Chef, j'ai glisse
Chasse aux fantômes
Qui l'eu cru ? Vous étiez en train de marcher une petite ruelle de la capitale lorsque tout à coup, les pavés du sol ont disparu sous vos pieds... Vous glissez glissez dans un long toboggan. Est-ce une étrange magie à l’œuvre ? Vous n'en avez aucune idée mais après de longues minutes, vous atterrissez enfin sur un matelas dans une petite salle fermée.
Trois autres personnes sont avec vous... Personne ne sait ce qu'il s'est passé.
Si vous ouvrez la porte, qui n'est pas verrouillé. Un dédale de couloir très faiblement éclairé par de petites bougies les longs des murs... un véritable labyrinthe dans lequel vous n'allez pas manquer de vous perdre. Et encore, si ce n'était que cela...
Informations
Participants :
- Warren Richter
- Merry Beauregard
- Cheeko Ashaura
- Maximilia Flowen
Le leader va recevoir sous peu les informations concernant la "chose" à débusquer ainsi que quelques explications supplémentaires sur son rôle !
En dehors de cela, c'est un RP tout à fait classique que vous développerez en auto-modération...
Objectif
Une présence rode... Il va falloir la trouver, l'identifier et vous en débarrasser par tous les moyens possibles et inimaginables.
Il existe également trois défis cachés à réalisé pour gagner des points en plus. Bien sur, ces derniers ne seront pas dévoilés tant que vous n'aurez pas terminé le RP !
Oh putain de putain.
C'était si rare qu'il soit en retard ; et il fallait que ce soit aujourd'hui. Encore une chance qu'il ait dormi sur place, au dessus de son bureau, sinon jamais il aurait pu espérer ne serais-ce que de se faire engueuler pendant quelques minutes. Bon, gentiment bien sur, mais avec une pointe de reproche. Réveil en sursaut, on évite soigneusement de marcher sur la queue de Kroko. Chien mal éduqué ça, va vraiment falloir s'en occuper au plus vite. Après, on peut pas dire que depuis son obtention, le blond ait eut les meilleures intentions, c'est pas le plus grand des maîtres. Manque de temps, que vous voulez vous.
Et le temps, il passa bien vite, si bien qu'après s'être parfaitement apprêté, il ne lui restait qu'à peine une heure pour sortir, faire ce qu'il a à faire, puis retrouver la personne avec qui il s'était donné rendez-vous. Quelques bricoles à voir et acheter dehors, avant de retrouver sa dame devant l'imposant bâtiment de la compagnie de transport Althair. Dernières vérifications de routine ; coiffure, refaite. Lunettes, sur le nez. Veste, impeccable. Rasage, de près. Fatigue, omniprésente. Couteau pliant, poche intérieure. Paré, il quitta dans un premier lieu ses quartiers, puis traversa son bureau ensuite, pour après franchir le couloir qui séparait Althair de Lagoon, et enfin, pousser les lourdes double portes de son domaine professionnel pour se retrouver dehors. Les températures commençaient à se faire un peu plus rude, bientôt, l'épaisse veste bleue foncé qu'il porte ne suffira plus à le protéger des frissons et intempéries aléatoire du continent.
Le patron resta quelques instants devant la porte, sortant allumettes et cigare de sa poche. Il n'était pas rare de le croiser dès le matin, non pas à son poste, mais dans la rue, juste devant son lieu de travail. Regarder les gens partir bosser, rentrer de soirée, ses employés arriver au compte goutte était un petit plaisir coupable. Par le temps de s'éterniser, bientôt Luz arriverait, et il ne compte pas perdre à la danse du ''Qui a ramené le plus de trucs ?''. Tout en crachant sa fumée, il commença à se diriger vers le premier point de chute, la boulangerie, puis ensuite, la droguerie, et enfin-
Eh, entre nous. Vous connaissez cette scène, où le coyote, en poursuivant Bip Bip, se retrouve dans le vide, pédale des quatre fers, avant de tomber inexorablement jusqu'à sa perte ? Bah là, c'est pareil.
