Nom Meliai, née Anthoúsai

Prénoms Filomena, née Maravillosa

Age 25

Sexe Humain, et Féminin

Groupe Citoyens

Métier Marchande ambulante et enchanteresse

Particularité Son apparence végétale

Arme de prédilection Son sourire. Si elle a l'avantage, elle sort la dague cachée contre sa cuisse. Si elle est loin, sa sarbacane. Et si ça ne marche pas ? Elle fuit.

Fun facts Elle est souvent comparée aux dryades, même si elle fait mine de ne pas voir pas la ressemblance. Elle a changé cinq fois de nom d'usage depuis sa naissance. Elle aime beaucoup les insectes. Elle s'entend généralement bien avec les animaux, ou en tout cas, ceux qui sont amicaux. Elle ne dort que sur le ventre.



En quelques mots...

Enchanteresse de formation, elle s'est reconvertie en marchande ambulante (et accessoirement, arnaqueuse professionnelle) par déception envers ce qu'elle considère comme de la lâcheté dans le milieu de la recherche magique. Elle vend maintenant toutes sortes d'objets et d'enchantements foireux, soit en les faisant passer pour des objets de farce et attrapes, soit en profitant honteusement de la naïveté des gens. Et quand elle s'ennuie, elle crée des objets plus nocifs et vicieux, généralement mis en vente sur le marché noir par des partenaires commerciaux peu scrupuleux.

Malgré ses "hobbies" hors-la-loi, Filomena utilise son charisme comme seul moyen de défense. Elle refuse de se battre, même contre les créatures les plus agressives. Pourquoi se mettre en danger quand il y a tant de personnes courageuses pour le faire à sa place ? Et pourquoi se salir les mains quand on peut simplement mettre le feu à une clairière et s'enfuir ?

Nom du pouvoir Arbre de lumière (Hybridation Lhumi Noeud)

Catégorie Pouvoirs et changements physiques (Passif)


Fonctionnement du pouvoir
L'hybridation de Filomena fonctionne comme n'importe quel autre pouvoir du même type : cette capacité passive modifie son apparence de façon permanente, elle ressemble donc à un être humain croisé avec un arbre. Elle n'est pas encore assez puissante pour produire des fruits, ni pour couvrir son corps d'écorce.

Côté esthétique :
A la place de cheveux, elle possède un lhumi noeud miniature sur le crâne qu'elle fait passer pour une coiffure. Sa croissance est similaire à celle de ses cheveux humains. Sa peau a la couleur de l'écorce, et son cuir chevelu en a également la texture, pour soutenir ses racines. La couleur de son feuillage dépend de la météo : il est plus automnal quand il pleut, mais verdit de plus en plus quand le soleil pointe le bout de son nez. Ses feuilles sont bien sûr sensibles à l'environnement qui l'entoure : elles sont inflammables, peuvent se détacher, etc.

Côté physiologique :
Comme l'arbre qui lui a donné son pouvoir et son apparence, elle préfère s'installer près des cours d'eaux lorsqu'elle se repose. Elle est également très sensible aux températures extrêmes, qui la mettent facilement mal à l'aise. Ses racines et ses branches font partie de son corps, et sont aussi sensibles que leurs équivalents humains (cuir chevelu, cheveux). Par contre, ils sont un peu plus inflammables. Si elle reste immobile pendant quatre heures consécutives sous la lumière du soleil, elle est aussi rassasiée qu'après un repas complet, et ce jusqu'à ce qu'elle soit à l'ombre. Ca n'arrive pas souvent, mais c'est pratique.

Qualités flatteuse, éloquente, délicate, attentive, ingénieuse, fine

Défauts malicieuse, cupide, rancunière, malhonnête, déloyale, amère


Physique
On rencontre rarement des beautés aussi atypiques que celle de la marchande qui s'est installée au village la semaine dernière.

Sa peau grisée et légèrement verdie aux teintes d'écorce, et son visage souriant surmonté d'un arbre aux feuilles fournies, ne peuvent qu'attirer le regard des passants. Mais ce qui le retient, ce qui capture leur attention, c'est ce mélange entre des attributs végétaux fièrement sublimés, et une féminité bien humaine. Les tatouages qui parsèment sa silhouette fine et élancée mettent en lumière un sens de l'esthétique fort, autant que la délicatesse des étoles dans lesquelles elle se drape.

