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    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

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    Des bonbons ou une gifle
    Luz WeissCroc de foudre
    Luz Weiss
    Informations
    Des bonbons ou une gifle
    Ven 10 Déc 2021 - 13:17 #
    Des bonbons ou une gifle
    Demande de noble

    Lothair Favreau n'a jamais oublié la promesse soutirée auprès de Luz lors d'un lointain soir de saison chaude. Organiser un tournoi de passes d'armes grâce à son aide ! Les années passant néanmoins, Luz doit répondre à d'autres obligations et n'a plus le loisir de s'occuper d'un tel projet... Fort heureusement, Lothair lui laisse la possibilité de faire appel aux personnes de son choix pour la représenter et l'aider à gérer l'événement le jour J. Si ces combats amateurs sont soigneusement encadrés et qu'il est interdit de blesser gravement son adversaire, le public est nombreux, sous adrénaline, et des incidents plus ou moins magiques sont susceptibles de se produire. Les vigiles ainsi nommés auront également la possibilité de participer au tournoi s'ils le souhaitent.

    + Proposé par : @Luz Weiss
    + Participants : @Dahlia Delancy & @Sammael Masao & @Calixte Alkh'eir
    + Objectif : Surveiller le déroulement du tournoi aux côtés d'une équipe de vigiles


    « Des gens qui s’tapent dessus, à quel point chouette ce s’rait ! lui avait-il dit, sa chope de bière à la main. On aurait des règles, comme la première règle du tournoi, c’est n’pas parler du tournoi. »

    « … Donc personne ne viendrait ? »

    Elle avait haussé un sourcil circonspect, le nez dans son propre verre, guère plus vaillante que Lothair à cette heure.

    « Nan nan, on s’débrouillerait. »

    « Heh, ça me dit un truc, y avait pas déjà un tournoi de cet acabit ? Comme… Comme les Gueules cass… »

    « Et puis, on mettrait d’aut’ règles, genre interdiction d’tuer. »

    « … Tu auras probablement des cristaux à verser pour vol de propriété intellectuelle… »

    « Et j’veux des fanions. De toutes les couleurs. Avec des glooby d’ssus. »

    « … En plus c’est plutôt connu, parait qu’il y a même un schéma récapitulatif… »

    « Ce s’ra grandiose tu verras ! »

    Ainsi Luz s’était-elle retrouvée embarquée dans un fort étrange projet, la genèse de cette entrevue aussitôt enterrée entre eux à la manière de quelques sombres secrets. Elle ne put toutefois continuer à ignorer sa promesse lorsque Lothair eut l’heur de s’obstiner, les ailes d’Irokoy commençant à faiblir sous les trop nombreux courriers. Cesse de déforester des forêts pour m’envoyer des lettres. J’accepte de m’en occuper. avait sobrement écrit Luz en retour de sa meilleure écriture. Elle s’était par la suite assise, la tête entre les mains, tâchant de trouver une solution à cette épineuse situation. Elle n’avait aucunement le temps de gérer un commerçant aussi bedonnant qu’excentrique comme Lothair Favreau, spécialisé à l’origine dans les sous-vêtements résistants. « Une véritable cotte de maille ! » hurlaient ses rabatteurs sur les passants, son écriteau assurant à qui voulait bien le lire que deux vêtements seraient offerts pour le prix d’un. Hélas, l’idiot avait fait fortune notamment auprès de la Guilde des Aventuriers, combattants explorateurs qui avaient rapidement saisi l’importance de sous-vêtements invaincus face à des monstres sanguinaires et une météo peu clémente. Personne n’avait réellement envie de se geler les fesses en pleine nature, avec pour premier confort une auberge à soixante-quinze kilomètres de là. Ajoutez à cela une pincée de tempérament tempétueux, et vous obteniez un homme bigrement décidé à organiser le tournoi du siècle.

    L’arène avait été placée en périphérie de la Capitale, au cœur des larges plaines. Façonnée par plusieurs artisans locaux, son bois était recouvert d’un joli vernis gravé de décoration, susceptible d’accueillir une foule de joyeux lurons. Outre les gradins et l’ouverture centrale, des couloirs avaient été taillés dans le bois de sorte à pouvoir évoluer sous les sièges sans déranger les spectateurs. De longs drapés avaient été étendues par-dessus la structure principale afin de donner au tout les couleurs des différents concurrents… Malgré les pitreries de l’organisateur, Luz dut bien convenir que Lothair connaissait son affaire. Une hôtesse avait été installée à un guichet d’accueil, le coût d’entrée se révélant suffisamment attractif pour remplir largement les poches du patron. Et, à l’intérieur de l’imposante arène, un second guichet ferait vraisemblablement le bonheur des parieurs…

    Luz s’arracha à la contemplation de l’édifice pour se retourner vers les trois personnes qui avaient accepté de se joindre à cette aventure. Des trois, seule une lui demeurait parfaitement inconnue… Calixte, tout d’abord, qui avait gracieusement proposé son aide et que Luz était toujours par trop contente de croiser. Le Grand Port n’était pas exactement la porte à côté et la praticienne était suffisamment obstinée pour jouer des pieds et des mains et ne rater aucune occasion d’attirer le jeune homme dans ses filets maternels. Elle l’avait brièvement étreint, ne lâchant sa dextre qu’à contre-cœur. Venait ensuite la dénommée Dahlia Delancy dont la réputation n’était plus à faire, ses précédentes réussites en mission ayant quelque peu fait parler d’elle. La rousse la connaissait toutefois d’une ancienne expérience beaucoup moins réjouissante, peinant encore à croiser son regard sans frémir au souvenir de l’horreur des grottes. Cette journée serait peut-être le socle d’un changement de relation entre elles, un réchauffement de la fine couche de glace qui s’était instaurée à cause de leur précédente méfiance ? Enfin, Luz posa ses prunelles sur Sammael Masao, le dernier membre de ce trio. Si une part de mystère l’environnait, la praticienne la trouvait charmante et d’un tempérament plutôt enjoué des rares mots qu’elles avaient échangés jusqu’à présent. Elle était du moins une Garde éminente de la garnison du sud et une connaissance de Calixte – à ce titre, elle avait d’ores et déjà toute la confiance de Luz.

    « Une viennoiserie ? leur proposa-t-elle, un saladier entre les mains. »

    L’heure du repas était à peine passée et les premiers combattants ne tarderaient pas à arriver. Les spectateurs étaient attendus pour leur part une heure plus tard, le temps pour les différentes équipes de s’organiser et de vérifier la bonne sécurité de l’endroit. Plusieurs soigneurs de l’Astre évoluaient également dans la zone, dont le but prioritaire était d’installer une infirmerie éphémère. Jetant son dévolu sur un pain au chocolat qu’elle s’empressa de picorer, Luz reprit paisiblement son exposé :

    « Je vous remercie encore une fois pour votre venue à tous les trois. Je n’ai pas l’once d’une inquiétude quant au bon déroulé de l’événement… Si vous avez la moindre question, n’hésitez pas à vous adresser directement à Monsieur Favreau qui se fera un plaisir de vous répondre. »

    Elle ne put retenir la grimace équivoque qui traversa ses traits, le rire tonitruant du fameux Lothair explosant à quelques centimètres de son oreille.

    « Ca va défourailler sec les copains ! J’espère qu’vous avez l’cœur bien accroché ! »

    « Ce sont des Gardes, Lothair, c’est le principe originel de leur métier. »

    Elle esquiva adroitement la claque amicale dans le dos qu’il tenta de caser, s’empressant de se tourner vers le chemin du retour où Alraqs l’attendait.

    « Bon courage ! leur lança-t-elle au bord de l'épuisement, réellement soucieuse et compatissante du sort terrible qui attendait Calixte, Dahlia et Sammael. »

    Heureusement qu’elle leur proposait en retour une paye conséquente !
    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
    Informations
    Re: Des bonbons ou une gifle
    Dim 12 Déc 2021 - 1:42 #
    Calixte, bien évidemment, n’était pas venu seul. Lorsqu’il avait proposé son aide à une Luz éreintée par le nombre d’affaires requérant son attention et enlisée dans une étrange histoire de tournois de passes d’armes – qui, non, n’avait apparemment rien à voir avec les Gueules Cassées dont la rumeur avait alors effleuré l’esprit circonspect du soldat – il ne s’était pas attendu à ce qu’Apolline prît les devants pour préparer très concrètement ce soutien. Mais, non contente de s’être largement répandue en commentaires indiscrets à l’annonce résignée de la médecin au détour d’une conversation tardive autour d’une tasse de thé sous les lourdes décorations de la Volière aux couleurs des festivités du Solstice, l’âme artificielle s’était visiblement saisie de sa verve et de sa scribouilleuse pour chercher camarades de travail au coursier.

    D’abord, elle avait roulé son cuir à travers le Bastion. Solveig avait été son premier choix, mais apparemment celle-ci était alors coincée quelque part dans les limbes horriblement infinis d’une timeline bloquée en début d’année, aussi n’avait-elle pas persévéré dans ce sens-là. Ce qui tombait plutôt bien, car sa charmante colocataire, collègue et amie, Sammael Masao, était visiblement partante pour jouer les vigiles à un tournois expérimental même si cela devait se passer en la compagnie maladroite de Calixte. Apolline avait été satisfaite de ce choix de circonstance car, après tout, si quelqu’un pouvait bien faire efficacement son travail de maintien de l’ordre et survivre à la catastrophe ambulante que pouvait-être le coursier, c’était bien une Valkyrie.