Sensation plus qu'étrange, de sentir un sol il y a deux secondes très palpable se dérober sous vos pieds. Encore plus quand tout se passe comme si c'était prévu, avec petit toboggan de voyage, cris divers, jurons lancés dans le vent, et bon, plusieurs minutes de toboggan, en vrai, c'est un peu chiant, les premières secondes, on a peur, le cœur palpite, mais passé ce stade de la surprenante découverte, ça laisse un arrière goût de ''C'est quand qu'on arrive ? ''. Et la délivrance, la chute un peu trop violente sur un matelas. Si ça ne ressemble pas à un kidnapping, il veut bien se couper la main tient ! Mais qui pourrait faire ça ? Ça demanderait des pouvoirs colossaux, une ingénierie à toute épreuve, et – Oh imaginez en fait il rêve ? Ça expliquerait la contradiction entre l'ambiance très glauque à base de pièce faite en caillasses tristes, éclairage du passé, et matelas à l'hygiène douteuse, avec les trois étoiles qui l'accompagnait dans son infortune ! Juste lui, au moins un matelas, trois jolies demoiselles, ça ressemblait de plus en plus à un rêve !
Après, faut pas oublier qu'il doit aller retrouver son Soleil...
Le voyage avait pas été des plus calmes, donc, revérification ; coiffure, on la refait. Lunettes, on les redresse de l'index. Veste, froissée, c'est chiant. Couteau pliant, toujours là. Au moins ça partait moins mal que l'aurait concédé le champ des possibles. Sans prononcer mot dans un premier lieu, il analysa l'endroit et la situation. Une seule porte. Bon, bah pas besoin de tergiverser.
'' Bien, mesdames, la bonne journée à vous ! A moins qu'on commence à se séparer de nos vêtements et se poser sur le matelas pour le reste de la journée -oserais-je, de la nuit-, je compte pas croupir ici. Pas de bobos à cause de la chute j'espère ? ''
A ces mots, il se dirigea vers la porte, tourna nerveusement la poignée ; l'ego, les grands mots, c'est bien, c'est une chose, mais les appliquer, surtout quand on essaye juste de garder une face dont tous les pans et les pensées ont été balayés par la présence d'une petite rousse à ses côtés, c'est autre chose. C'est avec un soupir de satisfaction qu'elle s'ouvrit le plus naturellement du monde.
'' Bon, c'est quand même la pire des cellules que j'ai jamais vue de ma vie. Vous inquiétez pas mes jolies, Monsieur Richter va bien s'occuper de vous. On devrait être sorti d'ici pas trop longt- ''
Parler avant d'observer, c'est pas dans ses habitudes normalement. Rien n'est normal ici, les toboggans, le sol, et surtout, ce satané couloir qui n'augurait rien d'autre qu'un dédale de ses semblables. Un nouveau soupir, cette fois d'exaspération. Surtout que depuis que ces charnières on grincé, qu'il a presque un pied dans le couloir, cette sensation prenante d'être comme observé qui n'est pas pour lui plaire. Passer là dedans ne sera pas une sinécure.
'' Ca part donc au final sur une matinée de merde... '' Soupira-t-il. '' Bien, quand vous aurez finis de vous faire belle, prévenez moi, qu'on se mette à avancer. ''
Après quelques roulés-boulés dans une pente abrupte, des virages secs, et une chute de quelques minutes, la blanche dégringola sur un matelas crasseux en étouffant un "Mpfff" de douleur. Toute couverte de bleu et d'égratignures, la tunique poussiéreuse dont le joli ruban était déchiré, et la chevelure opalescente en pagaille, Merry se redressa pour découvrir trois autres individus. L'endroit était sombre, sentait mauvais, et la première tirade du seul homme présent lui fit hausser un sourcil. Cela lui rappelait un peu trop la soirée improvisée chez la dame aux mille visages. Était ce courant lorsque l'on voyageait ? Personne ne l'avait prévenu ! Oh, son fusain ! Elle pouvait lui dire adieu à présent... Pour l'heure, mieux valait cesser de se plaindre et réagir. Époussetant ses vêtements, la jeune femme souffla, inquiète :
- L'un de vous est il responsable de notre présence ici ?
