C’est le fait de connaître aussi mal quelque chose de si proche est ce qui a poussé Pariza à la recherche d’un enchanteur pour mieux comprendre son propre pouvoir. Si possible trouver et discuter de solution pour le rendre plus efficace ou utile par la suite voir d’objet magique pratique dans son quotidien tout en comprenant un peu plus le fonctionnement de la magie. Si elle pouvait avoir en plus un article à écrire suite à cela, ça serait le top du top.
— Donc c’est ici ?
— Oui mademoiselle.
— Merci beaucoup pour votre aide.
— Tout le plaisir était pour moi.
Et pour les cristaux offerts pour lui indiquer le chemin pour avoir un enchanteur compétent qui aurait un peu de temps pour elle. Étant de passage à la Capitale pour le moment, elle voulait en profiter pour s’occuper de quelques affaires personnelles en même temps qu’elle récupérait les dernières rumeurs du coin. Turquoise, sa petite bleulette, bien accrochée à son épaule couinant face à la porte en face d’elle alors que la journaliste frappa à la porte en attendant qu’on lui ouvre.
— Bonjour ?
Aucune réponse ne vient. Une hésitation lui vient et elle se retourne pour demander à son informateur s’il est certain que c’est le bon endroit, mais il n’est déjà plus là. Lui aussi avait un pouvoir de déplacement, un encore différent du sien. Il y a un moment de doute où elle prend en main son miroir de poche pour partir si besoin quand Turquoise sauta sur la poignée qui s'abaisse. Alors que la trentenaire se penchait pour rattraper son familier elle vit la porte s’entrouvrir avec les actions actuelles.
— C’est ouvert…
Visiblement. Sans trop se poser de question et poussée par la curiosité elle ouvrit un peu plus la porte et entra dans l’atelier, les yeux curieux se posant sur tout ce qui se trouvait autour d’elle. Même si elle sait qu’elle ne devrait absolument pas y entrer sans y être invité la curiosité est bien trop grande pour ne pas le faire.
— C’est… assez magique…
Il n’y a pas vraiment d’autres mots pour parler d’un lieu où travaille un enchanteur. Même si elle ne comprend pas la plupart des choses qui l’entourent.
Finalement, c'est un éclat de voix qui l'arrache de sa torpeur en lui faisant cligner des yeux. Il devrait être seul, pourquoi il entend une voix féminine non loin ? Fronçant les sourcils, l'homme dépose son grimoire et se redresse, aussi silencieusement que possible. C'est à dire pas vraiment, au bruit que fait sa chaise quand il la repousse. Perdu pour perdu, il s'avance d'un pas rapide et assuré vers le chambranle de la porte, regardant dans la boutique... Et tombant presque nez à nez avec cette intruse. L'enchanteur en sursaute presque, avant de rapidement se recomposer un visage et demander d'une voix froide, presque agacée.
-"Bonjour à vous ? Que diable faites-vous dans ma boutique et mon atelier sans même s'être annoncé ?"
Gardant la femme dans sa vision périphérique il se rapproche de la porte avant de la refermer, se rendant compte qu'elle n'a pas été crochetée. Soit elle est douée pour cela, soit... Il a simplement oublié de la fermer. Soupirant longuement, il pivote pour faire face à Pariza, croisant les bras sur son torse. Oh, il n'est pas bien imposant avec sa chemise aux couleurs d'un ciel nocturne et son pantalon aux teintes bien plus claires, assurant clairement son statut de civil et non combattant. Et le manque cruel d'arme à sa hanche ne joue pas en sa faveur. Mais l'air ronchon sur ses traits et les sourcils froncés qu'il arbore parlent bien pour le mécontentement qui l'agite en cet instant précis, alors qu'il tente de prendre sur lui pour avoir un air plus mesuré.
-"Bon, étant donné qu'il est difficile d'entrer ici par accident en espérant trouver le meilleur bar clandestin de la ville, je présume que vous souhaitez quelque chose. Alors maintenant que vous êtes entrée à votre aise, que puis-je donc pour vous ?"
Un léger sourire en coin sarcastique termine sa phrase. La pique n'est pas fondamentalement méchante, mais un peu de piquant sur les épines ne font jamais de mal. Même si c'est auprès d'une potentielle cliente. Surtout quand cette dernière s'invite chez vous comme chez son meilleur ami.
— J’ai frappé à la porte, mais je n’ai eu aucune réponse. Je pensais partir quand mon familier m’a fait remarquer à sa manière que c’était ouvert.
Elle présente les faits de manière simple, sans chercher à enjoliver le tout.
— Comme ce n’était pas fermé à clef, j’ai pensé, à tort visiblement, que l’entrée était libre.
