Nom Kreiss

Prénom Saehlia

Surnom Sae ou Lia, Mademoiselle, la verte, la sadique, et sûrement plein d'autres

Age 25 ans

Sexe Féminin

Groupe Noble

Spécialité/Métier/etc Biologiste, écrivaine et Virtuose à l'Académie des Sciences

Orientation sexuelle Bisexuelle

Particularité Cheveux verts, yeux dorés et particulièrement chiante

Arme de prédilection Elle a un don pour agacer les autres, ça compte ?

Funfacts Sa famille est grande, bien trop grande. Elle a des cousins un peu partout et elle a des fiançailles arrangées avec un autre noble.


En quelques mots...
Saehlia est l'ainée et héritière d'une famille noble depuis seulement deux générations. Son grand-père a produit les premiers guides et bestiaires distribués aux aventuriers pour leur apprendre à identifier leurs cibles et a été anobli après le succès d'un tel travail. Depuis ce travail est passé aux autres générations et c'est elle qui en a hérité. Étant le petit génie de la famille, elle a une très grande curiosité envers le monde vivant et elle a su reprendre les travaux familiaux.
Toutefois, elle est du genre à profiter de son titre de noble, ainsi que de la richesse de sa famille. Elle a tempérament de feu qui en agace plus d'un. On raconte qu'elle a eu une histoire d'amour avec un enchanteur qui a eu le malheur de l'oublier il y a des années et que depuis elle prépare sa terrible vengeance.

Nom du pouvoir Invocation vivante

Catégorie Manipulation de choses ou éléments


Fonctionnement du pouvoir
TLDR Invoque une créature vivante qu'elle a déjà rencontré pendant max 1h, avec un délai de 24h pour en invoquer une autre et trois essais max par jour. Ca peut être des bêtes de tous les jours ou de l'Aryonpédia jusqu'à dangerosité moyenne. La créature n’obéit qu’à l’ordre primaire de sa créatrice, puis par sa volonté propre et ses instincts.


Comme son nom l’indique, le pouvoir de Saehlia lui permet d’invoquer des créatures vivantes qu'elle a déjà rencontré. Les êtres qu’elle peut appeler viennent de sa mémoire et de son imaginaire, il s’agit de véritables êtres existants mais qui sont différents, légèrement personnalisés. Depuis toujours, elle a eu une imagination débordante, l’orientant plutôt vers un avenir d’auteure de romans que scientifique. C’est la découverte des capacités de son pouvoir et la pression familiale qui l’a orienté vers son métier actuel.

Saehlia n’est donc pas capable d’invoquer à elle une créature parfaite du bestiaire, ces dernières comportent toujours des différences comme si elle imaginait d’autres versions de celles connues. Elle est devenue capable avec le temps de créer des animaux de tous les jours ou des créatures du bestiaire jusqu’à une dangerosité moyenne même si leur physique diffère toujours de l'originale et qu'elles peuvent perdre leurs capacités d'origine. Il lui est donc très important de se concentrer sur l’image de la créature qu’elle invoque quand elle active son pouvoir et de la connaître un minimum.

Faire une invocation est tout sauf aisé pour la jeune femme, cela lui requiert une énorme concentration et du temps. Cela engendre une fatigue mentale importante et l’invocation n’est jamais garantie. Elle a remarqué qu’elle a droit à trois tentatives d’invocation avant de s’effondrer de fatigue, chacune d'entre elles mettant son esprit à rude épreuve. Il est même relativement simple de la faire échouer dans son processus : de la fatigue, du stress, une mauvaise condition physique ou mentale, de la déconcentration ou simplement ne pas réussir à visualiser la créature souhaitée. Il semblerait aussi qu'une version trop distordue d'une créature existante ne puisse se matérialiser : si l'être imaginé ne ressemble pas à un être existant, il ne peut tout simplement pas exister. Il faut aussi noter que Saehlia est incapable de créer une version "améliorée" d'une créature : pas d'ajouts de membres ou d'organes, pas de créatures plus grosses ou plus fortes, pas de compétences améliorées mais plus souvent diminuées. Elle peut créer des petits changements esthétiques ou légèrement distordre la créature (déplacer un oeil, un membre, changer l'aspect de la fourure, etc) mais cela augmente fortement ses chances d'échecs.

