Tu avais affuté ton art avec l’acier, mais tu savais parfaitement que changer le métal utilisé changeait beaucoup de chose au résultat voulu. Maintenant que tu pouvais te permettre d’utiliser des métaux plus rare, tu devais refaire tout ton apprentissage dessus. Savoir parfaitement comment ce métal allait réagir au moindre de tes coups, au moindre mouvement, action, geste, refroidissement. Tu devais le connaître par de là la perfection. Tu devais totalement le maîtriser.
Tu avais une véritable obsession avec la forge. Mais c’était normal et anormal en même temps. Tu n’as fait que forger toute ta vie, et tu ne savais faire que cela. Un être ne faisant rien de sa vie n’était pas différent d’un mort, ou d’un poids inutile comme le disait ton père… Tu portais donc ton propre poids en forgeant encore et encore. Tu ne savais faire que cela. Donc tu devais être le meilleur, et simplement marqué ton nom dans l’histoire des forgerons.
Poussant la lame sur la meule, tu regardas les étincelles, alors que chacun des reflets brillaient dans tes yeux, tu savais parfaitement que ton rêve était fou, impossible, stupide, et pourtant tu le suivais… car tu n’avais appris que cela. Mais maintenant, c'était différent… Il y avait ton apprentie. Sia, la jeune Sia. Une femme de caractère, d’un caractère très particulier. Tu ne savais pas vraiment comment la définir honnêtement. Tu pensais au début que c’était une femme qui voulait prouver ce qu’elle savait faire, puis simplement qu’elle voulait juste devenir meilleur, puis c’était pour prouver de quoi elle était capable à sa famille… Plus tu la connaissais, plus tu comprenais que contrairement à toi, elle n’était pas aussi simple et direct. Tu avais vécu la plus grande partie de ta vie seule et loin de toute interaction humaine...
Désormais, tu vivais avec une apprentie, elle apprenait de toi, et toi, tu apprenais d’elle… Mais tu avais toujours cette horrible arrière-goût. Sia avait du talent, plus que toi selon toi, ce qu’elle manquait, c'était de l’entrainement. Tu lui as donc appris à s’entrainer mais… Tu n’avais pas tant de chose à lui expliquer ou lui montrer. Plus tu y pensais, plus tu te rendais compte que Sia n’avait pas grand-chose à apprendre de toi. Un maître se devait de montrer le droit chemin, expliquer comment voir le monde, étendre la vision de son apprentie par-delà les limites de son apprentissage… Mais elle le faisait déjà très bien elle-même, elle était plus douée que toi… Et tu savais parfaitement qu’elle finirait par partir d’ici, te laissant à nouveau seul dans ta forge… Une chose qui te faisait légèrement mal, mais qui était pour le mieux.
Toi et elle, vivant ici, loin des problèmes et grandissant doucement… Tu pensais que ça serait tranquille comme vie, mais Sia avait un talent pour amener des gens ici, des cas particulier… Ou c’état parce que ton nom commençait à être connu à travers Aryon… Peu importe si c’était l’un ou l’autre, tu étais pour le moment concentré sur ta lame et une invitée mystère avait décidé de s’invitée sans prévenir chez toi au milieu de la nuit.
Sur le chemin de la forge. Seul. Dans la nuit. Fraîchement arrivée dans ce coin du monde. La jeune demoiselle marche d’un pas décidé. Oui, oui, elle va lui dire ce qu’elle pense, elle, à ce ... ce sale type ! Puis après elle ira voir Rid et elle lui demandera des leçons pour apprendre à se battre, oui voilà. Et elle lui cassera ses bras comme ça plus de forgeron. Mh... Mais cela voudrait aussi dire que Sia devra passer encore plus de temps là-bas pour compenser. Bon... Très bien. Pas de combat, mais elle peut au moins aller voir à quoi il ressemble et ce qu’il a de si spécial pour réussir à attirer Sia dans une autre forge. Maintenant qu’elle y pense, peut-être que Sia aime simplement être forgeronne et que, contrairement à elle, ça lui convient parfaitement. C’est si bizarre. Le dragonnet est tellement plongé dans ses pensées qu’il en oublie où il met les pattes et manque de peu de s’étaler sur le sol comme une crêpe. Elle soupire doucement, s’arrêtant pour s’adosser à un mur et penser. Elle doit prendre le temps de savoir ce qu’elle va lui dire quand même. Débarquer ainsi, au milieu de la nuit, chez quelqu’un qu’elle ne connait pas pour crier à propos de sa sœur ainée. Tout cela ne fait aucun sens et la pauvre Sio se sent bien ridicule maintenant. Elle est juste un peu blessée et ne sait pas comment le dire à Sia alors elle projette cette étrange frustration sur un parfait inconnu plutôt que sur son sang.