L'individu à l'humour douteux ouvrait déjà la porte, sans même attendre de savoir s'ils allaient bien. Observant les murs de pierre, la blanche se sentit rassurée. Au moins, ici, elle avait de quoi créer, au besoin. S'avançant vers la fameuse porte, soit le seul chemin possible, la prêtresse préféra ne pas rebondir sur ses paroles et se glisser dans le cadre. Son visage se décomposa aussitôt.
- Bonjour l'ambiance ! C'est tordu...
Le dénommé Richter parla de nouveau et cette fois Merry lui planta son index dans les cottes en lançant :
- Dites donc, vous agissez toujours comme ça, avec les femmes ? Vous ne devez pas rencontrer beaucoup de succès !
Haussant les épaules, la blanche retourna auprès des autres piégées et tendit la main à l'une d'entre elle en demandant doucement :
- Vous allez bien ? Vous pouvez marcher ? Il vaut mieux ne pas rester trop longtemps ici, qui sait ce qui pourrait tomber par cette trappe la prochaine fois. Cela ne me dit rien qui vaille.
Ta robe inconfortable ballottée au rythme de tes pas, elle semblait presque rebondir sans jamais toucher le sol. Tu te devais bien de l’avouer alors qu’en cette matinée, tu avais constaté la disparition de tes onguents sans penser un instant à réapprovisionner tes stocks. Mais tu étais bien certain de trouver ton bonheur au milieu des nombreux étals qui accueillaient les rustres. Afin de t’éviter le long discours moralisateur de ta sœur, tu avais fini par abandonner le dispensaire afin de remettre un peu d’ordre dans vos plantes. Bien que de nombreuses plantes étaient aussi cultivées par vos soins, il n’était pas exclus que certaines ne se montrent pas plus vertes sur les stands d’herboristes.
Tu poussas un profond soupir, si toutes tes fières journées devaient se montrer identiques, tu aurais tôt fait de vite t’ennuyer au milieu de ce cycle perpétuel au sein de la noblesse. Cette pensée traversa ton esprit presque aussi fugace que cette gueule béante qui t’aspira dans des ténèbres inconnues. Dans la surprise, tu aurais sûrement hurlé de tout ton soûl si cette stupide robe n’était pas venue à la rencontre de ton visage dans cette chute vertigineuse, t’étouffant à moitié de ses froufrous insupportables.
Particulièrement longue, et toi complètement aveugle, tu n’avais aucune idée de quand tu finirais par atterrir, ni même où tu finirais. Le plus inquiétant venait du fait que tu ne savais pas ce qui t’attendait à la fin de cette chute. Une créature affamée ? Une explosion sanguinolente de ton corps écrasé sur le bitume ? Légèrement inquiet de ne pas savoir, tu te débattis tant bien que mal avec ta robe qui s’était retournée comme un parapluie pour essayer d’observer ce tunnel infernal qui t’avait attrapé dans un looping infernal.
« Bon sang ! Quand je parlais d’un peu de changement, je ne pensais pas que ça viendrait aussi vite ! Hurlas-tu agacé. »
Mais tu n’eus pas le temps de finir tes complaintes lorsque la fin du toboggan te fit t’écraser lamentablement sur un matelas. Tête la première dans le tissu puant, les fesses pointées vers le ciel, tandis que ta longue chevelure rose était recouverte de la robe et de ses nombreuses couches de tulles. Une scène plutôt hilarante, tu pouvais bien le concevoir si ce n’était pas toi l’acteur principal. Tu te redressas aussitôt, mais ta mallette eut tôt fait de te rejoindre, t’infligeant une fessée de bois peu agréable, avant qu’elle ne retombe sur le matelas, s’ouvrant sur quelques flacons en verre, bien remplis.
Tu restas un instant dans cette position pour contenir ta contrariété, le visage empourpré à cause de la honte subie. D’un calme presque olympien, tu te redressas telle une diva, réajustant ta robe avec soin. Puis tu te penchas pour ramasser tes affaires afin de les ranger dans ta mallette.
« Super, ronchonnas-tu bougon. En plus des bleus, on va devoir se coltiner le lourd de service. »
Tu voulus te lever avant de croiser la main de la jeune femme qui t’était tendue, un léger sourire étira tes lèvres et tu saisis sa jolie pattoune en repoussant une mèche qui t’était tombée devant les yeux.