Si l’invocation réussit, c'est-à-dire qu'un être vivant se matérialise, la créature reste présente pendant une heure maximum avant de s’évaporer comme de la poussière. Il ne lui est pas possible de réussir une nouvelle invocation pendant une journée complète après en avoir réussi une, la fatigue mentale étant trop importante. Dans le même ordre d’idée, elle a rapidement remarqué que ses invocations ont plus de chance de réussir si elle leur donne un nom. Plus elle connait l'espèce à matérialiser, plus a de chance de réussites. Si elle a déjà réussi à invoquer une créature, rien ne garanti de réussir à nouveau, sa mémoire affectant toujours légèrement l’image qu’elle a de la créature. En revanche, réussir à invoquer une créature lui permet de plus facilement visualiser l’être pour essayer de l’invoquer à nouveau.

Même si l’être invoqué est clairement vivant, on ne peut dire qu’il soit pourvu d’une grande intelligence. Il a une volonté propre que Saehlia ne contrôle pas, mais il semble plus réagir par des instincts que la jeune femme ne peut pas influencer que réellement réfléchir. Elle a tout de même remarqué que donner un ordre primaire à la créature lors de son invocation permet de lui donner un but qui va orienter les actions de cette dernière par la suite. Même si l’être peut comprendre cet ordre primaire, il ne comprendra aucune parole humaine ou ordre donné et il lui est totalement impossible de communiquer avec sa créatrice.

Avec le temps, la scientifique a mis en place un petit rituel qui augmente ses chances de réussir une invocation. Elle doit faire le vide dans son esprit pour visualiser l’être à invoquer, elle en assemble mentalement les morceaux et doit stabiliser cette image. Quand elle est faite, elle doit concentrer son énergie sans perdre cette image mentale jusqu’à prononcer une formule pouvant varier selon les situations, mais dont plusieurs éléments reviennent comme le nom et l’ordre primaire. Si le rituel peut être très court comme prenant plusieurs heures -se concentrer c’est difficile lorsqu’on a une imagination débordante- l’invocation ne prend qu’une poignée de secondes jusqu’à une minute pour apparaitre complètement. Le temps d'apparition est fortement influencé par la taille de la créature ainsi que sa complexité. Ces deux derniers paramètres semblent aussi influencer le taux d’échec des invocations.

Qualités Curieuse, énergique, enthousiaste, extravertie, non matérialiste

Défauts Chiante, rancunière, très tactile, dépensière, ignorant la valeur des choses


Physique et mental
Si on devait imaginer ce à quoi doit ressembler une jeune femme noble, Saehlia pourrait en être un parfait modèle. Portant toujours des tenues élégantes, parfois hors de prix, elle se met toujours en valeur. Même lorsqu'elle porte des tenues plus simples ou qu'elle s'occupe de son travail d'Académicienne, elle prend le temps de mettre en valeur son visage dont elle est fière. Ce dernier est d’ailleurs particulièrement agréable à regarder. Des lèvres fines, une peau pâle, mais qui se teinte joliment à l’approche de la saison chaude, deux grands iris dorés et une longue chevelure lisse et verte.

Une jeune femme fière qui ne se laisse pas marcher dessus, voilà comment pourront vous décrire ses proches quand on parle de Saehlia. Souvent concentrée dans son travail, elle a tendance à s’oublier dedans. Pourtant, dès qu’il s’agit de sortir et faire la fête, vous pouvez compter sur elle. Si elle n’aime pas trop l’alcool, il a été reconnu qu’elle le tien particulièrement bien pour sa corpulence frêle. Elle a d’ailleurs une endurance physique très limitée et elle ne peut rien porter qui dépasse le poids d’une pile d’une petite dizaine de romans. Autant dire qu’elle n’a aucune force et qu’elle n’aime pas faire du sport. Pour cela, elle fait attention à son alimentation et il est rare de pouvoir la croiser en dehors d’un restaurant qui n’est pas luxueux.

