C’est un salon où Pariza a refusé d’aller dans un premier temps, parce que ça le faisait sentir vieille. Aussi parce qu’à ce moment-là sa grande tante Gerturde, de ses 89 ans bien tassés, était encore une membre régulière qui pinçais les bas de couilles qui passait trop près de ses doigts. Ça faisait un peu honte. Gerturde c’est trouvé un petit mari, enfin, partenaire ne hurlant pas à la mort à chaque pincement de couille, depuis quelque lune laissant la voie libre pour aller à ce salon sans avoir une honte infinie. Pas à cause d’une grande tante en tout cas.
Le thème principal du jour au salon était un concept assez étrange où l’on discute à la base avec son interlocuteur de manière rapide, une demi-heure, sans savoir à l’avance avec qui on tombe. Tout un système aléatoire complexe à base de bille à chiffre et d’une liste préétablie. Elle avait eu le chiffre 9 à la base. Un bon chiffre. Seulement, il était possible qu’un ou une partenaire de discussion décide d’aller plus rapidement en affaire et passe les candidats qui lui sont désagréables ou avec qui cela ne passe tout simplement pas. Autant, à la base, Pariza n’est pas là pour un mari, même si elle ne disait pas non de ressortir avec un, autant il lui fallait des sponsors et pour le moment chacune de ses conversations avait toujours court quand elle avait commencé à aborder le sujet de financement de projet personnel. Aucun ne lui avait même laissé le temps d’expliquer son projet personnel pour le coup.
C’est comme cela qu’elle arriva à cette situation ou la personne chargée des changements avait l’air de s’arracher les cheveux en la regardant en murmurant une histoire sur le fait que les gens de ta famille étaient des soucis ambulants, qu’importe la génération. Est-ce qu’on a parlé de l’oncle Tartempion qui avait donné un coup d’épée au visage d’une femme à ce salon ? Cela a laissé une cicatrice à vie à la dame en question qui, mystérieusement, tomba sous le charme de l’action et décida d’accepter la demande en mariage de l’homme, mais c’est un détail. Bref, la famille Samnang n’avait pas une très bonne réputation dans le salon, mais restait une famille qui le faisait toujours tourner, aidant à avoir de quoi parler pour attiser la curiosité.
Bref. Tout cela pour dire qu’on l’avait mise à une table à part et visiblement on allait lui conduire un partenaire à son niveau. À comprendre une autre personne incapable de garder ses partenaires du jour face à lui. Combattre le mal par le mal, voilà l’idée en question du jour. On avait même placé à cette table un ensemble de nourriture varié, autant sucré que salé et pour les boissons il y avait autant de thé que de rhum et autres spiritueux. Visiblement on souhaitait qu’ils restent à cette place le plus longtemps possible sans changer de partenaire comme prévu à la base. Cela ne dérangeait pas vraiment la journaliste, se disant qu’elle pourrait toujours faire une interview si jamais encore une fois son partenaire faisait mine de vouloir fuir la discussion du financement. Elle poussa tout de même un long soupir en rajustant sa robe sirène violette achetée pour l’occasion. Elle avait l’impression de s' être fait belle pour des cochons mangeant de la boue.
— Des peureux…
Parce qu’il y a beaucoup qui avait tourné cours à la conversation de financement de peur des pirates dans sa famille et du fait de se retrouver à faire affaire avec eux. En attendant que son partenaire du moment arrive elle se dégagea un bout de table et sorti son carnet un stylo pour commencer à écrire quelque note pour plus tard. Se perdant un peu dedans sans y faire attention.
Speed blind date et complication
Pariza & Wolfram
”Monsieur Cinderbane ?”
Tu levas ton regard doré vers ton nouvel interlocuteur. Cette fois-ci ce n’était ni une femme, ni un homme participant au “speed blind date” mais un des organisateurs affichant une expression peu rassurée.
”Nous allons vous déplacer vers une autre table.”
Ah... Ils avaient donc décidé d’aller te cacher dans le coin des punis ? Un sourire moqueur vint se former sur tes lèvres, provoquant une légère perte de couleur chez le visage de l’employé qui balbutia un petit :
”Une demoiselle vous y attend et...”
