Ashaura
Aujourd'hui allait être une bonne journée. C'est ce que Nevaeh avait décidé. Après être enfin rentrée de sa mission dans les souterrains, elle avait eu droit à trois jours de repos. La mission était censée être facile, mais la vie semble toujours avoir une aversion pour les choses faciles et simples. Alors bien sûr, la mission fut difficile. Elle avait quelques bleus et coupures, mais elle était en vie. Pour elle, c'était tout ce qui comptait. Les blessures sont temporaires, mais la mort est permanente, et elle n'était pas encore prête à quitter ce monde. Tout doucement, elle se leva de son lit alors que les rayons du soleil brisèrent l'obscurité de son appartement. Son corps ne demandait qu'à dormir, mais elle refusait de rester au lit toute la journée. Elle avait un jour de congé et elle allait en apprécier chaque seconde. Après s'être habillée, elle a pris son sac et est partie.
La température était agréable. Le soleil était chaud, et le ciel était dégagé. Rien ne pouvait gâcher sa journée. Pas même la pluie. En route vers son endroit préféré, elle décida de s'arrêter dans une boulangerie. Elle avait prévu de séjourner dans le petit bois situé non loin de la capitale et l'idée d'y prendre son petit-déjeuner entouré de divers animaux lui semblait séduisante. À la boulangerie, elle demanda un croissant et s'ils avaient du pain qu'elle pourrait donner aux petits animaux. Une fois ses courses terminées, elle se dirigea vers le bois. Ce n'était pas très loin. C'était en dehors de la capitale et à un peu moins d'une heure de marche.
Quand elle entra finalement dans la petite forêt, elle fut immédiatement rencontrée par un petit Kapitaliste. Elle ne l’avait pas oublié et avait mis ses bijoux expressément pour qu’il sorte de sa cachette. Il la suivit jusqu’à ce qu’elle trouve un endroit où elle était certaine que personne n’allait l’embêter. Elle prit enfin place au sol, appuyant son dos sur un tronc d’arbre. Elle sortit le pain de son sac et commença à lancer des petits morceaux pour attirer les animaux. À peine quelques minutes après s’être assis, les petits mammifères furent attirés dans sa direction. Pendant qu’ils mangeaient, elle sortit son croissant pour le déguster à son tour.
Une fois son déjeuner terminé, Nevaeh décida que c’était le moment parfait pour dessiner la scène. Les animaux étaient si à l’aise avec sa présence, ils ne bougèrent pas d’un poil lorsqu’elle sortit son carnet de dessins. Cependant, un autre bruit provenant derrière la jeune femme les effraya. Elle vit toute leur tête se tourner avec de partir se cacher dans le haut des arbres ou les buissons. Elle déposa son carnet, un peu déçu avant de sortir sa dague et se lever. Elle se retourna vers où elle avait entendu le bruit, mais elle ne voyait personne. Était-ce un autre animal ? Elle n’était pas certaine. Tout ce qu’elle arrivait à voir était des feuilles bougées.
« Allo ? Il y a quelqu’un ? »
La carriole avance dans le silence. Silence parfois brisé par quelques petites conversations, mais celles-ci ne durent pas bien longtemps aussi tôt dans la journée. La route jusqu'à la Capitale a toujours été calme, voire aussi reposante qu'un séjour au Village Perché. Le groupe préfère se laisser border par les divers sons que produit la nature qui les entoure. Un doux vent qui caresse herbes et plantes en tout genre... Les sons d'animaux qui se déplacent d'un feuillage à l'autre... Ou encore les sons produits par ces dits animaux.
Cheeko : "A-..."
"Ah ?"
Cheeko : "ATCHOO !"
"Ah d'accord !"
Soleil ou pas soleil, la température n'est pas bien haute en cette saison, particulièrement à cette heure-ci. Les voyageuses ont bien entendu de quoi se couvrir, mais il reste facile d'attraper froid pour celles qui effectuent ce voyage si régulièrement.
"Ne t'inquiète pas Cheeko, nous sommes presque arriv-... Cheeko...?"
