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    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

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    Projet Edmond : Les financements ne partent pas en petit four
    Nicholodéon FuriMinistre des Armes
    Nicholodéon Furi
    Informations
    Projet Edmond : Les financements ne partent pas en petit four
    Mer 23 Fév 2022 - 15:40 #
    Une après-midi de la saison froide, périphérie de la Capitale.

    Aux abords de la prestigieuse Académie des Sciences, la garde locale est agitée. Plusieurs soldats viennent renforcer l’accès principal tandis que des patrouilles renforcées arpentent les alentours, fouillant le moindre buisson à la recherche de quelque chose. Ou de quelqu’un. L’ambiance est tendue parmi les militaires alors que du côté des académiciens, magistères et autres virtuoses de l’académie, habitué à ces lieux, rien ne change d’habitude et les esprits les moins concentré sur des thèses à prochainement présentés peuvent constater l’effervescence dans les rangs de la garde comme l’Académie n’en a rarement vue ces derniers temps, là où le calme des recherches prévaut dans la plupart des cas. Les plus avisés auront identifiés des individus qui dénotent parmi les gardes. Habillés en civils, ils semblent vouloir se faire discret tout en assurant une certaine autorité auprès de la garde locale. Ils donnent les ordres, la garde obéit. Vigilant et ne laissant rien aux hasards, ils semblent concentrer sur leur montre, attendant visiblement quelque chose dans les prochaines minutes.

    Ce qu’ils attendent finit par arriver. Trois voitures arrivent sur la voix principale menant à l’Académie. Si aux extrémités, les voitures semblent tailler pour la vitesse, aidé par un attelage de bêtes particulièrement sportives, la voiture centrale semble privilégier un certain confort sans ornement ostentatoire.  Plusieurs assignés à la Commission sont en postes sur les trois voitures. Celle-ci avancent à un bon rythme sans forcer sur les bêtes, arrivant jusqu’au parvis de l’Académie des Sciences là où les attendent les hommes en civils et le sergent responsable des patrouilles, un brin inquiet. Les voitures s’arrêtent dans un crissement de roue sur les gravillons de la route. Avant même l’arrêt, plusieurs gardes ont déjà sauté à terre, se positionnant autour de la voiture centrale. Evidemment, on commence déjà à regarder avec attention du côté du personnel de l’académie, certains ne découvrir prochainement une personnalité importante pour demander autant de moyens en matière de sécurité. La portière s’ouvre, laissant le Ministre des Armes descendre d’un pas assuré. Emmitouflé dans une longue cape aux emblèmes de son ministère, Nicholodéon Furi jette un regard sur la haute façade de l’académie, son regard oscillant entre la satisfaction d’être enfin arrivée et l’énervement face à un tel déploiement de sécurité. Même s’il est normal que les membres du gouvernement aient, à leur convenance, un service de sécurité, l’époque n’est pas propice à se déplacer en toute sécurité, ce que regrette bien le Ministre des Armes.

    Le sergent responsable de la garde locale et deux envoyés du Ministère se rapprochent de Nicholodéon. Le premier effectue un salut militaire de bonne facture, en hommage aux nombreuses années de service du Ministre dans la Garde, ceci alors que sa position actuelle de Ministre des Armes ne requière pas de salut. Il fait un geste rapide de la main pour mettre le soldat au repos tandis qu’il se tourne vers les deux autres hommes, cherchant dans sa poche du tabac et de quoi s’en griller une.

    -Vous êtes satisfait de la sécurité, Tony ?
    -On a passé les environs aux peignes fins. Il n’y a aucune menace, monsieur le Ministre. Nous allons vous accompagner lors de votre inspection, tout naturellement.
    -Croyez-moi, Tony. Je doute que l’on cherche à m’enlever avec pareil protocole de sécurité. Et je sais encore très bien me défendre, ne me vieillissez pas.
    -Je n’oserais pas, monsieur le Ministre.

    Tony Stock, chargé de la sécurité du Ministre des Armes est quelqu’un de consciencieux. Même si Nicholodéon n’a aucune envie de l’avouer, il apprécie le travail effectué par cet homme et ses subalternes pour assurer sa sécurité, même si l’envie de tordre le coup du premier criminel à vouloir l’enlever, Klarion Brando au hasard, agite parfois ses mains marquées par les années.

    -Miller n’est pas là ?
    -Il est souffrant, monsieur le Ministre.
    -Baaaah. Je savais qu’il ne tiendrait pas deux semaines.

    Miller, c’est l’aide de camp de Nicholodéon qui sert dans les faits de secrétaire particulier pour toutes ces activités. Du fait du caractère souvent difficile du Ministre, c’est un emploi qui connait beaucoup de démission et ce Miller pense certainement qu’une petite pause lui permettra de sortir la tête de l’eau alors que Nicholodéon sait déjà que c’est peine perdu. Les douze autres avants lui à avoir sorti cette excuse ne sont pas restés plus longtemps. Il va falloir trouver un autre aide de camp. Une tache qui répugne Nicholodéon qui a d’autres choses à faire que de débaucher un type capable d’avoir deux sous de jugeotte et d’encaisser quelques piques de mauvaises foi caractérisés.

    Sinon, que vaut la présence du Ministre des Armes en ces lieux de Sciences ? Rares sont ceux à ignorer que les différents Ministères commissionnent l’Académie pour des projets aussi divers et variés et les gens banales penseront sans doute que le Ministre compte bien faire un tour des différents projets commandités par son Ministère. C’est lui qui paie, après tout. Une vérité moins connue est que le Ministre des Armes n’a pas eu l’occasion de venir à l’Académie par le passé. Pas à ce poste suprême, on entend. C’est donc une sorte de première pour juger des capacités de l’Académie à remplir ses missions et à jauger les résultats. Pour, peut-être, soumettre aux plus grands experts du pays de nouveaux projets liés aux activités du Ministre Furi.

    -Veuillez me suivre, monsieur le Ministre. On nous attend.
    -Tsss.

    Nicholodéon remet son tabac dans sa poche et suit Stock, encadré par deux autres membres de la sécurité du Ministère. Les autres gardes restent proches des voitures, laissant la sécurité des lieux à la garde locale qui compte bien faire des heures supplémentaires pour rien ne perturbe la visite de leur Ministre de tutelle.
    Vivianne AbelasLa dame du temps
    Vivianne Abelas
    Informations
    Re: Projet Edmond : Les financements ne partent pas en petit four
    Dim 20 Mar 2022 - 19:14 #
    L’immense marée de fourmis grouillait sous les fenêtres de l’académie. Je m’assis sur le rebord pour contempler d’un œil mauvais leurs mouvements parfaitement ordonnés et millimétrés. La garde nous étalait « toute sa grandeur » sur le visage. Fière de sa « discipline » et de son « courage ». Un spectacle pathétique à mes yeux, une sorte de cirque qui cherchait à enfoncer encore un peu plus la soumission dans l’esprit des masses. Je connaissais le vrai visage de la garde, une institution dépassée, arriérée, qui se cachait derrière un idéal de « justice ». Mais j’avais vu ce qu’ils pouvaient faire, à quel point ils pouvaient vous détruire avec une simple potion. Quelques gouttes qu’ils ne rechignaient pas à utiliser pour vous détruire … Et voilà que le chef de ce cirque s’avance sur la piste.

    Autour de Vivianne, les érudits courraient un peu partout, jeune sot et moins jeunes académiciens, s’étaient réunis, comme l’enchanteresse, pour voir cet impressionnant déploiement devant les portes. Alors que Vivianne voyait cela d’un mauvais œil, ce n’était pas le cas du reste de l’académie. Le VIP protégé par toute cette troupe pouvait abreuver les caisses d’argent d’un claquement de doigts. Tout le monde voulait les financements de la couronne, même s’ils venaient de l’armée. Tous, sauf Vivianne. Elle soupira en entendant deux jeunes filles s’extasier sur les muscles d’un fantassin. L’érudite pourrait presque passer pour une étudiante. Son corps jeune ne rendait pas grâce à son esprit, mais le personnel de l’académie avait vite compris qu’il ne fallait pas la prendre pour la gamine qu’elle semblait être.

    Vivianne sortit le petit dépliant qu’on avait distribué à tout le personnel de l’académie pour s’assurer que tout le monde, même le balayeur, sache ce que le ministre va faire aujourd’hui. L’intégralité du programme de la journée y avait été soigneusement retranscrit. Vivianne en parcourut les lignes une à une et soupira un peu plus fort. Elle aurait préféré s’enterrer au fond de sa boutique ou dans son manoir de poche plutôt que d’être ici, mais le directeur Pendragon était venu la chercher par la peau des fesses. « On ne peut faire cette journée sans la petite fille du grand Alistair Abelas ! » avait-il dit face à ses protestations. Vivianne regrettait presque d’avoir poussé son fils à se rapprocher de la couronne il y a 20 ans. Maintenant, sa réputation allait lui causer de nombreux tracas, à commencer par une présentation scientifique en plein amphithéâtre et devant le ministre des armes lui-même. Une aubaine assurément …

    « Vivianne, mais qu’est-ce que tu fais ? Tu devrais être en train de préparer ta présentation ? »

    Mon regard coula sur le jeune homme d’une quarantaine d’années qui venait de m’interpeller. Aldrich était un académicien grisonnant, qui avait passé sa vie dans les livres et les salles de classe poussiéreuses. Son teint n’avait que rarement vu la lumière du soleil. J’avais du respect pour lui nos discussions étaient des plus enrichissantes, mais il fallait bien l’avouer, il était enfermé dans un monde de procédures qui entravaient grandement son esprit. Je descendis de mon perchoir, reprenant contact avec le sol de cette terre bien fade et ennuyeuse. Très bien, si le ministre voulait voir ce que proposait l’académie. J’allais le lui montrer.

