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    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

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    Le plaisir du travail bien fait. Ou l'inverse.
    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
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    Le plaisir du travail bien fait. Ou l'inverse.
    Ven 5 Nov 2021 - 15:16 #
    -Dis, Jack. T’as jamais pensé à agrandir nos activités aux maisons de plaisir ?

    C’est dit sur le ton de la conversation. Je lève la tête vers son auteur en clignant des yeux plusieurs fois, surpris. Avec son visage buriné par une décennie de travaux manuels en tout genre pour gagner sa croute avant que je lui file le boulot de gérer mon réseau d’informations à mes côtés, Domovoï est le genre de type à inspirer la craint à ceux qui le voit, alors que dans le fond, c’est un gars tendre qui ne lève plus la main, sauf pour tabasser ceux qui s’en prennent aux écureuils des petits potes, chargés de transmettre les informations entre notre bureau central et les divers établissements dans la ville. Plutôt concentré sur l’efficacité opérationnelle de la populaire entreprise, je ne le connais pas pour faire des propositions d’expansions. Pas que je dis qu’il n’est pas assez intelligent pour ça, mais généralement, s’agrandir, ça implique de lui refiler plus de boulot.

    -Comment ça ?

    Il se caresse sa barbe de trois jours d’un air à chercher ces mots pour pas que ça soit mal interprété.

    -Je veux dire, les prostitués et les gigolos, c’est un peu comme les taverniers…
    -Ils servent à boire ?

    Il a petit rire grivois. Ça a le mérite de le détendre un peu, je voyais bien qu’il avait l’impression de s’être aventuré sur un terrain glissant.

    -Nan, mais quand ils offrent ce qu’ils ont à offrir, au-delà du service, il y a une bonne âme qui écoute. Parfois ça se livre sur des secrets qu’on garde pour soit. Parfois, ça dérive sur plein de sujets de conversations divers qui pourraient servir à d’autres.

    A mon tour de me caresser ma pilosité faciale. Ce que dit mon collègue est loin d’être con. Pour être un pratiquant régulier de la compagnie féminine et rarement de la masculine contre rémunération, il m’arrive moi-même de parler de tout et de rien pendant les moments de tranquillité. C’est peut-être que moi et tous les autres préfèrent se limiter à la besogne, mais j’en doute. C’est quand même plus sympathique quand ça papote un peu, non ? Et ça en toute occasion. Quand tu bois un coup à la taverne, si le serveur est sympathique, c’est plus agréable de boire ta bière quand on peut discuter un brin. Je cogite et ça me parait loin d’être bête au bout d’un moment.

    -Ouai. On pourrait faire ça. Tu veux t’en occuper ?
    -Euh…

    Il fuit mon regard. Je souris. C’est un amour que je vous dis et un de ces jours, faudra qu’il se trouve une femme pour s’occuper de son cœur fragile. Les maisons de plaisir, ça lui pose des problèmes. Il se fait des idées bien trop rapidement. Il tombe toujours dans le panneau alors que faire croire que t’es important, c’est un peu un des fondements du boulot. Trop naïf sur le coup. Je lève les mains en signe que j’ai compris.

    -T’inquiètes. Je vais m’en occuper.
    -Merci. Tu vas gérer.

    On se quitte plus tard et je pars avec l’idée d’aller essayer à recruter. C’est que ça pose quelques questions de pratique. Autant les tavernes, on va voir les proprios, ils sont d’accords, c’est bon. Autant pour les prostituées et les gigolos, c’est plus complexe. Est-ce qu’il y a besoin d’être en contact avec les propriétaires des maisons ? Ou juste avec les personnels au contact des clients ? C’est une question qui mérite d’être posé. Le souci, c’est que ce milieu tend toujours à flirter avec le mauvais côté de la loi. Pas que c’est interdit, mais ceux qui font ce boulot par vocation sont pas non plus légion. C’est des situations complexes qui vous mènent souvent à vous servir de ce qui vous reste. Votre corps. Et encore faut-il qu’il trouve preneur. Les proxénètes et les usuriers ne sont jamais très loin, cherchant toujours à rabaisser la condition d’être humain de leurs personnels. Personnellement, je choisis bien mes adresses. Des endroits réputés, peut-être un peu plus cher, mais où le personnel est protégé et pas exploité jusqu’à la corne. Je pourrais aller dans ce genre d’établissement que je connais, mais comme on est clairement dans une phase de test, je préfère aller à l’aveuglette, sans trop savoir dans quoi je vais mettre les pieds, juste pour me confronter à une réalité que je ne fréquente pas souvent. Histoire de savoir.

    Je prends connaissance de quelques adresses que je connais pas et qui ne sont pas des coupes gorges et j’y vais. Il est peut-être un peu tôt pour prendre du bon temps, mais le travail n’attend pas. Vous ai-je déjà dit que j’étais un bourreau de travail ?
    InvitéInvité
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    Re: Le plaisir du travail bien fait. Ou l'inverse.
    Dim 7 Nov 2021 - 13:32 #
    Quelques secondes de repos... Je soupire dehors alors qu'une bruine rafraichissait la capitale. Je voyais ces personnes attachées à leur cigarette, papotant et se demandant mutuellement du feu. Je n'avais personne avec qui être et.. à y réfléchir, c'était très bien ainsi. Je rapprenais ce qu'était le "silence" car la résonnance dans le bar était terrible. Cela faisait longtemps que je bossais ici et je ne m'y étais toujours pas habitué.

    Pourquoi regardais-je avec envie ce bout embrasé se faire consommer ? Je savais que le tabac apaisait, détendait et... plus j'y réfléchissais, plus j'en avais envie. J'avais vu trop d'alcoolique mal finir pour me lancer dans cette solution. Tandis que le tabac et d'autres 'produits'... je me disais que je ne vivrai de toute façon pas assez vieux pour en récolter les ravages. Cependant, je n'avais pas les fonds pour entretenir cette addiction. Toujours un problème de thunes.. Je soupirai.

    Alors je m'adossais contre le mur de la taverne, les mains en poche, la tête contre le crépis. Situé juste sous une bordure de toit, j'étais protégé de la majorité de la pluie. Ses gouttes étaient douces, glacées et me rappelaient que j'étais vivant.

    Je laissais quelques secondes s'écouler...

    La journée promettait d'être chargée : j'avais plusieurs 'rendez-vous' sans parler des envies sauvages qui s'immisçaient entre mon second travail et mon rôle de serveur. Selon la clientèle, je devais privilégier la salle à la chambre. Et je sentais que ça allait être une journée où je devrais serpenter entre mes deux vies. La pluie n'était jamais bon pour les tavernes non remplies.

