Tranquillement installé dans l'une des pièces du Hall de la Guilde présent à la Forteresse, le blond consulte quelques cartes, un tas de papiers signés à ses cotés, proche d'une tasse de café encore fumant. Une nouvelle mission, et pas des moindres cette fois. Un scientifique particulièrement riche -ou fou, souvent les deux vont ensembles- est à la recherche d'une Lamia. Et la demande serait déjà assez compliquée ainsi, si il ne fallait pas la ramener vivante en prime. Heureusement, le commanditaire préfère rester bien au chaud, et cette mission épineuse n'est pas mélangée à une escorte. Attendant l'arrivée d'une comparse avec qui il est censé réaliser cette mission, le borgne détaille les routes qu'ils vont devoir emprunter jusqu'aux grottes. Heureusement pour les aventuriers, la Guilde garde toujours des traces de tout ce qu'elle peut entendre, sur chaque détail que son administration tentaculaire peut saisir. Et avec un peu de travail, il est possible de recouper les différentes informations et rumeurs pour trouver des pistes exploitables. Et c'est exactement ce que le flair de Sileas semble avoir repéré. Des disparitions mystérieuses dans plusieurs petits villages. Pas assez nombreuses pour réellement alerter la garde, mais assez pour que les petits mains travailleuses des hôtesses en gardent la trace. La méthodologie et l'espacement pourrait correspondre à une Lamia isolée, pile ce qu'ils cherchent. A deux, aucune chance de s'en prendre à une colonie, et mieux vaut arracher à son habitat ces spécimens avant qu'ils ne puissent former lesdites organisations et devenir une réelle menace pour les villages locaux voir la Garde.

Saïph n'est pour une fois pas avec lui, l'aventurier ayant laissé cette petite larve aux mains de Sia. Vu le terrain dans lequel ils vont passer les prochains jours, aucune raison d'emporter un familier qui se ferait surement déchiqueter en deux en moins de secondes qu'elle ne fait de centimètres. Saisissant de sa main gantée la tasse de café, le combattant souffle dessus avant d'en prendre une bonne gorgée. Il ne sait pas quand cette aventurière est censée arriver, mais cela fait déjà un moment qu'il compile les informations et il espère que la demoiselle ne tardera pas. La plupart des éléments importants ont été compilés dans le carnet du blond, et il est pour ainsi dire prêt à partir. A ses cotés, son sac sans fond est plein de matériel et de denrées. La corde sans fond qui y est soigneusement rangée sera particulièrement utile pour capturer une telle créature une fois affaiblie, tout comme les nombreuses autres cordes et poids. L'idéal serait d'avoir une cage et des montures pour faire le voyage retour, mais c'est quelque chose qui n'était pas disponible sur l'instant... Mais qui sait, peut être qu'en négociant avec les habitants des villages touchés, ces derniers pourront leur fournir du matériel similaire pour s'assurer d'un retour plus sécuritaire.

Et ces éléments ne cessent de ricocher dans les pensées de Sileas, souvent interrompues par la forgeronne qu'il n'arrive décidément plus à se retirer de l'esprit depuis leur passage à la ville aquatique. Et au fond de lui, l'homme ne peut s'empêcher de se demander pourquoi avoir accepté une mission aussi dangereuse si peu de temps après avoir vécu un tel moment. Certes Sia a ses propres problèmes et travaux à gérer pour s'installer définitivement, mais tout de même, il aurait pu prendre quelque chose de moins risqué pour qu'elle ne s'inquiète pas trop. Hélas, l'adrénaline a des raisons que la raison ignore, et cette envie de se mettre au défi et de toujours surmonter de plus grands obstacles, de sentir le frisson du combat et de l'excitation traverser ses veines était particulièrement fort et a eut le meilleur de l'aventurier au moment de signer la demande. Son esprit occupé à se perdre dans ses propres méandres, les doigts du borgne glissent sur les lanières de son armure pour vérifier qu'elle soit solidement fixée. Sur son ceinturon pour vérifier que son glaive de glace est soigneusement attaché alors qu'Orthos repose contre la table, ne rentrant pas dans son sac sans fond. Le teïzeur posé contre une cuisse et prêt à servir au besoin, sceau magique et talisman d'indépendance incrustés dans deux petits colliers qu'il porte autour du cou, le premier au dessus et le second en dessous des épaisses plaques de blindage fabriquées sur mesure par Adam.


Tout semble bon, et pile à temps alors que la porte du salon s'ouvre, révélant une hôtesse qui annonce que l'aventurière avec qui il doit coopérer est enfin arrivée et ne va pas tarder. Avec un hochement de tête pour remercier la jeune femme qui retourne prestement à ses tâches, le blond commence à ranger cartes et notes dans son sac, venant enfiler ce dernier pile pour l'entrée de sa partenaire qu'il vient saluer en levant la main.

-"Bonjour, je suis Sileas, enchanté. J'ai profité de t'attendre pour faire des recherches, et je pense déjà avoir une bonne idée d'où nous pouvons nous rendre pour trouver une Lamia isolée. Donc je suis prêt à partir dès que toi tu le seras."

L'aventurier, perdre du temps en politesse ? Pas vraiment. Il faut dire qu'après tant d'attente, il est plus qu'impatient de se mettre à la tâche. Et vu la marche qui les attends, ils auront tout le temps de discuter de leurs compétences respectives. Si la Guilde a acceptée qu'elle prenne une telle quête, c'est qu'elle est forcément compétente, de toute façon. Assez pour revenir en vie, Sileas espère.

Un spécimen et vivant,

S'il vous plait.

