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    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

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    Red et Bridget se transforment en instructeurs de la Garde de la Forteresse pour une journée, en compagnie d'une véritable instructrice...

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    Administratrice générale, hante ceux qui n'ont pas leur JDB à jour.
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    Les nouveautés deOctobre
    Poster une petite annonce Le Blizzard, Régiment de Forteressse est fait pour vous si voulez répondre à vos propres défis et servir le Royaume !L'Ordre des Célantia recherche encore deux joueurs pour incarner les archontes manquants : Sandro Deketzione et Oscar Gauss.L'Académie des Sciences recherche des érudits ou des individus assoiffés de connaissances.
    Evènement InRPLes rumeurs qui circulent et évènements...
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    L'académie des sciencesL’Académie des Sciences est le fleuron de la recherche scientifique au sein du royaume. Entre ses murs, on trouve bon nombre d’érudits soucieux du progrès d’Aryon ainsi que de percer les secrets des arcanes du monde qui les entoure.
    L'Astre de l'AubeL’Astre de l’Aube est une organisation médicale qui prône la valeur de la vie et des sciences : ses membres d’élite ont affiné leurs compétences de soin jusqu’au perfectionnement.
    Le trone d'amphitriteLe trône d'Amphitrite regroupe des chasseurs de monstres afin d'éliminer les créatures qui peuplent le royaume et en récupérer certains composants pour les revendre à ses partenaires.
    L'Ordre des CélantiaDissimulés derrière la compagnie Althair, l'Ordre des Célantia regroupe tous les citoyens, aventuriers, gardes ou nobles à la recherche d'artefacts ou de reliques en lien avec le passé d'Aryon.
    Les belluairesLes Belluaires assurent la sécurité de la forêt du royaume. Réputés pour accueillir les « cas désespérés » de la Garde, mais aussi pour leur polyvalence et leur sympathie !
    Le blizzardLes gardes du Blizzard sont de valeureux guerriers. Postés au nord du pays. Pour eux, plutôt mourir que faillir. Voici leur force, voici leur courage
    Régiment Al RakijaGarde Sud. Multiples unités aux profils colorées, assure avec autonomie et indépendance la sécurité de cette région du Royaume. Atypiques, anti-conformistes, professionnels, à contre-pied de la classique image de la Garde.
    Les espionsRégiment de la garde dont les membres experts en infiltration et à l'identité secrète sont chargés de recueillir des informations sur tout le territoire afin d'assurer la sécurité de tous.
    On raconte qu’au terme du tournoi organisé par la maison Tanner, les leçons d’escrime connurent un soudain regain de popularité auprès de la gente féminine. La rumeur, récente et grandiose, voudrait que l’épée soit un excellent moyen de donner la chasse aux meilleurs partis du royaume. … Les filles de la cour feront longtemps des gorges chaudes en se rappelant de la souillon (anonyme) qui avait enlacé un conseiller royal (qu’on ne nommera pas).En savoir plus...
    A une journée de cheval de la Capitale, aux abords d'une petit village quelconque, un véritable massacre a eu lieu. Dans les décombres, on trouve pas moins d'une demi douzaine de corps, morts avant l'arrivée du feu. Que s'est-il passé exactement ? Qui a fait tout cela ? Personne n'en sait rien mais chose encore plus étrange : de longues heures après l'événement, un mist blanc à la crinière bleu y a été vu avant d'en repartir aussi vite. Autant dire que cet événement peu commun soulève bien des mystères...En savoir plus...
    Une maison supposément abandonnée a pris feu en pleine nuit, dans un village aux abords de la Capitale. Certains témoins racontent qu'un combat sanglant s'y est déroulé avant l'incendie. Plusieurs corps calcinés y ont été retrouvés.En savoir plus...
    La Couronne a annoncé la démission officielle d'Arban Höls au poste de Commandant du Royaume ! Si la fête et le discours donnés en l'honneur de son départ ont été dignes de ses nombreux services rendus à la Garde, la liste des invités s'est révélée étonnement courte et fermée. Il se raconte dans certains couloirs que la date de ce départ a été plusieurs fois avancée sous couvert du secret, et que cette démission ne serait pas aussi volontaire qu'elle le semblerait... On lui prête notamment des atomes crochus avec un écoterroriste tristement célèbre dans nos contrées. La Couronne a du moins assuré qu'Arban Höls pourrait désormais profiter pleinement de sa demeure fermière située au nord du Grand-Port, tel qu'il l'a toujours souhaité. Quelques Gardes seront également dépêchés sur place afin d'assurer sa sécurité. ... Ou serait-ce pour le surveiller ? Le poste de Commandant sera du moins provisoirement occupé par notre souverain, Grimvor Renmyrth, qui a réaffirmé sa volonté de protéger le peuple en ces temps incertains ! Il se murmure qu'une potentielle refonte de la Garde serait à prévoir, et qu'un successeur serait trouvé dans les prochains mois. A bon entendeur !En savoir plus...
    L’Astre de l’Aube au marché noir ? Ce matin, une rumeur des plus sombres se répandait dans les salons de la Capital. La célèbre Luz Weiss aurait été aperçue en train d’acheter des objets illégaux au marché noir ? Simple rumeur, tentative de décrédibilisation ou simple mensonge de couloir ? Impossible de le dire ! L’Astre de l’Aube dément officiellement que sa directrice puisse avoir de telles relations avec la pègre. Une mauvaise pub qui pourrait éclabousser l’organisation médicale si elle s’avérait vraie, mais pour l’instant ce ne sont que des rumeurs. Des rousses, il y en a beaucoup dans Aryon et ce ne sont pas toujours la célèbre Médecin à la chevelure flamboyante. Affaire à suivre.En savoir plus...
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    Dernier contrat
    Ivara Streÿk& Inaros
    Ivara Streÿk
    Informations
    Dernier contrat
    Lun 17 Jan 2022 - 19:53 #

    Dernier contrat

    Inaros


    J moins inconnu

    Allongé dans un lit qu’il ne connaissait pas, il fixait le lampadaire qui se balançait faiblement, accroché au plafond. La peinture écaillée, les fissures sur les murs ou les poutres de bois apparentes ne le renseignaient pas plus que les draps sur le lieu où il avait été abandonné. Il gratta le bout de son nez, soupirant en laissant mollement retomber son bras sur l’édredon vert. L’oreille tendue, il essaya d’écouter les bruits environnants. Quelques bruits de pas dans le grenier au-dessus de sa tête, des sacs qu’on traîne, un brouhaha de discussion, des voix féminines, d’autres masculines, une cuillère qui racle le fond d’une assiette : l’agitation typique que n’importe qui pouvait entendre dans une auberge. Il tourna nonchalamment la tête vers la fenêtre, ne voyant que des arbres à perte de vue et, au loin, les pales d’un moulin qui devait, si le village était riche ou chanceux, fonctionner encore mieux grâce à la magie d’un des habitants. Le paysage ne lui disait pourtant rien. Il ne savait vraiment pas où il était. « Encore » marmonna-t-il en se levant. Il attrapa une chemise, volontairement plus large que son gabarit, et s’étira avant de s’en vêtir.

