Lé truands dla galère
Chasse aux fantômes
Vous avez tous vos raisons de voyager de la capitale au village perché. Pour l'occasion, vous allez voyager avec une caravane. Pour certains pour le confort et la protection et pour d'autres, justement à être en charge de cette protection.
Le marchand que vous accompagnez est très courtois, un peu rondouillard mais bavard. Cependant aimant son luxe, vous voyagez très lentement et surtout, il demande à s'arrêter à des auberges chaque soir...
Le soir du troisième jour, vous vous arrêtez donc à une petite auberge au cœur de la grande forêt. Vous êtes les seuls clients et si l'auberge a son charme, ce n'est pas le cas de l'aubergiste qui vous accueille sans un sourire, vous montre vos chambres sans un mot de politesse et vous sert à manger froidement. Une soirée que vous espérez bientôt finie.
Vous montez dans vos chambres et allez vous coucher... Cependant, une ambiance, un détail lugubre vous empêche de fermer l’œil. Les branchages des arbres sous le vent cognent à votre fenêtre et vous vous sentez épiés...
Vous vous levez, l'aubergiste à disparu et le marchand aussi...
Informations
Participants :
- Ayah Stormsong
- Askr Belial
- Hryfin Danvil
- Obsidian De Yllor
Le leader va recevoir sous peu les informations concernant la "chose" à débusquer ainsi que quelques explications supplémentaires sur son rôle !
En dehors de cela, c'est un RP tout à fait classique que vous développerez en auto-modération...
Objectif
Une présence rode... Il va falloir la trouver, l'identifier et vous en débarrasser par tous les moyens possibles et inimaginables.
Il existe également trois défis cachés à réalisé pour gagner des points en plus. Bien sur, ces derniers ne seront pas dévoilés tant que vous n'aurez pas terminé le RP !
* Par Lucy… Qu’est-ce qu’il m’a fait ? C’est si… Douloureux… *
Elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait… Sa magie ne lui avait permis de détecter aucun mal en elle…. Quelqu’un avait-il utilisé un pouvoir sur sa personne ? Ce drôle de gars à la capitale avait l’air vraiment furieux et l’avait traitée de touts les noms avant de la maudire.
Et si ce n’était pas que des paroles en l’air ?
La garde resta étrangement évasive et distraite tandis qu’elle suivait docilement Ryf, lui répondant d’un air aussi affable qu’elle le pouvait. C’était une connaissance de la garde royale qu’elle n’avait pas recroisé depuis un petit moment… Il semblait plutôt en forme, et elle tentait tant bien que mal de lui cacher son trouble.
Askr en revanche semblait remarquer que quelque chose n’allait pas, elle sentait le regard perplexe du baroudeur sur son dos mais essayait de ne pas y prêter trop d’attention.
Leur relation avait évolué… Un peu plus rapidement que prévu ! Même si elle avait encore un peu de mal à l’assumer publiquement, ils étaient amants depuis deux semaines.
D’ailleurs Askr semblait avoir trouvé de bonnes excuses pour la suivre dans cette simple mission de routine. La guérisseuse était contente de l’avoir à ses côtés, mais elle avait également beaucoup de mal à se concentrer sur la mission…
Et que dire de cette horrible douleur ?
Il y avait aussi ce noble aux allures altières et à l’apparence très plaisante : mais dont elle se méfiait un peu. Il était installé dans la caravane et ne prenait pas la peine de marcher avec les autres. Il s’était présenté comme une escorte privée personnelle et donc il n’y avait d’autre choix que de l’accepter.
Ils cheminèrent sur plusieurs jours, échangeant sur la route, mais peu à peu, Ayah se murait dans le silence. La couleur de ses yeux passa progressivement à une teinte ambrée, et le bout de ses mèches commença à se parer de lueurs argentées sans qu’elle ne le remarque.
Elle se sentait aussi moins enthousiaste, comme si quelque chose l’irritait au plus haut point. Une sorte de colère montait doucement en elle.
Ce marchand était bavard… Très bavard, et si elle avait jusqu’alors répondu avec bienveillance, elle commençait à se faire de plus en plus sèche dans sa façon de répondre aux diverses sollicitations : ils en étaient alors au troisième jour de leur périple.
