Des pleures l’avaient réveillée ce matin-là et Saryna s’était aussitôt levés laissant Devon dormir après sa soirée de travail. Il se devait se reposer et comme elle n’avait rien de prévu dans la journée qui allait suivre, elle avait préféré s’occuper du petit. Arrivant dans la chambre de Cid, Saryna put le voir s’agiter dans son berceau et ne put s’empêcher de le prendre contre elle. Tentant de calmer ses sanglots, elle le berça doucement lui murmurant de douces paroles qui se voulait apaisante, mais sans grand succès. Elle alla même jusqu’à lui chanter une berceuse.
« Fais dodo bébé, tu ne crains rien. Tu sais que maman n’est jamais loin. Rendors-toi bébé, ferme tes paupières. Dors bébé jusqu’au lever du soleil… »
Il s’était calmé un moment, écoutant la voix de Saryna, mais dès qu’elle eut terminé, ses pleurs reprirent de plus belle. Pourtant, il ne semblait pas faire de température, bien que ses joues étaient plutôt rouges, mais il n’avait pas faim puisqu’il refusait de prendre à boire. Son état commençait à l’inquiéter et attendit que Devon ne se réveille pour lui en faire part. Peut-être trouverait-il la solution?
Avant de consulter un médecin, le couple fit donc appel à Chrisna, la mère de Devon. Après tout, quoi de mieux que de recevoir les conseils d’une grand-mère. Elle avait certainement vu cela lorsque Devon était petit. Quand elle était arrivée, à la demeure du couple, elle se dirigea aussitôt vers le petit pour l’observer en le prenant dans ses bras.
« Ne vous inquiétez pas, dit-elle doucement. Cid doit certainement avoir les gencives sensibles puisque ses dents doivent le travailler un peu. Il est en âge où elles commencent à pousser.
- Et il y a un moyen pour le soulager?
- Tu peux toujours lui masser la gencive un peu, ou lui donner des compresses froides dans lesquelles il pourra mordre dedans. Sinon, ce que moi je faisais avec Devon en plus, je frottais ses joues avec un peu d’huile de lavande. Ça l’apaisait.
- On a ça? Demanda alors l’hybride en regardant en direction de son conjoint.
- Je vais regarder, mais je ne pense pas, dit-il en se retournant.
- Si c’est le cas, j’irai en chercher, ce n’est pas bien grave. La saison chaude touche à sa fin, mais il devrait y avoir encore des plants fleuris dans la forêt. »
Chrisna était resté à la demeure du couple afin d’aider son fils en le conseillant du mieux qu’elle le pouvait le temps que Saryna partirait en forêt. Elle s’était donc préparé en conséquence et bien qu’elle ne parte que pour une simple cueillette, elle portait tout son arsenal. Armure complètement, ses dagues, ses sacs sans fond comportant une panoplie d’objets magiques. Elle avait même glissé son arc et son carquois empoisonné dans sa bague tsépi, ne gardant que le carquois classique dans son dos. Elle était prête à se défendre et savait que bien qu’elle paraissait parfois calme et sans danger, la forêt cachait toujours quelque chose.
Enfin, tant qu’à être de sortie, elle allait en profiter aussi pour récolter quelques plantes supplémentaires qu’elle croiserait sur sa route. Elle pourrait très certainement les revendre ou les utiliser chez elle. C’est donc cacher à moitié sous sa cape qu’elle avait pris la direction de la sortie de la capitale qui menait vers la forêt accompagné de ses familiers qui se trouvaient un peu plus loin d'elle, mais peut-être était-ce par le manque de sommeil ou tout simplement par manque d’attention, Saryna percuta une silhouette qui s’y trouva et s’excusa aussitôt en se tournant pour lui faire face. Bien que légèrement cachée, la forme des longues oreilles de Saryna était toujours visible derrière le tissu qui camouflait le plus gros de ses traits.
« J’espère que je ne vous ai pas fait mal. » Continua-t-elle.
Elle n’avait jamais vu cette femme auparavant et par crainte de la gêner à cause de son apparence, Saryna ne se dévoila pas pour le moment.
- Gage rp:
- Chanter = Saryna chante une berceuse à Cid
Planté devant l'entrée de la ville, Merry peinait à se décider à entrer. Pas qu'elle ai peur des habitants, non ! Enfin, pas individuellement. Mais la foule... Au port, cette dernière l'avait autant déstabilisée qu'épuisée et elle craignait que ce soit pire ici. Après tout, il s'agissait de l'endroit le plus peuplé d'Aryon et du peu qu'elle en savait, il était réellement immense. Elle sentait déjà qu'elle allait s'y perdre... Et il s'agissait là d'une des principale raison au fait qu'elle restait plantée en plein milieu malgré les regards intrigué des passants pressés. Il y avait de tout, des chasseurs qui rentraient avec leurs proies, des gens bien habillés qui se promenaient sûrement en profitant du beau temps, et d'autres, très étranges, voir pas nettes, qui se défilaient dès qu'elle posait son regard sur eux.
