Lapis revenait d'une balade en ville où elle avait pu obtenir divers matériels ; parmi ceux-ci se trouvaient notamment un livre vierge, approchant les 300 pages en terme de capacité, et à la couverture délicatement décorée. Celle-ci évoquait à la gemme un ciel sombre, maculé de nombreuses étoiles, attirant le regard du lecteur vers les quatre coins de la couche de cuir sombre. Les pages quant à elles semblaient résistantes et fiable, ni trop fines ce qui risqueraient de causer des problèmes d'utilisation, ni trop épaisses, pouvant entraîner un poids plus conséquent. Avec ceci elle s'était munie également d'une magnifique plume, vendue avec son encrier, et qui proviendrait soit disant d'un Phénix de Lune d'après le vendeur, du moins c'était l'argument qui justifiait son prix plus élevé que les autres plumes. Mais Lapis aimait cette plume bleutée, comme elle, et avait décidée d'y consacrer un peu plus d'argent. Par la suite, elle rendit visite à un enchanteur au détour d'une ruelle, afin d'insérer une âme artificielle dans ledit livre. Le professionnel s'éclipsa dans l'arrière boutique, et revint alors vers la gemme quelques minutes plus tard, avec un livre dont la couverture se soulevait doucement, évoquant comme une respiration chez Lapis, sans l'inspiration et l'expiration qui en découlerait naturellement.
Depuis ce moment, le livre n'avait pas bougé et n'avait eu aucune réaction. C'est déçue et fatiguée que Lapis s'endormit, la tête posée sur le livre, à moitié couchée sur le bureau. Quelques heures plus tard, au lever du soleil, elle sentit comme une pression contre sa joue. Plutôt comme une force, tentant de la pousser.
Les secousses réveillèrent la gemme, et à peine eut-elle levé la tête, que le livre s'ouvrit en furie, commençant à marmonner moults vulgarités à son égard. D'abord à moitié endormie, Lapis ne comprit pas réellement ce qui était en train de se passer. Lorsque le bouquin eut fini sa tirade d'insultes, la bleue laissa s'échapper un cri de surprise et d'excitation.
-Vous.. Vous êtes vivants ? demandait-elle en caressant la couverture en cuir du bout des doigts.
-Vous avez déjà vu un livre mort qui parle vous peut être ? lui rétorqua le livre.
-C'est à dire que je n'ai jamais vu de livre parler tout court. Vu que je suis ta créatrice, j'ai la responsabilité de te nommer n'est ce pas ? Hmmm et pourquoi pas Nova, en référence aux différentes étoiles qui parsèment ta couverture ?
-Eh bien, ce n'est pas vraiment comme si j'avais le choix de toutes manières.
-Génial ! On va aller ensemble à la bibliothèque, ça fera une sortie sympa et je pourrais commencer à prendre des notes, tu n'es pas allergique à l'encre j'espère ? lui demanda la gemme, avec un sourire et un regard malicieux, fière de sa boutade et saisissant son matériel en emportant Nova, sans attendre sa réponse.
Ravie de sa nouvelle acquisition et d'avoir enfin un compagnon à qui raconter sa vie, elle se rendit à la bibliothèque la plus proche. Elle choisit une table inondée par les rayons du soleil levant, et déposa ses affaires pour s'empresser de chercher divers ouvrages qu'elle n'avait pas encore lus. En revenant, elle les disposa sur la table, sortit son encrier et sa plume, et ouvrit Nova.
-T'es pas vraiment en train de faire ce que je pense là, si ? à peine eut-il le temps de prononcer ces mots, qu'il éclata de rire au contact de la pointe de la plume qui glissait sur sa page.
-T'es quand même pas en train de me dire que j'ai le seul carnet de notes vivant de tout Aryon qui est chatouilleux...