Elle continue sa route. Elle a déjà fait un bon bout du chemin de toute façon alors autant aller au bout. La demoiselle pensait qu’elle vivrait toutes ses grandes aventures aux côtés de Sia, mais peut-être qu’elle avait tort. Peut-être qu’elle devrait vivre sa propre histoire à elle. Écrire son histoire comme une grande fille ! Dans l’immédiat, elle ne se sent grande que physiquement. Sio a la vague impression d’être à nouveau cette petite fille accrochée aux vêtements et bien blottie, à l’abri, dans le dos de son ainée. Sans s’en rendre compte, elle y est arrivée, à cette fameuse forge.
Le son familier du métal que l’on travaille. La chaleur étouffante. Les odeurs diverses. Tout ce qu’elle n’a jamais aimé. Mais elle n’a rien dit. Elle est restée. Dans toute sa splendide discrétion, le dragonnet tente de se cacher. L’univers entier et les étoiles en sont témoins : Sio est tout sauf discrète. Oui, la jeune fille est particulièrement maladroite et va, très probablement, griller sa couverture toute seule. Pour le moment, elle l’observe. Lui. Est-ce bien ce type-là ? Ses joues se gonflent encore. Ridicule. Cela ne peut pas être lui. Il doit bien y avoir quelqu’un d’autre dans cette forge. Dans tous les cas, comme elle a fermement décidé qu’elle ne l’apprécierait pas, Sio lui trouvera tous les défauts du monde très facilement. Mais la catastrophe se produit lorsqu’elle expire en se laissant légèrement allé contre une boite et parvient, avec toute la grâce de quelqu’un qui n’a aucune expérience en filature, à faire tomber tout le contenu de cette dernière sur le sol. Et comme on entrepose rarement du coton dans des forges, c’est dans un fracas épouvantable qu’elle se redresse d’un bond, les joues empourprées d’embarras.
« J-je suis désolée ! »
Enfin Sio... Pour quoi s’excuser ? Elle devrait mettre la pagaille ici pour exprimer sa colère, mais à la place de ça, elle se précipite pour ramasser tout ce qui s’est retrouvé sur le sol, victime de sa maladresse. Et, étrangement, espère qu’il ne la grondera pas.
Tu refis tourner la meule et alors que tu réfléchissais si tu n’aurais pas un meilleur résultat si la meule était de meilleure qualité… Une nouvelle meule ? Tu notas cet achat dans un coin de ton esprit. Tu allais devoir en discuter avec Sia. Ça pourrait être utile pour vous deux, et elle pourrait même t’apprendre un truc que tu ne sais pas… Ou alors elle te conseillera un vendeur de la capitale que tu ne connais pas. Tu te penchas en avant, te concentrant sur la meule, lorsque tu sentis un courant d’air froid… Avec une odeur différente. Tu continuas ton travail, mais entre le bruit du feu de la forge et la meule, tu pouvais clairement entendre des bruits de pas… Un animal ? Non, l’odeur était différente. C’était une étrange odeur. L’odeur d’une personne… Mélanger à une odeur terreuse et… De reptile ? Tu ne doutais pas de tes cinq sens, mais même là, tu pensais dire des conneries… Peut-être une armure en écaille de monstre, ça expliquerait l’odeur… Tu fis silence, aiguisant la lame.
La personne resta un moment devant l’entrée sans rien dire… Un voleur ? Pas assez discret. Un noble ? Voilà qui expliquerait l’armure en écaille, mais pas le manque de parole… Un fantôme ? Et puis quoi encore ? Ce n’était pas Sia, elle se serait annoncée… Peut-être un client ? Non, pas si tard… Une personne dans le besoin ? Il se serait déjà présenté… Ou alors la personne était juste timide.