La sauvageonne, après avoir éternué, s'est soudainement mise à regarder dans une direction particulière. Cette direction est celle des bois. Son regard est étrangement grand et aiguisé, comme si elle avait vu quelque chose qui venait d'alerter tous ses sens.
"Qu'y a-t-il ?"
"J'sais pas. J'crois qu'elle a vu qu-Oah OAH CHEEKO !!"
La fille des bois se lève brutalement et tente de sauter hors de la carriole. Fort heureusement, ses accompagnatrices l'en empêchent. Cheeko est bien frêle, toujours très peu en forme de sa vie passée, elle n'est pas difficile à maîtriser. Forcée à rester assise, la pauvre continue de se débattre jusqu'à pouvoir dégager un bras. Avec ce bras, elle pointe les bois du doigt.
Cheeko : "Jo ! Joh ! Jooooh !"
Les trois fidèles s'échangent un regard, d'abord un peu inquiet.
"... Tu veux aller te balader Cheeko ?"
Bien entendu, elle ne comprend pas les mots que l'on lui adresse. Elle continue de faire du bruit en pointant la petite forêt du doigt. Ce geste force les initiées à s'échanger un autre regard, moins inquiet cette fois-ci.
"Une balade en forêt ? Sérieux ? Mais on s'les gèles..."
"Si Cheeko veut se balader, nous j'irai avec elle. Ca ne prendra pas longtemps !"
"Eeeeeet meeeeerde."
"Nous sommes à une heure de la Capitale. Ca ira. Allez-y. Gardes la bien à l'oeil."
Plus tard, dans les bois...
"Oooh~! Quelle belle plante !"
"Ahah, tout ces fruiiiits~!"
"Mais bonjour potit gloot~! Comment ça vaaaa~?"
L'initiée a tout sauf un œil sur Cheeko. La sauvageonne se balade en roue libre dans la forêt. Elle fourre son nez là où elle veut et rien ne la garde d'un éventuel pétrin dans lequel elle pourrait se fourrer. Mais de quel genre de pétrin pourrait-on parler dans une petite forêt comme celle-ci ? Ce n'est pas comme si un Cœurl allait sortir d'un buisson pour dévorer les deux jeunes femmes sans défense. Mais ça, Cheeko n'en sait rien. Il faudrait qu'elle soit capable de se poser des questions.
Alors, la fille des bois fait sa petite cueillette. Elle ramasse des plantes aléatoires, parfois des cailloux. Quand de petits animaux passent près d'elle, elle tente de les attraper. Ses gestes sont malheureusement trop lents et trop maladroits pour pouvoir capturer quoi que ce soit. Elle ne baisse pas les bras. Elle qui était à genoux en train de collecter des brindilles pour sa nouvelle collection, elle se relève afin de partir à la poursuite de ce Lapillon qui se met à prendre la fuite.
"Méwi, c'est qui le gentil gloot ? C'eeest qui le gentil gloot ?"
"Hé, Cheeko ! Viens voir ce que j'ai trouvé !"
"... Cheeko ?"
"... PAR LUCY."
Cheeko avance les bras levés en avant, espérant que lorsqu'elle refermera son étreinte elle aura enfin réussi à attraper cet animal. Rien y fait, elle est beaucoup trop maladroite. Elle continue d'avancer, elle réessaie. Elle finit par trébucher, mais se relève dans toute sa stupidité et continue sa marche effrénée.
La fille des bois finira par se casser la figure une dernière fois, atterrissant cette fois-ci dans un buisson après avoir trébuché sur une énième branche d'arbre. Ouch. Elle ne faisait pas attention à la douleur depuis tout à l'heure, mais à force de trébucher elle commence à avoir mal aux mains et aux jambes.
Cheeko : "Ah..."
Elle s'assied et regarde ses mains avec son habituel air bêta. Quelques éraflures. Rien de grave techniquement, mais ça saigne légèrement. Cheeko, depuis qu'elle a subi son choc mental, n'a jamais vu de sang. Encore moins le sien. Elle approche son visage pour mieux observer cet étrange liquide rouge qui commence à apparaître dans ses plaies, mais une voix la déconcentre.
??? : "Allo ? Il y a quelqu’un ?"