Ajustant sa besace sur son épaule, elle lissa sa cape nerveusement. Celle-ci, achetée à la forteresse, était chaude et agrémentée de fourrure, mais elle ne servait à rien dans la ville qui s'étendait là. Sa tenue, au-dessous, semblait trop colorée pour se fondre dans la foule... Rien n'allait ! Peut-être trouverait-elle un magasin pour troquer tout ça contre des vêtements plus passe-partout ? Quoi qu'étant des cadeaux marquant son voyage, elle n'avait pas spécialement l'envie de s'en séparer...
Ce qui devait arriver arriva, à reste planté là en plein milieu, elle percuta, ou fut percutée, qui sait, par quelqu'un. Se relevant, Merry se frotta les fesses en grimaçant. Heureusement qu'elle était immobile avant l'impact, elle avait simplement basculé sur son postérieur. Et ce, au ralenti, sans même tenter de se rattraper, en faisant des moulinets avec ses bras de la façon la plus ridicule qui soit. Une femme encapuchonnée, vraisemblablement celle avec qui elle était entrée en collision, s'inquiéta et la prêtresse s'empressa de bredouiller :
- Oh, non non, ça va, ne vous en faites pas ! J'étais dans le passage, c'est ma faute !
À son accoutrement, la blanche devina qu'elle faisait partie du groupe de chasseur, ou du moins était-ce celui auquel elle ressemblait le plus malgré sa cape qui aurait pu la placer dans les pas nettes. Mais ce ne fut pas ce qui l'intrigua. Sous cette dernière, une peau cendrée était fendue de deux billes écarlates, et si Merry n'avait pas arrêté de croire aux monstres et fantôme des histoires pour enfants, elle ne se serait pas sentie en confiance devant elle. Pourtant, son état était plus proche de la fascination pour cette jeune femme singulière. D'un sourire, après la surprise qui avait étiré ses traits, la voyageuse repris avec le regard pétillant :
- À vrai dire, c'est la première fois que je viens, et je ne sais pas trop vers qui me diriger, ni où, d'ailleurs. Je suis à la recherche d'un guide pour aller récolter des herbes médicinales dans la forêt proche. Vous auriez ça dans votre entourage ?
S'ouvrir à une inconnue était aussi simple que cela pour la jeune femme. Après tout, qui ne demande rien n'a rien. Que risquait-elle à part une réponse négative ou un claquement de langue agacé visant à la chasser ? Cette femme ne risquait pas de la manger ! Quoi que...
L’impact avait été rapide, mais sans trop de dégât. Enfin, la pauvre victime de Saryna s’était retrouvée bien vite les fesses au sol, mais au vu de sa réponse tout allait bien même si elle prenait tout le blâme pour elle-même. La jeune mère aurait dû s’empresser de l’aider à se relever. Cela aurait été la moindre des choses, mais au vu de sa méfiance naturelle envers les inconnus, elle n’était pas portée à agir ainsi. Après tout, on l’avait traité de monstre un nombre incalculable de fois et bien que certains restaient silencieux, elle voyait bien leur regard qui l’observait de la tête aux pieds. Peut-être était ce petit côté paranoïaque qui la hantait, mais lorsqu’elle sortait en capitale, plus loin que ce qu’elle avait pour habitude de côtoyer, elle se cachait.
Son regard rencontra un bref moment l’azur de ses yeux alors qu’elle était certainement en train de l’observer. Après tout, qui ne l’avait pas fait bien qu’elle ne décelait ni la peur ni le dégoût chez cette dernière. Dans le cas contraire, la conversation aurait terminé ainsi et la chasseresse aurait tout simplement passé son chemin, mais à la place, elle écouta tout de même ce que la demoiselle avait à lui dire.
Étant à la recherche d’un guide pour partir en forêt, cette dernière ne savait pas trop par où commencer ses recherches. Saryna n’avait rien d’une croyante, mais elle leva tout de même son nez vers le ciel pensant que si elle avait bousculé cette dernière ce n’était certainement pas pour rien.
« J’crois que le destin à voulu me mettre sur votre route. J’partais justement en forêt pour faire un peu de cueillette alors si vous n’êtes pas contre verser quelques cristaux, j’veux bien vous servir de guide et de protection par la même occasion. »
L’araignée tendit une main gantée dont les extrémités coupées laissaient voir de longs et fins doigts griffus. Sa peau grisâtre était bien plus facile à voir ainsi.
« Je m’appelle Saryna et je suis guide forestière. J’y ai vécu longtemps, alors je peux vous garantir que vous allez en revenir vivante et en un morceau. »
Il fallait tout de même qu’elle se vante un peu. Après tout, elle paraissait suspecte ainsi à rester cacher sous sa grande cape et à mentionner qu’elle était justement ce dont elle cherchait. Elle pourrait passer pour une profiteuse qui voulait se faire quelques cristaux sur le dos de la pauvre demoiselle, bien que ce ne fût pas son genre. Enfin, n’avait plus à faire ce genre de chose pour survivre.
« Par contre, nous devons quand même faire vite. Si j’pars, c’est pour trouver des herbes pour mon gamin. Ses dents commencent à pousser alors j’aimerais bien être revenue avant la nuit. Si cela vous convient, nous pouvons partir dès maintenant. À moins qu’vous souhaitiez faire quelques préparatifs.»