Tu observas la fine goutte de sueur qui coula le long de sa tempe et ses mains légèrement tremblantes... vraiment aucune distinction alors que tu aurais pu t’attendre à mieux de ce salon. Tu te relevas, l’interrompant dans ses tentatives d’explications. Tu avais bien compris que tu étais une gêne dans ce petit évènement. Toutes tes “rencontres” avaient été infructueuses du côté des femmes pour ce qui était le côté “romantique”. La dernière n’était même pas venue s’asseoir, refusant tout simplement de t’approcher. A croire que tu n’avais aucun succès avec les femmes de la noblesse.
”Où ?
Sans plus attendre, il te guida vers une table isolée où se trouvait de quoi grignoter et se désaltérer -vous n’aviez donc même pas le droit au buffet ?- et une autre des participantes. Tu la détaillas du regard alors que tu t’approchais d’elle. La belle était pourtant agréable à regarder alors pourquoi la mettre ici ? Avait-elle un mauvais pédigré ? Avait-elle insulté quelqu’un ? Autre chose ? L’employé vous présenta rapidement, avant de vous laisser avec un dernier : “Prenez votre temps pour faire connaissance”. Tu le regardas partir, avant de tourner ton attention vers le joli brin de femme. Elle avait quelque chose d’exotique entre sa longue chevelure blanche et sa peau dorée par le soleil.
”Alors, qu’avez-vous pu faire pour qu’ils vous mettent au coin ?” Demandas-tu en t’installant face à elle avec décontraction. L’employé l’avait présenté sous le nom de Samnang... Un nom qui te semblait familier.
Un sourire presque candide vient fleurir ses lèvres à sa question franche et directe. Il n’y a pas de faux semblant fatiguant, une curiosité qui souhaite être satisfaite rapidement uniquement. C’est comme cela qu’on reconnaît les gens puissant des peureux ou faible. Les forts foncent sur ce qui a l’air faible sans prendre de demi-mesure, les faibles fonds de rond de jambe avec tout ce qui passe.
— C’est un cumul de beaucoup de choses, je suis beaucoup moins amusante que ma grande tante Gerturde, malheureusement pour eux.
Elle sait être faible et donc c’est plus son truc les ronds de jambe, mais lui en faire pour tenter sa chance avec lui ne fait pas peur à la journaliste. Bien loin de là. On peut être faible et courageux tout de même. Elle a été manger avec des pirates avant même de savoir marcher et son dernier gros interview était avec un homme qui n’a pas hésité à s’en prendre directement à la royauté.
— À la base, je ne suis pas débile, enfin si un peu, mais ce n’est pas le sujet. Bref, je sais être là pour remplacer ma grande tante suite à son mariage pour donner de l’ambiance et des rumeurs à ce salon. J’ai eu assez d’histoire romancée de cette dernière pinçant les couilles de tout le monde pour le savoir. Même des femmes bien sottes m’ont dit l’avoir subi… Elles avaient de la graisse aux jambes, certes, mais même vieille et un peu folle, ma grande tante n’aurait pas confondu ça avec des bourses… en plus elle ne s’attaque, logiquement, qu’à celle bien garnie pour en voir la qualité des graines. En tout cas c’est ainsi qu’elle l’explique.
Ce n’est même pas un mensonge ce qu’elle raconte. Non, c’est une réalité devenue si banale que le raconter semble comme juste expliquer le chemin à un passant quand on connaît parfaitement la route. Un peu fastidieux, mais fait par habitude.
— Voyez-vous, c’est son pouvoir à la base et même si elle est ménopausée depuis bien longtemps continue à le faire l’amuse. J’ai deux fiancés qui ont claqué la porte après avoir subi cela, mais elle m’a assuré qu’il avait des plantations des plus moisis. J’ai vu les enfants de leur femme, un c’est clairement le palefrenier qui c’est plaisir avec madame, l’autre est bossus… enfin, je comprends pour celle qui c’est son palefrenier, il avait l’air beaucoup plus fougueux et avec de la cervelle que l’autre…
On pourrait presque croire qu’elle ne parle pas de fiancé, enfin si on peut appeler fiancé des gens qui sont venus pour de soi-disant trésors sur les terres de la famille Samnang pour finir par voir qu’à premiers vus le tout était bien pauvre. C’est plus des relations un peu partout qu’on gagne si on se marie avec elle, pas de l’argent.
