Sifflant entre les arbres et les excroissances minérales affleurant à la surface, un vent froid emporte avec lui aiguilles, brindilles et quelques cristaux de glace dans un scintillement éphémère et fragile. Serpentant entre les sapins, charriant une odeur animale mêlée à celle de résine et d'humus, une silhouette filiforme se glisse dans le courant froid en se laissant porter par celui-ci. Aussi silencieux que le vol prédateur des hiboux, le mist se laisse brièvement apercevoir en passant entre les arbres enneigés. Immobile, il pourrait passer quasiment inaperçu tant son pelage se fond avec le paysage hivernal, mais quel mist souhaiterait rester immobile ? L'arrêt, c'est la mort, et c'est avec le frottement occasionnel du vent dans les oreilles qu'il se laisse guider par celui-ci, écoutant ses chuchotements incompréhensibles que seul lui semble saisir.

Dérivant au-dessus du sol dans un mouvement surnaturel, il corrige occasionnellement sa course d'une impulsion ou deux, évitant un relief, un rocher ou la collision avec un tronc. Vif et alerte, il est en chemin vers le lhumi nœud où les soots ont élu domicile, s'arrête occasionnellement pour satisfaire une curiosité sans limite. Ici un parterre de fleurs qu'il vient renifler et dans lequel il se frotte, là un morceau de rayon de miel qu'il vient dérober avant de s'enfuir sous les cris outragés d'un couple d'eadis. Moustaches au vent, il file droit vers le sanctuaire des soots et l'arbre-lumière. Ou, du moins, c'avait été là son intention originelle, afin de s'y reposer, de méditer et de profiter de l'ambiance sereine qui s'y dégageait pour se recentrer.

Mais bien vite son attention est attirée par autre chose. Là-bas, sur un chemin, du bruit parvient jusqu'à ses oreilles, étouffé par le fin manteau neigeux qui déjà recouvre une bonne partie des montagnes : des mots. Se figeant un instant, ses quatre oreilles pivotant dans la direction suspecte, il reste aux aguets, attentif aux sons qui lui parviennent. De là où il est il ne peut percevoir correctement la forme des sons qu'il perçoit par éclats indistincts. Bondissant-glissant d'arbre en arbre, il s'engouffre dans une crevasse entre deux rochers qui forment un toboggan de glace, émerge de l'autre côté en heurtant la neige dans un petit pouf en y laissant une grosse marque de griffes, puis s'élance de nouveau. Tortillant ventre à terre tel une anguille, il profite d'un couvert du terrain pour se dissimuler, passe sa tête sur le côté d'un rocher pour jeter un coup d’œil et aperçoit une silhouette humanoïde, bleue, et ce qu'il met quelques instants à identifier comme étant un de ces dragons miniature qu'on ne trouve habituellement que plus loin.

Hochant la tête sur le côté, haletant un instant, ses moustaches ondulent et un éclat pétillant passe dans son regard. Une seconde, il plonge son museau dans le vent et le renifle, à la recherche de traces olfactives qui puissent l'aider à identifier ce qu'il voit, mais il n'est pas dans le bon sens. Frétillant, il observe un moment ce qu'il se passe, identifie la situation, ses oreilles entièrement tournées vers la scène. Il profite alors d'un moment qu'il juge opportun pour s'avancer furtivement, glissant jusque derrière un tronc, à ras la neige pour moins se faire remarquer. Il se fige, patiente, écoute. Pas encore assez proche. Et, progressivement, il serpente ainsi de plus en plus lentement, de plus en plus précautionneusement. Il a l'avantage de ne pas faire de bruit et d'être presque aux mêmes couleurs que son environnement. Toutefois, il reste farouche, n'ayant pas encore décidé de la suite. Installé là, il se colle contre un rocher, touchant presque le sol, espionnant ce qui allait se passer...

