    Cassandra laisse son invité choisir la boisson qu'elle souhaite avant de montrer du doigt la dernière option.

    - Merci Nuii... Quand j’ai pris mes fonctions, un objectif principal est ressorti des premières réunions avec le gouvernement et mon cabinet. Nous avons chacun notre place dans le système du ministère et nous travaillons sans cesse nos compétences à faire progresser les codes juridiques et les institutions représentants les intérêts de la population d’Aryon.

    Pressée de percuter le vif du sujet, Cassandra s’apprête à aborder des projets de lois dont il est primordial qu’elle informe le peuple d’Aryon. Avant de poursuivre, elle se rappelle qu’un autre invité viendra bientôt apporter son grain de sel à cette histoire d’interview.

    - A la fin de notre interview, un magicien graveur doit nous rejoindre pour réaliser quelques prises de vue de notre entretien, j’espère que vous accepterez. J’aimerais que vous apparaissiez aussi sur les images. Par un procédé magique, il réalisera des croquis des lieux, qui serviront de modèles au résultat final. Ce seront des gravures de nous individuellement puis ensemble.

    Gabriel se rapproche de Pariza Samnang pour lui glisser le document à valider de sa signature concernant ses droits à l’image, qui seront utilisés par l’équipe du ministère pour mettre en avant la rencontre entre deux personnages importants du monde médiatique et politique. Ce formulaire servira à protéger les droits de la journaliste dès que des dessins et des extraits de leur entrevue seront diffusés.
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    Starry Night Over the Rhône, 1888, Van Gogh" />
    Hals GatzaNoble
    Hals Gatza
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    Re: L'interview officiel de la Garde des Sceaux : rencontre insolite
    Dim 19 Déc 2021 - 19:44 #
    Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. Ou un truc dans ce genre. Aucune idée de qui exactement à dit cela, mais c’est une réalité mine de rien. Ce n’est pas une surprise du coup de voir que visiblement la ministre de la Justice semblait des plus sérieuses dans ses actes et mots. Comme si tout était bien posé pour sonner bien. L’attitude de la noble dame plait à la journaliste. Il ne faut pas grand-chose pour lui plaire de manière générale, mais là l’attitude est clairement au-dessus de certains lots.

    Les mots pour mettre en avant ses prédécesseurs par exemple, simples, mais efficaces. Savoir qu’on n’est pas la personne qui révolutionne tout le système à partir de rien est une vertu bien belle. Même sa façon de dire qu’il y avait possibilité au débat dans cette interview et pas simplement de mettre des questions brossant dans le sens du poil le gouvernement lui plait beaucoup. C’est une laisse bien jolie qu’on lui met autour du cou et elle accepte pour le moment de suivre la danse sans mettre les pieds dans le plat directement.

       — Les efforts pour avoir une image positive de base sont bons, on est toujours de meilleure humeur avec de telles attentions.

    C’est adorable de sa part et de son équipe d’agir ainsi. C’est beaucoup plus chaleur que l’accueil chez Klarion. Pas le même milieu après tout. Elle écoute avec attention les attentes de dame Heydell quelque étoile dans les yeux de cette façon si douce et franche en même temps de dire les choses. Malgré son implication dans un article mettant en avant le kidnappeur de la reine, on lui proposait de faire passer les messages officiels du gouvernement. En tout cas de ceux du ministère de la Justice.

       — C’est un honneur d’être celle qui pourra offrir à tous la chance d’être informé de base. Offrir à chacun vos paroles et actions pour eux me remplit d’une certaine fierté. J’espère que vous serez satisfaite de mes services.
       — Je vous sers, Mesdames, Mademoiselle Samnang ? Plutôt, une saveur fraîche, fruitée ou épicée ?
       — Je prendrais une saveur fruitée s’il vous plaît.

    Prenant doucement la tasse, elle se réchauffe doucement les doigts en respirant doucement l’odeur du thé. Un peu comme le ferait une enfant après avoir trop joué un jour de neige. L’odeur est agréable, comme les paroles de Cassandra. Tout semble si doux aux oreilles de Pariza et son sourire ne cache aucunement cela.

       — Ça sera un réel plaisir d’avoir des images à pouvoir ajouter à mon article qui ne seront pas des dessins réalisés par mes soins. J’ai, je vous l’avoue, pas un talent de dessin très pousser. Les gens aiment en plus mettre une tête sur les personnes qui prennent des décisions sur leur vie.