— Bref, il voulait un clown et à la place ils ont une personne qui cherche un financement, ça les fait moins rire. Ils m’ont même pas laisser expliquer le pourquoi de mon besoin d’argent, tout le monde croit que c’est pour le domaine de ma famille, alors que non. On sait s' occuper sans aide extérieur de la famille. Enfin… Vous allez fuir aussi si commence à vous parlez argent ? Non, parce que si c’est le cas on passe directement à un autre sujet. Vous voyez, juste cette phrase ils ne m’ont pas laissé la dire et savoir que je n’en avais pas qu’après leur porte-monnaie.
Elle fait semblant d’être indignée, mais tout cela l’amuse. Quelque part, elle veut surtout savoir de comment il vas réagir à son monologue fait de cette façon.
— Ce que je me demande c’est pourquoi avoir été placé au coin vous aussi ? Vous avez un truc de prévus pour le Solstice ? Je suis sûr que vous serez une compagnie parfaite.
Speed blind date et complication
Pariza & Wolfram
Si tu étais parvenu à rester sérieux tout le long de sa longue, très longue explication, la dernière question t’acheva. Un rire rauque t’échappa et alors que ton regard doré se mettait à briller d’une lueur amusée. “Donc si je résume, ils vous ont mis de côté car vous n’étiez pas aussi divertissante que votre grande tante et que vous êtes venus chercher un mécène ?” Soufflas-tu en haussant un sourcil, avant de jeter un regard vers les autres participants. Etaient-ils stupides ? La majorité ne venait pas ici pour trouver leur âme-sœur mais bien pour remplir leur carnet d’adresse et possiblement trouver un mariage avantageux pour eux. La demoiselle n’était donc pas en tort, au contraire. Un sourire moqueur se forma sur tes lèvres alors que tu abandonnais ta posture relâchée, pour te pencher un peu plus en avant, révélant ainsi ton intérêt pour la sirène.
”Et bien, je crains que mes explications soient bien moins amusantes.” Déclaras-tu d’une voix plus douce qu’habituellement. ”Je suis venu dans ce salon en espérant faire la connaissance de personnes dignes d’intérêt, mais la majorité de ces rencontres ont été décevantes, il est donc possible que je ne me suis pas montré très agréable.” Une légère grimace remplaça ton sourire pendant une seconde, avant que tu n’ajoutes : ”Et je ne parle même pas du côté romantique de cet évènement... Je ne suis visiblement pas du goût des nobles dames. Je n’ai pourtant encore rien fait pour les effrayer.” Tu entendais déjà le rire de Philippa si elle apprenait que tu les avais toutes fait fuir. Tu laissas échapper un petit soupir à cette pensée. Tu n’avais pas envie d’entendre les remarques acerbes de ta plus proche amie et cela même si elle savait que tu n’étais pas venu dans l’objectif de trouver une épouse. Ton mariage devait t’apporter quelque chose, tu n’étais plus assez jeune pour chercher l’amour avec un grand A.
Ton regard se posa à nouveau sur Pariza, retraçant les traits de son visage et te perdant un instant sur ses mains avant de revenir vers ses yeux d’un bleu profond. C'était un joli brin de femme, différente de celles que tu avais rencontré depuis le début de la soirée, il y avait comme quelque chose de pétillant chez elle... et c’est peut-être ça qui te poussa à continuer la conversation.
”Nous pouvons parler argent, je vous promets de ne pas prendre la fuite surtout que nous avons tout à disposition pour faire durer la conversation.” Tu vins attraper un grain de raisin, avant de continuer. ”Si ce n’est pas pour votre famillle...” Tu ne te souvenais toujours pas d’où son nom te disait quelque chose. ”... pourquoi cherchez-vous un financement ?” Quel pouvait être le projet de la demoiselle ? Et quel était les autres sujets qu’elle aurait voulus aborder avec tes prédécesseurs, le mariage ? Elle avait deux fiancés et ce salon était réservé aux “célibataires”, c’était donc plausible. Tu fis rouler le fruit entre tes doigts avant de croquer dedans, toute ton attention concentrée sur elle. Et qui sait... si tu venais à passer un bon moment, tu envisagerais peut être de la voir pendant ces fameuses festivités.
