![Soredamor Schirm](https://i.imgur.com/aRuXMtN.png)
![](https://i.imgur.com/4damAnH.gif)
Informations
Prénom Soredamor.
Surnom Essayez donc.
Âge Vingt-quatre ans.
Sexe Femme.
Groupe Aventuriers.
Spécialité/Métier/etc Baroudeuse rêveuse, mercenaire sans faste, cavale au gré de ses envies, des récompenses promises, fuit son passé tout en cherchant à le retrouver.
Orientation sexuelle Bisexuelle.
Particularité Se trace une ligne de pigment rouge sous les yeux, traversant l’arête du nez, lorsqu’elle part pour une quête importante.
Arme de prédilection L’épée – ou l’arme avec laquelle elle a le moins causé d’accidents.
Funfacts Grande amatrice de livres, Soredamor a dû délaisser sa bibliothèque et n’a pris avec elle qu’un seul roman, qu’elle relit à en écorner toutes les pages ; elle a aussi pioché son prénom dans cet ouvrage ; ce sont les livres qui lui ont donné le goût du voyage, sans lui en offrir les compétences (ainsi, Soredamor a été une très mauvaise aventurière à ses débuts, accumulant les erreurs de débutante et les frasques) ; maladroite socialement, a tendance à essayer de sociabiliser de manière inattendue ; chaque semaine, elle s'injecte un traitement magique pour modifier durablement sa plastique (répartition des graisses sur le visage et sur le reste du corps, pousse progressive de la poitrine, réduction de la pilosité faciale) ; désargentée, ayant rejeté l'héritage familial, elle use parfois de méthodes peu scrupuleuses pour se le procurer ; ironie du sort, elle est celle qui ressemble le plus à sa mère physiquement ; elle garde toujours sur elle un dessin de Cassiopée, représentant sa sœur et elle, dans un tube en bois laqué noué à un cordon qu’elle porte en bandoulière.
Dans un souffle de rage, Soredamor s’en est allée.
Elle a cassé le fil déjà étiolé qui l’a reliée des années à la toile. S’est enveloppée dans son cocon protecteur et étouffant, l’égide collante qui l’a arrachée à tout ce qu’elle a connu. Depuis, elle tait ses origines et son matronyme, elle est juste Soredamor aux yeux de sa guilde. Juste Soredamor la grande femme aux grands rêves, qui dissimule ses hivers derrière son regard polaire. Juste Soredamor et ses rires étincelants, aventurière volatile sans autres limites que celles qu’elle a dressées autour de ses pensées. Juste Soredamor libérée de l’identité factice qu’elle a laissé gésir dans les bras arachnides de sa mère. Jamais aussi sûre de son chemin que depuis qu’elle s’est retrouvée à la dérive.
Juste Soredamor.
Pouvoir
Catégorie Pouvoirs psychiques.
Barrière tissée autour de sa psyché, atténuant toute intrusion dans ses pensées ; les émotions partagées s’affadissent, les idées instillées se font moins convaincantes, ses songes se troublent dans le regard des télépathes, comme si des fils de toile d’araignée les entravaient – et Soredamor elle-même croit en percevoir lorsqu’elle dresse son pouvoir. L’enceinte collante est cependant plus efficace lorsque sa gardienne prend conscience de la manipulation ; ainsi, résister au chant des sirènes lui est plus aisé qu’interférer avec un humain dont elle ne connaît pas le don.
Activable sur commande, instable s’il n’est pas maintenu par une pression des doigts sur les tempes, le cocon est plus efficace lorsque les stimuli visuels et auditifs sont les moins nombreux, et lorsque ceux qui tentent d’atteindre son esprit sont proches. À sa naissance, seul un voile diaphane fait obstacle aux intrusions psychiques ; la soie se fait plus épaisse et plus solide à mesure que le temps passe, et c’est au bout de dix minutes qu’un bouclier est tissé. Passer ce stade critique fait courir à la porteuse un grand risque : une migraine effroyable et un sentiment de solitude intense, entraînant une grande détresse émotionnelle voire une crise d’angoisse. Les fils de soie lui semblent alors plus nombreux et épais ; le cocon devient geôle.
Ainsi, le recours à son don se fait rare, et se limite à une fois par jour au maximum. Soredamor en use lors de combats contre des créatures cherchant à aliéner sa pensée, lorsqu’elle se sait à proximité de sa mère ou de sa fratrie, ou lorsque ses songes doivent être protégés à tout prix.