    Réno avait répondu négativement à sa demande – apparemment encore un peu vexé que le dernier rendez-vous surprise qu’elle lui eût concocté fût avec Joconde, âme artificielle speculum à l’hôpital de l’Astre – ainsi qu’une petite tripotée de soldats qu’elle était allée trouver – embêter – sur sa tournée de la caserne. Etrangement, dernièrement tout le monde s’était mis à l’aqua-tsi’ly. Même Ayah s’était rapidement détournée en prétextant un emploi du temps surchargé et confiné à l’infirmerie du Bastion. Certainement n’avait-elle pas envie de renouveler l’embarrassante et pénible expérience de passer les longues heures de trajet entre leur résidence et le lieu d’intervention en la compagnie de la bavarde trousse. Mais cette dernière ne s’était pas découragée pour autant, car elle s’était convaincue qu’elle arriverait à soutirer à la belle Luz un doux baiser pour ses efforts de recrutement.

    Tout d’abord, elle avait écrit à Xylia. Certaine que la jeune femme qui appréciait à juste titre sa finesse et adorait son grand frère de cœur répondrait présente à l’appel. Par mesure de précaution, elle avait aussi préparé une missive à l’adresse de Gwain. Et de Rid. Et d’Enkhisae. Et de Java. Et de Dahlia. Et de Bridget. Et de Lunarya. Et même du Capitaine Hekmatyar – après tout, ils étaient à présent intimes. Mais Réno lui avait dit après quelques jours d’attente fébrile que ses lettres pour la Capitale et le Village Perché avaient certainement été victimes de la faim mal ciblée d’un gloutovor ayant ravagé le contenu du sac de l’un de leurs collègues coursiers, aussi Apolline s’était-elle détachée de cet espoir-ci, l’orientant exclusivement vers les soldats des terres septentrionales. Ou, tout du moins, de la Dalhia Delancy rencontrée pendant l’été dernier, car elle était presque certaine, à la réflexion, d’avoir écrit « Brioche » au lieu de « Bridget » sur la missive à l’adresse de la lieutenante du Blizzard. Et, visiblement, la trousse avait eu raison de croire en cette piste-ci, car la réponse positive de la jeune femme leur parvint rapidement. Sans doute avait-elle bien fait de mentionner la possibilité de rémunération en Capitale-Ville Aquatique.

    Ainsi donc, c’était épaulé de fait par l’âme artificielle impulsive que Calixte avait rejoint Sammael pour mettre les voiles pour leur assignation suivante. Néanmoins, enhardis par l’enthousiasme et l’indépendance de la trousse, les familiers du coursier avaient décidé d’imiter l’autonomie fourbe de celle-ci pour accompagner les deux soldats. Au terme d’une trop grande poignée de minutes ridicules à tirer hors de leurs cachettes plus ou moins adéquates ses compagnons de crocs et de griffes, Calixte avait finalement abandonné l’idée de partir en petit comité et avait décrété accepter leur présence à la condition qu’ils se tinssent à carreau. Présentement, observant une Luz à moitié éveillée – ou à moitié endormie de fatigue accumulée – six paires d’yeux supplémentaires fixaient avec avidité la viennoiserie qu’elle déchiquetait minutieusement.

    Calixte, lui, écoutait les dernières consignes de son amie en observant distraitement l’impressionnante structure de bois composant l’arène en se disant que, tout compte fait, la présence d’une grande partie de sa ménagerie ne serait pas de trop. Même si le fond de l’affaire en disait long sur ses compétences inexistantes en matière de fermeté parentale.

    - Du coup, je ne sais pas si vous vous connaissez déjà ? fit-il comme Luz s’éclipsait d’un pas vacillant d’épuisement – et si elle avait tendance à se montrer toute maternelle envers lui, certainement veillerait-il au terme de leur mission ici à s’assurer de l’état physique, et psychologique, de son amie éreintée – les laissant reprendre leurs présentations écourtées de plus tôt. Quant à nous, nous nous sommes déjà croisés l’été dernier. Sous d’autres, heu, formes. Je crois, poursuivit-il avec un sourire contrit à l’adresse de Dahlia.

    Sa mémoire de femme enceinte avait tendance à se faire capricieuse, ce qui rendait ses souvenirs féminins plutôt incertains voire incomplets, quels que fussent ses traits.

    - Je ne sais pas ce qu’Apolline t’a dit…
    - Tout ! intervint joyeusement la concernée. J’ai envoyé mes romans aussi. Tu les as lus, Dada ? T’as préféré lequel ?
    - Comment ça to… attends : pour chaque lettre que tu m’as dit avoir écrite tu as envoyé toute la série de tes romans avec ?
    - Hé t’as vu, les gloutovors ont bon goût ! Mais t’inquiète, pour la commission j’ai payé en nature, tes cristaux sont tranquilles.

    Calixte ne voyait pas très bien comment cela était possible, mais il y avait des mystères qui, surtout lorsqu’ils concernaient l’âme artificielle, étaient mieux vécus lorsqu’ils restaient secrets.

    - … admettons, soupira-t-il. Une idée sur comment procéder ? demanda-t-il à ses collègues pour revenir à des préoccupations plus immédiates. Mes familiers vont se déployer pour garder une vision large de l’évènement, mais peut-être peut-on faire un premier repérage des lieux pour nous y familiariser et aller à la rencontre du reste des vigiles pour s’adapter en fonction de leur organisation, proposa-t-il.

    Sur son ordre, bien plus disciplinés dans l’action que dans leur quotidien oisif, ses compagnons se dispersèrent selon leurs compétences et plus ou moins équipés selon ce que Calixte avait estimé nécessaire – et surtout préférentiel, vu qu’il manquait un peu de matériel sur ce versant-ci. Ka’tea gagna les hauteurs pour observer la scène de l’arène depuis les tribunes les plus perchées, James et Ashae se faufilèrent vers les passages sous les gradins, Vreneli poussa l’exploration vers les vestiaires des combattants et Ayren, sous forme humaine grâce au collier de métamorphose, alla à la rencontre des hôtes d’accueil. Habitué à utiliser sous sa forme animale la parole humaine et grand admirateur – quelque peu obsessionnel – du cousin du coursier, c’était actuellement le familier de ce dernier le plus à l’aise sous les traits, et pour évoluer parmi les, humains. Kaname, elle, décrut de taille et commença ses rondes méticuleuses entre chacun de ses compagnons, relai d’informations et de soutien.
    Sammael MasaoSeven beers, two brains
    Sammael Masao
    Informations
    Re: Des bonbons ou une gifle
    Dim 12 Déc 2021 - 3:20 #
    Si Sammael avait bien faillit renvoyer Apolline chez Calixte d'un magistral coup de pied digne d'une garde surentrainée, la valkyrie connaissant une certaine propension chez la trousse à traîner dans les couloirs réservés aux valkyries dès qu'elle en avait l'occasion en espérait bien reluquer l'une d'elle sous la douche ou en train de se changer dans sa chambre par le trou de la serrure, elle s'était finalement ravisée. Apolline avait eu l'intelligence d'anticiper la réaction de Sammael, la force de l’habitude probablement, et avait montré patte blanche -ou cuir blanc- dès qu'elle vit le talon de la belle de se décoller du sol pour armer le coup. Cette fois Apolline ne venait pas pour se rincer l’œil, même s'il n'y avait nul doute que la trousse lubrique était certainement en train de profiter de sa petite taille pour détailler ce qui se trouvait sous le haori de la rose, pas plus que pour présenter un nouveau roman à Sammael d’ailleurs qui avait déjà toute la collection. Non cette fois Apolline venait proposer à la jeune femme une mission en compagnie de Calixte, sa compagne de chambre -et compagne tout court de Calixte- n’étant pas disponible elle était visiblement la seconde sur la liste d’invitation. Et l’âme artificielle avait le mérite de savoir comment convaincre la valkyrie : des combats et une jolie rousse en commanditaire, il n’en fallait pas plus pour motiver Sammael à aider le coursier malhabile. Elle lui fit savoir sa réponse favorable par retour de trousse en prenant bien soin d’accompagner cette dernière jusqu’à la sortie du bâtiment pour éviter qu’elle se "perde" en route.

    A défaut d’emmener toute une ménagerie comme son acolyte du Grand-Port, Sammael avait décidée de voyager léger a l’exception de quelques indispensables. Notamment sa bague tsépi et son collier de protection. Elle ne doutait nullement de sa capacité à mener à bien la demande de mademoiselle Weiss, surtout accompagné de deux gardes en plus d’elle-même, mais elle avait prit l’habitude d’emmener toujours quelques essentiels avec elle, quelques soient les circonstance. Quant à sa tenue elle était comme d’habitude loin des armures classiques de la garde, d’autant que ce n’était pas une assignation cette fois, préférant un haori doublé de fourrure de rouge et de blanc et liseré de dorures discrètes. Ses cheveux roses soignés étaient simplement lâchés sur ses épaules. C’est donc après avoir, comme souvent, un peu trop traînée à la salle de bain que Sammael se décida enfin à rejoindre Calixte dans la cour du Bastion pour le départ vers la Capitale à grand coup de portail de téléportation. Ils avaient rendez-vous avec la dénommée Dahlia, dernière membre de l’équipe, directement sur place où ils devaient également rencontrer la fameuse Luz Weiss ainsi que son ami organisateur du tournoi.

    Sammael tâchait d’écouter attentivement les explications données même si son insatiable curiosité attirait son esprit ailleurs, que ce soit sur la troisième membre de l’équipe, le saladier à viennoiserie dans les mains de la rousse ou la rousse elle-même. Apolline ne lui avait d’ailleurs visiblement pas menti ; la valkyrie lui revaudrait ça avec une histoire croustillante pour alimenter son prochain ouvrage. - Avec plaisir ! s’exclama-t-elle finalement en plongeant sa main dans le saladier pour en sortir un autre pain au chocolat dont elle prit immédiatement une grosse bouchée.

    - Vous inquiétez pas pour ça, on en a vu d’autres. Ça va bien s’passer votre tournoi !

