La religion
Détails sur le culte de Lucy
Dans le Royaume d'Aryon, la religion n'a absolument aucun pouvoir dans le Royaume. Elle n'est imposée par personne et n'est en rien obligatoire. Mais elle occupe une certaine place dans le cœur des citoyens du Royaume. Les citoyens peuvent ne pas y croire mais personne n'oserait parjurer le nom de Lucy, signe de malchance, même si aucune preuve ne montre qu'insulter la Déesse porte malheur, peu seraient les fous qui tenteraient l'expérience.
Quelques lieux de cultes dédiés à Lucy semblables à des temples (style greco-romain et clochers gothiques) sont présents dans les villes. Des autels modestes sont présents dans les villages. Ils sont souvent habités par des personnes représentant la religion et donnent souvent lieu à des messes, des recueillements, des mariages et enterrements...
C'est une religion qui privilégie l'ouverture d'esprit et le débat. La philosophie est au cœur même de la religion. Il n'existe donc pas de "prière officielle", chaque membre avancé du clergé (Sœur/Frère et au-dessus) peut faire un sermon avec ses propres mots ou s'inspirer des livres écrits par les précédents membres du culte à travers les âges. La culture, le savoir et l'éternel apprentissage sont les maîtres-mots de la religion de Lucy.
Le plus grand des lieux de culte est le Temple se situant au sud de la Capitale, hébergeant la plupart des membres internes du clergé.
Organisation du culte
Membres externes au culte
Les croyants Le plus courant et le plus nombreux type de membre de la religion de Lucy. Le citoyen classique qui croit en la Déesse mais qui ne s'implique pas dans la vie de la religion. Il suit les événements et prie de temps en temps dans les lieux dédiés et chez lui.
Les fidèles Ce sont des gens qui croient en la religion et aident les temples en faisant des offrandes/dons et en faisant vivre le lieu par leur présence. Le nombre et leur aide est un soulagement pour les membres internes de la Religion.
Membres internes au culte
Les initiés La voie qui mène à la prêtrise n’est pas facile : elle est laborieuse, scolaire et constamment tournée vers la prière. Tout le monde peut devenir initié si il en fait le vœu au Temple au Sud de la Capitale. Tous ceux qui s’y destinent ne vont pas forcément jusqu’au bout. Ainsi, pour devenir Prêtre, il faut développer des trésors de dévouement et de discipline, mais avant de pouvoir prétendre être Prêtre ou Prêtresse, il faut avoir été un Initié, puis une Sœur ou un Frère. Leur instruction inclut littérature, calligraphie, étude des textes sacrés et art du sermon. Ils apprennent également les bases du maniement des armes pour être capables de défendre leur temple ou leur autel en cas de besoin. Ceux qui survivent à la rude existence des Initiés sont bien préparés à affronter les épreuves que leur réserve le service de la Déesse. Ce qui peut expliquer leur faible nombre.
Les Sœurs et Frères Au cours de sa formation, l’Initié sera soumis à bien des épreuves spirituelles, mentales et physiques. Les Sœurs et Frères du culte de Lucy sont des Initiés qui sont parvenus au bout de leur initiation. Peu y parviennent tant la sélection est rude. Mais une fois passée, le membre peut désormais appliquer des sermons et a autorité sur les Initiés, croyants et fidèles. Beaucoup choisissent de rester dans une ville ou un village pour vivre de leur croyance. D'autres partent explorer le monde pour répandre la parole de la Déesse. Il n'est pas rare de les croiser sur les routes du Royaume. Pour la plupart des membres interne du culte, leur progression dans la hiérarchie s'arrête ici.
Les prêtres et prêtresses On compte ces individus sur les doigts d'une main. Ce sont des gens qui ont réussi les épreuves imposées par la Grande Prêtresse et qui font d'eux les plus fervents fidèles de leur Ordre. Il est à noter que ces épreuves peuvent prendre n’importe quelle forme, d’une méditation de plusieurs jours au fait d’aller apporter son aide à un village en souffrance ou de résoudre un problème de foi épineux. Le candidat peut à tout moment abandonner sans conséquence, ce qui est également vu comme une preuve d’humilité et de conscience de ses limites. La Grande Prêtresse conçoit ainsi le concept des épreuves données en fonction du tempérament et du passé de la personne testée, afin d’évaluer son comportement et sa foi une fois poussée dans ses retranchements.