Vraiment, simplement présenter les faits tels qu’ils étaient à l’état brut était bien mieux qu’une défense remplie de faux semblant pour tenter de se faire bien voir des autres. Dans tous les cas, la journaliste s’amuse beaucoup de l’attitude de l’enchanteur. Cette façon de se défendre physiquement avec son attitude non verbale. Il avait des airs adorables d’enfant dans les yeux de l’originaire des Archipels.
— Si ma présence dérange, je peux faire demi-tour. J’ai un informateur qui m’a parlé d’une partie de vos travaux et j’étais curieuse d’en apprendre plus par moi-même ou voir si vous pouviez développer certaines de mes envies d’objets magiques.
Lui laisser une porte de sortie si jamais il n’est pas à l’aise, tout comme lui donner les cartes en mains de sa présence ici semble le mieux. En même temps, il n’est pas idiot le garçon, il se doute bien qu’elle ne vient pas pour lui acheter des légumes ou une nouvelle tasse de thé des plus basique. Une tasse de thé magique serait quelque chose à prévoir par contre. Un ensemble pour détendre les consommateurs par exemple. Quelque chose qui retire les envies meurtrières ou violentes. Est-ce que c’est au moins possible de faire ce genre de lavage de cerveau d’émotion aussi forte ? Il serait intéressant de creuser la question en tout cas.
— Après je suis journaliste de base et je venais surtout pour comprendre un peu plus le fonctionnement de la magie, pouvoir faire un article dessus. Je ne voulais pas forcément avoir des enchanteurs travaillant avec la couronne directement, le discours est bien trop lisse et il y a beaucoup de limitation mise en place par le pouvoir qui fait taire certaines réponses.
Il n’est pas dit qu’il ait plus de réponses. Par exemple, une explication sur le dôme anti-magie ou encore de l’étude des pouvoirs directement sur les gens ou même sur la création des magies de familier plus puissante que celle mise circulations de manière classique. Avoir un point de vue extérieur sur de comment les limitations sur la création magique étaient faites était quelque chose d’assez amusant mine de rien, mais elle comprend aussi qu’il ne voudra pas forcément mettre les pieds dans ce genre de bourbier qu’est le sujet.
-"La faute est mienne, j'avais oublié de fermer la porte et vous ne pouviez pas le savoir, en effet. Donc excusez moi, j'ai fais l'erreur. Et a vrai dire, je ne refuse jamais un potentiel client. J'ai juste été un peu surpris."
Et les prochaines paroles de la femme lui confirment bel et bien qu'elle est une potentielle cliente, avec déjà des idées derrière la tête. Le meilleur genre, il n'y a rien de pire que de proposer des idées sans savoir comment elles vont être reçues car votre acheteur n'a aucune idée de ce qu'il souhaite. Continuant de lentement hocher la tête pour signifier qu'il écoute, l'enchanteur prend quelques secondes pour assimiler les informations. Une journaliste intéressée par des objets ainsi que des informations. Et potentiellement un peu moins préparées à l'avance que celles fournies par les enchanteurs royaux. C'est un sujet épineux sur lequel s'engager. Mais intéressant. La curiosité et la prudence de l'homme s'affrontent quelques secondes dans son regard, avant qu'Almassar ne finisse par répondre.
-"Restez, restez. Comme je l'ai dis, l'erreur est mienne et je ne refuse jamais un client. Néanmoins pour discuter plus en détail de tout cela, je vous propose de passer dans l'arrière boutique et mon bureau, ça sera plus confortable, surtout si vous avez des questions."
Se rapprochant de la porte, cette fois il la verrouille bel et bien. Ce n'est pas pour enfermer la demoiselle vu qu'il prends quelques secondes pour le faire sous ses yeux et ne pas lui donner l'impression qu'il la capture ici, mais plutôt pour éviter que quelqu'un d'autre ne se décide à rentrer. Une fois cela fait, il guide la journaliste jusqu'a son petit bureau, derrière la boutique. Ce dernier est fourni de confortables fauteuils et canapés, d'un... Bureau justement, de tables avec divers produits et objets en cours d'enchantement ou de traitement. Ainsi que de tout le nécéssaire pour préparer du thé et du café. Invitant la demoiselle à s'installer d'un signe de la main, l'homme reprend justement.
-"Vous souhaitez un thé, un café peut être ? Je vous préviens, je n'aurais peut être pas de réponses à toutes vos questions. Je n'ai pas particulièrement envie d'être dans le viseur de la couronne, vous comprenez bien. Néanmoins, j'essayerais de répondre le plus honnêtement possible à vos demandes. Et bien sur, je suis aussi toute ouïe à propos de vos souhaits d'objets enchantés. Dites moi ce qui vous fait envie, et nous pourrons voir si cela est réalisable ou non, et comment."
Bien sur il faut rester commercial, toujours. Almassar n'est pas réellement doué pour cela... Mais il essaye. C'est important, les cristaux. Surtout vu la vitesse à laquelle il les consomme. Et il n'est jamais contre un nouveau défi non plus, à vrai dire...
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