« Je vais bien, merci. »
Tu jetas un regard noir à la sortie du tunnel qui t’en avait fait voir des belles, puis de t’éloigner en acquiesçant vivement.
« Je vous le concède, cet endroit me paraît peu accueillant. »
L’idée de faire le chemin inverse par le toboggan était tentant, mais c’était sans compter que tu n’avais aucune idée de sa longueur ou bien du nombre de personnes que vous risquiez de rencontrer, et de finalement finir écrasés sous une foule sur ce matelas puant.
- Intro:
"Pff, regardez ça !"
"Oh, quelle belle robe !"
"... Elle est horrible."
Un nouveau jour, une nouvelle aventure pour la fille des bois. Toujours escortée par un trio d'initiées du culte de Lucy, Cheeko effectue sa balade hebdomadaire dans la Capitale -dans un petit magasin de vêtements, plus précisément-.
Elle n'a pas fait le choix de se rendre dans un tel magasin, elle en serait parfaitement incapable escortée comme elle est. Il s'agit des trois habituelles initiées qui l'accompagnent qui ont décidé de lui refaire sa garde-robe, qui... Et bien... N'est composée que d'une robe.
Habituellement, la sauvageonne regarderait à droite et à gauche d'un air tout à fait stupide. Pourtant, cette fois-ci, elle a l'air particulièrement concentrée. Son regard se pose sur chaque vêtement qui entre dans son champ de vision. Elle examine leur forme de ses grandes pupilles dorées, découvre leur texture du bout de ses doigts fragiles, renifle leur étrange odeur et assimile leur couleurs dans sa conscience. Son esprit affligé a toujours cru qu'il s'agissait d'une partie du corps des gens. Elle qui est inconsciemment si intriguée par la formes des gens, rien de plus normal que d'examiner ces habits.
"Quoiiii ?! Elle n'est pas horrible du tout ! Elle irait parfaitement à Cheeko !"
"Avec la robe que tu lui a choisi, elle a déjà l'air de se rendre à un enterrement. J'ai remit en question toute tes notions de goût et t'ai jugé terrible en question de style."
"Ah ouais, ça ne mâche pas les mots ! Mais elle a raison, 'lui faut une tenue plus coloré à la Cheeko !"
"Essayons de lui trouver quelque chose de sobre, pour commencer."
"Pff, c'est vous qui n'avez aucun goût..."
Pendant plusieurs minutes, Cheeko est traînée d'un endroit du magasin à un autre. Ces déplacements attisent sa curiosité. Elle regarde à un endroit, puis quand elle tourne la tête, c'est une tout autre collection qui se présente à elle ! Mais ultimement, ce ne sera pas elle qui choisira ses vêtements. Elle en serait parfaitement incapable, et une âme aussi enfantine s'emparerait du magasin tout entier si elle le pouvait.
"Qu'en pensez-vous ?"
"Et bhaaa... Au moins, elle va avoir l'air normale avec ça ! ... Ou presque !"
"Je préfère la robe que j'avais trouvé tout à l'heure..."
"Et toi Cheeko ? Ca te plaît ?"
La fille des bois trouve du regard la nouvelle tenue qui lui est proposée. Une tenue assez simple, une sorte de débardeur et un short qui ne la dérangerait pas avec la queue de reptile en bas de son dos.
Cheeko : "Aeh !"
Est-ce un oui ? Est-ce un non ? Avec Cheeko, il n'est jamais facile de le deviner. Au vu des mille étoiles qui nagent dans son regard...
"... On va prendre ça pour un oui."
"On lui fait essayer avant d'acheter ?"
"Ca serait plus sage."
Le trio guide la fille des bois jusqu'à une sorte de cabine d'essayage. Comme le magasin n'est pas bien grand de base, la cabine en devient étroite.
"Tiens Cheeko, tu prends ces vêtements, et tu les mets. D'accord ?"
L'initiée place les nouveaux vêtements dans les mains de Cheeko et la pousse gentiment à l'intérieur avant de refermer la porte derrière elle.
"... Vous pensez qu'elle va s'en sortir toute seule ?"
"Non, probablement pas. Mais il faut bien qu'elle apprenne à se débrouiller toute seule pour ça au moins. Nous n'allons pas l'aider à manger et à se laver éternellement."