    L’amphithéâtre était déjà bondé quand Vivianne entra. Les gradins s’étaient noircis de monde. Tous les académiciens, quelques étudiants et une proportion très importante de gardes. L’enchanteresse arqua un sourcil dédaigneux à leur encontre. Elle croisa le regard du ministre l’espace d’un instant. Il était en grande discussion avec le directeur Pendragon qui faisait de grands gestes pour lui expliquer à quel point les travaux de son établissement étaient révolutionnaires. La jeune femme se glissa donc silencieusement jusqu’à l’estrade centrale et attendit que le silence s’installe durablement. Le directeur se leva alors pour présenter l’intervenante.

    « Mesdames et messieurs, merci à vous de vous être rassemblés ici pour cette magnifique journée sous le signe de la science et de la magie. Nous allons entamer notre matinée dédiée à plusieurs conférences, afin de présenter au ministre des armes, qui nous fait l’honneur de sa présence aujourd’hui, les principaux axes de recherches de l’académie. Nous commencerons par une jeune chercheuse chère à mon cœur, j’ai beaucoup échangé avec son grand-père le grand enchanteur Abelas et c’est avec joie que nous l‘accueillons aujourd’hui comme la plus jeune académicienne, mais non la moindre, Vivianne Abelas. »

    La jeune femme s’avança sous les applaudissements polis des spectateurs. Elle s’inclina face à l’assemblée.

    « Merci, monsieur le directeur. C’est un grand honneur pour moi d’avoir été choisi pour ouvrir cette journée mémorable, malgré mon inexpérience. »

    Ce qu’il ne fallait pas dire pour ne pas froisser tous ces gamins.

    « Les recherches que je vais vous présenter aujourd’hui sont le résultat d’une étroite collaboration entre l’académie, le conservatoire et un collectionneur renommé, Monsieur Lenoir, qui a bien voulu nous laisser étudier l’un de ses artéfacts les plus précieux. »

    Et qu’est-ce que j’en avais bavé pour étudier la boîte de Sero …

    « La question que nous nous sommes posée est celle de l’espace. »

    Vivianne commença sa présentation en découvrant un chevalet sur lequel des schémas avaient été soigneusement dessinés. Ils montraient un sac sans fond et quelques équations magiques sophistiquées. Elle commença par présenter les différents outils qui utilisaient la magie spatiale dans le quotidien des Aryonnais.

    « Toutefois, jusqu’à récemment, la magie spatiale avait un défaut majeur. Bien que nous soyons capables de plier l’espace pour créer un portail de téléportation afin de relier deux grandes villes et de transporter des êtres vivants à travers, il nous était impossible de survivre dans ce que nous pourrions appeler un « entre-deux ». Cette espace vide qui nous sert à ranger nos affaires au fond de notre sac sans fond, si je puis dire, est un espace de non-vie complet. Et c’est là que l’étude de la boîte de Sero nous a permis de répondre à une autre question fondamentale, comment créer un espace propice à la vie dans une dimension récursive ? »

    Vivianne expliqua ensuite comment ses collègues et elle avaient cherché à incorporer les éléments essentiels à la vie dans un espace de poche. Elle expliqua qu’ils avaient trouvé le moyen de créer une atmosphère et même un cycle jour nuit. Ils avaient aussi trouvé le moyen de le renouveler en gardant un contact avec l’extérieur de la dimension pour ne pas que le CO2 s’accumule.

    « Nous avons donc réussi à créer un espace vivable et qui tient dans une petite boîte. Pour l’instant, nous en sommes au stade des prototypes, mais bientôt nous espérons pouvoir proposer une dimension totalement fonctionnelle et autonome. »

    C’était faux bien entendu. J’avais déjà créé un tel objet. Il marchait parfaitement bien, mais me je me réservais le droit de garder mes meilleures avancées pour moi avant de les offrir au plus grand monde. Et puis, mes recherches auraient pu paraître louches si elles avançaient à toute allure, un peu comme si je savais déjà où chercher … J’ai déjà pu faire mes propres expériences et mes tests sur des êtres vivants. Tiens cela me fait penser que je dois trouver une nouvelle caisse de chaton …

    La conclusion de Vivianne fut accueillie par de nouveaux applaudissements respectueux, puis après une phase de questions avec le public, elle retourna s’asseoir en attendant la fin de la matinée. La journée allait être longue, car après le dîner, le directeur avait organisé une après-midi d’échanges où le ministre passerait voir les académiciens qui l’intéressaient.
    Nicholodéon FuriMinistre des Armes
    Nicholodéon Furi
    Informations
    Re: Projet Edmond : Les financements ne partent pas en petit four
    Mer 6 Avr 2022 - 14:32 #
    -Ça vous a plu ?
    -Ce fut intéressant.

    Le directeur Pendragon hoche du menton, un sourire satisfait aux lèvres.

    -Vous allez voir. La suite est tout aussi intéressant. L’académicienne Abelas est certes talentueuse, mais elle n’a pas encore l’expérience des plus anciens de nos pairs.
    -Evidemment.
    -La conférence suivante est tenue par mon confrère et ami Neylic Anaël et traite de sa théorie sur les origines de l’Energie magique et la façon dont elle est canalisée et utilisée par notre corps et notre psychisme. C’est plutôt… révolutionnaire, je dois vous le dire !
    -Je n’en doute pas.

    En vérité, Nicholodéon enchaine les ronds de jambes en restant assez peu investi, jusque-là. Il faut dire que le Ministre des Armes a toujours été un homme de terrain, ayant même commencé sa carrière au plus bas de l’échelle. La théorie magique et scientifique ne l’intéresse pas vraiment. Ce qui compte, c’est l’aspect pratique. Les grands savants de cette époque peuvent bien s’extasier sur des découvertes sensationnelles, si elles sont sans intérêt aux yeux de Nicholodéon, il n’en a que faire. Regardez la présentation qui vient d’être faite. La possibilité de pouvoir vivre dans un espace en dehors la réalité qu’est le Royaume d’Aryon, peut-être même libéré des chaines du temps et de l’espace, ça ne répond à aucun besoin. C’est de la recherche. Rechercher pour le plaisir de trouver quelque chose sans savoir si vraiment ça servira à quelque chose. C’est ce qui arrive quand on laisse des esprits brillants entre eux, ils s’égarent sur les chemins du dérisoire. Certainement que cette jeune académicienne pourrait justifier d’un quelconque intérêt de ses recherches pour la défense de la nation, tel que la possibilité de pouvoir protéger ainsi des populations entières dans un espace à l’abri des menaces du monde « normal ». Ce serait assumé une situation où la population est gravement menacée au point de devoir l’embarquer dans une dimension tenant par la seule magie, magie que certains peuvent plier à leur volonté, conduisant à mettre des milliers de vie dans le creux des mains d’individus aux motivations pas forcément des plus respectables.

    Non. Nicholodéon n’a pas été emballé par la présentation, même s’il est tout à fait d’accord sur les capacités d’oratrices de cette Abelas que le directeur Pendragon lui a décrite quelques instants avant qu’elle ne commence. Même si l’objectif et les résultats de ces recherches ne trouvent pas grâce au Ministre des Armes, il serait malhonnête de dire que son exposé ne transpire pas une grande capacité à savoir travailler avec efficacité et à faire preuve d’un esprit de réflexion supérieur à la moyenne des scientifiques. C’es typiquement à ce genre d’individu qu’il faut donner un objectif concret pour obtenir des résultats rapides. Sur un petit carnet, Nicholodéon note le nom l’académicienne tandis que la présentation du vénérable Anaël commence ; une sorte de vieux monsieur aux yeux mi-clos qui parle d’une voix aussi monotone que faible, forçant une partie de l’assemblée à tendre l’oreille où à faire semblant d’écouter. Nicholodéon est de la première catégorie, car s’il n’apprécie pas les sujets de recherches, il serait malavisé de passer à côté d’un esprit qui peut être capable de mener les projets de recherche du Ministère à bien, dans le cadre du projet Edmond et de la défense royale, par exemple. Il faut savoir saisir une bonne occasion quand elle se présente à soi, même quand celle-ci est au milieu d’une marée de distraction insignifiante. Alors que l’exposant s’attarde un instant sur ses notes, Nicholodéon glisse quelques mots au directeur.

    -Aura-t-on l’opportunité d’entendre les travaux de Nobail ?

    A ce nom, le directeur tique, son sourcil gauche prit d’un discret soubresaut. Il s’humecte les lèvres avant de répondre.

    -Il n’est pas au programme, non.
    -J’ai lu certains de ces travaux. Très intéressant.
    -Il y a certains points de frictions avec son travail au sein de notre vénérable organisation.
    -Je vois.

    La réponse du directeur ne fait que confirmer la vie du Ministre sur le sujet. Le professeur Nobail est l’un des quelques savants à bénéficier des subsides du Ministère des Armes pour ces travaux sur les effets de composants minéraux activés par décharge magique. Le cœur de sa thèse portait initialement sur la possibilité de déclencher des explosions locales pouvant servir notamment au minage. Quand on évoque un phénomène d’explosion, on ne s’imagine pas trop que le Ministère des Armes ne mettent pas son nez dedans et c’est ainsi que le professeur Nobail a bénéficié du soutien du Ministère pour avancer ces travaux dans le but de développer des nouvelles capacités militaires. La recherche du professeur Nobail a pris un tournent lors de l’arrivée du désert volant où l’on trouve du Grossark. Une arme constituée en Grossark a montré la capacité d’empêcher la pleine capacité des gens à guérir des blessures infligés par des armes de ce type. Dans une phase où Nobail testé son procédé avec n’importe quelle minerai du Royaume, les effets d’une explosion magique sur un substrat de Grossark ont provoqué un nuage conséquent et les cobayes qui ont traversé ce nuage ont présenté de graves effets sur leur sens dont certains à long terme. Plus récemment encore, l’utilisation de Kertirium génère un brouillard provoquant l’évanouissement en quelques minutes d’après les premiers résultats.