    C’est bien pour cela qu’il y a une telle iconisassions des portraits officiels de manière générale par ceux haut placés. Contrôler son image à tous les niveaux est important. Elle repose sa tasse sans même en avoir bu une gorgée et met quelques notes sur sa feuille sur l’accueil et le parfum du thé, cerise si son nez ne se trompe pas. Toujours installer une ambiance pour rendre un sujet plus doux à faire passer. Elle signe les documents de droit à l’image après les avoir lus attentivement. Toujours lire ce qu’on signe, c’est quelque chose qu’on lui a toujours appris.

       — Vraiment très organisé. Je suppose que c’est aussi votre fonction qui vous oblige à être ainsi. Quel est votre gros projet du moment d’ailleurs ? Ou le dernier que vous avez clôturé dernièrement si vous êtes plus à l’aise avec une affaire déjà terminée. J’aimerais commencer l’article en mettant en avant le dernier fait d’armes en date. Les nouveautés attisent toujours la curiosité avant de continuer plus en douceur.
       — Mademoiselle Samnang nous…
       — Vous préférez que je laisse Dame Heydell choisir son rythme et l’ordre des sujets abordés ?
       — Effectivement.
       — Cela me convient aussi. Je suivrais la danse de notre échange dans tous les cas. Vous avez l’air d’être une bonne danseuse.

    Cela semble faire rire quelqu’un dans l’entourage de la ministre et cela ne fait que grandir son sourire. Oui, elle avait hâte de voir quel pas allait faire le ministre en prochain mouvement.
    Cassandra HeydellNoble
    Cassandra Heydell
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    Re: L'interview officiel de la Garde des Sceaux : rencontre insolite
    Dim 9 Jan 2022 - 20:39 #
    Dame Samnang Pariza a fait la connaissance de l’ensemble de l’équipe organisatrice de l’interview, et a souri à la garde des sceaux enchantée de l’accueillir dans son cabinet. Depuis environ vingt minutes, les aiguilles défilent coup à coup sous le dôme de la pendule. La ministre ne prête pas attention au temps qui tourne et mange une partie de sa journée. Les deux femmes ont commencé naturellement la conversation après d’humbles présentations et Cassandra a décidé de piquer le vif du sujet sans tarder. Elle fixe les yeux finement dessinés de la journaliste qui font des allers-retours entre elle et le cahier qu’elle recouvre de notes. À un moment donné, celle-ci remet une mèche blanche de ses cheveux derrière une oreille et elle remarque curieuse, le bout pointu de son arcade.

    Sa tasse portée à ses lèvres, Cassandra goûte son thé saveur atomes crochus qui apporte de la chaleur humaine supplémentaire à leur échange. Elle n’est pas surprise quand elle voit la journaliste opter pour délices d’hiver, une boisson infusée qui vous transporte pas très loin de là, en la buvant, dans le jardin de cerisiers du Palais d’été.

    Les documents de droits à l’image signés et rangés dans le classeur de Stacy, Cassandra est heureuse de s’entendre sur l’idée de faire appel à un magicien pour immortaliser leur rendez-vous dans l’âtre de la noblesse. Les chargés de communication sont occupés à relire et vérifier les formulaires protégeant les droits de tous les participants devant figurer en première page du journal. La reporter respirant l’air de la nouveauté et de l’information instantanée, intervient spontanément pour poursuivre l’échange avec la ministre. L’intérêt des sujets abordés n’est pas à remettre en question, mais l’introduction perturbe les employés et Nuii demande poliment de se focaliser sur la trame officielle, pour éviter les maux de tête qui apparaissent lorsque trop d’imprévus assaillent la ministre. Certainement, l’interview n’est pas prémâchée à l’avance par les bouches des paroliers de la communication du ministère, mais on ne peut pas inviter une nouvelle journaliste dans le Palais sans un minimum de pré-décisions et pré-recommandations.

