Astral Alstroe Yggdhart

Je ne suis pas un type à l’histoire extraordinaire ou tragique. Je suis juste un type qui s’est laissé baladé par le destin que la Dame de la Chance m’a choisi.

Je suis né dans le nord du pays, de l’union presque inattendue d’une aventurière et d'un tailleur. La vie y était plutôt simple. Avec ma venue, Mère s’est vue arrêtée pendant quelques années, le temps que j’apprenne à m’exprimer et à marcher. Après cela, elle a reprit son travail, laissant le relai à Père. Mes parents m’ont tout deux enseignés des valeurs qui compte parmi les plus importante à mes yeux : L’honneur, la loyauté, le sérieux, la détermination. Et plus que des valeurs, ils m’ont transmit leurs passions, racontés leur rêves. Que ce soit le simple fait de continuer notre vie actuelle pour Mère, que l’envie de se faire un nom parmi les tailleurs de la capitale pour Père.

De moi-même, j’ai décidé de tirer le meilleur des deux. Même si la vie que je mène peut me suffire, l’envie de nouveau est tout de même présent. Dans le même état d’esprit, j’ai fait dérivé leurs rêves pour en faire les miens. Si Père souhaite faire partie des meilleurs tailleurs de la capitale, pourquoi ne pas devenir son modèle, la vitrine de son art ? Si Mère souhaite continuer ainsi sa vie, pourquoi ne pas découvrir celle qui me conviendrait ?

Relativement tôt dans mon enfance, un tailleur de la capitale en voyage pour trouver l’inspiration vint séjourner dans nôtre village. Durant son séjour, il tomba sur l’atelier de Père. En dépit de ses efforts, Père s’est toujours considéré comme un artisan moyen, afin d’avoir toujours pour volonté de devenir meilleur. Cet état d’esprit me sembla prendre tout son sens ce jour-là, puisque le voyageur fit des pieds et des mains afin d’employer Père, apparemment touché par ses créations.

Ainsi, nous prîmes le chemin de la capitale. Quitter mon village natal fut quelque peu compliqué. Je ne m’étais pas attendu à ainsi déménager. C’est avec regret que je dû laisser derrière moi mes connaissances, ne pouvant que leur promettre de revenir les voir un jour futur. Cependant, je ne m’attendais pas à ce que mon arrivée dans la capitale soit mouvementée.

Cela faisait quelques années que j’avais pris conscience de quel était mon pouvoir. Malheureusement, en cherchant de nouvelles connaissances suite à mon déménagement, je fus critiquer pour mon pouvoir. « C’est le pouvoir d’un lâche ! » C’est ce que l’on m’a le plus souvent répété. On ne voyait en lui qu’un moyen de fuir, mais vint un moment où la critique se voulu insupportable. J’ai voulu leur montrer. Montrer à ces abrutis que mon pouvoir ne me destinais pas qu’à éternellement fuir.

J’ai alors pris mon courage à deux mains et ai eu la pire idée qui soit : Infiltrer le palais royal et sortir sans me faire prendre. Sur le coup de la colère, l’idée me semblait brillant. Si je parvenais à entrer dans le palais et a en sortir sans soucis, cela prouverait à la fois mon habileté ainsi que mon courage. Une telle chose aurait peut-être été possible si mon pouvoir avait été plus développé, mais je ne pouvais me permettre de me dégonfler avec un tel prétexte. Ainsi, un groupe me vit pénétrer dans l’enceinte Est du palais royal tandis qu’un second groupe m’attendait de l’autre côté.

Avec le stress, la traversée du mur me parut interminable, si bien qu’une fois de l’autre côté, je ne pus que m’écrouler, à bout de souffle, dans les jardins. À genoux en sueur, je peinais à reprendre ma respiration. C’est à ce moment-là qu’elle est arrivée, une jeune fille à peine plus âgée que moi, me fixait, surprise de trouver quelqu’un comme moi ici.

