Karlyanne Stranforge

Mon histoire commence il y a 26 ans, lors d'une nuit sans lune, quand attiré par des cris d'enfants, un homme du nom d’Arthurius découvrit un bébé qui avait été laisser dans un panier à l'orée de la forêt. Alertés par les hurlements l'homme s’était pencher sur le petit être abandonné pour lui tendre une main compatissante, cependant il la recula très vite lorsque l'enfant ferma sa bouche sur l'une de ses bagues qu'il lui arracha du doigts. C'est avec une attention nouvelle qu'il avait observé la petite fille de seulement quelque mois mâcher puis avaler le cristal qui lui ornait autrefois le doigt. Ce bébé c’était moi, et n’obtient le droit de vivre lorsqu'Arthurius ramassa le panier pour m'emmener auprès des siens.

Car Arthurius était un prêtre, si l'on peut dire, et il vit en moins l'incarnation de son dieu sombre : Le grand dévoreur, celui destiner à dévorer le monde. Il me conduit donc auprès des membres de sa secte, au cœur des nombreux souterrains serpentant sous les montagnes, pour y être élevés comme une déesse. Là-bas, entourés d'une trentaine de membre de la secte, j'ai grandi en apprenant les préceptes selon lesquels tout m’appartenais. Maintenant je sais qu'il s'agissait d'un groupe d'illuminé aveugle et stupide, mais à l’époque je buvais leurs paroles tandis que l'on m'apprenait à lire, à écrire et à gouvernés. C'est également à cette époque que l'on me tatoua sur le corps de nombreux nuage, symbolisant la seul chose que le "Grand devoreur" ne mangerait pas : le ciel.

Mais surtout, ils me nourrissaient. Chaque jour s'accompagner de son lot de repas : animaux, acier, roche et même parfois de l'or. Ils semblaient vouloir tester mes limites, allant même parfois jusqu’à me faire manger les plantes les plus toxique, les poisons les plus virulent, jusqu’à des braises encore incandescentes. Avec le recul, connaissant à présent les lacunes de mon pouvoir, c'est sans doute à eux que je dois de devoir manger autant aujourd'hui.

Puis, alors que j’étais âgé de seulement douze ans, on me proposa un repas bien particulier. Il s'agissait d'une jeune fille, guère plus âgés que moi, bâillonnée et attachée qui se débattait tel une diablesse. Le grand prêtre Arthurius s’aperçut alors que ces longues années d'apprentissage et de lavage de cerveaux ne m’avais pas autant marqué que ce qu'il avait cru. Indigné par la proposition je protestai, si j’étais véritablement une déesse ne seraient-ils pas m’écouter ? J'ordonna qu'on la laisse partir, ceux qu'ils firent après de longues heures à essayait de me convaincre. Ils ne voyaient plus en moi leur dieu, et je ne voulais plus êtres leurs déesse.

Le destin sembla entendre ma complainte lorsque seulement trois jours plus tard on m'annonça qu'un groupe de garde, sans doute alerté par la jeune fille libérée, se dirigeait vers notre demeure. Je crus d'abord qu'Arthurius allait ordonner notre fuite mais il n'en fit rien. Au lieu de cela il scanda que j'allais tous les sauvé, ne comprenant pas je pus bientôt voir les membres de la secte me saisir pour m'attacher. Quand je compris que leur but était de m'affamé la faim me tiraillait déjà. Ainsi, deux jours plus tard, lorsque les gardes pénétrèrent notre antre Arthurius coupa mes liens. Guidait par une faim incontrôlable, je me jeta sur le contingent de garde.

Les gardes durent se mettre à quatre pour me maîtrisait, non sans que j'ai pu en blesser grièvement un et dévorer l'oreille d'un autre en engloutissant son heaume. Alors qu'une épée me traversé le ventre, autour de moi les membres de la secte se faisait arrêter ou périssaient en tentant de fuir. J'attendit donc le coup de grâce, à cet instant je ne désirais qu'une chose : que cesse cette vie de mensonge. Mais alors que je tendais les bras à la mort, un homme préféra me tendre la main. Un capitaine de la garde qui, touché par mon histoire, décida de me recueillir. Son nom ? Argosh Lomar.

Il passa alors les année qui suivirent à m'élevais comme ça fille et à m’entraîner pour que je puisse rejoindre la garde à mon tour. Pour la première fois je connu l'amour d'un père qui m'apprit le respect ainsi qua gérer ma faim grandissante. Cependant son choix ne fit pas l'unanimité, nombre de garde gardant à l'esprit les événements sous la montagne, et mon pouvoir me rendant pas réellement populaire. Plus d'une fois il fallut me remettre à l'ordre après que j'ai eu croquer un mur ou encore dévorer mon lit. Mes semblables n’avaient aucune confiance en moi, mais avec l’appui de Lomar j'intégra tout de même la garde lorsque vinrent mes 16ans.

Je ne gagna pas pour autant l'amour des miens qui continuèrent à jeter sur moi des regards pleins d’amertume, notamment le jour où, m'ayant mis de corvée de nettoyage de l'armurerie, ma faim avait pris le dessus et que j'en avais dévorer chaque arme qu'elle abritait. Je pus tout de même partir quelque fois en opération, patrouillant en ville sous l'observation de mon père et de mes supérieurs. Mais un beau jour tout changea…

Un matin Lomar vint m'annonçais son départ. Il devait se rendre à la frontière pour une mission de la plus haute importance, et malgré mon insistance il ne me permit pas de lui suivre. Peut-être n'avait-il pas confiance en moi ou peut-être cherchait-il seulement à me protéger… je ne le sur jamais car ce fut la dernière fois que je le vis… Puis vint son enterrement, avec tous les honneurs de son rang, et plus rien ne fut comme avant...

Suite à sa mort plus rien ne retient la rancœur de mes collègues à mon encontre. Je fus traite de monstre, insulter, rejeter. J'avais tout perdu… Puis vint l'incident. Lorsqu'un lieutenant faisant montre d'un peu trop de zèle pointa son épée dans ma direction. Soucieuse de ne pas me laisser faire, j'enroula ma langue autour de la poignée de son arme que je tira jusqu’à ma bouche pour la dévorer. Malheureusement deux doigts du lieutenant suivirent l'épée. Bien que dégoutée à l’idée d'avoir de nouveau manger des bouts d'humain je mentirais en disant que je n'avais pas été heureuse de voir son air suffisant quitter son visage au profit d'une grimace de douleur.

Suite à l'incident on me laissa le choix : rester dans la garde et me préparer à un jugement OU quitter la garde et ne jamais revenir. Ils eurent ce qu'ils voulaient depuis le début, cela ne les gêné pas de cracher sur la mémoire de Lomar… Je partie en claquant la porte. Qu'ils aillent tous au diable !
Puis s'enchainèrent plusieurs mois d'errance, durant lesquels la faim continua de me ronger faisant se répéter en boucle la même question dans ma tête : que pouvais-je bien faire de cette malédiction ? Je songeai même, durant un temps, à mettre fin à mon existence… mais après avoir songeait que cela aurait fait bien trop plaisir aux membres de la garde je changea d'avis.
Ainsi, quelque mois plus tard je poussais les portes de la guilde des aventuriers. Sans doute connaissait-il mon passé mais nul ne l’aborda. Sans doute voulait-il me garder à l'œil, comme on fait avec les monstres que l'on garde en cache. Mais je m'en moquais… plus rien n'avait d'importance de toute façon… Peut-être y avait-il dans ce monde des gens qui finirait par l’apprécier ou du moins un monstre capable d’abréger ses souffrances…