Les minutes passent, jusqu'à ce que la brise me fasse frissonner et me sortent de mes inquiétudes. Après tout, j'ai confiance en Arthorias... Et il m'a demandé de terminé le travail qu'il m'avait confié. Il ne faudrait pas qu'il rentre et qu'il ait encore trop de choses à faire. Je me décide alors à enfin rentrer, jusqu'à tomber nez à nez avec des soldats qui ont sans doute été attiré par le raffuts que j'ai fait.
- Tout... Tout va bien ?
- Oui.
Je continue mon chemin, choisissant de les ignorer.
- Tu... Tu as bu ?
Rha... Encore ça.
- Non. Non et je ne boirais plus jamais, rassurez vous.
- D'accord.
Je continue mon chemin sans plus de commentaire. Jusqu'à retourner dans le bureau d'Arthorias qui mène à ses appartements, entendant murmurer derrière moi.
"Non mais Arthorias a raison, partir loin est une très bonne idée."
N'est ce pas. Comme ça on va disparaitre tous les deux pendant quelques jours et attiser encore plus les rumeurs... Génial. Bon, ça a au moins le mérite de m'avoir fait penser à autre chose. Retournant dans ses quartiers pour reprendre le travail qu'il m'a confié, je m'attarde tout de même sur les deux warg qui m'accueillent chaleureusement bien que regardant quand même en direction de la porte, cherchant leur maître.
Prenant la tête de la blanche dans mes mains et m'accroupissant à sa hauteur, je la regarde dans les yeux avant de lui dire.
- Désolé, il est parti à cause de moi... Mais il m'a promis de revenir au plus vite, alors on va l'attendre ensemble, d'accord ?
"Ce n'est qu'un canidé Luna, j'espère que tu ne t'attends pas à ce qu'il te réponde !"
- Tu es juste jaloux.
"Je vois pas de quoi tu parles."
Je laisse échapper un petit sourire avant de me relever et de poser les yeux sur ces lettres... Avant de retourner m'installer derrière.
Le temps passe, et j'arrive finalement à trier la dernière d'entre elle... Mais Arthorias n'est toujours pas revenu. Je me lève alors, allant jusqu'à la fenêtre qui donne vu sur la cours d'entrée dans la caserne, regardant cette place déserte. Jusqu'à ce que quelque chose vienne me taper le bas des cottes.
- Qu'est ce qu'il y a Yuna, tu t'inquiètes toi aussi ?
Ma main vient se poser sur la tête de la warg, caressant l'animal sans vraiment faire attention. Ce simple geste à quelque chose d'apaisant, de reposant. Tellement que je finis par m'assoir à même le sol pour continuer de caresser la créature qui s'allonge près de moi.
Et après de longue minutes, nous sommes rejointes par Yio, elle aussi venant récupérer de l'attention, le tout sous le regard d'abord courroucé d'un Haku foncièrement jaloux, qui finit par s'attendrir en voyant que leur présence m'apaise et me permet de juste décompressé, me réfugiant contre la fourrure soyeuses des deux créatures. Jusqu'à me laisser bercer par leur chaleur, en attendant qu'il revienne...
Cela dit, cette fois, il venait en tant que capitaine de la garde royale, non pas en tant que prétendant à la main de Lunarya
L'homme fut presque surpris de voir l'officier en armure intégrale sur le perron de sa porte
-Arthorias ? Même si c'est toujours un plaisir de vous voir, je ne m'attendais pas à vous voir ici à cette heure... J'espère que votre venu n'est pas de mauvaise augure.
-Bonjour Monsieur Lys, navré de vous déranger à une heure aussi indue. Je viens simplement vous remettre l'ordre de mobilisation de Lunarya.
Une assignation urgente l'a retenue à la caserne, et comme elle semblait être inquiète de votre réaction, aussi je me suis permis de venir vous remettre en main propre une copie de l'ordre de mobilisation
- Je vois... Un ordre de mobilisation hein ?
Il prend le papier et prend le temps de le lire, en fronçant les sourcils.
- Cet ordre émane t-il directement de vous, cher Arthorias ?
L'officier fut presque tenté de l'envoyer paitre, en arguant que les ordres de la garde royale n'était pas ses affaires.
Néanmoins... le souvenir de la jeune femme en larme le retint
-Je l'ai effectivement signé, néanmoins, la désignation du personnel proviens du commandant d'unité de Lunarya.
Si je suis son supérieur, je sais également que le major connait parfaitement ses hommes et que s'il à estimé la présence de votre fille nécessaire, c'est qu'elle l'est.