Ses quatre oreilles sont toutes entières tournées vers le lieu de sa curiosité. C'est à peine s'il y en a une qui pivote, de temps à autre, captant par réflexe un son lointain de neige qui tombe ou de l'appel d'un petit rongeur. Ses yeux suivent avec intérêt les boules colorées qu'il devine comme étant des fruits ou des balles. Le mouvement hypnotique a sur lui le même effet ou presque que sur un chat, sa tête hochant imperceptiblement de haut en bas en suivant le rythme. Il se dissimule néanmoins très vite quand il comprend que c'est vers lui que l'humaine se dirige, figeant sa position dans une lente ondulation presque immobile, suspendu dans le courant d'air et replié sur lui-même tel un serpent pour éviter de se faire trahir par un bout qui aurait dépassé par mégarde de son couvert. Il ne fait pas de bruit, puisqu'il flotte, et il contrôle sa respiration pour éviter d'émettre trop de buée.

Les bruits de pas se rapprochent, s'arrêtent. Son cœur bat à un rythme rapide, ses sens à l'affût, presque prêt à voir surgir une tête pour le surprendre, aussi excité qu'un enfant qui jouerait à cache-cache et prêt à bondir sur la première chose qui passerait là. Mais rien, et les pas finissent par repartir, laissant derrière eux une petite déception.

Patientant quelques instants pour ne pas se faire avoir, il finit par risquer un coup d’œil. Là, l'orange qui a roulé, qu'il distingue clairement maintenant. Et, un peu plus loin, l'humaine et le dragon font des gestes lents, étranges. Il y a un quelque chose d'intriguant dans cette chorégraphie, une fluidité qui n'est pas sans lui rappeler la course du vent et qui, implicitement, l'attire. Du moins, chez l'humaine. Quant au dragon, difficile de déterminer ce qu'il fait exactement, singeant maladroitement les gestes de sa comparse. De toutes façons, pour lui, toutes les autres créatures étaient gauches et maladroites, certaines plus que d'autres voilà tout.

Comprenant qu'il y a là une ouverture, les deux intrus absorbés dans leur contemplation méditative, l'excitation espiègle du mist revient à la charge et il s'extraie lentement de sa cachette, glissant la tête jusqu'à l'orange pour venir la renifler, tenter d'y saisir les odeurs associées puis la prendre délicatement entre ses babines. Là dans la neige, il n'y a plus que le vide. Il résiste un instant à l'envie de mordre dedans à pleine dents mais finit par faire marche arrière.

Observant encore un peu cette étrange danse, il ondule légèrement, à l'affût, avant de basculer sa tête d'un mouvement rapide et puissant, envoyant l'orange dans les airs. Pivotant avec rapidité, il s'enfuit tel une anguille sous le couvert des rochers, tandis que le fruit décrit un arc de cercle dans le ciel et retombe dans un bruit mat dans la neige, s'y enfonçant presque complètement. Il avait, bien entendu, visé la zone des deux intrus, mais de là à savoir exactement où le fruit était tombé, il n'avait pas eu le temps de le voir.

Contournant lentement l'affleurement rocheux qui lui sert de couvert, le mist prend le parti de passer de l'autre côté, hésitant encore à passer sa tête, presque certain de se faire voir s'il fait ça trop vite. Il écoute, attentif, aux bruits de pas ou d'ailes qui pourraient lui indiquer la position de ses adversaires de cache-cache. Car c'est un jeu dans sa tête et, le flanc plaqué contre une roche froide, il se fige, immobile, prêt à se dissimuler ou, au pire, sauter sur qui le trouvera.