    - Pourrions-nous imaginer un nouveau chapitre de cette histoire biographique en parlant de mon parcours éducatif et professionnel, qui m’a amenée à m’accaparer les clés et à devenir la gardienne du temple ? Je pensais apporter une touche de personnalité à notre entretien en ayant une idée de nos deux profils, j’espérais que vous pourriez accepter de partager quelques périodes de votre vie professionnelle pour présenter cette rencontre non comme un duel d’intervieweurs mais une conversation entre deux femmes… qui ont réussi et font le bilan.

    C’est un tour de passe-passe, une valse russe à deux temps qui saccade les débits de voix voletant, s’échauffant, se réconciliant et s’étonnant mutuellement. Qui bougera la première, interrompra le faux pas ou réceptionnera la pirouette de son partenaire de joute chorale ?

    - Les théières de tout le bureau ne seront pas suffisantes pour étancher notre soif après tant d’éclats !

    Voyant la garde des sceaux se serrer la gorge, Nuii se baisse pour resservir les deux ladies. Il y a tant de détails à expliquer à Dame Pariza pour qu’elle soit bien informée des avancées juridiques pour lutter contre les dérives sectaires et favoriser la protection des gloots. Les deux sujets ne semblent pas en rapport mis côte à côté. En s’intéressant aux malheureux des villages alentours dévastés par les enlèvements courants de leurs progénitures, les réunions et des débats politiques ont fait progresser la sécurité du Royaume. L’enquête longue et fastidieuse a permis de mettre à jour l’intérêt de beaucoup d’habitants pour de mignonnes créatures bleutées et rondes, dont la sociabilité innocente inspire poèmes et chansons contés sur les marchés et places publiques. Cassandra, après tant de travail pour élaborer les législations et attraper les coupables, souhaite valoriser l'une des premières réformes cruciales de son mandat.
    Hals GatzaNoble
    Hals Gatza
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    Re: L'interview officiel de la Garde des Sceaux : rencontre insolite
    Mer 16 Fév 2022 - 0:56 #
    Une femme charmante et intelligente. Cela fit sourire Pariza d’entendre la proposition de la garde des Sceaux. Un échange donnant donnant. Chacune offrant à l’autre des informations à parts égales pour une double interview au final qui serait quelque chose qui voudrait aussi se mettre en avant. Un point de comparaison qui pourrait faire plaisir au lecteur pour en apprendre plus sur la ministre en la comparant à une autre noble. Quelque part la journaliste aurait préféré ne pas être le point de comparaison parce qu’il est compliqué d’être critique sur soi même, mais c’est un exercice en même temps qui est un certain challenge mine de rien.

       — L’idée est très intéressante et puis, comme on ne se connaît pas encore, mais que je souhaiterais garder un bon lien avec vous, cela me semble être bénéfique sur du long terme pour nous deux. Par contre, je ne pourrais pas publier la partie parlant de moi, je sais que j’aurais une impression de biaiser les informations sur moi-même que je fournirais à l’article et ce n’est point ainsi que je vois le journalisme… Mais cela reste des informations et confidences pour vous et vous en ferez ce qu’il vous plaira.

    Quelque part, c’est aussi sa façon de montrer patte blanche dans cette histoire.

       — Je le présenterais comme un échange où j’étais bien accueilli, rien que le thé ou la qualité du siège est bien meilleur que ce qu’on a pu certaines fois me proposer.

    Par exemple Klarion où elle risquait clairement sa vie de manière étrangement stupide. Enfin, pas si étrangement, juste de manière stupide. La soif de savoir plus et d’avoir de nouvelles informations est clairement mauvaise pour sa vie. Même ses fiançailles sont sur cette même ligne de pensée au final.

       — Personnellement, je viens des Archipels, d’une famille qui cultive la terre et joue principalement dans le commerce de plantes de manière générale. J’ai deux frères, un plus âgé et un plus jeune. Ma soif de recherche d’information était à force d’entendre au coin des portes les discussions sur le commerce de ma famille ou les dires des employés pendant les diverses tâches.

    Surtout grâce à sa famille pirate qui récupérait et revendait des informations diverses et variées et dont l’apprentissage de trier le vrai du faux tout en regardant ce qui est utile ou non a toujours été amusant. C’est fou comme des faits qui paraissent anodins peuvent en réalité dire beaucoup sur ce qui se passe. En donnant en première une information, elle entame la danse. Il n’y a pas encore de musique de fond si on regarde cela d’un point de vue extérieur, c’est quelque pas dans le vide avant de voir si le mouvement est suivi ou s’il faudra choisir un autre type de danse.