    Autant le dire tout de suite, il s’agit clairement d’armes dangereuses dont les résultats ne sont clairement pas au gout des représentants des Sciences. En toute honnêteté, le ministre Furi n’est pas particulièrement enthousiasmé par ces résultats en eux-mêmes, notamment sur des aspects pratiques où de tels armes, si elles étaient, un jour, utilisées dans le cadre de la défense du Royaume contre une menace externe, pourraient handicaper aussi bien le Royaume que leurs adversaires. Sans oublier les conséquences à long terme, les conséquences sur les zones naturelles, la possibilité d’accidents, etc. Et puis, le Royaume n’est pas prêt à ça. Il est concevable d’avoir des individus capable de raser un pâté de maison de la capitale se balader sans contrôle, mais développer de pareil armes pour un hypothétique conflit à venir, c’est donner le bâton pour se faire battre. En revanche, la capacité du professeur Nobail à explorer un champ de possibilité encore peu exploré et d’avoir des résultats que l’on n’aurait pas imaginé en juste quelques années, c’est le genre de choses qui donne confiance au Ministre pour les résultats futures de projets beaucoup plus efficace et surement beaucoup plus acceptables.

    Même si, pour l’heure, ces recherches ne contribuent pas à rendre populaire le Ministère qui se défend d’avoir inciter à Nobail à explorer cette voie tout en surveillant avec attention ces résultats. Un jeu d’équilibriste complexe.

    -Est-il présent pour l’après-midi d’échanges ?
    -Je… ne crois pas.
    -Hum… Dommage.

    Les deux hommes en restent là sur ce sujet et les présentations se succèdent pendant plus d’une heure, certaines éveillant l’intérêt du Ministre, mais la majorité lui donnant l’idée de perdre un peu son temps tout en faisant très attention à rester le plus concentré possible. Si tout le monde suit la conférence avec attention, il fait souvent l’objet d’œillade d’individus qui n’hésiteront pas à propager la rumeur du Ministre entrain de piquer du nez en pleine présentation. Heureusement, il y a d’autres vénérables membres de l’académie qui n’ont pas la même résilience que le Ministre et la réputation de l’académie sera maintenu en la présence du Ministère. La conférence s’arrête juste au moment où les moins attentionnés envisagent d’arrêter de faire semblant

    -Merci à vous tous et à vos fabuleux exposés ! Il est maintenant l’heure de se restaurer avant une après-midi riche en discussion !

    Le directeur frappe des mains, marquant le signal pour tout ceux qui n’auront pas la chance de profiter du repas avec le Ministre pour aller voir ailleurs. Tony Stock vient se positionner à côté de son Ministre pour assurer ses arrières alors que le mouvement de foule prend en ampleur, le brouhaha des discussions emplissant la grande salle. Sur l’estrade, le directeur invite le Ministre et les académiciens à le rejoindre pour passer dans un cadre de restauration où les discussions pourront être moins policées. Le Ministre regarde son carnet et les quelques noms inscrits dessus. Des personnalités avec qui le Nicholodéon serait intéressé par avoir une discussion des plus franches.
    Vivianne AbelasLa dame du temps
    Vivianne Abelas
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    Re: Projet Edmond : Les financements ne partent pas en petit four
    Dim 10 Avr 2022 - 11:24 #
    Une fois les présentations terminées, Vivianne s’était comme volatilisée. Petite et agile, elle s’était faufilée dans la grande cohue qui avait suivi l’annonce du repas, si bien qu’elle avait réussi à sortir de l’académie. Elle marchait tranquillement sur l’allée principale lorsqu’un garde l’interrompit.

    « Halte madame, puis-je savoir où vous allez ?

    - Veuillez m’excuser, je suis l’enchanteresse Abelas. J’ai fait la présentation d’ouverture de ce matin et je crois avoir piqué l’intérêt du ministre. J’aimerais aller chercher un prototype pour lui montrer le résultat de mes recherches. Il se trouve à ma boutique de magie, juste devant la guilde. Je serais vite de retour. S’il vous plaît, j’ai vraiment besoin de ses financements pour faire débuter ma carrière face à tous ces vieux croulants. »

    Vivianne lui accorda ses plus beaux yeux de chien battu et le garde la laissa passer. Elle le remercia de mille et une façons avant de sortir de l’enceinte de l’académie. Toutefois, elle n’alla pas directement à sa boutique comme elle l’avait promis au garde, à la place elle se glissa doucement dans une ruelle à l’abri des regards. Là l’attendait un homme encapuchonné qui se tordait les mains d’inquiétude. Il s’arracha à la contemplation de ses chaussures quand le bruit des pas de Vivianne l’alerta de sa présence.

    « Viv … tu es venue …

    - Tu sais que je suis toujours prête à me jeter dans des causes perdues Hector !

    - Je ne suis pas une cause perdue, c’est Pendragon qui m’a évincé de cette journée cruciale. Je me suis fait refouler à la porte de l’académie, moi ! »

    L’homme s’emporta et sa capuche glissa en arrière révélant une toison grisonnante et un visage creusé autant par l’âge que l’anxiété. Hector Nobeil était un homme grand et assez imposant, mais il semblerait que son récent train de vie de paria commençait à peser sur ses épaules. Vivianne se déplaça pour se poster devant lui et pour planter son regard doré dans le sien.

    « Tu sais que ce sera un scandale si tu mets le pied à l’intérieur ? Que tu ne reviendras probablement jamais à l’académie ?

    - Cela fait belle lurette que l’académie m’a renié, elle attend juste un faux pas pour le faire officiellement. Plus personne ne veut échanger sur mes recherches, à part … toi. Si je ne décroche pas un financement du ministère, s’en sera fini de mes recherches Viv. Plus un rond, plus une seule importation de minerai depuis l’île volante, rien.

    - C’est bon vieux croulant, je vais te faire entrer. J’ai bien envie de voir quel bazar tu vas créer.

    - Merci sale gamine. »

    Les deux conspirateurs rirent de bon cœur. Oh oui, son entrée allait provoquer un sacré remue-ménage au sein de l’académie des sciences. Il n’était pas à exclure que certains s’évanouissent.

    « Mais comment tu vas faire pour passer les gardes ? J’ai vu qu’ils grouillaient de partout.

    - C’est très simple, sourit Vivianne. Tu as suivi mes conférences sur la dimension de poche ?

    - Oui, mais ce n’était qu’un prototype.

    - Eh bien, j’ai peut-être un peu menti, dit-elle en sortant une boîte noire et en prononçant la formule. Sero réveille-toi :

    Qu'est-ce qui a deux branches et pas de feuille ? »

    La boîte s’anima et sans qu’il ait le temps de le réaliser, Hector fut aspiré à l’intérieur. Vivianne referma la boîte en se délectant de l’expression de pure surprise qu’il avait affichée à l’instant. Elle rangea l’objet magique dans sa poche et retourna à l’académie, adressant son plus beau sourire au garde en faction. L’animation à l’intérieur de l’académie résonnait dans tous les couloirs et à mesure que Vivianne se rapprochait de la grande salle, elle pouvait entendre que les conversations allaient bon train. Elle se risqua à jeter un coup d’œil. La pièce était noire de monde, plusieurs tables servaient de buffets et les invités pouvaient venir se servir à volonté en boisson comme en petits fours. Un attroupement mobile se dessinait dans un coin de la pièce comme un gigantesque panneau indicateur qui révélait la position du ministre. Cela faisait un petit moment que les discussions avaient commencé, le temps que Vivianne passe prendre son « colis », alors il allait être temps pour Hector de faire son entrée.

    Vivianne ouvrit de nouveau sa boîte et libéra le chercheur qui tituba un instant. Il ouvrit la bouche pour lui demander des explications, mais s’arrêta net lorsqu’il réalisa où il était. Un sourire impressionné se dessina sur ses lèvres. Vivianne jeta un nouveau coup d’œil à la pièce pour vérifier la position du ministre.

    « Bon, maintenant il faut que tu arrives jusqu’à lui, si jamais on te voit avant tu seras évincé en toute discrétion. Il faut donc faire en sorte que Pendragon ne puisse plus nier ta présence en ces lieux. Il paraît que le ministre a demandé à te voir tout à l’heure donc je ne doute pas qu’il te sautera dessus dès qu’il saura que tu es là. Tu me fais confiance ?

    - J’ai le choix ?

    - Pas vraiment, dit-elle avec un sourire taquin. »

    Vivianne poussa la porte et pénétra dans la grande salle. Personne ne lui adressa le moindre regard, à part peut-être le ministre dont elle croisa furtivement les pupilles. Ce vieux croulant était une véritable tour de guet ! Il avait dû voir Hector, mais uniquement sa capuche. Vivianne se glissa dans la boule, se soustrayant à son regard pour récupérer un peu de nourriture et faire croire qu’elle était là depuis le début. Puis, elle longea le plus gros attroupement et se glissa parmi les rangs pour rejoindre le centre où se trouvait le ministre des armes. Il était en grande discussion avec le directeur et le célèbre Neylic Anaël qui assommait tout le monde avec un discours « enflammé » sur les ondes gravitationnelles magiques et leur fréquence de résonnance. Vivianne ne l’écouta que d’une oreille, sirotant son champagne en silence et lorsqu’elle vit une opportunité, elle fit signe à son comparse d’entrée dans l’arène. La silhouette entra, fit quelques pas et fini par enlever sa capuche avant de paraître trop suspects aux yeux des gardes qui commençaient déjà à se rapprocher de lui. C’est alors que Vivianne s’écria :

    « Oh mais ne serait-ce pas ce très cher Hector ? »

    Le nom que je venais de prononcer se diffusa sur toutes les lèvres dans toute la salle. En quelques secondes, toutes les conversations se turent et l’assemblée se tourna vers le nouveau venu. Il ne faisait aucun doute que ce cher Hector venait de pérenniser son statut de paria pour les siècles à venir, mais je savais qu’il s’en fichait. Un coup d’œil au ministre m’indiqua qu’il l’avait vu lui aussi. Il ne me restait plus qu’à siroter tranquillement mon champagne et voir la collision entre ces deux étoiles instables réduire cette assemblée en poussière.
    Nicholodéon FuriMinistre des Armes
    Nicholodéon Furi
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    Re: Projet Edmond : Les financements ne partent pas en petit four
    Jeu 14 Avr 2022 - 16:03 #
    -Mais qu’est-ce… ?