(NB : l'utilisation du pouvoir inRP sera discutée en amont, et ne se fera qu'avec le consentement du/de la partenaire de RP)
Description
Défauts Maladroite, secrète, obstinée, anxieuse, tête brûlée, tendance à se déprécier, étourdie.
La démarche de Soredamor dégage une aura d’assurance, une légère fragrance de pétrichor et de sueur. Elle arpente la voie sinueuse des aventuriers qui ne se dévoile que pas à pas, au fil des missions. Elle s’est détachée du chemin tout tracé par sa mère et, depuis, se plaît à marcher en funambule au-dessus de l’imprévu. Grisée par le voyage, davantage que par l’objectif. D’aucuns lui ont déjà reproché cette apparente insouciance, voire l’immaturité qui en découle ; pourtant, Soredamor ne s’est jamais sentie aussi adulte, aussi femme, que sans attaches, sans but précis. À cueillir l’aventure comme l’on cueille un fruit sur un sentier sauvage. À regarder l’avenir avec optimisme, malgré les plaies encore ouvertes.
Soredamor est grande ; frôlant le mètre quatre-vingts, elle s’est pourtant souvent sentie à l’étroit dans son enveloppe. Impression d’être un mastodonte dans une petite boîte, à devoir maîtriser chaque mouvement pour éviter de renverser quelque chose ou de bousculer quelqu’un. Trop souvent des ecchymoses ont éclot en bouquet bariolé sur son derme laiteux. Crainte que sa gestuelle soit perçue comme trop ceci, pas assez cela. Elle l’a surtout appréhendé il y a quelques années, avant que son traitement n’influence ses courbes et que la vie sur les routes lui durcisse le cuir.
Soredamor est architecture longiligne de nerfs et de muscles, constellée d’éphélides et de cicatrices, érodée par sa vie d’exploratrice et de chasseuse de monstres. Elle porte sur ses épaules les échecs cuisants de ses débuts, les leçons tirées, et un passif qu’elle n’évoque jamais. Elle accueille sur ces mêmes épaules les tourments qui y seront déversés par ceux qui en ressentent le besoin. L’inverse lui est encore trop difficile ; ainsi, elle écoute pour mieux taire ses propres tracas, sèche les larmes d’autrui pour mieux ravaler les siennes. Se confie peu, de peur d’être à nouveau attachée par un lien qui la ponctionne de son indépendance.
Son visage suscite parfois la curiosité, à cause du bleu métallique qui trône dans ses yeux – un héritage de son père. Un ciel d’hiver vif, où l’on décèle le plus souvent une douceur sans tain, parfois affadie par une tristesse passagère. Soredamor porte un regard aussi indulgent sur autrui que sévère sur elle-même. La dépréciation guette chaque fois qu’un compliment pointe, et l’inquiétude se loge quelquefois dans ses iris lorsqu’elle croise son reflet. Ses sourcils fins et arqués se froncent alors un peu, et elle replace d’une main leste les mèches corbeau, rebelles et irrégulières qui entourent son visage. Cheveux coupés courts, réduits au strict minimum par ses soins pour correspondre à son train de vie – d’où l’allure débraillée de sa tignasse. Elle se soigne autant que faire se peut : ainsi, la crasse sous ses ongles se fait rare, et aucun fil ne dépasse de ses vêtements. Une imperfection dans sa tenue lui inspire souvent un pincement de lèvres, un tic qui la suit depuis l’enfance. Bouche rosée un rien abîmée, d’où s’échappe souvent un bon mot, un rire, ou un conseil, sur les flots de son timbre doux. Elle a obtenu sa voix de tête après des années d’entraînement, prétextant à sa famille une affinité pour le chant – ainsi on la surprend souvent à entonner des comptines ou des chants martiaux en chemin. La même voix s’élève face à une injustice, ou dans l’espoir de protéger ceux qu’elle aime ; et petit à petit, Soredamor apprend peu à peu à élever la voix pour elle-même. Pas après pas.
Histoire
- Chronologie:
- 977 Naissance. Progéniture de Lachesis Schirm et de Meliorn Vacth, un artiste forgeron. Ce dernier, mal à l’aise avec l’idée de la toile, tente d’enlever le bébé à sa mère mais est défait et exilé par Lachesis. Troisième enfant de la fratrie Schirm.