Aux aguets, il étend ses perceptions autant qu'il peut mais ne perçoit pas une grande agitation d'où il se trouve. Un peu de froissement de neige, quelques exclamations de voix. Pulpe ? Le mot ne lui est pas inconnu et il penche la tête sur le côté une seconde, attentif. Qu'est-ce que c'est, pulpe ? Une vague réminiscence d'odeurs et de couleurs mélangées lui reviennent en mémoire, dans un désordre cacophonique qui le laisse incertain de la réponse. Il y a néanmoins ce frémissement familier des papilles sur la langue qui s'active et en appelle à l'intelligence du ventre. Reniflant la brise légère, il tente d'y détecter des traces de nourriture, sans succès cela dit et son inattention est rapidement rappelée à l'ordre lorsqu'il entend le craquement d'une friandise qu'on se met sous la dent, suivie d'une soudaine salve de petits bruits dispersés un peu partout. Une multitude soudain silencieuse qu'il ne s'explique pas. Pourtant, il a bien en tête le broyage caractéristique d'une coquille, qui retentit encore deux ou trois fois avant de disparaître. Tournant la tête à droite, à gauche puis encore à droite, il attend que ça vienne. Quoi ? Il ne sait pas. Quand ? Probablement maintenant. Mais rien ne vient et il s'impatiente, s’effiloche comme du sable dans le vent.

Il se tortille, l'ondulation parcourant tout son corps jusqu'à s'évacuer par l'extrémité de sa queue. Deux élans contraires se côtoient en lui et glissent l'un contre l'autre. Et puis, finalement, il passe une tête là entre deux rochers, pose ses yeux sur le duo, s'arrête un instant.

Des inconnus, c'est ce qu'il y a.
Un dragon et une humaine, c'est ce qu'il voit.

Unis dans un moment de silence, une sacralité fragile qu'il ne rompt pas. En cet instant la velléité de jeu s'est envolée, l'étincelle de chaos mis en suspend pour un temps indéterminé. Une minute ou une heure, qui sait ? Il attend que la suite vienne, que recommencent ces va-et-vient insaisissables réalisés par les pas dans la neige, suivis d'une façon presque grotesque par l'animal d'écailles et de froid. Mais rien, et une pointe de frustration se mêle au reste : où est le mouvement ?

Le vent tourne, porte avec lui les senteurs fraîches des frimas et des aiguilles de sapin, de la résine, du bruits des ailes des oiseaux qui s'envolent et du froissement des nuages dans le ciel. Quelques rayons de soleil percent, une seconde, la couche cotonneuse qui obstrue les nuées et parsèment le sol de taches de lumières. Le mist se laisse alors glisser, dans le sens du courant, finit par se lover dans ce filet d'air qui contourne le rocher et tournoie en direction de la forêt. Il suit la courbe naturelle de la pente, cet arc de cercle qui appelle la suite et, en silence, quitte son abri pour s'avancer à découvert, suivant presque le pourtour tracé par les noix.

Contraction, détente. Contraction, rotation, arc.
Une fois, deux fois, trois fois.
Le même schéma répété, la même séquence entamée et pas tout à fait finie. Il ne connaît pas la suite, mais se souvient du début tel qu'il l'a vu, tel qu'il l'interprète. Vif, il l'est, pourtant il y a ce moment inéluctable où il se fait voir, qu'il surveille à peine du coin de l’œil.
Ce moment critique où tout, peut-être, va basculer d'un côté ou de l'autre.

Ce qui aurait pu se transformer en une magnifique séance de danse aérienne synchronisée et digne d'une méditation de yoga tourne hélas bien vite court lorsque l'ombre d'un autre dragon tombe sur le râble d'un mist surpris par ce nouvel assaillant. Les deux tournent boulent à demi dans la neige tandis qu'il sent son poil se hérisser, son corps entier se gonfler alors qu'il se fait plus gros, inspirant pour mieux gronder en dévoilant une rangée de crocs prête à déchiqueter ce qu'il faudrait déchiqueter pour se protéger. Une tension soudaine et accompagnée d'une surcharge d'adrénaline inonde le sang et l'esprit du dragon dont les instincts se hérissent en autant de pointes tournées vers l'extérieur. Il y a la panique immédiate d'un combat qui s'annonce inévitable mais qui s'additionne également à l'orgueil touché d'avoir été pris par surprise par... Cette chose écailleuse qui volait avec la grâce d'une vache-reptile volante.