Certain pourrait la traiter de hautaine, mais il faut noter qu’elle n’a aucune envie de se sentir supérieure à d’autres, bien au contraire. Elle n’a aucune idée de la valeur des choses, ayant été chouchoutée et née avec une cuillère d’argent, ne pas avoir à estimer la valeur monétaire n’est pas dans ses habitudes. Elle sait toutefois reconnaître la qualité d’une chose et on ne pourra jamais lui vendre des guenilles comme la plus belle des soies. Avec son travail, elle accorde une grande importance à la vie, ne cherchant pas à donner la mort inutilement. En revanche, elle pense qu’il faut savoir exploiter même les morts et n’a aucun remord à travailler sur des cadavres.

Peut-être avez-vous déjà entendu parler de la noble famille Kreiss, ou peut-être pas. Ce nom vous dira sûrement vaguement quelque chose si vous êtes un aventurier ou un passionné de l’étude zoologique. Et vous ferez certainement partie de la première catégorie. Mais si, vous savez ce nom qui est écrit en bas de ces petits bestiaires pas chers que la Guilde recommande souvent ! Quand on débute, ce sont LES livres que les hôtes et hôtesses vont vous conseiller. Enfin, si vous avez la chance de savoir lire. Au moins le livre a de belles images, c’est déjà ça.

C’est cette collection de livre qui a fait la richesse de Vardanis Kreiss. Académicien talentueux à son époque, une véritable pointure en zoologie, il a su démontrer très finement le lien entre environnement et développement des espèces animales. En plus de son puit sans fond de connaissance sur la faune, il a développé une connaissance incroyable sur la flore et l’environnement des différentes régions du royaume. Sa collection de livres regroupant bestiaires et herbiers en tous genres ont eu un franc succès auprès des aventuriers lettrés. Suite à ses premières publications, il a été observé une hausse du taux de survie de ceux affrontant les créatures recensées. Une véritable prouesse qui n’a pas tardé à faire connaître son nom et son œuvre. Le travail d’une vie qui a fini par payer, son auteur ayant été reconnu par la Couronne, accédant à un titre de noblesse et la possibilité de promouvoir son travail à un plus grand nombre.

Aujourd’hui, de nombreux aventuriers peuvent trouver ces petits bestiaires et herbiers découpés par régions pour le prix d’un bon repas à l’auberge du coin, ou acquérir sa version complète -et bien plus chère- savamment nommé Aryon universalis.

C’est dans cette noble famille que Saehlia voit le jour. L’ainée d’une fratrie de trois enfants qui grandira avec une cuillère d’argent et tout le confort que le succès du grand-père paternel a pu apporter à la famille. Une enfance heureuse ne manquant de rien en somme.


« Tu lis quoi ? »

La petite fille relève ses iris dorés en direction de la voix du garçon qui la regarde. Elle n’a pas quitté son poste sous l’arbre du parc où les autres enfants courent et chahutent. Elle a préféré s’installer ici comme à son habitude, dévorant un roman illustré et étrangement compliqué pour son âge. Sa longue chevelure verte est relevée en deux adorables couettes qui ajoutent un air malin à sa petite bouille adorable. Une petite étincelle vient pétiller quand elle se décide à répondre au brun qui l’a ainsi interrompu.

« Une aventure ! Un combat contre un monstre appelé Fenrir. Y’a de la magie et des aventuriers !
- De la magie ?
- Oui ! »

Le gamin semble soudainement bien plus intéressé par l’histoire, s’installant aux côtés de la petite fille. Ils se mettent tous deux à échanger sur l’histoire que la verte lit, échangeant soudainement sur l’issue possible de l’incroyable combat contre le Fenrir. Cette créature légendaire les fascine autant que les courageux qui déploient toutes sortes de moyens pour l’affronter. Ils se mettent même à imaginer comment eux feraient pour l’affronter, l’un proposant divers pièges magiques complexes alors que l’autre de plutôt essayer de trouver ce que le Fenrir aime manger. Une conversation à la fois enfantine et déjà pleine d’intelligence.

Quand les deux sont interrompus dans leur étrange débat, le soleil commence déjà à baisser, les enfants retrouvant leurs parents pour rentrer chez eux. La petite est d’ailleurs appelée par sa mère. Elle se relève pour épousseter sa robe avant de trotinner en direction de cette dernière, son épais livre contre la poitrine. Après quelques pas, elle s’arrête et se retourne vers le garçon avec un large sourire.