— Ils sont hypocrites, mais bons, nous sommes entre nobles, c’est une constance.
Un haussement d’épaules et un sourire en coin à la suite de ce dire. Il y a une infinité de raisons pour laquelle ça l’amuse simplement. Si les nobles n’étaient pas ce qu’ils étaient, elle se ferait chier comme un rat crevé. Alors que l’attitude de la noblesse est comme un gâteau au chocolat délicieux. Cela est bourratif, on peut se plaindre de maux de ventre après en avoir trop consommé, mais cela donne toujours envie d’en reprendre encore.
— Mais est-ce que ce n’est pas cela qui est amusant ? Des peureux qui pensent que par un titre ils peuvent être au-dessus du monde alors qu’ils ont les mêmes histoires pathétiques que Bourlà la boulangère.
Elle s’étire un peu, elle aurait été un chat face à une cheminée ça aurait été du même effet. Enfin presque, parce qu’elle n’avait pas le ventre à terre à racler le tapis en ronronnant. Pas devant un public aussi peu réceptif. Enfin, surtout pas au premier rendez-vous. Ce n’était même pas un rendez-vous.
— Si les gens sont décevants et que vous êtes assez puissant, ce n’est pas à vous de courber l’échine pour leur plaire. Donc, en gros, vous êtes au coin parce qu’ils veulent croire avoir une impacte sur vous ? C’est risible de vous mettre avec moi dans ce cas.
Parce qu’on ne tente pas de mettre deux personnes pouvant se soutenir ensemble sans craindre les conséquences normalement. Peut-être qu’ils s’attendent à une explosion entre eux. Possible. Elle a bien vu des parents envoyer leur enfant dans la neige en espérant qu’ils se dépensent à fond pour mieux dormir la nuit et les retrouver à faire des bonshommes de neige et avoir bien trop d’énergie la nuit venue. Tous les plans ne sont pas bons à prendre.
— C’est pour un projet personnel que je souhaiterais un financement. C’est aussi pour cela que je ne demande pas de financement à ma famille. Même si mes oncles et tantes étaient ravis de m’aider, j’aimerais faire ça par moi-même, enfin, en utilisant mes propres moyens plutôt.
Parce que chercher un mécène de base était demander à quelqu’un d’autre de donner de l’argent de base.
— Cela serait pour le rayonnement de mon journal, le Chantelune Voyageur. Pour le moment j’ai de l’aide d’un imprimeur pour le faire paraître et de jeune actif disponible pour le distribuer, mais ça reste assez pauvre et il y a beaucoup à mettre en place pour que cela soit vraiment viable. Rien que pour payer les informations ou encore une protection juridique en cas de litige… c’est mieux. Vous souhaitez lire un article peut-être pour voir ce que cela donne peut-être ?
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Pariza & Wolfram
Amusant ? Habituellement, tu aurais plutôt qualifié ça de ridicule ou de pitoyable, puisque tu avais réussi à t’élever au-dessus d’une bonne partie d’entre eux alors que tu étais parti de rien et qu’ils étaient juste nés avec une cuillère en or dans la bouche pour la majorité. Ton regard s’attarda un instant sur le sourire de la jeune femme, avant de se perdre à nouveau dans ses orbes bleus alors que tu méditais sur ses mots. Elle te donnait presque envie de voir le monde à travers ses yeux. Si tu pensais comme elle tu devais bien avouer t’être amusé aux dépends de bien de ces nobles qui autrefois crachait que toi et continuait sûrement à le faire dans ton dos pour certains. Presque inconsciemment, ton sourire se fit plus doux. ”J’imagine que ça peut être amusant.” Concédas-tu d’une voix suave, alors que tu ne perds pas une miette de son corps qui s’étire. Pendant une seconde, une toute petite seconde, tu ne peux t’empêcher de l’imaginer réaliser ce même mouvement sous toi. Quel effet aurait-elle sur toi si elle s’étendait nue sur ton lit ? Tu chassas rapidement cette vision de tes pensées, pour te concentrer sur sa réponse.