La personne entre alors, marchand très doucement, essayant de faire le moins de bruit et… Tu sursautas alors que la boite de métaux rares d’Aslander chuta par terre, laissant des blocs de métal non raffiné rouler au sol dans un vacarme assez lourd. Tu te retournas pour voir l’état de la boite et de la personne, mais alors que tu allais te retourner pour t’énerver, cette inconnue s’excusa directement. Tu la regardas deux secondes, voyant que son physique fort différent devait la ralentir énormément. De plus, si elle s’excuse aussi vite, c’est qu’elle n’a pas un mauvais fond. Tu te relevas pour t’approcher de la boite, la relevant en répondant à la demoiselle. « Pas de problème, aider moi juste à ranger cela et ça sera excuser. » Une fois la boite à nouveau debout, tu commenças à ranger les morceaux de gisement, mais une chose te perturba.
Regardant du coin de l’œil la demoiselle, elle semblait plus grande que toi. Son corps avait quelque qualité d’un dragon… Mais ce que tu remarquas rapidement, c’était qu’elle semblait avoir fait un sacré trajet au milieu de la nuit. « C’est bon, asseyez-vous quelque part et reposez-vous. Vous semblez avoir fait une sacrément longue balade au milieu de la nuit. Surtout pour tomber sur ma forge. » Heureusement que l’intérieur de la forge était assez grand pour qu’un géant puisse y travailler… Enfin, pas vraiment un géant, mais cette demoiselle était plus petite que ton père adoptif.
« C’est bon, asseyez-vous quelque part et reposez-vous. Vous semblez avoir fait une sacrément longue balade au milieu de la nuit. Surtout pour tomber sur ma forge. »
Sio s’assoit sur une caisse, un peu à l’écart pour ne pas le gêner. Bon, très bien, elle n’est pas très douée pour se rebeller, mais au moins elle essaie. Ses jolis sourcils froncés, assise dans son coin, elle serre les poings sur ses genoux, prête à exploser. De colère ou en sanglot, elle n’est pas encore sûre de son choix. Elle se racle la gorge doucement, avant de prendre la parole. Elle ne peut pas simplement rester ici en silence quand même ? Pas après avoir décidé de faire tout le voyage jusqu’ici pour lui casser les deux bras et finalement juste s’asseoir là et le regarder faire ces trucs nuls.
« Merci... »
Elle se déteste en silence pour ne pas réussir à dire quoique ce soit de ce qu’elle aimerait pouvoir lui dire. Et où est sa grande sœur d’ailleurs ? Elle se redresse, cherchant des yeux son aînée. Comme si elle s’était cachée dans un recoin pour lui faire peur ou quelque chose. Ce qui n’a, oui, aucun sens, mais elle n’est plus sûre de rien. Elle n’a pas envie d’être ici aussi. Puis le petit roux– Non, vraiment, elle n’aime rien chez lui. Elle se rassoit cependant. Elle se gratouille la tête derrière une corne réfléchissant à ce qu’elle a dire. Oui, qu’elle mette un peu d’ordres dans ses pensées avant de lui dire ses quatre vérités.
« Où est ma sœur ? Et qu’est-ce que vous pouvez bien avoir à lui apprendre ? Vous avez pas l’air aussi bon que ça. »
Oui, voilà ! On tient quelque chose. Elle va lui dire elle. Elle est pas belle son épée, même elle peut le voir. Enfin si, mais pas avec les métaux utilisés. Elle n’aime pas forger ou les forges ou quoi que ce soit en rapport aux forgerons, toutefois elle a grandi dans l’une d’entre elles et elle a des yeux qui fonctionnent très bien. Elle n’aime juste pas manipuler les métaux. Elle plisse le nez, osant le défier du regard. Juste une demie seconde avant de se détourner en rougissant. Elle n’a pas été très polie dites donc… S’il se met en colère, elle se battra avec lui ! Oui, voilà ! Parce que tout le monde sait qu’elle est la plus sanguine de la famille. Non, elle finira surement par pleurer et fuir.
« Sia en fait des mieux. » Achêve-t-elle, relevant le menton avec fierté.
À la place, elle lâcha juste un très léger merci… Oui, cette demoiselle semblait peut-être colérique, mais elle avait un très bon fond. Peut-être qu’elle voulait une épée ? Si c’était le cas, tu ne te gênerais pas à travailler dessus. Mais si son cœur était pur, ce qui t’inquiète, c’est son apparence. Tu ne sais pas pourquoi elle t’était fort familière, si familière que tu jurais qu’elle était plus petite… Bien que tu l’as jamais vu avant. Tu ranges la boite, la ferme et regarde la dragonne s’agiter de gauche à droite, vérifiant l’endroit à la recherche de quelque chose. Elle finit même par se lever en cherchant bien du regard… Mais elle cherchait quoi ? C’était le milieu de la nuit, dans une forge perdu dans le bois. Elle s’attendait à trouver une épée magique ?