    Kahlua était encore à l'école : je pouvais me permettre de disparaitre plus qu'en soirée. Il m'était difficile d'afficher mon second métier face à elle. Elle était trop jeune pour comprendre. Trop candide pour que je lui explique. Trop infantile pour ne pas me détruire avec des questions naïves par la suite. Je n'avais pas le courage de lui expliquer. J'avais peur de ce qu'elle pouvait penser de moi. Elle n'avait pas besoin de me juger car je le faisais déjà assez moi-même. Certains pourraient me penser cruel envers moi. Moi, je ne me sentais que réaliste sur ma situation.

    J'ai besoin de cristaux. Alors que je fais le plus vieux métier du monde.
    Heureusement que j'ai une 'belle gueule'.

    Bon.. faudrait que j'y retourne.

    Pour augmenter la clientèle, le patron avait organisé une journée jeu de carte. Les dames jouaient à la belotte, les hommes au poker et d'autres jeux plus complexes. N'ayant pas vraiment eu d'enfance, je regardais de loin sans comprendre les règles. Les gens étaient occupés donc je me sentais assez serein. Je ne faisais que distribuer des boissons et relancer les tables pour les faire consommer plus.

    " Elion ! Tu veux jouer avec nous ?"

    Je tournai la tête vers une tablée de femmes. Il y avait quelques clientes à moi dans le lot. Et au vu l'état des bouteilles sur la table...

    " - Je suis en service. Je n...
    - Pas besoin de jouer ! T'as 10% des gains mais dès que l'une d'entre nous gagne, elle peut te demander quelque chose."

    Heuuu...

    " - 15 % ?
    - 25.
    - 20 !
    - 24.
    - 22 !
    - Ok.
    - T'es dur en affaire Elion !
    - Pas qu'en affaire..." et elles se mirent à glousser.

    Le sourire que je leur fis poliment cachait tout le dédain et le dégoût que m'inspiraient cette situation. Mais bon, tout ce qui pouvait me donner des cristaux était à prendre ! Mais je craignais vraiment les demandes à venir... heureusement que ma fille n'était pas là...
    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
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    Re: Le plaisir du travail bien fait. Ou l'inverse.
    Lun 8 Nov 2021 - 15:32 #
    -Vous jouez ?
    -Ah ça oui, j’aime beaucoup ça.
    -Prenez donc une table de poker.
    -C’est que, à tout choisir, je préfère la belotte.

    Il me regarde avec l’air de chercher la blague dans mes propos. Mais je suis tout à fait sérieux. Bien que le poker soit assez sympathique, c’est pas trop le genre de jeu que j’apprécie. Dans les tavernes populaires de mes quartiers favoris, c’est un jeu qui rime souvent avec argent et quand les situations sont difficiles chez les uns et les autres, il n’est pas bon de jouer de l’argent ; car avec le poker, c’est souvent le cas, le jeu n’ayant que peu d’intérêt sans ; au risque d’avoir des mauvais perdants et des mauvais gagnants. Jusqu’à pourrir l’ambiance. Ce qu’on regrette inévitablement. Alors qu’avec la belotte, c’est beaucoup plus bon enfant. Déjà parce qu’on est en équipe donc il y a le jeu dans le jeu : celui de comprendre comment joue son allié, puis de savoir ce qu’il jouera, ceci afin de gagner au véritable jeu. C’est amusant, de créer une sorte d’alchimie entre deux individus, sans mots, par des gestes si anodins, qui peuvent être lu de tous, mais qui ont une signification particulière que pour son auteur et sa cible. Pour un peu, il y a beaucoup d’une relation affectueuse dans une doublette de belottes, mais ça s’arrête là, hein, généralement. Dans les milieux classiques, on ne va pas plus loin.

    C’est peut-être différent ici.
    En tout cas, ça l’est des endroits plus réputés.

    Il y a quelque chose de plus malfaisant ici. Ça pourrait être un établissement comme les autres, mais il donne l’impression de de cacher une crasse bien plus tenace sous ses beaux décors. Même les sourires et les postures des clients m’indisposent. Des visages heureux, mais dissimulant une part d’ombre qui me fait peur de découvrir. On n’est pas dans les lieux les plus connus de la capitale. Il n’est pas honteux de vivre des charmes que l’on propose, ça existe et c’est accepté. C’est fait en même temps au grand jour, mais dans l’obscurité des établissements dédiés à cette activité. Et pourtant, il y a des endroits en dehors de cette relative lumière, comme si le personnel autant que les clients voulaient cacher quelque chose ou se cacher du reste du monde. Profiter d’une certaine liberté qui n’est pas permise dans ces lieux mises en lumière. Un endroit où les vices peuvent être satisfaits, où l’on s’amuse de salir l’honneur et la moral de ceux qui s’adonnent à cette activité, contraint par leur vie et par des secrets familiaux qui ne sauront être révélés au grand public. C’est ce que m’inspirent ces lieux. Des environnements agréables dissimulant quelque chose de sombre. Une faim dévorante et cruelle. Derrière les sourires et les rires, il y a quelque chose de sordide qui est à peine retenu.

    -Si c’est la belotte qui vous intéresse, n’importunez pas les demoiselles, elles ont déjà leurs habitudes. Concentrez-vous sur le personnel, il est là pour ça.

    Le tenancier me glisse ces mots avec un regard lubrique en coin, dissimulant son visage derrière un barbe soigneusement taillé, son vêtement dissimulant mal des bras capables de vous briser en deux s’il se saisit de vous. Je remarque deux autres gars dans son genre, se faisant le plus discret possibles et observant tout le monde. Surveillant. Comme dans tous les endroits de divertissements, il y a besoin de sécurité, mais quelque chose me dit qu’ici, c’est le client qui est roi. Avant tout. Me saisissant d’une bière qui ne brille pas par sa saveur, je me dirige du côté des tables de belottes. Je remarque alors une chose bien singulière. Les tables de poker, exclusivement masculines, sont servies par des serveuses. Et c’est l’inverse pour les tables de belotes, où les dames profitent des séduisants garçons de café. Si cette répartition n’a rien d’étonnant dans la mesure où le sexe opposé fait beaucoup plus souvent consommé, entre autres, j’ai soudainement l’impression que les jeux de cartes ne sont qu’un prétexte pour répartir les clients d’après leur gout.

    Je m’en rends compte au milieu des tables de belote et déjà, des regards sont sur moi. Je ne me sens pas de faire demi-tour. Surtout que ça ne semble guère mieux du côté du poker, où les regards concupiscents et les mains baladeuses semblent légion pour la cohorte de demoiselles bien trop habitué pour protester. Je ne dis pas que les maisons closes sont des antichambres du bon gout, mais il y a une certaine notion de respect à avoir.

    -Salut mon grand, t’es nouveau ici ?
    -Euh… Je ne travaille pas ici.
    -Ah ? C’est dommage.

    Je passe entre deux chaises, rentrant le ventre pour n’importuner personne, cherchant du regard une place. Ce qui n’est pas facile pour un jeu nécessitant ni plus ni moins quatre personnes en doublettes. Je finis par me faire accoster par un serveur plongeant son regard azuré dans le mien, un mince sourire aux lèvres, le col de sa chemise savamment entrouverte pour stimuler l’imagination féminine.