Ainsi, elle ne voulait pas bénéficier de l’aide offerte par sa famille ? C'était quelque chose que tu ne pouvais que respecter. Tu remarquas qu’elle mentionnait pour la seconde fois ses tantes et ses oncles, venait-elle d’une grande famille ? Quand elle aborda le sujet de son journal, tu te redressas un peu plus. Ça c’était intéressant.
”Si vous avez un sur vous, je suis prêt à le lire.” Te contentas d’annoncer avant de réfléchir un peu plus à une possible implication de ta part dans ce projet. Par chance ou pure prévoyance pour vendre son projet, elle en avait emmené deux avec elle. Si le premier te tira un sourire amusé, le second te fit hausser un sourcil. Elle avait réussi à dégoter une interview avec ce célèbre terroriste ? Tu pris quelques secondes de plus pour les relire, mais la demoiselle avait bien fait son boulot. ”Et vous avez fait quasiment toute seule ? C’est impressionnant, surtout celui avec Klarion Brando. ” Déclaras-tu en reposant les articles devant toi. ”Comment avez-vous réussi à le contacter ?” Grâce à sa famille ? Une connaissance commune ? Ou avait-elle réussi à le dénicher seule ?
”Avec le financement approprié, je suis sûr que vous pourriez faire des merveilles.” Tu la regardas droit dans les yeux avant d’ajouter : ”Si j’accepte de vous sponsoriser votre journal, qu’est-ce que j’ai à y gagner ?” Tu n’étais pas un bon samaritain qui donnerait son argent par pure gentillesse et tu espérais plus qu’un simple retour financier si son projet fonctionnait. Puis, comme s’acoquiner avec des criminels ne semblait pas la gêner tu pouvais bien lui faire une offre, non ?
Ses yeux sont encore plus rieurs, toute sa fierté se ressent dans sa posture et la façon qu’elle a de se mettre en avant, bombant légèrement le torse, mettant en avant sa poitrine par la même occasion. C’était un peu con, mais être face à un célibataire à un salon prévus pour aider les mariages officiellement, avec du pouvoir et le charme qu’elle apprécie la fait frétiller comme une adolescente dans sa culotte.
— Même si je ne veux pas profiter de l’argent de ma famille et faire de mon mieux, disons qu’il y a un bon réseau d’informateurs que j’ai pu me fabriquer avec le temps à force de les côtoyer. Une fois que l’on connaît certaines informations, d’autres sont plus simples à obtenir en échange. Puis, si vous cernez ce que souhaite la personne, il est bien plus simple d’avoir ce qu’on souhaite… Il voulait être entendu par le plus de monde possible, je cherchais un sujet qui donne envie d’être lu.
D’une certaine façon, elle met en avant le fait que tout est un échange qui se fait encore et encore. Parce que c’est comme cela que fonctionnent les informations. Tout comme elle offrait des renseignements sur le fait qu’elle avait effectivement bien rencontré et étés en contact avec Klarion alors qu’elle avait laissé ça flou dans son article pour ne pas être aux prises directes avec la garde.
— Sans jamais mentir on peut donner différents points de vue d’une même histoire. Pouvant faire passer le plus grand des criminels pour une parfaite victime du système qui n’avait pas le choix. Si vous acceptez de financer mon journal, la ligne éditoriale peut être en partie la vôtre.
Seulement en partie, parce qu’elle ne vendra pas non plus son âme au premier venue.
— Une partie de mon réseau d’information aussi si vous souhaitez certains renseignements.
Encore une fois en partie parce que tout donner est stupide et personne ne ferait cela.
— Je peux aussi vous offrir une femme sage pour faire bonne figure face aux gens si vous le souhaitez. Ma famille serait ravie d’avoir enfin une personne avec des couilles que je puisse leur présenter et avec qui faire des affaires.