Avec Sileas

Bob. J'avais un Bob dans chacune des ailes de la Guilde. Village Perché, Grand Port, la Capitale... Dans chaque annexe, il y avait un Bob. Qui était ce Bob ? C'était un type, qui aimait toujours picoler avec moi et qui essayait toujours de me refiler des contrats douteux. Je pensais qu'après ma longue absence, il m'aurait oublié, celui de la Forteresse, mais non. Je pensais d'ailleurs que la Guilde m'avait retiré de sa liste des aventuriers actifs. Mais non plus. Revoir ma tronche avait suffit, pour passer de "morte" à "encore active". Ce n'était hélas pas le cas d'Evelyn. J'avais demandé à la réceptionniste de la Guilde, au cas où... Evelyn était bien déclarée disparue. Avec son pouvoir, celui de pouvoir revenir à la vie, j'étais certaine qu'elle était là, quelque part, à attendre que je vienne la sauver. Je devais garder cet espoir là, si je ne voulais pas sombrer totalement. Je n'avais pas le choix, de toute façon. Et cette mission, alors ? Aller chercher une Lamia, vivante. Rien que ça. Bob n'avait peut-être pas eu vent de mes dernières mésaventures mais j'avais absolument tout perdu. Ma Lame Fantôme n'existait plus. Ma lame solaire avait aussi disparue. Je ne possédais plus Nott et Svartur, mes deux serpents d'ombres. Et mon pendentif qui permettait de rendre Atropos indestructible me fut retiré. En soit, j'étais à nouveau à poil. Je n'avais plus que mes deux ombres, terminé.

Bref, comme toujours, je laissai le Bob du coin m'inscrire et j'attendis la suite. D'après Catherine, la réceptionniste, quelqu'un d'autre s'était déjà proposé pour cette quête. Un homme du nom de Sileas. Forcément, tous les nouveaux, je ne les connaissais pas. Je me demandais même si Sia était encore en vie, Ramar, Nivix, Carciphona... Avec le recule, en fait, j'avais de la chance d'avoir pu rencontrer des aventuriers aussi talentueux. J'avais appris énormément en leur compagnie. Maintenant, tout était à refaire. Je ne devais pas me laisser abattre, essayer de repartir de zéro n'était pas forcément un mal en soi. Mais devoir avouer que j'étais devenue faible me faisait chier au plus haut point. Un poids mort, un boulet qu'un type mieux préparé devait se trimballer. Ca, c'était le plus difficile à encaisser. Du coup, pour cette quête, j'allais être le boulet de ce Sileas. J'allais devoir faire de mon mieux pour me montrer un minimum utile. Ou, à défaut, pas le gêner pour faire échouer la mission. Les lamias étaient des créatures vraiment redoutables et là, j'avais accepté d'y aller presque sans rien.

Le lendemain, j'avais rendez-vous à la Guilde pour rencontrer mon coéquipier. J'avais essayé de ne pas trop picolé la veille pour être un peu sobre le jour du départ. C'était -presque- réussi. Je m'étais réveillée à la bourre, sobre certes, mais à la bourre. Tant pis, maintenant que j'étais en retard inutile de me presser. Un bain, un petit déjeuné, pénarde, puis je pris la direction de la Guilde. A l'intérieur, je m'annonçai à Catherine, qui allait aussitôt prévenir Sileas de ma venue. Maintenant que j'y pensais, les lamias vivaient surtout dans les grottes. Donc pas de lumière. Donc pas de pouvoir. Bah ouais, forcément, j'avais aussi perdu ma lampe magique. J'allais devoir y aller à l'ancienne. Une torche, du feu, et voilà.

"Bonjour, je suis Sileas, enchanté. J'ai profité de t'attendre pour faire des recherches, et je pense déjà avoir une bonne idée d'où nous pouvons nous rendre pour trouver une Lamia isolée. Donc je suis prêt à partir dès que toi tu le seras."

L'homme était plus beau garçon, assez grand. Ses cheveux blonds couvraient partiellement un cache-œil. L'autre, visible, était bleu. Et tout ça, j'en avais strictement rien à foutre, en fait. Le plus important, c'était qu'il savait où aller. Tant mieux, alors. J'avais la capacité de marcher pendant très longtemps, sans jamais me fatiguer et, surtout, avec la bouche fermée. Une grande qualité que j'espérais partager avec lui. Le silence, c'était bien plus plaisant que les gens qui se sentaient obligé de faire la conversation.

"Salut. Sofia. On peut y aller."

Je le laissai passer devant et le suivi en dehors de la Guilde. Là, il emprunta aussitôt un chemin pour sortir de la Forteresse, en direction des zones plus abruptes et rocailleuses.

"Si ça peut t'aider à établir un plan, j'vais rapidement te parler de mon pouvoir. Je peux invoquer deux tentacules d'ombres, d'environs dix mètres. Solide comme une grosse corde, à peu prêt. Et c'est tout, j'ai rien d'autre."

Inutile de vouloir cacher le fait que j'allais me montrer quasi-inutile, je n'étais pas là pour risquer sa vie, encore moins la mienne.

"Mais si ça peut t'rassurer, j'ai pris pas mal de bières."

Si j'étais d'humeur partageuse, c'était surtout pour pardonner le fait que, justement, j'avais pas grand chose d'autre à proposer. Mes talents de combattantes allaient sûrement m'aider plus qu'autre chose. Même si le but ici n'était pas de tuer la créature en question, mais de l'apporter vivante. On verra bien au moment venu comment on allait s'y prendre pour le chemin du retour.

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La demoiselle avec qui l'a guilde l'a mis en équipe semble... Particulière, tout au mieux. Grognonne, particulièrement peu bavarde. Plutôt le genre avec lequel tu ne fais pas ami-ami. Bon, ce n'est pas pour déranger Sileas qui sait au moins rapidement à quoi s'attendre. Au moins l'attente n'est pas longue et ils viennent ainsi rapidement s'engager à travers les rues de la Forteresse, avant de passer l'une de ses portes pour se lancer sur les routes pour le moment encore peuplées de marchands. Bien rapidement les chemins rétrécissent, les voyageurs se font plus espacés et clairsemés. Peu de villages vivent près des grottes, et la poignée présente suffit déjà largement à exploiter les ressources naturelles s'y trouvant. Mais plus problématique pour le blond est son manque d'équipement et ses compétences. Son Don semble utile, mais dans une grotte ça sera une toute autre histoire. Réfléchissant à comment assembler tout ça de manière efficace, le borgne à la marche plutôt silencieuse finit par reprendre.

-"Mon pouvoir me permet de parer pour ainsi dire tous les coups qu'une Lamia pourrait vouloir m'asséner. Le soucis est que quand je l'active, je ne pourrais que très peu attaquer. Autant dire que je serais bon pour attirer son attention, mais tu devras arriver à la blesser assez pour l'affaiblir. Pour la capturer, j'ai une corde enchantée et des poids, mais j'avoue que j'espère qu'en passant par l'un des villages recensant des disparitions causées par cette créature, ils nous proposent du matériel un peu meilleur. On pourra faire sans, mais un certain confort mental n'est pas à sous estimer."