    Le visage du Directeur Pendragon se défait sous le regard curieux de Ministre des armes qui suit alors le regard de l’homme de science qui s’est fixé sur un individu qui semble soudainement être au centre de l’attention de l’assemblée, créant autant de stupeur autour de lui qu’auprès du directeur. Pour sa part, le professeur Anaël n’a même pas pris le temps de tourner la tête dans la direction du nouveau venu, bien trop occupé à en venir à la conclusion d’une tirade qui n’en finissait pas, moment où il aurait obtenu la consécration et la compréhension de tous ceux qui l’écoute réellement, ce qui veut dire une seule personne ; sa stagiaire situé trois pas derrière lui, notant tout ce qu’elle pouvait assimiler sur un petit carnet noir de symboles et de formules. Le Ministre détaille l’origine de tous les regards. Visiblement, l’homme semble être un membre de l’académie de part ses vêtements, même si ceux-ci étaient en partie dissimulé par une capuche dont la coupe et la couleur sert surtout à ceux qui ne veulent pas être au centre de l’attention. Que ce soit l’inverse qui se produise est le genre de détail qui interpelle le Ministre des Armes. Il note aussi que la sécurité de l’académie, disposait autour de l’homme, s’est figée, attendant visiblement une réaction de sa chaine de commandement pour continuer ou stopper son action. Un détail qui n’a pas non plus échappé à Stock qui, n’ayant pas quitté le Ministre depuis sa sortie de l’amphithéâtre, vient chuchoter quelques mots à l’oreille de son employeur.

    -Doit-on vous exfiltrer ?
    -Laissez Stock. Je pense que c’est sans danger.

    L’homme obéit sans argumenter. Nicholodéon Furi a beau être un ministre d’un âge avancé, il a encore toute sa tête pour profiter de ses quarante années d’expériences au sein de la garde. Un passif qui finit toujours par vous donner un sens caché concernant les menaces en devenir. En l’occurrence, le regard paniqué du Directeur passant du nouveau venu au Ministre indique qu’il n’est pas le plus à plaindre dans cette mésaventure. Nick revient à l’homme qu’il n’arrive pas à identifier très clairement, notamment parce qu’il n’a jamais vraiment rencontré l’homme de sciences ; et sa présence à l’académie était juste la chance de palier à ce manquement. Il ne connait pas non plus son prénom, ayant l’habitude de l’évoquer par son titre et son nom lors des précédentes réunions. D’abord un instant indécis, le dénommé Hector s’avance soudainement vers le groupe du Ministère. Son regard hésitant finit par se saisir de celui du Ministre qui fronce le sien à son approche. Avant que Pendragon n’ait réussi à s’exprimer, le nouveau venu ouvre les hostilités d’un ton fébrile, mais d’où déborde un certain soulagement et une note de satisfaction.

    -Monsieur le Ministre ! C’est un honneur de vous rencontrer enfin !

    L’interpellé réussit à échanger un regard avec le directeur qui a plutôt tendance à le fuir, cherchant visiblement un secours rapide et impossible dans son assemblée.

    -Pouvez vous me présenter ce monsieur, Directeur Pendragon ?
    -Euh… oui.

    Il s’humecte les lèvres. Les deux hommes échangent un long regard qui ne se veut guère pacifique. Heureusement que faire attendre un Ministre n’est pas très bien vue, ils auraient continué ça un moment.

    -Je vous présente le professeur Hector Nobail.

    Nick hausse un sourcil.

    -Le fameux ? Heureux de vous rencontrer, professeur. On m’a pourtant dit que vous ne pouviez pas participer à cette journée. Merci d’avoir pu vous libérer.
    -Naturellement, monsieur le Ministre. Je n’aurais manqué ça pour rien au monde. J’ai juste eu quelques contretemps… fâcheux.

    Nouvelle échange de regard avec le directeur. Si dans un premier temps, Hector Nobail a eu la motivation de rentrer dans un conflit ouvert avec le directeur, ceci devant l’ensemble de ces pairs et le non des moindre Ministre des Armes, le chercheur s’est un peu calmé. Si sa mise à l’écart fera l’objet d’une vengeance au centuple, il n’est peut-être pas adéquat de montrer les dissensions au sein de l’académie devant le Ministre car malgré les résultats de Nobail, détruire la confiance dans l’académie en règle générale pourrait autant rejaillir sur le directeur que sur Nobail et tous ceux qui pourraient avoir intérêt dans ses recherches. Autour d’eux, le silence des conversations ne passe pas inaperçu, l’occasion pour Nicholodéon de mettre le doigt sur l’affaire qui tend les deux hommes de manière détourné car le différent ne lui a pas échappé.

    -Ce silence est déstabilisant, messieurs. Dois-je croire que cette assemblée attend une déclaration d’importance que nous souhaitons tous entendre ?

    Le directeur s’étrangle dans sa réponse et se fait supplémenter par Nobail qui se permet même de se rapprocher du Ministre.

    -En tant que commanditaire de mes travaux, monsieur le Ministre, je crois qu’il est important que vous soyez le premier et le seul, pour l’instant, à entendre mes fabuleux résultats.
    -Cela me va.

    Puis à l’attention de l’assemblée.

    -Je vous prie de m’excuser. Votre soif de connaissance devra attendre un peu. Vous pouvez reprendre vos activités.

    Presque à contrecœur, les convives s’exécutent, mais les regards restent braquer dans la direction d’Hector Nobail et les discussions les plus basses semblent se concentrer sur ses travaux et l’insatisfaction générale du chercheur vis-à-vis de l’académie. Le brouhaha reprend et quelques bribes d’informations parviennent jusqu’au représentant gouvernemental, faisant redoubler de crainte le directeur Pendragon.

    -Permettez de prendre place dans un salon … privé. Tout ce bruit, on ne va plus s’entendre.
    -Bonne idée, monsieur le Directeur.
    -Je vous propose d’inviter les professeurs Radahan et Rykard. Ce sont des pointures dans leur domaines.
    -Pourquoi pas, oui.

    Nobail grimace car si les noms évoqués sont certes des académiciens renommés de l’institution, ce sont aussi les plus fervent détracteurs de ses recherches et la perspective de devoir vendre son bout de gras au milieu d’un triplet de pointures particulièrement critiques de ses travaux ne l’enchante guère. Le directeur cherche du renfort. C’est pourquoi Nobail, dans un réaction de panique tout à fait humaine, va chercher l’aide, à son tour, là où il le peut.

    -Vous devriez aussi inviter l’académicienne Abelas. C’est une partenaire avisée de nos recherches.
    -Ah bon ? Intéressant. J’aurais voulu aussi échanger avec elle. Vous pouvez la faire venir, Directeur ?
    -Euh… oui. Tout à fait.
    -Parfait alors. Prenons un peu de calme.

    Le directeur invite mollement le Ministre à prendre une porte discrète. Stock entre le premier, vérifiant de la sécurité des lieux, suivi par Nobail. Le directeur fait mandater un étudiant de convoquer les professeurs Radahan et Rykard avant d’entrer à son tour. Le professeur Anaël qui a autant écouter que les élèves l’écoutent, est refouler à la porte par Stock qui n’a pas perdu une miette de la liste des convives. A nouveau, les protestations du vénérable ne trouvent écho chez personne d’autre que sa stagiaire. A l’intérieur, le Ministre se retourne vers le directeur.

    -Vous avez fait convoquer madame Abelas ?

    Il se frappe le front de la main dans un geste théâtral bien trop faux pour être vrai.

    -Ah ! J’ai oublié. Ou avais-je la tête ? Peut-être que votre chargé de la sécurité pourrait…
    -Monsieur Stock reste ici. Vous pouvez vous en occuper ? Je dois m’entretenir avec monsieur Nobail.
    -D’accord. D’accord. Je vois.

    Il se frotte les mains, l’air de vouloir ajouter quelque chose, puis fait demi-tour d’un pas précipité comme s’il souhaitait laisser les trois hommes seuls le moins longtemps possible. A peine la porte fermée, Nobail se tourne vers le Ministre, bien décidé à l’amener dans son camp.

    -Monsieur le Ministre. J’ai d’importantes choses à vous révéler.
    Vivianne AbelasLa dame du temps
    Vivianne Abelas
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    Re: Projet Edmond : Les financements ne partent pas en petit four
    Sam 7 Mai 2022 - 10:43 #
    Petite et discrète, Vivianne se dissimulait derrière les curieux pour apprécier la scène sans qu’on puisse la voir. Le chaos qui se formait devant elle était un spectacle absolument exquis. Elle voyait le directeur Pendragon tel un géant qui essayait d’empêcher, à la force de ses bras, la collision entre deux étoiles instables. Une collision qui ne manquerait pas d’annihiler toute vie autour d’elle. Il ne fallait pas se mentir, les recherches de Nobail étaient terriblement dangereuses, voire même atroces. N’importe qui de censé se détournerait d’un tel travail. Pourquoi augmenter la destructivité des armes disponibles ? Pourquoi tuer davantage de monde en une seule frappe ? Quel chercheur pourrait éthiquement se lancer dans une telle quête ? Tout le monde échangeait des regards silencieux dans la salle, tous savaient comment cela allait mal tourner. Vivianne aussi, mais elle n’en avait cure. Ses objectifs étaient bien différents et si elle devait laisser le monde brûler pour les atteindre, elle le ferait sans aucuns remords.

    Lorsque le directeur « oublia » de la convoquer, elle en profita pour sortir de la salle, histoire de faire gagner un peu de temps à Nobeil et de mettre l’académie sur un pied d’égalité avec lui. Pendragon remua ciel et terre pour la dénicher et finit par la retrouver assise à une fenêtre dans le couloir, observant les prémisses de la saison chaude au dehors.