980 Naissance de sa petite sœur Cassiopée. En grandissant, les deux enfants deviennent très proches.
985 Découverte de sa dysphorie de genre (NB : le terme est utilisé pour clarifier la situation de Soredamor et ne sera pas utilisé comme tel inRP). Elle n’en parlera jamais à sa famille, continuant à être désignée et perçue comme un garçon.
992 Son pouvoir se révèle brièvement à l’adolescence, lors d’un dîner de famille. Elle tait sa découverte, et n’ose pas en parler à Lachesis, par crainte de la blesser.
997 Rupture familiale. Soredamor retrouve son géniteur, Meliorn, et passe quelques mois avec lui ; elle endosse son nouveau prénom, tiré de son roman favori, et adopte définitivement son identité féminine.
997-998 Adoption de Ray Freindhor au sein de la famille Schirm.
998 Enrôlement dans la guilde des aventuriers, début du traitement magique féminisant.
1002 Période actuelle.
An 997, 3e lune de la saison fraîche – La tête plongée dans ses mains graciles, Soredamor fixe un point sur la table. Ses cheveux encore trempés gouttent sur le bois, et ce qu’il reste de la pluie du dehors ruisselle sur ses joues échauffées par le froid. Elle relève un peu la tête pour observer la pièce entre ses doigts, comme un enfant peinant à se cacher. L’angoisse se creuse un nid dans ses viscères, les retournant l’une après l’autre ; elle se fait assez de place pour lui souffler qu’elle ne devrait pas être ici. Qu’elle devrait s’enfuir – encore. Disparaître dans le brouillard iodé du port où elle a grandi. Son regard glisse vers l’âtre où un brasero enveloppe de sa chaleur le repas du soir ; elle a comme l’envie de se ratatiner près du feu jusqu’au lendemain. Recouvrir assez de force pour subtiliser un gros morceau de pain avec de la viande séchée. Remercier l’homme trapu et grisonnant qui l’a recueillie sans se poser de questions, même après lui avoir révélé qui elle est. Même en sachant quel sang coule dans ses veines. Un peu de reconnaissance, avant de repartir.
Un vent de fraîcheur ramène avec lui l’odeur de la pluie, alors que son hôte s’engouffre dans la petite maison en pierre. Les mains de Soredamor quittent son visage pour se poser sur la table, et ses yeux l’observent en silence. Leurs regards se croisent ; même si sa mère lui a souvent rappelé leur similitude, l’acier dans ses iris la frappe tout de même. Comme l’impression de croiser un reflet imparfait. Elle se prend à chercher ce qui a pu toucher Lachesis dans ce faciès rongé par la noirceur de sa barbe et de ses cheveux. Alors que Meliorn Vacth sourit un peu, des ridules font rayonner les coins de ses yeux. Elle tente de lui rendre son sourire. Il y a cette fossette qui se creuse dans sa joue. C’est peut-être ça.
« Tiens, fait-il en lui tendant une pile de vêtements secs. Avant que t’inondes toute ma table.
— Désolée… Merci. », souffle-t-elle en enfouissant son visage dans le tissu.
Il hausse les épaules et s’en va jeter un œil au ragoût qui bouillonne au-dessus du feu. Se rassied face à elle, faisant grincer sa chaise sur le sol pierreux. Le silence s’accroche à leurs dos voûtés, pèse sur leurs paupières qui se ferment quelque peu, cimente les mots dans leurs gorges. Soredamor aurait tant de choses à dire, pourtant. Elle se triture un peu les mains, avant de braver le mutisme forcé.
« J’ai… j’ai quelque chose à te donner. »
Meliorn arque l’un de ses sourcils charbonneux, tandis que son invitée fouille dans sa veste pour en sortir un parchemin humide. Le grain du papier crie son âge, mais la qualité de l’écriture et la quasi-absence de plis laisse entendre que le document n’a pas été lu depuis des lustres. Soredamor le tend à la grande main qui s’en empare avec douceur. Elle observe son expression se faner à mesure qu’il découvre le texte. Les iris relire les mots, comme pour s’assurer de leur véracité. Ses lèvres se pincer – comme les siennes, tiens. Sa voix caverneuse hésiter dans sa gorge en un grondement rauque, avant de s’élever en même temps que son regard. Deux étoiles qui l’accrochent en un instant.
« Tu es sûre… ?
— Oui. Je me suis dit que c’était bien que tu l’aie. J’en ai pas besoin.