L'humaine intervient néanmoins bien rapidement pour rappeler son animal et s'il avait été moins pris dans la folie du moment, le mist aurait très probablement profité avec plus de spontanéité du traitement de faveur qui lui était accordé pour faire enrager - après tout pourquoi pas - ce concurrent soudain. Il y a un moment terrible, alors,où il est sur le point de se faire submerger par le comportement primitif d'un élan de violence et de mordre le bras vulnérable de l'humaine pour décharger la charge d'électricité soudainement accumulée en quelques secondes. Mais il s'arrête un instant, juste une fraction de seconde où son esprit connecte deux neurones et interrompt son intention.

Il connaît ce visage, il l'a déjà vu, et s'il lui fait quelques battements de cœur pour remettre le contexte dans sa conscience se forment les images évocatrice d'arbres géants, de maisons perchées en hauteur et d'une multitude de ponts suspendus. Remontent également les images de quelques humains, d'un insigne de garde et d'une grande caserne où un mot résonne vaguement dans le lointain, sonnait plus comme le nom d'une île ou d'une plante.

Il gronde encore face au jambon qui lui est tendu, assimilant l'information à la recherche d'autres détails, comme un défi lancé d'oser s'approcher plus.

L'humaine est importante.
Il se souvient qu'elle crie tout le temps.
Partout, tout le temps.
Il lui a déjà parlé.
Java.
Elle ne le reconnaît pas.
Java.
Une soldat des arbres. Lui viennent en mémoire le visage d'une autre recrue et l'idée de la nourriture.

Se dépliant dans les airs à la façon d'un serpent fait de vent, il prend exprès de la place, plus imposant, plus menaçant, pour reprendre ce qui lui revient de droit : l'espace dans les airs et le monopole du ciel. Il gronde encore quand l'autre dragon se fait trop proche, attiré par la nourriture, et s'il a reniflé une seconde l'offrande faite, c'est la revanche sur son concurrent direct qui le pousse à agir.

Brusque, vif, il lance sa tête comme un serpent, ses crocs se refermant sur le morceau de viande avec l'avidité d'un appétit jamais véritablement satisfait, puis se rétracte aussitôt en glissant sur le côté, tournant autour de l'humaine pour garder bien en vue celle-ci et... Les deux dragons ? Il capte maintenant l'arnaque, l'odieuse provocation qui lui est faite. Oubliée la danse du vent, oubliée le calme tranquille qui s'était coulé en lui. D'un mouvement de la tête qu'il rejette en arrière il avale le morceau de viande d'une bouchée, avant de siffler et de se remettre en branle tel un ruban.

On pourrait croire qu'il s'en va mais c'est une feinte, et d'un geste rotatif puissant et rapide il vient frapper le sol enneigé de sa queue dont le bout ressemble presque à une nageoire, à un angle qui propulse fait exploser la neige dans tous les sens mais surtout sur le laïum, bien qu'il paraisse inévitable que l'humaine soit touchée également. C'est comme d'éclabousser quelqu'un dans l'eau, mais avec beaucoup de neige et quelques rares gravillons, par le coup d'une bête qui pèse plusieurs centaines de kilos.

Bien sûr, il n'attend pas, et il profite de la surprise pour s'écarter soudain, à une vitesse bien plus rapide, parcourant un demi cercle autour des intrus de sa montagne comme s'il les gardait en point focus pour... Lucy seule savait quoi exactement.

