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    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

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    Une maison supposément abandonnée a pris feu en pleine nuit, dans un village aux abords de la Capitale. Certains témoins racontent qu'un combat sanglant s'y est déroulé avant l'incendie. Plusieurs corps calcinés y ont été retrouvés.En savoir plus...
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    Y aura t-il une fin ?
    Séléna de l'AubeFeue Lunarya
    Séléna de l'Aube
    Informations
    Y aura t-il une fin ?
    Mer 17 Nov 2021 - 20:58 #
    Assise sur mon lit, je regarde une nouvelle fois la lettre de rejet de ma demande de mutation chez les Prétoriens.

    Voilà trois ans que je suis garde royale. Trois ans que je demande cette mutation. Et systématiquement, c'est la même chose : un rejet, sans explication ni quoi que ce soit d'autre. Juste, "nous avons le regret de rejeter votre demande". Et c'est tout.

    Sauf que derrière cette lettre, j'en tiens une autre qui augmente grandement mes angoisses. Les Lys. Les Lys m'ont écrit il y a deux jours de cela. "Viens nous voir lorsque tu auras reçu la réponse à ta demande de mutation."
    Je vais... Je vais vraiment devoir y aller... Aller là bas, revoir ces gens qui... qui m'ont adoptée. Rien que d'y pensé, j'en tremble.

    - Lunarya ? Ça n'a pas l'air d'aller.
    - Ah, tu es là. C'est rien, t'inquiète.

    Je replis les lettres et les fourre dans mon sac avant de finir d'oter mon plastron et le reste de mon armure en fuyant le regard de ma colocataire. Et puis, une fois mes affaires rassemblées, je lâche sur un ton monotone.

    - A plus tard.
    - Tu vas où ? J'ai justement rien à faire là ! Je peux ven./

    Je lui referme la porte dessus, ne souhaitant pas parler de tout cela. Car je sais que si j'en parle ne serait-ce qu'un peu, ce ne sera que plus dur. Et derrière la porte, je l'entends déjà m'insulter pour mon comportement... Encore une qui ne restera surement pas longtemps avec moi dans cette chambre...

    "Tu sais, elle ne t'a rien fait... Tu pourrais faire un effort."
    - C'est justement pour ça que je me comporte ainsi.

    Haku souffle, dépité même s'il sait très bien au fond que j'ai raison. Et sans prêter de regard à mes collègues qui trainent encore dans les couloirs de la caserne, je la quitte pour me rendre à la demeure des Lys, la mort dans l'âme.

    - Ah, te voilà.

    Me voilà oui... Même si j'aurai préféré être partout ailleurs... Plutôt affronter un béhémot que d'être là en fait.

    - Bonjour Monsieur Lys.

    Alors que j'entre, je remarque que sa femme n'est là. Oui, rien d'étonnant en soit. Ce n'est pas comme si je pouvais m'attendre à un accueil chaleureux... Ça fait quoi ? Trois ans que je ne les ai plus vu non ?

    - Tu as la lettre ?

    C'est fou comme malgré le fait qu'on connaisse les gens, qu'on les sait détestable, ils arrivent quand même à nous blesser à chaque fois. Pas de bonjour, pas de comment ça va... Rien, mis a part la venue au fait. Un fait dont je crains clairement les répercussions et qui me fait baisser la tête de honte.

    - Oui...
    - A voir ta tête, je suppose que c'est un nouveau refus.

    Sa voix est strict, sévère, et remplis d'une certaine lassitude mêlée à de la colère.

    - Je... Je vous le jure, je fais tout ! Tout ce que je peux ! Je m'entraine chaque jour, je ne rechigne jamais à la tâche, me porte toujours volontaire ! Je... Je vais réussir ! J'arriverai à les convaincre ! S'il vous plait... Pardonnez moi... J'y arriverai, c'est promis...
    - En es-tu sure ? Peut être n'en es tu simplement pas capable ?! Peut être t'avons nous laisser trop de liberté ces dernières années ? Peut être qu'avoir laisser ta fille en vie était finalement une erreur ?!
    - Non ! Je vous jure que non ! Je réussirai ! Je redoublerai d'effort ! S'il vous plait !

    Je sens la panique monter en moi alors que mon rythme cardiaque s'accélère sous la peur. Pourrait-il encore lui faire du mal ? Serait-il capable de l'atteindre ?! Je fais pourtant tout ! Tout ce que je peux !

    "Ils ne savent pas où elle est Luna, respire, ça va aller."

    Haku est inquiet de me voir perdre mes moyens, mais lui même sait qu'il n'y a rien à faire de plus.

    - Je te déconseille de nous décevoir encore, Lunarya. Souviens toi que tu nous dois tout : ton rang, ton statut, la vie de ta fille et de son père. Alors tâche de ne plus l'oublier. Maintenant va t-en. Et tâche d'être meilleure.

    Sans un mot de plus, je me retourne et pars de cette maison, les larmes ruisselants sur mes joues. Enfourchant ma monture, je pars alors au triple galop à travers les rues de la ville, fuyant l'endroit, fuyant la ville. Et ce n'est qu'une bonne heure plus tard, assez loin de toute forme de vie sous la nuit tombante que je hurle, je hurle toute ma douleur et ma frustration. Que puis-je de plus ? Ne fais-je déjà pas tout ? Comment ?! Comment faire plus ?!

    Et puis, alors que la douleur mentale me semble déjà insupportable, je sens la douleur physique se réveiller, la fameuse qui survient à chaque fois que je déçois les Lys. Me tordant sous le coup, je tombe de cheval, mon corps se contorsionnant de souffrances, ma voix se bloquant dans ma gorge. J'ai l'impression... J'ai l'impression de mourir, que quelqu'un m'arrache les organes, les taillades, les replace... Et ça recommence, encore, et encore. Pendant plus de vingt minutes, au sol, je suis incapable de faire autre chose que me tordre de douleur et hurler, hurler ma douleur à la face du monde qui ne m'entends pas.

    Jusqu'à ce qu'enfin sa prenne fin, que tout s'arrête comme si ça n'avait jamais exister. Me laissant là, vidée de mon énergie et de toute sensation, seul mes yeux continuant de verser de faibles larmes.

    Allongée dans l'herbe, ma monture s'étant éloignée de quelques dizaines de mètres, je reste un instant au sol, me demandant quel est le sens de tout cela. A quoi bon continuer ? A quoi bon se relever ?

    "On devrait rentrer Luna..."

    Les yeux vident, je regarde mon mist et sans conviction je me relève, l'écoutant par automatisme. Ma tête étant clairement ailleurs. Dans un univers ou tout s'arrêterait enfin...

    Récupérant mon cheval, je retourne lentement à la capitale, mes idées noires prenant de plus en plus d'ampleur sous l'absence d'espoir qu'il me reste. Jusqu'à ce que les sabots du destrier claque sur l'un des ponts traversant le canal et qu'un nouvel espoir se dessine à moi.

    Que tout s'arrête enfin. Là, dans cette eau : tout pourrait définitivement s'arrêter.

    "Luna..."

    Je descends de cheval, me rapprochant du bord.

    "Hé, Luna... Je suis toujours là moi, hein. Tu sais..."

    Mais même lui... Même lui n'y croit plus.

    "Luna..."

    Sa voix se fait triste, résignée alors que je me décide à passer le garde-corps. Après tout, quel espoir me reste-t-il ? Revoir ma fille ? Ils la tueront. Devenir Prétorienne ? Je n'ai jamais été assez douée... Ayant tout juste réussi à devenir garde royale... Epouser un noble ? Cette idée me révulse.

    Alors autant tout arrêter.