Tout en examinant la carte, l'aventurier accélère le pas. Sofia semble capable de se taire et c'est plus qu'agréable. Lui même n'est pas particulièrement bavard quand il a rien a dire. Au dessus d'eux, le soleil continue sa lente ascension, commençant ensuite à doucement décliner alors que les heures défilent au son des bottes. Le terrain devient de plus en plus accidenté alors qu'au loin, la ligne de crête se rapproche, signe que leur objectif se fait de moins en moins éloigné. Jetant un œil au soleil, l'aventurier vient néanmoins à déclarer.

-"Pour les bières, on verra une fois arrivés. On pourrait tirer un bon coup et arriver à l'entrée des grottes pour la nuit, mais je préfère éviter de finir en un tel lieu avec aussi peu de défense. Je propose donc de faire un léger détour pour s'arrêter au moins par l'un des villages qui contient des disparitions. On pourra récupérer quelques informations comme ça, et au moins dormir dans des lits et en sécurité."

Qui aurait envie de dormir devant la possible tanière d'un Lamia au lieu de partir l'explorer au petit matin ? Pas grand monde, du moins c'est ce que Sileas espère. Alternant entre surveiller la route et la carte, il finit par se détourner des grottes à un embranchement précis pour s'engager sur un petit chemin. Durant le trajet, ils ne croisent qu'un duo de marchands qui passe. Mais tandis que le soleil commence à tomber alors que les heures défilent, au loin de la fumée et des toits commencent à apparaître, signe qu'ils approchent de leur but. Le blond range la carte et fouille dans un de ses carnets, mordillant sa lèvre sans cesser de maintenir le rythme -l'avantage d'être habitué de la route-.

-"Si je ne me trompe pas, devant nous se tient le petit village du nom de Beldorn. Deux jeunes y ont disparus, présumément par la Lamia. On pourra donc profiter d'un lit chaud et de quelques questions, pile ce qu'il nous faut."

Revigoré à l'idée de ne pas passer une nuit à la belle étoile -ou de partager sa théière avec quelqu'un qu'il connait à peine malgré son statut d'aventurière-, le borgne accélère le pas, suivi de sa comparse. Bien rapidement, le duo arrive en bordure du village. Ce dernier est traversé par deux rues qui se croisent en une petite place, et quelques petites ruelles. Rien de très fameux, quelques centaines d'âmes tout au plus Une petite auberge est présente, avec un étage devant contenir les chambres. Une bourgade comme il en existe des dizaines, et qui arrache à l'aventurier un soupir.

-"On se sépare ? Tu t'occupes de prendre les chambres et poser quelques questions à l'aubergiste et aux habitués, et je vois si je peux croiser quelques habitants ouverts à converser avec des inconnus ?"

Après tout, la demoiselle semble aimer boire, autant la laisser dans son élément naturel.

Un spécimen et vivant,

S'il vous plait.

Avec Sileas

"Mon pouvoir me permet de parer pour ainsi dire tous les coups qu'une Lamia pourrait vouloir m'asséner." Répondit Sileas.

Un pouvoir purement défensif, donc. Au moins une armoire à glace ne risquait pas de tomber sous le charme d'une lamia. C'était leur façon de faire, la plupart du temps. Transformer le haut du corps en une magnifique femme, très attirante.

"Le soucis est que quand je l'active, je ne pourrais que très peu attaquer. Autant dire que je serais bon pour attirer son attention, mais tu devras arriver à la blesser assez pour l'affaiblir." Précisa l'aventurier.

Il allait donc devoir être le premier visible par la lamia. Cette dernière devra absolument penser que Sileas était seul, un homme perdu. Je pourrais intervenir plus facilement pour l'attaquer.

"Pour la capturer, j'ai une corde enchantée et des poids, mais j'avoue que j'espère qu'en passant par l'un des villages recensant des disparitions causées par cette créature, ils nous proposent du matériel un peu meilleur."

C'était un bon début, nous pourrions en effet compter sur l'aide des villageois si, par chance, l'un des villages serait ravi de se débarrasser d'une de ses créatures. Sileas regarda un instant sa carte et accéléra le pas. Je pouvais toujours suivre, après avoir paumé mon passe de téléportation, sans monture, je n'avais pas d'autre choix que la marche. J'étais plutôt endurante, il n'avait aucun souci à se faire de ce coté là. La route devint de plus en plus calme, nous croisâmes seulement deux marchands, tout au plus. Ils n'avaient rien d'utile à nous proposer, j'avais demandé, juste au cas où. Nous arrivâmes finalement aux abords d'un minuscule village, tandis que le soleil se couchait à l'horizon. L'aventurier voulait passer la nuit dans un lit d'auberge, pour reprendre notre chasse le lendemain, sans être gênés par la nuit tombée. Tant mieux, ça allait me donner l'occasion de goûter à la bière que j'avais prise avec moi.

"Si je ne me trompe pas, devant nous se tient le petit village du nom de Beldorn. Deux jeunes y ont disparus, présumément par la Lamia. On pourra donc profiter d'un lit chaud et de quelques questions, pile ce qu'il nous faut." Déclara-t-il.

Intéressant, si les rumeurs étaient vraies, nous approchions déjà de notre cible et, en plus, nous pourrions troquer notre aide contre quelques équipements, notamment une charrette pour rentrer. La place du village était relativement petite, quelques habitations, une petite ferme, une auberge et deux ou trois étales de marchands. Petit, mais les villageois s'étaient assez organisés pour subvenir à leurs besoins.

"On se sépare ? Proposa l'aventurier. Tu t'occupes de prendre les chambres et poser quelques questions à l'aubergiste et aux habitués, et je vois si je peux croiser quelques habitants ouverts à converser avec des inconnus ?"

J'aimais pas trop qu'on me dicte ce que j'avais à faire. Mais quand on venait à poil pour partir à la chasse à la lamia et qu'en face, le type était mieux équipé, je devais juste la fermer. Inutile de protester, je hochai la tête et me rendis vers l'auberge. Mon allure, le corps marqué par les combats et les nombreuses armes que j'avais sur moi trahirent bien rapidement mon appartenance à la Guilde des aventuriers.