    En temps normal, il aurait été en colère, se serait habillé en vitesse pour descendre et récolter un maximum d’informations : « J’suis où ? », « J’ai fais quoi hier ? ». Il l’avait fait, oui… Les trente premières fois. Mais, ironiquement, tout cet inconfortable mystère commençait à avoir un arrière goût d’habitude.

    La responsable n’était autre que la propriétaire de ce corps, toujours plus fière d’imaginer de nouveaux moyens de nuire au mercenaire. Après avoir volontairement couché avec quelqu’un, compromis certains plans importants et l’avoir mit dans des situations plus que problématiques, elle s’amusait maintenant à vadrouiller dans tout le royaume, forçant notre homme à se réveiller à un endroit aléatoire chaque matin.

    Paradoxalement, c’en était aussi trop. Ses habitudes, son confort, ses règles qu’il appliquait et suivait presque religieusement : ses seuls points d’accroche avec le monde réel étaient mis à mal depuis des semaines. C’était ces habitudes, ces règles, ce confort qui le faisaient encore se sentir vivant, qui lui donnaient encore la sensation d’être fait de chair et de sang. Être sans corps était un manque qu’il essayait de combler par tous les moyens possibles. Son âme lui suppliait d’exister et de redevenir un individu à part entière. D’être seul.

    Jusqu’ici, il avait calmé cette pulsion en se plongeant - corps et âme si on puit dire - dans ses pratiques illégales, son métier de mercenaire et son plus grand projet : l’Ordre des Célantia. Il ne travaillait pas seulement à la tête de cet ordre secret qui cherchait des artefacts magiques aux quatre coins du royaume, il était Sirius. Il n’endossait pas non plus un pseudonyme pour effectuer les bases besognes pour lesquelles il était payé, il était Inaros. En-dehors de ces activités, il n’était personne. Il ne s’était construit, presque, aucune relation amicale stable, ni vraiment de vie de famille. Il y avait bien quelques noms. Violette, Warren, Zahria, Obsidian, Calixte, ses archontes. Mais pouvaient-ils comprendre qu’il avait besoin d’un véritable corps ? Qu’il avait besoin de se sentir être ? Qu’il désirait redevenir Nikolaos Lehnsherr ?

    Seul face au miroir, cette vérité était insupportable. Ce n’était pas la première fois que ces idées lui traversaient l’esprit. Mais, comme tout ce qui subit des dégâts, il existait un point de rupture au-delà duquel tout changeait.

    Le moment de rupture arriva à ce moment précis, dans la minuscule chambre d’une taverne mal isolée. Devant la porte, quelqu’un passait le balais et, plus loin, des serveurs s’activaient. C’est ici, dans cet endroit loué pour la nuit, que quelque chose se brisa -encore- dans l’esprit d’Inaros. Quelque chose qui se brisa sans point de retour possible. Une patience trop étirée, une volonté de tenir bon trop mise à l'épreuve. Tant pis pour sa sécurité, Inaros avait pris sa décision : il allait le faire.

    Il attrapa sa sacoche, en sortant du papier de basse qualité et de quoi écrire. Il prit place sur la chaise devant le petit bureau, essayant de rédiger une lettre aussi proprement que possible. Il indiqua une date, un lieu et l’objet dont il aurait besoin. Son destinataire saurait de quoi il parlait.

    Plus tard, cette lettre fut déposée à l'entrepôt de la Compagnie Altaïr le plus proche, à destination de l’un de ses célonautes. Que contenait cette lettre ? Son entourage le saurait bien assez tôt. Avant ça, il avait d’autres choses à accomplir. Une dernière chose, en réalité. Quelque chose qui lui permettrait d’inscrire son nom quelque part et de montrer au Royaume entier qu’il était Inaros. Certes, ce ne serait pas de la plus honorable des manières, mais pour un mercenaire les possibilités de marquer l’Histoire étaient faibles.

    ***

    J moins dix


    Encore un endroit inconnu. Habitué, Inaros n’essaya même pas de deviner où il était. Il s’étira, s’habilla et sortit. Après une séance de sport matinale, il fit le tour de la petite ville où il était, demandant des informations aux passants sur les lieux, la garde des alentours et la sécurité de la région. Il observait chaque bâtisse, utilisant quelques-unes de ses propres relations habitant dans la zone pour approfondir certains points.

    De retour dans sa chambre d’auberge, l’homme tendit le bras devant lui. Il effectua une impulsion magique sur son tatouage de rangement, sur son poignet, et en sortit une clé dimensionnelle. Grâce à celle-ci, il changea temporairement la porte d’entrée de la chambre en la porte de son repaire, à l’arrière de la boutique d’Ivara. Il en sortit des tonnes de papiers, des cartes et des rapports disposés dans plusieurs tiroirs qu’il posa sur le bureau de la pièce. Puis, comme il le faisait depuis quelques jours déjà, il continua d’écrire et posa, noir sur blanc, tout ce qu’il venait d’apprendre pendant la journée. Calmement, il continuait de mettre en place son plan.

    Ce petit manège dura jusqu'à ce qu’il obtienne pratiquement toutes les informations dont il avait besoin sur les personnes concernées par sa dernière tâche.

    Le plan d’Ivara contre Inaros se retournait contre la sculptrice et, sans le savoir, elle l’aidait en l'emmenant à travers tout le royaume.

    ***

    H moins douze


    Il rabattit la couverture sur son corps, grelottant. Il avait beau être en pleine saison froide, ce n’était pas les températures, plus clémentes, du sud. Un bref regard par la fenêtre confirma ses pensées. Au loin, il ne voyait que de larges étendues blanches, tachées de quelques maisons et de murs gris. Le Nord. C’était donc par ici qu’il allait commencer son dernier contrat. Un contrat passé avec lui-même.

    Emmitouflé sous ses bandages et sa combinaison, son glass canon caché en bandoulière dans son dos, le blond sortit. Il s’arrêta quelques instants, vérifiant une dernière fois un de ses plans griffonné d’instructions et de plusieurs lieux stratégiques entourés en rouge, il se décida enfin sur sa destination et se mit en route.

    ***

    H moins six

    Comme il l’avait prévu, la préparation n’était pas laborieuse mais longue. Très longue. Une goutte de sueur perlait sur son front. Il ne l’essuya pas, trop concentré à confectionner son mécanisme. Il s’agissait d’un petit montage astucieux comportant, entre autres, un petit sablier. Une fois le délai écoulé, un contrepoids viendrait faire frotter un grattoir sur une petite pierre à feu qui produisait beaucoup d’étincelles. Celles-ci enflammeraient un petit papier imbibé d’alcool qui était placé en-dessous de mécanismes. Puis… BOUM.