Il hoche lentement la tête.
— Hmm, hmm… Tiens, ce n’est pas le prénom que j’avais choisi. Évidemment…
Elle le laisse faire macérer ses regrets dans sa barbe sombre. Sa lèvre inférieure tremble un peu, et la moiteur se mêle à l’eau sur ses mains. L’anxiété lui envahit la gorge et s’écoule à l’intérieur de son corps jusqu’à étreindre son cœur. Sa mâchoire saille sous sa joue. Elle doit lui dire, pourtant. Elle doit commencer son voyage.
— Je m’appelle Soredamor.
Les mots glissent de ses lèvres avec plus de facilité qu’elle ne l’aurait cru. Comme s’ils avaient attendu sagement qu’elle leur ouvre la porte, pour se faufiler à toute vitesse jusqu’aux tympans du paternel. Elle met une main devant sa bouche. Ça y est. Elle l’a dit. Pour la première fois, elle l’a dit à quelqu’un. Dévoilé l’héroïne qui a trop longtemps sommeillé.
Je m’appelle Soredamor.
Les larmes lui montent aux yeux, et elle-même ne saurait dire de quelle eau elles sont faites. Le soulagement. La peur. L’envie de rétropédaler et d’avancer. L’envie de s’enfoncer dans la sorgue et d’apparaître au grand jour. L’envie de fuir le pater inconnu après lui avoir tendu la main. Celui-là même qui fait osciller son regard hésitant entre elle et le précieux document. Qui semble repérer les sanglots naissants, sans les comprendre vraiment ; sans savoir comment les consoler. Sa voix s’élève à nouveau et les mots semblent s’entrechoquer dans sa bouche, comme s’ils n’étaient pas sûrs de leur trajectoire.
— Oh… Oh. Euh, oui, d’accord. Il se gratte la tête, fouillant dans sa psyché. C’est pas bête. Si elle essaie de te retrouver, ça va être compliqué. Elle cherchera une tout autre personne.
Ce qui semble être une boutade maladroite inspire un petit rire à la fugueuse. Elle passe une main dans ses cheveux mouillés. Renifle à nouveau.
— On peut dire ça comme ça… Mais je l’ai fait pour moi, surtout. Pas contre elle.
— Ouais, j’imagine…
Les syllabes baryton s’évanouissent un moment. Le silence l’imprègne à nouveau. Soredamor n’est pas habituée. Le capharnaüm familial résonnant dans sa tête a fini par l’aider à s’endormir, ces dernières années ; depuis que le silence l’a remplacé, les nuits blanches ont creusé leur nid noir sous ses yeux. Meliorn la sauve pourtant de la torpeur.
— Dis-moi. Je peux te demander… comment c’était ? La toile, tout ça ? Il lève ses deux paluches devant lui, devant le regard interrogateur de sa descendance. C’est pas pour être intrusif, bien sûr.
Sa bouche s’entrouvre un peu. Elle se serait attendue à une autre question – bien plus intrusive. Elle fait non de la tête.
— Non, non… Ça va. T’inquiète. »
Sa poitrine se soulève dans une profonde inspiration, tandis qu’elle cherche les mots pour décrire au mieux ce qui fait les Schirm. Ces liens invisibles qui les maintiennent en piliers du socle familial, jusqu’à les entraver. Cette hydre qui se nourrit de l’écrasement des autres, et qui n’est jamais rassasiée. Cette matrice collante qui n’a jamais vraiment laissé grandir ses enfants. L’attachement familial en sangsue invisible à l’intérieur des crânes infantiles.
« En fait… Mère partageait un lien très fort avec nous. Elle nous transmettait ses joies, ses colères, ses peines... Et d'autres fois, les miennes ou celles des autres. Parfois, quand Mère était triste, je pleurais. D’après elle, c’est ce qui nous rendait plus unis, et donc plus forts. On était chacun un ‘‘je’’, mais aussi un ‘‘nous’’. Comme si nos pensées fusionnaient. »
Elle marque une pause, happée par les remembrances qui lui reviennent en ritournelle dissonante. Ces derniers jours, la vagabonde a longuement réfléchi au pouvoir de sa Mère. Senti que, quelque part, elle lui appartenait encore, même après avoir coupé le filament qui les unissait. Même lorsque la Toile dormait, Lachesis savait les lier. Un don aussi naturel que la magie qui les nourrit. Une plaie béante dans laquelle la matriarche a toujours su s'engouffrer. À se demander qui, d'elle ou de la Toile, a empêché toutes ces années Soredamor de s'envoler.