Comment ne pas être curieux ? Il fait mine d'être attiré par les bouteilles de toutes les formes qui jonchent son étal, et s'approche avec précaution. La jeune femme arboriforme semble très concentrée sur son ouvrage : maintenant qu'il est assez près, il peut voir qu'elle est en train de soigneusement remplacer les cordes d'un luth usé. Elle le salue d'une voix profonde et mélodieuse, et il frissonne lorsque leurs regards se rencontrent. Dans ses yeux noisettes et en amande, il croit voir une faible étincelle d'intérêt, et il ne peut s'empêcher d'avoir l'impression qu'elle n'attendait que lui.

L'impression s'approfondit au fur et à mesure que la conversation avance. Il se surprend à relever des détails pourtant anodins : l'éclat des boucles d'oreille qui scintillent sur les lobes de ses oreilles pointues, la teinte rousse inattendue de ses sourcils, ses ongles courts mais soigneusement manucurés... Et plus il lui pose de questions sur ses marchandises et sa personne, plus elle le fixe avec intensité. Aurait-il réussi à éveiller sa curiosité aussi ? Une bouffée de chaleur embarrassée lui monte à la tête, et il se demande s'il est raisonnable d'espérer faire sa connaissance.

Comme si Lucy avait entendu son vœu timide, voilà qu'elle lui propose un tabouret et qu'elle l'invite à s'asseoir. Serait-elle vraiment intéressée ? Peut-être qu'elle est simplement aussi gentille que belle. Les noms s'échangent, et alors que le soleil continue sa course vers l'Ouest, ils se retrouvent à partager un thé et toutes sortes d'histoires, certaines plus sérieuses que d'autres. Il ne peut s'empêcher de remarquer qu'elle fait souvent allusion à un objet légèrement placé en retrait sur l'étal, une sorte de petit cube en quartz.

Malheureusement pour lui, hypnotisé par ce qu'il confondait avec le début d'une véritable amitié, le pauvre fou n'avait aucune idée de la combine dans laquelle Filomena venait de le piéger. L'enchanteresse avait peaufiné ses méthodes pour charmer les naïfs, et si elle jouait bien le reste de ses cartes, cette cible facile pourrait bien finir par rentabiliser le temps qu'il était en train de lui faire perdre. Tant pis pour ses pathétiques sentiments superficiels.


Mental
« J'apprécie vos mots doux, mais avant de vanter ma beauté, peut-être devriez-vous en connaître les origines... Laissez-moi vous resservir du thé. Je n'ai jamais connu mon père.

Il est parti lorsque j'étais enfant, emporté par son propre pouvoir Ma mère était dévastée, et nous avons très vite pris l'habitude de rendre visite pour nous recueillir devant l'arbre qu'il est devenu.
Parfois, je retournais lui parler. Je suis bien placée pour savoir que les arbres sont des êtres aussi vivants que nous le sommes, et il m'est arrivé d'espérer qu'il réponde... Lui dont la dépouille était devenu un Lhumi Nœud géant, peut-être pouvait-il répondre à mes interrogations sur mon identité ?

Hélas ! Mes questions sont toujours restées sans réponse. Je souffre de son absence sans l'avoir rencontré, comme si je voulais retrouver un amour que je n'ai jamais ressenti.
Merci pour le mouchoir, cette histoire me rend très émotive... Heureusement, son ancien familier reste à ses côtés. Il me faisait peur au début, mais il m'a vite acceptée. Comme s'il savait que nous étions unis par les fils du destin. C'est étrange d'être amie avec un griffroid, mais on s'y fait.

Vous aimez le thé ? J'y ai ajouté des boutons de fleur d'oranger et des amande torréfiées, pour une touche de gourmandise. Non, non, savourez : c'est un plaisir de contenter mon invité. Après une jeunesse brisée par la tristesse, je suis partie en pèlerinage, à la recherche d'un but et d'un sens. Je me disais que Lucy saurait me guider... Et peut-être bien qu'elle l'a fait. C'est ce qui m'a donné la force de créer un tel artefact, dont la puissance égale la bonté de celui qui le manie. Il illustre mon parcours de vie autant que celui qu'il sera capable d'offrir à son prochain propriétaire, ou en tout cas, je l'espère.

Votre sourire est resplendissant, vous le savez ? Vous irradiez d'une joie contagieuse. Peut-être que vous êtes bien la personne à qui je devrais céder cet héritage... Je repartirai alors en voyage, pour que Lucy me mène jusqu'à ma prochaine création. Oh, vous êtes trop généreux, je ne saurais accepter un tel prix ! Non, j'insiste. Même si cela me permettrait d'aider ma vieille mère à réparer le toit de sa mansarde pour survivre au froid du Nord... Enfin, de participer à la cagnotte, en tout cas.