    -Je ne veux pas vous faire peur, mais ils ne seront pas nombreux à jouer avec vous. Et ça sera plus cher.

    Clin d’œil. J’ai compris. Je bois. Puis je remarque un autre gars assis à une table. Sans doute un habitué pour donner l’impression d’y être à l’œil, au centre de l’attention des demoiselles à sa table. Je m’en approche doucement. Il n’est pas joueur. Peut-être que je pourrais en apprendre plus sur ces lieux en attendant de m’habituer à ces lieux et de dissiper mon malaise.
    InvitéInvité
    Anonymous
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    Re: Le plaisir du travail bien fait. Ou l'inverse.
    Sam 13 Nov 2021 - 0:29 #
    Je courais entre les commandes, relançais les tables, changeais les cartes car imbibées d'alcool, je récupérais les plateaux d'apéritif... Alors que je retournais en cuisine, une main m'attrapa fermement, me faisant presque renverser mon plateau.

    " Elion... J'ai gagné...!"

    Hein, heu, quoi ? Puis je me souvins de ce qu'on avait convenu et je jetais un regard à la mise. Quelque chose de cupide en moi fut ravi alors que ma morale et mon estime de moi commençaient à faire grise mine. Qu'est ce qu'elle allait me demander ? Elle n'était pas encore ma cliente mais je savais qu'il ne lui faudrait pas grand chose de plus pour passer le pas. Elle n'était pas spécialement jolie maiiiis, arrivé à un certain stade, la neutralité des traits est déjà une qualité suffisante pour rendre le moment moins pénible.

    " - Oui M. Olivéra ?
    - Je voudrais boire un shoot à tes lèvres."

    Les autres dames gloussèrent encore. Bon : si ce n'était que ça ! Sauf que non. Plus elles s'alcoolisaient, plus les parties étaient courtes et plus j'étais demandé. Allant de retirer quelques vêtements à faire des choses bien plus osées. Mais le pire, c'était quand elles me demandaient de répéter un texte... Genre 'Dis moi que tu m'aimes." ou " Séduis moi." : non. NON. Je ne vous aime pas, vous me dégoûtez, vous m'utilisez et... Oh.. des cristaux !

    " Si de tous les hommes, vous avez jeté le dévolu sur moi, je suis le plus honoré. Il n'y a que vous dans mon paysage pour éclairer mes journées. Ma vie passable devient un artifice de plaisir rien qu'en posant sur vous mes yeux rivés. De plus... malgré mon expérience et mon nombre de conquête, il n'y a que de votre corps dont je rêve éveillé..."

    Bon, ça marche sur les fleurs bleues... moins sur les affamées. Puis je dus m'asseoir à table, vissé sur cette chaise alors que les autres étaient en train de courir partout. D'un côté, je passais mon temps à ne rien faire et être payé presque le double. D'un autre, mes reliquats d'esprit d'équipe crissaient des dents.

    " - Elion..? Fit une voix trainante qui laissait penser à une question dont je ne voulais pas donner la réponse.
    - Oui Dame Tolichi ?
    - Tu as eu combien de femmes dans cette chambre ?
    - Hummm... une centaine ? (moins une... la seule que je voulais n'avait jamais visité cette pièce)
    - Est-ce que tu as déjà été avec un homme ?
    - Non.
    - Avec deux femmes ?
    - Ca arrive.
    - Oh ! (Elles s'échangèrent des regards, j'avais l'impression d'être un toutou chez des mémés qui n'arrêtaient pas de l'obliger à se faire caresser)
    - Est-ce que tu aimes coucher avec tes clientes ?
    - Mes amantes ont un statut privilégié. Je leur porterai toujours une attention plus grandes que les autres. "

    Je vis le tour de table de regards fugaces se faire, entre celles qui étaient mes régulières et qui s'enorgeuillaient et les autres, passablement jalouse à jem'enfoutiste.

    " - Tu es amoureux Elion ?
    - ..."

    Je dis la vérité ou pas ? Si je dis oui, on me tira les vers du nez pour connaitre son prénom... chose et scénario que je devrais inventer sur le tas. Si je disais non, elles seraient capable de mal le prendre, car elles pensent toutes (ou une grande majorité) que je suis amoureux d'elles au point de vouloir coucher.

    Non les filles, c'est vos cristaux qui m'intéressent.

    " Il n'y a qu'une femme pour laquelle je pourrais tout faire. Jusqu'à me sacrifier corps et âme.
    Je voyais la tension dans leur yeux. Elles attendaient le nom !
    Kahlua, ma fille."

    CHEH ! Aucune ne mérite ma réelle attention. Mais ça, je me gardais bien de vous le dire.

    " Bon, mesdames, je vous laisse. Relancez-vous dans la partie. D'ailleurs, ça me ferait plaisir de vous resservir quelque chose, une idée ?"
    La commande en tête, je me levai et percutais un homme que je n'avais jamais vu mais...
    " E-excusez moi monsieur. Je ne voulais pas vous faire de mal. Est-ce que la maison peut vous offrir un shooter ?"

    'Tain... j'ai l'impression de le connaître. En tout cas, j'avais envie de le connaitre.
    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
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    Re: Le plaisir du travail bien fait. Ou l'inverse.
    Mar 16 Nov 2021 - 10:51 #
    -Oh non, non. C’est moi. Et c’est si gentiment proposé que ça ne se refuse pas. Un verre de ce qu’il se fait de mieux ici. Si vous voulez faire une partie avec moi, je ne dirais pas non.

    Ça doit être un habitué. Un bel homme qui fait tourner les têtes au sens propre comme au sens figuré. Je dis ça parce que pour jouer avec les dames, il doit être un client reconnu, puisque visiblement, il n’y a pas beaucoup d’hommes à ces tables. Et puis, il connaît suffisamment la maison pour offrir des verres sur cette ardoise. Je suis plutôt bien tombé. L’homme s’éloigne pour aller chercher mon verre et j’en profite pour prendre sa place, adressant des sourires aimables autour de moi comme je pourrais le faire à n’importe quelle table que je rejoins d’habitude, sauf que d’habitude, on ne me regarde pas avec des yeux aussi calculateurs, comme si on essayait de voir à travers moi.

    -Veuillez m’excuser.
    -Euh… Pourquoi pas.

    Je les sens gênées. Comme si ma présence les sortait un peu de leurs habitudes. Sans aucun sens de la discrétion, je suis dévisagé. Et même plus. On semble s’arrêter sur le moindre relief de ma carcasse, analysant, jaugeant, estimant, comme des bijoutiers dans leurs ateliers. Les trois femmes se rapprochent instinctivement et commencent à avoir des commentaires à voix basses.

    -Cette moustache n’est pas désagréable…
    -Pas trop mon genre, mais ne manque pas de charme.
    -Vous avez vu ces muscles ?
    -C’est différent de Elion, mais pas en mal.
    -J’aime bien son regard, il y a une nuance de perversité rare.