« Moi, ça m’embêtait un peu, mais… J’étais persuadée, en même temps, que ça nous rendait meilleurs que les autres familles. Mère nous disait ça tout le temps. »
Mère avait donc raison.
Ses enseignements résonnent en écho dans sa caboche. Ils la suivent, derniers vestiges de la mater en larmes de colère. Soredamor se surprend à essayer de les suivre, encore, presque par instinct. À revenir vers Lachesis en pensée, chaque fois qu’elle essaie de se reconstruire sur les ruines qu’elle a créées.
Meliorn l’écoute en silence, ponctuant son récit de quelques hochements de tête.
« Puis… C’est devenu de plus en plus inconfortable. Y avait des choses, depuis petite, auxquelles je pensais, et je voulais pas qu’ils le sachent… Pas comme ça. »
La gorge qui se noue quand un il la désigne. La dissonance entre l’image intérieure et celle qu’elle inspire. L’envie de se plonger dans un livre cachée dans un arbre plutôt que d’élaborer le prochain coup d’éclat des Schirm. Son pouvoir, terrifiant et libérateur, qui s’est manifesté pour la première fois lors d’un dîner de famille – étincelle passagère aussitôt étouffée. Tant de choses qu’elle a préféré taire pour se protéger, jusqu’à se sentir asphyxiée par ses propres secrets.
Meliorn se prend la tête entre les mains, emmêlant ses doigts dans ses longs cheveux noirs.
« Par Lucy… Je trouvais ça bizarre, cette histoire de toile, à l’époque. J’aimais pas voir ton frère et ta sœur comme ça. Alors…
— Tu as essayé de m’enlever, à la naissance. Mère m’a raconté ça, en des termes pas très élogieux.
— Ah, elle te l’a dit… Bon. C’est peut-être pas plus mal. Au moins, tu es partie parce que c’était ton choix. J’aime mieux ça.
— Je… Je sais pas. Elle croise ses mains sur la table et fixe ses phalanges un instant. J’en avais assez de les entendre, partout, tout le temps. J’en avais assez qu’on m’entende. Et, en même temps, quand j’ai coupé le fil… Je… »
Sa voix se brise.
Les mots s’entrechoquent dans sa gorge, et elle serre ses lèvres dans l’espoir de retenir les larmes qui lui brûlent les yeux.
Si les voix de sa famille ne résonnent plus en chœur avec la sienne, leur image demeure imprimée.
Le regard de Mère. Le regard de Lobelia, de Viktor, de Cassiopée. Leur silence, tout d’un coup, quand autour de sa psyché le cocon s’est refermé ; un calme violent, tombé comme un couperet dans son crâne, taisant le maelström de voix et de sentiments qui y tournoyait depuis sa naissance, la clameur sourde qui la suivait jusque dans ses rêves. L’incompréhension devant sa colère nue, inhabituelle, inaccessible, devant son amputation aussi douloureuse que volontaire. Le sevrage brutal de l’osmose qui l’a retenue ces vingt dernières années, comme lâchée dans un grand vide solitaire. Le souvenir l’a empêchée de dormir et de manger ces derniers jours.
En même temps, je ne me suis jamais sentie aussi seule.
Les grandes mains du paternel se rapprochent des siennes, et l’une d’elles ose se poser sur son poignet, sans brusquerie. La pulpe de ses doigts est un peu rugueuse au contact, et de petites cicatrices lui fissurent la peau. Sa voix s’élève à nouveau, ruisseau sur la rocaille.
« Hé. C’est normal que ce soit dur. Mais t’es pas seule. »
Soredamor lève vers lui son regard humide. Elle n’aurait jamais cru entendre ces mots. D’après Mère, faire partie de la toile laisse planer une menace cruelle : que le lien puisse être rompu à chaque instant, plongeant dans une solitude abyssale et inextricable. Sans retour possible. L’ultimatum l’a empêchée pendant des années de tenter quoi que ce soit avec son pouvoir, l’antithèse même de celui de sa génitrice. Plusieurs fois ces derniers jours, elle s’est prise à penser qu’elle devrait y retourner ; s’écraser devant Lachesis, demander pardon à ses aînés, essuyer les yeux divins de Cassiopée. S’affadir à nouveau pour se fondre dans son clan. Taire sa colère.