"Hmmm... Ca va faire tout drôle quand elle redeviendra normale..."
Une première minute passe.
"Vous pensez qu'elle sera comment ?"
"Comment, comment quoi ?"
"Quand elle ne sera plus... Et bien... Malade ?"
"Difficile à dire. Elle n'a jamais été civilisée et a toujours vécu dans un milieu sauvage. Ca va dépendre de beaucoup de choses."
Une seconde minute passe.
"Au moins, si elle ne guérit jamais vraiment, on lui aura appris à s'habiller."
"Oh, il faudrait que nous tentions de lui apprendre à cuisiner !"
"Tant que ce n'est pas toi qui lui apprends, vu que tu es aussi douée pour la cuisine que pour choisir des vêtements..."
"Hey !"
Une troisième minute passe.
"'fin bon, apprendre à s'habiller, apprendre à s'habiller, elle met quand même sacrément de temps la cocotte ! Hé Cheeko ! Tu t'en sors ?"
Aucune réponse.
"Mais qu'est-ce qu'elle fiche... Cheeko !"
L'initiée frappe plusieurs fois contre la porte de la cabine. Aucune réponse. Ce manque de réponse fait arquer un sourcil à chaque membre du trio. Après avoir frappé une dernière fois, la même religieuse décide d'ouvrir la porte pour voir ce que la sauvageonne fabrique.
Personne.
La cabine est tout à fait vide.
"H-HEU ?!"
"MAIS COMMENT ?!"
"... Lucy. Pourquoi ?"
Un événement inexplicable ? Un vilain tour de magie ? Qu'importe. Cette soudaine glissade pourrait remettre en question les certitudes concernant la vie et ce plan de la réalité à l'intérieur de la conscience d'un individu normal. Heureusement, Cheeko n'est pas un individu normal. Si ce toboggan glissant entre l'espace, le temps et la matière visait à rendre fou quiconque y glisse, alors il n'en est rien pour celle pour qui il ne s'agit que d'une attraction, cette même jeune femme qui rie et cris de joie à tue-tête comme un enfant.
La glissade dure plusieurs bonnes minutes, mais finit éventuellement par prendre fin. Cheeko finit par atterrir sur un matelas le popotin en premier. Elle continue de rire, applaudit dans ses mains comme le ferait un enfant et tape de ses pieds sur la surface moelleuse. Ses rires finissent par se taire, mais son sourire ne disparaît jamais de son visage. Elle se met à regarder à droite, à gauche, puis se met à renifler l'air. Cet endroit est tout sauf la cabine d'essayage dans laquelle elle venait d'être poussée, mais ce changement d'environnement ne semble pas capter son attention plus que les nouvelles voix qui se font entendre.
Une, deux... Trois ? Trois personnes de forme et d'apparence inconnue. Ce ne sont pas les trois initiées qui accompagnent habituellement la fille des bois. En fait, la troisième personne n'a même pas la forme d'une fille.
Les trois personnes parlent, mais Cheeko n'y comprend rien. Elle se contente de les observer en silence en continuant de frapper dans ses mains, plus silencieusement cette fois-ci pour éviter de les perturber dans leur conversation. Activité qui ne l'occupera que 3 secondes très exactement avant qu'elle ne commence à s'ennuyer.
Et qu'est-ce que ça fait une Cheeko qui s'ennuie ? Ca explore !
La fille des bois se lève innocemment de son matelas et se déplace en direction du monsieur, puisque ce dernier semble avoir trouvé quelque chose d'intéressant. Toute maigre qu'elle est, Cheeko parvient sans soucis à se glisser entre le monsieur et l'encadrement de la porte pour découvrir à son tour ce qui semble être un gigantesque dédale de couloirs. Il n'y fait pas bien clair, sols et murs éclairés que par la faible flamme d'une multitude de bougies réparties ici et là.
Cheeko : "Oooooh~!"
Son sourire s'élargit tandis que des étincelles de bonheur jaillissent de son regard. Serait-ce... Une zone à explorer ?! Guidée par son esprit enfantin, Cheeko se met à avancer jusqu'à complètement sortir de la pièce dans laquelle elle était tombée sans attendre les autres, comme si elle avait déjà totalement oublié leur présence.