    Et laisser tomber.
    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
    Informations
    Re: Y aura t-il une fin ?
    Lun 22 Nov 2021 - 11:07 #
    -Et là, elle a sauté d’un coup et ça a fait plouf !
    -Ahahahah.
    -Ohohohohoh !
    -Hihihihihi…
    -Franchement, Patrick, t’as toujours des blagues hilarantes.

    Le dénommé Patrick sourit de toutes ces dents, les brumes de l’alcool dansant derrière ses pupilles alors qu’on sort du bar dans lequel on vient de passer plusieurs heures de ce que John appelle de la « Construction d’Equipe », un concept que cousin lui a appris il y a peu de temps qui consistent à créer de la cohésion entre les différents membres d’une équipe afin qu’elle travaille dans une ambiance plus sereine, et donc avec plus d’efficacité. Ça consiste principalement, de ce qu’on a compris, à boire des coups avec des collègues le temps de passer une bonne soirée. Dans les faits, la construction d’équipe n’a que peu d’intérêt, puisqu’on travaille assez peu ensemble et que l’ambiance dans les bureaux est assez mornes, du fait de la présence de l’examinateur en chef Lou Trovnik, capable de faire déprimer une assemblée de clown d’un seul regard. Imaginez alors quand il vous convoque dans son bureau parce que vous n’avez pas rendu à l’heure le dossier qu’il avait demandé pour dans une heure. On ne fait pas le fier. Heureusement, même si les intérêts en termes d’efficacité au travail ne sont pas mesurables, ça reste tout de même une soirée à boire des coups avec des gens.

    Et ça, ça reste plutôt sympa.

    Faut pas non plus abuser. La plupart des collègues n’ont pas la même descente que moi. Pour tout dire, il ne m’arrive que très rarement d’être vraiment alcoolisé au point, par exemple, de ne plus me rappeler ce que j’ai fait de la soirée. J’essaie d’éviter, c’est tout de même désagréable de se dire qu’on a peut-être fait des choses qu’on regrettera et dont on ignore tout. Je peux compter ces fois sur les doigts d’une main et évidemment, j’ai aucune foutre idée du pourquoi de j’en suis arrivé là. Donc je laisse ça de côté et je passe à autre chose, regardant par-dessus mon épaule pendant une semaine, histoire de faire gaffe que personne ne me suit ou que je me fais pas prendre entre trois murs par une bande de gros bras qui veulent me faire payer une bêtise que j’aurais pu commettre. Cet aspect-là, ça ne m’est jamais arrivé, mais je préfère faire attention. Même si dans le fond, je suis sûr qu’ils ont de bonnes raisons et que je les laisserais volontiers me faire casser la figure. C’est pas parce qu’on est coupable qu’on n’est pas d’accord avec la sanction. C’est aussi ça d’être un citoyen modèle. C’est d’accepter les avantages et les inconvénients sans discriminer.

    -Elle fait quoi celle-là ?

    Je détourne la tête de Patrick pour suivre le doigt pointé de John vers cent mètres devant nous où se tient, dans la pénombre d’un début de soirée, une jeune femme qui a fait l’erreur de se tenir du mauvais côté du garde-corps. C’est une erreur plutôt commune quand on a trop bu et qu’on est avec des potes, le jeu le plus courant consistant à se pencher en étant retenu par les autres qui nous tiennent par le ceinturon. Il est plutôt admis qu’il est préférable de faire ça sur les quais parce qu’en plein milieu du fleuve, ce n’est pas ce qu’il y a de plus sûr. C’est là que je me rends compte qu’elle fait aussi l’erreur de n’avoir personne pour la retenir par le ceinturon, ce qui démontre une certaine inexpérience dans ce jeu de confiance qui iraient bien aussi à la Construction d’Equipe, quand on y pense.

    Puis je me dis que ce n’est peut-être pas qu’un jeu.

    Elle lâche la rambarde et voilà qu’elle bascule. Il y a plusieurs méthodes pour dégriser rapidement. Et même si ça ne me concerne pas souvent, ça marche plutôt bien pour les collègues, même s’il faut quelques secondes de trop pour réagir, ce qui peut être dangereux dans ce genre de circonstance. Je suis déjà parti quand ils daignent bouger. Je gueule de prévenir des secours, de faire quelque chose d’utile parce que je suis dans la réaction. Il faut faire quelque chose là, maintenant, avant qu’il ne soit trop tard. Ça tombe, elle va se débrouiller toute seule, mais est-ce que j’ai vraiment envie d’assister à la mort de quelqu’un sans bouger ? Non. Ce n’est clairement pas être civique. Alors je saute à sa suite sans prendre le temps d’enlever ce qui aurait dû être enlevé. Je vous ai parlé de mon brouillon de rapport dans la poche de ma veste ? Pas sûr que la survie d’une innocente soit un argument valable pour le roi des formulaires.

    Je suis pas un grand nageur, je vous avoue, mais je me débrouille. Je rentre dans l’eau comme une bombe et j’ai bien pris soin de fermer la bouche ce qui m’évite un désagrément certain. Sortant la tête de l’eau, qui n’est pas bien chaude, je dois vous avouer, j’avise la jeune femme non loin, se débattant sur place, l’instinct reprenant certainement le dessus, mais elle semble bien trop épuisé pour se maintenir efficacement. Je me précipite sur elle en quelques secondes jusqu’à me prendre à un coup de poing dans la gueule. Elle a pas fait exprès, évidemment. Et heureusement, elle n’a pas mis trop de force. C’est vraiment sur ça que je me rends compte qu’elle est épuisée.

    -Calbez vous ! Chui là pour vous b’aider !

    Avec l’eau qui menace de vous engloutir, pas facile de causer. J’essaie de la ceinturer pour la retenir de coulée, ce qui n’est pas facile tellement elle panique. Et que j’ai pas appris à sauver des gens de la noyade, en fait. Je me rends bien vite d’un autre souci. C’est qu’il y a du courant. Et que même en faisant du surplace de notre point de vue, on dérive déjà, s’éloignant du pont. Ça va être coton de s’en sortir indemne de là, c’moi qui vous le dit.
    Séléna de l'AubeFeue Lunarya
    Séléna de l'Aube
    Informations
    Re: Y aura t-il une fin ?
    Lun 22 Nov 2021 - 18:14 #
    Pendant quelques secondes, je me laisse couler, ressentant le froid mordant de l'eau, voyant la surface s'éloigner de plus en plus...

    C'est si calme, si paisible. Hormis ce seul bémol.

    "Luna je t'en supplie. Nage, s'il te plait ! On ne peut pas ! On peut pas finir comme ça ! T'as pensé un peu à moi ?! Tu vas me tuer en même temps que toi ! Ne suis-je vraiment rien de plus pour toi ?! Ne penses tu pas qu'on peut encore tenir ?! Encore espérer ?! On est tellement jeune encore Luna ! Tout peut encore changer ! S'il te plait ! Nage ! Nage !"

    Pourquoi Haku... Pourquoi tu me fais faire ça ?! Pourquoi tu veux lutter ?! Je... Je ne le veux tellement plus mais.
    Mais pour toi.

    D'un battement de pieds je remonte, luttant contre le poids de mes vêtements trempés qui me tire vers le fond. La surface revient plus près, j'y suis presque, mais mes poumons ne tiennent plus, j'inspire.
    De l'eau, trop d'eau. Et là, la panique. Haku hurle dans mon esprit, je me débats alors que des bras m'agrippe. L'air libre ! Il est là ! Je tousse, inspire à nouveau de l'eau sous l'agitation, faisant paniquer encore un peu plus mes muscles.

    Je ne saurais même plus dire qui, quoi ou quand. Toute ma tête ne lutte plus que pour une seul chose : de l'air. De l'air, pitié. Une voix résonne à mes oreilles, mais je ne l'entends qu'à peine. Et seule la voix de Haku est encore clair à mon esprit.