    Bon, le coursier n’en avait probablement pas vu tant que ça au vu de sa fonction moins frontale que d’autres gardes. Mais au moins il était de bonne volonté ce qui suffirait probablement aujourd’hui. Et puis Sammael n’avait jamais vraiment eu l’occasion de partir en mission avec Calixte, c’était cette fois l’occasion d’en apprendre un peu plus sur le jeune homme et de découvrir ce qui plaisait tant à Solveig chez lui. Elle était donc plus que réjouie de la compagnie qu’elle avait pour encadrer le tournoi.

    Ce qui inquiétant en revanche la valkyrie était l’indéniable fatigue lisible sur le visage de Luz. Mais il serait bien malvenu de lui poser directement la question de but en blanc alors qu’elles venaient à peine de se rencontrer. Calixte la connaissait personnellement en revanche alors elle pourrait toujours lui poser quelques questions à son sujet pendant leur surveillance du tournoi.

    - Du tout, mais ravie de te rencontrer… Dahlia c’est bien ça ? acquiesça Sammael à la question de Calixte, riant ensuite joyeusement à l’évocation des changements de formes de ce dernier et des intervention d’Apolline.

    - Un tour du propriétaire ne ferait pas de mal pour se faire une idée du terrain avant de commencer. Monsieur Favreau vous nous faites visiter ou vous avez à faire et on se débrouille ?
    Dahlia DelancyBeeeh
    Dahlia Delancy
    Informations
    Re: Des bonbons ou une gifle
    Ven 24 Déc 2021 - 11:42 #
    Le Cercle de l'Ombre, L'Etalon des Guerrières, A.M.I.S (tomes 1 & 2), Belles Lueurs dans les Cimes, Alerte au Manta'bu… Fort intriguée par les titres évocateurs gravés sur les reliures des ouvrages gracieusement reçus récemment par courrier, Dahlia n'avait pu résister à la tentation de les parcourir, et s'était vite retrouvée happée par leurs contenus…  Si bien qu'elle en avait presque oublié la missive qui les accompagnait. Ou qu'ils accompagnaient, plus précisément. Calixte, la jeune femme qu'elle avait croisée à l'occasion d'une énième mésaventure venue émailler la saison chaude - Dahlia cherchait encore l'explication de ce cycle d'hasards malencontreux se reproduisant immuablement lors des lunes succédant le solstice estival, mais le mystère demeurait encore entier - requérait son aide pour une affaire des plus essentielles.

    En l'occurrence, la surveillance d'un tournoi organisé par un certain Lothair Favreau, dont Dahlia avait déjà brigué la lingerie hautement réputée pour sa résistance accrue. Le plus intéressant restait toutefois le mode de rémunération proposé, en Capitale-Ville Aquatique, ce qui acheva de la convaincre de rallier la mission. Avant de se mettre en chemin vers l'arène érigée au sein des plaines dans laquelle se déploieraient les passes d'armes, elle prit le soin d'achever ses préparatifs du solstice, et empaqueta un cadeau destiné à sa sœur Iris, l'accompagnant d'un petit mot sur lequel elle lui souhaita un joyeux solstice. Avec les délais de remise des courriers et les divers aléas pouvant poindre, Dahlia préférait en effet s'y prendre suffisamment à l'avance.

    Après avoir émergé du portail de téléportation de la Capitale et s'être mise en selle pour les plaines, sur un cheval emprunté pour l'occasion, Dahlia songea à l'autre fait notable de sa tâche : la demande d'aide émanait originellement d'une noble du nom de Luz Weiss, qu'elle avait rencontrée également, mais à l'occasion d'une expédition souterraine particulièrement oppressante et périlleuse, infusée d'une profonde méfiance qui avait terni leur relationnel, et dont elle gardait encore le traumatisme en reliquat. Elle n'avait ainsi osé la recontacter depuis de son propre chef, mais n'était pour autant réticente à travailler pour elle, couvant tout de même une certaine admiration à son égard - notamment pour ses travaux d'édification de l'Astre de l'Aube, dont elle avait eu vent - malgré le glaçage de givre nappant leurs attitudes respectives.

    « Oh, il y a des Capitale-Ville Aquatique, j'en prendrai volontiers un ! » s'exclama avec enthousiasme Dahlia une fois arrivée sur place, après avoir repéré sa viennoiserie préférée dans le panier tendu par la noble, à la suite de sa collègue aux cheveux roses qui venait également de laisser libre cours à sa gourmandise.

    Cette dernière se nommait Sammael Masao, et n'était pas moins qu'une Valkyrie du régiment Sud. Bien qu'elle ne la connût pas personnellement, Dahlia était plus que ravie de pouvoir collaborer avec une éminente membre de cette unité d'élite. Par ailleurs, la personnalité de cette dernière semblait enjouée et volontaire, présageant le meilleur pour le succès de leur mission. En effet, Dahlia ne pouvait se targuer de nourrir un tel optimisme, étant trop habituée à craindre le pire, et le surcroît de celui de Sammael comblait le sien en défaut. Elle lui répondit ainsi dans un sourire chaleureux :

    « C'est bien ça, adjudante au Blizzard. Le plaisir est partagé, très chère Sammael. Je dois avouer avoir toujours rêvé de rencontrer une Valkyrie… J'espère que ce tournoi sera l'occasion d'avoir un aperçu de vos capacités martiales de renom ! »

    Par ailleurs cette mission pourrait peut-être également amorcer un rapprochement entre leurs régiments si éloignés géographiquement. Dahlia nota en son for intérieur de l'inviter pour une fondue montagnarde, à l'avenir, si cette journée se passait bien. Elle porta ensuite son regard sur Calixte, et celui-ci se teinta vite d'étonnement. Ses rondeurs toutes féminines, et révélatrices d'une grossesse certaine, dont elle l'avait vue enveloppée lors de leur précédente rencontre, s'étaient pour ainsi dire… résorbées. Si Dahlia était familière des incongruités magiques, elle demeurait désarçonnée par ce changement de physionomie si radical, mais elle n'osa cependant lui demander si elle - il ? - avait accouché entre temps, craignant de commettre un impair par son indiscrétion.

    « Tout ce que je peux dire, c'est que ce A. Poal. est investi d'un talent certain. » répondit-elle succinctement à Apolline, désireuse de rester sur un sujet léger, en adressant un clin d'œil à l'adresse de la trousse mutine.

    Bien, à présent, le travail, car Dahlia n'était pas venue, hélas, que pour se remplir le ventre en plaisante compagnie. Calixte les interrogea sur la procédure à mettre en œuvre, puis invita son armada de familiers à couvrir la zone. Ces derniers s'éparpillèrent bientôt aux quatre coins de l'arène sans rechigner et Dahlia en fut admirative. Elle était pour sa part venue accompagnée de son canitribus, Keruberosu, qui lui était loyal mais restait la plupart du temps collé à elle. Il peinait se détacher d'elle sur de trop longues distances, cherchant sans cesse à la garder en vue, mû par son instinct protecteur. Sur l'une des têtes de ce dernier - celle de Bero, en l'occurrence - trônait son glooby des glaces, Sheepy, qui tentait de guider et d'émanciper le familier canin. Par ailleurs Sakura, son shupon, était logée dans sa manche, à moitié endormie, et guère plus autonome à son âge.

    Rejoignant Calixte sur la nécessité d'un repérage préalable des lieux, Sammael demanda à M. Favreau s'il était disponible pour les gratifier d'une première visite. Ce dernier leur répondit sans se départir de son entrain, traversé par une excitation tangible à l'approche du commencement du tournoi :

    « Oui, bien sûr, j'vais vous faire une rapide visite, puis j'vous confierai à Andy Kapet, le chef des vigiles. Il saura mieux vous détailler que moi les procédures de surveillance mises en place pour assurer la sécurité des lieux. »

    Sur ces paroles, il les amena vers l'étendue sablonneuse de l'arène afin qu'ils puissent prendre la mesure de sa circonférence - tout à fait respectable - mais il s'attarda surtout sur la magnificence des décorations ornant les gradins qui la ceignaient, çà et là.

    « Z'avez vu ces fanions gloobys ? C'est une idée de mon cru, et j'en suis pas peu fier! »

    Dahlia adressa un regard circonspect à ses camarades, plus que décontenancée par les goûts douteux et bariolés de l'organisateur, espérant que les règles du tournoi n'avaient pas été élaborées avec tant de fantaisie.

    « Des choses particulières à savoir, M. Favreau, quant aux règles du tournoi ? La magie y est-elle autorisée ? »

    « Oui, tous les coups sont permis, y compris magiques ! Enfin… à condition qu'ils n'soient pas létaux, bien sûr. Il est interdit d'y blesser gravement autrui. »

    En son for intérieur, la garde restait inquiète, à la fois à cause de la multitude d'incidents magiques risquant d'éclore dans l'enceinte de l'arène voire en dehors, et également quant au positionnement du curseur concernant la gravité des blessures pouvant être commises, qui demeurait flou dans son esprit. Voilà qui promettait d'être réjouissant à surveiller.
    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
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    Re: Des bonbons ou une gifle
    Jeu 30 Déc 2021 - 13:13 #
    Comme ils quittaient le cœur de l’arène pour emprunter le passage principal – leur guide leur indiquant les diverses échappées discrètes au fur et à mesure de leur progression – menant aux coulisses où se préparaient les divers combattants, ainsi qu’une large partie du personnel présent pour l’occasion, Calixte ralentit le pas pour laisser un monsieur Favreau particulièrement enthousiaste faire la conversation à une Apolline tout aussi enchantée. La discussion tournait présentement autour de la gamme collector des sous-vêtements développée pour l’occasion, et le coursier n’avait pas vraiment envie de savoir si l’âme artificielle rajouterait l’auguste marchand dans son répertoire de partenaires professionnels. Ou personnels.