Tu retournes près du feu de la forge, l’alimentant encore un peu avant de retourner à la meule, tenant l’épée entre tes mains. Elle te posa alors une série rapide de question qui te figea sur place, enfin, deux questions et une pique. Pas de colère, pas de dégoût, ou de peur… Mais de surprise… Sa sœur ? Sia… C’était Sio ! Tu tournas la tête pour la regarder, observant son apparence de bas en haut… Oui, c’était bien Sio ! La même que sur les croquis de Sia ! La fameuse petite sœur à la peau solide comme le meilleur des métaux ! Tu arrêtas la meule et consacras toute ton attention à la demoiselle. Elle devait chercher Sia… Dommage, c’est pas ici qu’elle la trouvera. Sia était chez toi, donc au magasin, donc… Et bien pas dans la forge… Étonnant qu’elle soit d’abord tombée sur la forge et pas le magasin. Peut-être que ta belle forge n’était pas si bien cachée que cela.
Stop ! Avant de pensée à cela, tu as des questions à répondre. « Si tu cherches Sia, elle n’est pas ici, ensuite, je lui ai déjà appris tout ce qu’elle pouvait apprendre de moi, et je sais bien. J’ai pas du tout la tête du bon forgeron. Il m’aurait fallu être plus grand, large, et de la barbe. » Et voilà une réponse très sincère. Sia n’était effectivement pas là, et tu le savais parfaitement qu’elle n’avait plus rien à apprendre de toi. Elle restait seulement ici pour plus facilement se concentrer. C’était l’avantage de s’entraîner ici, on est rarement dérangé et donc on peut plus facilement affûté notre concentration.
Elle commença à te grimacer pendant que tu te retournas vers elle, croisant les bras et réfléchissant doucement à ses intentions… Tu la fixas droit dans les yeux, d’un regard calme et froid… Alors que tu te devinais un peu sa raison d’être ici. Si elle était venue, c’était certainement pour vérifier si sa sœur allait bien, et pourquoi elle était partie chez un forgeron perdu. Elle était donc venue voir si Sia avait progressé et si ce forgeron n’était pas qu’un stupide menteur.
Elle te lança alors avec fierté, regardant l’épée entre tes mains que Sia pourrait en faire des mieux. Tu souris lâchant un léger rire à sa remarque. « Héhé ! Oh, la connaissant, elle pourrait clairement en faire de meilleur. Je n’en doute pas la moindre seconde. » Tu le savais parfaitement, si Sia avait sacrifié autant de temps que toi à forger, elle serait meilleure que toi. Tu déposas la lame pour te relever et partir chercher une autre épée sur une table de travail plus loin. Une lame finie et prête pour le combat. Il fallait juste lui faire un fourreau.
Revenant vers Sio, tu lui tendis la lame pour qu’elle puisse l’inspecter. « Je pense avoir deviné pourquoi vous êtes venu ici mademoiselle. Mais les actions portent plus de poids que les mots. Voici la dernière lame qui a été forgée ici, à vous de la juger. » La lame que tu lui donnais était de très bonne facture. Une épée à une main ayant un bon équilibre et aucune rature. Le fil de la lame était très aiguisé, la poignée était facile à tenir et à retenir en main. Elle n’était pas très élégante, mais on pouvait voir les techniques utiliser dessus sans trop de mal. Des techniques basique et maîtriser, faisant de cette simple lame une très bonne arme et réalisation de forgeron. Tu croisas les bras et observas la demoiselle, attendant sa réaction sur l’épée.
« Héhé ! Oh, la connaissant, elle pourrait clairement en faire de meilleur. Je n’en doute pas la moindre seconde. »
« Bien sûr qu’elle peut ! »
Elle confirme. Puéril ? Peut-être bien, mais elle connait sa sœur et elle l’a vue travailler. Elle est douée et c’est certainement parce qu’elle aime ce qu’elle fait, elle. Alors forcément, ça se voit aussi dans son travail. Mince alors... Elle ne pourra jamais la faire sortir de cette stupide forge... Il va falloir qu’elle apprenne à se débrouiller toute seule. Sans personne ? Ça va être plus dur que prévu. Sio regarde ses mains, jouant avec ses ongles. Elle est légèrement nerveuse maintenant. Elle lève les yeux vers lui lorsqu’il revient avec une lame qu’il lui tend.