    « Vivianne, enfin vous voilà ! Pouvez m’expliquer pourquoi Nobeil, vous a expressément demandée auprès de lui. Je vous déconseille de vous allier à un chercheur fini comme lui jeune fille, cela pourrait avoir de graves conséquences pour votre carrière.

    - Sont-ce là des menaces monsieur le directeur ? »

    Le visage de Vivianne avait perdu son air juvénile et était devenu aussi froid que la glace. Pendragon dut sentir une différence, car il la dévisagea d’un air curieux. Elle avait toujours joué la petite prodige naïve et innocente devant lui, mais maintenant qu’il la regardait, il se demandait qu’elle était la personne à laquelle il était en train de s’adresser.

    « Simplement un conseil d’un ancien à une jeune recrue. Je ne voudrais pas voir sombrer dans la polémique alors qu’un avenir brillant vous était destiné. J’avais beaucoup de respect pour votre grand-père Vivianne. Alors, ne choisissez pas le mauvais camp dans cette histoire. »

    Vivianne se leva en douceur et fit quelques pas pour se planter devant le directeur Pendragon.

    « Vous savez ce que Nobail va dire au ministre ?

    - Non …

    - Moi je le sais, je connais son travail sur le bout des doigts, certaines de ses idées sont les miennes. Certains de ses dispositifs ont été conçus par moi. Je connais son travail comme si je l’avais fait, ses forces, mais aussi ses faiblesses …

    - Où voulez-vous en venir, mademoiselle ?

    - Eh bien de nous tous je suis là seule à savoir exactement comment arrêter ce rapprochement dangereux entre le ministre et Nobail …

    - Eh bien qu’attendez-v …

    - Ou comment les jeter dans les bras l’un de l’autre. »

    Le visage de Pendragon s’assombrit immédiatement. Les yeux de serpent de Vivianne venaient de confirmer son inquiétude qui n’avait fait que croître depuis l’apparition d’Hector durant l’apéritif dînatoire. Elle l’aidait et ne s’en cachait plus le moins du monde, mais il voyait très bien pourquoi.

    « Je ne réponds pas au chantage jeune fille.

    - Oh, mais vous n’avez pas besoin d’y répondre. Vous pouvez vous effacer et nous laisser convaincre le ministre de nous verser un financement. C’est pourtant la devise de cette académie, de laisser libre cours à la recherche. De financer toutes les idées. Ou alors vous pourriez me proposer mieux que cela, me donner envie de rester sans avoir à courir après les financements. Par exemple, en me nommant comme lauréates de la bourse décennale de la couronne pour la recherche sur la magie du quotidien. »

    Pendragon faillit s’étouffer en entendant sa demande. Cette bourse était un financement sur 10 ans, le jackpot pour un chercheur, car il savait que ses recherches pourraient continuer dans d’excellentes conditions pendant des années. Pendragon n’était pas fou, il savait qu’il ne pourrait pas dégager Vivianne après cela. Connaissant son potentiel, il ne doutait pas qu’elle en ferait bon usage, mais d’ordinaire on ne décernait pas une telle récompense à une novice, fusse-t-elle une prodige de la magie comme Vivianne.

    « Annoncez-le devant le ministre des armes. Annoncez-lui que nous ne pourrons pas continuer les recherches sur l’armement, puisque Nobeil et moi avons obtenu cette bourse. De cette façon vous sauverez vos affaires et Nobeil est juste assez vieux pour que cela ne soit pas trop suspicieux. Réfléchissez vite. »

    Je lui souris jusqu’aux dents, profitant de son air déconfit au maximum. Il était sur le point de perdre son calme légendaire, aussi ne lui laissais-je pas le temps de dire un mot de plus. Il fallait battre le fer quand il était encore chaud. Je me dirigeais donc rapidement vers le petit salon, l’obligeant à me suivre. Il avait perdu beaucoup de temps avec mon petit manège, un temps précieux et il le savait. J’entrai dans la pièce, me laissant contrôler par le chien de garde du ministre avant de m’asseoir pour écouter Nobeil.

    « … le nuage a un effet presque immédiat. Le ralentissement de la régénération est tel que l’utilisation des potions pourrait être compromise empêchant les soins. Vous devriez voir les tests sur les animaux, l’efficacité est incroyable encore mieux que les poisons magiques. C’est l’assurance qu’une attaque aurait l’effet escompté dans le temps, en empêchant la magie de faire disparaître tous ses effets en quelques heures. »

    Il tourna la tête et m’aperçut. Je puis sentir une lueur d’espoir dans son regard. Pauvre gamin passionné, si tu savais tout ce qui se joue autour de toi en ce moment.

    « Ah Vivianne, j’étais en train d’expliquer les effets du Grossark sous forme de poudre en suspension dans l’air.

    - Oh oui tu m’en avais parlé, c’était vraiment incroyable à quel point cela pouvait interférer avec les décoctions alchimiques les plus poussées que nous connaissions. Tu as réussi à contrôler la dispersion ? Je me souviens que c’était ton principal problème ?

    - Justement j’allais y venir, continua Hector en se lançant dans la suite de son explication. »
    Nicholodéon FuriMinistre des Armes
    Nicholodéon Furi
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    Re: Projet Edmond : Les financements ne partent pas en petit four
    Jeu 12 Mai 2022 - 15:25 #
    Nobail est intarissable, rapportant ces recherches, ses réussites et ses échecs avec une grande précision. Si son schéma de pensée parait souvent assez chaotique, il ne perd pas trop le fil dans ses explications malgré des digressions intéressantes mais fréquente. Restant silencieux, le Ministre des Armes lui laisse tout l’espace pour s’exprimer de la meilleure des façons, s’accaparant même un tableau sur un mur pour y gribouiller des équations et des schémas scientifiques qu’un néophyte comme Nick est bien incapable d’appréhender. Si le scientifique a la fâcheuse tendance à se laisser submerger par l’importance de détails théoriques, ses recherches ont pour avantages d’avoir une large section de cas pratiques et de tests expérimentaux dont les résultats parlent davantage au ministre. Tout aussi silencieux, Stock reste derrière le ministre, les bras croisés. Les deux hommes sont un peu surpris par l’arrivée du directeur et de l’académicienne alors que Nobail s’est bien avancé dans son sujet. Intérieurement, le ministre note qu’il a fallu un certain temps pour que le directeur amène l’académicienne ici alors que la théorie aurait été que la jeune femme se trouve dans la salle de réception et qu’elle n’ait pas tardé à rejoindre une entrevue privative avec un des plus gros commanditaires du Royaume. Etrange. Le visage songeur du directeur, différente de sa mine lorsque Nobail les a interrompus, laisse sous-entendre que la situation est particulière entre Pendragon et Abelas. Allié ou ennemi, nul ne peut le dire, elle qui s’est fait inviter par Nobail.

    Les deux invités prennent place pour suivre les explications de Nobail, Abelas produisant des remarques et des commentaires pertinents avec une bonne régularité, démontrant d’une certaine expertise dans le domaine de recherche du chercheur. Ils ont brièvement interrompu par l’arrivée des professeurs Radahan et Rykard, hommes d’âges murs qui ont des regards très durs pour leur collègue qui ne semble pas non plus les porter dans son cœur. L’ambiance te tend légèrement, les deux nouveaux arrivant se plaçant de part et d’autre du Directeur, laissant le Ministre et l’académicienne isolé, le tout devant Nobail debout face à son tableau. Tout y passe. Les conséquences sur les cobayes, les probabilités d’handicap permanent et de décès. Les complications pour exploiter et raffiner les minerais dans des proportions suffisantes pour parvenir au résultats susmentionné. Nick écoute, impassible. Du côté des deux scientifiques, ça fulmine petit à petit, tandis que le directeur reste étonnement impassible. Finalement, le professeur Rykard finit par se lever, interrompant autant Abelas que Nobail dans l’explication du fonctionnement d’un mécanisme expérimental.

    -Il suffit ! Ces recherches sont une insulte à l’Académie ! A la science ! A la vie même ! Je ne peux concevoir que notre bien aimé Reine ait donné son accord dans l’élaboration de nouvelles armes pour des menaces chimériques. Ce n’est pas l’image que l’Académie se fait de notre beau Royaume.

    A ses côtés, Radahan approuve.

    -Directeur Pendragon ! On ne peut cautionner ses recherches. Celles-ci doivent cesser !
    -Mes amis…

    Visiblement, Pendragon a le cul entre deux chaises. Si ces comportements précédents vis-à-vis de Nobail laisse comprendre qu’il partage la pensée de Radahan et Rykard, il ne souhaite pas pour autant se confronter directement à Nicholodéon Furi qui s’en doute bien. Le vieil homme lève la main dans un geste d’apaisement, les invitant à se rassoir. Dans le même temps, il invite Nobail à prendre place aussi. Le Ministre a eu suffisamment d’informations pour se faire une idée des résultats de Nobail et du champ des possibilités qui s’ouvrent à ces recherches.

    -Je veux d’abord faire un commentaire sur vos propos, professeur Rykard. Non, la Reine n’a validé aucun accord concernant l’élaboration de nouvelles armes. Si les recherches de monsieur Nobail peuvent laisser le suggérer, ce n’est pas là le but pour le ministère que je représente. Si l’intérêt initiale concerné le développement de capacité de forage et de minage efficace, je ne vous cache pas que les résultats obtenus ont fait l’objet d’un examen vis-à-vis des éventuelles possibilités militaires. Il n’y a eu que des réflexions, rien n’a été acté. C’est la recherche sur les nouveaux minéraux du Désert Volant qui ont conduit à comprendre davantage les effets du Grossark et du Kertirium. Ces recherches ont permis de mettre en lumière la faisabilité de telles armements et de documenter sur leurs effets. Sur ce point, je me permets de féliciter le professeur Nobail et l’académicienne Abelas pour leur travail.