Surprise, elle relève la tête puis regarde à droite et à gauche. Cheeko change de position et se place sur ses genoux. Elle se redresse juste assez pour que le haut de son visage ainsi que sa queue de lézard ressorte du buisson. Dans cette position, elle n'est absolument pas cachée. C'est sans doute même la chose la plus visible que l'on puisse trouver dans une forêt. Mais ça doit être le cadet de ses soucis. Cheeko ne réfléchit pas.
Cheeko : "Jo~?"
Elle observe... Quelqu'un. Une femme. Il ne s'agit pas de l'une des trois initiées censée veiller sur elle. Elle est debout au milieu d'une petite clairière et tient un objet pointu dans sa main. Est-ce la fierté d'avoir fait une découverte qui va pousser l'idiote à faire sa prochaine action ? Non. Cette prochaine action n'a aucun sens. Aucune réflexion ne se tient derrière. C'est l'action d'un enfant qui veut montrer quelque chose qu'il a trouvé à n'importe qui.
Cheeko se redresse un peu plus et fait sortir ses deux mains du buisson en tendant ses bras en avant. Elle montre ses paumes abîmées à l'étrangère.
Cheeko : "Jojo~!"
Ashaura
Ce serait mentir de dire que Nevaeh n’a pas eu un peu peur lorsqu’elle réalisa qu’elle n’était pas seule dans les bois. Elle s’apprêtait à se diriger vers la source du bruit lorsqu’elle vit une tête sortir à moitié du buisson et une queue ? Elle cligna des yeux quelques fois pour s’assurer que sa vision ne lui jouait pas des tours. Elle observa l’hybride se lever et s’avancer vers elle. L’hôtesse n’était pas certaine comment réagir. La femme devant elle ne sembla pas une menace, mais elle ne savait pas ce qu’elle voulait. Lorsque celle-ci fut plus près elle put voir que ses mains étaient égratignées. Ce qu’elle ne comprenait pas était ce qu’elle essayait de dire. Jojo ? Est-ce qu’elle pensait que son nom était Jojo ? Elle devait la confondre avec quelqu’un d’autre. Si c’était le cas, il devait sûrement y avoir quelqu’un d’autre dans les bois qui l’accompagnaient. Nevaeh rangea son arme et sourit à la jeune femme.
« Est-ce que tu es perdue ? »
La question n’eut aucune réponse. Du moins, pas une réponse que Nevaeh pouvait comprendre. Est-ce qu’elle ne comprenait pas la langue qu’elle parlait ? Elle n’était pas sûre. Son regard tomba une seconde fois sur ses mains abîmées. Elle n’avait malheureusement pas de bandage avec elle.
« Tes mains. Je peux nettoyer les égratignures si tu veux. »
Puisque la demoiselle ne semblait pas comprendre ses mots, elle essaya de mimer. Elle pointa ses mains et mima de les nettoyer. Si elle n’avait pas de bandage, au moins elle pouvait les nettoyer avec un morceau de tissu dans son sac et de l’eau. Elle lui fit signe de s’approcher plus près et de s’asseoir au sol avec elle. Pendant qu’elle nettoya les paumes de la jeune femme, elle jeta des coups d’œil aux alentours. Elle semblait plutôt jeune, cela l’étonnerait qu’elle soit seule. Quelqu’un devait sûrement s’inquiéter.
« Et voilà c’est terminé. C’était pas si mal. »
Avec un sourire, elle lui ébouriffa les cheveux gentiment.
« Je m’appelle Neva. Neva. »
Elle essaya de communiquer en se pointant elle-même. Peut-être que de cette façon elle pourrait comprendre. Puis, elle pointa la demoiselle pour lui demander à son tour son prénom.
« Et toi ? »
C’était bien la première fois qu’elle rencontrait une personne ne comprenant pas ce qu’elle disait. Et si le seul mot qu’elle connaissait était Jojo, communiquer allait être compliqué. Nevaeh n’avait pas prévu de passer sa journée à résoudre une énigme. Elle voulait passer une journée simple à se prélasser au soleil avec les animaux. Mais, il y avait quelque chose d’attirant chez l’hybride. Quelque chose de doux et mignon qui lui rappelait sa petite sœur.
