Mais bon, tout ça à part Cosmos était chanceux aujourd’hui, le ciel était bien dégagé et même s' il faisait toujours aussi froid, il ne pouvait pas se permettre de rater ce jour de soleil. Cela faisait un moment qu’il n’avait pas eu un beau soleil, la saison fraîche n’étant pas non plus réputée pour son soleil. Ainsi, il avait décidé de prendre sa journée aujourd’hui pour se balader tranquillement dans la capitale et absorber autant de soleil que possible.
Comme il comptait déjeuner à l’extérieur, le cerisier fit bien attention à mettre dans sa sacoche un pot de terre. Une fois habillé, préparé à affronter le froid avec ses vêtements laineux, son écharpe et ses gants. Le fleuriste quitta sa demeure, afin de pouvoir se dégourdir dans un premier temps ses jambes. Il fallait dire que son métier ne lui permettait pas réellement, de pouvoir souvent sortir de son commerce. Ainsi, ses petites balades étaient les rares moments où il pouvait prendre un peu d’heure et faire de l’exercice.
Ce fût ainsi que termina sa matinée d'errance, l’heure du zénith s’approchant, Cosmos se dirigea alors à un lieu qui avait maintenant pris l’habitude de s’y rendre quand il souhaitait prendre un bain de soleil. Un lieu où aucun bâtiment ne bloquait le soleil et qui se payait le luxe d’être en hauteur ce qui permettait d’avoir une jolie vue sur la capitale. Après avoir escaladé beaucoup trop de marches d’escalier à son goût. Il arriva finalement dans cette grande place située en hauteur, fréquenté pour sa belle vue panoramique sur la ville.
L’hybride décida de s’installer sur une marche d'escalier qui faisait face au soleil, sorti son repas de sa sacoche, laissait les racines qui sortaient de sa main se diriger vers le terreau, ferma doucement ses yeux puis profita de la douce sensation de se faire caresser sur la peau par ces doux rayons de soleil. Sans doute parce que Cosmos était trop relaxé ou peut être parce qu’il était fatigué dû au manque de soleil, mais face à ce bon temps, il fit alors une petite sieste qui l’emmena dans les pays des rêves.
Une fois que ses paupières s’ouvrirent à nouveau, il découvrit alors un monde blanc, dominé par la neige et qui semblait s’étendre à perte de vue. Néanmoins, malgré ce paysage il n’avait pas spécialement froid et même s’il était équipé pour y résister. Il aurait normalement dû trouver la température désagréable. Cependant, il ne s'agissait que d’un rêve alors la logique et la normalité n’avaient pas leurs places ici. Finalement son attention se porta vers une voix qui l'appelait au loin, une voix qui lui était que trop familière, celle de sa grande sœur.
Bien qu’endormi ses racines étaient toujours déployées et continuaient d’absorber les nutriments présents sur la terre du peau. Pendant que le corps entier de Cosmos était dans une position tellement peu stable, qu’il suffirait d’un rien pour le réveiller et de pas grande chose pour le faire chuter. Mais pour le moment, pour Cosmos tout cela n’avait pas d’importance, bien que ce n’était qu’un rêve et des reconstitutions de souvenir, il passait du temps avec sa sœur et un sourire nostalgique se dessina sur son visage.
Lapis resta ainsi quelques temps, s'endormant presque à nouveau. Sa tête tombant lentement vers l'avant, elle lutta contre le sommeil une dernière fois et reprit conscience soudainement. Elle n'avait du avoir un moment d'absence que pendant quelques minutes, au vu de l'avancée du Soleil comparée à sa position lors de son arrivée. Son sac était encore là, rien n'avait été touché, aucune crainte à avoir. Elle referma tout de même son chemisier, son corps devenant progressivement moins exigeant quant à la quantité de lumière à absorber. Jetant à nouveau un coup d'œil autour d'elle, elle remarqua une jeune fille qu'elle n'avait pas aperçue la première fois. Peut être était elle même déjà là quand elle était arrivée, mais sa vision lui faisant défaut elle ne l'avait simplement pas vue. En l'observant plus en détail elle crut remarquer que cette dernière avait la main plongée dans un bac de terre. Elle se frotta les yeux, bien que ça ne pouvait plus avoir une quelconque influence sur sa vision, et confirma alors ce qu'elle avait cru voir.
Lapis mit son sac sur son épaule et s'approcha délicatement de la jeune femme. De près il n'y avait plus de place au doute. Sa main n'était pas simplement dans un bac de terre. Elle faisait partie du bac. Elle, qui s'était documentée sur pleins de sujets variés, n'avait jamais entendu parler d'un tel spécimen.
