Une journée de repos dont il avait besoin, normalement. Arrivé à la Capitale depuis peu, il décline les invitations de la commission ainsi que de la régulière afin de se retrouver avec lui-même. Sans penser à l'armée, à ses responsabilités ou bien le cadre militaire normalement réconfortant pour le Capitaine. Il voulait tranquilliser sa pensée et quoi de mieux qu'une auberge qui n'a pas de grandes réputations avec des invités habituels. Bon nombre d'entre eux sont des gardes ou bien des aventuriers renommés. Une simple rumeur peut donner l'effet d'un ouragan dans le Royaume.
Harald n'avait nul envie d'avoir ce genre de regard sur lui.
Dans un début de journée clément, le ciel bleu et le bon temps malgré le climat frais venaient d'étirer les lèvres dans la barbe du Capitaine dans un sourire heureux. Un sac avec le nécessaire à l'épaule. Il marche dans les ruelles étroites, errant dans les boyaux de la ville avec des yeux nostalgiques. Car, oui, il a travaillé pour la régulière et notamment dans la ville du Palais. Il se rappelle des patrouilles qu’il faisait, surveillant le moindre coupe-jarret ou voleur à la tire dans les environs. Laissant des fois quelques cristaux à des mendiant dont leur honnêteté était facilement détectable via ses pouvoirs.
Discutant avec quelques habitants qui voulaient bien répondre à ses questions, on lui indiqua alors un établissement non loin pour le gite et la pitance. En s'y approchant, il pouvait détailler la structure comme relativement sobre, même si la façade était peinte d'une couleur lilas, les volets noirs, fermés. A l'enseigne on pouvait voir dessiner une rose, épineuse, entourée dans une chaîne qui pend et se balance au grès des brises légères du vent. Son nom est intriguant.
"Les Vices de Valentin"
Valentin ? Peut-être le nom du propriétaire. Ouvrant la porte, on pouvait voir qu'il y avait des tables, nappées de velours rouge. Certains clients sont enchaînés ensemble tandis qu'ils se restaurent. Quelques uns ont des gants d'un cuir si noir...? Tandis qu'il hausse un sourcil, on l'interpelle depuis le comptoir d'enfance. Une femme, à la fleur de l'âge. Un bustier en cuir cintre sa taille et remonte sa poitrine, des collants en filet étouffent ses cuisses charnues, tandis que son fessier rebondi est compressé dans un pantalon très court s'arrêtant à mi-cuisses. Ses lèvres d'un rouge à lèvres sombre, elle étire un sourire carnassier tandis qu'elle toise le Brun d'un regard concupiscent.
« Bienvenue dans notre établissement, je peux faire quelque chose pour vous ?
- Oui, je désire un repas et une chambre. S'il vous plaît.
- Tout à fait. Le repas du jour ?
- Je vous fais...Confiance.
- Vous ne devriez pas, hihi. Prenez une table, vous n'avez pas de problème à recevoir quelqu'un avec vous ? Nous avons peu de places. Et si un autre client arrive...
- Il ou elle pourra venir, sans le moindre problème. »
Elle m'incite à la suivre, sa tenue indécente n'avait pas l'air de déranger qui que ce soit ici. Bien trop fatigué pour essayer de tenter une quelconque investigation, il prit place et attendit simplement que l'assiette arrive.
Plus le temps passait, plus il se demandait si les personnes qu'ils l'avaient conseillé ne lui avaient pas fait une farce...
Fais-moi mal, s'il te plaît ?
Jamais, dans ta vie, tu aurais cru devoir mettre les pieds dans un tel endroit. Même penser à visiter une telle auberge ne te passait jamais à l’esprit. Avec une grimace de dégoût très visible, tu observas la ruelle que tu devais traverser pour te rendre à une auberge très particulière. Et pourquoi devais-tu te rendre à un lieu si peu recommandable ? À cause de ta sœur, évidemment. Dernièrement, toutes tes décisions, surtout les mauvaises, étaient causé par la disparition de ta sœur. Afin d’essayer de remplir ta faveur envers le cadavre ambulant, tu avais travaillé fort pour retrouver les personnes ayant pu être en contact avec Nevaeh. N’ayant eu aucune chance avec la guilde, tu avais dû te tourner vers les fréquentations moins favorables de l’hôtesse. Par miracle, tu avais retrouvé la personne qui vendait des stupéfiants à ta sœur. Ah… Ce qu’on ne ferait pas pour aider la famille, n’est-ce pas ?