    - Quelles nouvelles du nord, dernièrement ? demanda-t-il donc à Dahlia avec intérêt, bien que son regard étudiât avec attention l’activité alentour. J’ai entendu dire que l’une de vos supérieures, au Blizzard, avait essuyé quelques plâtres.

    Il avait beau ne plus faire officiellement partie des espion, la curiosité restait son principal trait de caractère, pour le meilleur comme pour le pire. Et puis, avec ses divers trajets par son travail officiel restant, comme sa fréquentation persistante de ceux œuvrant pour l’Ombre, il lui était difficile d’ignorer certains sujets.

    - On a été assez tranquille finalement nous, cette année, nota-t-il en échangeant un regard avec Sammaël.

    La globalité des assignations du régiment méridional semblait s’être déroulée sans heurt particulier, et les rumeurs défavorables à leur activité paraissaient s’être lentement atténuées pour ne plus devenir qu’un vague bruit de fond. Oh les critiques ne manquaient guère, comme pour toute facette publique, mais cela faisait un petit moment que leur Capitaine, comme leur corps de bataillon, n’avait pas été personnellement pris à partie dans les gazettes, et les ragots, en vogue. Non, dernièrement, on entendait bien plus parler des contrées septentrionales et des imbroglios de la Garde Royale.

    Ils passèrent brièvement par l’ilot de l’infirmerie temporaire finissant d’être installée par quelques membres de l’Astre, saluant au passage des soignants encore frais et disponibles, et accédèrent aux quartiers éphémères réservés aux combattants. C’était rustique, encadré de bois grossièrement taillé et de toiles tendues sommairement, mais c’était fonctionnel et particulièrement bien pensé dans l’agencement. En dépit du domaine singulier de compétence de monsieur Favreau, Calixte devait à nouveau reconnaitre qu’il ne manquait guère de jugeote comme d’audace. Ni, visiblement, d’actions dans le glooby.

    - J’pouvais pas laisser les gars sans la p’tite touche perso’ qui fait l’charme de l’arène ! déclara dans un rire satisfait l’homme en attrapant une corbeille remplie de badges gloobys multicolores. Assortis aux fanions, bien sûr !

    Chaque participant en avait récupéré un et, une fois épinglé sur leur vêtement, celui-ci indiquait une série d’informations que le gérant leur expliqua joyeusement en détail. Outre le numéro classique d’inscription, l’objet donnait l’heure du prochain combat du concerné, son classement provisoire, le nombre de sanitaires libres, le montant de la prime sous-vêtement selon leur réussite actuelle, et était même capable de leur chanter d’une voix fluette la devise de l’enseigne Favreau. Apolline était conquise, et répétait déjà d’une voix trop claironnante la chansonnette avec quelques modifications indécentes de son cru. Ce qui, étonnement, ne semblait pas indigner monsieur Favreau.

    - Une sélection du tonnerre, ç’moi qu’vous l’dis, ajouta fièrement l’homme en couvant d’un regard réjoui les robustes personnages se préparant avec indifférence, tel un fermier contemplant son élevage de porc-becues. Si vous vous v’lez vous y frotter à l’occasion, vous gênez pas. J’serais pas contre l’ajout d’une Valkyrie dans le classement, et de deux… braves soldats, ajouta-t-il visiblement moins convaincu des compétences martiales comme des arguments de Dahlia et Calixte.

    Mais le jovial personnage réembraya sur un autre sujet – la place de la lingerie entreprenante et résistante auprès de l’élite féminine méridionale, mais aussi volontiers son pendant masculin en garnison standard – et le coursier haussa les épaules en échangeant un regard avec ses camarades. Il n’avait pas particulièrement envie d’aller risquer sa peau sur le sable de l’arène, il y arrivait déjà bien tout seul comme un grand, mais si l’une de ses collègues devait requérir son soutien pour s’y tenter, il n’y était pas opposé. D’ailleurs, dans la foule d’explications enthousiastes de monsieur Favreau, capable d’épiloguer sur le maillage des toiles tendues au-dessus de la structure comme du cours de la chaussette en poil de boucton, il n’avait pas fait attention si l’homme avait mentionné des combats uniquement en solitaire mais aussi en équipe.

    Ils arrivèrent cependant à ce moment-là auprès du groupe de vigiles qui se regroupait visiblement pour prendre leurs ordres auprès du fameux Andy Kapet, et le questionnement de Calixte mourut sur ses lèvres. Le chef de la sécurité tenait apparemment plus du grognours que du lapillon, et n’aurait certainement pas été déplacé au cœur du tournoi plutôt qu’à sa périphérie à en assurer le bon déroulement. Quelques phalanges manquaient à ses mains, sa jambe gauche boitillait légèrement, et une vilaine cicatrice dévorait la moitié de son visage, le laissant observer ses troupes d’un œil unique. Cela ne le rendait cependant guère moins impressionnant, et le coursier était certain que l’homme pouvait aisément l’attraper d’une puissante enjambée et le briser entre ses bras épais comme des tourbiums si l’envie devait lui prendre. Le regard acéré que l’armoire à glace leur jeta lui donna l’étrange impression de revenir quelques années auparavant, devant les instructeurs de l’Académie, et il se redressa instinctivement, se retenant d’aller chercher au pas de course le balai qui, à l’époque, ne le quittait jamais dans les innombrables séances de nettoyage de latrines résultant de l’expression diverse mais récurrente de sa médiocrité usuelle.

    - Andy ! rugit monsieur Favreau en écartant les bras pour assener le vigile d’une franche accolade qui ne le fit pas bouger d’un millimètre. Du monde pour toi, déclara-t-il avant de s’excuser en laissant les trois militaires auprès du chef de la sécurité.

    En fond, perchée sur l’une des têtes libres de Keruberosu, Apolline avait changé de registre pour chantonner « Andy, dis-moi oui… ».
    Sammael MasaoSeven beers, two brains
    Sammael Masao
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    Re: Des bonbons ou une gifle
    Sam 15 Jan 2022 - 21:21 #
    Sammael s’amusa, à voir la complicité entre la garde du nord et Apolline, qu’elle n’était probablement pas la seule à avoir été recrutée par la petite trousse. Mais cette dernière se montra rapidement plus intéressée par le fameux monsieur Favreau -qui commença la visite- et sa collection de sous-vêtements résistants que par les trois gardes.

    Ils se dirigèrent dans un premier temps au centre de l’arène en elle-même, sur le sable qui n’allait plus tarder à se faire teinter de sang, de sueur et des larmes des vaincus. La valkyrie réprima tant bien que mal à la vue des fanions aux motifs de glooby dont monsieur Favreau semblait si fier. Elle n’était pour ainsi dire pas une très grande fan de ces petites limaces de compagnie qu’étaient les glooby. Les choix décoratifs de l’organisateur laissaient donc un peu à désirer à ses yeux. Et au vu de la réaction de ses compagnons elle n’était pas la seule à trouver douteux les goûts de l’homme. S’abstenant de toute remarque pour ne pas le froisser, elle suivit -pour le moment- silencieusement la visite en écoutant attentivement toutes les informations utiles. Les sorties de secours, le chemin le plus rapide vers l’infirmerie pour les éventuels blessés grave ou les détails concernant le déroulement du tournoi… Tout était bon à prendre si la garde voulait que la mission se déroule sans accroc. Elle tâcha d’ailleurs naturellement de bien retenir la configuration des lieux, balayant avec attention les alentours de son regard aiguisé. Comme à son habitude, la rose faisait preuve d’un certain sérieux malgré sa désinvolture apparente.

    Laissant Apolline et ledit Favreau a leurs discussions, Sammael ralentit légèrement le pas également pour discuter un peu avec Calixte et Dahlia, désireuse d’en apprendre un peu plus sur cette dernière. Elle ne connaissait pas grand monde du régiment nord et ne se rendait d’ailleurs dans ce coin du royaume que peu souvent. Encore moins depuis l’installation de leurs propres sources chaudes au Bastion.

    - A l’exception de la horde de touriste désireux qu’on déplace l’ile volante leur faisant de l’ombre tu veux dire ? plaisanta-t-elle. - Mais t’as raisons, ça a été plutôt calmes. Et puis les rumeurs peu élogieuses à notre sujet ont l’air de s’être rarifiées, ce qui n’est clairement pas pour me déplaire.

    Les rumeurs semblaient à vrai dire simplement s’être tournées vers un autre régiment. A choisir, la rose préfèrerait autant qu’il n’y en ait simplement plus mais c’était probablement trop en demander. Elle se contentait donc déjà que son régiment ne soit plus la cible majoritaire.

    - Sainte Lucy… marmonna-t-elle en découvrant les badges glooby multicolores présentés avec enthousiasme par monsieur Favreau. "Quelle horreur" ajouta-t-elle finalement pour elle-même. Comment pouvait on avoir idée de mettre des glooby multicolores de partout en guise d’emblème pour un tournoi ? La réponse à ce mystère échappait totalement à la valkyrie qui tâchait tant bien que mal de ne pas trop montrer ce qu’elle pensait des badges comme des fanions. Les participants, eux, ne semblaient étrangement pas plus perturbés que ça par les badges accrochés à leurs vêtements. Quelque chose semblait définitivement lui échapper et elle chercha un peu de soutien dans le regard de Dahlia.

    - Je suis pas contre une duel ou l’autre mais j’espère que vos gars sont  la hauteur, on nous apprend pas à retenir les coups chez les valkyries.

    Un sourire goguenard s’était emparé de son visage, parfaitement consciente qu’à se montrer aussi confiante devant les principaux concernés elle allait s’attirer les foudres d’une partie d’entre eux. Mais elle trouvait ça que trop amusant pour s’en priver. Au vu de sa tête Calixte ne semblait pas très motivés à l’idée de se battre mais la rose se posait encore la question concernant la troisième membre du groupe. Elle se demandait bien ce qu’elle valait dans un combat pur et simple.