Comment ? Mais vous êtes fou ! Cette somme représente au moins... six fois le prix initial ! Je ne saurais vous faucher ainsi, mon bon monsieur. Oui, c'est vrai que- Oui, cela résoudrait tous mes problèmes. Mais ne seriez-vous pas vous-même dans une situation compliquée ? Je ne sais pas quoi dire, vous m'honorez de votre générosité. Merci beaucoup. J'en ferai bon usage ! »

(…)

Tripler mon chiffre de la journée en vendant une pierre en forme de cube, c'est fait. De toute façon, c'est toujours pareil avec les types comme ça. Attendre que le client ait un coup de cœur, balancer les histoires mélodramatiques dans tous les sens, et faire semblant de ne pas savoir négocier. Au moins, il m'a fait mon bénéfice pour cette lune, et je vais pouvoir bouger ma roulotte.

Quoi ? C'est de la faute aux émotifs, pas la mienne. Ils n'ont qu'à pas se laisser avoir aussi facilement. Et puis, s'ils sont si bêtes, je dépenserai sûrement leur argent mieux qu'eux. Il faut que je rachète des fleurs pour mes potions, et des graines de pavot. Rien à voir avec le fait que mon client précédent ait été si agréable après avoir bu une tasse de thé, bien sûr, ce n'est pas mon genre d'empoisonner les imbéciles.

D'accord, c'est vrai : c'est tout à fait mon genre. Et alors ? Je n'ai pas appris les arts de l'enchantement pour en faire des jouets pour enfant. Quel est l'intérêt d'avoir tout ce potentiel brut si c'est pour se brider constamment ? Aux idiots, je vendrai des idioties, puisque c'est tout ce qu'ils veulent. Aux esprits plus affûtés, j'ouvre généralement ma réserve secrète. Poisons paralysants, pastilles en tout genre, et toutes sortes d'objets magiques bien plus amusants que ce qu'on trouve dans les marchés classiques. Quitte à rester dans l'ombre, après tout, pourquoi ne pas se mêler au Marché Noir ? Ce n'est pas comme si qui que ce soit osera faire du mal à la gentille Filomena, dryade au cœur d'or et au sourire de velours.

Je ne suis qu'une pauvre marchande inoffensive, fille de légendes et damoiselle en détresse de tous les maux. Qui ne voudrait pas m'aider ? Pas vous ? Vraiment ? Et s'il y avait un fond de vérité sous tous mes mensonges, seriez-vous encore si cruels ? Vous refuseriez un peu de bonté à une âme en peine qui ne demande qu'un peu d'attention, et à vous vendre quelques bricoles ?

Ha ! Vous êtes audacieux, mais c'est une bonne chose pour vous, j'imagine. Eh bien, puisque vous ne m'apporterez rien aujourd'hui, partez. Laissez la place au prochain pigeon, j'ai trouvé ma prochaine histoire pour le faire roucouler.

« Pour être honnête, je n'ai jamais connu mes parents : peut-être suis-je vraiment l'enfant d'une légende ? Il y a bien un lhumi nœud au Nord du royaume dont je me sens particulièrement proche, mais ce n'est probablement qu'un partage d'hormones végétales, non ?

Je suis née anonyme. Une famille de pêcheurs vivant sur les côtes à l'Est du royaume m'a recueillie, et m'ont offert avec amour mon premier nom : Maravillosa Anthoúsai. Ils m'ont aussi offert leur foyer, leur tendresse, et leurs modestes capacités d'éducation. J'ai ainsi appris à pêcher au filet en même temps qu'à lire et à compter. Une fois par lune, j'allais avec mon frère vendre du poisson séché au village le plus près, et j'ai pris l'habitude de dessiner pendant les longues matinées passées à attendre les clients.

A neuf ans, j'ai commencé à faire mes propres bijoux, en coquillages et en arêtes de poisson. Rien d'inhabituel comme activité pour une petite fille, si ce n'est que je cherchais déjà des moyens de les enchanter de manière intéressante. Certaines arêtes étaient encore infusées de la magie de la créature qu'elles habitaient, et c'est comme ça que je créais des bracelets et des colliers qui réduisaient la fatigue en nageant, ou qui brillaient faiblement en approchant des fruits de mer.