Leur parole fait office de loi parmi les adorateurs de la Déesse. Arrivés à ce niveau, ils se choisissent eux-mêmes une mission Divine pour exprimer leur foi. Certains dirigent une paroisse ou un petit temple, d'autres partent sur les routes ou vont se placer à un endroit en particulier. Ils se réunissent de temps en temps pour débattre sur la Déesse ou pour discuter sur la vie de leurs temples.
Le nombre de Prêtres et Prêtresses est toujours six. La parité de 3 Prêtres et 3 Prêtresses est également respectée. La tradition veut que les 6 Prêtres/Prêtresses et la Grande Prêtresse forment le chiffre 7, symbole de chance et donc adoré de la Déesse.
Un Prêtre/Prêtresse l'est jusqu'à sa mort en théorie. Il peut quitter son rôle quand il ou elle renonce à ses vœux de servitude ou quand la personne est excommuniée par la Grande Prêtresse en personne.
La grande prêtresse L'Autorité ultime du culte de Lucy, considérée comme l'incarnation vivante de Lucy. C'est forcément une femme. Une Grande Prêtresse est immédiatement canonisée et est donc appelée Sainte, elle est choisie à la mort de la précédente Grande Prêtresse. Ses fonctions ne sont pas vraiment plus importantes que celles des autres prêtres et prêtresses mais la parole de la Sainte fait loi dans le culte et est donc très respectée. C'est la responsable de tout ce qui est lié à Lucy en Aryon.
La Grande Prêtresse doit accueillir les nouveaux Initiés à travers le Royaume au Temple et montrer le chemin à suivre par le biais de réformes religieuses ou de préconisations propres au culte de Lucy. L'histoire d'Aryon a connu des Grandes Prêtresses de tous types, certaines sédentaires, d'autres nomades. Elle est également responsable des rites d'initiations et de l'évolution des membres du culte. Elle reste néanmoins une citoyenne du Royaume et doit à ce titre respecter l'autorité suprême de la couronne.
Quand la Grande Prêtresse meurt, toutes les prêtresses doivent se réunir au Temple. Après une semaine de deuil, le culte se tourne alors vers l'élection d'une nouvelle Grande Prêtresse. A cet effet, et au terme d'un mois de présentation des Prêtresses candidates, les Frères, Sœurs, Prêtres et Prêtresses (hors candidates) aux quatre coins d'Aryon doivent transmettre leurs votes au lieu de culte le plus proche. Il est à noter que de féroces combats politiques et religieux sont parfois menés en cette période, l'approbation d'un Prêtre ou d'une Prêtresse conduisant bien souvent à obtenir par extension les nombreux votes de ses ouailles. Il n’est arrivé que deux fois par le passé qu’aucune Prêtresse ne souhaite candidater à cette élection, le culte s’étant vu contraint de se tourner vers des candidates Sœurs.
Ce sont ces mêmes Prêtres et Prêtresses (hors candidates toujours), qui se réunissent par la suite dans une partie secrète du temple pour dépouiller les votes. Lorsque les résultats sont prêts, plusieurs orbes de lumière s’embrasent de concert sur le pourtour du temple pour annoncer la nomination d’une nouvelle Grande Prêtresse. Cette dernière est alors présentée au monde un jour plus tard lors d’une cérémonie grandiose, les candidates recalées retournant à leurs précédentes obligations. La Grande Prêtresse actuelle est @Nephali Mahun.
Les commandements
La religion se veut libre dans son interprétation, donnant lieu à de nombreux débats. Mais tout religieux et membre actif du culte s'accorde sur les 7 commandements suivants et les respecte aveuglément :
• Respect, obéissance et fidélité à la Couronne tu devras, en toutes circonstances.
• Tu ne forceras personne à croire en la Déesse, chacun est libre de désigner qui il souhaite comme porteur de sa Chance.
• Tu ne vanteras pas ton titre ni ta fonction au sein du culte et auprès des citoyens du Royaume.
• Toute ambition pour le profit tu devras éviter au sein de l'Ordre. Cela mène au conflit.
• Aide les autres du mieux que tu peux, mais accepte également l'aide que l'on t'offre.
• Sois respectueux avec ta hiérarchie, mais n'hésite pas à montrer ton désaccord par le verbe si quelque chose ne te convient pas.