    Je fronce les sourcils, sentant qu’on peut rapidement bifurquer vers une destination incontrôlable. Je privilégie la diplomatie avec une proposition assez honnête. Je remarque bien qu’elles semblent prêter de moins en moins d’attentions aux cartes, ce qui est dommage. En même temps, les cartes sont assez anodines. J’ai justement un beau jeu de cartes avec moi et c’est toujours plus amusant de jouer avec des belles cartes. Quand on a les outils les plus séduisants, on s’amuse toujours plus, n’est ce pas ? Je sors donc mon paquet de cartes.

    -Tu es nouveau ?
    -Euh… oui, c’est la première fois que je viens ici…

    Elles gloussent, échangeant des regards que j'interprète difficilement. Comme si elles avaient en ma présence l’opportunité de m’apprendre la dure réalité de comment on traite les nouveaux ici. Il est vrai que pour ma part, c’est toujours avec une joie non dissimulée que je prends plaisir à faire découvrir les locaux de la guilde et il est évident que ce sentiment peut exister chez les clientes de cet établissement, même si je ne me sens pas non plus consommé sur place. Faut garder à l’esprit ce pourquoi je suis là. Observer, puis agir. Dans le bon ordre.

    -Dis moi, où as-tu trouvé de si gros muscles ?
    -Bah, je suis allé à la salle.
    -Et laquelle d’entre nous préfères-tu ?

    On darde vers moi les regards de celles qui attendent des compliments maintes fois entendus, mais dont on ne se lasse jamais vraiment assez. Je n’aime pas trop passer pour un méchant, je vous avoue. Mais mentir, c’est créer plus de méchanceté à terme. Alors, j’essaie d’enjoliver les choses sans trop trahir ma pensée.

    -Vous êtes plutôt séduisantes dans vos genres, je dois l’avouer. Toutefois, mademoiselle, vous n'êtes pas mon genre.

    Elles écarquillent les yeux de surprises tandis que la jeune femme ciblée reste un instant immobile, la bouche entrouverte, assommé par ma déclaration. C’est dommage si un sentiment était né en me voyant, mais il vaut mieux pour elle qu’elle sache que c’est peine perdue. L’intéressée se lève, visiblement outrée.

    -Jamais on ne m’a traité de la sorte ! Je vais me plaindre !

    Rouge de confusion et de colère, elle s’éloigne d’un précipité, bousculant presque sur son passage le dénommé Elion, je suppose, qui lance un regard interrogateur à la tablée. Mais visiblement, les deux femmes restantes ne voient pas la situation d’un mauvais œil. Clairement, elles ont des vues sur le bel homme qui vient déposer un shooter en face de moi et le départ de la troisième prétendante leur laisse plus de coudées franches pour parvenir à leurs fins.

    -Elion, choux. Ton ami est très intéressant.
    -Mais … ?
    -Ne pense pas à elle. Elle a mal supporté d’entendre une réalité que nous connaissons tous.

    Dit celle-ci en posant un long fin doigt sur la joue de l’homme pour lui faire tourner la tête dans sa direction plutôt que dans celle de la cliente partie au comptoir. Moi, je souris aimablement, un peu gêné. Peut-être que c’était sa préférée. ça serait bête.

    -Une petite partie ? On est pile assez. Acceptez-vous d’être mon partenaire ?

    Les deux femmes me lancent un regard courroucé comme si j’avais eu un mot qui ne leur plaisait pas beaucoup. Ce jeune homme doit être très fort pour qu’on veuille autant jouer avec lui.
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    Re: Le plaisir du travail bien fait. Ou l'inverse.
    Mer 24 Nov 2021 - 23:08 #
    " - J-je... ne sais pas jouer à ce genre de jeu...
    - Quoi ? Mais pourtant, tout le monde sait jouer !
    - Sérieusement Elion ? Tu ne sais pas ?"

    Je reluquais le shooter à la madeleine que j'avais rapporté au nouveau tandis que mes joues rosirent un peu. Je n'avais pas eu une enfance ainsi et.. mes parents n'avaient jamais pris ce temps avec moi. Et la seconde personne avec qui j'aurais pu apprendre était plutôt à aimer le grand air que le confort d'une table. Puis ... la vie ne m'a pas permis de rattraper ce temps mort.

    " - Tu ne joues pas aux cartes avec Kahlua ?
    - N-non... Je ne connais pas et on joue à d'autres choses ensembles. Quand je ne suis pas ici. Lourd sous entendu sur mon temps de travail.
    - Pas de souci Elion, fais pas cette tête ! On va t'apprendre ! Viens ! Elle me prit le bras sans ménagement. Faut mélanger les équipes !"

    Je vis le plaisir des dames à s'intercaler entre nous. Moi, je ne me sentais pas à ma place, inquiet de la suite des évènements. S'il était question de miser des cristaux, je ne pourrais me le permettre. J'appréhendais un peu la séquence explication... Et si je jouais mal ? Et si je ne comprenais rien ? Si je me couvrais encore plus de honte ? J'espérais rien de trop compliqué.

    " - Mais avant de se lancer, pourquoi ne pas faire un tour des prénoms ? Moi c'est Avelyne Tolichi.
    - Je suis Astréïde Olivéra.
    - Elion.
    - Bah oui, tout le monde te connait toi.
    - Et vous cher inconnu ?"

    Nous laissâmes à l'inconnu le temps de se présenter tandis qu'il mélangeait un beau jeu de carte. J'étais étonné de sa dextérité. Entre mes mains, je les aurais sans doute étalées sur la table. Puis mon regard remonta le long de ses bras pour le dévisager. Il ne me disait rien mais étrangement, j'avais confiance. Mes petites angoisses s'envolaient : il allait sans doute bien m'apprendre. Pire, j'avais presque envie de jouer. Est-ce que cela pourrait être une petite parenthèse dans la survie que je menais ? J'en avais envie...

    Et si cela se jouait à deux, pourquoi ne pas en profiter pour l'apprendre à ma fille aussi ? Un jeu de carte... Je pense avoir les finances pour.

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    Re: Le plaisir du travail bien fait. Ou l'inverse.
    Lun 29 Nov 2021 - 15:15 #
    -Jack. Pour vous servir.