S’il y avait bien quelqu’un qui n’était pas à sa place dans une auberge de plus basse… Qualité, appelons cela ainsi, c’était bien toi. Entrant à l’intérieur de l’établissement, tu te distinguais des couleurs sombres avec ton manteau blanc immaculé et ton foulard bleu royal. Comment ta sœur pouvait supporter être dans un tel endroit plus d’une minute te dépassait. Tu transformas ta grimace en un sourire en t’approchant de la jeune femme au comptoir. Tu avais déjà vu des corps nus. Ce n’était pas quelque chose de gênant. Pourtant, voyant l’accoutrement de la demoiselle, tu n’étais pas certain où regarder. Il serait impoli de la regarder ailleurs que dans les yeux, mais son regard te mettait mal à l’aise.
« Lovis, c’est bien cela ? Amadrya m’avait prévenu de votre visite. Elle est… Occupée présentement. Si vous n’y voyez aucun inconvénient, vous pouvez l’attendre dans la salle. Aimeriez-vous quelque chose à manger en attendant ? »
« Oui, c’est exact. Si elle n’est pas disponible dans l’immédiat, je suppose que je peux attendre. »
Avec un sourire satisfait, la demoiselle te guida vers une table ou un homme était déjà assis. Remarquant qu’il n’y avait plus de table libre, tu soupiras légèrement. Au moins, elle t’avait mené jusqu’à quelqu’un ayant l’air plus décent que le reste des clients. Cela dit, les apparences pouvaient être trompeuses. Tirant une chaise, tu pris place en face de la personne. De plus près, tu pouvais voir qu’il était quelqu’un plus âgé que toi et extrêmement en forme. Contrairement à ton visiteur nocturne, il était constitué de plus de muscles que d’os.
« Bonjour monsieur. J’espère ne pas trop vous déranger. »
Normalement, lors des présentations, tu lui aurais donné ton nom, et même tendu ta main. Cependant, tu te demandais si c’était la bonne étiquette à suivre lorsque tu étais à dans ce genre d’établissement. Serait-il d’ailleurs une mauvaise chose que quelqu’un te reconnaisse ici ? C’était un peu tard pour réfléchir à cette question. Si tu avais voulu passer inaperçu, tu aurais probablement dû porter des vêtements moins éclatant.
« Alors… Vous venez souvent ici ? »
… Était-ce une question que tu pouvais poser ? Et voulais-tu réellement savoir ?
Un homme dans la fleur de l'âge, chevelure dorée, bien plus élégant que la communauté de cet établissement. Des yeux d'un éclat azuré, les traits fins de son visage le rendait androgyne. Il était dans tous les cas la meilleure nouvelle qu'il pouvait voir... Ici. Le début ensuite d'un quiproquo qu'il ne voulait absolument pas envenimer. Il préfère tendre sa main dans sa direction.
« Bonjour à vous. Enchanté. »
Il attendait sa poigne, puis d'une autre main vient dissiper la moindre once de spéculation.
« C'est la première fois que je me retrouve... Ici. Je dois vous avouer mon étonnement quant à la particularité vestimentaire qui règne en maître chez tous les employés. »
Cuir, dentelle, masques, collants, cuir, et encore du cuir. Et peut-être clients, mais il n'était pas assez curieux pour aller chercher une quelconque confirmation. Maintenant la question était de savoir s'il fallait décliner son identité. Car la moindre répercussion sur ce qui pourrait se passer viendrait assiéger la réputation du Nord, et c'est clairement une responsabilité dont il n'a pas les épaules.