C’était la troisième nuit qu’il passaient dans une auberge : ce riche marchand semblait fortement apprécier de prendre son temps… Il commençait sérieusement à lui taper sur le système. Néanmoins, elle y trouvait son compte. Si les chambres étaient normalement individuelles elle ne manquait pas de rejoindre Askr pour partager sa couche pour la nuit.
Elle se sentait bizarre… Différente, mais rejetait toutes les questions que lui posait son amant.
Cette nuit-là : dans la troisième auberge, Ayah n’avait pas encore rejoint Askr et n’en avait pas l’intention. Il y avait quelque chose de bizarre dans l’air… Une espèce d’aura étrange et dérangeante : elle avait un mauvais pressentiment et restait sur ses gardes.
Des branches tapaient contre sa fenêtre et elle se sentait épiée… Fronçant les sourcils, elle s’approcha brusquement des fenêtres et les ouvrit en grand. Elle qui aurait dut être terrorisée ne ressentait pas cette fragilité habituelle qui était la sienne : elle était simplement dénuée de toute émotion.
La jeune femme s’immobilisa, restant parfaitement silencieuse, puis se dirigea vers la porte de sa chambre et l’ouvrit doucement. Elle jeta un coup d’œil dans le couloir : rien. Un silence total dans des ténèbres trop lourdes pour être naturelles.
Elle tressaillit, du coin de l’œil elle avait vu quelque chose au niveau de la fenêtre qu’elle venait d’ouvrir… Quelque chose qui ressemblait à…. Une tête ? Mais l’apparition avait disparu dès qu’elle avait tourné son regard dans cette direction.
« Tss… » Fit-elle, plissant les yeux et s’approchant à nouveau à grandes enjambée de la fenêtre.
Professionnelle, elle regarda prudemment dehors : rien, les branches semblaient bouger un peu moins fort…
« Je n’aime pas ça… » Murmura-t-elle pour elle-même, reportant son attention vers la porte.
La guérisseuse, qui n’était plus vraiment dans son état normal, attrapa sa lame : la gardant fermement à la main… L’air était lourd et vicié sans qu’elle ne puisse déterminer ce que c’était.
Son premier reflexe fut de se rendre devant la porter d’Askr, elle savait qui devait être réveillé… Et il attendait probablement qu’elle le rejoigne pour quelques nouvelles frivolités, mais ce soir, ce serait différent.
« Askr… » L’appela-t-elle, perplexe, ne sachant pas trop s’il fallait réveiller les autres.
Comme prévu, il ouvrit assez rapidement et l’entraîna contre lui par les hanches, comme les soirées précédentes. Malgré l’espèce de vide qui continuait de creuser son cœur, elle ne repoussa pas son baiser, mais lui rendit avec bien moins de passion que d’habitude.
« J’ai un mauvais pressentiment… Tu n’as rien vu de ton coté ? » Demanda-t-elle d’un ton neutre, s’écartant de son amant pour se rendre vers la fenêtre, arme à la main. Elle ne vit rien… « Allons faire un tour dans l’auberge… »
Ce qu’elle ne voyait pas encore, c’était la porte de la chambre du riche marchand : grande ouverte sur un corps fraichement décapité : celui du marchand… Et au rez-de-chaussée : le corps de l’aubergiste avait subi le même sort : la porte d’entrée était grande ouverte : une créature rôde autour et dans l’auberge.