Ce qui est sur, c'est que Warren n'aurait jamais espéré telle escorte, du moins, il en avait déjà eu, mais des gratuites ? Non. Comme prévu, entre elles, ça papote, ça s'aide, ça se remercie, ça fait des courbettes, ça donne envie de vomir. Mieux vaut être enfermé avec des dames maniérées que de parfaites monstres de la nature, nous en conviendrons tous. Après tout, autant s'apporter un peu de chaleur en ce début de saison froide. Le blond n'en a pas besoin, aussi froid que le sang qui coule dans ses veines.
'' Voilà qu'on m'a donné une coincée ; une geignarde et - '' Il retint de justesse par le bras la troisième femme, qui, a part pousser des cris et lâcher des onomatopées, n'avait pas prononcé un seul mot cohérent. '' – une espèce de petite teigne sauvage ! Mais ça va pas, de vouloir foncer comme ça ? ''
Il la tenait assez fermement pour refréner ses envies d'exploration, pas assez pour laisser la marque de sa main sur sa peau. Cet enchaînement de couloirs sombre ne lui disait rien qui vaille, on va pas mentir que lui-même n'aime pas progresser vers l'inconnu, animal précis et méticuleux qui prévoies toujours moult coups à l'avance.
'' Mais où tu crois aller toi ? C'est pas vrai, ce cauchemar va devenir une vraie garderie ! Qui est...Déjà un cauchemar en soi. Hm. '' Tout en lâchant la petite femme, il entreprit de passer également la porte, la dépassant. '' Je sais pas vous, mais j'aimerais bien ne pas rester coincé ici jusqu'au Solstice. J'ouvre la marche ; qui me déteste déjà me suive ! Oh, et ne vous avisez pas de vous séparer, je serais bien plus heureux de vous avoir près de moi. ''
''Qui m'aime'' était la formulation exacte, mais dans cette situation, il se retrouverait bien seul et démuni dans ce dédale, loin de son objectif premier donc. Ses talons claquaient contre le sol, s'enfonçant peu à peu de manière presque aléatoire dans ces couloirs sans fin, l'éclairage était pas des plus foufous. Le Solstice, hein ? Cette période formidable où tout le monde est beaucoup trop niais, s'offrent des cadeaux parfois hors de prix, il fait froid, il fait nuit, personne sort, personne bouge, son travail l'accapare encore plus – allez gérer une branche importante d'une société de transport s'étalant à l'ensemble du pays à cette période de l'année, et on verra votre tête au bout de quelques semaines. Une période bien nulle en somme. Le fait de détester ce moment de joie est-il lié à cette enfance difficile, où comme seul présent, il avait juste droit à quelques bonbons dans ses chaussettes, comme tout enfant rêve ? Les gosses et les bonbons, toute une histoire d'amour. Ils en mangent régulièrement et jusqu'à plus faim, quelques semaines avant que le froid s'empare d'Aryon. Perdu dans ses pensées, il s'était arrêté net quand il crut voir, un peu plus loin, une sorte d'orbe traverser le couloir perpendiculaire au leur, à quelques mètres de là. Un orbe...Qui l'avait regardé en passant ? Un espèce...d'oeil?. De par le côté inopiné de son stop brutal, sa suivante dont il ignorait pour l'instant l'identité, puisque concentré sur le fait de coller ce maudit mur de droite, moyen sur et rapide de sortir d'un labyrinthe.
'' Vous...Avez vu ? Hm. Ou je me fais des idées ? '' Comme pour écarter des poussières invisibles, sa main droite virevolta devant son visage comme pour balayer cette étrange vision. '' Peu importe. Allez. Hésitez pas à vous coller à moi si vous avez peur, les filles ! ''
Non mais la tronche qu'il a vraiment.
'' Outre les plaisanteries. '' Son ton se voulut et était plus sérieux et plus dur. '' Il pourrait y avoir des pièges, des trucs cachés, et seule Lucy sait quoi d'autre. Je veux bien passer devant ; mais pitié, soyez pas cruches. Surtout toi, là. ''
Inutile de s'embêter à se retourner et pointer du doigt l'ahurie du groupe, juste le ''toi'' servirait à faire comprendre à l'ensemble du quatuor à qui il faisait référence.