Mieux valait jouer sur la fibre de la fierté du noble. Lui dire que la présence de sa fille adoptive était indispensable devant flatter sa fierté.
-Mais au vu de notre récente rencontre, je préférais vous l'annoncer moi même. Par soucis de correction envers votre famille
- Hm...
Il reste silencieux un moment, semblant contrarié.
- Si j'en crois cette lettre, elle sera absente un moment... Est-ce vraiment raisonnable de la laisser partir ainsi alors même que vous venez de vous fiancer ? Les préparatifs du mariage ne vont pas se faire seul.
-C'est regrettable, mais vous savez que l'appel du devoir ne saurait attendre. De plus j'ai bon espoir de voir Lunarya revenir avec les félicitations de son supérieur direct.
Ce qui serait un plus non négligeable pour sa future promotion
Se fendant d'un sourire, l'officier faisait ainsi directement allusion aux Prétoriens. Laissant au noble le loisir de s'imaginer ce qu'un mariage pourrait donner s'il laissait le temps à sa fille de monter en grade.
-Je ne pense pas que cela ne dure plus d'une lune. Et puis... J'ai commencé à préparer le mariage en faisant appel à mon réseau. Et je peux vous assurer qu'il sera inoubliable
Il souffle, résigné.
- Dans ce cas, je suppose que nous n'avons pas vraiment le choix. Mais vous savez, vous n'avez pas à faire cela tout seul. Bientôt ce sera officiel mais sachez que vous faites désormais parti de notre famille, aussi, n'hésitez pas à venir nous voir pour parler de tout cela, même si elle est absente. J'aimerai personnellement pouvoir faire plus ample connaissance avec vous avant de vous lier à ma fille unique.
-Ce sera avec le plus grand des plaisir monsieur. Soyez assurez que je viendrais sitôt que mon emploi du temps me le permet.
Je vous remercie de votre compréhension dans tout les cas. Et je ne peux que me réjouir de notre future entrevue
Sur ces mots, l'officier commença à se retirer, remettant son casque avant de s'arrêter net.
-Une dernière question, Lunarya semblait plutôt indisposée quand elle m'a parlé de son absence chez vous. Est-elle malade d'une manière ou d'une autre ?
Il fronce les sourcils.
- Vous a t-elle dit quelque chose à se sujet ?
-Non absolument pas, à vrai dire, j'ai simplement trouvé qu'elle avait l'air fatiguée, comme vous semblez être particulièrement inquiet à son sujet, je tenais à m'assurer qu'elle ne me cachait pas quelque chose, sa santé m'importe également vous savez
- Hm... C'est un peu délicat à dire mais... Il se trouve qu'il lui arrive de se tordre de douleur, souvent quand elle culpabilise de quelque chose... Un syndrome psychologique post traumatique... Elle ne s'est jamais vraiment remise de la mort de ses véritables parents, même si elle assure le contraire.
-Je vois, je pense qu'il sera bon que nous en parlions lors de notre prochaine entrevue. J'aimerai pouvoir apprendre à gérer ces crises tout comme vous avez sans doute appris à le faire.
Mais je ne doute pas que nous aurons tout le temps, n'est ce pas ?
- Bien évidemment oui. Nous pourrons en rediscuter. Sur ce, je vous souhaite un bon retour et une bonne nuit Arthorias.
Et il n'attend pas vraiment que tu sois parti pour se retourner et te laisser, plutôt pensif et contrarié du dernier sujet abordé.
Sur ces mots, le chevalier remonta sur son cheval, refaisant le chemin du retour peut être un peu plus lentement, réfléchissant sur les mots qu'avaient prononcé le noble.
Tout dans ses paroles empestait la culpabilité. Que ce soit la fausse hésitation, ou sa contrariété...
Au moins le capitaine avait une confirmation de la source du problème... Ne restait qu'à savoir comment ils s'y prenaient.
Mais avec les ordres lus par le patriarche, la demoiselle serait sans doute tranquille pendant quelques temps. Suffisamment pour se reposer.
Franchissant la porte de la caserne, il prit quelques minutes pour s'occuper de son destrier. Poussant la porte du bureau, il poussa un long soupire en enlevant son heaume, épuisé par sa journée.
Ses yeux vairons tombèrent sur Luna et les wargs, visiblement occupés.
-Me revoilà
Lança t'il en s'efforçant de sourire
- Ah !
La surprise passée, je me redresse rapidement pour faire face à mon capitaine, légèrement gênée qu'il m'ait trouvée dans un tel état... Mais heureusement pour moi, les deux wargs accaparent suffisamment son attention pour qu'il n'ait surement pas eu trop à remarquer ma chute misérable.