Parce que s’il est ici c’est qu’il doit aussi avoir un minimum besoin de cela aussi, non ? Au pire elle se prendra une veste supplémentaire et donnera lui-même les conditions de ce qui lui conviendra parfaitement dans cette affaire.
— Parce que la vraie question est qu’est-ce que vous souhaitez y gagner ?
C’était lui qui avait la main forte pour le moment dans leur échange, donc autant savoir ce qu’il voulait dans ce qu’elle proposait ou autre. Vraiment une adolescente qui s’amuse toute cette histoire.
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Pariza & Wolfram
Il y avait définitivement quelque chose de rafraichissant chez la jolie journaliste entre ses yeux rieurs, cette innocente fierté ou tout simplement ses réactions. Elle était bien plus agréable que toutes les femmes que tu avais croisé durant cette soirée... et non, tu ne disais pas ça car ton regard s’était un instant perdu sur la naissance de sa poitrine. Pas du tout. Tu étais sincère quand tu disais être impressionné, elle était clairement douée et se donnait en plus les moyens de réussir. Bien loin, de certaines personnes qui t’avaient vendu des projets en pensant qu’ils réussiraient seulement grâce à leur nom ou leur richesse. C'était une bonne idée, marquer un grand coup permettait d’attirer le regard de possibles investisseurs. A conditions de savoir les garder par la suite, mais tu ne doutais pas qu'elle saurait trouver d’autres sujets pour passionner et fidéliser ses lecteurs. Les gens adoraient les ragots. Le seul frein pourrait être l’analphabétisme, mais tu avais entendu parler d’un autre projet qui permettrait d’améliorer l'éducation de la population. Cela ne serait que bénéfique au journal. Tu écoutas presque religieusement ce bout de femme exposer les divers arguments qui pourraient te donner envie de la financer. Tu étais bien d’accord avec ses propos, il était bien facile de manipuler les informations pour faire passer la personne la plus folle pour un saint. Une autre personne que toi pourrait facilement se laisser bercer par les paroles de la sirène en face de toi. Des gens répondront-ils à l’appel du terroriste ? Allait-on voir des adeptes un peu partout dans Aryon ?Seul le temps le dirait.
Si les deux premières offres étaient assez évidentes, la troisième fut déjà plus audacieuse aussi et tu te sentis légèrement frémir alors que les coins de ta bouche se relevait légèrement.
”Ce que je souhaite y gagner...” Répétas-tu d’une voix légèrement plus grave. ”En plus des parts de votre entreprise qui seront à mon nom, je veux un droit de regard sur vos articles, surtout si cela me concerne de près ou de loin. Si besoin je veux avoir la possibilité de refuser sa publication.” Si l’opinion public pouvait être de ton côté dans le futur, cela te serait forcément bénéfique un jour ou l’autre... Et qui sait, elle pourrait peut-être diaboliser tes ennemis. ”En échange, je vous apporterai le support financier dont vous avez besoin, je pourrai même vous fournir de la main d’œuvre le temps que vous recrutiez du personnel plus qualifié et je vous mettrai en contact avec des artisans qui se seront ravis de vous fournir le matériel dont vous avez besoin.” Tu pris une petite pause, avant de reprendre. ” Concernant l’accès à votre réseau d’information, je vous permettrai aussi d’accéder à une partie de mes relations et même à mes établissements.” Bon, elle ne pourrait pas aller partout, mais la carte à ton nom devrait bien lui ouvrir des portes dans le domaine où tu exerçais et même d’autres.
”Et pour la troisième proposition, je ne compte pas devenir votre potentiel sponsor pour vous utiliser tel un trophée.” T’étais clairement pas assez en chien pour exiger ça. Ton mariage devrait t’apporter plus, il devait tout simplement être utile à tes projets. Tu t’arrêtas une seconde de parler pour te pencher légèrement vers elle. ”Je n’ai pas besoin d’une femme sage qui ne servira qu’à faire joli à mon bras. Ce que je veux c’est une alliance, quelqu’un qui pourra se tenir à mes côtés, me suivre et dont la famille me soutiendra. Tu ne voulais pas vivre cette même déception qu’avait été la mère des jumeaux. Il te faudrait donc quelqu’un avec une certaine force de caractère et qui pourrait te soutenir d’une manière ou d’une autre. ”Vous avez dit que votre famille pourrait faire des affaires avec moi, mais je ne me souviens pas de la spécialité des Sanmang.” Bien, que ce nom te paraisse toujours aussi familier. Ils devaient donc avoir une certaine réputation.