    "Respire ! Nage ! Respire !"

    Et entre deux inspirations d'air réussi, entrecoupé de quelques gorgée d'eau supplémentaires, j'arrive à obtenir assez d'oxygène dans mon cerveau pour connecter deux neurones de réflexion et détacher cette cape qui ne fait que m'alourdir avant de finalement m'agripper de toutes mes forces au seul truc qui me passe sous la main : à savoir l'homme qui est dans l'eau avec moi pour une raison que je ne cherche même pas à comprendre.

    Et là, soudainement bloquée, je tousse longuement, crachant toute cette eau, respirant durement, pleurant de douleur sous cette renaissance des plus éprouvantes tandis que l'eau continu son chemin avec nous à son bord, nous entrainant de plus en plus en périphérie de la ville.

    D'ailleurs, d'un regard vers le haut, je me rends compte que le pont où j'ai laissé ma monture est loin, tellement loin déjà. Bordel mais qu'est ce que j'ai foutu.

    Plus je retrouve un semblant de calme, et plus la lucidité revient à moi. Et plus la lucidité me prend, plus je me rend compte de la merde dans laquelle moi et cet homme nous sommes.

    Je ne sais pas ce qu'il fait là, mais clairement, en temps que garde, je ne peux pas le laisser mourir.

    J'agite alors ma tête dans tous les sens et alors qu'un pont nouveau pont se rapproche de nous, où l'inverse, je tente de l'aviser pour qu'on s'y accroche.

    - Nagez !

    Ma main tenant son bras et n'étant pas prêt de le lâcher, je commence à me débattre contre les flots pour pouvoir atteindre la rive et la structure de bois qui soutient le pont pour espérer pouvoir m'y agripper avec assez de force pour nous sortir tous les deux de là.

    Une tentative qui semble relativement vaine vu la vitesse avec laquelle on avance et celle à laquelle le courant nous entraine.

    Non mais comment je me suis retrouvée dans une galère pareil moi ?!
    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
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    Re: Y aura t-il une fin ?
    Mar 23 Nov 2021 - 15:32 #
    « Nagez » ? Comment ça « Nagez » ? J’ai la soudaine impression que les rôles ont été inversés sans que je n’aie pas eu mon mot à dire sur la question. Dans un sens, c’est plutôt positive. C’est que la jeune femme semble avoir repris gout à la vie, très certainement parce qu’elle s’est rendu compte à quel point j’étais un séduisant examinateur de la guilde et qu’il serait bien dommage de mourir sans avoir profité de mes nombreux talents pour amuser la galerie. Ou tout autre raison qui fait que ça va me faciliter un peu plus la vie pour la ramener sur la terre ferme sans me mettre trop en danger. Le courant est rapide. On ne se l’imagine pas aussi puissant. On ne fait pas trempette non plus tous jours, il faut le dire. Heureusement que j’ai pas mal d’énergie en réserve, j’arrive à nager sans perdre de vue la demoiselle en détresse qui ne l’est plus trop. L’adrénaline de l’urgence laisse place à celle du danger et je sens la morsure du froid de l’eau qui m’assaille de toute part, sapant mon énergie. J’avise le pont suivant et les pontons à proximité. Je vois bien ce qu’elle essaie de faire, mais j’ai quelques doutes quant à notre succès. A l’arrivée sur les ponts, les courants se font plus puissants, puisqu’il y a moins d’espace pour que toute l’eau passe. C’est de la logique hydraulique. Je vous l’ai dit que j’ai quelques connaissances. Et dans une taverne, ce genre de savoir fait beaucoup rires pour les cas pratiques où l’on remplace l’eau par de la bière.

    Surtout qu’il y a d’autres dangers. Le grand fleuve sert de routes maritimes importantes pour nombres de marchandises et il ne passe pas un instant sans que des péniches remplis de marchandises de toutes sortes traversent la capitale par voie fluviale. C’est comme ça que je remarque que l’une d’entre elle fonce sur nous. Dans la pénombre de la soirée, difficile pour les marins de nous apercevoir, même avec les lampes pendantes de chaque côté de la péniche, jetant une lumière tremblotantes sur les flots. De toute façon, il sera trop tard. J’essaie de revenir à son niveau alors qu’elle s’élance vers l’échappatoire qu’elle a trouvé au lieu de rester à trainer derrière, tenu par le bras comme on trimballe un sac à patates. Je fais un gros effort et j’y arrive, la tenant par l’épaule pour la retenir et pointant un doigt en direction de la péniche nous arrivant dorénavant droit dessus tandis qu’une autre arrive en arrière et qu’on va se retrouver broyer entre les deux à ce rythme.

    -On pas la place ! On n’y arrivera pas !

    J’ai juste le temps d’apercevoir son visage. Un instant, alors que l’on nage en surplace l’un à côté de l’autre. Ses cheveux mouillés plaqués contre son visage révèlent tout de même quelques traits qui me troublent. Qui me rappellent vaguement quelqu’un. Mais je n’arrive pas à mettre un nom dessus. Comme s’il m’était inaccessible, retenu derrière un brouillard de mon esprit. J’ai une mémoire pas forcément très bonne, j’oublie plein de gens que je connais, mais c’est assez rares et perturbants d’avoir le nom quelque part dans son esprit sans que je puisse le mettre sur un visage. Comme quand vous vous êtes bourrés la gueule, vous oubliez des choses. Pourtant, j’ai pas pour habitude de me saouler à mort. Puis je me dis que peut-être, je pourrais penser à autre chose présentement. Que me souvenir de qui est cette personne ne m’empêchera pas de mourir dans cette eau glacée.

    -Il faut passer ailleurs.

    Après, c’est quoi ? On sort un peu de la ville. Ça va être coton pour rentrer, mais il y aura moins de courant. Plutôt que de lutter contre lui, autant patienter qu’il ralentisse. En attendant, j’incite l’inconnue à nous recentrer sur le fleuve, afin d’éviter de se prendre une péniche en pleine poire, une probabilité qui arrive à grande vitesse. J’essaie de héler les marins, mais ça semble ne servir à rien. On ne peut compter que sur nous-même.
    Séléna de l'AubeFeue Lunarya
    Séléna de l'Aube
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    Re: Y aura t-il une fin ?
    Mer 24 Nov 2021 - 22:56 #
    Non mais c'est pas vrai là ! Y'en a vraiment pas un pour nous tendre sa rame ?! Sérieusement ?! Non mais c'est quoi ces gens qui naviguent à cette heure en plus ? C'est de la non assistance à personne en danger ça ! C'est vraiment n'importe quoi ! Et ça se croit citoyen ?! Je devrai tous les faire enfermer !

    Parce que là, on est deux andouilles à tenter de se maintenir à flot en hurlant et en faisant des grands gestes tout en luttant pour ne pas se faire foncer dessus.

    Et puis le temps passe, plus ça m'énerve. Plus ça m'énerve, plus je m'agite et je deviens grossière, et je m'en veux. Je m'en veux de pas être foutue de le tirer de là. Bordel, je suis devenue garde pour aider et secourir ceux dans le besoin et rien que là je suis impuissante.

    Et après le dernier passage de péniche, laissant alors la surface du fleuve presque limpide tandis que le courant nous entraine toujours plus loin et alors même que les remparts de la ville ce rapproche... J'ose finalement pousser un soupir de résignation, cessant un instant ma lutte pour nous sortir de là.

    - Je... Je suis vraiment désolée... Mais promis, on va tout faire pour vous sortir de là.