Et ce moment de gênance terminé, je me laisse attendrir par le tableau des deux créatures censément sanguinaire accueillir leur maître comme de gentilles peluches.
- Désolée... J'ai du leur transmettre mon inquiétude...
"Alors là, j'aurai jamais cru d'entendre dire ça un jour à quelqu'un."
Je me fige soudainement sous la réflexion de mon mist, rougissant sans m'en rendre compte sous ce constat, fuyant le regard du garde qui s'occupe de ses wargs.
- C'est juste que... Je... Ça a été ?
Et tandis que je regarde ailleurs, j'entends l'officier avoir un petit rire discret qui augmente encore plus ma gêne.
- Si l'on oublie que j'ai l'impression de parlementer avec des serpents, tout c'est bien passé. Ils ont été prévenus et te laissent faire ton devoir avec leur bénédiction.
Mais ces mots ont tôt fait de grandement me soulager. Suffisamment pour que j'ose à nouveau le regarder en souriant franchement.
- Merci... Pour tout. Merci infiniment.
Je reste ainsi quelques instants, me détendant enfin. Profitant de découvrir cette sensation si agréable de savoir que quelqu'un veille sur soi...
"Tu sais, je pense vraiment qu'on a une chance de se sortir de cet enfer grâce à lui."
Je laisse échapper un petit rire sous la réflexion d'Haku avant de me rependre, ne souhaitant pas passer pour plus folle que j'en ai l'air... Car même si je lui ai expliqué mon pouvoir, je suppose que ce doit tout de même être assez perturbant de voir quelqu'un parler et réagir à un interlocuteur invisible.
- Ah et j'ai fini ce que tu m'avais confié à faire. Donc si c'est bon pour toi, on doit pouvoir souffler un peu.
Dit celle qui pionçait encore il y a moins de cinq minutes.
- Mais si tu as encore des choses à faire, alors une nouvelle fois, laisse moi t'aider s'il te plait. Ça me mettrait vraiment mal de rester là alors que tu fais tant pour nous.
Nous, moi, la garde... Non, clairement, je peux pas le laisser se sacrifier seul alors même qu'il m'allège de mon propre fardeau. Si je veux bien faire des concessions pour ce soir pour lui offrir le dernier mot, comme par exemple accepter de dormir dans son lit au lieu de juste me reposer sur le canapé, là dessus, je resterai intransigeante, quitte à rester plantée devant lui à le dévisager en tapotant du pieds rien que pour l'emmerder.
Oui, je suis capable d'être encore plus têtue qu'une mule quand je m'y mets...
Tout en dénouant les nombreux lacets qui la maintenait à son corps.
-C'est parfait, ça veut dire que tout les préparatifs sont terminés dans ce cas.
Souffla t'il, reconnaissant de ne pas avoir à se pencher une nouvelle fois sur des dossiers qui pouvaient parfois s'avérer long
-La bonne nouvelle, c'est que je n'ai plus rien à faire qui puisse nécessiter de l'aide, alors va prendre un bain et va te reposer. Il y a une salle de bain dans la chambre.
S'il te faut des affaires en plus, sert toi dans les miennes
L'endroit était assez vaste pour qu'il puisse aussi prendre du temps avant le départ. Une bonne douche lui ferait un bien fou. Mieux que cela, il pourrait peut être grapiller quelques heures de sommeil. Ce qui, au vu de la fatigue accumulée avec cette histoire, ne serait pas un luxe.
-Et arrête de me regarder comme ça, je n'ai plus de travail, c'est le moment de profiter du répit qui t'est offert pour penser un peu à toi et pour toi.
Allez, au lit Luna, la route va être longue et si je n'ai rien contre t'aider, je ne pourrais pas te porter pendant tout le voyage
Ajouta le capitaine avec un sourire amusé. La dernière pièce d'armure installée, il la fit passer dans ses quartiers, rapidement suivit par toute la ménagerie de l'officier qui ne lâchait pas la demoiselle d'une semelle.
-Il semble que tu vas dormir accompagnée cette nuit.
Des animaux sauvages, mais présentement, ils étaient plus comme de grosses peluches prenant la rousse pour une amie de longue date, réclamant son attention sans arrêt.
-Tu peux les pousser si elles prennent trop de place sur le lit, un conseil, n'hésite pas
Depuis combien d'année n'en ai-je pas pris ? Depuis que mes parents sont mort non ? Oui, je crois bien que c'était ça. Alors bizarrement, la perspective de pouvoir me fondre dans une eau chaude me séduit suffisamment pour me rendre plutôt docile... Même si ma fierté me force à répondre à l'une de ses remarques en premier, me tournant sur le côté et croisant les bras, faussement boudeuse.