"B'soir, 'vous faut quelque chose ?" Lança l'aubergiste, un brin méfiant.

Compréhensible, je n'inspirais pas franchement la confiance.

"Salut. Deux chambres, s'il vous plait. Pour une seule nuit, on repart demain matin."

"Le second arrivera tard ?" Demanda-t-il.

"Nan, il traîne dehors. J'vais vous prendre une bière."

Les aubergistes c'étaient un peu les meilleurs types à qui s'adresser quand il fallait choper quelques informations. C'était toujours eux qui voyaient le plus de personnes dans une seule journée et, à force d'entendre les clients parler, étaient au courant de pratiquement tout ce qu'il se passait dans le secteur. L'aubergiste me servit ma bière, parfaitement mousseuse. Je récupérai la chope pour en vider une bonne partie.

"Des problèmes de disparitions, il paraît ?" Demandai-je.

Inutile de passer par quatre chemins.

"Deux p'tits jeunes du coin oui. Ca va faire plusieurs jours."

"Une idée de c'que ça pourrait être ?"

L'aubergiste haussa une épaule, pas l'air d'en savoir davantage. Au moins, Sileas avait dit vrai. Deux jeunes avaient disparus ici. Pas mes affaires du coup, sauf s'il s'agissait d'une lamia.

"Moi... Moi je sais ! J'ai vu !" Lança subitement un homme derrière moi.

Je pivotai un peu pour le regarder, il avait l'air d'avoir vu un fantôme. Il s'approcha de moi, je l'invitai alors à s'installer et demandai à l'aubergiste de lui servir à boire.

"Ils disaient avoir vu une femme, une voyageuse, camper dans la forêt. Ils voulaient absolument la voir, ils disaient que c'était la plus belle des femmes jamais vue. "

L'aubergiste posa la bière devant l'homme, il but une gorgée et poursuivit.

"Pis un jour, ils y sont allés. On les a plus revus. On avait beau fouiller l'coin, pas une seule trace."

"D'acc, j'vois. Le chef du village n'a pas demandé à la Guilde d'intervenir ?"

"Tu parles, vous êtes bien trop cher à employer ! Lança-t-il, presque en colère. Et c'pas la garde qui va se bouger pour ça..."

"Ben tu pourras dire au chef qu'on va s'en occuper. En échange, on aimerait un moyen de déplacer la créature ailleurs."

"Euh, comment ça, la créature ?" Demanda l'homme, sceptique.

"Celle qui a pris votre village paumé pour cible et qui va tous vous bouffer si personne réagit."

Comme pour sceller notre accord, je trinquai avec l'homme qui semblait à la fois soulagé et terrifié par la nouvelle. J'ignorai comment Sileas s'en sortait de son coté, mais il avait fait le bon choix de s'arrêter dans ce village. Ils avaient besoin d'aide et nous étions. Pas les moyens de confier l'affaire à la guilde, nous pouvions trouver un arrangement avec leur chef. Tout le monde était gagnant, inutile de poser davantage de questions et ils pourraient continuer leur petite vie tranquille ici.

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Lancé de dé:

Tandis que la forme de Sofia s'éloigne en direction de la taverne, le blond observe les alentours. Le village est calme, mais il émane toutefois une certaine activité. Avec le soleil qui ne va pas tarder à se coucher, la majorité du monde risque de ne pas tarder à rentrer pour ne pas passer la nuit dehors. Profitant de cette sérénité, Sileas effectue un premier tour des quelques petites rues. Une poignée de regards lui sont offerts, surtout à l'insigne de la Guilde qu'il porte en broche pour maintenir sa cape. Hélas pour l'aventurier, aucun forgeron n'est présent, le village étant bien trop petit et assez proche de la Forteresse pour cela. Donc autant abandonner l'idée de trouver quelqu'un pour fabriquer une cage.

Ce manque de veine et d'informations continue à durer, alors que la majorité de la populace rentre pour la nuit. Bien rapidement, la présence de deux aventuriers se fait savoir. Tant par ceux sortant de la taverne et ayant croisés Sofia que ceux en extérieur qui se demandent pourquoi un homme entièrement armuré se promène et fait une ronde dans le silence le plus complet. Le borgne note que si l'ambiance semble détendue à première vue, une certaine anxiété rode néanmoins aux abords de la conscience, tel un voile qui effleure à peine la peau sans que l'on s'en rende compte.

Ne trouvant rien de particulièrement intéressant à explorer après sa visite et souhaitant plutôt profiter d'un lit chaud et d'un repas aux mêmes qualités, Sileas finit par se détourner pour retrouver le chemin menant à l'auberge, guère long. Pourtant, ce trajet si court fait l'objet d'une rencontre bien étrange. Une femme assez jeune se rapproche de lui, un air indiscernable sur le visage et les mains crispées sur le panier qu'elle tient, comme si elle cherchait dans cette prise du courage. Sans un mot elle s'arrête alors que le blond s'immobilise pour pivoter en sa direction, avant de finalement laisser un flot de mots et de questions jaillir.

-"Dites, vous êtes bien aventurier, non ? Vous en avez l'insigne... Vous restez ici longtemps, vous venez pour une mission ... ?"

L'inquiétude et la tension sont palpables. Même sans être doué à décrypter les émotions, le blond comprend qu'elle souhaite lui demander quelque chose. Il ne voit néanmoins pas les regards soit réprobateurs soit compatissants qu'on offre à cette demoiselle essayant de se laisser porter par ses espoirs alors qu'il croise les bras sur son plastron.

-"Bonjour, oui je suis aventurier. Et je viens pour une mission, mais je ne sais pas si elle se passera dans ce village. Pourquoi cela, que puis-je pour vous ?"

Sileas est perdu alors qu'il remonte une main à sa joue pour la frotter, arquant un sourcil. Après tout il n'a que des informations théoriques à propos de la Lamia, et avant de s'avancer sur des promesses ou des informations qu'il ne peut soutenir et confirmer, il préfère recueillir plus d'éléments. Surtout au vu de la détresse de cette villageoise, alors qu'un homme plus âgé sort de chez lui en fronçant les sourcils à son tour à la vue du spectacle, commençant à se diriger vers le duo.