    Une nouvelle fois, je regarde autour de nous, tâchant d'examiner lucidement la situation. Bientôt, nous seront hors de la ville et le lit de la rivière sera bien moins rude a rejoindre... Alors cette fois, tenant toujours le bras de l'homme pour m'assurer qu'il me suive, j'entame de nous rediriger vers la berge, le regardant quelque fois pour m'assurer qu'il suive bien même si, à la seule lueur de la lune maintenant, difficile de savoir s'il est en souffrance ou pas, mais le reflet de ses yeux ouverts me rassurent assez pour ne pas trop m'inquiéter.

    Cela dit, je commence vraiment à fatiguer, et cette certaine accalmie me fait légèrement réfléchir à la situation, regardant mon mist qui me dévisage sévèrement en flottant au dessus des flots. Un regard vers lui interrogateur suffit alors à le faire parler.

    "Espèce d'idiote ! Pourquoi t'as fait ça ?!"

    Mais, avec la présence de l'homme, je n'ose lui répondre, fronçant simplement les sourcils sans comprendre tout en continuant de nager alors que le courant nous entraine toujours plus loin.

    "Tu veux vraiment mourir Luna ?! Tu veux vraiment tout abandonner ?!"

    Et cette simple phrase me fait me souvenir, m'arrêtant soudainement dans ma nage tandis que ma mine devient grave... Si moi je suis dans cette eau par choix, mais que je suis vivante... Est-ce à cause de lui ? De cet homme qui nage à côté de moi ?

    Je reprends alors le mouvement, ralentissant encore plus le rythme malgré l'environnement, lâchant enfin ce bras que je maintenais jusque là.

    Bordel, pourquoi ? Pourquoi est-il là ?
    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
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    Re: Y aura t-il une fin ?
    Lun 29 Nov 2021 - 14:03 #
    Elle me lâche. Je manque un instant de couler, surpris par cette absence soudain de support, mais je ne retrouve pas trop lentement une certaine stabilité dans l’eau, bien aidé par l’absence de trafic à proximité qui ne génèrent pas des vagues dans tous les sens. Le courant est fort, mais il est gérable pour ne pas couler, malgré le froid et la fatigue. Si moi, ça va, le fait de me lâcher, c’est peut-être le signe que pour elle, on en arrive à sa limite que le drame est proche d’arrivée. Alors, je la rattrape en quelques brasses rapides pour venir lui prêter main forte après qu’elle m’ait aidé, à sa manière, alors qu’on est dans la même galère. Sauf que visiblement, la demoiselle ne semble pas enclin à se faire aider, ou bien ne comprends pas bien ma démarche, allez comprendre. Elle s’agite et je manque de boire la tasse à nouveau. Peu désireux de recommencer l’expérience, je reste à proximité en me concentrant sur ma nage, sur mon énergie, gardant la jeune femme dans le coin du regard pour lui porter assistance si le besoin s’en fait visiblement ressentir. Lentement, dans une eau plus calme et dépourvu de navires fonçant sur les eaux noirs, incapable d’envisager qu’il peut y avoir des baigneurs à cette heure et je les comprends.

    On finit par retrouver pied quelques minutes après avoir quitté les abords de la cité, nous trainant, tremblant de froids et de fatigue, sur la berge silencieuse. C’est l’extérieur de la ville, mais ce n’est pas non plus la cambrousse, hein. La proche banlieue est dégagée, bien entretenue et habitée. Il n’y a pas personne pour nous venir en aide, c’est que c’est l’heure de la soupe et du repos bien mérité pour beaucoup des gens normaux qui ne vont pas souvent prendre le plaisir d’aller regarder le fleuve en se demandant s’il ne va pas rejeter deux hardis nageurs. Et puis, c’est tout aussi bien. On pourrait tomber sur des gens peu recommandables qui verraient en nous des proies faciles à détrousser de nos cristaux. Bref, je ne gueule pas trop. Je me concentre sur la morsure du froid qui vient blesser chacun de mes membres, la brise venant glacer mes vêtements humides. Content d’être en vie, pas très content de la crève qui s’annonce. Mais on survivra.

    -Il faudra… à l’avenir… éviter de vous mettre… du mauvais côté… du garde-corps…

    Que je lâche dans un soupir, pour essayer de faire un petit peu d’humour, parce qu’on se dit que tout de même, c’est quelque chose qui est connu. Et que le bain a permis de se remettre les idées en place. Je la laisse reprendre son souffle et ses esprits et je regarde aux alentours immédiats. Il y a quelques maisons non loin avec de la lumière et des feux de cheminées. La porte d’accès à la ville la plus proche ne doit pas être trop loin, de ce que j’en sais. Probablement la meilleure solution. On y trouvera des voitures pour retourner dans nos chez nous, boire un thé et se dire que les sources chaudes sont populaires pour de bonnes raisons, tout de même. Je me préoccupe de ma partenaire de mésaventures avant de commencer à bouger.

    -Ça va vous ? Besoin d’aide ?
    Séléna de l'AubeFeue Lunarya
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    Re: Y aura t-il une fin ?
    Lun 29 Nov 2021 - 18:00 #
    "Luna bouge."

    Je reste là, allongée sur la berge, les pieds tout juste sortis de l'eau, le regard planté dans le ciel. Mon corps est totalement transit de froid, je n'ai au fond qu'une seule envie, c'est de me réchauffer, commencer à au moins essorer mes vêtements et cheveux pour que l'eau cesse enfin de m'engourdir.

    Mais je ne fais rien. Je n'en ai ni l'envie réelle, ni la force. Je reste là à fixer le ciel, fixer ces étoiles qui semblent me narguer de là haut, moi qui semble condamnée à continuer ma route parmi les mortels terrestre.

    "Luna ! Tu ne peux pas rester là ! Tu vas crever de froid !"

    Crever. C'est tout ce que je demandais. C'est tout ce que je voulais. Mais, à cause de lui, je n'ai pas été exhaussée. Et à cause de ça, cet homme est alors aussi frigorifié que moi. Putain mais pourquoi ?! Pourquoi il a fait ça bordel !

    - Je n'en ai jamais demandé que je sache. Et si je me trouvais de ce côté du garde corps, c'était par choix. Vous n'aviez pas à intervenir.
    "Luna arrête... Dis pas ça... S'il te plait... Il nous a sauvé ! Il..."

    Cette fois je me redresse enfin, prise de colère, fixant mon mist qui semble encore plus désespéré que moi.

    - Tu crois que j'ai sauté pour être sauvée ?! Tu crois que j'ai fais ça sur un simple coup de tête ?! Ça fait douze ans que ça dure ! Et trois depuis Kahlua ! J'en peux plus Haku ! Je n'en PEUX plus ! Tous ces efforts, toutes ces contraintes, ces souffrances ! C'est trop ! Je ne les supporte plus ! C'est comme... C'est comme si j'étais déjà morte de toute façon. Et je ne peux rien faire. Seulement attendre et espérer en donnant le meilleur de moi même pour des choses auxquelles je ne crois même pas, des choses qui me répugnent et que je hais.

    Toujours assise par terre, je regarde l'eau s'écouler tandis qu'une part de moi me demande si je ne devrai pas simplement y retourner. Mais sans doute que l'homme derrière moi tentera de m'en empêcher...

    - Cassez vous maintenant. Vous m'avez suffisamment aider contre mon gré.

    Je renifle un moment alors que ma colère est clairement mêlée de tristesse. Mais dans la nuit, je suppose que ça ne se voit pas. J'espère juste être suffisamment désagréable pour le faire fuir... Même si au fond, une petite part de moi nommée Haku espère désespérément qu'il reste et qu'il me sauve du désespoir qui m'anime.
    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
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    Re: Y aura t-il une fin ?
    Jeu 2 Déc 2021 - 15:56 #
    -Bon, bah, bonne journée à vous aussi alors.