- J'aurai tenue toute la nuit si tu avais accepté de partir ce soir. Et puis c'est toi qui émettait l'idée de me promouvoir adjudant, alors c'est pas parce que je suis minable face à ma famille que je suis une mauvaise Garde Royale et que j'ai besoin d'être portée..!
Même si en soit, la situation est malheureusement déjà arrivée... Et rien que d'y repenser, de l'outrage, je me sens soudainement gênée, alors je finis de tourner le dos au Capitaine et me dirige vers la chambre tout en étant toujours suivie par ses monstres pelucheux.
- Je... Puisque tu insistes, alors je vais prendre un bain. B... Bonne nuit !
Et tandis que je referme la porte de la chambre sur moi, j'entends Haku ricaner comme un débile.
- Oh, tais toi.
Il monte sa patte à sa bouche et fait genre qu'il la ferme d'un geste. Je le regarde mécontente avant de rouler des yeux et de me diriger effectivement jusque dans la salle de bain tout en entendant les deux wargs se jeter sur le lit, provoquant l'espace d'un instant la panique du drabustre...
- Au moins, je risque pas d'avoir froid moi...
"Tu devrais les chasser tous les trois et les renvoyer avec leur maître... Le pauvre, pense à lui, tu lui voles son lit et ses familiers."
- Tu es juste jaloux.
"Et toi égoïste."
- Bah voyons...
Cela dit, il n'a pas tout à fait tort... Sauf que je me vois mal pousser ces créatures aussi grande que moi du lit. Avec Solaire, j'aurai peut être plus de chance ? Hm... Je laisserai plutôt la porte ouverte, si ça se trouve ils se rendront compte que je ne suis pas leur maître au milieu de la nuit.
Le bain coulé, je me déshabille, m'arrêtant un instant pour voir mon état dans le miroir. Mon corps couvert de cicatrice est encore cafi de bleu de ma dernière altercation musclée... Mais ce qui me choque le plus, c'est l'absence de collier à mon cou... Je me demande si Elion va mieux que lorsque je l'ai laissé...
Je ne peux qu'espéré. Et si tout vas bien, d'ici quelques mois tout au plus je pourrais enfin le voir sans avoir peur des représailles.
"Il n'est pas le seul homme sur terre Luna."
- Mais tu vas arrêté avec ça oui ?!
"Certainement pas alors qu'il y a un homme de l'autre côté de ce mur qui semble bien plus attentionné que lui."
- Il est attentionné avec tous ces hommes Haku, arrête de te faire des idées.
"Mouais, je n'en suis pas si sur."
- Moi je te le dis, alors crois moi et arrête ton cirque, c'est vraiment gênant.
Je me glisse alors dans l'eau chaude, savourant cette caresse sur ma peau meurtri, profitant pleinement de cette sensation si agréable.
- Juste pour ça, ça vaut le coup d'être Capitaine.
"Tu peux aussi simplement t'acheté une maison avec une baignoire plutôt que de rester à la caserne."
- Une maison où je vivrai toute seule ? Jamais de la vie.
"Alors que tu passes ton temps à fuir la compagnie de tout le monde... Elion a raison, tu n'es pas logique."
Je souffle, préférant fuir ce constat en m'enfonçant dans l'eau plutôt que de continuer à écouter ses remarques désagréables. Décidément, quand ce mist est jaloux, il devient vraiment relou.
Trois bons quart d'heure s'écoule avant que je ne me décide à quitter l'eau qui a largement refroidi et a perdu toute sa saveur. M'habillant d'une simple tunique et de sous vêtements, je vais entrouvrir la porte comme prévu avant d'aller me tourner vers le lit du capitaine totalement envahi de créature.
- Yuna ? Tu prends trop de place là ! Aller, pousse toi un peu, s'il te plait.
La warg blanche lève la tête vers moi avant de la reposer nonchalamment sur l'oreiller sans avoir bouger d'un pouce.
"Plus qu'à dormir par terre."
Regard noir au mist, puis je caresse doucement la tête de l'énorme canidé, avant de commencer à essayer de la pousser doucement. Mais rien à faire. Alors je vais voir l'autre. Et heureusement, la warg noir accepte de se repositionner, allant se coller à la blanche et me laissant juste assez de place pour passer sous le drap et m'allonger sur le bord du lit.
Et m'effondrer de sommeil.