-"Mon promis a disparu il y'a quelques jours avec l'un de ses amis, et nous n'arrivons pas à le retrouver... Personne n'arrive à avoir la moindre trace d'eux, malgré toutes nos recherches... Si vous restez ici un peu, je vous en prie aidez moi, je veux le retrouver..."

A cette déclaration, l’œil du combattant s'illumine légèrement. Les rumeurs de disparitions sont donc bel et bien fondées. La présence d'une Lamia dans les grottes s'annonce plus crédible à chaque instant qu'il passe. Maintenant, il faut bien prouver que c'est bien la créature qui est la cause de ces disparitions, et non l'envie de vivre ailleurs et de voyager qui aura couté deux nouvelles âmes à cette petite localité. Avant qu'il ne puisse répondre, l'homme s'arrête aux cotés de la demoiselle pour poser la main sur son épaule et la faire taire alors que cette dernière vient s'enfouir dans ses bras. Sileas pivote la tête vers ce nouvel arrivant qui s'explique bien rapidement.

-"Veuillez la pardonner, il s'agit de ma fille. Son fiancé a effectivement disparu avec l'un de ses amis alors qu'ils étaient partis chasser un matin et poser des pièges. Depuis, plus aucun signe d'eux. On a tout tenté, mais c'est comme si ils s'étaient évaporés. Hélas nous n'avons aucune piste et pas les moyens de demander à la Guilde d'investiguer la dessus."

Sileas hésite un instant. La finesse, avancer son enquête, la finesse... Finalement, le grognours reprend le dessus alors que l'aventurier soupire longuement.

-"Cela tombe bien, je suis en mission pour un sujet qui se rejoint avec le votre. Nous soupçonnons la présence d'une Lamia solitaire qui serait responsable des disparitions que vous évoquez. Si ma collègue et moi même avons raison, nous sommes la pour l'affronter et la capturer. Mais pour cela, il nous faudra un moyen sécurisé de l'enfermer, comme une cage ou un attelage."

A peine les paroles du blond prononcées que la jeune femme se met à pleurer dans les bras de son père, secouant la tête alors qu'elle laisse sa voix monter plus haut dans les aigus, attirant un peu plus l'attention aux alentours sur cette scène.

-"Non, non c'est pas possible ... Oswald ne peut pas être mort, il a juste besoin d'être aidé et secouru... Au lieu de me torturer ainsi, essayez de le retrouver, j'ai besoin de lui à mes cotés !"

Ledit père referme les bras autour des épaules de sa fille, jetant un regard réprobateur à l'homme qui a annoncé la nouvelle de manière aussi brutale. Voyant qu'elle est presque impossible à calmer à cette idée qu'ils n'avaient pas évoqués, il souffle finalement, tant pour Sileas que sa progéniture.

-"Nous n'avons aucune preuve de ce qu'affirme cet homme, détend toi Cécilia. On arrivera à les retrouver, je te le promets. Mais si jamais il dit vrai, nous ferions mieux de nous débarrasser de cette menace, surtout si la Guilde est déjà présente et souhaite collaborer sans nous voler nos économies."

Sur ces mots l'homme emporte son enfant à l'intérieur pour essayer de la consoler sans adresser un mot de plus à l'aventurier, ce dernier soupirant alors que plusieurs regards noirs se posent sur son regard. Au moins il aura eut les informations qu'il désirait, mais peut être pas de la manière souhaitée. Considérant qu'il s'occupera de cela plus tard, le combattant remontant d'un pas rapide la rue jusqu’à entrer dans l'auberge et retrouver Sofia. Quand cette dernière est aperçue, bière à la main, Sileas s'approche d'elle avant de grogner entre ses lèvres.

-"Bon, je ne me suis pas fait des amis je pense mais il y'a bel et bien eut deux disparus un matin, ce qui corrobore nos informations de la guilde. Ils n'ont jamais pu remettre la main dessus, et je présume que si c'est bel et bien une Lamia derrière tout cela, elle les a attirés dans sa grotte. Ils auraient préférés l'apprendre autrement... Mais ils ne semblent pas fermés à l'idée de nous aider. Et toi alors, du joli ?"

Tout en parlant l'homme s'installe lourdement sur le banc face à sa comparse, attendant son tour pour commander, se doutant bien qu'ils ne pourront faire plus que converser un peu en cette soirée.

Un spécimen et vivant,

S'il vous plait.

Avec Sileas

C'était toujours difficile d'annoncer à des traines savates qu'une créature, qui pouvait anéantir leur village à elle seule, venait de les prendre pour cible pour se nourrir. Rien de bien dramatique en soi, c'était juste la nature, la loi du plus. Et cette lamia était simplement plus forte que tous ces villageois réunis. Des fermiers, des femmes et des enfants pouvaient difficilement lutter contre ce type de créature, encore moins avec des fourches, pelles et autres couteaux à beurre comme simples armes. Et c'était là que nous, aventuriers, entraient en jeu pour rétablir l'équilibre des forces. Moyennant quelques cristaux évidemment. Une chance pour cette bande de paumés, on n’en voulait pas à leurs cristaux, notre route avait simplement croisée la leur et notre cible était justement celle qui posait problème à ce village. De quoi franchement rassurer Guethenoc, l'un des paysans du coin qui sentait le bousin dans un rayon assez large et assez fort pour m'irriter le nez. Ceci-dit, rien de grave, car Guethenoc venait de passer du statut de "traine-savate" à "camarade de beuverie". Un petit fêtard, ce Guethenoc. Peut-être que la compagnie d'une femme pas trop dégueu' - pour une fois- l'encourageait assez pour partager des pintes avec moi.

"Et du coup, cette lamia, elle fait quoi ici ?" Demanda-t-il.

"Ben comme toutes les bêtes, elle cherche à s'nourrir. Et toi mon petit grassouillet, Fis-je en pinçant son gros bidou, t’es une proie parfaite pour elle !"

Je me mis à rire doucement. Mais pas lui, il devait déjà s'imaginer en train de se faire bouffer par une charmante dame-serpent.

"Roh, hé, fais pas la gueule ! On va vous en débarrasse."

"D'accord mais bon... On r'verra nos deux jeunes au moins ?"

Je fis une légèrement grimace à sa question, pas certaine que ma réponse allait lui plaire. Je vidai ma choppe et fis signe au tavernier de m'en remettre une, sur le compte de Guethenoc.