- Nouvelle apparence d'Ayah pour ce RP "Halloween":
Hryfin était là, debout, habillé d'un simple débardeur blanc et un pantalon noir et fin. Il n'est pas homme à craindre le froid, mais par contre, craindre la personne où la créature qui avait fait ça ? Toute personne censée en aurait peur. Armé ? Il ne l'était pas, il ne saurait même pas dire quelle heure il est tellement la scène lui paraît audacieuse. Le grand n'avait pas fermé l’œil de la nuit, peu...Rassuré par ce troisième arrêt. Toute la soirée, avant que le quatuor se rende dans leurs chambres respectives, des gamins bizarres et déguisés traînaient dans les rues, demandaient des sucreries au risque de se voir ''jeter un sort'' en cas de refus. Bah putain, il en connaît un qui a du refuse de nombreuses fois que lâcher quelques douceurs ! Un sentiment le taraudait intérieurement, depuis qu'il avait trouvé le confort de son lit, dans sa petite chambre. Loin d'être un esthète, plutôt un ascète, comparé à sa famille, il n'avait jamais demandé de grande chambre bien luxueuse, surtout qu'ils voyageaient au frais de la princesse, enfin, du prince marchand, plutôt. N'empêche que l'éclairage inexistant de l'intérieur, le peu de passage malgré les quelques habitations qu'ils eurent croisées de ça, de là, et cette sale sensation d'être espionné, plusieurs fois il s'était levé pour regarder par la fenêtre ; rien, sous sa porte ; rien. Jusqu'à se décider à sortir, sans fioritures, tapoter à la porte de la chambre d'Ayah ; rien. Oarf, sans doutes est-elle avec cet aventurier. Aucune idée de ce qu'il se trame entre les deux ; et ça l'intéresse pas. D'un sommeil léger en déplacement, plusieurs fois il entendait des bruits de couloirs qu'il ignorait royalement, déni volontaire, ça le regardait pas. Sa prochaine destination fut la chambre du marchand. Et c'est dans cette dernière qu'il se trouve.
Après, il s'attendait pas à trouver son employeur dans cet état. Il n'a jamais eut la tête sur les épaules. Là, ce n'est littéralement plus le cas.
'' Juste escorter s'mec d'un point A à un point B ? C'est tout ? ''
'' C'est tout. ''
Ça...Avait pas l'air bien compliqué ? Un marchant veut se rendre au village perché, suffit de poser son cul dans sa carriole, se laisser porter, se faire payer repas et logis, pour un solde pas trop dégueu. Bon, on essaye de le ménager depuis son retour, mais quand même, faut pas voir à déconner. Il en avait parlé brièvement à Tara, qui avait été, n'ayons pas peur des mots, un bout de femme bien collant et maniéré envers lui depuis le début de leur relation, bon, elle est pas comme ça habituellement, disons que ça coïncide avec son inquiétude depuis sa reprise du service. C'est ce qui fait qu'elle est un peu attachante. Et chiante. Attachiante. Elle ne l'avait pas découragé néanmoins, sans pour autant le pousser à y aller. Suffisant à ses yeux pour accepter volontiers.
Aurait-elle dit oui s'il avait eu connaissance de la présence d'Ayah, dans l'escorte ?
Oh, non, rien du tout entre les deux, ils ne se sont pas vus depuis la mésaventure de Hryfin en plein milieu des rues de la capitale. Elle lui avait complètement sauvé la vie, si elle n'avait pas été là, ouais, il aurait pas donné cher de ses plumes. Elle avait l'air un peu différente, le brun s'en incommodait peu, s'efforçant de paraître sous le même visage qu'elle l'avait connu, bavardant principalement avec elle, car toujours plus simple pour l'homme de converser avec ceux qu'il connaît déjà, n'importe si son auditoire avait l'air plus fermé que d'habitude. Il apprit néanmoins qu'elle, comme les autres, sont là pour la même raison, se rendre jusqu'au village perché.
Encore fallait-il qu'il arrive à en placer une, puisque ce marchand était...Un moulin à parole. Alors, on pourrait débattre sur le fait que si on se met à parler à Ryf, il finira par s'ouvrir et communiquer de manière toute à fait normal, pour un être de son niveau du moins. Cependant, quand c'est trop, c'est juste trop, si bien qu'il réussissait plus à le renfermer qu'autre chose, alors que des renfermés, il y en avait deux autres. Askr, un aventurier, dont la présence est un peu obscure, surtout en imaginant qu'on a déjà demandé à deux gardes de s'occuper de l'escorte, pourquoi la Guilde aurait en plus mit une quête ? En tout cas, il occupe l'espace autour d'Ayah quand ce gros balourd de Ryf n'y est pas, le forçant sans le contraindre à se rapprocher de cet Obsidian, qui ne s'était présenté comme rien de plus qu'une sorte d'escorte personnelle.