    Nicholodéon salue les deux scientifiques d’un signe de main. Nobail est rayonnements de joie tandis que Rykard et Radahan redouble de regards assassins.

    -Toutefois…

    Les sourires se crispent.

    -Messieurs les professeurs Rykard et Radahan, je partage votre opinion. Ces résultats font froid dans le dos.

    Les concernés échangent un regard, ne sachant comment prendre cette remarque dans leur sens du ministre tandis que Nobail arque les sourcils.

    -Mes recherches ont été réalisés suivant les règles déontologiques et…
    -Je ne remets pas en doute la qualité de vos recherches, Nobail, juste la dangerosité de ces recherches. Pour recontextualisé, oui, je crois à l’existence de chimères qui nous menacent. Un jour. L’année dernière, le Désert Volant est apparu. Les rapports de nos explorateurs ont remonté la présence dans les ruines du Corbeau d’éléments constituant une troupe armée. Les restes d’armures nous indiquent qu’elles étaient constituées de plusieurs centaines d’individus. Le tout dirigé par une puissante entité qui a tenu tête à plusieurs des meilleurs éléments de notre Royaume. Aujourd’hui, le Royaume est sauf. Mais si sur cette ile, ce n’était pas trois cents soldats, mais trois milles ? Ou trente mille ? Aujourd’hui, nous ne serions peut-être pas là à discuter calmement. C’est dans l’optique de menace de cet acabit, qui sont d’autant plus plausible depuis l’arrivée de ce Désert Volant, que le Ministère des Armes financent ces projets.
    -C’est exagéré…
    -Peut-être, professeur Radahan, mais je préfère être prêt avec des atouts qui ne serviront jamais plutôt que d’être pris au dépourvu et de voir nombres de victimes à cause de notre inaction.
    -Ce n’est pas en fabricant de meilleurs armes que l’on protège le Royaume.
    -Vous avez raison.

    Une fois encore, les protagonistes sont déstabilisés. Là où peut-être ils s’attendaient à ce que le Ministre des Armes défendent bec et ongles la recherche militaire, ces déclarations semblent aller à contre-courant. Heureusement, Nicholodéon tient à être bien compris et n’est pas avare d’explications.

    -Les recherches de Nobail sont un succès et conduisent à se poser deux questions fondamentales. La première, c’est de déterminer l’origine de ces minéraux. Ils sont endémiques au Désert Volant, je veux savoir pourquoi. Car le Royaume ne connaissait pas ces minéraux. Je veux savoir si ces minéraux ont été fabriqués artificiellement. Si ce sont des gisements naturels. Si c’est le cas, quels sont les conditions qui ont amenés à leur génération. Et enfin, quels sont les chances que ces minéraux soient créés ailleurs. Un vaste sujet, mais si on peut me démontrer que le Désert Volant est le seul biome qui a pu permettre la création de ces matières, alors cela signifiera que nous ne sommes pas menacés à l’avenir par des armes sur ces minéraux. La deuxième question, dépendante de la première, mais je ne préfère pas perdre de temps, c’est de savoir si nous avons les moyens de contrer ces utilisations. Si mon ennemi hypothétique a ces armes, il est tout aussi préférable de développer des contre-mesures qui en nullifient ses effets. Nous assurerons alors la sécurité de nos concitoyens et agiront directement sur les conséquences environnementales de ces dangereuses capacités.

    Le Ministre garde pour lui les débats en interne sur la dangerosité de ces armes qui pèsent pour beaucoup dans ce changement de direction. Si ses convictions sont cohérence avec ce changement de cap, il admet à lui-même que les contestations en internes sur des armes basés sur des minerais du désert ont joué pour beaucoup dans le changement de direction. Le Ministre n’aurait pas dit non à développer les armes correspondants aux contre-mesures demandés, mais il n’aurait jamais eu le soutien de la couronne. Et il comprend le pourquoi, même s’il n’est pas d’accord avec l’avis de ces pairs et de la royauté. En outre, le ministre des Armes aurait alloué ce développement au génie de Forteresse, jugeant que l’on ne peut pas se reposer sur des civils quand il est question d’équipements militaires. A partir d’un moment, la rigueur martial et le secret de la garde sont indispensables à ce type de projet. Vue les tensions visibles entre chercheurs, il n’aurait pas été malin de laisser un projet aussi sensibles entre des mains divers si instables. A contrario, les deux sujets de recherches qui font suite aux recherches de Nobail sont politiquement et scientifiquement instables.

    -Monsieur le Directeur. Pensez vous être mesure d’associer vos plus brillants membres à collaborer sur ces projets de recherches ?

    Car ça ne semble pas être la partie la plus facile.
    Vivianne AbelasLa dame du temps
    Vivianne Abelas
    Informations
    Re: Projet Edmond : Les financements ne partent pas en petit four
    Sam 11 Juin 2022 - 12:05 #
    Une tension palpable s’était installée dans la pièce. Lorsque les deux professeurs émérites avaient bondi pour critiquer le travail de Nobail, le directeur avait grincé des dents. Il aurait voulu les suivre s’insurger de telles recherches, mais les enjeux étaient bien plus compliqués pour lui. Il ne pouvait simplement pas s’opposer au ministre de face, et puis il devait surveiller la vipère qui sifflotait loin de toute cette agitation. Aussi fut-il étonné de la proposition du ministre. Une collaboration soudaine et inespérée. Le moyen se débarrasser de Vivianne tout en ayant des personnes du même avis que lui pour surveiller tout ça. Il ne laisserait pas ce projet échapper aux considérations éthiques qui se devaient d’être maintenues et il ne faisait ni confiance à la perfidie de Vivianne ni à la naïveté de Nobail pour ça.

    « Monsieur le ministre, votre exposé me semble tout à fait légitime et vos inquiétudes également.

    — Comment ? Myrrdin vous n’êtes pas… protesta Rykard.

    — Si vous me demandez de continuer ce projet en impliquant plusieurs chercheurs de l’académie, je demanderais cependant à ce qu’il reste sous la juridiction de notre humble université. Nos chercheurs ont d’autres obligations et il serait difficile pour eux de composer avec leurs obligations au sein de l’établissement, notamment les cours. Je peux vous assurer qu’une équipe pourra se former pour répondre à vos inquiétudes. »

    Le regard du directeur venait de fusiller les deux professeurs du regard pour leur intimer l’ordre de ce taire.

    « Tant que cette recherche reste encadrée par l’académie, nous mettrons tout en œuvre pour ne pas qu’elles correspondent aux objectifs que vous avez cités et uniquement à ces objectifs. C’est à cette unique condition que nous accepterons la poursuite de ces recherches qui, je vous le rappelle, appartienne à l’académie selon l’article 14 du code de la propriété intellectuelle encadrant les travaux de recherches effectués au sein d’une institution. »

    La dernière remarque du directeur était là pour rappeler au ministre que Nobail et ses recherches appartenaient encore à l’académie et que bien qu’il pouvait en discuter autour d’une table, la plupart de leur contenu ne pouvait être diffusé sans l’accord de l’académie et ceux, même si Nobail venait à quitter leurs rangs. IL le menaçait d’embargo en somme. Le directeur se tourna ensuite vers Nobail.

    « Cela vous conviendrait-il … Hector ?

    — Je… euh… »

    Le chercheur ne savait pas vraiment ce qui était en train de se passer autour de lui. Machinalement, son regard glissa vers la jeune femme qui restait de marbre depuis tout à l’heure. Il croisa son regard et sut ce qu’il devait faire.

    « Oui, je peux accepter ces conditions, si cela peut faire redescendre votre inimité à mon égard et que je peux continuer mes recherches sans être toujours jugé…

    — Rickard, Radahan ?

    — Tant que l’académie est responsable du cadre et qu’il est défini dans les mêmes mots que le ministre.

    — Bien, se félicita le directeur, Monsieur le Ministre, seriez-vous d’accord pour que…

    — Je refuse. »

    Cette fois, ce sont tous les yeux qui se tournèrent vers Vivianne. Restée silencieuse jusque-là, l’enchanteresse venait de briser son silence à la surprise générale. Tous, même le directeur et Nobail la fixèrent avec une expression de pure surprise.

    « Je connais la moindre équation de ses recherches, la moindre nuance, la plus petite variation. Hector et moi avons travaillé ensemble sur ce projet, mais je me dois d’y renoncer. Il s’avère que j’attends un évènement particulier. »

    Elle caressa son ventre de la main, faisant immédiatement passer son message. LE directeur Pendragon secoua la tête en se demandant si elle n’était pas folle. Nobail, lui, se radoucit. Il avait cru qu’elle allait l’abandonner, mais il comprenait qu’elle ne veuille plus s’investir dans cette histoire. Elle l’avait aidé en cachette pour ne pas s’attirer les foudres de tout le monde et s’exposer au grand jour lui avait beaucoup coûté. Il lui était reconnaissant de ce qu’elle avait fait pour elle.

    « Monsieur le ministre, j’ai toute confiance en mes collègues pour mener votre projet à bien dans les limites de la morale. Cependant, pour moi et ma grossesse, je préfère ne pas m’impliquer dans un projet aussi tendu. Je ne pense pas que j’en serais capable, mais après mon accouchement, si tout se passe bien, je serais toujours disponible pour donner mon avis. »

    Pendragon eut un hoquet de dégoût, mais le dissimula plutôt bien. Il se tourna finalement vers le ministre.