— Cela me semble légitime comme ajustement et on y trouve notre compte tous les deux en plus. Seulement, il faudra tout de même garder en tête que certains articles n’allant pas forcément dans votre sens seront inévitables pour faire croire à un semblant d’impartialité.
Parce qu’au jeu de qui donne et contrôle l’information, elle s’y connaît un peu. Contrôler quelques rumeurs de vive voix est une chose, le faire sur papier est un autre niveau, mais elle a étudié à sa façon de comment réussir en risquant le moins possible de finir exilé suite à un faux. C’était un peu mélodramatique de penser directement à l’exil pourtant c’était une réalité. L’opinion publique manipulée est parfois bien plus dangereuse pour un gouvernement qu’une attaque physique sur ceux au pouvoir.
— Je proposais une femme sage parce que c’est souvent ce que les gens recherchent, mais j’avoue, sans l’ombre d’un doute, préférer ce que vous cherchez. C’est beaucoup plus gratifiant et amusant.
Parce que c’est surtout le jeu qui l’anime. D’ailleurs, en parlant de jeu, alors qu’elle allait parler de sa famille et mettre un peu plus au clair ce qu’elle avait à offrir de ce côté là il eut une annonce des organisateurs du salon.
— C’est l’heure des jeux dans les salles de saisons, nous vous laissons choisir votre partenaire pour la suite.
— Oh ?
— Mademoiselle Samnang, vous êtes déjà en équipe, c’est merveilleux, je vous accompagne à la salle saison froide.
Et sans laisser un mot de plus ils furent entrainés dans une salle où régnait effectivement la neige et un cadre qui ferait pâlir la moindre saison froide. Ils furent plus ou moins laisser là en plan comme des enfants cons qu’on abonné au profit de ceux intelligents.
— Je crois qu’on est toujours punis, mais j’aurais apprécié une petite laine tout de même… Je ne sais pas ce que la famille Sanmang fait, mais la mienne, officiellement, on est dans l’agriculture. Vous n’aurez pas meilleur produit des archipels qu’en passant par nous, on va même chercher les plantes sauvages… Enfin, sinon, mes oncles et tantes sont eux plus pour la plupart dans la navigation et l’emprunt de richesse à autrui.
C’était tellement mignon de présenter la piraterie de cette façon. C’est comme cela qu’on lui l’avait présenté enfant en même temps. C’est ce qui était sorti en activité officiel face à d'autres nobles aussi. Malgré le froid elle forma une petite boule de neige et la lança en plein dans la tête d’un vieux avec trop de gras au menton qui semblait à deux doigts d’être sur le point de perdre son pantalon ? Une cible facile pour le coup. Cela fit naître un sourire de l’entendre geindre contre le coup et elle se tourna vers son interlocuteur.
— Comme nous sommes punis de toute manière, ça vous tente de nous amuser un peu d’eux ? On aura peut-être le droit à la salle saison chaude si on est assez fort.
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Pariza & Wolfram
Oui, tu ne pourrais pas éviter tous les articles mais c’était bien pour ça que tu comptais toi-même lui proposer quelques sujets portant sur ton entreprise ou même sur toi. Au moins, tu contrôlerais la chose. Puis, tu n’aurais qu’à ajouter d’autres closes avant de signer le contrat qui te lierait au journal. Tu écoutas patiemment ce qu’elle avait à ajouter en grignotant quelques mignardises aux saveurs exotiques. Tu n’eus pas le temps de l’écouter plus longtemps, ou même de répondre ou rebondir sur ce qu’elle avait dit qu’un des employés vous aborda et vous mit d’office en couple pour la prochaine activité alors que ton cerveau bloquait sur une information. Samnang. Samnang. Pas Sanmang comme tu l’avais compris... Et c’était pour ça que ça te semblait si familier ! La demoiselle en devenait d’autant plus intéressante maintenant que tu te souvenais de sa famille.