"Ben écoute, on verra."

J'étais assez saoule pour rester un peu sympathique et ne pas lui avouer que les chances étaient presque de zéro. Les deux jeunes s'étaient probablement déjà fait bouffer par la créature, et pas dans des conditions très rassurantes. Surement dans la douleur. Non, c'était même certain, dans la douleur. Le tavernier m'apporta ma bière, en proposa une nouvelle à mon camarade du jour, qui accepta. Ce fut à ce moment-là que Silysla revint, s'approcha de ma table et s'installa sur le banc d'en face.

"Bon, je ne me suis pas fait des amis je pense mais il y'a bel et bien eut deux disparus un matin, ce qui corrobore nos informations de la guilde." Déclara-t-il, pas très ravi.

En même temps, vu la gueule de funérailles qu'il tirait, on n’avait pas trop envie de lui faire la causette.

"Ils n'ont jamais pu remettre la main dessus, et je présume que si c'est bel et bien une Lamia derrière tout cela, elle les a attirés dans sa grotte. Ils auraient préférés l'apprendre autrement... Mais ils ne semblent pas fermés à l'idée de nous aider. Et toi alors, du joli ?" Demanda-t-il.

Je regardai Guethenoc, il me regarda, je regardai mon compagnon d'aventure, il me regarda.

"Ben tout pareil que toi. Guethenoc va demander au chef du village de nous filer une charrette pour trainer la lamia. Je me tournai vers le fermier. Hein oui, mon p'ti grassouillet ? Tu vas nous aider ? Tu voudrais pas faire échouer notre mission et qu’ensuite, elle vienne te chercher ?" Lançai-je, taquine.

Et en voyant sa tête, je ne pus m'empêcher de rire. Il était rigolo, lui, facile à charrier.

"O-oui ! On va vous trouver ça..."

Contente, je lui souris et lui offrit un petit câlin même s'il puait vraiment très fort. Pour faire passer ça, je vidai la moitié de ma bière et appelait le tavernier pour servir l'aventurier qui venait d'arriver. D'ailleurs, en m'écartant de Guethenoc, je le regardai pour lui annoncer que j'avais déjà réservé les deux chambres pour cette nuit. Bien séparées. Très séparées.

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Sofia semble avoir trouvé son bonheur. Tant en terme d'informations qu'en compagnon de boisson... Voir plus. Il parait surprenant au blond que la demoiselle s'attaque ainsi au premier paysan venu, mais au fond, qui est-il pour juger? Tant qu'elle est en état le lendemain, elle peut bien s'amuser à découvrir la moitié des lits du village. Ce qui est un bon point est la promesse d'avoir une charrette si jamais il s'agit bel et bien d'une Lamia. Au moins les villageois ne semblent pas fermés à l'idée de les aider pour se débarrasser d'une telle créature, ce qui est plutôt agréable. Sileas a déjà vécu assez de missions avec des habitants hostiles pour vouloir en agrandir la liste. Et quand la chope arrive, l'aventurier remercie le tavernier d'un signe de tête avant d'en prendre une gorgée en poussant un long soupir. Enfin quelque chose de buvable, c'est bon signe. Et les chambres sont prises, c'est encore mieux. Le borgne n'en a absolument rien à faire que leurs chambres soient éloignées, que Sofia fasse ce qu'il lui plait en cette nuit, tant qu'elle est en forme demain.

-"Tout est décidé alors. Je ne vais pas m'amuser à aller faire une ronde en pleine nuit avec une Lamia qui traine, c'est un coup à disparaître. Et on va devoir discuter sérieusement de comment on s'en charge, surtout si on doit la capturer vivante."

Guethenoc écoute dans son coin pendant un moment, mais il finit par tiquer en entendant parler de ramener la créature vivante. Redressant la tête de sa chope, il vient demander d'une voix presque chevrotante et incrédule.

-"Co... Comment ça la capturer ? Vous allez même pas la tuer ? Pourquoi vouloir d'une telle créature vivante, surtout si elle a causée des disparitions ?"

Bien sur la question gênante qui revient sur le tapis. Soupirant, Sileas s'installe plus confortablement sur son tabouret, autant que possible, alors qu'il lève la main pour faire venir le tavernier et commander à manger, étant donné que l'heure approche. Il laisse à sa comparse et cet inconnu faire leurs choix si ils souhaitent quelque chose, avant de reprendre une fois de nouveau au calme.

-"Notre quête est de la ramener vivante, et de s'assurer qu'elle ne puisse plus faire de mal à personne. Ne vous en faites pas, pour vous, c'est comme si elle était morte une fois que nous en aurons terminés."

Clairement le villageois semble perplexe d'une telle idée. Pour lui, un monstre pareil doit être éliminé, surtout après avoir enlevé des jeunes. Son regard passe d'un aventurier à l'autre sans trop savoir quoi dire, avant de finir par enfouir son nez dans sa bière qu'il termine. L'idée fait son bonhomme de chemin dans son esprit, en silence. Profitant de ce moment, Sileas continue, toujours aussi peu délicat, tournant vers Sofia de nouveau.

-"En tout cas, si nos informations étaient bonnes sur ce premier village, il a fort a parier qu'ailleurs aussi ce soit juste. Si nous manquons de piste à creuser, nous avons surement des informations à récolter dans les localités. Tu voudras essayer d'explorer dès demain ou faire le tour du coin pour avoir le maximum d'éléments en notre possession ?"

A cette annonce, cette fois, Guethenoc manque de s'étouffer dans sa bière en clignant des yeux. Il ne semble absolument pas d'accord avec cette idée, surtout depuis que l'aventurière lui a bien fait imaginer son gras dévoré par une Lamia affamée.

-"Vous savez qu'une créature rode et vous voulez poser plus de questions avant d'agir ? Que diable peut-il vous falloir de plus avant de la traquer ?"

A cette question Sileas pivote la tête vers sa comparse, étant donné que leur choix dépend d'elle, étouffant son soupir dans sa bière. Oui, il est heureux d'aider ces villageois, surtout après l'épisode de cette fiancée éplorée, mais clairement, ce n'est pas simple tous les jours.

Un spécimen et vivant,

S'il vous plait.