Il se lèche encore les babines une ou deux fois, profitant du goût résiduel du jambon pour faire durer un peu le plaisir. De la nourriture si facile d'accès en zone sauvage, on n'en trouve pas tous les jours et c'est peut-être là l'un des pièges les plus pervers que les humains ont à offrir aux bêtes farouches : l'habitude de la facilité. Mais la saison froide est rigoureuse et impitoyable et qui pourrait lui reprocher d'aller chercher le gras là où il se trouve ? Ne lui dites pas qu'il n'a qu'à prendre forme humaine et payer quelques cristaux contre des rations, vous ne feriez que montrer à quel point vous passez à côté de l'essence de ce petit quelque chose de vif et imprévisible, d'indompté, qui construit son mouvement et le regard qu'il pose sur le monde. Flottant autour de la clairière dans cet arc de cercle presque prédateur qu'il effectue autour de la petite troupe venue perturber les montagnes, sa psyché désordonnée continue de remuer cette tambouille qui lui sert de conscience pour en tirer des morceaux encore consistants. Java, son nom est Java. Il se souvient des noms, toujours, à jamais. Elle porte l'odeur du jasmin et condense en quatre lettres l'idée d'une quantité astronomique de nourriture. Ses oreilles à l'affût, elles pivotent ici et là au moindre bruit, s'assurant d'avoir bien en vue la multitude de dragons miniatures afin de les garder sous surveillance.

Il renâcle, souffle du nez dans une presque parodie de rire. Quelque part, la voir concentrer son attention sur lui au détriment d'un laïum en détresse des faveurs de sa maîtresse a un quelque chose de cruellement satisfaisant. Il ne lui a pas échappé les termes qui ont été utilisé : jambon, jambon et oreilles. Son orgueil se gonfle, comme s'il lui était insultant d'imaginer qu'une si petite créature puisse avoir la prestance nécessaire afin de réussir à le prendre en défaut. Il est le mouvement, il est le vent, il file en silence dans l'air cristallin et pur de la montagne comme un trait blanc peint d'un seul geste vif.

Si un instant il a hésité, la provocation doublée d'une perspective de nourriture est une arme ridiculement trop efficace contre lui. Mais il ne compte pas se vendre ni aussi vite ni aussi facilement. S'il ne peut s'élancer dans l'horizon clair du ciel sans limite comme le ferait les laïums, il conserve néanmoins une mobilité élevée, capable de contorsions et autres sinuosités impossibles. Il ne sait pas ce qu'est un Kalenji, mais devine, du haut de son intelligence supérieure - disons-le - qu'il s'agit des trois bêtes agitées qui lancent des boules de neige venues de nulle part. A-t-il l'avantage ? Si elles viennent l'encercler et s'approchent trop près, probablement pas, et il sent bien que devoir toucher les cornes l'amènerait dans une proximité dangereuse.

Mais il n'est pas à cours de ressources et la ruse vit en lui comme une seconde nature. L’œil averti, il aperçoit l'humaine recommencer à effectuer les mêmes mouvements qu'avant que le lézard écailleux ne l'attaque un peu avant. Après quelques secondes de retard ou il rétrécit subtilement la distance qui le sépare des autres, il reprend finalement ses contorsions, adoptant une posture différente qui pourrait faire penser à une imitation étrangement projetée sur son corps non humain de la posture de Java. Néanmoins, il est terriblement tenté par le chaos et accélère soudainement sa vitesse. La figure de la danse du dragon est abandonnée aussitôt comme une vieillerie jetée par-dessus l'épaule et il bifurque à quatre vingt dix degrés, droit vers le Kalenji le plus excentré, le poil hérissé, un grondement caverneux et menaçant sortant de sa gorge tandis qu'il découvre les babines pour montrer les crocs. La gueule à demi ouverte, ses yeux exorbités se fixent intensément sur la pauvre créature alors que tout porte à croire qu'il est sur le point de venir la dévorer, ses pattes griffues tendues vers elle.

Bien sûr, ce n'est pas le cas, mais comme beaucoup de combat dans la nature l'intimidation peut mener à l'abandon d'une des deux parties.