    Il avait préféré les fabriquer sur place plutôt qu’en avance, pouvant ainsi ajuster leur forme et quelques menus détails selon l’endroit où il allait le placer. Il en avait déjà réalisé quatre. C’était le cinquième et il allait le placer dans une bâtisse abritant du foin pour les bêtes. Il était aussi passé par un entrepôt de charbon et une auberge en rénovation. Fier de sa petite « boîte à bordel », il sortit du bâtiment aussi discrètement qu’il était entré et continua de compter, dans sa tête, les secondes, pour ne pas perdre le fil de ses synchronisations.

    ***

    H moins deux

    Tout était fait, et d’après son compte à rebours, il devait lui rester environ deux heures pour se mettre en position. Il était donc en avance et avait fait moins d’erreurs que ce qu’il avait initialement prévu. Mais il en était quand même un peu agacé par ce trait d’esprit. Cette minutie et cette expertise dans la conception des structures en verre ne venaient pas -totalement- de lui.

    Au moins, elle servait à quelque chose.

    ***

    H moins quinze minutes

    Perché sur le haut d’un toit qui surplombait une partie de la Forteresse, il observa le paysage et se délecta de la sérénité de l’endroit. Plus pour très longtemps. En face de lui, les structures les plus importantes de la Garde du Blizzard seraient bientôt en alerte à cause des nombreux incendies qui allaient se déclarer d’ici une quinzaine de minutes.

    Avant de bloquer la porte qui menait à ce toit, il utilisa de nouveau sa clé dimensionnelle et sortit, cette fois-ci, un énorme corps qui était entreposé au fond de la pièce. Il était colossal, mesurant deux mètres de haut et était, en réalité, intégralement sculpté par leur verre solide. Il toucha sa boucle d’oreille, seul ornement qu’il arborait, et l’imposante sculpture sembla prendre vie.

    Même si son visage ne bougeait pas, la finesse et le talent de sculpture d’Ivara avaient suffi à lui donner des airs humains. C’était Faël, un amalgame de conscience créé par leurs deux esprits tourmentés quelques lunes auparavant. Il considérait le mercenaire comme son père, tandis qu’Inaros le traitait comme un outil, comme il avait lui-même toujours été traité par ses paternels. L’homme prit son temps pour se mettre en place, n’adressant pas un seul mot à son outil, mais sous le regard intrigué de celui-ci, qui avait appris à rester à sa place lorsqu’il était avec l’homme à tout faire. Il savait qu’il avait pour mission de le protéger et de l’alerter si quelqu’un s’approchait un peu trop près de là où il était. Il n’osait pas le dire, mais il préférait être en compagnie de sa mère, Ivara, qui prenait soin de lui comme s’il était son véritable enfant.

    Alors qu’Inaros continuait de compter, son corps bougeait mécaniquement. Il était maintenant allongé à plat ventre, son glass canon posé sur son bipied, la joue collée contre la crosse, fixant un point fixe à travers sa lunette.

    ***

    H moins trois minutes

    Il ne lui restait plus que cent quatre-vingts secondes à compter et tout allait commencer -exploser.

    - Pourquoi tu fais ça ?

    La voix de Faël venait de briser le silence mais Inaros, imperturbable, ne répliqua pas.

    - Je veux dire, maman me dit toujours que faire du mal aux autres c’est pas bien.

    - J’en ai besoin, finit-il par marmonner, la mâchoire serrée.

    - Mais pourquoi ? Si tu ne vas pas bien, on peut faire plein d’autres choses pour que t’ailles mieux !

    - Parce que. J’ai toujours fait comme ça. Un point c’est tout.

    - Mais, maman quand elle ne va pas bien, elle va voir des amis par exemple ! T’as aussi des amis toi, tu pourrais faire pareil !

    L’être de verre s’était approché de Inaros, essayant d’avoir au moins un regard de la part de son paternel. Il voulait voir les yeux de sa mère, pour être rassuré. Il était terrorisé par ce qu’Inaros lui demandait de faire, mais il s’exécutait pourtant très bien et, mieux encore, le faisait à la perfection. Il sursauta lorsque la voix énervée du mercenaire parvint à ses oreilles - ce qui lui servait d’oreilles.

    - Arrête de parler d’elle sans arrêt, c’est chiant. Je suis pas comme elle d’accord ? J’ai aucune foutre idée de c’que je pourrais faire d’autre. Y’a qu’ça qui me fait du bien.

    - Mais mam…

    - LA FERME AVEC ELLE JTE DIS ! Pendant un instant, il leva les yeux vers lui et le regard noir qu’il lui servit fit reculer le golem de verre de quelques pas. Tout me rappelle déjà que je devrais plus exister tu vas pas t’y mettre non plus ? Tu veux savoir pourquoi je fais ça ? Parce que c’est le seul putain de truc que je sais faire, la seule chose qui fait d’moi ce que jsuis sur ce continent. J’ai essayé d’changer, mais le destin nn’a fait que d’me refoutre devant la gueule que c’était pas possible. Donc voilà. Là, j’assume et j’fais ce pourquoi j’existe. Pas seulement la Capitale s’en rappelera, avant de partir je veux que tout ce putain de royaume entende parler de moi ! Tant pis si c’est en étant le pire enfoiré, j’en ai rien à foutre. Au final elle aura tort, on se rappellera de moi donc je continuerai d’exister.

    Avant que Faël ne puisse répondre, un bourdonnement commença à se faire entendre dans un coin de la ville. Inaros tourna la tête et constata que cinq colonnes de fumée noire montaient vers le ciel. D’ici, il ne distinguait pas les individus qui s’agitaient là-bas, mais il pouvait voir qu’ils étaient des petits points qui couraient dans tous les sens.

    - Putain t’as failli me faire rater le timing ! Quelle blague, jte raconte ma vie alors que t’es même pas une vraie personne… Jsuis vraiment pas fait pour ces conneries sentimentales.

    Il secoua la tête pour se remettre les idées au clair et pour mettre de côté cette discussion très désagréable. Son visage redevint de marbre et l’adrénaline monta en lui avec la pression. Il allait devoir viser juste. Malgré tout, le coin de ses lèvres s’étira pour former un demi-sourire. Cet état, c’était ce qu’il connaissait le mieux et qui lui donnait la sensation d’être vivant. C’était le sentiment le plus réconfortant qu’il puisse éprouver. Là, le mercenaire se sentait dans son élément. Il se sentait même merveilleusement bien, devant le chaos qui ne faisait que commencer.

    Un peu partout, tout explosait. La réponse ne tarda pas à arriver. Des pelotons de gardes évacuaient les civils pendant que d’autres patrouilles cherchaient le ou les responsable(s) de cet attentat. Puis, une première tête dirigeante fit son apparition, pour gérer l’urgence de la situation plus efficacement. Ce n’était pas le Capitaine, sa cible principale et tant mieux. S’il y avait bien un individu qu’il ne voulait pas tuer, c’était celui-là. La garde était une hydre : couper une tête et dans les jours qui suivraient une autre tête viendrait la remplacer. Inaros voulait faire peur à cette tête. Il voulait la terrifier, l’obliger à se souvenir de lui comme le pire malfrat du Royaume. C’était le meilleur moyen pour le mercenaire sans corps de graver son nom dans cette fresque géante.