Avec Sileas

"Tout est décidé alors. Je ne vais pas m'amuser à aller faire une ronde en pleine nuit avec une Lamia qui traine, c'est un coup à disparaître. Et on va devoir discuter sérieusement de comment on s'en charge, surtout si on doit la capturer vivante." Déclara Disléas... Ou un truc comme ça.

C'était courir droit à sa perte ouais. Surtout qu'on avait pas trop d'informations encore. Il disait "une" lamia... Mais ça pouvait être davantage. Même si j'avais déjà bien éméchée, notre mission restait ma principale préoccupation et, oui, je réfléchissais aussi à un moyen d'attraper un truc pareil en vie. A part élaborer un piège, je ne voyais pas d'autres solutions. Mais dans une grotte, possiblement humide, sans luminosité et qu'elle connaissait mieux le terrain que nous... Si on ne la croisait pas à l'extérieur, il fallait l'y attirer.

"Co... Comment ça la capturer ? Vous allez même pas la tuer ? Pourquoi vouloir d'une telle créature vivante, surtout si elle a causée des disparitions ?" Lança le paysan, apeuré.

Qu'est-ce que ça pouvait lui foutre ? Morte ou vivante, tant qu'elle était loin d'ici ça ne changeait rien pour eux.

"Notre quête est de la ramener vivante, et de s'assurer qu'elle ne puisse plus faire de mal à personne. Ne vous en faites pas, pour vous, c'est comme si elle était morte une fois que nous en aurons terminés." Répondit l'aventurier.

La ramener vivante, oui. S'assurer qu'elle ne puisse plus faire de mal, non. A moins que j'avais raté cette partie là du contrat... ? Ca m'apprendra à lire seulement la moitié des conditions avant d'accepter une quête. Bah, de toute façon on était encore loin de l'avoir capturée.

"En tout cas, si nos informations étaient bonnes sur ce premier village, il a fort a parier qu'ailleurs aussi ce soit juste."

Comment ça, ailleurs ? Car les rumeurs s'étendaient aux autres villages ? Si c'était le cas, ils se seraient tous alliés pour rassembler l'argent nécessaire et demander les services de la Guilde. Si ce n'était pas un cas isolé, ne pas avoir agis ainsi conduirait à la disparition de tous les villages alentours.

"Si nous manquons de piste à creuser, nous avons surement des informations à récolter dans les localités." Ajouta-t-il.

J'étais vraiment pas convaincue pour le coup. On allait perdre un peu de temps à voyager d'un village à l'autre.

"Tu voudras essayer d'explorer dès demain ou faire le tour du coin pour avoir le maximum d'éléments en notre possession ?" Demanda le blond.

Avant de chasser, il fallait pister. Et ça, je savais faire. Evelyn m'avait appris beaucoup de choses concernant la traque des bêtes sauvages. Des traces à examiner, où regarder, connaître les habitudes de certaines créatures, étudier l'environnement... Alors oui, je pouvais aller fouiller dans le coin.

"Vous savez qu'une créature rode et vous voulez poser plus de questions avant d'agir ? Que diable peut-il vous falloir de plus avant de la traquer ?"

Bon, il commençait à casser les couilles lui.

"Bon, tu m'emmerdes là, grassouillet. Toi aussi tu sais qu'une créature rode, alors à vous de vous montrer prudent à partir de maintenant."

Je vidai ma chope lorsque le tavernier revint, j'en demandai une autre pour mon camarade et moi. Je commandai également quelque chose à manger. Des brochettes de Lagos Cervidae au fromage, une soupe de racine d'Aruyes et un bol de riz. Et un petit tonneau de bière aussi, fallait pas déconner.

"Faut qu'on en sache plus. Les lamias peuvent vivre en groupe, et si c'est le cas, explorer les environs, vérifier les rumeurs dans les autres villages, on le saura. On pourra aussi déterminer la taille de son territoire, pour éviter d'avoir à chercher dans le vide. Et moi j'ai pas envie de risquer mon cul en allant chasser à l'aveugle. Surtout face à plusieurs lamias. Donc, maintenant, je te conseille d'aller voir ton chef, lui dire c'que tu sais. A ton chef de prendre les initiatives pour vous protéger, c'est pas notre boulot ça. Couvre-feu, prévention, interdiction d'approcher la forêt... Bref, débrouillez vous un peu."

Il me regarda, hésitant.

"Allez, allez ! Oust !" Fis-je en agitant ma main.

Il se leva et hocha la tête. J'attrapai vivement la manche de son bras pour le regarder. Un regard plein de tendresse.

"Guépétok..."

"Ou... Oui, Sofia... ?"

"N'oublie pas d'aller payer."

Je le lâchai, il se dirigea vers le comptoir pour payer ses consommations et quelques unes de mes bières. Pour le repas, je pouvais visiblement aller me gratter. Bon, en tout cas, le village allait être mis au courant de la menace. Je posai le menton sur la paume de ma main, coude sur la table, affalée. Je regardai mon collègue aventurier et soupirai.

"J'irai jeter un coup d'œil dans les environs, demain matin. Si on doit faire face à plusieurs lamias ça va être plus compliqué. Tu penses pouvoir faire un piège, avec ta corde et tes poids ? Si on blesse ce truc et qu'il nous claque entre les mains pendant le voyage de retour on aura rien gagné. Si on peut limiter l'affrontement c'mieux..."

Je sentis l'odeur de la bouffe qui arriva vers nous. Le tavernier déposa tout devant nous, ainsi qu'un petit tonneau de bière. Je remplis aussitôt ma chope et celle du blond. Pas certaine que j'allais pouvoir aller me pieuter seule moi...

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Sa partenaire de mission semble particulièrement caractérielle. Ce qui n'est... Pas forcément une mauvaise chose. Mais pas non plus une bonne, vu comme elle rembarre le villageois. Bon, certes il devient ennuyeux avec ses craintes, mais tout de même. Dans le duo, il aurait fallu au moins une personne capable de faire preuve de diplomatie. Avec un soupir, le blond comprend qu'il va devoir mettre de l'eau dans son vin, quitte à augmenter sa consommation de cette boisson alcoolisée pour tenir. Heureusement, elle semble savoir un minimum de quoi elle parle et bien rapidement l'ébauche d'un plan prend forme. Le constat n'est pas joyeux, mais réel. Si ils auront du mal avec déjà une Lamia, Sileas n'imagine même pas si il y'en a plusieurs. A vrai dire si, il l'imagine très bien. Rentrer à la Forteresse, prévenir la Guilde et revenir bien plus en force. Une colonie de ces monstres peut vite devenir un danger pour toute la région, et même des aventuriers expérimentés passeront un mauvais moment.