Rien de méchant, mais c'est ce qui m'a permis de m'essayer à une nouvelle vie. Ma famille s'est arrangée avec celle d'un client régulier, un aventurier enchanteur qui cherchait une apprentie. J'étais un peu jeune, mais je n'avais pas encore de vrais papiers pour le démontrer. Alors il suffisait de falsifier les premiers que j'obtiendrai pour qu'on ne me pose pas de questions. Je m'étais donnée trois ans de plus à l'écrit, ainsi qu'un nouveau nom, Marcia Sterling.

Un nom que je garderais jusqu'à ma majorité. Marcia a appris à enchanter l'encre pour assister son maître quand il tatoue, à reproduire ses poisons et ses potions, mais surtout, elle a eu un guide pour lui apprendre à perfectionner ses propres créations. C'est à ce moment-là que j'ai appris les bases de la couture, de la peinture et de la sculpture sur bois – rien de très élaboré, mais juste assez pour comprendre les matières que je manipule encore aujourd'hui. Apprendre à imbiber les fils et les fibres de magie, et à faciliter son usage.

A mes quinze ans (et donc officiellement dix-huit), j'ai rejoint un petit atelier d'enchanteurs à la Capitale. Mon calme et mon originalité m'ont permis de me distinguer des autres apprentis qui candidataient pour la position, et c'est à ce moment là de ma vie que j'ai découvert l'importance de l'étiquette dans notre milieu. Être présentée comme il faut, c'est déjà s'assurer que nos créations seront jugées honnêtement. Et il est tout aussi essentiel de ne pas travailler avec des personnes qui ne s'entendent pas entre elles, de soigner ses apparitions en société, respecter les goûts de chaque individu tout en maintenant son propre sens de l'esthétique, et j'en passe.

Et puisque ma créativité était ainsi bridée par les stricts rituels sociaux de l'artisanat, j'avais bien sûr appris à jouer sur deux tableaux. J'étais restée Marcia Sterling pour mes travaux officiels, dans l'espoir de continuer à construire une carrière prolifique et rémunératrice. Et pour mes commissions moins recommandables, je me faisais appeler Paloma Radomir, en référence à l'héroïne d'un vieux roman. C'est très ironiquement ce qui m'a permis de vivre très tôt de mon art, car les rumeurs positives comme négatives sur ma personne créaient plusieurs voies de bouche-à-oreille, et donc de publicité. Pourtant, je ne faisais rien d'illégal : le gros des vilains ragots tournaient autour des intrigues habituelles de la capitale, comme le fait que Dame Bidule n'aimait pas Sire Truc, et voulait lui faire offrir une boîte à musique qui ne jouait que des pleurs de nourrissons.

Quelques années plus tard, cela dit, j'ai décidé de prendre des sortes de « noms de plume » pour diversifier mes domaines de prédilection. Marcia Sterling continuait de gagner en réputation. Paloma Radomir était un nom associé aux commandes légales mais désapprouvées socialement. Yasmina Cybel était l'alias que j'utilisais pour naviguer entre les deux eaux, et accepter des commandes plus... j'aurais dit floues ? Des objets de pouvoir pour des propriétaires controversés, ou des systèmes de sécurité dont les failles étaient préparées d'avance pour les futurs cambrioleurs, ce genre de choses. Des contrats juteux, des budgets satisfaisants et des expériences à volonté : comment refuser ce genre d'opportunités ? Sans cela, je n'aurais peut-être jamais trouvé ma spécialité en enchantements.

N'imaginez pas tout de suite quelque chose de sinistre.

Ce n'est pas parce que vous connaissez mes actions répréhensibles que je me limite à ça. Une compétence magique n'a pas de couleur morale, et si vous voulez mon avis, la personne qui les fournit n'en a pas non plus. La moralité est liée aux utilisateurs, pas aux concepteurs. Et ma spécialisation n'a rien de sinistre : j'ai appris à décomposer les différentes actions magiques liées aux objets pour les simplifier. Cela peut autant servir à réparer une pierre de feu qu'à reprogrammer un cristal de souvenir, bien sûr. Mais je n'ai rien inventé de nouveau, j'ai simplement creusé ma niche pour mieux aider mes clients.

Il y a quatre ans, j'ai participé en tant que Marcia avec d'autres collègues à un bilan sur la bulle anti-magie du Palais royal. Nous devions analyser son fonctionnement et suggérer des améliorations. Et c'est le moment où j'ai été punie pour mon péché d'hubris. J'aurais pu continuer à compartimenter mes identités, et je vivrais probablement toujours cette vie aujourd'hui. Mais non. J'ai choisi de proposer quelque chose qui me tenait à cœur : une idée qui laissait transparaître mes engagements derrière les habitudes professionnelles que je devais garder.