    Dans la vie, par moment, faut pas trop contrarier les gens. Pour ceux exprimant des envies suicidaires, c’est particulier. C’est toujours un peu une situation complexe à gérer, dans la mesure où la vie est une chose si fragile et qu’il vaut mieux y réfléchir à deux fois avant d’en finir et que quand on veut en finir, c’est qu’on a pas trop les idées en place pour bien y songer. Et d’un autre côté, faut respecter le choix des gens et les empêcher de se tuer, c’est aller contre leur volonté. Sauver quelqu’un de la mort, ce n’est pas forcément la sauver d’une vie pourrie avec des tas de problèmes. Ils restent. Et c’est peut-être pire que la mort. J’en sais rien. J’ai fait mon choix et visiblement, la jeune femme n’a pas l’air désireux de retourner dans l’eau pour réussir son entreprise. Et vu comment elle s’est débattue pour survivre à l’eau glacé et aux mille et une façons de mourir dans ce fleuve, quelque chose me dit qu’elle n’est pas forcément totalement décidée que ça. Il y a encore du bon quelque part. Et que j’ai peut-être fait une bonne action, quoi qu’elle dise. Alors je la laisse. Je lui laisse de l’air. Et je commence à partir sur le chemin de terre qui mène à la civilisation en me disant que dans notre malheur, on a quand même de la chance.

    Puis, petit à petit, j’arrête de partir. Car je cogite. J’ai une grosse douleur qui a germé dans l’arrière du crâne comme si quelque chose tambourinait à une porte et que je dois absolument lui ouvrir. La première idée qui me vient, c’est que je connais des gens qui se parlent à eux-mêmes. C’est des petits vieux souvent, mais elle a pas l’air si vieille. J’ai le souvenir d’avoir croisé des plus jeunes comme ça. Plus rares. Puis c’est un nom qui fait tilt. Kahlua. Je sais pas pourquoi. Je l’ai déjà entendu. Je ne l’aurais pas entendu, j’aurais ignoré le connaitre. Mais maintenant, je sais que c’est un nom important. Pour quelqu’un. C’est un prénom. Il peut correspondre à des tas de personnes, même si je n’en connais pas beaucoup. Je n’en connais pas, même. Alors, qui est-ce ? Est-ce une coïncidence ? Quand la moitié du royaume vénère une déesse de la chance, on est en droit de se demander si cette même déesse n’apprécie pas de réaliser de drôles de coïncidence à longueur de journées.

    Peut-être que c’est le cas.

    Je me retourne. Elle est toujours là. On se serait déjà rencontré ? J’oublie les gens, je vous l’ai déjà dit ? A ma grande honte, évidemment. Alors quand je me souviens de quelqu’un, autant ne pas faire demi-tour. Ça compense, un peu, tous ceux que j’ai oubliés, mais à qui j’ai offert un verre, parce que bon, ça doit être des potes.

    -Excuse moi, mais j’ai la drôle d’impression que l’on se connait…

    Drôle. Parce qu’on se voit pas trop avec l’obscurité. Et puis, se souvenir de moi avec mes vêtements tous trempés, ça doit pas non plus être facile.
    Séléna de l'AubeFeue Lunarya
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    Re: Y aura t-il une fin ?
    Mar 7 Déc 2021 - 15:51 #
    Il s'en va. Il s'en va vraiment. Comme quoi. Je ne suis vraiment rien. Je ne suis vraiment...
    J'ai voulu ça. Je l'ai voulu mais ça fait mal. Je le voulais sans le vouloir. Putain, pourquoi je me retrouve encore toute seule ? Pourquoi personne ne me tend jamais la main ? Pourquoi j'ai pas d'autres solutions que de sauter dans cette putain de rivière ?

    Je veux vivre ! Ça se voit pas ?! Je veux mais je n'en peux plus ! Je veux mais je ne sais plus !

    Alors en silence, je me recroqueville, je me mords la lèvre, je serre mes vêtements trempés dans mes mains jusqu'à sentir mes ongles au travers. Et je me retiens de pleurer, de hurler, de m'effondrer. Je me retiens à tel point que je n'entends plus rien d'autre.
    Jusqu'à cette voix.

    On se connait ?

    D'un mouvement, sans pour autant me relever je me tourne vers lui. Mais avec mes yeux embués de larmes et la noirceur de la nuit, en plus des vêtements trempés, difficile de voir quoi que ce soit pour confirmer.

    - J'en sais rien. Je suis garde, garde royale. Je vous ai peut être déjà aidé ?

    Après tout, à part ça, comment je pourrais le connaitre ? Je ne sors pas et ne vit que pour mon travail... Il n'y a qu'une fois où je suis sortie après le service l'année dernière. Une seule, et je ne sais même plus comment j'ai réussi à rentrer à la caserne. Alors la probabilité pour que je l'ai croisé à ce moment là est de quoi... Une chance sur un million ?
    Tout ce dont je me souviens de ce jour là, c'est que l'homme était sympathique, et avait une moustache. Le reste est bien trop flou.
    Comme ce soir.

    Et puis de toute façon...

    - Qu'est ce que ça peut changer de toute façon. Je n'ai ni ami, ni proche, ni personne sur qui compter alors vous n'êtes certainement pas de ceux là. Et vous n'avez pas à vous inquiéter pour moi.

    Je reprends ma position initiale, regardant le fleuve s'écouler devant moi à la lueur de la lune sans oser faire le moindre mouvement de plus, tremblant comme une feuille sous la fraicheur du vent, attendant simplement que quelque chose se passe, ou que je ne me résigne enfin à faire quelque chose, même si je ne sais pas encore quoi.
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    Re: Y aura t-il une fin ?
    Mer 15 Déc 2021 - 10:25 #
    Garde royale. La pensée se fait plus violente. Et ça fout une sacrée migraine que le froid, l’humidité et la fatigue ne doivent pas grandement aider. Je reste un instant à côté d’elle, la tête penché sur le côté, l’air de réfléchir, mais je me perds rapidement dans mes pensées. Il y a quelque chose qui bloque. C’est inhabituel, pour tout dire. Comme si c’était un souvenir que j’avais scellé pour une obscure raison, en bien ou en mal. Ça tombe, elle m’a causé des soucis et j’ai préféré l’oublier. Ou alors, ce fut très agréable, mais pour éviter de succomber à la frustration, j’ai préféré me séparer de ce souvenir. J’sais pas. En tout cas, ça ne me fait que m’intriguer davantage cette histoire. Parce que Lucy est divinité que je ne vénère pas plus que ça. La religion, c’est pas trop mon truc, mais un de ces jours, je vais vraiment commencer à m’y intéresser. Je compte pas le nombre de petits signes qui me feraient dire que je suis dans le collimateur de la déesse. Est-ce que je suis genre un élu ? Une grande destinée ? Je fais attention à pas attraper la grosse tête, hein. Je pense qu’il en faut bien plus pour avoir des doutes. Genre si un jour je me fais anoblir, là, je peux vous dire que Lucy a décidé de suivre ma progression.

    Ça n’arrivera pas, évidemment.

    C’est quand même triste d’être de la garde royale et de ne pas avoir d’ami.

    Je la garde pour moi, celle-là. Pas sûr qu’elle fasse plaisir et avec une suicidaire en puissance, ça serait dommage d’avoir sur la conscience que je l’ai poussé à l’eau avec des mots. Puisque je suis décidé à rester ici un moment, je commence à enlever mes hauts, histoire de les assécher un peu. L’eau froide sur la peau, ça fait pas bon ménage. Puis, ça me permet de faire quelques exercices pour se réchauffer. Ça pourrait suffire comme gage, mais il n’y a pas personne d’autres pour regarder, alors, ça compte pas. Ça doit faire bizarre, comme scène, moi avec mes gros muscles et ma belle moustache qui fait des exercices torse nu à côté d’une jeune garde toute mouillée, en mal être total. Elle se morfond.