    La première tête gradée, en-dessous du Capitaine donc, à sortir était reconnaissable à son accoutrement qui se distinguait de celui des simples soldats. Mieux encore, ces derniers semblaient l’écouter. Inaros, qui avait préparé sa première « balle » de verre qu’il avait introduit dans le tube du glass cannon se prépara à tirer. Comme s’il bandait un arc, il comprima de toutes ses forces -avec son pouvoir- l’air derrière son projectile. Il visait la tête du haut gradé.

    Il relâcha tout et le bruit d’un grondement de tonnerre perfora l’air. C’était le bruit de son arme.

    Il n’osait plus respirer.

    Dans la panique, comme il l’avait prévu, personne ne fit attention à ce bruit. Peut-être que certains le confondirent avec le vrai bruit du tonnerre et s'attendirent à l’intervention divine de Lucy : la pluie.

    La tête du haut gradé fut traversée par le projectile perforant du mercenaire et, quelques secondes plus tard, son corps s’effondra au milieu des soldats. L’arme d’Inaros fumait et ses oreilles sifflaient -s’il n’était pas encore devenu sourd cela ne saurait tarder. Il avait touché sa cible et il lui restait encore cinquante-huit secondes avant de pouvoir tirer de nouveau.

    «Venez là, Captain Brive. » pensa-t-il.

    Et, aussi puissant et impressionnant puisse être le Capitaine du Blizzard, qu’il se rappelle de ce jour comme celui où Inaros avait essayé de réduire en cendre la Forteresse.
    Harald BriveLe Kirin
    Harald Brive
    Informations
    Re: Dernier contrat
    Dim 30 Jan 2022 - 15:31 #
    Un calme bien agréable. Un calme parfois entrecoupé par des ordres, et la vie qui règne dans le Bourg comme dans La Forteresse. Une musique de routine qu'il adore écouter tous les jours. Le résultat de l'équilibre, de l'harmonie, de la paix. La seule chose finalement qui l'aidait à se lever le matin pour faire la même chose dans son bureau. La même chose en donnant des ordres... La même chose en allant se battre. Dans la salle de réunion, en travaillant avec un de ses officiers Davos Mervault, un homme qui a maintenant la cinquantaine, emplit d'expérience et de sagesse, d'une barbe fournie et de ses tempes dégarnies, il contempla la carte afin de réfléchir au futur dôme qui pourrait peut-être voir le jour. Une simple discussion d'idées complètement spéculative qui demandait à être validée par Le Génie et bien sûr l'Académie des sciences pour sa pertinence et ses possibilités. 

    La région dessinée sur une grande toile clouée au mur, il prit une baguette afin de pointer des zones clés, tandis que son officier et quelques concepteurs le regardaient avec une concentration extrême. 

    « J'ai pensé qu'il faudrait du coup déployer cette magie potentielle depuis le centre du bastion, et utiliser des sortes de "piliers" au quatre coins du Nord, au moins en prenant le Bourg, les campagnes et notre Bastion.
    - Il va falloir le proposer au Génie, avez-vous une correspondance à l'Académie ? Propose Davos. 
    - Oh, oui, ne vous en faites pas. J'ai même l'un des meilleurs. »

    Les plumes viennent griffer en unisson les pistes que Harald continue de proposer tout en pensant l'espace d'un instant à Lunar qui aurait probablement sifflé son mépris face à des cerveaux moins performants que le sien. Mais il devait faire avec, et il n'était pas de ceux qui sollicite systématiquement une aide extérieure pour lui tenir la main. Non, il devait d'abord maîtriser son sujet et arriver avec un cahier des charges concret. Hors de question pour lui de faire passer le Nord pour de simples incompétents qui ne savent que tenir une hache ou marteau pour frapper sur des monstres, des hommes ou bien une enclume. Il vient rejoindre le bout de table, Davos à sa droite, un bras droit qui a pu servir moult fois de conseiller, se penche dans sa direction. Pragmatique. 

    « Capitaine, Il est des batailles qu'on gagne à la pointe des piques et des épées, d'autres à la pointe de la plume et des encriers, je l'entends. 
    - Que voulez-vous dire, Mervault.
    - Nous tenons le Poste-frontière, Capitaine. 
    - Et je n'ai pas de rapport qui stipule un quelconque danger immédiat. Rassurez-vous, Officier, je n'ai pas oublié nos devoirs depuis que je projette de concrétiser ce dessein. 
    - Je respecterai toujours vos décisions, mais, je voulais juste m'en assurer. J'espère ne point vous agacer ? 
    - Agacez-moi, s'il vous plaît...Car... »

    "Celui qui m'agace m'enseigne la force", qu'ils disent en cœur, le sourire aux lèvres. Un sourire qui va disparaître à la première détonation, sourde dans un écho cinglant. Puis une autre, et encore, encore et...Encore. Il y a du mouvement à l'extérieur, des cris, des sanglots. Tout le monde se redresse avant de quitter la pièce. Harald en tête, simplement habillé de sa tunique, sa cape et une cotte de maille d'apparat, il court dans les couloirs du Fort pour ouvrir les doubles battants et constater le chaos qui règne : des fumées noires et opaques tapissant le ciel, résultat cruel et catastrophique de plusieurs explosions. L'odeur des cendres, du soufre, du bois brûlé commence à remplir les sinus des habitants. La plupart ont pris la déflagration de plein fouet. D'autres toussent, après des inspirations massives de gaz. Une grande plaie ardente s'étire dans la région. L'armée se dépêche, fourmille dans tous les sens. Le clocher du Régiment frappe à plusieurs reprises pour signaler l'alerte. Le Kirin pouvait sentir autour de lui toute cette détresse et cette souffrance, une porte qu'il ferme à clé aussitôt pour se protéger afin de rester lucide. Plusieurs hommes viennent s'agglutiner devant, il prit une inspiration. 

    « Contenez les incendies, utilisez la neige pour étouffer la base. Déployez un périmètre de sécurité. Soldat, je veux une unité médicale sur chaque lieu des attentats. Faites attention, il y a peut-être d'autres pièges. Davos ? »

    Donnant également des ordres à des soldats un peu plus loin, il comptait partir dans sa direction quand ce qu'il semblerait être le tonnerre vient hurler dans le tapis céleste pour déchirer le ciel. Pourtant, comme dans un ralenti, alors que son camarade hurlait ses instructions pour tenter de contenir la panique générale, un sifflement strident prévient un impact horrible, qui dessine un boyau dans son crâne, dont l'effusion de sang jaillit comme geyser. Il devient instantanément un corps inanimé qui retrouve le sol et disparaît dans le tas d'homme qui fonce dans sa direction. Harald avait ouvert la bouche, persuadé d'avoir crié, il n'entendait pas un seul son pourtant. Il n'entendait plus rien. Ses poumons se resserrent, l'impression d'avoir le cœur étranglé par une main glaciale et cruelle. Il venait de perdre un frère d'arme avec la sensation d'un coup de poignard dans le torse.