« Appelez-moi Gérald. Gérald de Brive. En tout cas, leur entrecôte est délicieuse. » Qu'il reprit doucement en découpant encore un morceau de viande.
Un bon vin dans un godet, Du pain frais, multiples condiments. Il mangeait pour l'instant seul. Jusqu'à ce qu'un plat similaire arrive sous le nez de son nouvel interlocuteur. Une personne qu'il ne compte pas lâcher, mais des fois il ne fallait pas se fier aux apparences. Qui sait ? Peut-être qu'il était dans ce cadre depuis longtemps ? Allons voir.
« Et... Vous ? Vous connaissez cet établissement depuis longtemps ? »
Bientôt, des braseros dans chaque coin de la pièce s'allument magiquement. Lumière maintenant tamisée, le crépitement des flammes se mélangent à certains gémissement qui résonnent entre les murs, à l'étage, comme dans... Le sous-sol ? Un groupe de musiciennes vient jouer des notes à la harpe et à la flûtes, des dissonances érotiques qui vient lécher leurs oreilles pour leur plus grand malheur. Proche du comptoir, l'une d'elle jette une œillade mutine au grand blond. Une hôtesse vient s'approcher du duo.
« Alors, le repas vous plaît ?
- C'est très bon. Mes respects au chef.
- Entrecôte de Porc-becue.
- Très bien cuite, madame. »
Elle sort un fouet de sa ceinture et le claque en l'air. Silence générale.
« Ici, ça sera maîtresse. »
Harald déglutit silencieusement ce qu'il avait en bouche, les yeux ronds. Elle finit par reprendre doucement une mine plus adorable alors que ses traits étaient figés de manière autoritaire. La musique revient remplir la pièce. Tenant désormais son fouet dans le dos, elle étire un sourire carnassier.
« Voulez-vous de la compagnie pour ce soir ? ~ »
Harald en temps normal n'est pas féru de coucheries tarifées, si c'était ça dont il est question. Mais plutôt que de répondre, il préféra laisser son vis-à-vis pour répondre afin de prendre... La température ? De toute façon, rien n'allait dans cette auberge. Un flottement de réflexion est le bienvenu.
Fais-moi mal, s'il te plaît ?
Tu n’étais pas sûre quel serait le meilleur comportement à avoir, mais voyant la main tendue de l’homme, peut-être que tu t’inquiétais un peu trop. Avec un large sourire, tu serras sa main. Tu avais définitivement un peu trop réfléchi à tout cela. Que ce soit à l’extérieur ou dans un établissement de ce genre, il était important de rester courtois. Les premières impressions étaient, après tout, très importantes. C’était d’ailleurs pour cette raison que tu portais une grande attention à ton apparence. Même dans une auberge comme celle-ci, tu te devais d’avoir une apparence parfaite. Cela dit, il faisait bien plus chaud à l’intérieur. La température à l’extérieure était un peu trop froide à ton goût, c’était pour cette raison que tu avais opté pour un chandail avec un col roulé en laine noire. Simple, mais élégant. Tu retiras donc ton foulard et ton manteau pour ne pas suffoquer à cause de la chaleur. Une fois le manteau retiré, tu te fondais un peu mieux aux décors, même si ton pantalon blanc continuait de contraster avec les couleurs sombres autour de toi.
« Enchanté Gérald. Vous pouvez m’appeler Lovis, Lovis Farley. »
Avant de venir à l’auberge, tu n’avais pas beaucoup d’attente. En fait, tu n’étais pas certain à quoi t’attendre. Si tu étais honnête, tu étais un peu craintif. Mais peut-être avais-tu jugé trop vite. Mis à part les vêtements excentriques que portait le personnel, l’endroit était propre. Et au vu de la quantité de personnes présente, c’était un endroit populaire.