    Que fais avec un petit sourire modeste. Je pourrais me présenter comme le brillant conseiller de la guilde que je suis, mais je préfère garder une dose de mystère autour de moi. Et puis, il est important d’utiliser un pseudonyme pour pouvoir protéger sa vie privé des gens malavisés qui pourraient vous en vouloir, comme la jeune dame qui n’a pas apprécié que je lui dise une vérité, regrettable, mais je reste un garçon honnête comme ma maman m’a éduqué. Les valeurs, c’est importants. Je me présente donc, tout en dévisageant mon vis-à-vis, ce qui pourrait me faire passer pour nos voisines qui ne semblent avoir d’intérêt que pour le bel homme, quoique ma moustache semble faire aussi l’objet d’un intérêt certain. Un prénom vient d’éveiller ma curiosité. J’en ai croisé des gens. J’en ai entendu des prénoms, mais celui-là, je l’ai entendu que récemment. Kahlua. Le mot est rentré mon esprit et il s’est mis à tournoyer dans mes pensées, incapable d’en sortir tant que je ne mettais pas un visage sur ce prénom. Au début, j’ai cru qu’il évoquait sa compagne. En tout cas, c’est comme ça que j’interprétais ce « on joue à d’autres choses ensemble » avec ce petit quelque chose dans le regard et dans la moue qui vous font comprendre qu’il y a un gros sous-entendu. Puis je me suis dit que c’était bizarre parce qu’à priori, le dénommé Elion semble s’adonner à certaines activités ici qui pourraient convenir à sa charmante compagne.

    Puis je me souviens. Khalua. Une gamine. La dizaine. Plutôt intelligente, quand on compare aux autres enfants du même âge beaucoup plus intéressé par les aventuriers. Je ne vais pas vous en parler plus, l’histoire n’est pas terminé, je ne voudrais pas commettre une erreur malvenue. Coïncidence ? Dans un monde où beaucoup de gens croient en Lucy, déesse à la chance insolente, on est en droit de se poser légitiment la question. Tant que je ne suis pas fixé sur son lien avec cette Kahlua, je préfère ne pas avoir d’idée arrêté. Peut-être que la question se posera plus tard. Je trempe mes lèvres dans le cocktail apporté par Elion. Surprenant. Je ne connaissais pas. Je ne suis pas un grand amateur des arrangements complexes, préférant la rugosité d’une bière, mais c’est tout de même des boissons faites pour être agréable, alors, ça l’est souvent. Même si je me doute que le gout dissimule une quantité d’alcool déraisonné pour que le tout monte plus rapidement à la tête et qu’elle délit les langues et les esprits. Et les bourses aussi.

    Quel qu’elles soient.

    Car on doit jouer au noble art de la belote. Vous en ai-je déjà parlé ? Car la suite est très importante. On a souvent tendance à réduire ce jeu à un grossier jeu de cartes où la chance des tirages joue un rôle déterminant. C’est bien les pensées des ignorants, car la belote est un jeu subtile à bien des égards. J’explique les règles classiques, le sens des cartes normales, le sens des atouts, la façon de prendre la main, de déterminer l’atout et ainsi de prendre le pari de faire le maximum de pli. Un engagement qui peut être rapidement sabordé par un bon jeu en face, ou pas une compréhension mutuelle de l’équipe adverse qui peut faire des ravages. Là est la clé. Car c’est à la charge de charge doublette de créer une véritable relation entre eux. Presque une osmose. Quand on ne se connait pas, c’est un peu comme rencontrer quelqu’un que l’on cherche à plaire. Dans le jeu, on ne parle pas. Alors, on s’échange des regards. Au début, on ne se comprend pas. On se méprend sur les intentions, puis petit à petit, on pense comprendre que ce regard, qui semble être le même celui envoyé une minute plus tôt, veut dire tout autre chose, peut-être à cause de ce petit sourire au coin des lèvres en plus. Et que de son côté, il faut assumer les conséquences que l’on a compris. Accepter de laisser la main. Ou de le lui prendre. Etre son épaule sur laquelle se reposait dans les moments difficiles. Et inversement. Mais le principal, c’est de l’accepter tel qu’il est. J’ai peut-être plus de facilité à prendre mes aises dans ce jeu, ce n’est pas pour autant que je dois succomber à lui forcer la main. Il doit avoir du respect. Sans ça, il n’y a pas d’amusement. Il n’y a pas d’osmose. Les choses viennent toujours en leur temps. On fait plusieurs tours de cartes pour apprivoiser les cartes comme apprivoiser son partenaire. D’un point de vue extérieur, c’est peut-être un jeu de séduction, mais dans l’intérieur de notre relation privilégié de partenaire de belote, c’est un peu comme vouloir toucher le cœur de l’autre. N’avoir qu’une seule et même pensé pour compter les cartes, savoir ce que l’on a et ce qu’on les autres. Afin d’optimiser les plis et de réussir à gagner les manches. Et à ce jeu, je me perds un peu dans le regard d’Elion, qui semble traduire tant de choses aussi différentes les uns des autres. Mais par-dessus tout, j’ai une soudaine impression que s’il avait besoin de prendre une voiture pour aller casser la figure au moindre relou qui viendrait importuner sa protégée, il n’hésiterait pas un seul instant.

    Il n’est pas mauvais, il comprend vite et il semble bien m’apprécier. C’est bon signe. De leur côté, Astréïde et Avelyne semblent se moquer éperdument des valeurs de la belote, leur sous-entendus du regard semblant concerné nos physiques plutôt que nos mains.

    -On parie quelque chose, du coup ?
    -Que pensez-vous de… faveurs ? Les gentilshommes que vous êtes sauront respectés leur parole donnée, non ?
    -Des … faveurs ?
    -Oui… que vous acceptiez nos demandes… Et vous inversement… si vous gagnez. Une faveur par manche gagné.

    Elion soupire. Comme si ces sous-entendus et ces jeux ne sont que la routine habituelle de sa vie autour de ces tables en ces compagnies décadentes. Je me sens l’âme de celui qui peut gagner. Les pures contre la corruption du vice. Une figure dans le genre. Alors, on se met à jouer. Et pendant qu’on se met à jouer, je finis par poser la question, sur le ton de la discussion car si on n’est pas censé parler du jeu, on peut parler de tout le reste.

    -Cette…. Kahlua. C’est votre amoureuse ?
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    Re: Le plaisir du travail bien fait. Ou l'inverse.
    Mar 30 Nov 2021 - 23:23 #
    Des regards perdus puis soudainement, des exclamations hilares accueillirent la question de Jack. M'enfin, venant des dames, pas de ma part. Même si je trouvais la demande cocasse. Alors que je tentais de garder une face relativement neutre durant mon travail, je me laissais l'espace d'un instant le droit de montrer mes réelles émotions. Un léger sourire et un plissement de paupières accompagnèrent mes paroles :

    " - Elle est largement l'amour de ma vie. Je sentis que les dames me scrutaient, voyant ma sincérité comme quelque chose de touchant. Cependant, pas l'amour que vous imaginez. L'amour plus ingénu d'un père pour sa fille.
    - Pfff, Elion, si seulement tu savais aimer quelqu'un d'autre que ta fille !"

    Je répondis avec un petit rire malicieux pour changer l'ambiance qui me semblait pesante. Etait-ce un ton boudeur ou lourd de reproche ? Pour moi, c'était le plus beau des compliments. Je ne voulais personne d'autre qu'elle. Non pas que ces dames ne le méritaient pas, c'est que moi je ne le méritais pas. Je ne voulais plus me lier. Je ne voulais plus éprouver d'émotion pour d'autres personnes... sauf pour Kahlua. Elle était le sujet des plus fortes mais aussi les plus vertigineuses. Je n'ai jamais ressenti autant de tristesse ou de colère qu'à son contact. Mais aussi, du bonheur. Le simple bonheur.