    Mais ils étaient avant tout là pour assurer la sécurité du tournoi et non pas s’amuser, aussi la visite reprit sans plus tarder et ils furent conduit vers le fameux Andy Kapet en charge de coordonner les troupes ici. L’homme avait des allures de vieux briscard entièrement couvert de tout un tas de cicatrices en tout genre. Le genre d’homme à agir avant de parler. Il ne tarda d’ailleurs pas à poser son regard mordant malgré son œil unique sur les trois nouveaux venus. Peu impressionnée, Sammael soutint son regard, haussa légèrement un sourcil interrogateur. Elle attendait qu’il se décide à ouvrir la bouche mais ce fut finalement monsieur Favreau qui brisa le silence le premier en saluant Andy avant de disparaître, laissant les gardes aux mains du chef des vigiles.

    - Les trois bleusailles, avec moi sur le sable de l’arène. Les autres connaissent déjà leurs ordres. Vous serez aux premières loges des combats ! déclara-t-il dans un rire gras, presque carnassier tant il semblait se réjouir des combat et leur position rapprochée de ceux-ci. Essayait-il de les impressionner ? Ça en donnait l’impression en tout cas.

    - Vous participez au tournoi ? Je vous imagine mal vous contenter d’encadrer sans prendre part à toutes ces joyeusetés.

    Un nouveau rire gras.

    - Bien sûr que je participe ! Mais avec la sécurité j’ai pas l’temps de faire tous les combats, ni l’envie. Je prends part qu’aux derniers combats.

    - Parfait. Que diriez-vous d’une valkyrie comme adversaire ?

    - Ahaha ! Vous vous croyez de taille ? Très bien, on verra ça sur le sable ma petite.

    Sourire joueur aux lèvres et l’envie de défi embrasant son regard, la valkyrie se retourna vers ses deux compagnons et leur emboîta le pas en direction du cœur de l’arène.

    - Désolée, ils m’ont donné envie de m’amuser un peu.
    Dahlia DelancyBeeeh
    Dahlia Delancy
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    Re: Des bonbons ou une gifle
    Mer 9 Fév 2022 - 21:25 #
    Aux dires de Calixte, les sourcils de Dahlia se haussèrent imperceptiblement et elle ne put s'empêcher de ciller, à la fois car elle était éblouie par l'éclat du soleil réverbéré par le sable de l'arène, qu'en raison de la surprise qui venait de la saisir. La Garde du Sud avait donc eu vent des récents déboires de leur Lieutenante du Blizzard. Décidemment, les rumeurs courraient aussi vite que les lapins-guépards du désert volant, et elle n'avait de cesse de s'étonner de la portée des ragots. Toutefois leur éloignement géographique n'était que relatif, et se trouvait contrebalancé par l'accès aux portails de téléportation qui ne pouvaient que favoriser le colportage des racontars.

    « En effet, notre Lieutenante Alnilnam a perdu temporairement ses insignes suite à une petite déconvenue… » répondit-elle sur un ton qui se voulait évasif.

    Dahlia savait qu'elle pouvait parler sincèrement à ses collègues du Sud. Ils ne se côtoyaient pas depuis très longtemps mais elle leur accordait déjà une certaine confiance, et elle pressentait qu'ils n'iraient pas s'épancher auprès d'oreilles indiscrètes. Toutefois, elle aurait été bien en peine de les informer davantage : elle ne connaissait pas elle-même les raisons de ce choix, émanant du Capitaine Harald Brive en personne. Surnommé par ses troupes le Kirin, et cela n'était pas pour rien car il ne valait en effet mieux pas provoquer son courroux et le décevoir.

    « Mais je ne connais pas les détails, ça s'est passé lors d'un entretien privé entre elle et le Capitaine. La faute devait être mineure, en tout cas, car sa rétrogradation n'a duré qu'une lune. »

    Cela tenait plus de la leçon d'humilité symbolique que du réel sermon, de son point de vue. Face au soulagement apparent de Sammaël sur l'absence de commérages les concernant, Dahlia fouilla intérieurement dans ses souvenirs. Voilà un certain temps, en effet, que leur régiment semblait avoir été épargné de toute rumeur désobligeante. Elle allait jusqu'à se demander si leur Capitaine n'était pas malade, lui qui était si connu pour ses frasques, notamment sentimentales. Mais sans doute souffrait-il d'un autre type de maladie, à présent, après avoir succombé aux charmes indéniables de la trésorière royale…

    Elle se détourna de ces considérations pour aviser d'un œil circonspect, mais brillant d'une curiosité non dissimulée, les badges proposés par M. Favreau. En dépit de leur aspect discutable, l'éventail de leurs multiples fonctionnalités l'emplit d'admiration, et une question affleura rapidement à ses lèvres :

    « On peut en avoir un, nous aussi ? » Se raclant alors légèrement la gorge face au léger embarras causé par sa question impromptue, Dahlia ajouta dans une tentative de justification : « Je veux dire, comme on est susceptibles de faire partie des participants, on risque d'en avoir besoin. Cela sera plus crédible. »

    Non sans adresser un regard désolé à Sammaël qui ne semblait pas cautionner l'esthétisme douteux de ces petits objets bariolés, elle s'affubla donc de l'un d'eux après avoir reçu l'assentiment de M. Favreau, plus que réjoui de son côté de les voir arborer ses créations. Les propos plein d'entrain de la garde aux cheveux roses, à la perspective des futurs combats, aiguillonnèrent ensuite la propre combativité de Dahlia, et elle s'imagina échanger avec ferveur les passes d'arme sur le sable de l'arène elle-aussi, en oubliant presque la raison première de sa venue en ces lieux, et ses devoirs de surveillance.

    La présence patibulaire de Andy Kapet, devant lequel ils venaient d'arriver, les lui rappela bien vite. Se raidissant presque autant que Calixte devant l'aura imposante qui nimbait ce dernier, elle couva d'un regard respectueux les nombreux stigmates émaillant son corps. Le vigile semblait avoir connu un vécu riche en affrontements, comme le signifiaient les bourrelets cicatriciels sillonnant sa peau comme autant de témoignages. En tant que garde, Dahlia avait toujours admiré ces marques ostensibles qui distinguaient les combattants les plus émérites. Un guerrier chevronné que Sammaël avait déjà hâte d'affronter, comme sa proposition le révéla bien vite. L'aplomb immuable de la Valkyrie ne faisait que conforter son appartenance à sa faction d'élite, mais peut-être avait-elle les yeux plus gros que le ventre. Car malgré son infirmité, Dahlia gageait que ce Andy devait demeurer un adversaire plus que redoutable, à même de mettre en difficulté la plus vaillante des Valkyries.

    « Etes-vous chef des vigiles depuis longtemps, M. Kapet ? » demanda-t-elle sous l'impulsion de sa curiosité naturelle.

    « Non c'est assez récent, à vrai dire. J'ai surtout un passé de combattant, j'ai été champion à maintes reprises, invaincu et indétrônable à la Gueule Cassée pendant quelques temps. Mais mes infirmités accumulées au fil des ans ont fini par me desservir, et on m'a affecté à ce poste. Pour me ménager, qu'ils ont dit. » Son amertume transparut avec force, sur ces derniers mots.

    « La Gueule Cassée ? Qu'est-ce que c'est ? » Peut-être était-elle ignare, mais Dahlia n'avait encore jamais entendu parler de ce tournoi.

    Avant qu'il n'eût le temps de répondre, leur discussion fut toutefois interrompue par M. Favreau qui les rejoignait en hâte, en trépignant d'excitation et en se fendant de grands gestes enthousiastes.

    « Le tournoi n'va plus tarder à commencer ! Nous avons ouvert les guichets d'entrée, les spectateurs vont affluer, et ils sont attendus en nombre ! J'espère qu'vous êtes prêts à en prendre plein la vue ! »

    Prise de court, Dahlia se sentit tout sauf préparée à ce qui allait les attendre. Mais peut-être était-ce mieux ainsi, car ils allaient pouvoir observer ce tournoi d'un œil neuf et exempt de toutes œillères.
    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
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    Re: Des bonbons ou une gifle
    Dim 6 Mar 2022 - 16:13 #
    Apparemment ses collègues étaient bien plus enclines à arpenter le sable de l’arène comme participantes que lui-même, et Calixte se mit à mentalement dresser l’inventaire de ses diverses potions. Peut-être parviendrait-il à échapper à la ferveur martiale semblant diffuser comme un énième variant de coronavirus au travers de la foule, mais il savait que Lucy répondait généralement d’un rire dédaigneux à ses requêtes de quiétude. Non, mieux valait prévoir qu’il finirait la journée trainé d’une manière ou d’une autre au cœur de l’action, et s’assurer qu’il disposait du matériel pour s’en remettre. Il ne tenait pas particulièrement à passer la fin de la journée sur l’un des brancards de l’infirmerie éphémère des soignants de l’Astre.

    Beaucoup monde arriver, lui indiqua mentalement Kaname qui passait à proximité sur le chemin de son tour de ronde, précédent de quelques secondes l’exclamation en ce sens de monsieur Favreau.

    Détournant ses pensées funestement résignées de la liste de ses divers cataplasmes, le coursier reporta son attention sur Andy Kapet qui leur faisait signe de le suivre. Leurs pas réempruntèrent l’une des galeries et ils débouchèrent aux abords de l’arène. D’un geste brusque, impérieux d’aise et de prestance, le chef des vigiles leur indiqua les différents postes à se partager : un à chacune des trois issues. Ainsi, comme ses collègues se dirigeaient chacune vers les entrées des combattants, Calixte avisa la sortie menant vers le pôle de soins, de repos, et de souvenirs.