-Excusez moi jeune fille, je peux vous poser une question ?
Elle ne voulait pas la sortir de sa torpeur initialement mais sa curiosité avait pris le dessus. Elle devait absolument lui poser toutes sortes de questions pour prendre un maximum de notes.
L’incident étant enfin réparé, Cosmos laissa échapper un soupir de soulagement, heureux d’avoir pu réparer son erreur et ainsi ne pas gêner les futures personnes qui auraient dû passer ou nettoyer derrière lui. Le cerisier se demandait ensuite s’il n’avait pas oublié quelque chose, alors pensif il son regard et son attention se tournait vers la personne qui l’avait réveillé. En observant bien la jeune femme, il fût surprit par l’apparence de cette dernière, non, plus que surprit il était surtout hypnotisé par ses yeux et sa chevelure étincelantes accompagné de fils dorée. C’était donc avec admiration qu’il observa hypnotisé le visage de la personne en face de lui et pensait à voix haute.
- Tellement belle…
Après quelques secondes, son attention se porta finalement sur plusieurs questionnements, pourquoi s’était-il réveillé, qu’elle était la chose qu’il avait oublié ou encore qui était la femme en face de lui. À la suite d’une légère réflexion, il se souvint que quelqu’un l’avait appelé et souhaitait lui poser des questions, du moins si ses souvenirs étaient corrects. Il conclut que c’était la personne en face de lui qui l'avait réveillé et qui souhaitait lui poser des questions. Après avoir fait le tour de la situation, son attention revint de nouveau vers son interlocutrice et lui répondait enfin à sa question.
- Je veux bien répondre à vos questions, du moins si c’était bien ça que vous m’aviez demandé ? Excusez moi, comme j’étais endormi je ne suis pas sûr d’avoir bien entendu ce que vous vouliez.
Disait-il avec un sourire légèrement embarrassé, par ailleurs maintenant qu’il y pensait, il y avait quelque chose d'inhabituel dans l’apparence de son interlocutrice. Il se demandait bien de quoi pouvait-il s’agir, peut-être la couleur de ses lèvres ? En y réfléchissant plus en profondeur, il remarquait également que ses cheveux et ses yeux avaient la même couleur que ses lèvres. Bien qu’il aurait voulu observer davantage, Cosmos savait que ce n’était pas quelque chose de poli et donc évitait de trop s’attarder sur les spécificités de son interlocutrice. Cependant, il était également curieux à propos de cette étrangeté, de ce fait ayant des sentiments conflictuels, il était amusant d’observer le regard de Cosmos qui faisait des va et vient entre celui de quelqu’un qui observait trop intensément et de celui qui avait remarqué le manque de courtoisie de son geste et qui essayait d’observer autre chose. Un petit cirque qui allait sans doute durer jusqu’à ce que la jeune femme finisse par lui répondre.
Euh merci, j'imagine..?
Elle détournait légèrement le regard tentant de se ressaisir, n'étant clairement pas habituée à de telles flatteries. Elle sentait cependant le regard de la femme parcourir son visage et ses cheveux. Mais ce n'était pas un regard malsain ou moqueur, elle semblait vraiment médusée par son apparence quelque peu singulière. Il faut dire qu'elle se trouvait entre son interlocutrice et le Soleil, et ce dernier devait faire refléter ses rayons au travers des cheveux translucides de la gemme, éclairant d'un bleu léger et tantôt doré les quelques centimètres autour d'elle. Enfin, il détournait le regard, évitant de croiser le sien tout en répondant à sa question initiale.
N'ai crainte, je ne veux absolument pas te déranger dans ce bel après-midi, je suis restée pantoise en apercevant ce que tu faisais avec ce pot de terre. Ces sortes de racines, tu les utilises pour te nourrir ? Est-ce une mutation, un parasite, une collocation arrangée ? Je peux prendre des notes ? Je répondrai à tes questions si tu veux, j'ai l'impression de t'avoir aussi tapé dans l'œil je me trompe ?
Lapis lui fit un clin d'œil en prononçant ces mots, s'amusant de la situation assez inédite qu'elle vivait. Ce n'était pas la première fois que quelqu'un était intéressé par son apparence, mais cette fois-ci elle était elle même intéressée par ladite personne. Elle regardait alors avec impatience, un sourire qu'elle ne pouvait plus dissimuler, le crayon prêt à danser sur son carnet déjà ouvert à une page vierge.