    -Tu devrais te bouger un peu aussi. La crève, c’est quand même quelque chose qu’on aimerait éviter. J’ai eu le nez qui coule il y a pas longtemps, c’est vraiment pas agréable. Heureusement qu’on peut compter sur des docteurs compétents.

    C’était une presque docteur en l’occurrence, mais on ne va pas chipoter. Faudrait aussi bouger, en réalité. Pas sûr qu’elle ait la volonté. Là. Présentement. Un coin du feu. Une couverture. Une bonne soupe. Ça parait être une riche idée. Et puis une bonne compagnie. C’est important. Alors autant mettre les pieds dans le plat.

    -Tu veux devenir mon ami ?

    Ou autre chose, je suis pas regardant, mais comme ça sonne comme un appel à l’aide, j’offre volontiers mes services.

    -Moi, c’est Jack. Et je veux bien t’emmener dans un endroit moins humide.

    Pas dit que le gosier va s’assécher, hein. Ça serait mal me connaitre.
    Séléna de l'AubeFeue Lunarya
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    Re: Y aura t-il une fin ?
    Mer 15 Déc 2021 - 17:00 #
    "Acceptes."

    Je dévisage mon mist sans bouger, repensant longuement aux derniers mots de l'homme qui s'agite à moitié à poils dans mon dos.

    "Luna. Il fait nuit, tu es trempée et tu es triste. Alors pour une fois dans ta vie, accepte cette main tendue !"

    Je regarde à nouveau le ciel toujours aussi noir malgré les quelques étoiles qui brillent au loin. Réfléchissant. Que faire ? Le suivre ? Au pire, je suppose que ma mort peut bien attendre quelques heures de plus ? Et clairement, le vent frais qui vient me souffler dans la nuque n'augure rien de bon.

    - J'ai rien de mieux à faire alors... Je peux vous suivre.

    Et ce n'est qu'à cet instant que je me relève, tentant une nouvelle fois d'essorer ma tenue avant de me redresser presque fièrement devant l'homme. Et maintenant que je fais fasse à son visage illuminé par un rayon de lune, il est vrai que son visage me parle.

    - Jack donc. Moi c'est Lunarya.

    Et seulement Lunarya. Car moins que tout je ne veux être associée à ma famille adoptive. Si il me le demande, je ne répondrai pas. Après tout, même si il me le propose, on est pas ami, seulement deux personnes ayant plongés dans le fleuve alors que rien ne les y obligeait. Et même s'il semble sympathique, un sentiment qui me dit vaguement quelque chose d'ailleurs mais sans doute est-ce une coïncidence... Et bien je préfère être clair avec lui.

    - Et je ne le veux pas non. Le seul ami que j'ai eu m'a poignardé, je ne tiens pas à faire confiance de nouveau.

    Et surtout a être trahi de nouveau. Mais cela ne m'empêche pas d'accepter de croiser des gens de temps en temps. Comme lui ce soir que je choisi de suivre alors qu'il prend les devant en route vers la capitale. Et tandis que le vent souffle à nouveau, me voila entrain d'éternuer et de sentir tout mon corps frissonner. Je resserre alors mes bras autour de mon corps sans faire plus de commentaire, maudissant la sensation mouillé de mes vêtements sur ma peau, mais refusant catégoriquement de faire comme l'homme moustachu à mes côtés. Une attitude d'ailleurs qui a tot fait d'interpeler les gardes de garde à l'entrée de la ville. Cela dit, je suppose qu'une simple vision de la pièce qui m'identifie comme garde devrait les faire regarder ailleurs ?

    Sauf que, j'ai beau chercher dans mes poches, la pièce semble absente... tombée au fond du fleuve alors ?

    - Merde. dis-je simplement entre mes dents.

    La simple idée de devoir aller expliquer au capitaine que j'ai perdu ce morceau de métal me gave d'avance... Cela dit, si je décide de ressauter dans le fleuve après ce soir, je suppose que je n'aurai pas à gérer ce problème, non ? Bah de toute façon, c'est pas comme si les gardes allaient nous empêcher d'entrer dans la capitale alors qu'on est trempé et qu'un de nous est torse nu.

    Non, quand même, ils ne feraient pas ça...
    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
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    Re: Y aura t-il une fin ?
    Mar 21 Déc 2021 - 11:40 #
    -Holà ! Qui voilà ?
    -Bonsoir monsieur le Garde. Vous allez bien ?
    -Euh … oui… merci. Et vous ?
    -Ma foi, il fait un peu froid, c’est pour ça que je ne dirais pas non à rentrer rapidement pour trouver un établissement digne de ce nom pour se réchauffer.
    -Ca m’a l’air d’être une riche idée. En même temps, pourquoi se trimballer le ventre à l’air ?
    -Ah, ça, c’est une longue histoire, mon brave homme. Une de celles que l’on raconte au coin du feu, une bière à la main.
    -Je vois le genre. Vous êtes avec … elle ?
    -Oui. Elle fait partie de l’histoire. Mais on est pas amie. On se connait à peine, si vous voulez tout savoir.
    -Ah. Oui. Je vois. Ce genre de relations.
    -Je ne vois pas trop ce que vous entendez par là, mais je pense que vous vous trompez. Enfin, est-ce que l’on pourrait passer ?
    -C’est que, mon petit bonhomme, vous m’avez l’air un peu louche même si au demeurant, vous me paraissez plutôt sympathique. Et l’autre derrière qui semble aussi heureuse qu’une porte de prison, ça n’inspire pas confiance.
    -Laissez. Elle broie un peu du noir en ce moment, mieux vaut ne pas trop l’accaparer.
    -Je vois. Par contre, se balader comme ça à cette heure, c’est un peu de l’exhibitionnisme, non ?
    -C’est que mes vêtements sont mouillés. Je risque une bonne crève à les garder sur moi. Tenez, ils sont là.
    -Je vois ça, mais c’est pas une raison pour laisser notre jeunesse se faire pervertir par des corps à moitié nu. Si tout le monde faisait ça, qu’est ce qu’on dirait ? Ce n’est pas un lupanar à ciel ouvert, ici. Il y a un certain prestige ici. On est pas au Grand Port.
    -Ah ça. La déliquescence de nos valeurs morales, c’est quelque chose, hein ?
    -Je vous le fais pas dire. Surtout que, je ne voudrais pas être insultant, mais vous avez ce qu’on appelle un corps de lâche. Si encore vous aviez un physique avantageux pour service d’exemples à nos jeunes qui préfèrent trainer à rien faire plutôt qu’à penser à leur avenir, ça serait un gros plus.
    -Je travaille derrière un bureau, je suis comme ça. Mais je suis sûr que dans quelques années, j’aurais du muscle.
    -Vous voyez l’avenir ?
    -En quelque sorte.
    -Et votre avenir, il vous dit que je vais vous laisser entrer ?
    -Il me dit que vous êtes un honorable garde de cette cité et que malgré les critiques, vous faites votre travail avec courage et abnégation. Les meilleurs de la Royale ne vont pas la moitié de ce que vous faites.
    -Ah ! Ça, c’est sûr ! A part péter plus haut que leur cul, ils ne savent pas faire grand-chose ceux-là ! Vous avez l’œil, vous savez ? Pour percer à jour les gens.
    -J’ai quelques talents.
    -ça serait idiot de laisser un patriote se peler les miches à l’extérieur de notre belle cité. Prenez cette cape, ça vous couvrira un peu.
    -Vous êtes bien brave. Je vous la rendrais. Vous souvent ici en poste ?
    -Ouai. Tous les soirs.
    -Quel courage.
    -Merci bien. Vous êtes un chic type.
    -Je ne suis qu’un homme simple dans un monde qui le dépasse.
    -Allez, passé. Mais pas de grabuge !