• Chacun est libre de vivre la religion de Lucy à sa manière. Il n'existe pas de façon d'exprimer sa foi plus juste qu'une autre.
Au-delà de ces 7 commandements, les membres de la religion sont soumis aux règles du Royaume comme tout le monde.
Le Culte de Lucy à travers Aryon
Le culte de Lucy est présent partout en Aryon. Il est facile de trouver un petit autel ou un temple dans un village. Toutefois, le culte permettant toutes sortes de pratiques religieuses, différents courants se sont développés en Aryon.
La Capitale
Située loin du temple, centre névralgique du culte de Lucy, la Capitale demeure difficile à apprivoiser. Le culte y est en déclin depuis deux siècles à présent pour de multiples raisons. Tout d’abord, l’immense cité est le refuge des hautes instances politiques, l’autorité de la couronne étant très prégnante en ces murs, privilégiant régulièrement la culture, l’éducation et la sécurité des citoyens à l’essor de la religion. D’autre part, la Capitale est le lieu de rassemblement de toutes les autres cultures religieuses, factions, et points de vue divergents : cette ramification a progressivement créé au fil du temps une façon de vivre le culte extrêmement disparate d’un quartier à un autre, voire même d’une maison voisine à une autre. Cette multiplicité a régulièrement été la source de petits conflits et a contribué à l’affaiblissement du culte à l’échelle globale de la ville.
Ainsi, si les habitants croient toujours en Lucy, le culte est de moins en moins pratiqué et matérialisé par des actions réelles. Le dynamisme économique et politique de la Capitale accentue ce phénomène, dans la mesure où les pratiquants n’ont quasiment plus le temps de se consacrer à leurs croyances, privilégiant un rythme de vie effréné.
Il n’est par conséquent pas rare de voir de richissimes habitants verser à la va-vite une contribution financière à un Frère ou une Soeur du culte afin d’obtenir une bénédiction rapide, faute de pouvoir assister à une messe ou d’avoir le temps de créer d’autres dons. Le versement de cristaux devient une forme d’achat de chance presque mécanique dans les esprits. A contrario, le culte est très enraciné dans l’esprit des plus pauvres, l’ampleur de la Capitale accentuant les disparités sociales. Les tranches de population pauvres ou moyennes se prêteront davantage au jeu et formuleront davantage de prières à l’égard de la déesse, même si peu se rendront réellement dans les lieux de culte eux-mêmes, souvent désertés.
N’ayant pas beaucoup de monde dans leurs temples, les frères et sœurs de la Capitale auront tendance à offrir leurs services à d’autres. Ils sont particulièrement présents dans les bibliothèques, les services administratifs, mais aussi en tant que précepteurs pour le compte de familles riches. La Capitale ne manque pas d’opportunités pour eux.
La Forteresse
Lorsqu’on regarde la Forteresse, on y voit rarement Lucy. Comment pourrait-on concevoir une quelconque déesse de la chance au milieu des montagnes gelées, peuplées par les pires créatures d’Aryon ? Pourtant, la déesse y est présente, mais sous une autre forme : le collectif. En effet, loin au nord du royaume, la déesse Lucy n’est plus considérée comme celle qui donne ou celle qui aide, mais comme celle qui rapproche les gens entre eux.
Les habitants du Grand Nord ont besoin d’être soudés et de faire front commun pour survivre dans les terribles conditions qui sont les leurs. Les habitants des montagnes considèrent que c’est à eux de rendre possible leur désir et de servir le bien commun. Lucy n’est alors plus une entité qui intervient sur leur vie, mais la personnification de leur besoin de communauté. On sert Lucy en servant la communauté, en apportant quelque chose aux autres et au groupe. Les sociétés et les villages du Nord sont particulièrement soudés et les temples sont souvent le lieu où tout le monde se regroupe pour discuter de ce qui est le mieux pour le plus grand nombre et pour en appeler à l’aide des autres.
Les habitants du nord sont beaucoup moins spirituels et pratiquent une religion plus terre à terre et ancrée dans le matériel. Les gens accordent peu de temps au spirituel, aux prières et autres actes purement religieux. Leur façon de vénérer la déesse est très particulière. En effet, ils considèrent que c’est dans le service à la communauté qu’ils rendent le mieux hommage à Lucy. Ils considèrent que la vie est une incroyable chance offerte par la déesse et qu’ils doivent donc la mettre à profit du plus grand nombre. Les fêtes religieuses sont, dans ces régions, un excellent moyen de resserrer les liens entre les habitants et d’intégrer les étrangers à la communauté.
