Ozazim
Cela faisait presqu’un an et demi que Nevaeh n’avait pas vu sa famille. Du moins, ses parents et sa petite sœur. Il lui arrivait de voir Lovis quelques fois puisqu’il vivait à la capitale lui aussi, mais depuis qu’elle était hôtesse, elle n’avait vu Killian que deux ou trois fois. L’aventure l’appelait encore, et ce, même après plusieurs années. Prendre des vacances pour voir tout le monde allait faire du bien à son moral. Elle avait même décidé de faire deux quêtes le mois précédent pour compenser les cristaux de ce mois-ci. Même qu’elle ne put s’empêcher de faire une demande spéciale provenant d’une noble. En particulier, parce que c’était sur son chemin, mais aussi car elle n’avait pas envie de devoir s’en occuper en plein milieu de ses vacances. Heureusement, elle avait réglé cette histoire avec Sarah et Maximilia. Avec cette histoire maintenant dans le passé, elle allait pouvoir se rendre chez elle pour enfin voir son grand frère. Elle avait si hâte de le voir. Elle voulait le prendre dans ses bras, mais le réprimander de ne pas venir la voir plus souvent.
« Maman ? Papa ? Je suis arrivée. »
Nevaeh entra dans la maison où elle avait grandi et elle eut un sourire voyant que rien n’avait changé. Elle entendit des pas rapides s’approcher et elle vit sa sœur arrivée. Elle n’avait pas changé non plus. Derrière elle se trouvait ses parents qui la suivaient de près. L’aventurière tira Ayana dans ses bras et la serra longuement dans une étreinte. Après l’accueil chaleureux, de sa famille, elle remarqua que son frère manquait à l’appel. Elle savait que Lovis allait arriver plus tard, mais elle aurait pensé que Kilian serait déjà arrivé. C’était un peu triste, mais elle ne laissa pas son absence baisser son moral. Elle prit le temps de parler avec sa famille et rattraper le temps perdu. Autour d’une tasse de thé, elle écouta sa sœur lui raconter ce qui lui était arrivé dernièrement. Elle écouta son père lui raconter ses aventures et prêta une oreille attentive à sa mère. Celle-ci était toujours un peu inquiète à leur sujet. Surtout, car elle savait que parfois les missions pouvaient être dangereuses. Cela avait été difficile pour elle de voir Nevaeh quitter la maison. Contrairement à ses frères, elle n’avait aucun rêve en particulier. Mais, Ève fût bien contente de savoir que maintenant sa fille avait un emploi qu’elle aimait. Lorsque le sujet des emplois fut emmené, sa mère se rappela soudainement de quelque chose.
« D’ailleurs, je crois que je ne l’ai pas mentionné dans ma lettre, mais j’ai dernièrement croisé le fils de mon frère. On ne le voyait pas souvent, car il était à l’académie à la capitale, mais depuis qu’il est devenu garde, il a été assigné au village perché. Et dire qu’il ne me l’avait même pas dit… Je l’ai justement invité à venir faire un tour à la maison. Tu devais aller le chercher. »
Et avant même qu’elle a le temps de poser plus question, sa mère l’avait déjà envoyé chercher ce fameux cousin.
« Elle aurait pu au moins me dire où aller le chercher… »
Elle marmonna. Au moins, elle avait un nom et une description sommaire. Elle n’avait pas envie de chercher le village en entier. Alors elle débuta sa recherche en commençant vers la caserne. Après tout, s’il était garde, il devait sûrement être là. Ou du moins, il devait y avoir quelqu’un là-bas, qui savait où il se trouvait. Une fois à la caserne, cela ne prit pas de temps qu’elle le trouva. Elle n’eut même pas le temps de demander au garde ou le trouver qu’elle entendit quelqu’un crier son nom.
« Maaaaaraaaaas ! »
Mais que se passait-il ?
Ozazim
Ce n’était pas à tous les jours que l’on apprend l’existence d’un nouveau cousin. Quoique, il faut dire que lorsque nous avons une très grande famille, ce n’est peut-être pas quelque chose d’étrange. Combinant les frères et les sœurs de sa mère et son père, Nevaeh devait avoir une dizaine d’oncles et de tantes. Considérant que chacun avait des enfants, il était normal d’oublier un cousin ou deux. Cependant, elle n’était pas moins curieuse de connaître ce Maraas. Elle avait bien hâte de voir quel genre de personne il était. De plus, si sa mère avait décidé le mentionner, cela devait dire qu’elle l’aimait bien. C’est donc avec un regard inquisiteur qu’elle regarda un garde soupirant non loin en entendant quelqu’un hurler. Son cousin, était-il si exaspérant ?
« Excusez-moi, mais je suis à la recherche de Maraas. Est-ce un mauvais moment ? »
« Ah bon ? Et qu’est-ce qu’il a fait encore ? »
« Rien ? Je suis simplement venu le voir… »
Elle n’avait même pas encore vu ce jeune homme qu’elle commençait à se dire qu’il était une personne qui s’attirait souvent des problèmes. Ce n’était pas très rassurant. Comment pouvait-on devenir garde et être un aimant à problèmes ? Cela dit, elle n’était pas toujours mieux. À sa défense, elle ne cherchait pas les problèmes, c’étaient les ennuis qui la cherchaient. Au travers de son bandeau, elle observa le garde se passer une main lasse dans les cheveux avant de lui dire qu’il irait chercher ce fameux Maraas. À peine quelques pas plus tard, son cousin arriva dans la pièce. Ne réalisant pas que la personne qui venait d’arriver était la personne qu’elle recherchait, elle ne bougea pas lorsque celui-ci sortit de la caserne.
« C’était lui… »
« Ah, merde. Merci ! »
Avant de perdre son cousin, elle tourna les talons et quitta l’endroit à son tour. N’ayant pas envie de prolonger sa recherche plus longtemps, elle observa rapidement les alentours pour voir Maraas faire un doigt à la caserne. Voyant cela, elle ne pouvait pas s’empêcher d’éclater de rire. Elle savait que certaines personnes n’aimaient pas les gardes, mais c’était ironique de voir un garde faire un tel geste envers l’établissement. Ne pouvant plus être très discrète après cet éclat de rire, Nevaeh s’approcha de lui avec un grand sourire.
« Maraas, c’est bien ça ? Je suis Nevaeh, mais tu peux m’appeler Neva. J’ai appris que tu étais mon cousin, alors évidemment, il fallait que je voie ce fameux cousin en chair et en os. »
Étant une personne plus ou moins tactile, elle n’était pas certaine si elle devait terminer cette présentation avec une poignée de main ou un câlin. Peut-être devrait-elle simplement poser une main sur son épaule ? Elle n’était pas sûre s’il la croyait. Ce n’était pas à tous les jours que quelqu’un se pointait de nulle part pour vous dire que vous étiez de la même famille.
« J’ai cru comprendre que tu avais croisé récemment ma mère, Ève. Elle t’avait invité à venir faire un tour à la maison. Alors me voici, guide personnel de la maison Farley. »