Lapis était exaspérée, elle qui se faisait une joie de cette sortie commençait à déchanter. De plus le rire de Nova avait résonné dans toute la bibliothèque, attirant le regard du responsable qui jetait un regard noir dans la direction du duo. Elle commençait alors à lire à voix basse le premier livre de sa pile, en fronçant des sourcils vers Nova, pour lui faire comprendre qu'à défaut d'avoir les informations en son sein, il avait intérêt à les mémoriser.
Heather Cinneadh a écrit:Moins de bruit !
Feat Lapis
Heather se dirigeait vers l’Archipel, là-bas elle devait étudier plus en profondeur l’organisation logistique et la sécurité du lieu. Après de longues journées dans une caravane elle arriva au cœur de la capital. Elle n’aimait pas particulièrement ce lieu, les gens étaient parfois trop hautain à son goût. Les bâtiments eux étaient dans l’ensemble davantage harmonieux, les places et avenues bien décorées et entretenues.
Le pied posé au sol elle se dirigea vers la base militaire de l’île de la citadelle, une chambre lui avait été attribué. Le chemin ne fut de tout repos, elle avait un valise de bonne taille. Cette dernière contenait trois tenues civile, des sacs de contenances plus faibles et quelques vivres pour le voyage. Après un rapide passage auprès de l’administration de la caserne, elle déposa son armure légère de cuire et récupéra une tenue civile. Elle garda sa rapière à sa ceinture, un sac en bandoulière avec ses papiers certifiant sa qualité de garde, et alla flâner dans les rues de la capitale.
Avide de passer le temps qui lui restait jusqu’à la fin de la nuit, son regard se posa sur la plus grande de bibliothèque de la cité. Elle n’avait que très rarement le temps de lire, mais là se présentait une occasion idéal pour découvrir et lire de nouveaux documents sur la stratégie militaire. Elle poussa la porte, présentant son document pour pouvoir rentrer malgré son arme et se dirigea, avec l’indication de la bibliothécaire.
Piochant livre après livres elle fini par s’arrêter sur bouquin avec une épaisse couverture rouge pourpre sur laquelle était inscrit « Création et défense de la frontière du Royaume ». Piquée de curiosité, elle s’empara de l’ouvrage et trouva un banc pour commencer sa lecture. Le manuscrit introduisait l’époque dans laquelle il avait été rédigé, le neuvième siècle. Il décrivait ensuite les enjeux majeurs de cette période et un balaya rapidement l’historique de cette fameuse frontière terrestre au nord de la Forteresse.
Sa lecture se vit rapidement interrompu par une voix d’abord étouffé puis plus claire proférant diverses insultes dans un langage fort fleurit. La garde sauta d’un bond fermant le livre et le mettant dans son sac, avant de courir entre les allées de livres pour atterrir enfin devant l’origine de ces égosillements. La main d’Heather tenait fermement la garde de sa rapière, en fixant une demoiselle aux cheveux bleus et dont la peau semblait posséder un certain éclat. Adressant un regard inquisiteur, elle était sûre d’avoir également entendu une voix plus masculine. La réponse lui fit offert par le livre lui-même au grand étonnement de la femme aux cheveux de braise.
- Tu penses que c’est agréable d’avoir une plume qui t’écris dessus toi ? J’aimer…
La garde ne laissa pas le livre finir sa phrase et ferma sans même demander à la propriétaire si elle avait un mot à dire. Sa main lâcha la garde de son et arme et elle sortit sa plume et un carnet de son sac tout en regardant un poil désabusée la drôle de dame face à elle. Quelques mots écrit en coup de vent et elle tendit son carnet en face du visage de la jeune femme.
- Heather, Garde. Il est à vous ce bouquin trop bavard ? Vous pourriez pas le faire taire ?
Sanguine, était… sanguine. Son voyage l’avait quelque peu tendu et ces vociférations, combiné à l’ambiance de la capital, n’aidaient pas la garde à se détendre. Aucun sourire à l’horizon mais elle était bien rassurée qu’il n’y avait pas de réel problème, elle n’avait ni l'énérgie ni le coeur à gérer des conflits ou bagarres.
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