« C’est quoi ton prénom ?
- Almassar.
- Et moi, c'est Saehlia ! J’espère que l’on se reverra Almassar. »

C’est sans plus de formalités que l’enfant rejoint sa famille qui l’attend.

Cette petite histoire mignonne, la jeune femme que devient Saehlia y repense parfois. La petite fille rêveuse, souhaitant écrire des romans et lire toute la journée, a été remplacé par une apprentie scientifique. Son grand-père insiste pour qu’elle rejoigne les rangs de l’Académie, comme lui, comme son père avant lui, comme son fils ainé, le père de cette dernière, mais pour l’instant elle se contente de ses cours particuliers. En tant qu'ainée, elle devrait honorer la famille selon lui, mais sa mère insiste pour lui laisser de la liberté.

« A quoi penses-tu ainsi, ma jolie petite ortie ? »

Une tape se fait entendre ainsi qu’un petit « Aie » suivi d’un rire. La jeune fille affiche un air blasé en direction d’Almassar qui la taquine une fois de plus. Il vient jouer avec sa chevelure, essayer de l’amadouer pour se faire pardonner.

« Qu’est-ce que tu penses de ma dernière invocation ? »

Un nouveau rire échappe au jeune homme avant de devenir plus sérieux. Elle vient s’appuyer contre son amoureux, écoutant attentivement ses pensées après avoir étudié l’étrange oiseau devant eux.

« Je ne sais pas où tu as lu la description du corbeau à trois yeux, mais il ne ressemble absolument pas à ça. Le tien n'a que deux yeux et pourquoi l'un est à l'arrière du crâne ?
- Et pourquoi pas ? Une vision à 180° plutôt qu’avec une dimension supplémentaire ! Je trouve que ça le rend plus optimal.
- Et les plumes luisantes ?
- Ça le rend plus beau. »

Un soupir amusé échappe au jeune homme qui se retourne pour attraper la verte.

« Je t’aime, mais je croyais que tu voulais t’entrainer à recréer des créatures décrites par ton grand-père. Non ?
- Oui… Comme ça il pourra peut-être me lâcher un peu et arrêter de dire que je dois utiliser le pouvoir offert par Lucy pour prolonger le travail familial…
- Alors pourquoi tu ne le fais pas ?
- Parce que c’est chiaaaaaaaant ! »

Nouveau rire plus franc tandis que la verte affiche un air boudeur, croisant les bras, tournant le dos et gonflant les joues. Le brun vient récupérer sa belle pour l’attirer à lui, déposer un baiser sur sa chevelure et se faire pardonner de cette moquerie.

« Sinon, que penses-tu du dernier projet qu’on nous a donné ?
- Encore un plan de mon insupportable grand-père pour nous diviser. C’est certain.
- On est d’accord. On fait quoi alors ?
- Comme d’habitude, je me débrouille pour avoir un meilleur résultat que le tien ?
- Et si je ne veux pas ?
- Je serais quand même meilleure que toi. »

Les deux partagent un nouveau rire, suivi de plusieurs petits baisers. N’importe qui passant par là pourra lire l’amour qu’ils partagent dans leur regard. Ces deux êtres semblent presque être destinés l’un pour l’autre, une incroyable complicité s’étant créée au fil des années.

« Dis, Alma…
- Hmm ?
- J’ai quelque chose à te dire… »

L’ambiance est soudainement moins joyeuse, le concerné se redressant avec un air inquiet. Saehlia se redresse à son tour, faisant face à son cher et tendre, ses doigts venant se lier à ceux du brun.

« Mon père m’a annoncé hier que l’on va quitter la Capitale pour une de ses études. On va au Village Perché.
- Quand ?
- Dans trois lunes à peu près.
- D’accord… Quand reviens-tu ? »

La jeune fille ne répond pas, baissant le regard. Les mots ont du mal à sortir et l’inquiétude commence à se lire sur le visage de son petit ami.

« Dans… des années ?
- Pardon ?
- On déménage. Pour longtemps. Je reviendrai peut-être de temps en temps… On s’écrira, hein ? »

Un silence s’installe, comme si aucun des deux n’a envie d’ajouter quelque chose. Ils ont grandi ensemble depuis presque dix ans, ils devaient fêter en amoureux l’accès à l’âge adulte de Saehlia mais voilà que leurs plans sont compromis. Leurs inquiétudes sont partagées, mais ils essayent de se rassurer comme ils le peuvent. Après tout, l’amour traverse l’espace et le temps, non ?