Comme les temples occupent une place différente dans la vie des villes et villages, les frères et sœurs de Lucy qui vivent dans le nord ont souvent tendance à exercer un autre métier en parallèle de leur dévouement. Ils apportent ainsi leur part à la communauté. Ils ne revêtent leur robe de religieux que dans de plus rares occasions pour des cérémonies ou pour intervenir dans la vie de la communauté au cours des rassemblements et fêtes religieuses.
Le Village Perché
Depuis des temps immémoriaux, le Village Perché entretient un lien particulier avec la nature. Ce lien que partagent ses habitants a longtemps influencé la religion et les pratiques du culte de Lucy au sein de la Grande Forêt. En effet, la déesse de la chance y est plutôt vénérée avec reconnaissance. Les croyants et fidèles y pratiquent moins la prière en tant que demande, mais préfèrent remercier la déesse pour leur avoir offert une nature luxuriante qui leur donne tout en retour. Cette reconnaissance pousse par exemple les habitants à organiser des fêtes en l’honneur de Lucy et de la nature. De plus, les habitants de ces régions ont plutôt tendance à vénérer la déesse en lui adressant des offrandes plutôt qu’en lui demandant des choses par la prière.
Du fait de leur lien particulier avec la nature, la religion s’est particulièrement développée en ce sens. Le culte de Lucy entretient donc un lien très fort avec des formes de druidisme aux alentours du Village Perché et de l’Arbre Sacré. La nature peut y être aussi bien vénérée que l’est Lucy et les deux sont donc souvent présentés côte-à-côte dans les fêtes religieuses.
D’un point de vue intellectuel, le Village Perché est sûrement l’endroit d’Aryon le plus versé dans la littérature et dans la philosophie. De par la proximité avec la grande bibliothèque, le Village Perché attire tous les frères et sœurs du culte qui voudraient étudier les textes anciens ou écrire leurs propres manuscrits. Les frères et sœurs de la région sont reconnus pour leur exceptionnel talent en calligraphie, leurs connaissances pointues sur la conservation des ouvrages et leur érudition en littérature et en histoire.
Le Grand-Port
Loin des forêts, aux portes de l’océan, siège le Grand Port, carrefour commercial d’Aryon. Difficile de comprendre la place que la religion pourrait avoir dans une ville qui ne dort jamais et pourtant, comme partout en Aryon, la religion a su s’insérer dans le quotidien de chacun.
La déesse Lucy est considérée dans la ville maritime et ses alentours sous son aspect le plus simple : la déesse du hasard. Il est assez simple de concevoir comment des marchands avides de paris risqués et de bonnes affaires peuvent, en privé, prier la déesse de leur accorder un soupçon de félicité pour leur réussite. Tous les moyens sont bons pour s’attirer les faveurs de Lucy, les habitants utilisent autant les offrandes, que la prière pour essayer d’attirer son attention.
L’effervescence marchande a aussi beaucoup influencé la manière dont les habitants pratiquent leur religion. En effet, une idéologie assez présente dans la population explique que la déesse ne donne ses faveurs qu’à ceux qui le méritent. Ainsi, en plus de la servir, les habitants sont fermement convaincus qu’ils doivent également progresser sur le plan personnel et spirituel pour devenir meilleurs chaque jour. Le développement personnel et la réussite sont au cœur des pratiques religieuses. Les habitants utilisent particulièrement des méthodes de cultes comme la méditation pour élever leur esprit et leur maîtrise d’eux-mêmes. L’idée dominante est celle d’un esprit libre, coupé des influences externes et internes, clairvoyant et sage.
Les frères et sœurs de Lucy dans ces régions sont souvent considérés comme ceux ayant la meilleure écoute. Leur grande empathie leur permet d’être à l’écoute des fidèles et de les guider sur le chemin du développement personnel. Chacune doit faire son chemin seul, mais les religieux sont là pour guider leurs ouailles qui en ressentent le besoin. La confession occupe donc une grande partie de leur temps. Lors de ces moments, le ou la religieuse écoute les problèmes du fidèle et essaye de le guider pour s’en sortir. Cela peut aussi prendre la forme d’échanges en groupe.