    « Bien nous souhaitons tout le bonheur du monde à notre future mère. Que pensez-vous de l’équipe que je vous propose, monsieur le ministre ? Cela vous convient-il ? »
    Nicholodéon FuriMinistre des Armes
    Nicholodéon Furi
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    Re: Projet Edmond : Les financements ne partent pas en petit four
    Sam 18 Juin 2022 - 22:53 #
    Nicholodéon est bien incapable de déterminer si la déclaration de Vivianne est réelle ou pas. Si le hasard du moment de la révélation semble poser de question, il ne peut deviner en rien ces velléités de vouloir continuer ou non à s’impliquer dans un tel projet qui, on peut le comprendre, peut avoir de graves conséquences potentielles sur la vie à naître. Si le Ministre des Armes n’a pas eu la chance, ou la malchance, de s’octroyer une vie de famille et la possibilité de profiter du sentiment incroyable de la paternité, il a bien conscience que ce genre de chose vous change un homme, ou une femme. Au-delà même de vos aspirations professionnelles. Au cours de ses nombreuses années de service, il a vu des soldats refuser une promotion, les honneurs et la chance de s’élever parmi ses pairs pour ne pas fuir leurs responsabilités de père. Il connaît bien ça. Il est important d’avoir des parents présents pour élever la future génération. Les jeunes gardes qui n’ont pas trop connu leur parents ne sont pas souvent ceux qui deviennent des officiers compétents. De son humble expérience.

    Alors, c’est en toute honnêteté que le Ministre s’approche de Vivianne pour lui prendre sa main et lui présenter ses hommages à la suite de cette révélation.

    -Madame. C’est un choix fort que de faire passer son enfant avant son métier. De mettre sa carrière entre parenthèses, en quelque sorte, quand celle-ci semble des plus prometteurs. Mes félicitations. J’en viendrais à être curieux de rencontrer l’homme qui a su vous faire prendre un autre chemin. J’espère qu’il n’est pas enterré au fond du jardin botanique pour ça.

    Une boutade comme le Ministre en fait peu, mais le temps est au trait d’humour et à un peu de joyeuseté. Ce n’est pas tous les jours que l’on apprend un heureux événement, même si certains des vieux scientifiques ici présents semblent prendre la chose avec beaucoup moins d’enthousiasme.

    -Peut-être est-il ici…

    Ce n’est pas une question adressé à l’académicienne, juste une insinuation glissée dans un sourire en coin dans les rangs des hommes ici présents qui se regardent alors comme si ce bluff pouvait être vrai. Pour sa part, le Ministre a un long regard pour Nobail, comme s’il a fait son choix. Entre deux expériences, passant leur jour ensemble dans un tourbillon de recherches effréné, est-ce que ce ne serait pas là le meilleur moment pour que l’une des alchimies les plus inexplicables de l’histoire humaine se produise à nouveau. Enfin, ça n'intéresse pas plus que ça le Ministre. Ce qui le turlupine, c’est que la présence de Vivianne semble avoir été un puissant catalyseur dans les résultats probants de Nobail et perdre cet élément est des plus regrettables. Si derrière le titre, il y a l’homme Furi qui respecte le choix de vie de Vivianne, le titre de Ministre le fait vivre aujourd’hui, et il faut parfois prendre des décisions difficiles. Comment la convaincre de changer d’avis ? Car ce n’est pas les autres membres de l’académie qui vont supplanter le travail d’Abelas. Ils étaient véritablement contre. Et même selon les nouveaux termes, Nick se méfie d’eux pour arriver à leurs fins. S’ils ont peur du moindre développement fâcheux qui pourrait documenter un peu plus les effets et l’usage de ces minéraux en tant qu’arme, ils vont brider le projet dans tous les sens, au risque d'empêcher l’obtention des résultats sur le nouveau domaine de recherche.

    Efficacité. C’est que Nick veut. Et s’il peut avoir les bons éléments aux bons endroits, il va bien essayer.

    -Toutefois, miss Abelas, je vous demande de reconsidérer un temps soit peu votre décision. Je suis conscient que le champ d’application de ces recherches peut être dangereux, encore plus pour l’enfant que vous porter. Toutefois, tout ceci touche à la sécurité du Royaume et vos connaissances sur le sujet sont très clairement inestimables pour l’obtention de résultats rapides et satisfaisants dans le cadre de ce nouvel axe de recherche. Peut-être est-il possible de ménager vos conditions de travail pour rester à l’écart de ces substances, garantissant votre sécurité sur vous et votre enfant, tout en apportant votre expertise et vos réflexions à ce projet. Ces recherches feront l’objet d’une diffusion prochaine au Prince Héritier et vous comprendrez tous comment il est primordial d’obtenir en amont les réponses aux questions que sa majesté Aeron pourrait avoir sur ces recherches.

    Passer en revue le fruit de son travail par le Ministre est une chose, qu’il passe entre les mains du Prince Héritier, c’est une autre histoire et serait très certainement une belle occasion de se mettre en valeur auprès de la couronne elle-même. Une chose qui ne semble pas avoir échappé à Rykard.

    -Monsieur le Ministre. Je suis sûr que nous comprenons tous l’infime honneur de voir notre travail servir la couronne, mais il est un plus grand honneur que de donner la vie. Je suis sûr que vous comprendrez la décision de miss Abelas.
    -Sûrement.

    toujours étonnant de voir un vieil homme probablement sans progéniture présenter ô combien il estime l’honneur d’enfanter quand il y a une femme dans la conversation. Nick le sait. Il est dans ce cas, c’est pour cela qu’il voit très bien la ficelle.

    -Je vous laisse y réfléchir quelques instants. Directeur, j’aimerais vous entretenir à part.
    -Mais… mais bien sûr monsieur le Ministre.

    Ils sortent de la pièce un instant et le ministre prend bien soin de refermer la porte derrière soi. Forçant le scientifique à se plaquer contre le mur tandis qu’il s’approche de lui, sur le ton de la confidence, son regard devient acier. Car il est une chose de se raccrocher à des règlements qui font le ciment de la société, mais quand cela concerne des intérêts bien supérieur à leur petites personnes, tout ceci n’est que des fétus de paille qui ploient sous le vent de la sécurité nationale.

    -Directeur, je ne vais pas y aller par quatre chemins. Veuillez ne plus jamais invoquer votre article 14 à la figure. La couronne et les Ministères sont totalement au fait de ce genre de choses tout comme vous devez être totalement au fait que les résultats de ces recherches sont frappés du sceau du secret défense car portant sur des sujets relatifs à la défense du Royaume. En cela, votre code de propriété intellectuelle est caduc pour ce qui a déjà été obtenu et ce qui doit venir.
    -Mais… c’est un scandale !
    -Parce que ce sont des sujets sensibles, votre obstination à les garder sous le coup de la responsabilité de l’académie laisse à croire ; alors que ces seuls résultats sont pour la couronne et le conseil des ministres des sujets d’états ; que vous cherchiez à en faire usage pour votre intérêt.
    -Vous m’accusez de vouloir trahir la couronne ? Moi ? Alors que je suis à la tête d’une des académie les plus reconnus du Pays ? Ce n’est pas vous qui allait me faire une leçon de loyauté.

    il s’étrangle à moitié dans un rictus de colère. Le Ministre rapplique toujours sur le même ton, ancré fermement sur sa position.

    -C’est ce que je pourrais penser, oui, si vous insistez. Deux choix s’offrent à vous. Soit vous acceptez que ces recherches soient de la responsabilité du Ministère et non de l’académie. Soit ces recherches se passeront officiellement de l’académie.

    Le Ministre appuie un peu trop sur le “officiellement”, laissant sous-entendre la possibilité au Directeur Pendragon que les éléments dans la pièce d’à côté pourraient peut-être travailler directement pour le Ministère. Comme il a déjà été dit, il y a toujours un moment où les recherches doivent faire l’objet d’un cadre militaire, là où la fierté mal placée des scientifiques imbus de leur propres prestige n’a pas sa place.

    -Je vous laisse y réfléchir.
    -Laissez-moi d’abord vous donner matière à réfléchir, à mon tour, monsieur le Ministre. Vous n’êtes pas un intellectuel. Vous êtes un donneur d’ordres. Vous regardez de haut les gens qui ne sont que des outils pour parvenir à vos objectifs. Ce n’est pas mon cas, monsieur. Je connais mes académiciens et mes chercheurs. Je sais qui ils sont, ce dont ils sont capables. Et ce que je peux vous dire, c’est que vous faites une grave erreur en leur accordant votre confiance. Un jour, vous vous rappellerez mes paroles. Et vous vous en mordrez les doigts.

    Les deux hommes se jugent du regard un instant et c’est le Ministre qui rompt le premier, surtout pour entrer à nouveau, suivi après un temps d’arrêt par le Directeur qui semble parvenir à retrouver une prestance malgré l’échange musclé. Il n’est pas très bon de se fâcher avec le directeur Pendragon, mais quand il est question de la sécurité du Royaume, Nick est intraitable. S’il doit sécuriser les recherches à venir, il le fait. Pour ce qui est des actuels, même si l’académie fait des pieds et des mains pour mettre ces résultats hors de portée du Ministère, il faut se rappeler que la garde à des agents pour ce genre de mission, mais ce serait un gâchis d'énergie que d’en arriver là.

    -Bien, qu’avez vous décidé ?
    Vivianne AbelasLa dame du temps
    Vivianne Abelas
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    Re: Projet Edmond : Les financements ne partent pas en petit four
    Jeu 23 Juin 2022 - 21:46 #
    Vivianne leva les yeux vers le ministre en écoutant pour lui faire comprendre qu’elle appréciait sa considération, mais son visage étonné lorsqu’il renchérit son offre était le plus innocente qui soit. Évidemment qu’il la voulait, Nobail était certes brillant, mais aussi beaucoup trop dissipé et sa méthodologie était toujours bancale. Il avait besoin d’être soutenu par un élément fiable qui ne variait pas et qui savait où il voulait aller. Vivianne était bien trop vieille pour tomber dans ses pièges de jeunesse et peut-être le ministre avait-il vu cela au-delà de son apparence juvénile. Une femme sage, mais aussi terriblement dangereuse ?

    « Monsieur le Ministre, je crois que nous sommes mal comp… »

    Elle fut interrompue par sa petite discussion avec le directeur et elle les regarda partir dans un coin. Immédiatement, Nobail se rapprocha d’elle avec une expression de pure joie sur le visage, tandis que les deux autres professeurs en faisaient de même pour ne pas les laisser parler tous les deux.