L’homme vous entraîna dans un coin reculé avant de vous abandonner sans même expliquer plus longtemps le jeu. Tu la fixais, sans vraiment t’intéresser aux règles du jeu ou aux quelques convives qui chuchotaient doucement en vous regardant. Tu les voyais maintenant les similarités avec certains personnages –assez folkloriques- que tu avais pu rencontrer au cours de ta vie.
Sa façon de décrire les activités de sa famille, te fit sourire un peu plus. Tu la regardas lancer une boule sur un des autres convives. Pour seule réponse à son invitation, tu formas ton propre petit tas de neige, consolidant lentement la sphère avant de la lancer sur un autre homme un peu plus loin.
”Touché. Soufflas-tu, avant de regarder la journaliste avec un sourire. ”Enfant, j’ajoutais des cailloux à la neige pour que ça fasse plus mal. Mais ça sera vraiment vile de faire ça alors qu’une bonne partie sous des vieillards, non ? ” Confias-tu en reprenant à nouveau un peu de poudreuse pour en faire un nouveau projectile. Puis, tu repris en mains le sujet intiale : votre potentielle alliance.
”En tout cas, c’est jolie manière de parler de piraterie.” Tu pris une pause, pour chercher le prénom exacte qui te venait à l’esprit. ”J’ai dû travailler avec l’un de vos oncles, Spiced, si ma mémoire est bonne. Nous avions réalisé de bonnes affaires ensembles. ” Tu avais acheté quelques-unes de ses marchandises pour tes arènes illégales. ”Et je crois que certains de mes hommes ont rencontré une de ces sœurs... Su... Tu hésitas alors que tu fouillais ta mémoire, quelle était son prénom déjà ?”Surimi ? Elle avait réclamé du rhum je crois. Et elle avait filé avant même d’en avoir une flasque, tu ne savais plus pour quelle raison. Philippa peut-être ? Tu balanças la boule sur le haut chignon d’une femme qui vous tournait le dos.
”Une alliance avec votre famille ne serait pas inintéressante... A vrai dire, ça pourrait même être parfait.” Déclaras-tu d’une voix suave et en te tournant vers elle. Philippa serait ravie, elle qui faisait souvent affaire avec les célèbres pirates... et toi de consolider ton pouvoir à l’archipel tout en faisant chier ce cher Sandro. Enfin l’emmerder encore plus, tu n’avais pas attendu les pirates pour le faire.
— Les pierres leur donneraient trop de raison de se plaindre pour rien. Un serait capable de monter cela en tentative de meurtre et demander des dommage et intérêt stupide. Ils n’en valent pas la peine.
C’est un constat alors qu’elle secoue les mains pour retirer la poudreuse dessus. C’est bien trop froid pour être vraiment agréable. Même, de base, sa tenue n’est pas du plus bel effet pour supporter le froid. Le salon est ennuyant sans rumeur à grappiller, ce qu’elle ne peut pas faire avec Wolfram comme ils sont punit et sa conversation avec lui pourrait avoir lieu dans un lieu bien plus agréable en prime.
— J’aime bien enjoliver ce qui m’entoure, puis c’est mon métier de tenter de tourner cela à son avantage. Je suis assez contente que vous ayez fait affaire avec Spiced et rencontré Surimi. D’ailleurs, cette dernière m’a donné dernièrement un rhum arrangé au melon de chance.
Enfin, donner n’est pas vraiment le terme. Elle l’avait gagné au poker plus exactement, mais c’était du pareil au même.
— Si nous avons un début d’accord, quittons ce lieu qui nous met au coin comme des enfants et parlons de tout ce que cet arrangement peut nous promettre dans un lieu plus agréable et confortable.
Tout en disant cela, elle lui prend la main et le conduit à sa suite pour sortir des lieux tout en adressant un magnifique doigt d’honneur avec un franc sourire au portier au passage. Il faut toujours soigner ses sorties autant que ses entrées, voir plus.