Restait la question du paiement. Elle n'était pas vraiment riche, mais les simples et autres produits ramassés pourraient éventuellement couvrir une partie de sa dépense. Si, en plus, elle en tirait des informations sur la faune et la flore locale avec la protection de cette femme, c'était tout bénéfices. Merry fixa un instant les gants de la femme avant de lui serrer la main en répondant à la politesse :
- Merry, prêtresse en voyage, ravie de vous rencontrer. Je m'en remets à la déesse en ce qui concerne l'heure de ma mort, mais je préférerais effectivement continuer à vivre un peu plus longtemps. J'ai quelqu'un à revoir.
En apprenant que sa guide était mère et qu'elle devait trouver de quoi soigner son enfant, la blanche s'exclama en fronçant les sourcils :
- Bien, sûr, hâtons nous en ce cas. J'ai sur moi tout ce que je possède, nul ne sert de faire un détour. Il faudrait trouver de la racine de guimauve, et peut-être de la camomille pour l'inflammation, ça lui ferait le plus grand bien... Mais je ne suis pas sûre qu'il en pousse par ici... Vous en savez sûrement bien plus que moi à ce sujet, alors je vous suis.
Son sourire confiant évoquait la bienveillance à l'état pur. Curieuse, elle voulut poursuivre la discussion. Peut-être était-ce pour détendre l'habitante de la capitale qui avait l'air assez méfiante ?
- Quel âge à votre bambin, si ce n'est pas indiscret ?
Ne voulant pas la mettre mal à l'aise, Merry ne la fixait plus, se contentant de quelques regards de côté de temps en temps tandis qu'elle avançait à ses côtés. À vrai dire, son regard était plutôt captivé par la vie qui grouillait alentour. Elles n'avaient pas encore quitté la route principale menant à la capitale et il y avait tant de monde que cela lui donnait le tournis. La jeune femme avait hâte de retrouver le calme de la forêt... Si tant est qu'elles ne fassent pas de mauvaises rencontres.
Les présentations faites, Saryna fit un léger mouvement de la tête de haut en bas, saluant la prêtresse tout en assimilant les informations qu’elle venait de lui fournir. N’étant pas une fervente croyante de la déesse Lucy, l’hybride allait donc faire attention à certains de ses propos concernant cela. Elle garda même le silence et ne broncha même pas d’un seul poil lorsqu’elle avait parlé de la mort… Enfin, chacun ses croyances et comme elle aimait si bien le dire, vivre et laisser vivre. Tant qu’elle ne lui imposait pas sa vision de la chose, ce qui irait en l’encontre même des principes de cette religion, Saryna s’en fichait. Elle aurait pu croire à un dieu tentaculaire qu’elle n’en avait que faire.
« Très bien, si vous êtes prête, je le suis aussi. À vrai dire, je pensais utiliser de la lavande pour en faire une huile et frotter doucement ses joues avec, mais si vous avez d’autres trucs à me suggérer, je suis tout ouïe»
Lorsqu’elle parlait de son enfant, son ton parfois autoritaire s’adoucissait et sachant qu’il souffrait, bien que ce soit naturel et que tout enfant passait par là, elle ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter.
Étant déjà toutes les deux à la sortie de la grande ville, elles n’avaient pas à faire des pieds et des mains pour quitter la grande ville. Saryna détestait y marcher plus que le nécessaire. Loin d’être une femme de la ville, la forestière avait toujours eu une préférence pour la forêt puisqu’elle y avait vécu bien plus que la moitié de ce qu’elle avait déjà vécut.
« Cid a sept mois, bientôt huit. Vous devriez le voir, c’est le portrait tout craché de son père. »
Heureusement qu’elle l’avait porté et mis au monde, parce qu’elle aurait pu mentionner qu’il n’avait rien à voir avec elle. Après tout, difficile de savoir ce qu’il y avait en commun entre elle et lui avec la tête qu’elle avait. Une peau grisâtre, une chevelure blond cendré, un regard rougeoyant, une dentition en dent de scie et des oreilles pointues et bien trop longues.
Plus leur pas les éloignait de la grande porte et plus elle prenait de son aise, se risquant même à retirer son capuchon. D’ailleurs, ces familiers se décidèrent finalement à les rattraper. Ils avaient emprunté la voie des airs lors de leur départ restant ainsi aussi discret que possible sauf que le laïum qui n’avait toujours pas atteint l’âge adulte s’épuisait rapidement.
Le petit dragon blanc fut donc le premier à atteindre le sol, suivit peut de temps par le drarbustre et le corbeau trois yeux qui se posa sur l’épaule de l’hybride veuve noire. Levant son bras, elle vint glisser son index dans le plumage noir du volatile.
« Voici mes compagnons, ils nous aideront une fois dans la forêt. Ce sont des très bons éclaireurs et pourront surveiller nos arrières. »
Une question, assez important à posé, lui vint finalement à l’esprit. Après tout, si elle devait guider la dame, elle devait savoir ce qu’elle recherchait exactement.
« Vous savez qu’elle genre de plante médicinale vous avez besoin? »