« C’est en effet un endroit qui sort de l’ordinaire. Je ne pourrais émettre une hypothèse derrière la raison pour ces vêtements particuliers, mais je suppose que le cuir à un certain… Charme ? »
Ce n’était peut-être pas le bon mot, mais tu n’arrivais pas à trouver un mot pouvant faire justice à ce que tu ressentais en voyant ces dames et ces messieurs vêtus de cuir. Tu essayais de ne pas laisser ton regard s’éloigner de la table et ton interlocuteur, sinon ton visage se teinterait d’un rouge plus éclatant que les lèvres de la serveuse qui venait tout juste de déposer une assiette devant toi. En déposant l’assiette, elle se pencha légèrement te donnant une vue magnifique à son décolleté qui était intensifié avec son corset. Si ton pouvoir était de devenir invisible, là, serait le bon moment de le devenir. Tu levas rapidement la tête pour regarder la demoiselle dans les yeux, mais tes joues étaient déjà légèrement roses.
« Merci. »
« Le plaisir est pour moi. »
Avec un dernier sourire charmeur, elle vous laissa continuer votre discussion.
« Non, je découvre cette auberge pour la première fois. »
Après avoir coupé la viande dans ton assiette, tu goûtas à ton repas. Comme Gérald l’avait confirmé, l’entrecôte était délicieuse. Cuit et assaisonner à point sans être sec. Cela faisait un moment que tu n’avais pas mangé du Porc-becue et tes papilles se réjouissaient des saveurs exquises du morceau de viande. Puis, tu entendis un bruit étrange. Et un autre. Après un moment, tu réalisas qu’il s’agissait de voix semblant provenir d’un sous-sol. Pour masquer ces bruits gênants, une douce musique commença à se faire entendre. Enfin, masquer était un grand mot, la musique n’était pas assez forte pour enterrer les voix. C’était une bonne chose que tu n’avais rien en bouche lorsque la dame sortit son fouet. Tu sursautas en entendant le claquement sourd. Maîtresse. Tu n’étais pas à l’aise de devoir l’appeler d’une telle façon, mais tu préférais cela que revoir son fouet.
« Je, euh. Est-ce que profité de la compagnie de monsieur ici serait acceptable ? Enfin, si vous le voulez bien. »
À la dernière phrase, tu tournas ton attention vers Gérald. Jusqu’à présent, tu n’avais rien contre sa présence, et même que tu la préférais à celle de cette dame vêtue d’une jupe beaucoup trop courte. Tu ne pouvais qu’espérer qu’il pense la même chose.
« Ma présence, est-elle donc inacceptable ? Vous m’attristez. »
« Non, pas du tout. Elle est tout à fait acceptable. »
Pour une rare fois, tu ne savais pas quoi dire et jetas un regard vers ton compagnon pour qu’il t’aide à répondre à la dame.
Harald était Capitaine de La Forteresse, et pourtant il ne s'est jamais senti aussi petit qu'aujourd'hui.
« Je, euh. Est-ce que profiter de la compagnie de monsieur ici serait acceptable ? Enfin, si vous le voulez bien.
- Euh, eh bien, oui. Oui. Bien sûr ? »
Qu'est-ce cela voulait dire, "profiter" ? Il ne voulait pas spécialement interpréter aussi vite une simple phrase, mais toutes les conditions étaient réunies pour mettre tous ses sens aux aguets.
« Ma présence est-elle donc inacceptable ? Vous m’attristez. »
- Non, pas du tout. Elle est tout à fait acceptable.
- N'y voyez pas dans notre discours comme une forme de rejet, nous sommes deux nouveaux clients qui aimeraient prendre leur temps. »
A peine le temps de regretter ses mots que l'hôtesse y voit déjà des interprétations lubriques qu'Harald regrette aussitôt. Le sourire carnassier suivi de cette voix suave résonne de nouveau.
« Vous avez raison, deux beaux mâles, plus c'est long, plus c'est b...
- Ahem, à la votre. »
Ses lèvres embrassent nerveusement sa chopine de vin et prie de toutes ses forces que ce moment disparaisse à tout jamais. Et, oui, le bruit des talons vient s'écarter doucement, roulant des hanches avec une grâce féline si experte que d'autres images viennent souiller son esprit de représentations que Lucy rejetterait rapidement.