Elle hoche la tête, la respiration entrecoupée de demi-sanglots, avant de s’essuyer les yeux d’un revers de main. Meliorn lui frictionne le poignet tout en lui adressant un sourire derrière sa barbe drue, puis se redresse.
« Bon, le dîner est prêt, et je serais pas contre des bras en plus pour mettre la table.
Elle sourit.
— Ça tombe bien. J’ai pas mangé depuis un bail, je suis affamée.
— Salut, affamée. Moi c’est Meliorn. »
Il soutient le regard abasourdi et amusé de sa progéniture avec malice, avant de soulever le couvercle de son chaudron fumant.
Quelques mots sur toi
Pseudo : Khendra.
J'ai 25 ans et je vis en France ! J'aime écrire, lire des romans SFFF, dessiner et geeker sur FFXIV, Elden Ring et bien d'autres.
Je suis ouverte à tout type de RP, surtout ceux qui me permettent de faire évoluer mon personnage
![ni](/users/4116/19/19/77/smiles/831277372.gif)
Si tu avais un seul pouvoir IRL ça serait quoi ? L'invisibilité, probablement.
Si on te parle d'histoires fantastiques, d'invocation ou de réincarnation dans Aryon...
Est-ce que ça te plairait d'être incarné dans ton personnage ? Je lui en ai fait baver quand même, du coup je suis pas sûre mdrr
Quelle serait la première chose que tu ferais ? Écrire une lettre à sa famille.
Côté HRP
Double compte ? /
Comment as-tu connu le forum ? On m'a ramenée
![oo](/users/4116/19/19/77/smiles/2003843168.gif)
Un truc à rajouter ? C'est très chouette de votre part d'avoir fait un dark mode, merci ! En revanche certains textes et titres gagneraient à être plus contrastés avec le fond, comme c'est le cas pour le light mode
![ni](/users/4116/19/19/77/smiles/831277372.gif)
Source de l'avatar (laissez la balise CODE)
- Code:
Pour un personnage féminin :
[code][color=#ff3366][size=16]♀[/size][/color] [b]DRAGON AGE[/b], Marian Hawke @"Soredamor Schirm"[/code]
![Vivi Arundel](https://i.imgur.com/oamGD5Y.png)
Je me répète un brin, mais je trouve que c'est (pour le moment) une très jolie esquisse de personnage. C'est tourné avec élégance et tes paragraphes sont constellés de promesses à mi-voix quant au développement futur de Soredamor ~
J'ai hâte de lire la description du personnage et son histoire ! /o/
*va retourner travailler sur sa fiche*
![Frey An Amhran](https://pile.randimg.net/3/36/196687/AvaFrey.png)
![:mus:](/users/4116/19/19/77/smiles/2260000240.png)
![Ivara Streÿk](https://2img.net/u/4116/19/19/77/avatars/662-75.jpg)
![cc](/users/4116/19/19/77/smiles/3502520029.gif)
Quel début de fiche, vivement qu'on puisse en lire plus ! Bon courage pour rédiger le reste de ta présentation
![love](/users/4116/19/19/77/smiles/4225502083.gif)
![Luz Weiss](https://pile.randimg.net/3/51/200390/quotidien.png)
![cc](/users/4116/19/19/77/smiles/3502520029.gif)
Ouuh quelle plume, les premières phrases sont déjà très jolies à lire, j'aime beaucoup ! Bon courage pour la suite de la rédaction et amuse-toi bien parmi nous !
![wn](/users/4116/19/19/77/smiles/3108196330.gif)
![Adam De Obelia](https://pile.randimg.net/3/82/208183/Adam.png)
![cc](/users/4116/19/19/77/smiles/3502520029.gif)
Ton début de fiche est très prometteur, j'ai vraiment hâte de lire la suite !
![Ivara Streÿk](https://2img.net/u/4116/19/19/77/avatars/662-75.jpg)
![cc](/users/4116/19/19/77/smiles/3502520029.gif)
Vous êtes arrivés au terme des deux semaines de délai supplémentaire pour vos présentations. Puisque votre situation est un peu particulière, on vous laisse un délai de 3 jours supplémentaires afin de nous dire ce que vous comptez faire. Au-delà de ces trois jours, je serais contrainte d'archiver vos présentations
![fu](/users/4116/19/19/77/smiles/1046720696.gif)
Si vous avez besoin d'un autre délai, ce sera le dernier et il faudra ensuite vous organiser pour que nous puissions vous valider sans que l'absence d'un joueur ne continue de vous handicaper.