    Les autres soldats avaient entendu son hurlement. Un rugissement. Un feule. Ils s'écartent, sans qu'ils le sachent, profitent des pouvoirs de leurs capitaine pour les motiver à partir au front, face aux brasier infernal qui rongent doucement la ville. Les larmes au coin des yeux, il sortit un chiffon pour cacher son visage. Préférant garder en mémoire le visage d'un homme qui lui souriait plus tôt. La rage brûlant en lui, il releva son regard de glace, humide. Tournant la tête un peu plus loin, il voyait un impact perforant qui n'avait rien de naturel. Les soldats se hurlaient entre eux, car ils pensaient que la pluie allait s'abattre sur eux dans les secondes qui suivirent. Ils auront raison, sur un point. Une pluie de projectiles. 

    La rapide étude balistique lui donnait un cap approximatif. Un cheval qui refusait de se calmer attaché à un poteau subit une autre salve émotive du Capitaine, qui plante une dernière fois les sabots au sol avant de lui accorder son dos au Garde du Nord, et ainsi partir au dernier galop. Il hurlait à la monture d'aller plus vite, comme si cela pouvait lui-même le calmer. Il regardait droit devant lui, la rage et la souffrance dans les veines. Comme pour chercher de son regard d'acier la moindre silhouette anormale qui expliquerait ce chaos général. Se faufilant, puis sautant par-dessus des débris, le voilà inarrêtable. 

    Mais prêt à arrêter ce carnage une bonne fois pour toute. En payant de sa vie s'il le faut. Et... Le tonnerre claque encore une fois. Le son part depuis une direction plus précise, mais toujours avec ce sentiment que c'est dans le ciel que cela se passe. Connaissant le Bourg comme sa poche, il prit une ruelle dans un tournant, le canasson expire de manière haletante et saccadée, perdant de la vitesse. L'homme et la monture prenant de la hauteur sur un rempart en empruntant les escaliers, c'est en longeant le couloir que le cheval cabre pour exprimer son incapacité à courir davantage et s'effondrer également pour récupérer son souffle. Harald se réceptionne dans une roulade avant de courir comme si sa vie en dépendait, longeant les bâtiments dont l'un d'eux dévoile une immense silhouette. 

    Puis, une autre détonation. Grondante, vibrante, puissante. Apocalyptique.

    Il retient la rue, le carrefour, le bâtiment d'un simple coup d'œil avant d'attraper une corde montée sur poulie qui est censée remonter des charges et retrouver le sol de la ville dans un plongeon vertigineux. Son torse gonfle et dégonfle rapidement, ses râles bruyants frappent la mesure sur son sprint infatigable. Ses jambes puissantes le poussent toujours vers l'avant. Ses épaules percutent des soldats qui se font valser dans le décor. Plus rien ne compte. Trouvant la porte en bois du bâtiment, son épaule s'y enfonce dans un fracas qui la couche sans négociation et retrouver l'étage de la même vitesse et retrouver le toit. Une porte fait encore obstacle. Son coup d'épaule ne sera pas suffisant pour défoncer le battant même si les gonds viennent de vibrer fébrilement. Un regard sur la fenêtre. Quelques pas, un crochet du gauche pulvérise le verre, avant de s'accaparer de la gouttière qui plie sous son poids, le métal grince sur son ascension avant d'attraper le rebord du toit de la structure. Une traction stricte et nette. Il peut voir de ses yeux gorgés de sang et de larmes une créature imposante, sorte de golem de verre, impossible de deviner une posture offensive ou défensive.

    Un homme à ses côtés. Il marcha doucement dans sa direction. Le souffle haletant, la main sur son fourreau. 

    « Il s'appelait Davos Mervault. Un homme bien. Il venait d'être grand-père d'une petite fille qui s'appelle Shireen Mervault. » Qu'il susurre d'une voix tremblante par la haine.

    Il dégaina sa lame, et c'est le regard intrigué qu'il perçoit dans son esprit deux pôles émotifs qui ont l'air de s'affronter. Est-ce que son pouvoir vacille ? Finalement ses traits deviennent féroce, sa voix sombre et bestial avant de grogner doucement dans sa direction, ses pieds s'écartent doucement pour prévenir une garde de combat académique. 

    « Pourquoi. » Qu’il demande, sans réellement attendre de réponse, prêt à en découdre.
    Ivara Streÿk& Inaros
    Ivara Streÿk
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    Re: Dernier contrat
    Mer 23 Fév 2022 - 20:23 #
    Il était là. Imposant, impressionnant. D’un simple coup d'œil, on ne pouvait qu’être impressionné par la puissance qui émanait de chaque parcelle d’être du Capitaine de la Forteresse. Il savait que c’était lui, le Capitaine, il avait bien bossé durant les semaines passées pour savoir à qui il allait s’en prendre. Le ton de voix de celui qui venait d’apparaître ne laissait d’ailleurs planer aucun doute quant à ses intentions envers le criminel. Il ressemblait à un fauve qui allait se jeter sur sa proie. Mais la proie du jour ne comptait pas rester les bras croisés, malgré son attitude nonchalante et le peu d’expression qu’elle afficha à l’entente du nom d’une de ses victimes, Davos Mervault. Un nom et un visage parmi d’autres, qu’il ne retiendrait et n’honorerait jamais. Ils n’étaient tous que de simples pions, d’insignifiantes cibles, qui lui avaient permis d’arriver à ce moment précis.

    Son regard glissa sur la silhouette qui lui faisait face et qui dégainait une lame de son fourreau. L’épée devait être de bonne qualité, ce qui était une perspective intéressante pour le mercenaire qui avait l’habitude de confronter des ennemis moins bien équipés. À croire que les capitaines aimaient faire passer une partie du budget de la Garde ailleurs que dans leur équipement ; petit tacle gratuit à une faction qu’il haïssait et que jamais son interlocuteur ne pourrait entendre. Par contre, il pouvait le deviner. Son regard s’était noirci et son visage était, à défaut de montrer la moindre expression, dur. Son arme désormais déchargée, il se redressa lentement, mesurant chacun de ses gestes en raccrochant son arme mortelle dans son dos.

    Il était prêt.

    Sans rien répliquer, il envoya vers le Capitaine Brive des morceaux de verre acérés de sa conception. Pointus aux extrémités, ils étaient pourtant plus destinés à déstabiliser qu’à blesser ; cette option n’était qu’un bonus non négligeable avec l’adversaire qu’il avait en face de lui. Pourtant, bien que Harald soit impressionnant, Inaros n’aurait échangé cet instant contre rien au monde. Il était là où il devait être et, rien, pas même les coups qu’il pourrait prendre en contrepartie, ne le feraient changer d’avis.