    " - D'ailleurs, où est-elle ?
    - Chez sa nourrice. On sait tous comment cette soirée va tourner et je ne veux pas qu'elle assiste à cette déch.. ce dénouement. Elle est trop jeune et l'alcool échauffe les esprits. Et au vu des clients... je sais que je n'aurais pas beaucoup le temps de veiller sur elle."

    Je me disais que cette nuitée allait me rapporter bien plus que ce qu'allait me coûter sa sieste chez Lina. Que ça soit pour moi, être sûr qu'elle soit en sécurité, mais aussi pour elle, loin de ces êtres qui me dégoûtent. Je levais les yeux, tentant de chercher le regard de Jack pour lui passer un message... Une fois accroché, je tentais de lui faire comprendre que j'avais la main à carreau. Il fallait reconcentrer les esprits sur le jeu. Cependant, nous nous méprisâmes et les demoiselles remportèrent la manche.

    " Moi ! Moi ! Je veux voir si la moustache de Jack est réelle ! "

    D'un mouvement, elle vint auprès de mon partenaire de jeu et posa sa main sur la pilosité faciale du pauvre bougre. D'abord c'était une simple caresse... puis elle se mit à tirer. Je sentis la honte montrer en moi. Elles n'étaient vraiment pas tenable et je me sentais désolé pour mon partenaire de jeu. En seule réponse, elles gloussèrent comme des mijaurées.

    " Ca va M. Jack ?"

    Dans mon regard, il y avait écrit : la prochaine est pour nous...! Vengeance ! Car oui, je me prenais réellement au jeu. Si les premières manches ont été compliquées, me trompant dans l'ordre des atouts ou encore sur les effets de jeu, je me sentais doucement en confiance. Je n'ai jamais joué à des jeux de stratégie mais je n'étais (normalement) pas le dernier des idiots. Mouvements de mains, regards liés, cartes déplacées pour être retriées et remémorées... Mon côté roublard ressortait doucement. Tricher ? Non. Mais être border line : totalement.

    Je réajustais ma prise, montrant trois doigts, comme je l'avais fait quand mon partenaire avait la main, lui demandant de jouer pique. Car selon mes 'savants' calculs, si je prenais la main maintenant, je pourrais faire tous les derniers plis...
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    Re: Le plaisir du travail bien fait. Ou l'inverse.
    Mer 8 Déc 2021 - 15:45 #
    Je me masse sous le nez pour dissiper l’irritation de m’être fait tirer la moustache. C’est aussi rare que surprenant car si vous vous voulez mon avis, il y a bien d’autres choses qui méritent d’être tiré pour savoir si c’est vrai ou pas. Mais détailler tout cela n’est pas à l’ordre du jour. Il nous faut gagner et mon partenaire fait des efforts pour être au niveau, quitte à utiliser quelques gestes au demeurant discrets, mais qui pourrait nous griller si nos concurrentes étaient moins attentives à nous taquiner plutôt qu’à avoir la rage de vaincre. En soi, elles ont déjà perdues, même si elles connaissent les règles du jeu bien plus qu’Elion. Il faut toujours avoir la rage de vaincre, la détermination de réussir ce que l’on entreprend pour l’obtenir. Faire preuve d’un peu de légèreté et c’est le meilleur moyen d’échouer lamentablement. Le problème des signes de la main, c’est qu’il faut le comprendre. Se mettre d’accord à l’avance. Et comme ce n’est pas le cas, on en paie les pots cassés. Alors, je préfère assurer.

    -Auriez-vous le CŒUR de m’offrir un autre verre ?

    Il a un battement de sourcil interrogatif avant de comprendre.

    -Peut-être bien. Mais quelle boisson PIQUE votre curiosité ?
    -Hum. Laissez-moi réfléchir avec cette manche ?

    Je joue pique. La partie se déroule sans accroc et l’on gagne. Pour le change, Elion va donc me chercher un autre verre, que je paie cette fois ci, et profitant de ma victoire, je demande la faveur à ces dames de me parler davantage de mon partenaire de cartes. Si beaucoup de choses semblent plutôt futiles dans leur histoires, il y a certaines éléments qui prêtent à s’intéresser davantage à cet individu, informations qu’Elion nous détaillera surement pour faciliter votre compréhension. Couplé au fait que cette fameuse Kahlua est peut-être celle que j’ai rencontré dans les coursives de la guilde des aventuriers, j’ai assurément en mains les cartes qui me permetteront d’attirer son intention et de, peut-être, le séduire à rejoindre mon cercle de relations professionnelles et celui des petits potes. Pour cela, il s’agirait de mettre un terme rapide à cette partie de cartes pour pouvoir discuter franchement. Le jeune homme revient. On reprend. Désormais un peu plus confiant sur la signification de ces gestes et alors que visiblement, il a suffisamment de sens de l’observation pour compter les cartes, il ne faut pas longtemps pour que l’on enchaine les victoires, gagnant les faveurs à notre compte jusqu’à l’ultime manche que l’on remporte facilement.

    Je pose les cartes. J’ai un vertige. Je me prends la tête dans la main un instant avant de me redresser.

    Enfin.

    V’là Blackjack dans la place. Le double maléfique que dirons les bien-pensants alors qu’au final, je suis juste quelqu’un d’un peu moins candide que le Jack que tout le monde connait.
    Quel enfer de devoir prendre les manettes de cette façon. J’avise le verre à côté de moi que je vide dans une grande rasade avant de lever le verre en direction des perdantes, comme pour mieux les remercier d’avoir été nul. Pas de pitié pour les échecs. Puis je mire un peu l’Elion qui a prouvé qu’il avait de la ressource. Il se débrouille même plutôt bien et rapidement une fois qu’il connait les règles. Il faut de ça pour jouer du mauvais côté de la loi. Efficacité et réactivité. Je ne vais pas par quatre chemins. Dernière victoire, dernière faveur à demander.

    -Puisqu’on a gagné, vous ne voyez pas d’inconvénient à ce que je monopolise un peu du temps de ce brave homme en tête à tête ?