![mm](/users/4116/19/19/77/smiles/3604460239.gif)
N'hésitez pas à passer par mes MPs (ou ceux de @Hryfin Danvil ou @Tasyaen Orenffield) pour nous indiquer ce que vous comptez faire !
PS : j'ai c/c ce message sous toutes vos prez !
Edit 12/06 : En attente de la modération du dernier joueur !
Edit 21/06 : Comme vu ensemble, délai accordé jusqu'au 2 juillet !
![Hryfin Danvil](https://zupimages.net/up/21/40/82ce.png)
Tremblez mortels; fuyez laquais, car voilà la modération. :heresy:
J'aime beaucoup ton perso au passage, et c'est tout très bien écrit !
Au travail.
Informations :
Pour ce qui est du "traitement", je vais essayer de tout mettre là pour ne pas me mélanger les pinceaux !
Du coup, la notion de traitement hormonal devra être remplacée. On ne balaye pas le concept, loin de là ! Sauf que tout ce qui est hormones et surtout, ce genre de traitement, c'est pas connu en Aryon. Rester vague serait mieux, parler d'un traitement magique et en donner les effets !
De même pour la notion de "dysphorie de genre", ça peut tout à fait être ça pour pouvoir l'expliquer ici HRP, mais garder en tête que ce n'est pas un terme utilisé sur Aryon, et qu'il ne sortira pas tel quel IRP !
Pouvoir :
En vrai, tout est presque OK ici !
Il nous faudrait juste une petite mention de type utilisable qu'avec accord du PJ, et une limitation aux monstres du bestiaire à la dangerosité moyenne à la présentation !
On apprécierait aussi une échelle, du type ce qu'elle peut bloquer et en combien de temps d'activation, comme des "paliers", permettant de définir ce qui est entendu par "interférences des pensées" et autres "contrôles mentaux". Quelque chose de totalement hermétique pourrait ne pas passer en présentation, qui n'est qu'un bébé pouvoir !
Au niveau des contrecoups, récupération et durée, on est ok cependant !
Histoire :
Elle ne pose aucun soucis particulier, si ce n'est la maladie rampante de toutes les fiches des Schirm pour le moment : la Toile.
La fiche de votre mère n'ayant pas été postée; modérée; validée; on ne peut pas laisser passer d'informations sur cette Toile.
Je t'inviterais donc à soit :
- Voir avec le joueur qui compte incarner la mère quelles ont été les dernières updates sur son pouvoir, pour accorder vos violons
- Ne pas mentionner la Toile dans la fiche (oui je sais, c'est bien compliqué vu le concept !).
Voilà voilà ! o/.
Une fois ces modifications effectuées, je t'invite à reposter ta fiche comme terminée dans le topic dédié que tu connais déjà !
S'il y a des questions ou des soucis, nous sommes toujours disponibles, @Ivara Streÿk et moi, pour répondre, que ce soit en MP forum ou par Discord !
Bonnes modifs' à toi !
![Hryfin Danvil](https://zupimages.net/up/21/40/82ce.png)
Tout est bon pour nous, je te souhaite la bienvenue sur Aryon, bon RPs à toi !
Tout a l'air correct sur ta fiche, il ne manque plus que le passage d'un administrateur pour te donner la couleur et l'accès au forum ! Tu n'as plus rien à faire, il devrait passer d'ici peu pour t'ajouter tout cela !
Tu peux d'ores et déjà commencer à poster ton journal de bord si tu veux un peu t'avancer ou rechercher des partenaires des RPs dans la section de recherche, cependant merci de ne pas en commencer tant que tu n'es pas officiellement validé !
Pour toute question, n'hésite pas à contacter le staff et en tout cas, bienvenue sur le forum !
![Luz Weiss](https://pile.randimg.net/3/51/200390/quotidien.png)
![gw](/users/4116/19/19/77/smiles/4256334105.gif)
Tu peux dès à présent aller RP sur le forum !
Nous te rajoutons dans tous les listings donc tu peux directement aller poster ton LIVRE DE BORD et faire une DEMANDE DE RP si tu cherches un partenaire !
Penses juste à mettre à jour ta fiche de personnage dans le profil et les liens vers ta présentation et livre de bord dans le champ contact !
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