       — Je suis assez curieuse de savoir du coup qu’est-ce qui vous a donné envie d’en arriver là aujourd’hui. On ne naît pas avec la vocation d’être ministre. Dans le plus vieux souvenir que j’ai où je parle de ce que je souhaitais faire, il y avait une histoire où je devenais l’épouse de Lucy pour avoir une chance infinie et avoir plus de déserts aux repas.

    Puis cela avait été de voguer sur les mers avec une de ses tantes pirates. Les rêves des enfants sont toujours assez loin de ce qu’ils finissent par vraiment faire dans la vie. Pourtant, elle était certaine, même encore maintenant, qu’elle aurait été une très bonne épouse pour Lucy.
    Cassandra HeydellNoble
    Cassandra Heydell
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    Re: L'interview officiel de la Garde des Sceaux : rencontre insolite
    Dim 20 Fév 2022 - 19:46 #
    Dame Samnang répond aux approches franches de la ministre, peu décontenancée par une invitation à rentrer dans la danse. Cette interview a été pensée et construite de longues heures dans une piscine privée, sous les toits d’une nuit noire et couverte, une vue imprenable sur l’horizon et les constructions humaines entassées dans le centre-ville. La magie de la salle opère, Cassandra regarde son cavalier s’avancer sur l’échiquier géant aux multiples personnages, leurs cerveaux en réflexion et communication. Elle reconnaît les agissements d’un cavalier offensif, à la démarche solitaire, car son pion courre droit devant avant de bifurquer adroitement, évitant un obstacle, vers la gauche ou la droite.

    Cassandra a tendance à tout analyser en fine stratège politique, mais ne calcule pas toutes ses tactiques dans le secret des affaires, excluant son adversaire. Elle est une reine dans le jeu, elle bouge en dernier lieu, avec quelques coups d’avance, mais a besoin de la protection de ses fous et de ses tours. Elle demeure reposée dans le château près de son roi avant que les tensions et les batailles ne montent en puissance et opposent le bien au mal.

    La journaliste représente un événement imprévu, elle est un PNJ hors du terrain au départ, apportant de l’intrigue et des informations aux grands rôles de l’histoire. Toutefois, elle joue comme une femme aventureuse. Comment ne pas être impressionnée par son positionnement professionnel qui respecte les codes de son métier et les souhaits compliqués de la ministre. Elle doit aimer le challenge.

    - Je n’aurais pas pu imaginer meilleure compromis pour satisfaire ma curiosité personnelle et la vôtre. Je resterai discrète, c’est une promesse, si bien sûr vous respectez notre accord.

    La négociation finalisée, elle prend cette fois-ci la place de l’écoutant. Les souvenirs sont convoqués dans sa mémoire à long terme, parfois transformés par les années passées, déplacés dans le temps ou partiellement oubliés, devenant flous, s’effaçant quand on n’a plus besoin d’eux pour grandir et vivre.

    - J’avais en effet ouï dire que vous connaissiez les Archipels… nous ne sommes pas croisés sur une plage publique ou une crique sauvage ou dans un cour de plongée. Je ne me rappelle plus d’avoir connu votre famille. Quelques années de différence d’âge et des activités différentes nous séparent malgré la proximité géographique de nos archives familiales, la culture commerçante et les voyages en haute mer. Nos parents n’étaient-ils pas des rivaux sur le marché unique du territoire ? Les investissements et les échanges devaient se produire avec d’autres manufactures. Mes anciens concluaient avec des puissances étrangères, des contrés éloignées. Ils étaient spécialisés dans la vente de tissus, d’étoffes, de pierres précieuses, d’or. Des objets pouvant devenir des cadeaux de valeur pour les temples et les églises. Notre patrimoine familial s’est fortement enrichi grâce aux risques entrepris sur le plan international. Des écrivains ou certains reporters ont déjà dessiné l’histoire tragique de la famille Heydell… mon père et ma mère ont péri en mer, nous laissant Maria Heydell et moi-même, orphelines pendant l’adolescence. J’ai depuis une peur bleue des pirates, leurs chapeaux et leurs bottes me donnent des frissons.