Peut-être. Savait-elle où elle allait ? Allait-elle seulement quelque part ? Qu'est-ce qu'être perdu, réellement ? La fille des bois n'en saurait rien. Elle ne saurait répondre à une telle question, même si elle avait compris les mots prononcés par l'étrangère. Cheeko continue de fixer la jeune femme de ses deux grandes pupilles dorées. Elle ne montre aucune crainte, aucune appréhension, aucun instinct de survie face à un potentiel danger.
??? : "Tes mains. Je peux nettoyer les égratignures si tu veux."
L'inconnue mime sa proposition de quelques gestes de ses mains, malheureusement... À aucun instant, le regard de la sauvageonne se pose sur ces mouvements. Elle continue de fixer bêtement l'étrangère, bien plus intéressée par son visage. De toute manière, elle n'aurait pas su comprendre ces gestes, ou ne serait-ce qu'y répondre clairement.
Cheeko : "... Boh !"
La femme finit par faire un geste que Cheeko connaît et comprend, et c'est bien le seul. Le geste d'approcher. Ce qu'elle fit sans se poser la moindre question. Elle bondit presque de son buisson et approche à pas irréguliers et maladroits de celle qui va s'occuper de ses petites mains égratignées. Une fois assez proche, la fille des bois copie l'étrangère et s'assied automatiquement à côté d'elle. Elle continue de tendre ses mains avec ce même air idiot au visage.
Cheeko : "Eek !"
Ça pique ! Le contact de l'eau sur ses plaies, le passage du tissu ! C'est pire qu'au moment de la blessure ! Cheeko fronce les sourcils et serre les dents. Sa queue de lézard tape plusieurs fois contre le sol tandis qu'elle se crispe dans tous les sens à cause de la douleur, même si cette dernière n'est que légère. À cause de la surprise, la sauvageonne tente de récupérer ses mains quelques fois par réflexe, mais la torture est finie avant même qu'elle n'ait eu le temps de s'en rendre compte ou de réellement se mettre à chouiner.
Lorsqu'elle récupère enfin ses petites mains, c'est pour doucement souffler dessus, comme si ça allait éteindre le feu qui s'y cache.
??? : "Et voilà c’est terminé. C’était pas si mal."
Cheeko : "Eeeeh..."
Cheeko regarde l'étrangère avec une petite larme à l'œil. Ce n'était pas un enfer non plus, mais elle n'a certainement pas aimé redécouvrir ce que ça fait d'avoir mal. Cette réaction doit amuser l'altruiste, assez pour l'amener à sourire et à gentiment ébouriffer ses cheveux d'une main.
??? : "Je m’appelle Neva. Neva."
Elle se met à prononcer d'autres mots. Ces derniers sont toujours sans signification à l'oreille de l'handicapée. Elle se pointe du doigt, dit un mot, puis le répète. Pour une fois, la sauvageonne ne fixe pas son visage, mais son index. Elle devrait plutôt regarder ce que cet index pointe, mais... C'est un début à la compréhension. Elle pointe ensuite Cheeko du doigt, et dit d'autres mots.
Nevaeh : "Et toi ?"
Cheeko redresse sa tête pour regarder Neva droit dans les yeux. Puis, elle se remet à regarder son index. Elle plisse les yeux.
Elle qui ne comprend pas un mot, ne voit qu'un doigt qui lui est tendu. Qu'est-ce qu'un esprit aussi enfantin que le sien pourrait se mettre à penser ? C'est assez simple en vérité.
La fille des bois prend un air déterminé. Elle commence à lever ses bras, doucement, mais sûrement. Comme si elle était sur le point d'attraper un petit animal, sauf que ce petit animal est la main de la femme qui essaie de l'aider. Son geste est soudain, mais pas violent.
Une fois qu'elle tient la main de Neva entre les siennes...
Elle tire dessus et avance sa tête au même moment pour mettre l'index qui était tendu dans sa direction, et bien... Dans sa bouche.
Fort heureusement, elle ne mord pas et ne mâche pas, bien qu'elle tienne le doigt entre ses dents. Elle a juste... Fait ça. Pourquoi ? Allez savoir ce qu'il se passe dans sa tête. Maintenant qu'elle est dans cette position, elle relève son regard pour observer de nouveau Neva du plus innocent des regards.