    En quelques minutes, les gradins s’étaient noircis de spectateurs avides de prouesses guerrières, et le bourdonnement furieux de leurs exclamations enthousiastes, rebondissant pour mieux croitre entre les parois de bois et de toile de cette large caisse de résonnance, remplissait l’air pour s’épandre entre chaque interstice des palissades avivant, sans aucun doute, l’excitation fébrile coulant dans les veines des participants en attente. Bien que d’une prudence circonspecte de circonstance, le coursier ne put s’empêcher de sentir la fièvre se faufiler sous le grain de sa peau, et son poil se dresser d’anticipation. Au-dessus des tribunes les plus hautes, son regard accrocha celui impatient de Ka’tea, et il espéra que la griffroid saurait se détacher des pulsions enflammées de la foule.

    Le timbre exalté de monsieur Favreau rappela néanmoins son attention et, comme les spectateurs s’assagissaient temporairement pour écouter le discours d’introduction de l’organisateur, il lui prêta une oreille attentive. Déformée et amplifiée magiquement d’une quelconque manière, la voix de l’homme portait néanmoins largement à travers l’arène, et le soldat eut même la surprise d’entendre le badge glooby – dont il s’était doté en suivant l’exemple de Dahlia – retransmettre d’une petite voix nasillarde les propos de l’orateur. Le temps d’intégrer pleinement cette étrangeté, et les gradins grondaient de ravissement aux combats déclarés débutant.

    Rompu à l’exercice de surveillance mais clairement pas à cette échelle ni ce degré d’implication officielle, Calixte ne se tranquillisa que progressivement au cours des premiers affrontements, son regard cessant de rebondir follement à chaque geste des participants comme des spectateurs, et son battant gagnant quelques mesures moins précipitées qu’initialement. Lorsque l’ambre put enfin sereinement parcourir le sable et les gradins malmenés de l’arène, il nota avec curiosité certains points singuliers. Certains combattants avaient ainsi un public attitré, qui semblait découler de la fameuse « gueule cassée » qu’Andy leur avait brièvement mentionnée plus tôt. Banderoles et vêtements peinturés aux slogans avantageux soutenaient les chants se concurrençant en décibels pour acclamer les divers favoris. L’apparition fugace d’un certain Jacques Hichan, présentant l’un de ses poulains pour l’occasion, fit tellement craquer le bois des tribunes que Calixte craignît qu’elles ne s’écroulassent. Néanmoins, la construction éphémère de monsieur Favreau tint bon, et les vigiles sillonnant la foule n’eurent à évacuer que les différents admirateurs éplorés ayant défailli à la vue de leur idole.

    La matinée de combats se passa ainsi sans encombre particulier, les seuls débordements que le soldat eût à gérer étant la ferveur amourachée de certains supporters prêts à passer par-dessus balustrade pour récompenser de gains tous particuliers leurs champions. Et un différend entre deux compétiteurs menaçant de se poursuivre dans les coulisses. Lorsque la pause générale de midi fut déclarée pour permettre aux équipes, aux spectateurs, et à globalement toute âme présente de prendre un peu de repos avant de réattaquer le gros de la journée, Calixte avait principalement passé une agréable matinée à observer le tournoi.

    - … donc y a forcément d’la flamme entre Anne Sous-l’eau et Kara Loft, déclara joyeusement Apolline à Luigi, arbitre de l’évènement cassant présentement la croute avec les militaires et leur armada de familiers.
    - Sur l’terrain elles donnent le change ; ça rapporte ce genre de mise en scène. Mais en dehors elle est plus sur du Danny de Puito, répondit l’homme avant de mordre férocement dans son sandwich aux œufs de crabeau – apparemment le met avait ici la cote, réputé pour son taux indécent de protéines.
    - Ouh, ça vend moins de rêve, commenta la trousse de cuire comme Calixte la poussait de son assiette de crudités autours de laquelle elle tournoyait.

    Le soldat avait beau essayer de remettre en ordre les noms que Zahria lui avait donnés en lui parlant de la Gueule Cassée, il avait du mal à suivre l’esprit vif – et lubrique – de son âme artificielle et celui si familier du milieu de Luigi.

    - Je vais chercher encore des Capitale-Ville Aquatique, déclara Ayren, sous forme humaine toujours, le sortant temporairement des méandres de l’évènement sportif.

    Son regard balaya l’assiette à peine couverte de miettes que le drarbuste avait saisie, bien trop grande pour un seul estomac raisonnable, et il remonta pour accrocher avec incrédulité celui du familier transformé.

    - C’est pour Dahlia, Sam et moi, se justifia ce dernier en rougissant tout de même légèrement avant de retourner vers le buffet d’un pas quelque peu raide de vexation.
    Hareng devenir gros avec tout plein de dessert, fit avec satisfaction Kaname qui était particulièrement jalouse de ne pas avoir eu droit, cette fois-ci, au collier de métamorphose.
    Ayren, corrigea machinalement le coursier. Ca m’étonnerait, il est gourmand mais également très soucieux de son image. Bientôt tu ne seras plus la seule à demander des cours particuliers de combat aux Valkyries, mais contrairement à toi il ne le fera que pour sculpter sa silhouette et pas viser l’entrée dans la Garde.
    - Vous avez un pronostic pour le podium de ce soir, Luigi ? demanda Calixte à l’arbitre en se détournant de la loutre qui s’intéressait à présent aux différentes têtes de Keroberosu.
    - Bien sûr, acquiesça l’homme d’un sourire de requin entre deux grosses cuillérées de tarte aux pommes. Et il est sécurisé auprès du preneur de paris.

    Hochant pensivement la tête, le soldat songea que monsieur Favreau avait vraiment pensé à tout pour entretenir la liesse de l’évènement. Comme sa rentabilité.

    - En piste dans trente secondes, aboya la voix d’Andy à travers la pièce impulsant une vague fébrile sur son passage.

    Dans la cacophonie de la précipitation, chacun sauta sur ses pieds pour retrouver son poste de plus tôt, et Calixte aperçut du coin de l’œil un Ayren faussement dépité de n’avoir pu livrer ses deux parts supplémentaires de pâtisserie. Avant de l’être réellement, comme il semblait que ça n’était pas le fait de les attraper à mains nues pour les grignoter sur le trajet qui risquait d’embarrasser les deux soldates.

    Dans l’arène, le sable malmené par la fougue physique et magique des combattants avait été nouvellement ratissé, et il semblait que la suite du tournois devait se dérouler sous les mêmes auspices que plus tôt. Néanmoins, une fièvre singulière, presqu’aussi lourde et menaçante que celle précédant l’orage, paraissait s’installer dans les tribunes à mesure que les spectateurs reprenaient leur place. Fronçant les sourcils, le coursier étudia d’un œil prudent le faciès exalté du public.

    Chaud dans vestiaires, lui glissa avec satisfaction Vreneli qui avait visiblement quitté son tour de ronde pour le rejoindre.
    C’est-à-dire ?
    Tout le monde veut taper tout le monde.
    … quoi ?

    - Mesdames et messieurs, suite à un retournement de situation, je vous annonce cet après-midi une évolution ex-ce-ptio-nnelle de notre tournois ! tonna la voix toujours enthousiaste de monsieur Favreau. Du ja-mais vu en Aryon de cette ampleur et de cette qualité !
    Poings Divins veulent taper Ligue Bagarreurs Extraordinaires. Indépendants veulent taper nouvelles recrues. Broforce préfère contre aventuriers présents. Petits groupes veulent que plus connus. Parce que manque bonbons.
    … quoi ?

    - Ca va envoyer du pâté, mesdames et messieurs, ça va faire saillir du biceps et saigner d’l’arcade, je vous présente : la mêlée !
    - Okay la bleusaille, vous êtes prêts ? tempêta Andy en faisant sursauter Calixte.
    - … quoi ? répéta-t-il intelligemment comme le chef des vigiles – accompagné d’un certain nombre d’entre eux – l’enjoignait à rejoindre Dahlia et Sammaël.
    - Ca a un peu moussé en coulisses sur la pause ; j’avais dit à Lothair que c’était une idée à la con mais hé. Parait que ça lui a fait des affaires. Si bien qu’y a plus de soutifs en bonbons, et que le combat s’est cristallisé là-dessus. Barak tu m’prends la trois côté sud, Hannah la deux côté est, Freddy la quatre côté ouest, Phyllis la sept avec Luigi. Je serai nord avec ceux d’Weiss.
    - … les soutifs en bonbons ?
    Pas assez cadeaux. Vols. Accusations, bourdonna d’une joie mauvaise le teisheba.
    - Bonbons en forme de gloobys colorés. Le goût est pas dégueu. Et ça colle pas trop aux poils. Alors, voilà le topo, poursuivit Andy comme ils arrivaient à la hauteur des deux soldates, sa voix puissante couvrant à peine le discours de monsieur Favreau et la clameur du public. Ils vont tous débouler comme des fenrir en rut, pour se claquer le gosier contre terre. Le pitch c’est « une gifle ou des bonbons » ; celui – ou celle – qui s’est fait baffé, sort. Sur le principe c’est chacun pour sa pomme, vous aurez compris qu’y a des alliances, mais au moins ça cassera le gros des tensions. Les trois derniers debout, la joue aussi vierge de gifle qu’une nonne, gagnent.
    - Gagnent des soutifs en bonbons en forme de gloobys, donc ?
    - Entre autre. Lothair a le nez pour ce genre d’affaire, perso j’aurais pas misé un cristal sur ce marché mais hé. Faut croire que le collector rend encore plus con que d’hab. Bref. Notre but, la bleusaille, c’est d’aider le pauvre Luigi à surveiller, arbitrer, évacuer les vaincus – comme tout à l’heure, quartier libre pour ce faire. Et éviter que la foule en délire se prenne trop au jeu et descende dans l’arène. Donc courir partout sur cette superficie-là, indiqua-t-il en montrant d’un geste négligent l’aire de travail qui leur incombait, jouxtant celle des autres équipes. J’espère que vos plaques rangées de garde vont pas faire mentir madame Weiss sur vos compétences, et qu’vous avez pas séché la cardio ces dernières semaines.