Un soupir le trahit.
« Eh bien dis donc, quel endroit. » Qu'il pense haut.
La musique continue de remplir la pièce, toujours couplée à des gémissements, parfois des sanglots, et même des suppliques poussés par des voix habitées par le plaisir et la douleur. Faisant écho entre ses murs comme si la débauche avait décidé de les tourmenter pour de bon. Il fallait meubler.
« Erm, alors, qu'est-ce que vous faites dans la vie ? Vous faites escale à la Capitale ? »
Forcément qu'il viendrait d'ailleurs, aucune personne viendrait prendre une auberge quand on a ses propres quartiers dans le coin. A moins qu'il soit habité par une certaine curiosité qu'Harald ne veut en aucun cas alimenter.
« Je suis soldat pour ma part, à la Forteresse. »
Et il ne dira rien de plus. Personne ne va s'intéresser à une seconde classe perdue dans le Nord d'Aryon. Si d'habitude c'est son humilité qui lui pousse à minimiser sa posture pour éviter de jouer les capitaines arrogants, dans ce cas présent c'est plutôt la honte qui le pousse à mentir. Hors de question de faire savoir que le Capitaine du Nord a pris une chambre dans cette auberge... Particulière. Le repas se poursuit, et une autre serveuse vient dans leur direction avec deux assiettes. Elle était accompagnée par un homme extrêmement musclé, probablement de plus de deux mètres, et habillé de cuir très court moulant ses parties intimes comme son postérieur comme une seconde peau. Sa main immense et puissante tenait la chaîne qui tirait la domestique, habillée de jarretelle, et de collants en filet.
Harald déglutit.
« Le dessert. Qu'il tonne de sa voix grave et puissante. »
Les deux assiettes arrivent sous leur nez ; un gâteau aux fraises.
« Une sucrerie aux propriétés aphrodisiaques naturels. Bon appétit.
- ... Merci ?
- Allez, au pied.
- Oui, maître. »
Les yeux ronds comme des billes, voilà que le binôme s'écarte également. Un silence regagne la tablée, et cette fois, son visage se tourne doucement vers Lovis, les mâchoires serrées.
« Bon, je sais qu'on ne se connaît pas beaucoup mais... Cela ne vous dérange pas que l'on reste en binôme pour éviter de tomber sur... Une mauvaise surprise ? »
Il regarda son dessert avec une certaine appréhension. Pour l'instant, sa cuillère ne rencontre pas la pâtisserie. Il connaissait les vertus de la fraise. Mais, peut-être qu'il y a eu un je-ne-sais-quoi de plus qui ferait une différence... Catastrophique. Pari risqué.
Fais-moi mal, s'il te plaît ?
Bon sang. Tu aurais tant voulu avoir le pouvoir de devenir invisible ou de ne pouvoir faire qu’un avec la chaise. Plus la demoiselle parlait, moins tu savais quoi dire. Ce n’est pas qu’elle te faisait peur… Mais peut-être un peu. Tu étais bien heureux que Gérald fût avec toi, car sinon tu ne sais pas comment tu aurais pu refuser la compagnie de la demoiselle sans te faire fouetter. Entendant les derniers mots de celle-ci, ton visage changea de couleur et tu fixas ton assiette comme s’il n’y avait pas de lendemain. Quel… Quelle indécence ! Et dire que ta sœur visitait parfois cet établissement. Tu aurais préféré ne pas savoir. Lors de ton prochain échange mensuel avec ta mère, tu feras attention à ne pas mentionner cette histoire.
« Vous dites. Je sens encore mon cœur battre dans mes oreilles. »
À la question de l’homme, tu n’es pas sûre comment répondre. Tu préférais que personne ne soit au courant de cette visite à l’auberge, cependant, il y aurait fallu que tu y penses avant de donne ton nom. Bien sûr, c’était un nom comme les autres dans les rues de la capitale, mais tu pouvais être sûre que tu allais mourir si quelqu’un à l’astre de l’aube entendait que tu avais fait un arrêt dans un tel endroit. Que diraient tes collègues si une telle nouvelle se rendait jusqu’à leurs oreilles ? Cependant, tu ne voulais pas mentir alors que Gérald ne semblait pas gêner de te partager sa profession.