Cheeko : "... Mmcho."
Ashaura
Malgré les efforts de Nevaeh, la jeune femme ne comprenait pas du tout ce qu’elle essayait de lui dire. Même en mimant, elle ne voyait aucune trace de compréhension dans ses yeux. C’était bien étrange. Elle n’était pas certaine quoi faire pour se faire comprendre. Sa première hypothèse fut que la blonde ne pouvait pas entendre, mais elle était plutôt certaine qu’elle l’entendait. Si l’ouïe n’était pas le problème, la compréhension l’était. Malheureusement, si les mots étaient inutiles, mimer n’était pas mieux… Elle ne semblait pas du tout porter attention à ses gestes. Elle ne faisait que fixer le visage de l’aventurière. Avait-elle quelque chose au visage, peut-être une miette de son croissant ? Elle s’essuya rapidement pour enlever toute saleté qui aurait pu être collée à sa peau. Mais, elle continua tout de même de la fixer. Sa deuxième hypothèse fut donc qu’elle devait parler un autre langage… Mais, y avait-il d’autre langue. Elle ne souvenait pas avoir croisé quelqu’un qui ne la comprenait pas. Cependant, même si elle ne pouvait pas communiquer de façon ordinaire, elle faisait tout de même des sons. Et peut-être pouvait-elle se fier sur la queue de lézard pour jauger les réactions de la blonde. Elle pouvait tenter de lire son langage corporel.
Alors qu’elle se présenta, elle crut pendant un moment qu’elle comprit ce qu’elle essayait de demander. Le regard doré plongea dans les yeux de Nevaeh et elle se laissa faire lorsque sa main fut attrapée. Peut-être si elle avait su que son doigt se retrouverait dans la bouche de la jeune femme, elle aurait baissé sa main plus tôt. Heureusement, elle ne l’avait pas mordu. Délicatement, elle retira sa main et nettoya son doigt avec un linge. Elle ne comprenait pas ce qui pouvait bien se passer dans sa tête. Les actions qu’elle faisait lui rappelaient un enfant.
« Je vais t’appeler Cho alors. »
Cho n’avait peut-être pas compris la question et elle n’avait fait qu’un son comme elle semblait toujours faire.
« Il doit certainement y avoir des gens qui te cherchent, nous devrions les trouver. »
Elle avait du mal de s’imaginer qu’elle se retrouvait si près de la capitale seule sans quelqu’un pour l’accompagner. Si elle ne comprenait pas le langage, il serait presque impossible pour Cho de naviguer dans la ville pour faire… Elle n’était pas certaine la raison pour laquelle elle était ici, mais sans quelqu’un pour l’aider, elle ne pourra pas faire grand-chose. Si elle ne comprenait pas les mots, elle doutait qu’elle pouvait lire. Gentiment, elle prit une des petites mains de la jeune femme et commença à se promener dans les bois. Évidemment, lorsque l’on cherche quelque chose, ou quelqu’un, on ne trouve jamais ce que l’on veut. Bon, il est vrai qu’elle s’était enfoncée assez loin pour ne pas être dérangée. Alors, cela voulait dire qu’il pouvait y avoir une autre personne de perdu. Elle soupira. Ce sont toujours les gens un peu trop curieux sans sens de l’orientation qui se perde dans la forêt.
« Mmmm. Je me demande bien où tu as grandi. »
Pensa-t-elle à haute voix. Elle avait l’air jeune, mais elle n’était pas une enfant. Elle aurait dû comprendre quelques mots. Elle ne pouvait pas provenir de la capitale ni du grand port. Ces deux villes étaient grandes et bien avancées. Même si elle provenait du village perché, un endroit plus reculé, elle aurait dû apprendre un mot ou deux. La blonde était un vrai mystère et Nevaeh n’était pas certaine si elle était dans l’humeur de le résoudre.
« Te souviens-tu par où tu es passée ? »
Elle ne s’attendait pas à beaucoup, mais elle pouvait tout de même essayer. Elle pointa des directions et observa la jeune femme pour voir si ses yeux se poseraient sur une direction en particulier.