    Le mercenaire n’en attendait pas moins de son antagoniste, le lion esquiva et envoya aisément balader les projectiles. Cela avait permis à l’homme dans le corps d’une femme de grappiller de précieuses secondes pour arriver près de lui et l’affronter au corps-à-corps. Il glissait presque sur le sol, se rapprochant dangereusement de Brive en dégainant sa propre arme, son plan B. Une lame qu’il avait lui-même créé, grâce au matériau qu’il pouvait sculpter avec le sable, et qui était montée sur un gantelet qui ne quittait presque jamais son bras droit. Longue d’une quinzaine de centimètres, il visa de nombreux points stratégiques, non létaux, afin de le tester. Comment allait-il réagir ? Quelle était son endurance ? Son agilité ? Sa force ? Autant de points qu’il lui était impossible de connaître autrement qu’en le confrontant directement. Jambes, mains, épaules. Par chance, il n’était vêtu que de sa cotte de maille d’apparat par-dessus une tunique, aucune armure qui aurait pu réduire le champ d’action d’Inaros. Le fracas des armes qui se frappaient l’une contre l’autre se mêlait aux râles des combattants qui, au bout de longues minutes d’enchaînements, prenaient chacun pleine mesure des capacités de l’autre.

    L’imposant Capitaine, tout en muscle, dévia une nouvelle fois la lame du mercenaire - qui s’était dangereusement rapprochée de son œil, et répliqua, pour prendre par surprise le meurtrier, avec un coup de poing qui atterrit droit sur son nez. Inaros ne reçut pas tout le coup, réussissant à l’esquiver avec un minimum d’adresse en projetant tout son buste vers l’arrière - mais nul doute que la force de l’impact contribua également à le faire basculer. Avec la souplesse qui caractérisait des mois d’entraînement, il en profita pour faire basculer son pied vers la tempe de Harald, la jambe droite tendue et, avant d’avoir pu constater si le choc avait été suffisant pour sonner le grand brun, il tomba et, sans attendre son reste, roula sur le côté avant de se redresser à toute vitesse. L’adrénaline du combat les portait tous les deux.

    Mais, avec ces quelques mètres qui les séparaient, chacun en profita pour reprendre ses esprits. Tout ceci n’avait été qu’une mise-en-bouche, personne n’avait fait étalage de sa véritable puissance. Avec un rire narquois, Inaros rengaina sa lame dans son gantelet et passa le dos de sa senestre sur son front, où une fine pellicule de sueur s’était déjà installée et menaçait de dégouliner le long de ses tempes. Malgré la température ambiante, il avait chaud. Il décida alors de retirer les couches de bandages et de tissus qui dissimulaient, depuis le début de cette confrontation, son visage. Il massa également l’arête de son nez, qui avait souffert du coup porté.

    - Capt’aine Brive ! J’vous f’rais pas l’affront d’ne pas voir qui est c’lui qui met à feu et à sang votre charmante bourgade.

    Il en profitait pour reprendre sa respiration, l’apaiser et détendre aussi son palpitant qui, avec l'adrénaline, s'était emballé. Faël, le golem de verre, était venu se placer entre les deux protagonistes, dans l’idée de défendre son paternel qui lui avait ordonné de rester en retrait du combat tout ce temps.

    - Inaros. Tout l’plaisir est pour moi ! Vous n’avez pas volé votre réputation. Le grand Capt’aine du Nord, c’lui à même d’nous défendre contre les vils monstres qui nous menacent, il cracha au sol, signe de son mépris et darda un regard assassin sur le lion. Sachez qu’dans votr’ grande mansuétude, vous avez probab’ment oublié les reclus d’la société. Ceux qui vivent dans l’bas-fond de vos villes paradisiaques, qu’ont rien pour eux. Pfeuh !

    Sa voix était empreinte d’au moins autant de haine que celle de Harald avant le début de l’affrontement et, même si la voix fluette trahissait une part de féminité, il n’y prêtait guère d’attention. Seul comptait le fond, pas la forme.

    - Mais c’est pas pour eux, qu’j’suis là. J’aurais pu m’cacher derrière tout ça. Si j’suis là… J’suis là uniquement pour moi.

    Mais, doucement, il n’allait pas trop en révéler, pas encore… Il voulait d’abord se délecter de l’incompréhension du Capitaine et, si jamais celui-ci s’apprêtait à l’attaquer de nouveau, il était prêt à encaisser ses coups. Désormais, il avait dégainé les quarante centimètres de sa lame, de sorte à avoir une petite épée dans la main.  
    Harald BriveLe Kirin
    Harald Brive
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    Re: Dernier contrat
    Mar 3 Mai 2022 - 12:03 #
    Un premier échange venait de mettre en lumière les capacités de l'un et de l'autre. Chaque coup, chaque mouvement, chaque inspiration ou expiration étaient pulsés par la rage. La douleur. Le chagrin. Les tourments. Son palpitant était malmené par tellement d'émotions, qu'il n'en ressentait pas les tensions dans ses muscles, ou bien l'impact contre sa tempe. Son visage était déformé par tout ce qu'il le traversait. Un bourdonnement rauque s'échappe de ses lèvres tremblantes. 

    Il l'observe alors, les couches tomber les unes après les autres, pour dévoiler une jeune femme aux airs revêches, une chevelure d'or flotte dans les airs, sa peau moite par la sueur de l'effort reflétait la lumière blanche de l'environnement enneigé. Les pas lourds du Golem viennent réduire la distance pour barrer le passage. Voilà donc le coupable bien fier de ses crimes. Ses sourcils se froncent davantage. Inaros, de son nom. Un nom masculin, étrange pour une demoiselle mais pas du tout une information nécessaire pour l'instant. Elle poursuit avec des accusations appuyées par un crachat qui cette fois ne lui arrache aucune grimace. 

    « Je fais ce que je peux, pour un maximum de monde. Aujourd'hui des gens meurent. Et vous allez rendre justice devant les proches encore vivants. Moi aussi, je suis là, pour vous. »

    Il grogne. 

    La lame de son ennemi chuinte pour y montrer son tranchant, le coup de départ qui pousse le Kirin à courir dans sa direction. Le golem revient faire barrage. Son poing se ferme. Une directe du droit vient chercher le visage. Harald se désaxe et réduit la distance pour enfoncer son épaule contre son torse. Véritable mur qui va vaciller de quelques pas. Le Golem rapproche ses deux bras pour un smash final, Harald pare avec sa lame en la tenant des deux extrémités pour un bras de fer qu'il va perdre d'ici quelques secondes s'il ne bouge pas. Un coup de talon dans l'abdomen vient le propulser contre la porte qui permet d'accéder au toit. Sa colonne enfoncée dans le bois, il s'en extirpe doucement dans un concert de craquements. 

    « Grrr. RAAAAAH !!! »

    Il charge de nouveau, profite de l'amplitude lente du mouvement du Golem pour glisser entre ses jambes. Directement à portée d'Inaros. Rugissant d'une voix éraillée, sa lame vient frapper la sienne. Choc lourd qui fait vibrer son opposant. Il bouge moins vite et assiste - impuissant - aux esquives habiles de son adversaire. Les lames s'entrechoquent et crachent des étincelles. La puissance d'Harald déséquilibre Inaros. Mais... D'une rotation accroupie d'une vitesse incroyable, la mercenaire esquive un coup fatal et laisse une estafilade dans sa cuisse. Effusion de sang. Puis, les phalanges glaciales du Golem prennent en cage le crâne d'Harald pour le lancer de nouveau. Il s'écrase au sol sur un rebond avant de rouler jusqu'au bord du vide. 