« Je suis docteur à la capitale. Je suis venu trouver ma sœur. »
Enfin. Pas exactement. Tu voulais essayer de la retrouver, mais il n’avait pas besoin d’en savoir plus. En même temps, n’avait-il pas dit qu’il était un soldat ? Il serait peut-être bien de lui demander de l’aide. Cela dit, en lui demandant de l’aide, il faudrait que tu expliques et puisque ton commanditaire voulait rester anonyme, tu étranglas l’idée. Et puis, ne venait-il pas de la Forteresse ? Tu ne pouvais pas lui demander alors qu’il ne provînt pas du coin. Alors que tu réfléchis à cette idée, tu réalisas que tes mots pouvaient former un très, très gros mal entendu. Tes yeux s’agrandirent et tu t’empressas de dissiper tout malentendu.
« Pour la ramener à la maison ! »
Ça y est. Tu voulais mourir. Encore une fois, ton visage change de couleur et ta main glisse dans ta chevelure dorée. Ça ne pouvait pas être pire. Alors tu changeas de sujet.
« Ah. Euh. La Forteresse. Le voyage, c’est bien passer ? C’est tout de même assez loin. »
Le repas continue et tu te forces à ne pas t’étouffer de honte en mangeant. Au bout de quelques minutes, tu arrives à terminer ton assiette lorsque le dessert arrive. Cette fois, ce n’est pas la demoiselle qui vous sert, mais un homme. Il était si grand, tu devais te dévisser le cou pour t’assurer de le regarder dans les yeux.
« Une sucrerie aux propriétés aphrodisiaques naturels. Bon appétit. »
Si ce n’était pas de l’établissement particulier, tu aurais été très heureux de voir le gâteau aux fraises. Il faut avouer que tu avais un faible pour les sucreries et que tu aimais particulièrement les fraises. Tu étais au courant que les fraises étaient un aphrodisiaque naturel, tout comme le cacao et quelques épices. Mais, connaissant la nature de l’auberge, tu ne pouvais t’empêcher de te demander s’ils n’avaient pas ajouté un aphrodisiaque moins naturel.
« Bien sûr que non. Dans un lieu peu familier, il est préférable de faire attention. »
En même temps, tu te dis que si la nourriture dans l’établissement était dangereuse, celle-ci aurait fermé il y a bien longtemps. Avec hésitation, tu coupas le gâteau à l’aide la cuillère et pris une bouchée. Ce n’était pas mauvais du tout. Il était un peu plus sucré que ce que tu avais l’habitude, mais il goûtait comme n’importe quel gâteau aux fraises.
« C’est un bon gâteau. »
Alors que tu dégustais ta pâtisserie dessert, tu commenças à avoir chaude. Quelqu’un, avait-il commencé un feu de foyer ? Tu avais pourtant retiré ton manteau et ton écharpe. Tu ne devrais pas avoir aussi chaud. Alors que la chaleur commençait à être insupportable, tu déboutonnas deux de tes boutons.
« Est-ce seulement moi, mais il fait chaud ? »
- Lancé de dé:
Il honore un métier noble et bienveillant, la médecine. Est-ce qu'il avait des pouvoirs qui lui permettait de pouvoir soigner ses patients ? La question du pouvoir est parfois intrusive, car selon la nature, les gens sont plus ou moins disposés à se prononcer, et au vu du cadre, il ne voulait pas rendre la situation plus gênante qu'elle ne l'était. Par contre...
- Est-ce que vous êtes proche de l'Astre de l'Aube du coup ?