    Le glooby violet sur la poitrine de l’homme grésilla, et la voix de monsieur Favreau résonna de celui-ci comme les vannes s’ouvraient pour déverser leur lot de combattants aguerris, et prêts à en découdre.

    - Andy, j’ai une vision pour la suite, faut qu’tu m’les gardes pas trop abimées tes équipes et les trois gagnants. Ca va être grandiose. Avec mes derniers stocks de bonbons…

    Le sifflement strident de l’arbitre coupa court aux instructions de dernière minute de l’homme, et le chaos s’empara de l’arène sous les chants survoltés du public. A travers la cacophonie, Calixte pouvait entendre le slogan fébrilement répété « des bonbons ou une gifle ! ».
    Sammael MasaoSeven beers, two brains
    Sammael Masao
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    Re: Des bonbons ou une gifle
    Sam 2 Juil 2022 - 1:55 #
    Maintenant excitée à l’idée de se battre elle aussi sur le sable de l’arène, Sammael devait néanmoins se calmer pour le moment. Après tout elle était là pour encadrer les combats, y participer n’était que du bonus. Et le chef des vigiles, Andy, ne tarda pas à le rappeler au trio de gardes, les menant justement vers l’arène pour leur communiquer ses instructions. Les choses étaient sommes toutes assez simple : une entrée chacun et éviter toute forme de bordel, qu’il vienne des glorieux participants ou du public un peu trop endiablé. Des instructions sommaires pour une tâche qui l’était un peu moins puisqu’il fallait garder l’œil ouvert sur tout. Mais ce n’était pas si différent des tours de gardes obligatoire de ses jeunes années à la sortie de l’académie, l’important était simplement de ne pas se laisser distraire. Sammael quitta donc temporairement Dahlia et Calixte pour aller rejoindre son poste.

    Andy n’avait pas menti, les spectateurs étaient arrivés en nombre et en un rien de temps. Les gradins pleins à craquer et les combattants prêts en coulisses, monsieur Favreau annonça le début des hostilités d’une puissante qui se répétait au travers de l’immonde badge glooby dont Sammael avait bien été obligée de s’affubler.  Les premiers participants au concours arrivèrent sans tarder au centre de l’arène et le public ne tarda pas une seconde à scander les noms de leurs favoris. Des favoris dont nombreux semblaient d’ailleurs venir de la fameuse "Gueule Cassée" précédemment mentionnée par Andy. La rose ne connaissait pas mais elle commençait à se dire qu’elle devrait s’y intéresser de plus près lorsqu’elle en aurait l’occasion.

    La matinée se déroula sans réel accrocs ; quelques spectateurs un peu trop transis par l’effervescence des combats désireux de quitter les gradins pour monter sur le sable. Heureusement ils furent rapidement maitrisés. Elle eut également droit à l’un des combattant vivant assez mal sa défaite qui tenta de s’en prendre à son adversaire dans le couloir juste à la sortie de l’arène mais encore une fois la valkyrie réussit à intervenir avant que ça ne dégénère pour séparer les deux. A ces quelques exceptions près les choses se passaient donc sans encombre et Sammael eut même le loisir de profiter un peu du spectacle. Les heures défilèrent rapidement et il fut bientôt temps pour tout le monde d’aller prendre une pause déjeuner bien méritée.

    Sammael s’était installée juste à côté de Dahlia pour faire plus ample connaissance avec sa collègue du nord pendant qu’elles prenaient leurs repas tout en écoutant d’un oreille distraite l’infatigable trousse en pleine discussion avec l’arbitre du tournoi. - Mmh, alors, c’est comment dans le nord ? L’ambiance, tout ça… J’ai connu que la Capitale et le Grand-Port moi mais je crois bien que notre capitaine était à la Forteresse avant. Solveig aussi en fait maintenant que j’y pense… Elle chercha confirmation dans le regard de Calixte qui semblait bien occupé avec ses familiers. - Tu les as connus ?

    Malheureusement elle n’avait que peu de temps pour discuter ; entre le besoin de manger et la reprise rapide des combat la pause déjeuner n’était que de courte durée et la voix d’Andy vint le leurs rappeler en faisant sursauter la moitié des forces de sécurité présentes. La rose finit d’une bouchée le peu qu’il restait dans son assiette avant de se lever pour reprendre le chemin de l’arène en attrapant au passage la pâtisserie ramenée par Ayren. Elle dévora celle-ci en marchant d’un bon pas dans le couloir et finit de se lécher les doigts une fois sur le sable tandis que Favreau annonçait la suite du programme prévu pour l’après-midi : à savoir un joyeux bordel de ce qu’en avait compris la valkyrie. Chose rapidement confirmée par Andy qui ne tarda pas à donner un peu plus d’explications accompagnées de ses instructions pour la suite.

    - Des soutifs en bonbons en forme de glooby… répéta Sammael après Calixte, complètement désemparée tant par cette obnubilation complète pour ces foutues limaces colorées que par le nom des friandises semblant sortir de nulle part. Avec une telle absurdité elle n’avait écouté qu’a moitié les explications mais elle avait retenu l’essentiel : évacuer les vaincus et éviter les débordements quelconques. Somme toute la même chose que ce qu’ils avaient dû faire durant les premières heures de la journée si ce n’est que maintenant tout le monde était beaucoup plus remontés.

    - Pas d’inquiétude là-dessus, le cardio c’est notre spécialité ! N’est-ce pas Cal’ ? Elle posa une main amicale sur l’épaule du coursier et lui chuchotant un bref "T’inquiète, ça va bien s’passer." avant de se mettre en place.

    En un instant à peine l’arène se retrouva envahie par une horde de gifleurs n’attendant que le coup de sifflet de Luigi pour commencer à se battre les uns avec les autres. Le sifflement tant attendu retentit et les premières gifles élancées furent distribuées sous les encouragement bruyants du public. Sammael ne prit pas le temps de poser plus de questions concernant les plans de dernières minutes de monsieur Favreau les concernant -certainement qu’ils étaient destinés à affronter les vainqueurs du tournoi de claques dans une finale offrant un spectacle inédit à la foule en délire ou quelque chose du genre- et s’élança déjà en direction des premiers blessés à évacuer. Elle ne comptait pas faillir à la bonne réputation des valkyries en ménageant ses efforts ici.

    Si la matinée s’était déroulée sans accrocs, il n’était pas dur de se rendre compte que les choses chauffaient beaucoup plus depuis la reprise avec cette mêlée générale de gifles pour des sucreries à la forme et au nom discutable. Et comme on pouvait aisément s’y attendre les plusieurs spectateurs commencèrent à sauter par-dessus la balustrade les séparant du sable de l’arène pour faire on ne sait quelle chose insensée et non-encadrée. Et comme les trois militaires n’avaient guère de chance, ce fut évidemment côté nord qu’un groupe du public tenta de joindre aux festivités de l’arène. La rose était en train d’aider un des combattants à bout de force à s’extirper de la mêlée lorsqu’elle remarqua le groupe à califourchon sur la balustrade. Elle fit directement signe à ses collègues disponibles de la rejoindre pour les arrêter immédiatement -ils étaient un peu trop nombreux pour qu’elle s’en occupe seule- et se dirigea elle-même vers les premiers ayant posés pied sur le sable pour les renvoyer d’où ils venaient.
    Dahlia DelancyBeeeh
    Dahlia Delancy
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    Re: Des bonbons ou une gifle
    Dim 28 Aoû 2022 - 22:08 #
    Quelque peu éprouvée par une matinée au demeurant peu chargée en débordements, mais épuisante du fait de la surveillance soutenue qu'elle avait imposé - qu'il était ardu de garder à l'œil des combattants échauffés, ceints par une foule d'autant plus exaltée - Dahlia avait accueilli l'arrivée de la pause déjeuner avec le soulagement bienvenu de la délivrance. Cela avait également été l'occasion de revoir ses partenaires, et de s'assurer qu'ils allaient bien. Si la garde ne s'inquiétait que peu pour Sammael, tant elle semblait dans son élément au sein de cette atmosphère combative, elle se préoccupait davantage pour Calixte, en apparence peu taillé pour cette mission - mais les apparences pouvaient parfois être trompeuses, tentait-elle de se rassurer.

    « L'ambiance au nord est, ma foi, bien plus chaleureuse que le climat… » concéda Dahlia à Sammael, suite à sa question. Car, malgré toute la sympathie de ses collègues, sans sa capacité à se recouvrir de laine, elle aurait eu bien du mal à survivre aux frimas du nord. « Je dois avouer ne pas les connaître, mais je ne suis affectée au Blizzard que depuis peu. J'officiais à Capitale, auparavant. On s'y est peut-être croisées, sans le savoir. Tu es à Grand-Port depuis longtemps ? Quant à toi Calixte, le sud a toujours été ta zone d'exercice ? » La perspective d'avoir été en service à Capitale en même temps que ses camarades sans le savoir la désolait, mais les forces vives de la Garde y étaient bien trop conséquentes pour connaître et côtoyer tous ses collègues.

    Le reste du repas fila à toute vitesse, ne leur accordant qu'un faible répit avant la reprise des festivités, et des hostilités. Il n'y eut que le Capitale-Ville Aquatique grapillé sur le trajet grâce à Ayren pour la consoler un tant soit peu. La suite leur réservait son comptant de surprises, comme le révélèrent bientôt les explications d'Andy suite aux annonces inattendues et un peu trop enthousiastes de M. Favreau.