    Une quinte de toux, un genou au sol, il se relève doucement. Le Golem était là. Un poing repart. Paré du bras gauche, bloqué sous l'aisselle, Harald tient son épée en pique à glace pour enfoncer le manche dans sa tête. Une fois, deux fois, trois fois. La créature se défait, et frappe de nouveau d'un coup vertical. Saisi au bras, Harald utilise sa force pour le laisser partir en déséquilibre vers l'avant. 

    Au bord du vide, un uppercut vient le pousser fatalement dans une chute mortelle pour un homme. Le souffle court, la respiration irrégulière, il se tourne doucement, sa jambe boitant légèrement. Ses sens sont boostés par l'adrénaline, mais son pouvoir également. Il ouvre la bouche quand un bruit sourd prévient du crash d'un golem depuis une hauteur de plusieurs étages. Quelques soldats hurlent leur surprise. Harald commence à le sonder alors qu'il réduit la distance, désormais le duo se trouve au milieu du toit. Arène de fortune qui ne laisse aucune chance à celui qui en sort du cadre. 

    Quelque chose est différent chez cette Inaros. 

    « Personne peut faire ce bazar, sans penser aux conséquences. Le Nord ne mérite pas un pareil châtiment. Des familles, des enfants. »

    Il se remet en garde. 

    « Vous avez pas l'intention de vous en sortir, n'est-ce pas ? »

    Son nez commence à saigner, ses yeux se gorgent de sang, quand il enclenche son pouvoir pour y injecter par grosse salves, de la peur, de la panique. Éveiller ce "quelque chose" qui refuse de quitter son pressentiment. 

    Quelque chose... Ou quelqu'un ? 

    Quoi ?
    Ivara Streÿk& Inaros
    Ivara Streÿk
    Informations
    Re: Dernier contrat
    Ven 17 Juin 2022 - 15:44 #
    À bout de souffle, le bras engourdi parce qu’il avait arrêté -et encaissé- les nombreux assauts du Capitaine, le mercenaire apprécia ce moment de répit. Il comptait le mettre à profit pour récupérer. Il espérait qu’il en était de même pour son adversaire, qui boitait légèrement. Les deux se battaient avec la même hargne, bien qu’animés par des desseins très différents et il n’était pas aisé de deviner qui avait véritablement le dessus. Mais, surtout, il n’avait plus Faël. Le golem lui avait été très utile, lui permettant de prendre l’ascendant à des moments-clés pour ne pas finir éventré par un des habiles coups d’épée de son rival. Désormais écrasé au sol, la conscience de l’être de verre était retournée se loger dans la boucle d’oreille qu’Inaros portait. Elle était inutilisable sans une autre création en bonne état, qu’il n’avait pas le temps de réaliser, et elle devait dormir à poings fermés, se rendant indisponible avant plusieurs heures. C’était un véritable 1v1 qui démarrait, sur le toit d’un bâtiment d’une Forteresse en proie aux flammes et à la détresse.

    Gagner du temps. C’était tout ce dont il avait besoin. Du temps. Et, puisque le Capitaine semblait être un grand bavard, il allait lui donner le plaisir de continuer ce petit bavardage. Une main sur son nez, il souffla bruyamment et un filet de sang atterrit sur le sol. Il devait faire vite.  Il n’avait pas pris son matériel, et encore moins ses potions, pour éviter de s’encombrer et ne possédait pas de pouvoir ou d’objet de pouvoir lui permettant de soigner ses blessures. Il n’avait que son petit sac sans fond, accroché à sa ceinture, rempli de sable. Il allait devoir procéder comme à l’ancienne, sans autre artifice que sa lame et son don.

    - Les… Familles ? Il avait pratiquement craché ces mots, balayant l’air d’un revers de la main pour montrer tout le mépris qu’il pouvait bien y accorder. Des familles, y’en a partout, Cap’tain. L’auriez oublié ?

    La bruine se mêla à la partie. Insuffisante pour éteindre les feux qui se propageaient un peu partout, mais signe d’espoir pour ceux qui, en bas, devaient gérer la situation. Peut-être que, d’ici une dizaine de minutes, celle-ci s’intensifierait pour les aider ? Ce n’était pas un problème pour la figure androgyne, qui n’avait toujours eu qu’une seule cible en tête. Il la fixait en ce moment même, avec une intensité telle que le désir de le voir ployer les genoux devant lui, voire même que sa tête roule sur le sol, se lisait très distinctement. Si les yeux étaient véritablement le reflet de l’âme ; son âme à lui était détruite, irrécupérable, terrifiante.

    Le talisman d’indépendance qu’il portait autour du cou se mis à chauffer. Ainsi donc, il tentait quelque chose contre lui ? Il n’eut pas à chercher très longtemps. Il l’avait fait ressurgir. Elle était là. Hurlant de terreur et maudissant le mercenaire de les avoir placés dans cette situation bien plus délicate qu’à l’accoutumée. Sa peur était telle qu’il commençait presque à la ressentir lui-même. Il fit appel à tout son contrôle mental pour repousser le Capitaine, aidé par l’objet magique. Peut-être que la situation des deux âmes dans un corps avait du bon, elle lui avait permis de renforcer son propre esprit. Mais ce n’était pas sans le laisser dans un grand état de fatigue. Il n’était pas certain de résister entièrement à un deuxième assaut, ni de pouvoir contenir l’apparition de la sculptrice s’il s’accrochait à ses émotions à elle.

    - C’était pas ma peur, lâcha-t-il, dans l’espoir de perturber suffisamment le haut-gradé pour l’empêcher de recommencer immédiatement. C’était celle d’une autre. Mais, c’est entre vous et moi, aujourd’hui. Inutile de la mêler à ça.

    Il se déplaça de quelques pas, pour s’approcher du précipice où avait été envoyé son arme de plus de deux mètres quelques instants auparavant.
    - Ne pas m’en sortir ? Il darda une nouvelle fois son regard dans celui de Brive, quelques mètres plus loin. Mon Cap’tain, si j’avais voulu m’suicider, j’aurais fait que’que chose de plus impressionnant encore !

    Un sourire perfide se dessina sur son visage et il enchaîna.

    - Non, j’veux m’en sortir. J’vais m’en sortir. Vous m’avez d’mandé pourquoi j’avais fait ça. La réponse est simple. Pour vous faire sortir d’votre tanière. D’votr’ cocon doré. Pour m’faire un nom. Être quelqu’un.

    Rejetant ses épaules en arrière pour se tenir plus droit, il s’approcha un peu plus du précipice. En bas, il distinguait vaguement un attroupement de personnes autour des morceaux de verre qui avait constitué le corps du golem. Une idée lui avait traversé l’esprit. Il devait encore converser avec le Capitaine tout en essayant de le faire regarder autre chose que ses mains, qui s’affairaient dans sa petite sacoche pour récupérer du sable et le transformer en projectiles coupants.