C'est ce petit groupe hétéroclite qui s'arrêtait chaque soir dans de somptueuses tavernes, profitait d'un nourris, logés, blanchis, en bref, une vie de roi.
Bon, jusqu'à cette troisième auberge...
Entre temps, c'est bien Obsidian qui débarqua également dans le couloir, pressentant que de toutes manières, ce petit gars en avait déjà vu des vertes et des pas mûres, il le laisse prendre place à côté de lui. Nul doutes qu'Ayah et Askr allaient bien également finir par débarquer, si tout le monde passe un aussi bon moment que lui, c'est à prévoir. Le fait qu'ils étaient les seuls clients, sans doutes depuis des lustres, alors que les lieux sont relativement bien entretenus -bon si on met de côté les toiles d'araignées- aurait du les faire tiquer bien plus que ça. Il attendit bien sur que le noble prit la pleine essence de ce qu'il se passait avant de prendre la parole.
'' Bon. On peut pas exclure que c'est l'un d'nous. Même si jpenses pas. Merde, j'espère pas. '' Il n'y avait aucune crainte dans les mots de Ryf, malgré la barbarie de la scène, nulle âme présente dans cette bâtisse ne lui faisait peur. '' Va falloir aller voir l'gérant aussi du coup. Putain, jpensais vraiment que ce serait une balade tranquille, et v'la que je vais me retrouver avec de la paperasse sur les bras. ''
Bien sur que la Garde Royale demanderait des explications, vu qu'il est impliqué. Ne serais-ce que les belluaires, aussi, sans doutes. Oh bordel, faites que Java tombe pas là dessus, une soufflante qu'il n'a pas envie de se prendre. Comme prévu, une autre porte s'ouvrait plus loin, Ayah et Askr allaient bientôt découvrir l'ampleur des dégâts, et encore, si le groupe savait ce qui les attendait en bas. Et que la cause de tout ça était loin d'être l'un d'eux, ni même une chose humaine.
Halloween
Le truands dla galère
Comme chaque nuit, le marchand avait exigé de s’arrêter à une auberge afin de pouvoir se reposer et manger quelque chose de bons comme ce petit gâteau aux noix qui était une spécialité de la région. Tu poussas un soupir. A ce rythme, vous arriverez à destination en pleine saison froide. Tu voyais d’ici l’invasion de bonhommes de neige dans les rues de la Capitale.
Tu te retournas dans ton lit, ton regard se posant un instant sur la cheminée. Le feu s’était éteint quelques minutes plus tôt te plongeant dans la pénombre. Si habituellement tu n’avais pas peur de l’obscurité -au contraire- là, tu te sentais mal à l’aise. Tu avais la très désagréable impression d’être observé. Tu quittas ton lit pour te diriger vers une petite bassine contenant désormais de l’eau froide. Tu te penchas au-dessus, quand tu le vis... Un visage ? Ou plutôt l’ombre d’un visage disparaître dans le reflet. D’un geste vif tu attrapas la lame d’un rasoir et le lanças en direction de “l’apparition”, mais la chose avait disparu. Tendu, tu ne bougeas pas de suite, guêtant le moindre mouvement dans l’ombre. Devenais-tu fou ?
”Raüs ?”
La petite vipère sortit de sa cachette pour venir te rejoindre.
[]”Tu as senti quelque chose ?”[/i]
Demandas-tu en l’attrapant, avant de la positionner sur tes épaules. Tu te sentais mieux avec elle à tes côtés. Tu vis sa petite langue bifide pour venir goûter l’air.
”Pas connaître odeur... Mais sang frais dehors.”
T’informa-t-elle au bout de quelques secondes. Du sang et une odeur inconnue ? Sans tarder tu attrapas tes affaires et gardas en main ta lance. Si quelque chose rôdait, tu ne serais pas totalement nu... Enfin façon de parler puis que tu avais encore ton pantalon. Tu ouvris ensuite la porte, le couloir était pour l’instant vide. Tu posas un pied à l’extérieur, évitant de faire grincer le parquet. Tu évoluas dans l’auberge jusqu’à tomber sur Hryfin et un corps décapité.