De plus, dans ce climat très individualiste, le grand port est certainement la région d’Aryon où les débats sont les plus intenses et diversifiés. Beaucoup d’idées cohabitent de par l’individualité de chacun, et beaucoup d’autres naissent dans la ville portuaire qu’elles soient bonnes ou mauvaises. En cela, les temples du sud diffèrent grandement des temples de la Grande Forêt. En effet, ces derniers préfèrent débattre sur des bases solides et à grand renfort de textes anciens.
C’est également au Grand Port que le culte vend tous ses produits manufacturés : miel, lait fromage, étoffes, et plein d’autres choses. En effet, le culte de Lucy est également un acteur sur le grand marché maritime de la ville. Outre les dons, les recettes récoltées lors de ces ventes permettent au culte de subsister.
Les Archipels
C’est probablement dans les archipels que l’on observe le moins d’influence du culte de Lucy. Si on peut y retrouver quelques temples, ils font plus figure d’exceptions que de règle. Ils sont généralement situés à proximité des points d’échanges principaux avec le continent, mais quand on s’en éloigne, ils se font de plus en plus rares.
Les insulaires entretiennent une relation toute particulière avec la nature, mais dans sa dimension inerte. En effet, différents cultes s’y sont formés autour de la mer, du ciel, des astres et des éléments en général. Les croyances y sont très diverses et ont prie une divinité ou un élément différent suivant ce dont on a besoin. Lucy n’est alors qu’une divinité parmi tant d’autres. Les habitants y sont également bien plus fatalistes et considèrent qu’ils sont soumis au bon vouloir des dieux. Ils sont donc beaucoup plus religieux et prient bien plus que le reste d’Aryon. Ils ont également plus tendance à faire des offrandes et à appeler les dieux pour toutes les situations. La superstition y est également très présente.
Les quelques serviteurs de la déesse à vivre sur ces îles ne sont généralement pas qu’au service de Lucy. Ils servent toutes les divinités du coin et n’en privilégient pas une plus que les autres pour s’adapter aux croyances de la population locale.
La Ville Aquatique
D’un point de vue religieux, la Ville Aquatique est unique en Aryon. À mi-chemin entre les îles et le Grand Port. Elle rassemble la culture de ces deux régions pour n’en former qu’une. Bien entendu, on retrouve une culture de l’individualité, comme au Grand Port, plus prononcée chez les habitants les plus aisés et un fatalisme divin plus présent chez les strates les plus pauvres de la grande ville. Il n’en reste pas moins que les deux se mélangent à merveille au sein de la ville sous-marine.
Les habitants de la Ville Aquatique sont cependant très exigeants à l’égard du culte de Lucy. Les fêtes ou sorties publiques des membres du culte sont attendues à la manière de spectacles sophistiqués, mêlant usage de la magie et apparences grandioses. On prête un intérêt tout particulier aux Saints Patrons et Patronnes, davantage révérés que partout ailleurs sur Aryon, presque fantasmés à l’image d’incroyables héros de contes. Malgré les velléités du culte de rester humbles, les habitants se révèlent donc très vite critiques lorsque celui-ci n’est pas à la hauteur de leurs attentes, bercés depuis l’enfance par l’exotisme inédit et saisissant de leur ville.
Qui plus est, Lucy est invoquée principalement dans les cultures agricoles et la gestion générale de la Ville Aquatique, souvent associée au tempérament fluctuant et imprévisible de l’océan. Quand il ne s’agit pas de fêter une fête religieuse, ce sont par conséquent surtout les ouvriers ou les enchanteurs qui offrent des dons et formulent des prières dans le but d’attirer à eux de meilleures récoltes d’algues par exemple, ou encore la réussite d’enchantements complexes. Ou simplement une absence de tempête océanique mortelle lorsqu’ils s’apprêtent à prendre la navette.
C’est donc sous les flots que les frères et sœurs de Lucy vivent leur foi de la manière la plus méthodique. Leur quotidien est rythmé par une organisation millimétrée de leur journée, entre la prière, les tâches quotidiennes et les corvées. On menace souvent les initiés récalcitrants d’être emmenés à la Ville Aquatique pour apprendre la discipline.