Elle m’a demandée qui j’étais, j’ai répondu être le fils du jardinier. Elle ne m’a pas cru. Peu après, je me suis retrouvé des fers aux poignets, incapable de disparaître avec mon pouvoir, de toute façon, je ne l’aurais pas fait, ne serait-ce que pour ne pas apparaître comme un lâche aux yeux des autres. Bien entendu, mes parents furent convoqués afin de parler de ce désagrément. Même si on laissait passer la chose du fait que je sois un enfant, j’étais prêt à endosser les conséquences de mes actes.

Cependant, elle est à nouveau apparut, cette jeune fille croisée dans les jardins. Maintenant que j’avais les idées claires, ce fut sans trop de difficulté que je pouvais l’identifier comme la princesse Allys. Apparemment, elle avait plaidée ma cause, affirmant que je n’avais aucunes mauvaises intentions. Pourquoi a-t-elle été crut sur parole ? Comment pouvait-elle affirmer cela avec certitude ? Je n’en n’ai aucune idée, mais pourtant, cela fut amplement suffisant pour que je considère avoir une dette envers elle. Bien entendu, je ne fus jamais aussi réprimandé que ce soir-là.

Mais, l’avantage de mon échec fut le fait de m’avoir donné un but : Payer ma dette. Malheureusement pour moi, la royauté n’est pas en manque. Pourtant, en dépit de la paix qui règne, un poste semblait plus adéquat qu’aucun autre pour payer cette dette : celui de garde rapproché. Dès que je fus en âge, avec un léger regret de la part de mes parents, mes pas me menèrent à l’école militaire.

Le test d’entrée fut plus ardu que prévu, mais à force d’effort et de détermination, je fus accepté. Pendant les années qui suivirent, je m’acharnais afin de compter parmi les meilleurs. Lors de ma seizième année, je pus rejoindre les autres recrues, mais il fut hors de question de me relâcher. Mon sérieux, mon implication et ma détermination me permit, aux fils des ans, de gravir les échelons. Un combat de tout les jours, pour quitter les simples rondes en villes, me rapprochant peu à peu de mon réel objectif.

Mon acharnement ne passa pas inaperçu, si bien que certains commencèrent à me considérer comme possédant un talent, un potentiel qui ne ferait que croître au fil du temps pour finalement m’amener aux côtés des plus grands gardes qu’ait connu l’Histoire. Un sentiment qui ne fit que s’accentuer au fur à mesure des batailles, des missions, des entraînements.

Je ne pris pas la grosse tête pour autant. Tout cela n’était qu’une impression que je laissais aux autres. Certains sont facilement éblouis par le travail d’une personne, d’autres sont sans doute trop enthousiasme vis-à-vis de mes progrès, d’autres encore se contentent de suivre la pensée collective. Quoiqu’il en soit, ce n’est pas mon objectif. Alors, peut-être qu’un jour je serais l’égal des légendes de la garde, peut-être pas et cela m’importe bien peu en fait. Cependant, je sais pourquoi tous se mirent à penser ça : Ma jeunesse apparente.

Pour des raisons que je n'arrive pas à expliquer, je vieillie physiquement moins vite que les autres. Si, au début, aucune différence n'était visible, plus le temps passait, plus ce vieillissement ralentit ce fit remarquer. On commença alors à m’interroger sur le pourquoi et le comment, lorsqu'on ne se foutait pas directement de moi, liant ma jeunesse à un manque de virilité. Peu importe la raison, elle m'est inconnu et cela m'énerve plus que tout au monde. Car les gens ont tendances à me sous-estimer. En tout cas, le sujet est clos.

Vint ce jour que j’attendais tant : Celui où l’on me proposa à sa Majesté, la reine Allys, en tant que garde rapproché. Un rôle que je m’efforce de remplir à la perfection depuis plusieurs années désormais. On pourra dire que je n’ai aucun sens des mesures, que peu importe la dette que je m’imagine avoir, elle ne mérite pas que j’y risque ma vie plus qu’un autre, mais c’est là mon choix et je ne changerais pour rien au monde.

Car je n’ai qu’une parole.