”Putain de merde... ”
C’était sorti tout seul en reconnaissant ton client. Si le garde s’ennuyait de la future paperasse, toi tu pouvais dire adieu à l’autre moitié de ta paye. Un soupir t’échappa, quand la petite vipère te siffla autre chose.
”Y a un truc qui rôde dans l’auberge... j’ai cru voir un visage en me levant mais ça a disparu en une seconde.” Tu entras dans la chambre du défunt, t’approchant de son corps pour voir si l’attaque provenait d’un humain ou d’autre chose. ”Il y a une autre victime ailleurs. “ Accroupis près du cou avant de grimacer. Tu pariais sur une créature. Tu te redressas et regardas autours de toi, cherchant le moindre indice. ”J’imagine que t’as rien pour te défendre ?” Du moins aucune arme sur lui, sauf s’il avait un don utile... Quoi qu’avec sa stature imposante il pourrait certainement jouer de ses poings, mais si l’ennemi n’était pas humain ça compliquerait les choses. Tu lui tendis donc une de tes dagues. ”Prend ça en attendant.” Tu avais décidé de faire confiance au garde pour l’instant. Il n’aurait pas pu décapiter le marchand à main nu... Du moins pas en restant aussi propre.
Cette nuit là ce fut différent, le baroudeur s’attendait à ce qu’Ayah le rejoigne pour quelques plaisirs mais il n’en fut rien. Au lieu de cela, c’est une guérisseuse préoccupée qui fit irruption dans la pièce.
Elle ne repoussa pas son baiser mais elle lui fit bien rapidement comprendre que l’heure n’était pas au plaisir en lui faisant part de son mauvais pressentiment.
« Tu n’as rien vu de ton coté ? » Demanda-t-elle tout en se rapprochant de la fenêtre de la chambre.
« Humm… Mis à part ton nouveau look tu veux dire ? » Un trait d’humour qui ne semblait pas vraiment faire rire la demoiselle. Il revint rapidement au sérieux : « Non, je n’ai rien remarqué... Mais il y a quelque chose de lourd dans l’air. » Termina-t-il en s’approchant de la fenêtre pour la rejoindre.
« Si tu veux, laisses moi m’habiller un peu plus avant. » Répondit le baroudeur lorsqu’Ayah lui proposa d’aller faire un tour dans l’auberge.
Askr se détourna de son amante afin de récupérer sa chemise et son pourpoint clouté. Il songeait à prendre son épée tout en s’habillant mais ne jugea pas vraiment utile de s’en alourdir juste pour faire un tour dans l’auberge. Une fois plus décemment habillé, l’homme se retourna vers sa compagne :
« Je suis prêt, si tu veux bien venir ? » Demanda-t-il simplement avant de poursuivre : « On pourrait aller voir les autres pour leurs demander si… »
Une ombre puis du sang sur la vitre. Askr s’arrêta de parler directement à cette vue et sauta sur son épée en l’empoignant fermement. D’un mouvement fluide, il vint à la hauteur d’Ayah qui tournait alors le dos à la fenêtre afin de l’en éloigner.
« Tu avais raison… Regarde le sang là. » dit-il en pointant du bout de son nez la vitre avant de poursuivre : « J’ai aperçu une ombre l’espace d’un instant. » Termina-t-il en approchant son visage de la vitre embuée, signe d’une bien mauvaise isolation des lieux.
« J’vois rien tsss… » Grommela-t-il avant d’ouvrir la fenêtre pour sauter à l’extérieur.
Le grisonnant invita la guérisseuse à le rejoindre tout en restant sur ses gardes. Ils se mirent à marcher prudemment, glaive en main en scrutant les environs pour faire le tour de l’auberge. Ils revinrent à l’entrée sans trouver le moindre signe de créature.
« C’est vraiment louche cette histoire. Le sang sur la vitre, on ne l’a pas inventé tout de même. On devrait rejoindre les autres à l’intérieur. » Déclara-t-il d’une voix neutre toujours sur ses gardes.