Décomposer des âmes artificielles pour créer un système d'alarmes automatique et interactif.

C'est une bonne idée, vraiment ! Oui, certes, cela implique de bidouiller des « consciences », mais ce sont des âmes artificielles, pas des vraies ! Même si elles fonctionnent pareil, non, justement parce qu'elles fonctionnent de la même façon : cela peut nous permettre d'utiliser les failles des êtres pensants sans craindre de conséquences éthiques.

Mais bien sûr, l'Amicale des Enchanteurs Niais et Fatigants n'était pas d'accord. Nos contacts du palais râlaient à la simple mention des âmes artificielles, et mes schémas explicatifs furent confisqués. Comme si on pouvait confisquer un concept ! Je n'ai pas besoin de mes vieux schémas, je peux en faire des nouveaux quand je veux, et ils seront encore mieux.

Enfin... à quoi bon ? Pourquoi m'investir et offrir des idées exclusives à ceux qui n'en sont pas dignes ? J'ai toujours été mieux payée en proposant des idées standards. Et après un tel fiasco, je ne pouvais pas m'empêcher de penser que j'augmenterais mon rendement en mettant moins de budget dans les objets, et en gardant le surplus pour mes projets personnels.

Et tant qu'à faire, autant investir dans une roulotte, et voyager un peu partout pour trouver des pigeons... des clients généreux. Ma réputation voyage avec moi, et les quelques contacts qui se rappellent de l'enchanteresse au visage d'arbre m'envoient encore régulièrement des messages pour passer commande auprès de celle qui s'appelle maintenant Orabela Matvey. Pourtant, j'ai changé de nom en partie pour éviter les problèmes avec les forces de l'ordre, mais surtout pour changer de vie.

Et nous voilà tout de même ici. Gardée à vue et interrogée pour un simple petit délit de charlatanerie : je suis tombée bien bas ! Je me rends également compte que j'ai peut-être un petit peu paniqué, je vous ai paralysé, mais vous n'avez même pas utilisé un objet qui s'active par la pensée pour appeler à l'aide. Votre scribouilleuse semble en tout cas faire un excellent travail, et cette petite conversation m'aura fait un bien fou. J'avais oublié la sensation de prendre une potion de vérité, mais je vais profiter qu'elle fasse encore effet pour faire amende honorable.

Moi, Orabela Matvey, née Maravillosa Anthoúsai, m'engage à ne plus vendre du jus de concombre dans des fioles. J'accepte toute surveillance future et je promets à la Garde et aux autorités conséquentes de rembourser tous les clients lésés. Je laisse également sur cette table un antidote pour vous, à moins que vos collègues ne préfèrent vous laisser paralysé pendant quelques heures de plus. Et maintenant que cela est fait, je vais me permettre d'ouvrir la porte avec votre clé et de gentiment quitter cette caserne, vous voulez bien ? Il faut que j'aille vérifier si mon âne n'a pas trop mangé pendant qu'il était avec vous, ça le rend très lent.

Merci pour ce petit moment intime, et à bientôt ! »

Retranscription de l'entretien avec Orabela Matvey, deuxième lune de la saison douce, an 999.

Identités connues : Maravillosa Anthoúsai, Marcia Sterling, Paloma Radomir, Yasmina Cybel, Orabela Matvey
Identité actuelle : ?
Délits : Publicité mensongère, Empoisonnement (non mortel) d'un garde, Départ non approuvé.
Danger estimé : Faible. A surveiller de loin.
Commentaires : Non-violente. A longtemps vécu à la Capitale. Hybride lhumi nœud.

*

Bien sûr, après ce petit accrochage avec les protecteurs du royaume, j'ai dû changer une dernière fois de nom. Filomena Meliai a fait l'affaire jusque là : j'essaie d'être un peu plus discrète pour éviter de dévoiler mes liaisons dangereuses. Enfin, jusqu'à un certain stade. Je voyage lentement mais sûrement avec ma roulotte, et je fais en sorte de ne pas rester plus d'une demi-lune au même endroit. Je continue d'économiser pour le futur.

Un jour, j'aurai assez d'argent pour m'acheter la réputation que je mérite.

Et tous ramperont à mes pieds pour me supplier de travailler pour eux.