    - Vous, c’facile. Vous êtes arrivé, êtes d’venus Cap’tain et votre nom s’est ajouté à la liste. Cette putain d’liste. Vous croyez qu’on a une liste, nous ? Ceux qu’vous appelez les… Criminels ?

    Tout pour que le regard du Capitaine se concentre sur ses lèvres ou sur le spectacle un peu plus bas.

    - On a pas d’liste, non. Si j’veux qu’mon nom soit un jour écrit que’que part…

    En un éclair, il jeta des projectiles coupants en contrebas, mais ne regarda pas s’il touchait quelqu’un. À cette distance, impossible de le savoir.

    - C’est dans ta putain d’tête que j’vais d’voir l’inscrire !

    Il matérialisa du sable en fusion qu’il appliqua sur la lame de son plan B et sur une autre petite lame qu’il avait créée. Elle n’était rien, comparée à la quarantaine de centimètres de plan B, mais était suffisante pour lui permettre d’être armé à deux mains et, surtout, il maniait désormais un liquide en fusion qui ne pardonnerait pas le moindre contact avec l’épiderme de son antagoniste.
    Harald BriveLe Kirin
    Harald Brive
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    Re: Dernier contrat
    Dim 3 Juil 2022 - 21:21 #

    Les légendes parlent de combat qui durent des heures sans discontinuer. Sur la réalité de terrain, les batailles durent peut-être une grosse demi-heure avant de déplorer les pertes des vaincus et de voir en lumière la force des vainqueurs. Il comprit alors que la mercenaire n'était pas réellement seule dans sa tête, mais difficile d'extrapoler davantage au vu de la situation qui ne prête pas le moment pour réfléchir ou étayer d'autres hypothèses. Dans le langage bourru et écorché de son adversaire, il a quelques réponses qui étirent une mine consternée au Capitaine. Il ne put s'empêcher de répondre directement. Alors... Tout ça, pour ça ? 

    « Toutes mes félicitations, vous êtes officiellement la criminelle la plus pathétique du Royaume. Vous faire un nom ? Alors, on se sent seul. La vie est dure. Pauvre petite fille. C'est comme ça qu'on se souviendra de vous. »

    Aucune raison, plus empathique soit-elle pouvait justifier la mort de centaines de civils dans le fracas des explosions. 

    « Une petite fille qui pleure l'absence de nom. » Qu'il susurre, dans un grondement sardonique. 

    Pas le temps de justifier, ou d'expliquer qu'il est arrivé Capitaine a cause de tout le travail qu'il a mobilisé dans le seul but d'apporter une prospérité sécure, rassurante et contenante pour le peuple d'Aryon. Que c'était très dur, et que beaucoup d'obstacles l'en empêchaient. Il n'a pas le temps d'expliquer, que d'avoir un nom et gonfler une popularité ne se repose pas sur cette simple ambition, mais qu'il fallait travailler d'arrache pied, et que se sont les faits d'armes qui viennent construire l'identité de quelqu'un, d'une légende, d'un mythe. Au même titre que les gens qui pensent faire un métier en espérant gagner beaucoup d'argent. La vie et l'expérience montrent que ça ne marche jamais. Mais la conviction, l'ambition, l'aboutissement du travail que l'on aime au plus profond de notre être, apportent des vertus qui incombent des avantages comme la gloire, la reconnaissance... 

    ... Un nom. Il n'a également pas le temps de justifier qu'avant d'être dans ce cocon doré, il était dans une cage de glace terrifiante et hostile. Aujourd'hui il ne voit qu'une tricheuse qui se plaint, qui pense changer la donne dans une solitude qu'elle a l'air de combler au travers d'une double personnalité qui mettrait le Capitaine très en peine, si ses oreilles n'étaient pas agressées par les hurlement et les sanglots constants des habitants qu'ils s'est juré de protéger. Mais, son pouvoir n'a pas marché sur elle, alors... Peut-être que, oui, il y a peut-être quelqu'un d'autre. Mais pas le temps non plus d'y réfléchir. 

    « NON !!!! »

    Il vit avec impuissance les projectiles plonger dans le bas, courant de toute de ses forces dans sa direction, ignorant l'estafilade sur sa cuisse. Elle est armée de deux armes cette fois par cette magie sableuse, brillant d'une lumière ardente et dangereuse, le crépitement contre l'air frais donné le ton sur la possibilité qu'un contact direct serait signer la fin du combat. 

    Il n'en a que faire si ça peut permettre de sauver le Nord. 

    Courant comme un Kirin enragé, rugissant comme un grognours féroce, il brandit son épée des deux mains où ses muscles s'endurcissent pour préparer un coup puissant. D'une roulade sur le côté, elle s'échappe bien trop vite, mais l'épée d'Harald balaiera ensuite le côté pour l'empêcher d'une contre-attaque mortelle. Un pas un avant, plusieurs moulinets en diagonale, laissant en aucun cas la terroriste rester sur des appuis solides. L'entrechoquement inévitable, les étincelles commencent à pleuvoir sur des échanges d'un côté comme de l'autre. Les coups techniques d'Harald commencent à ressembler à un burinage infatigable d'un primate habité par la haine. Un matraquage continue mais trop prévisible. Une énième glissade et un revers de lame de sable en fusion vient déchirer la cape du Capitaine, faisant tomber les plaques de protection au sol.  

    Deux pas en arrière, puis une nouvelle charge. 

    Feinte de frappe, son talon s'enfonce dans le diaphragme. Elle courbe l'échine, sa lame vient comme la course d'un marteau contre une enclume. Qui sera la tête de son opposant. Esquive circulaire de la mercenaire, sa petite lame vient se chercher un chemin vers le gantelet de fer du grand Brun pour le sectionner sec et laisser l'avant-bras libre. 

    Mais un coup de tête massif, vient s'écraser lourdement contre le visage du criminel dans un impact osseux assourdissant. L'écartant jusqu'au bord du bâtiment. Pensant prêt pour une nouvelle charge, l'homme hurle de douleur en voyant son avant-bras entaillé, laissant une fumée blanche, et un crépitement très inquiétant à entendre. 

    D'une roulade en arrière, il plonge son bras dans un petit monceau de neige accumulé sur le toit. Bref soulagement, mais sans potion, cette douleur va l’handicaper jusqu’à la fin du combat. Son bras, tremblant, plus fébrile, le crépitement sur sa peau perd doucement en décibel. Se relevant doucement à l'aide de son épée, il toise alors son ennemi. Proche de la porte, deux tonneaux abandonnés trônent, il se saisit du couvercle comme bouclier de fortune pour couvrir sa défense et son bras blessé. Avant de frapper par trois fois contre son torse, prévenant un énième rugissement nordique. 

    En contreur, Harald avait des airs de rempart humain hermétique à toute tentative de déconcentration. 
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    Re: Dernier contrat
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