Ayah n’avait rien vu, elle avait tourné la tête l’espace d’un instant pour faire face à son amant : un laps de temps bien suffisant pour que la bête se manifeste à nouveau : furtivement, tel un fantôme invisible.
La trainée sanglante était fraiche et coulait paresseusement : elle venait tout juste d’atterrir, dans un TOC sonore qui surprit les deux jeunes gens. Aussitôt, Askr l’avait écartée de la fenêtre, dans un geste protecteur dont elle n’avait pas l’impression d’avoir besoin.
« Qu’est-ce que c’était… » Question rhétorique, elle avait bien conscience que l’aventurier n’en savait fichtrement rien.
Ce n’était pas un lâche, ni un froussard : ni une ni deux, il était déjà dehors, sautant habilement par la fenêtre. Ayah laissant un regard hésitant par-dessus son épaule, oui, il se passait des choses étranges ici… Fallait-il vraiment faire bande à part ?
Elle distingua à ce moment les voix d’Hyrfin et d’Obsidian dans le couloir, mais le vent sifflant à travers la fenêtre ouverte emportait leurs paroles dans un torrent incompréhensible. Et Askr était déjà là, en bas, et potentiellement en danger, elle ne put se résoudre à le laisser seul et fit donc son choix.
La jeune femme sauta également et atterrit souplement sur le sol, à quelques mètres de son amant :
« Ils sont déjà dans le couloir. » Répondit-elle, se redressant et resserrant son emprise sur la garde de son arme, scrutant les ténèbres. « Tu vois quelque chose ? Ce sang… Il était frais, Askr. J’espère que le marchand est en sécurité, cette chose est certainement dangereuse. »
Elle se mit en garde, dos à Askr, protégeant son angle mort d’une éventuelle attaque sournoise : ils pouvaient sentir quelque chose rôder mais quoi que fut cette chose, elle ne se montra jamais.
Ils restèrent quelques instants sur leurs gardes, mais d’un commun accord finirent par prudemment contourner l’auberge. A l’angle, une espèce de feulement se fit entendre et une grande ombre s’engouffra dans le bâtiment par l’entrée principale, grande ouverte.
« Là ! »
Ils accoururent, la bête venait de s’engouffrer dans le bâtiment, mais dans l’encadrement de la porte ils ne purent rien voir.
« Et merde ! » Cette course poursuite n’avait aucun sens, si ce monstre était si dangereux, pourquoi ne se montrait-il pas tout simplement ? Il fallait donner l’alerte. « EH ! Que tout le monde s’enferme dans sa chambre ! N’ouvrez sous aucun prétexte ! » S’exclama-t-elle avant d’hocher la tête en direction d’Askr. « Allons-y. »
Ils s’avancèrent prudemment… A part quelques chaises renversées et quelques tables déplacée, rien n’était particulièrement détruit. Sauf peut-être…
« Par Lucy… » Ayah serra les dents et regarda autour d’elle. « L’aubergiste… »
Le corps sans tête de l’aubergiste gisait dans une mare de sang qui continuait de s’agrandir, Ayah recula d’un pas. Il n’avait pas simplement été décapité… Sa tête était introuvable…
Bien sûr, les deux autres avaient été attirés et les quatre membres de l’escorte se rassemblèrent au milieu des escaliers : les uns montant, les autres descendant.
« L’aubergiste est mort… » Fit Ayah, un peu pâle, mais pas autant choquée qu’elle aurait dû l’être. « Décapité. »
Hyfrin semblait méfiant, et Obsidian gardait cette façade indéchiffrable qui semblait le caractériser depuis le début du voyage.
Ils eurent le temps d’échanger entre eux, la tension était palpable, quand la bête se manifester à nouveau, mettant fin à leurs futiles échanges. Ils seraient morts bien assez tôt…
Une espèce de gargouillis, accompagné d’une espèce de caquètement sinistre se fit entendre… Le bruit… Il était tout autour d’eux : impossible d’en déceler la source exacte : comme s’il provenait de plusieurs endroits à la fois.