    Bien sûr qu’ils ne nous auraient pas laissé à l’extérieur. Je suis quelqu’un de sympathique et il suffit de parler un peu avec les gens pour bien leur faire comprendre que nous ne sommes pas des gens à problème. Il faut faire confiance en l’humanité pour desceller le vrai du faux. Et comme si je suis quelqu’un de très vrai, on me fait confiance. C’est dit en toute humilité, je le constate dans la vie de tous les jours. En même temps, quand on tend la main envers les gens, on finit par recevoir en retour. C’est une loi universelle de la vie en société. Et je ne perds pas l’idée que j’arriverais à décrocher une fin heureuse à la jeune femme derrière moi. Ne pas vouloir d’ami, hein ? Dans quel monde triste peut-elle vivre ? La Garde Royale. On en parle beaucoup, souvent à tort parce que c’est facile de taper amicalement sur l’élite du royaume qui semble passer la majorité de son temps à surveiller des bâtiments à moitié vide, mais peut-être qu’il y a du vrai derrière les belles parures. Que tous les fils à papa qui trainent dans ces rangs foutent une ambiance délétère. Se faire poignarder par un copain, c’est vraiment le pire. Et je peux comprendre que la confiance est brisé avec celui-là et tous les futures copains qui n’en seront donc pas. Mais c’est quand même dommage.

    Alors, si on peut pas être ami, on peut être quoi ? Vague connaissance ? Si déjà j’oublie des copains, je ne m’engage pas à me souvenir des vagues copains.
    D’un geste je lui tends la cape du garde.

    -Tiens, si ça peu t’aider.

    Je veux juste aider. Et puis, j’ai en ligne de mire un établissement ou je pourrais boire, manger et me réchauffer dans une minute. Je peux tenir jusque-là. Le truc, c’est de savoir ce qu’elle veut, Lunarya. Qu’est son nom. Qui me dit un truc, toujours, ce qui m’intrigue. Mais j’en tirerais rien. Puisqu’elle ne veut pas de mon amitié, ce qui est un coup dur pour moi. Peut-être qu’il faut lui rappeler ce que ça veut vraiment lui dire ;

    -Bon, puisqu’on est pas ami, et que t’as peur que je te fasse un sale coup, on peut se séparer ici. Moi je vais là. La blonde est légère, le feu est chaud et ils font un saucisson aux noisettes du tonnerre. Tiens, prends ces quelques cristaux. Tu pourras retourner chez toi avec une voiture. Ou tu peux ne pas les accepter parce que t’as pas confiance.

    Je hausse les épaules.

    -C’est dommage. Parait que je raconte bien les anecdotes.

    Puis je m’en vais. J’ai été bon ? A nouveau à la planter là pour cette fois la mettre devant ses mots. Elle a l’air d’avoir besoin d’aide, mais on peut pas forcer les gens à en avoir. Faut qu’ils fassent le premier pas. Alors, je lui offre cette occasion. Ou alors de retourner à son monde. Celui qui l’a emmené à danser trop proche du bord. Je pourrais pas y faire grand-chose. Je me renseignerais peut-être. Mais là, il fait surtout froid.
    Séléna de l'AubeFeue Lunarya
    Séléna de l'Aube
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    Re: Y aura t-il une fin ?
    Mer 22 Déc 2021 - 19:14 #
    La cape sur mes épaules et des cristaux dans la main, je reste là un instant en voyant Jack partir, le doute emplissant mon âme. Mon regard se perd alors sur les cristaux dans ma main, regardant les reflets de la lune à travers eux, ne bougeant que pour frissonner sous le vent toujours aussi givrant.

    Qu'est ce que je devrais faire ? Je ne peux pas retourner à la caserne dans cet état, ils me poseraient des questions auxquelles je ne souhaite pas être confrontée... Alors quoi ? Là tout de suite, si je devais choisir ce que je voudrais faire, ce serait quoi ?

    Sans doute aller me réfugier au fond d'un chalet perdu au milieu de nulle part, à me blottir au coin d'un bon feu de cheminée, emmitouflée dans un plaid tout en regardant les stalactites de glace accrochées à l'extérieur des fenêtre fondre lentement sous la chaleur dégagée par la demeure... Oui, ça se serait bien. Être loin au milieu de nulle part, en sirotant un simple chocolat chaud pour me réchauffée de l'intérieur.
    Pour me réchauffer le cœur.

    Alors un instant je regarde derrière moi, au travers de la grande porte de la ville où les gardes viennent de nous laisser passer. Bien évidemment, avec le noir de la nuit, il n'y a rien à voir mais... Mais c'est là bas que je voudrais être. Sauf que fuir, j'ai déjà essayé. Mais ça ne fonctionne pas. La distance n'empêche pas les douleurs. Alors quoi que je fasse, je suis totalement prise au piège.

    Mais je suppose que dans ce piège, je peux tout de même aller me réchauffer près d'une cheminée, emmitouflée dans une cape au lieu d'un plaid, et quand même boire un chocolat chaud ?

    Je me bouge alors rapidement, retrouvant la grande silhouette de bureaucrate et me glissant à sa suite dans la taverne qu'il a choisit sans dire un mot, détournant le regard par fierté alors qu'il se tourne vers moi, surpris.

    - Vous racontez bien les anecdotes, non ?

    Je remonte la cape sur mon visage, fixant un coin du mur, n'osant clairement pas avouer quoi que ce soit de plus. Ou peut être juste...

    - Et puis il fait froid dehors. Et j'ai envie d'un chocolat chaud.

    Cette dernière phrase est plus pour le tavernier à qui je dépose la poignée de cristaux que Jack m'a donnée en guise de paiement pour la soirée. Et sans plus de manière, je me glisse alors jusqu'à la place libre la plus proche de la cheminée et me roule en boule exactement comme je me l'étais imaginée, mes jambes remontées contre mon buste, les pieds sur l'assise de la chaise et mon menton posé dans mes genoux.
    Savourant secrètement la douce chaleur qui se dégage de l'âtre et qui serait très certainement mille fois meilleures si je n'avais plus ces habits trempés sur le dos.

    Mais bon, il y a des choses qui se font, et d'autres non.
    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
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    Re: Y aura t-il une fin ?
    Jeu 30 Déc 2021 - 15:08 #
    -Un saucisson, je présume ?
    -Evidemment.

    Il me sert un saucisson aux noisettes. Il en a d’autres variétés en vente, des trucs complets pour faire des apéritifs royaux, mais il sait bien que mon préféré, c’est celui aux noisettes. Sur une planche rustique, le couteau posé au milieu et un peu de pain pour accompagner le tout. Je crois bien qu’il y a de la tome, mais j’ai pas trop envie de fromage là. Juste de grailler. La natation, ça creuse. Et même si avant de sauter la tête le première dans les eaux troubles du grand fleuve, je sortais d’une bonne bouffe, j’ai l’impression d’avoir un faim pantagruélique avec toutes cette histoire, même si l’adjectif n’a peut-être pas de sens dans ce monde, faudrait vérifier s’il y a un Rabelais.

    -Dis donc, tu t’es baignée pour être aussi trempée que ça ?
    -Parfaitement, Trevor.
    -Il y avait quoi au fond du fleuve pour faire cette folie ?
    -Certains diront un beau poisson. D’autres une couleuvre. Moi, je dirais juste qu’il y avait peu de bon à sauver.
    -Ca ne veut rien dire.
    -Exact. C’est parce que j’ai soif.
    -Après le chocolat chaud, je suis à toi.