    « Des soutifs en… » faillit-elle répéter à son tour, avant de s'interrompre de justesse, préférant de ne pas en rajouter une couche malgré sa surprise identique à celle de ses collaborateurs.

    M. Favreau ne manquait pas d'imagination, si bien que, conformément à ses instructions, un ballet de baffes cinglantes allègrement distribuées se déploya bientôt au sein de l'enceinte sablonneuse. Alors qu'elle sondait la mêlée à la recherche de combattants à évacuer, Dahlia perçut les appels à l'aide de Sammael face à l'arrivée impromptue de personnes du public, désireuses de rejoindre l'arène en faisant fi des règles établies. Elle puisa dans la force de ses bras pour l'aider, avec l'appui de plusieurs autres vigiles à proximité, à endiguer ce flot intrusif. Le plus difficile étant de devoir les ménager, et de ne recourir à la violence qu'en cas d'ultime recours - amocher l'auditoire, cela ne se faisait pas. Bon gré mal gré, ils parvinrent à repousser leur afflux irrépressible, et à éviter toute ingérence de ces spectateurs impétueux. Peu à peu, la masse de combattants en lice s'étiola, pour se réduire à la poignée des trois gagnants aux joues immaculées.

    « Félicitations à nos trois finalistes : Jacques Hichan, Chouck Nourris, ainsi que Brianne de Thorn ! Un tonnerre d'applaudissements pour eux, s'il vous plaît ! »

    Une ovation éperdue du public s'ensuivit, si bien que M. Favreau dut attendre que la clameur assourdissante de leurs acclamations se tarisse, avant de pouvoir poursuivre :

    « Ils ont gagné l'heur de porter les dernières créations vestimentaires à base de bonbons en forme de glooby, symbole de notre tournoi, qui leur serviront dorénavant d'armures. Par ailleurs, ils se confronteront à la fine fleur de notre équipe de surveillants, ayant mérité de concourir à leur tour. Tenez-vous prêts, ça va envoyer du lourd ! »

    Ce que Dahlia ne soupçonnait pas, mais découvrit bien vite à ses dépends, c'est que Calixte, Sammael et elle avaient justement été désignés en tant que fine fleur des équipes de surveillance, et jouissaient donc du privilège de fouler l'arène en tant que participants à leur tour. Un cadeau d'Andy Kapet pour les remercier de leurs services. Après de nouveaux préparatifs, et un temps laissé aux combattants pour se changer et enfiler leurs magnifiques - ou pas - parures de bonbons gloobys en guise de seules protections, ils se retrouvèrent ainsi sur le sable de l'arène, les oreilles assaillies par les cris du public scandant le nom de leur champion favori.

    « Qu'est-ce qu'on a fait à Lucy pour mériter ça… » murmura-t-elle tout bas, en adressant un regard penaud à ses collègues.
    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
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    Re: Des bonbons ou une gifle
    Ven 2 Sep 2022 - 23:00 #

    Ce n’était clairement pas le genre de mission que le coursier préférait. Exposé au grand jour, en partenariat avec d’autres que lui-même – certaines habitudes étaient dures à perdre – avec une demande physique qui ordonnait bien trop à son corps taillé pour… pour pas grand-chose, et assurément pas pour cavaler entre les supporters un peu trop enthousiastes. Ni pour leur faire barrage, d’ailleurs. Frottant machinalement l’hématome en formation sur sa fesse gauche – souvenir douloureux d’une spectatrice zélée l’ayant chargé sous forme de boucton alors qu’elle tentait de rejoindre son favori pour lui prêter main forte – Calixte songea que, dans son malheur, il était tout de même heureux que Lucy l’eût doté du pouvoir de fusion. Et, à défaut d’une adresse et d’une chance remarquables, d’une imagination presque sans limite. S’il ne pouvait pas vraiment dire qu’il avait beaucoup contribué à la réussite de leur groupe, l’espion pouvait au moins se réjouir d’avoir survécu au chaos de la mêlée. Il était moins certain faire long feu au nouveau défi qui se présentait à eux.

    Parce qu’apparemment, en plus d’être excellent commercial, monsieur Favreau avait aussi le sens du spectacle. Et si Calixte aimait indiscutablement Luz, d’un dévouement qui frôlait la sottise, il commençait à douter de cette réciprocité. Ecumant mentalement leurs dernières retrouvailles, le coursier chercha l’impair qu’il avait dû commettre pour mériter de finir séant à l’air, l’entre-jambe pauvrement fourni d’un sous-vêtement en bonbons particulièrement inconfortable pour tout un panel de raisons sur lesquelles nous ne nous attarderons guère, prêt à se faire volontairement refaire violemment le portrait. Peut-être n’avait-elle pas apprécié le dernier thé qu’il lui avait apporté des riches étals du Grand Port ? Pour sa défense, il n’avait pas remarqué qu’Apolline avait échangé celui qu’il avait initialement choisi pour un réputé aphrodisiaque.

    - Un problème d’herbes, marmonna-t-il comme réponse cryptique au questionnement rhétorique de Dalhia.

    Les muscles saillants de Chouck Nourris n’avaient, eux, rien de cryptique. Et les larges mains de Brianne de Thorn, elles, rien de rhétorique. Sans compter que, juste en contemplant l’impressionnante carrure de Jacques Hichan, le coursier pouvait déjà sentir tous ses os craquer sous la force de celle-ci. Assurément, si sa chair avait pu se faire la malle pour ne laisser que son esprit résigné, elle l’aurait fait.

    - Tous les coups sont permis. La dernière, ou le dernier, debout remporte le titre ! déclara d’un ton carnassier Andy pour les six combattants pendant que la voix de monsieur Favreau énonçait au public impatient les affaires à ne pas manquer dans les allées de l’arène, avant la fin de l’évènement.
    Attaquer ? grogna d’une joie mauvaise la voix de Vreneli contre ses pensées.
    Non. Continue à surveiller avec les autres. Et profite du spectacle, ajouta-t-il avec une pointe d’hystérie. Quoi qu’il arrive, tu n’attaques personne, précisa-t-il encore, le doute pointant dans ses songes.

    Il n’eut cependant pas l’occasion de donner davantage de consignes au teisheba déconfit, car le sifflet d’Andy résonna dans l’arène, sonnant le début des hostilités.

    Elles ne se firent, d’ailleurs, pas attendre. Dans un couinement de panique alors la massive silhouette de gevaudan de Jacques Hichan lui fonçait dessus, Calixte fusionna dans la première chose qu’il trouva à sa portée. Disparaissant dans un glooby édulcoré, le coursier ne réalisa que trop tard que ce réflexe ne jouerait certainement pas en sa faveur. Jurant, il reprit forme humaine alors que son adversaire rencontrait le mur, y excavant une impressionnante empreinte dans un nuage de copeaux de bois. Ne s’attardant pas pour voir si cela leur retirait un compétiteur, le soldat s’éloigna d’un pas rapide du large trou. Il ne se rendit compte que quelques secondes plus tard, déjà à un bien trop grand nombre de mètres, qu’il était présentement nu comme un sertrêfle et que son habit de bonbons était resté gisant là où il avait défusionné. Ceci expliquait peut-être une partie des étranges exclamations enflammées lui parvenant des gradins.

    Esquivant de justesse l’attaque perdue de Brianne de Thorn, Calixte fut cependant trop lent pour éviter le corps adverse qui la suivait et, le temps d’une voltige éperdue, croisa le regard tout aussi surpris que le sien de Dahlia. Probablement chuta-t-il contre Chouck Nourris, ou au moins quelque chose d’aussi inamovible, car sa conscience décida de prendre congé à l’impact. La dernière pensée lucide du coursier fut qu’il espérait que personne n’aurait l’idée d’immortaliser l’instant d’un cadre magique, ni de le partager à Luz.

    Lorsqu’il reprit connaissance, l’insigne de l’Astre de l’Aube lui faisait face.

    - Je crois que j’ai rarement vu hématome aussi impressionnant aussi mal placé, faudra probablement éviter la position assise un petit moment et dormir sur le flanc, l’accueillit la voix un peu trop enjouée du soignant. J’peux prendre un cliché ? Pour la science. Maux de tête sinon ? Nausées ? Vision trouble ? Autre ?

    Grommelant quelques réponses plus ou moins appropriées, Calixte tenta de se redresser sur le lit de camp, avant d’être rappelé à l’ordre par l’élancement de certaines contusions, et abandonner l’idée.

    - J’ai pris ça, indiqua la voix d’Ayren à son chevet, détournant son attention des lattes surplombant l’infirmerie éphémère.
    - Parfait, soupira le coursier en observant les images défilant sur son cadre magique. Vreneli a fait des siennes ? remarqua-t-il tout de même entre deux clichés qu’il lui faudrait trouver le moyen de supprimer avant qu’elles n’atteignissent les yeux de Solveig.
    - Oui, répondit d’une voix satisfaite le drarbuste humain. Quand tu t’es endormi…
    - Evanoui.
    - Mmm pareil. Vren est allé se battre, là. Andy l’a attrapé et mis là, expliqua-t-il en tapotant joyeusement une cage visiblement enchantée, contenant les foudres du teisheba courroucé.

    Décidant que libérer le familier enragé à distance du lieu de soins était plus raisonnable, Calixte tourna ses pensées vers ses camarades d’infortune.

    - Sam et Dahlia ? Qui a gagné le tournoi ?

    Et comme Ayren entreprenait de lui narrer tout ce qu’il avait manqué, le coursier songea que, malgré tout, l’évènement avait été une réussite pour monsieur Favreau.

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    Re: Des bonbons ou une gifle
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