La bête rôdait, invisible, elle observait les quatre humains : elle les sentait nerveux et jouait avec eux, se délectant de ce qu’elle considérait comme de la peur…
'' Sérieux, une autre victime ? Merde. J'espère c'est pas un de nos deux autres compagnons. 'fin l'aventurier, jle connais pas, mais ça m'ferait chier de retrouver Ayah en plusieurs morceaux façon puzzle ! '' Il rit d'un rire franc, sonore et complètement débile, celui d'une personne totalement détachée de la réalité qui est pourtant actuellement la leur, un déni total. '' Bon, jpenses pas qu'on ait grand chose à faire avec la dépouille de c'pauvre bougre hein. Le mieux serait de retrouver les autres. ''
Demi tour, on tourne tranquillement les talons comme si de rien était, ça, c'était en apparence, car sa main droite restait depuis tout ce temps plaquée contre sa ceinture, non loin de la dague prêtée. On sait pas, hein, à tout moment, les faux semblants s'effondreront. Dans un premier temps, il frappa à la porte de la chambre d'Ayah. Pas de réponse. Celle d'Askr ? Non plus. Il n'osa pas entrer de manière opportune, déjà bah, respect tout ça. Puis surtout, s'ils sont en train de dormir, tant mieux pour eux, leur éviter tout ce bordel. Alors que non, ils étaient juste passés par Lucy sait où, et les deux duos venaient de se rencontrer de nouveau dans les escaliers, après que la bleue ait hurlé de rester cloîtrés. Comment dire que c'était trop tard ? Ce l'était aussi pour l'aubergiste aussi visiblement, décapité si on en croit les dires de la garde.
'' Oh, merde. Comme le marchand alors ? '' Il dut faire face aux deux visages incrédules qui se tenaient devant lui. '' Ah ouais, du coup, faut ptet vous expliquer. On est passés devant la chambre du marchand, déjà que jtrouvais qu'il avait pas toute sa tête, là, encore moins. ''
Le garde royal était encore hésitant sur la marche à suivre, se méfiant aussi bien de tout que de n'importe quoi, encore plus pendant qu'ils continuaient de parler et débattre sur la marche à suivre. Comme contre sa volonté, sa dextre était depuis l'annonce d'Ayah posée sur le manche de la dague, s'attendant vraiment à ce que quelque chose se passer, genre une grosse bestiole qui débarque tel le plus grand des screamers. Autour d'eux, un bruit, assez dégueulasse au demeurant. Le localiser ? Non, pas possible. A deux doigts de demander ''Qui a faim ?'', vu que tout prêtait à croire qu'il s'agissait de gargouillis, mais aucun d'eux n'est gêné, donc personne n'a le ventre vide. Il y avait peut-être quelque chose ? Bah, connerie ! Sans doutes une magie encore bizarre et inconnue, un plaisantin qui tente de leur faire peur ! En...Décapitant des hommes ?
'' Bon, ça a assez duré hein. Pouvoir de cafard ou monstre de mort, jcompte bien trouver ce qui va me coûter une ptite remontrance d'la part d'mes supérieurs ! On aura plus de chances dans la grande salle, jcomptes pas crever au milieu des escaliers. Ah et, Ayah, reste bien proche de nous hein. Dans c'genre de scénario, c'est toujours la jolie donzelle qui finit par s'faire boulotter en première ! ''
En ricanant, il poursuivit sa route, à tout moment, le karma le rattrape, et honnêtement, ce serait que des plus mérité. Arrivé en bas, à part un peu de foutoir, rien n'était choquant, ça ressemble à n'importe quelle taverne après un passage d'un groupe de gardes un peu trop avinés. Sauf que là y avait personne. De vivante, du moins, puisque le corps de l'aubergiste était en effet là, sans sa tête. Pas pratique pour l'identification en vrai, encore moins pour renvoyer tous les morceaux dans une boite à la famille. Il émit un long sifflement, en faisant le tour de la salle, jugeant tous les coins et angles un peu planqués, à la recherche d'il ne sait quoi qui ferait le bruit qu'ils entendent depuis tout à l'heure.