Les talons frappent le sol à une vitesse qui laisse transparaitre la colère qui bouillonne à l’intérieur de la noble. Derrière elle, une domestique court en essayant de l’arrêter, de lui demander de patienter. Saehlia n’entend rien et ouvre avec fureur la porte du bureau. Vardanis relève son regard doré sur sa petite fille, une expression las sur le visage comme s’il savait ce pourquoi elle est là. Il pose sa plume avec un soupir, chassant la domestique d’un geste de la main, intimant cette dernière à refermer pour ne rien entendre de la discussion qu’il va avoir.

« Saehlia. Que me vaut le plaisir de te voir, ici, à la Capitale, ma petite émeraude ?
- Oublies les petits noms mignons, vieux crouton. Explique-moi ceci ! »

Elle vient frapper le bureau pour y déposer une lettre froissée. Le vieil homme récupère un monocle dans une poche de sa veste, la lettre de l’autre main et inspecte l’écriture. Un petit sourire étire ses traits avant de retourner à la verte.

« Tu n’es pas heureuse de ce présent, ma petite chérie ?
- Comment oses-tu m’imposer des fiançailles ?!
- C’est pour le bien de la famille, mon enfant. La famille De Obelia est prometteuse de ce côté. J’ai longuement hésité avec les Aubeclaire, mais celui que l’on m’a proposé me paraissait un peu vieux pour toi… Tu devrais être contente que j’ai choisi un homme de ta tranche d’âge, non ?
- Laisses moi choisir qui je vais épouser.
- Tu préfères quelqu’un comme Almassar Heckel ? »

La noble se raidit, serrant la mâchoire. Si ses yeux pouvaient lancer des couteaux, ils le feraient. Entendre ce nom accentue la fureur de la jeune femme et le vieil homme le sait très bien. Il s’enfonce dans son fauteuil, croisant les mains avec un petit sourire.

« J’espère que tu n’as pas oublié ce qu’il t’a fait ? Tu veux un autre comme lui ?
- Non. Je souhaite simplement choisir celui qui partagera ma vie.
- Très bien. Alors deviens Académicienne. À cette condition, j’accepte de te laisser gérer l’héritage familial comme tu l’entends. »

Le visage de la jeune femme se crispe encore plus. Ce vieux renard sait très bien qu’elle refusera cela, ses recherches ayant été volées par son ancien amant et lui ayant enlevé le goût de rejoindre l’Académie. Ses projets ont été mis au nom d’un autre, par fierté, elle a préféré abandonner l’idée de rejoindre les rangs de l’Académie des Sciences, préférant y contribuer en tant que Virtuose.

« Et si je refuse tout de même ? »

Le regard de Vardanis se fait glacial, arrachant un frisson à Saehlia. Elle reconnait ce regard, celui qui signifie qu’elle ne doit même pas penser à cela. Plus que ses parents, elle a toujours particulièrement craint son grand-père, et à juste de titre.

« Je te déshérite et te bannis de notre famille. Tu ne pourras plus espérer gagner le manoir Kreiss et tu ne pourras plus travailler sur l’Aryon universalis. Tu devras gagner ta nourriture par tes propres moyens, ma chère. »

Un nouveau frisson traverse la nuque de la jeune femme. Sa mâchoire se serre à lui en faire mal suivi d’un soupir. Elle récupère la lettre annonçant ses fiançailles.

« Je vais rester quelques jours à la Capitale. Je vais y réfléchir, grand-père.
- Avec plaisir ma petite émeraude. Je suis certain que tu feras le bon choix… »

Le vieux renard retrouve son air plus enjoué, affichant un sourire plus malicieux, ses yeux dorés se plissant de satisfaction. La jeune femme tourne les talons, quittant le bureau en réfléchissant déjà à plusieurs plans pour déjouer les machinations de son grand-père. Il va lui falloir être bien plus maligne que lui si elle veut pouvoir encore contrôler sa propre vie. Et cela risque de lui demander énormément d’effort.