    « C’est incroyable Vivianne, on a le projet qu’on voulait. Je sais que c’est dur pour toi, mais s’il te plaît, il n’aurait plus aucun sens sans toi.

    — Vivianne, le coupa Radahan, un tel projet vous demandera beaucoup d’effort. Le ministre vous mettra une pression incommensurable. Nous l’avons tous vu, je suis sûr qu’il exerce cette pression sur le directeur en ce moment même.

    — Il a raison Vivianne, avec votre enfant, vous ne pourrez pas supporter une telle charge de travail…

    — Ça suffit, vous tous, taisez-vous, s’emporta l’enchanteresse, clouant le bec aux trois chercheurs. »

    Elle n’en pouvait plus de les entendre geindre comme des bébés alors qu’ils n’avaient aucun, mais alors aucune idée de tout ce qui se tramait dans cette histoire. Aucune idée, de tous les efforts qu’elle avait fournis pour en arriver là. Pour pouvoir retrouver sa liberté qu’elle avait perdue il y a bien longtemps. Pour trouver son échappatoire. Elle eut une pensée pour Diane pendant un instant, avant que le ministre ne revienne.

    « Je… je ne suis pas chercheuse à plein temps. En effet, je tiens une boutique de magie très en vogue près de la guilde des aventuriers. Elle appartenait à mon grand-père et j’y tiens beaucoup. Il vaudrait mieux que je me concentre totalement sur ce projet pour ne pas qu’il soit interrompu au moment où mon bébé viendra au monde. Si vous pouvez me proposer un environnement de travail sécurisé et que mes pertes de chiffre d’affaires sont remboursées par la couronne. J’accepterai de travailler sur ce projet, que ce soit au génie ou à l’académie. Peu importe ce dont vous avez convenu avec le directeur. »

    Elle cligna des yeux vers ce dernier comme pour lui rappeler qu’il avait la corde autour du cou en ce moment. Il se pinça la lèvre avant de s’avancer. Le conflit auquel il faisait face devenait insurmontable. Il allait finir par se mettre le ministre à dos et il avait déjà perdu le contrôle de cette histoire. Tout ce qu’il pouvait faire c’était s’assurer que les deux chercheurs restent affiliés à l’académie pour ne pas perdre tout contrôle. Et l’idée de céder au chantage de Vivianne lui était insupportable.

    « Très bien, je crois comprendre que cette affaire relève maintenant du génie. Si vous le voulez bien nous allons retourner dans la grande salle où tout le monde doit se demander ce qu’il se passe. Afin d’en finir avec le programme de l’après-midi. »

    Tout le monde se leva après que Nobail et Vivianne se soient approchés du ministre pour convenir d’une discussion en privé après son passage à l’académie afin de discuter pleinement du projet. Puis, ils sortirent pour rejoindre le reste des chercheurs qui commençaient sérieusement à penser qu’une guerre allait être déclarée. En passant, le directeur arrêta Vivianne.

    « Jamais vous n’aurez cette bourse Vivianne par des moyens aussi ignobles, Vivianne. »

    L’enchanteresse s’arrêta et tourna lentement son visage vers le vieil homme. Son masque glissa, révélant l’espace d’un instant sa véritable nature.

    « Mon enfant, tu étais si préoccupé par cette bourse que tu as accepté de grâce l’autre option, mais je n’ai jamais dit que ce n’était pas elle que je voulais depuis le début. »

    Et avec un sourire en coin, elle se fondit dans la foule en laissant le directeur sans voix. Qu’est-ce qu’il avait laissé entrer dans son académie ?
    Nicholodéon FuriMinistre des Armes
    Nicholodéon Furi
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    Re: Projet Edmond : Les financements ne partent pas en petit four
    Lun 27 Juin 2022 - 15:33 #
    Ainsi le Directeur a fait son choix. Ce projet de recherche va donc revenir au Génie. Il est regrettable que ces hommes de sciences ne fassent pas passer la raison avant leur intérêt personnel, mais il en est ainsi des caprices de l’espèce humaine. Si certains pourraient estimer que Furi a voulu imposer son caprice, il leur repondérait surement que les intérêts de la couronne ne sont pas des choses avec lesquelles on peut négocier. Nicholodéon hoche du menton aux propos du Directeur pour indiquer qu’il prend acte de sa décision. Stock, qui s’est fait discrets ces derniers temps, vient prendre place aux côtés de son Ministre tandis que les deux scientifiques viennent former conciliabule avec leur commanditaires. Le chef de la sécurité vient se placer de sorte à faire écran au trio, jugeant gravement Radahan qui traine un peu derrière son directeur, désireux de laisser une oreille trainer. En vain, donc.

    -Miss Abelas. Je vous ferais parvenir par courrier ministériel un contrat détaillé concernant la situation que vous avez exposés. Le remboursement de vos pertes ne devraient pas poser de problème, le non emploi de vos connaissances serait a priori une perte bien plus importante pour la trésorerie de la Couronne. Votre emploi dans cette boutique me surprend. Vous êtes femme aux nombreux talents et responsabilités, à ce que je vois. J’ose espérer que vous saurez employer tous le temps à la codirection de ce projet de recherche. Le Ministère et la couronne compte sur vous.  Nobail. Veuillez récupérer l’ensemble de vos notes et informations aux plus vite et de les garder en sureté avant votre transfert dans le Nord. Je crains que le mécontentement affiché par le Directeur Pendragon ne conduise à une volonté puéril de vouloir faire dans la rétention d’informations en signe de protestation. Nous n’avons pas le temps pour ça.
    -Bien, monsieur.

    Les trois individus échangent ensuite sur des détails opérationnels et sur les prochains jours, puisque le tout devra faire l’objet d’une présentation au Conseil des Ministres pour validation informelle avant d’en informer la Couronne via le Prince Héritier qui s’implique sans cesse davantage dans les affaires d’Etat, ce qui est plutôt une bonne chose aux yeux du vieil homme. On ne fait pas un bon suzerain sans s’y préparer comme on ne fait pas un bon Ministre sans expérience au préalable. Une fois les détails éclaircis et qu’un futur rendez-vous au Ministère a été fixé, ils se séparent, Vivianne Abelas partant devant tandis que derrière, Furi insiste pour que Nobail esquive l’ensemble des festivités pour s’occuper du projet, le ministre songeant à occuper le Directeur le plus possible pendant ce laps de temps. Il suffirait d’une heure ou deux pour que par une réaction d’orgueil ma placé, l’Académie handicape ce projet de recherche de plusieurs semaines de retard. Il ne faut rien laisser au hasard. En sortant, Stock sur ses talons, il vient se placer aux côtés du Directeur qui vient de laisser partir miss Abelas et leur conversation ne semble pas avoir calmer le vieil homme qui prend quelques secondes pour ne pas jeter un regard noir au Ministre.

    -Qu’elle est la suite du programme ?
    -Ah, monsieur le Ministre. Vous pouvez me croire. Vous allez vous souvenir de cette après-midi.

    Nick le croit, mais surtout pour passer une longue après-midi empoisonné par la présence d’un Directeur bougon. Clairement, il aurait été bon de mettre fin à cette visite, mais on ne sait jamais ce qu’il peut se passer. Et puis, ce serait tendre un peu plus les relations avec l’académie un peu mise à mal cette dernière heure. Non. Il faut faire preuve de diplomatie. Cela vaut mieux.

    -Je vous suis.

    ***

    Plusieurs mois plus tard, dans la soirée – Ministère des Armes.

    Le ministre se frotte les yeux un instant tandis qu’il se permet de s’étirer un instant. Devant lui, son bureau est couvert de dossiers d’épaisseurs divers. Lui qui d’habitude est une telle force de travail qu’il arrive à évacuer au fil de l’eau travail, c’en est choquant. C’est que l’époque est particulièrement exceptionnelle car le destin a fini par donner corps à toutes ces hypothèses les plus folles. Lui qui prophétisait l’apparition future d’une nation aux portes du Royaume, voilà qu’Empyrée vient d’apparaitre sur la carte du Monde Connu. Une civilisation entière aux antipodes de celles d’Aryon, avec un système politique improbable, des connaissances technologiques avancées et puissance militaire capable de faire déplacer le monstre du Nord, le Fenrir. Si les contacts avec Empyrée sont des plus pacifiques pour l’instant, le Ministre ne peut pas se séparer de cette boule qu’il a au ventre. Si son hypothèse d’une autre nation est devenue vérité, celle d’une invasion armée d’Aryon est-elle si improbable ? Alors qu’il pensait ne pas voir ça de son vivant, le voilà face à la menace potentielle alors que le projet Edmond et le plan Lomar sont loin d’être prêt. Si rien ne peut s’arranger en si peu de temps, le Ministre travaille d’arrache-pied à faire un état des lieux complets des possibilités défensives du pays afin de répondre du mieux possibles aux questions de la famille royale.

    Soudain, on toque à la porte. D’un grognement, Nick accepte que son aide de camp entre pour déposer une lettre cachetée du sceau du Prince Héritier. Intrigué, le ministre l’ouvre à l’aide de son coupe-papier avant d’en sortir un message écris de la main même du Prince Aeron. Nick a la vive surprise d’apprendre que le sujet de cette lettre concerne le projet de recherche sur le Grossark et le Kertirium. Nicholodéon lit plusieurs fois le papier pour être sûr de ce qu’il y lit avant de prendre quelques secondes pour réfléchir.

    Le projet de recherche vient d’avoir l’accord du Prince Héritier pour prendre une direction plus à même à répondre des problèmes militaires potentiels. En d’autres termes, si la situation avec Empyrée se dégrade, le Prince Aeron compte bien avoir les moyens de riposter, au cas où.

    Cette nuit-là, Nicholodéon ne rentra pas chez lui.
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    Re: Projet Edmond : Les financements ne partent pas en petit four
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