    Je me dégage du comptoir et je viens me poser à une table posée à côté de la cheminée, faisant un peu face à Lunarya qui s’est emmitoufflé dans sa cape et ses pensées, je me concentre rapidement sur mon labeur après avoir jeté un long regard à la jeune femme à jaugé si elle ne compte pas se jeter dans l’atre dans une nouvelle tentative de faire une folie. Heureusement, la sensation de chaleur est certes agréable, mais la brûlure est un souvenir suffisamment vif pour nous empêcher d’imaginer pire encore dans ce domaine-là. Mon labeur ? Le saucisson. Découpé de fines tranches sans découper de fines tranches de doigts. Une discipline complexe qui mériterait d’être plus reconnue dans le domaine des jeux et des sports. Une compétence que j’ai pas mal travaillée comme vous pouvez l’imaginer, après avoir découpé le tout en fine tranche. Ce qui est bien avec le saucisson aux noisettes, c’est que les fines tranches font jaillir les morceaux de noisettes desdites tranches et on se retrouve souvent avec des morceaux de noisettes au goût de cochonaille sur la planche. C’est très goutu. Et j’en connais qui risqueraient la menace d’un couteau encore en activité pour chiper le dernier morceau en date. Trevor m’a apporté une mousse bien fraîche. Et vous allez me dire que boire frais quand on est trempé, ça n’a pas de sens. Mais c’est parce que c’est bon, ne cherchez pas. Il y a peut-être trop d’eau qui est rentrée, il s’agit d’équilibrer le tout. C’est ce que dirait Gégé en tout cas.

    Je me lève et je viens mettre la planche sur une table basse posée là pour que tout soit à la disposition de ceux autour. Celle. Surtout. Je me réchauffe contre les flammes en faisant gaffe à ce que la mousse ne prenne pas la chaleur. La bière chaude, c’est un non sens. Puis je finis par avoir envie de parler. Alors je parle. Je parle sans chercher à ce qu’on m’écoute. Je parle de la guilde parce que c’est un sujet que je maitrise plutôt bien. De sa buvette et de ces centaines de débats par an pour demander son agrandissement ou non. Pour parler des bandes, des inimitiés, des petites querelles. Parce que tout ça, dans le fond, ça reste bon enfant. Les gens savent travailler en bonne intelligence et j’aime bien voir la guilde comme une grande famille. Avec les hôtes et les hôtesses qui sont autant des parents aidant leurs enfants d’aventuriers avec la partie peu amusante de la vie. Et les examinateurs comme des oncles à côté de la plaque qui ne font pas grand chose de compréhensible, mais qui servent à la famille, dans l’ombre.

    La famille, les amis, c’est important. Même la plus renfermée des aventurières est en soi au sein de la famille. Même si on dit non à ce type de relation, on n'est jamais vraiment éloigné de ça. Faut vivre dans une grotte pour que ça arrive. Il suffit que quelqu'un vous dise merci pour lui avoir tenu la main et ça devient un ami. Et même si je sais pas si un traître mot de ce que je baragouine n’a un intérêt à Lunarya, je continue parce que c’est ce que je crois. Et si mes histoires sont aussi rébarbatives que ça, elle peut m’ignorer. Partir. Changer d’endroit. Une fois un peu reposé, il s’agira de prendre une voiture pour retourner chez soi. On est pas perdu, faut pas l’oublier. Et demain est un autre jour où l’on ne se reverra sûrement pas. Sauf Lucy. Evidemment.
    Séléna de l'AubeFeue Lunarya
    Séléna de l'Aube
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    Re: Y aura t-il une fin ?
    Ven 31 Déc 2021 - 10:43 #
    Je l'écoute, longuement. D'abord en le regardant, puis en détournant le regard, le perdant plutôt dans l'âtre, dans ces flammes qui dansent dans la cheminée. Et dans leur mouvement, je m'imagine cette guilde, ces gens, leurs petits problèmes du quotidien, leur entente... Leur joie, leur peine.

    J'aimerai bien. Je suis sûre que j'aimerai bien. Au fond, ça me rappelle un peu mes premières années à l'académie. On en chiait tous, mais on se soutenait, on discutait et on savait qu'on faisait dès lors parti d'une grande famille. Mêmes si nos raisons étaient toutes différentes, on avait tous le même objectif : devenir garde, devenir des protecteurs, des combattants, des représentants de l'ordre.

    Quand j'y pense, les histoires de la guilde qu'il me raconte ne sont pas si différentes des histoires que je peux entendre par bribes à la caserne. Sauf que j'ai choisi... J'ai choisi de ne pas m'y intéresser. J'ai choisi de m'en éloigner. C'est mieux. Pour eux, pour moi. Surtout pour eux, pas tant pour moi. Après tout, qui sait ce que je pourrais faire par crainte de ma famille, par peur de la douleur, de la mort de ma fille.

    Un moment je regarde ma main, doutant de moi, de mes limites, de la frontière entre mes valeurs et ma servitude. Ne suis-je pas déjà trop enfoncé dans les ténèbres pour avoir l'espoir de pouvoir faire un jour marche arrière ? J'ai fais tant de mal à ceux que j'aime, et je sais que je le referai si je le devais. Le pire, c'est que c'est pour eux que je le fais.
    Pas pour moi, pas pour les Lys. Juste pour Elion et Kahlua. Pour qu'ils aient une chance de vivre une vie libre.

    Et moi dans tout ça ?

    Je suppose... Je suppose que je dois simplement vivre avec. Et continuer sur ce chemin en espérant... Espérant qu'un jour tout s'arrange, espérant que des jours meilleurs finiront par arriver. Cela fait trois ans depuis... Trois ans, c'est à la fois trop et pas assez. Et je suis jeune encore. Beaucoup trop. Même pas vingt ans. Alors... Je suppose que... Je peux encore le supporter encore un peu ?

    Je regarde ma tasse, vide. Un constat à la fois triste et soulageant. Je pourrai en commander un autre, mais je n'ai plus soif et je suis surtout fatiguée. Jack parle encore, même si je sens que son débit de parole se tarie petit à petit. Ça fait un moment qu'on est rentré et les silences entre deux sujets se font de plus en plus long. D'ailleurs, mes vêtements sont presque sec maintenant.

    Alors profitant d'un nouveau silence, je déplie enfin mes jambes et me sort de cette cape qu'il a emprunté au garde devant la porte. Lentement, je la plie et la pose sur la table, à côté de la planche de saucisson qui a fini elle aussi par se vider au rythme des histoires du sympathique moustachu.

    - Merci Jack. Je vais y aller maintenant. Et... Je suis vraiment désolée pour cette soirée.

    Je me lève mais ne bouge pas, hésitante. Cette endroit était comme une bulle loin de ma vie, une parenthèse dans mes ténèbres où je dois retourner. Je n'en ai pas vraiment envie, mais je sais que je n'en ai pas vraiment le choix non plus.
    Pour autant, j'ai du mal à accepter que plus jamais elle n'existera.

    - Si jamais... Si jamais un jour vous avez besoin... Allez à la caserne Royale et demandez Lunarya Lys. Je vous aiderai comme vous m'avez aider.

    Sans attendre de réponse, ne souhaitant pas parlementer plus que ça, je choisi de disparaitre, passant devant lui sans plus de cérémonie et quittant l'établissement pour retrouver le froid de la nuit, retournant là où j'ai laissé mon cheval dans l'espoir qu'il y soit toujours... Mais évidemment il n'y est pas.

    Et rentrant à la caserne.

    - Lunarya ?! On était inquiet ! Ton cheval est rentrée seule depuis plusieurs heures déjà ! Tout va bien ?
    - Désolé... Mais ça va, ne vous en faites pas. Bonne nuit.

    Et malgré les regards inquiets qu'ils me lancent, je choisi de respecter mes habitudes non sans un léger pincement au cœur.

    Mais un jour. Un jour cela changera.

    Il le faut.
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    Re: Y aura t-il une fin ?
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