Un visage aussi connu que magnifique du nom de Luz Weiss s'affiche agréablement dans son esprit, une douce illusion qui n'entache en rien toute la réputation qui la construit. Du côté de son vis-à-vis, il n'avait en rien interprété une histoire lubrique sous-jacente entre lui et sa soeur. Il haussa un sourcil lorsqu'il se justifie. Mais, il ne pouvait que comprendre. Après tout, des gens qui cache leurs intimités avec du cuir dans un milieu maître/soumis est forcément le lieu pour s'imaginer tout et n'importe quoi. Avec toute l'humilité et l'empathie qui l'habite, il lève un verre dans sa direction.
- Que Lucy vous guide sur le même sentier que votre sœur. N'hésitez pas à solliciter la Garde pour des recherches supplémentaires.
Il espérait atténuer ses rougeurs aux joues avec un discours rassurant et qui ne parait pas dans les méandres de la luxure et du stupre. Tapotant ses lèvres d'un chiffon pour retirer la sauce de sa viande, il prit une inspiration lorsqu'une question lui est retourné.
- La Forteresse, ce n'est pas réellement la porte d'à côté. N'ayant d'ailleurs toujours pas de passe afin d'honorer les portails de téléportations, j'ai foulé le sol d'Aryon du Nord jusqu'ici. Le voyage est dur, mais il offre un paysage que les portails ne pourront jamais rivaliser. Le moment de prendre le temps, apprécier ce qui m'entoure, et voir autre chose que des chaînes de montagnes enneigées. Finalement, de vrais vacances ?
***
Le gâteau présenté, Harald n'a jamais été aussi heureux depuis qu'il affichait un visage morne et bourré d'appréhension depuis qu'il a posé ses chastes fesses sur cette chaise. De voir que finalement, Lovis n'est pas dans cette ambiance si "particulière" et qu'il va pouvoir s'appuyer de ce nouveau partenariat pour espérer s'en sortir sans bâillon entre les lèvres et des coups de fouets sur ses cuisses qui n'ont rien demandé. Accompagnant son nouveau partenaire, il se lance à l'assaut du gâteau avec une main hésitante, puis se saisis de la pâtisserie d'un premier croc. Effectivement, c'était plutôt bon. Quelques secondes défilent, et il ignore si c'est par placébo ou bien si c'était réellement ce qu'il lui arrivait mais...
- Effectivement, je suis pris de bouffées de chaleur.
Sa torse gonfle et dégonfle rapidement, une chaleur dans le bas-ventre, la peau rapidement moite, la pupille dilatée, et d'un coup son regard se porte sur son auditoire. Balayant d'un regard maintenant chaotique, son esprit se laisse avoir dans une observation moins innocente. Est-ce qu'ils avaient été drogués ? Le Capitaine pourrait fermer l'établissement d'un seul mandat à sa simple suspicion. Mais... Il n'était pas en état.
Pas du tout, en état. Et ce gâteau était terriblement bon. Du doute à la passion, il se laissa partir dans les méandres de la gourmandise avant de finir complètement l'assiette. Chaleur ardente, il finit par retirer sa cape et déboutonner plusieurs bouton de sa tunique. En y laissant bien sûr entrevoir la naissance de ses pectoraux congestionné par une tornades d'envies contradictoire, il secoue sa tête avant de terminer son verre d'une traite.
Avant qu'une cravache vient lécher son menton par la même hôtesse de toute à l'heure.
- Je vois que vous venez de terminer votre dessert. Il y a d'autres services que notre établissement peut vous offrir ? ~
- ... L'addition, s'il vous plaît...
Harald savait qu'il était en train de perdre une grande partie de sa lucidité, et de ses yeux, on pouvait qu'ils hurlaient à l'aide. Cette demoiselle présentée d'une vulgarité indécente, voilà qu'il parvient à trouver des arguments à la trouver désirables. Au même titre que le serveur, là-bas, en train de se pencher pour récupérer sa commande, ou bien ce couple, habillé de ce cuir ridicule qui parviendra à piquer l'intérêt du Capitaine de Blizzard.
Dans l'impasse, il réalise le fait suivant : le voilà débauché.