    Que je fais en me penchant un peu vers elle, comme si mon pouvoir de sympathie était une eau de Cologne que je cherchais à mettre en abondance sous leur nez pour mieux faire passer la pilule. Je sais pas comment ça marche mais moi, je sais que Jack a ça. C’est déjà pas mal. S’il savait, lui aussi, il pourrait tant faire. Mais ça le détruirait aussi. Vous imaginez ? Savoir que pendant toutes ces années, les gens vous ont trouvé sympathique parce que c’est votre pouvoir ? Horrible.
    Enfin, moi, je m’en fous. Tant que ça paie.
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    Re: Le plaisir du travail bien fait. Ou l'inverse.
    Mar 14 Déc 2021 - 21:59 #
    " - Elion ? Oh, on commence à bien le connaître quand même.
    - Je crois qu'il travaille là depuis qu'il a 15 ans.
    - On m'a dit qu'il était tellement mignon à l'époque, avec sa bouille rousse et avec ses tâches de rousseur. Il était une catastrophe, il faisait tout tomber !
    - Oui, il était simplement serveur à cette époque.. Le tavernier m'a dit qu'il avait tenté d'entrer dans la garde à un moment... puis il a eu Kahlua.
    - On m'a raconté qu'il la portait sur son dos avec une écharpe alors qu'il servait les clients. Assez rapidement, il s'est mis à faire des extras et a commencé à fréquenter les clientes...
    - Ca doit bien faire dix ans oui, il a commencé quand Kahlua était déjà là.
    - Elle est très vite devenue la mascotte du bar alors qu'il la défendait bec et ongle. Il est vraiment un papa poule.
    - Il est désespérément craquant... Mais on ne sait jamais ce qu'il pense réellement.
    - Je trouve qu'il a repris un peu de poids ces derniers temps...
    - Oui j'ai aussi remarqué à notre dernière cession ! A une époque, j'étais plus épaisse que lui !
    - On raconte qu'il ne mangeait rien pour que Kahlua ait ce qu'il lui était nécessaire pour grandir. On dit même que Kahlua est petite comme ça car elle a été affamée dans sa jeunesse...
    - Elion n'a jamais été très gros non plus. Peut-être que c'est de famille ?
    - Je ne sais pas, il n'en parle jamais... Y'avait bien cette dame que Kahlua appelait Ma' mais... qui était t-elle réellement pour eux ? C'était les seuls moments où j'ai vu Elion sortir de son flegme habituel.
    - Il était réellement méchant et furieux contre elle. Je ne l'avais jamais vu ainsi, c'est vrai !
    - Lui qui est simplement pragmatique...
    - Elle ne vient plus. Et depuis il est apaisé."

    Je n'entendis que la dernière phrase de leur discussion, posant le verre devant M.Jack. Je les interrogeais du regard mais personne ne se mit d'accord pour répondre à ma question muette. Alors nous continuâmes. Et je pris énormément de plaisir à 'jouer'. Je lisais dans les mouvements et dans les mots de Jack... l'alcool abrutissant aussi doucement le couple ennemi. C-c'était étrange de ressentir cette satisfaction de gagner. De voir son partenaire content de mon jeu et ma façon de faire. J-je.. n'avais pas ressenti cela depuis longtemps. Alors, doucement, mon masque fondait et le garnement en moi reprenait les rênes avec des réflexions sarcastiques caustiques dont j'avais le cru mais l'impossibilité de dire.

    Au final, M. Jack proposa la fin de la belotte et renvoya avec élégance les demoiselles. Nous voilà en tête en tête. Moi, je me sentais... bien. Etrangement. Une étincelle de malice ne quittait plus mon regard.

    " Je voulais vous remercier pour votre temps et votre patience. Je me suis beaucoup amusé à jouer avec vous M.Jack. Vous vouliez me demander quelque chose ?"
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    Re: Le plaisir du travail bien fait. Ou l'inverse.
    Ven 17 Déc 2021 - 15:51 #
    -Pas forcément, mais je me suis dit, peut-être à tort, que t’aurais pas dit non à un peu de calme.

    Clairement que je veux lui demander quelque chose, mais on fait genre de s’intéresser d’abord à lui. Je me masse un instant les tempes pour me remettre les idées en place. Passer du Jack simplet à Blackjack, ce n’est pas forcément quelque chose de facile à gérer pour la tête. Je ne sauvais pas trop vous décrire le phénomène, mais vous imaginez bien que quand on est un peu rouillé pour être aux manettes d’un corps, la prise en main est pas des plus simples, même si ça s’oublie pas, comme boire ce qu’on m’a préparé. Ça fait déjà assez de temps qu’on se tourne autour, il serait temps de rentabiliser la soirée, même s’il n’y a que moi qui pense comme ça. Le Jack pourrait passer la nuit à boire, à jouer et à discuter de tout et de rien. Pour faire du rien. Moi, faut que ça ait une utilité. On est pas Blackjack une fois de la semaine pour rester oisif.

    Je commence par quoi ? Les intérêts de Jack ? Ou mes intérêts. Pas dit que j’ai un intérêt dans l’histoire, mais ça serait bête de pas en profiter. Avec les informations que les clientes ont fourni à Jack avec cette facilité déconcertante ; comme quoi le quidam peut révéler tellement de choses sur le ton de la conversation ; je me suis fait un portée très précis de ce fameux Elion. Un type prêt à tout pour sa gamine, qu’est peut-être le marmot que Jack a fait visiter la guilde. Et ça, c’est coup double. Non seulement, il sera peut-être pas récalcitrants à se salir les mains, mais si le Jack peut avoir une certaine influence sur sa progéniture, peut-être bien que j’ai la clé pour éviter qu’il me fasse faux bonds. Commençons par Jack. En douceur, on va dire.

    -la soirée a été bonne. T’es bien sympathique, Elion. Et je dois dire que ça ne doit pas être facile tous les jours ici. J’imagine. Les gens qui sont un peu faux. Qui veulent s’amuser. Peut-être bien à tes dépens. Je ne connais pas les détails, mais je me doute que tout ne doit pas être un plaisir.

    Oui, je le tutoie. Je brise la limite du vouvoiement. D’autres diront qu’une partie de belote, ça équivaut à des jours de conversations entre nous et ils auront peut-être pas tort. Moi, dans l’histoire, c’est qu’il sente que je veux bien m’entendre avec lui. Que je ne suis pas son ennemi. Que je parle des gens faux et que je ne veux pas en être un à ses yeux, alors que clairement, tout cela est clairement intéressé, peut-être pas dans le sens qu’il a l’habitude. Le Jack est honnête. Je le suis moins. L’honnêteté, ce n’est pas très amusant.

    -Avoir une fille à charge, ça doit être quelque chose. Personnellement, j’ai pas d’enfants. Ou pas que je sache. Je ne dirais pas non, mais ça se fait pas tout seul aux dernières nouvelles. Une question de laisser quelque chose à ce monde, en quelque sorte. Enfin, je ne suis pas là pour mes m’épancher sur mes états d’âmes, même si ça doit peut-être faire partie de tes tâches.

    Enfin, c’est les états d’âmes de Jack, ça. Moi, mes états d’âmes, c’est d’avoir plus de pouvoir et d’influence. Et ça va pas assez vite.