    Cette peur est devenue une phobie étrange. Quant à sa très chère sœur, elle est une styliste et couturière de talent, elle vit dans la Capitale avec son époux. Autrefois souvent en colère, ne trouvant pas de liens entre leurs caractères, elles sont aujourd’hui aussi des amies, fières après tant d’années d’éloignement de leurs réussites mutuelles. La marque des habits apparaît sur de nombreuses publicités des magazines de mode de la capitale. Maria Heydell signe ses collections sous le nom doux et pétillant d’Azalée.

    Sans prévenir Pariza Samnang, Cassandra se lève aplatissant les plis de sa jupe, et s’en va vers un tiroir de son bureau pour en ressortir sa plume de juriste. L’entreprise Heydell dissimulée sous le nom d’Azalée, commence à intégrer le marché des bijoux précieux, des objets du quotidien façonnés en accessoires artistiques luxueux.

    - Chacune des dernières réformes, projets de loi, amendements, publications d’avancées juridiques, ont été apposés par le sceau de la justice mais aussi signés par l’encre au bout de cette plume. C’est une anecdote que je souhaitais vous faire découvrir.

    Cassandra tend délicatement l’objet d’art à la journaliste. Les deux femmes intellectuelles, et bavardes, ne dansent plus une valse à deux temps, mais un tango saccadé et flamboyant.

    - Les rêves de Lucy, j’en ai eus dans mon enfance… je suis pieuse par mon éducation et dans ma pensée théorique. Tous les concepts de la déesse me guident et m’apportent des réponses, quand mes frères et sœurs sur terre ne les ont pas. Lorsque mes parents sont partis rejoindre ses nymphes, ses disciples, ses serviteurs dans l’au-delà du Royaume, j’ai su à cet âge que je devrais étudier et travailler pour tracer ma voie et un jour quitter les îles. Il fallait que je sorte de la sphère des contrats et des acquisitions qui ne me correspondait pas ; en quête des lieux où règne la Loi.

    Cassandra prend son air d’oratrice créatrice car elle reconnaît que Pariza fait partie de son cercle. Pourquoi ne pas raconter sa naissance et son enfance avec l’œil de la déesse pour repère ?

    - Lucy a été inspirée le jour de ma création. Ses fées se sont peut-être penchées sur le bord de mon berceau et ont soufflé des mots au-dessus de ma tête. Elles m’ont doté de la foi pleine en elle, de la soif de savoir et d’apprendre, et aussi d’une intelligence particulière et singulière, faisant de moi un être sautant les étapes et gravissant des monts inaccessibles. En fin de second cycle, avec quatre ans d’avance, mes grands-parents sont partis requérir les services d’un précepteur doué mais coûteux, pour que je puisse continuer mes études de droit, philosophie et théologie. L’esprit saint de la spiritualité modérée et libertaire de la déesse a guidé mes pas vers la Capitale. Pour répondre à votre question, enfant j’abhorrais les injustices et je voulais réparer les tords. Je rêvais de rencontrer les élites de ce Royaume pour conseiller leurs yeux et leurs oreilles, que je trouvais malvoyantes et malentendantes à certains problèmes.

    Un raclement échappe de la gorge de la chargée de communication Stacy. Elle était sans voix, comme hypnotisée par l’envolée de paroles de la ministre dont elle avale et dévore les étincelles scintillantes. Gabriel, son associé, ému, essuie une petite larme qui pointe dans l’angle de son œil. Un brin de voix chuchotante commente :

    - Quel beau métier faisons-nous, as-tu tout bien enregistré ?
    Stacy tapote son épaule devinant son émotion sans lâcher du regard la scène de l’interview.
    - Oui, chut !, dit-elle un doigt posé sur ses lèvres.

    La conversation se poursuit jusqu'à son point final marqué par la pause de toute l'équipe devant le cadre imaginé par l'artiste magicien. Cassandra est assise sur un fauteuil les bras reposant sur les accoudoirs, et derrière elle, l'ensemble de ses associés se tiennent debout, les mains ou les bras croisés pour la sauvegarde instantanée en couleur qui servira de support à la publication de l'article de la journaliste. L'image donnée par le ministère de la Justice est collaborative et consciencieuse. Un second cadre magique de l'entretien sera aussi utilisée dans les pages du journal. On y ressent une fibre communicative positive entre la reporter et la politicienne.
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