« Je pense avoir deviné pourquoi vous êtes venu ici mademoiselle. Mais les actions portent plus de poids que les mots. Voici la dernière lame qui a été forgée ici, à vous de la juger. »
Ses jolis sourcils se froncent encore alors qu’elle prend la lame dans ses mains, observant l’ouvrage avec attention. Elle ne sait pas spécialement quoi en penser. C’est un beau travail cela dit. Mais elle préfère s’étouffer avec sa langue que le lui dire. Quoique moins délicat que ce qu’elle a pu voir chez elle. Une brève hésitation, elle lui rend son œuvre avec un petit haussement d’épaules.
« C’est pas mal... » Elle regarde ailleurs, cherchant ses mots un moment. « J’suis pas venue pour voir des trucs qu’on forge. J’en ai vu toute ma vie. »
Un soupir se glisse entre ses lèvres alors qu’elle se tourne vers les flammes. Ça ne fait plus vraiment sens d’être venue jusqu’ici. Elle devrait accepter et laisser Sia faire ce qu’elle veut de sa vie. Elle devrait se mettre à chercher quelque chose qui lui plait à elle-même. Essayer de faire des choses toute seule. Grandir.
« Elle est contente d’être ici ? À la forge ? »
Tu avais donc tort, elle n’était pas venue pour cela… Nan, tu n’étais pas au centre du monde Lyle. Elle était bien plus concentrée sur Sia qu’autre chose. Tu haussas des épaules, un peu déçu sur le coup. Elle n’était pas tombée dans le piège… Et bien autant lui révéler le piège, tu verras si ça devient si ça va l’énerver ou non. « Oh dommage, je pensais que tu étais venu vérifier si Sia progressait bien sous mes ordres. J’imagine que voir sa dernière lame qu’elle a forgée doit te faire ni chaud ni froid vu que tu as vu cela toute ta vie. »Et le simple piège était là, cette lame que tu voulais présenter à Sio n’était pas la tienne, mais une de Sia. Si sa langue avait été fourchue et l’avait insulté, tu aurais pu lui faire comprendre qu’elle insultait l’œuvre de Sia. Et si jamais elle admettait la qualité de l’œuvre, son ego aurait gonflé et elle aurait été encore plus fière de sa sœur… C’était un peu compliqué, mais il n’y avait aucune chance que tu finisses perdant.
Elle se tourna pour regarder le feu avec intensité… Tu ne sais pas ce que ça faisait d’avoir un frère ou une sœur, mais tu devinais que beaucoup de choses devaient passer à travers l’esprit de Sio. Elle était fortement inquiète. Elle te posa alors une simple question… Est-ce qu’elle était contente d’être ici ? Tu croisas les bras réfléchissants. Que pouvais-tu lui répondre ? Tu allais encore jouer avec elle ou pas ? « Hmmm… Est-ce qu’elle est contente ? Je dois avouer que je ne suis pas du tout doué pour savoir ce genre de truc… Et vu que tu es sa sœur, tu dois sûrement mieux la connaître que moi. Je ne serais pas dire si elle est contente non… Mais je peux te promettre que je fais mon mieux qu’elle puisse s’épanouir ici et grandir sa flamme. »
Tu pris le tisonnier pour retourner le charbon de la forge, fixant les flammes et pensant comment bien finir tes mots avec elle. « Je… Je ne peux pas comprendre Sia. Je vais pas te donner l’histoire de ma vie, mais elle et moi ont vécu des choses trop différentes pour bien se comprendre. Cependant, de forgeron à forgeron, je voyais parfaitement la détermination qu’elle avait dans son regard le jour où elle est arrivée. Elle a accepté chacun de mes mots, et même mon entraînement infernal. Elle a tenu bon, toujours pour s’améliorer, ne lâchant pas son objectif du regard. Je ne sais toujours pas ce qui la passionne dans l’art de la forge, ou ce qui la force à rester ici alors qu’elle n’a plus rien à apprendre de moi, mais… Si rester ici lui permet de se rapprocher de son rêve, alors je pense que oui… Elle doit être contente. »
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