    -Qu’est ce qui t’empêche de sortir de cette situation ? Il y a des boulots bien meilleurs ailleurs. Des choses qui seront plus acceptables pour toi. Pour ta fille. Même des trucs mieux payés. Il y a quelque chose qui te retient ici ? La compagnie des dames est si agréable ici ?
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    Re: Le plaisir du travail bien fait. Ou l'inverse.
    Jeu 23 Déc 2021 - 23:56 #
    Alors que je buvais mon verre d'eau que j'avais apporté en même temps que sa boisson, je me pris à le regarder de travers. Ces questions étaient... très personnelles. Mon silence montrait ma méfiance alors que je le fixais de mon regard bleuté. Mais au fur et à mesure que je le toisais, quelque chose fondait en moi. Je le sentais sincère. Je le sentais soucieux. Et aussi étrange que cela puisse, je me sentais en confiance. Pire : à lui, j'avais envie de tout balancer. Je n'avais personne à qui parler de mes soucis, personne en qui je faisais assez confiance pour lui confier mes troubles et mes questionnements : pas un ami, pas une amante, pas une âme.

    Et clairement Kahlua n'était pas une solution.

    " Agréables..?"

    Je me mis à rire jaune avant de soupirer, las de tout, un rictus vaincu que les lèvres. Ma voix baissa d'un ton alors que je répondais tout en m'assurant que personne ne puisse m'entendre dans cette cohue générale. Mon corps exprima soudainement tout le poids que je portais et mes yeux se voilèrent de la réelle tristesse qui étouffait mon cœur. Ma peur. Ma honte. Mon dégoût de moi-même. Mes remparts si résistant avaient cédé en quelques secondes...

    " Malgré ce que pense le monde, je ne fais pas ça de gaité de cœur. J'ai une petite à nourrir trois fois par jour, qui grandit plus vite qu'il ne faut pour le dire, entrainant son lot de vêtement, d'objets scolaires et de caprices. Elle n'a pas à souffrir de ma pauvreté. Je voudrais qu'elle soit comme toutes les autres... Je n'ai que mon corps 'potable' pour me permettre de gagner sa vie. Je sais à peine lire et compter : je ne sais rien faire d'autres et je n'ai pas eu le temps de me former en quoi que ce soit car je l'ai eu trop tôt. Et je suis seul pour elle. Les boulots mieux payés... me sont inaccessible d'autant plus qu'il me faut cette paye immédiatement. Même en jeunant, je serais mort de faim avant d'y avoir accès.

    Tous les matins, je rentre en étant un peu plus souillé de la veille. Tous les matins, je tremble de voir ma fille comprendre ce que je fais. Tous les matins, je ressens à quel point je suis un père foireux pour elle. Le jour où elle sera assez mature pour comprendre ce que je fais pour elle ou ce que j'ai fait pour elle... elle me répudiera.

    Alors je fais au mieux avec ce que j'ai. Et tant que j'ai des cristaux... je n'ai pas à me plaindre.
    Tant que j'ai tout ce qui lui faut... je n'ai rien à espérer de plus.
    "

    Il émanait quelque chose de lui. J'avais l'impression de le connaître de longue date... mais surtout et avant tout, après toutes ces années, j'étais réellement sensible à l'attention. Comme s'il était... comme s'il était mon ami, celui que j'attendais depuis des années...
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    Re: Le plaisir du travail bien fait. Ou l'inverse.
    Jeu 6 Jan 2022 - 22:08 #
    J’écoute ses histoires en faisant mine de m’y intéresser. Jack aurait eu l’air sincère. Heureusement, j’ai ces traits. En l’état, c’est pas ça qui va me tirer une larme. Des gigolos et des putains, il y’en a dans toutes les villes où il y a une clientèle. On dit que c’est le plus vieux métier du monde et dans notre monde, il y’en aura toujours. Comme il y aura toujours des faibles et des forts. Il y aura toujours des gens en dessous de soi et au-dessus, même pour la royauté. Au-dessus, c’est le peuple qui peut te renverser si tu fais n’importe quoi. Le tout, c’est de faire avec les cartes qu’on a en main et de savoir saisir une opportunité.

    Non, son histoire, ça ne m’émeut pas. Par contre, elle m’intéresse. Parce que je perçois assez rapidement qu’on peut y planter de solides crocs pour le faire changer de bords et obtenir facilement une âme damnée prête à accepter d’autres boulots au demeurant moins sale, mais clairement mieux payé. Avant d’attaquer, je pense un instant à faire la promotion de ce que voulait Jack. Vous savez, le truc d’informations, plutôt minable, on va pas se mentir. Quand quelqu’un vous sort ça, c’est pas d’intégrer une association de bénévoles pour juste rendre services aux citoyens inconnus qui n’auront pas de pitié pour lui quand il s’agira de se racheter une dignité. Franchement, c’est pas avec des idéaux qu’on attire les fidèles, Jack.

    -C’est terrible ce que tu me dis. Et j’ai bien envie de t’aider. Je suis comme ça. J’aide les gens. J’ai des boulots pour toi. ça demande pas des connaissances particulières et si c’est le cas, tu pourras les apprendre sur le tas. L’important, c’est d’être déterminé et d’avoir la volonté de bien faire.

    J’y vais molo. Le but, c’est pas de le faire signer un contrat dans la minute. J’ai beau insister sur le pouvoir de sympathie ; et je sais même pas si ça fait quelque chose d’insister dessus, j’ai surtout l’impression que je vais lâcher un pet des plus malaisants à ce rythme ; on peut pas tout avoir du premier coup. Déjà, aussi, il faut voir ce qu’il faut. S’il est pas capable de remplir mes petits boulots, ça serait un investissement des moins rentables. Et comme j’ai pas non plus toute la liberté du monde dans ce corps, je vous ai déjà dit que je comptais rentabiliser mes prises de contrôles.

    -Je me doute bien que ça peut faire peur. T’as tes habitudes. Même si c’est pas de gaité de coeur, t’as une situation qui te permet d’entretenir ta fille. Je me doute bien qu’elle doit sacrément grailler. ça veut vite grandir ces choses là. Alors, ce que je te propose, c’est occasionnel. Et payer d’avance. C’est une marque de confiance. J’trouve ça important.

    Surtout que je sais où il bosse, alors, les entourloupes seront compliquées à gérer de son côté. On va éviter de tout de suite lui refiler des boulots où il devra se salir les mains. Plutôt exploiter sa belle gueule pour obtenir des informations. Oui. Toujours des informations. C’est le nerf de la guerre. Alors, on est pas dans le réseau du Jack, là, où il ne fait qu' écouter des trucs pendant le boulot. Il s’agit plutôt de provoquer le destin et de se renseigner sur certains individus pour trouver leur levier respectivement qui les feront bouffer dans ma main. Quand vos subordonnées ont des têtes de truands, vous n' obtenez pas toujours de bons résultats. Alors, un gars comme Elion, avec deux grammes de jugeote dans la tête, ça peut valoir de l’or. Je rentre pas trop dans les détails, pour voir à quel point il veut bien mordre à l’hameçon.
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    Re: Le plaisir du travail bien fait. Ou l'inverse.
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