-"En effet, on va devoir poser pas mal de questions. Mais je pense que la plus grosse difficulté, ça sera tout de même de trouver sa grotte. C'est pas ce qui manque par ici, et j'ai pas forcément envie de toutes les fouiller une par une jusqu’à trouver la bonne. Avoir une idée du nombre total de disparus pourrait être un bon indicateur. Si les deux jeunes sont les seuls manquants à l'appel, avec peut être une ou deux disparitions dans d'autres villages, on pourra se dire qu'elle est seule. Si il y'en a plus, ça sera un autre problème... Mais ils auraient surement essayés d'au moins prévenir la Guilde, si une colonie semblait se former. De mémoire cette dernière ne fait pour ainsi dire pas payer l'extermination des cavernes de Lamia, tant elles peuvent devenir dangereuses pour la faune et la flore. Ou alors ils facturent ça à la Garde et au Royaume. Je sais pas, en fait."

Et avant de se perdre un peu trop dans les questions comptables apportées par les monstruosités au charme irréel, le borgne se tait. Si il ne l'avait pas fait, il aurait de toute façon été interrompu par Sofia qui éjecte sans plus de façons leur compagnon de table, qui semble bougon et inquiet en même temps. Mais au moins, sans une langue un peu trop pendue pour les interrompre, le duo peut avancer de manière bien plus directe sur l'objectif de la mission. Et pile à temps pour les repas qui arrivent, petit réconfort au milieu de cette longue journée. Sileas lève sa chope avant d'en prendre une bonne gorgée, poussant un soupir satisfait avant de laisser ses pensées revenir à la tâche qui les attend.

-"Vu la créature que l'on va affronter, je pense que l'on aura du mal de la capturer sans la blesser au moins assez sévèrement. Maintenant il va falloir trouver le bon équilibre pour ne pas non plus la tuer. Si elles sont plusieurs, autant directement abandonner la mission, on risquera juste notre peau sans raison."

Petite pause pour commencer à attaquer les divers plats devant l'aventurier. L'odeur est appétissante, les assiettes fumantes. Et pour une petite auberge de village, la cuisine est vraiment pas mauvaise. Proche d'une popote familiale, mais bien assaisonnée et cuite. De quoi redonner le moral même au voyageur le plus bourru, alors que le blond assouvit sa faim immédiate avant de revenir au sujet qui les intéresse.

-"Pour le piège c'est possible, mais les Lamia sont rudement intelligentes. Je ne sais pas si tu sais te battre à distance, mais ce serait surement l'idée de la titiller un peu à longue portée, histoire de commencer à l'affaiblir. Et si on a un peu de chance, même l'énerver et lui faire faire une erreur, même si j'en doute."

Sileas soupire doucement en finissant sa première chope, avant de se resservir. Si il reste confiant sur la mission et leur capacité à la réussir, impossible de nier qu'il n'est pas non plus particulièrement ravi. Néanmoins, une pensée vient traverser son esprit et le rasséréner un peu alors qu'il glisse la main à son cou, sur l'un de ses petits colliers.

-"Dans tous les cas, je servirais surement d’appât. Entre mon don et mon sceau magique, je pourrais être sur mes gardes. Et si elle me pense seul, peut être même arriver à me faire passer pour un chasseur sous son charme pour porter le premier coup. C'est risqué, mais ça pourrait payer."

Servir d’appât, toujours une solution qui porte ses fruits. Un peu suicidaire sur les bords, mais efficace. Mais pour cela, encore faut-il arriver à faire mordre réellement la prise à l'hameçon, autrement le piège peut bien rapidement se retourner, et la proie devenir chasseur...

Un spécimen et vivant,

S'il vous plait.

Avec Sileas

Avec toute cette bouffe et ce tonneau de bière que je vidais, j'avais du mal à me concentrer sur ce que l'autre me disait.

"En effet, on va devoir poser pas mal de questions. Mais je pense que la plus grosse difficulté, ça sera tout de même de trouver sa grotte. C'est pas ce qui manque par ici, et j'ai pas forcément envie de toutes les fouiller une par une jusqu’à trouver la bonne. "

Moi non plus, j'avais pas envie de perdre des jours entiers à chercher au pifomètre. Il baragouina des autres trucs concernant les disparitions, que j'écoutai à peine d'une oreille, affalée sur la table, la tête molle, dans le creux de ma main, ma bière dans l'autre. Une chance pour lui que j'étais bien pompette, je lui aurais demandé de se taire un peu, parce que là il parlait beaucoup. Mais bon d'un coté on pouvait pas établir de plan sans parler un minimum. On parlait bien d'un plan, là, non ? Je me redressai un peu pour rassembler toute ma concentration, le fixer, toute sage, et l'écouter du mieux que je pouvais.

"...prévenir la Guilde, si une colonie semblait se former. De mémoire cette dernière ne fait pour ainsi dire pas payer l'extermination des cavernes de Lamia, tant elles peuvent devenir dangereuses pour la faune et la flore. Ou alors ils facturent ça à la Garde et au Royaume. Je sais pas, en fait."

Eeeh... D'accord. Bon, ça ne changeait rien à ce que je comptais faire demain.

"Vu la créature que l'on va affronter, je pense que l'on aura du mal de la capturer sans la blesser au moins assez sévèrement. Maintenant il va falloir trouver le bon équilibre pour ne pas non plus la tuer. Si elles sont plusieurs, autant directement abandonner la mission, on risquera juste notre peau sans raison."

Au moins on était d'accord là-dessus. Abandonner cette mission si les lamias étaient trop nombreuses, une sage décision. Je le regardai alors qu'il commença à manger à son tour. J'avais la tête qui tournait un peu et une folle envie d'aller dormir. Les yeux mi-clos, je replaçai ma tête dans la paume de main et restai silencieuse un long moment.

"...Pour le piège c'est possible... Si tu sais te battre à distance, mais ce serait surement l'idée...même l'énerver et lui faire faire une erreur, même si j'en doute."

"Euh, ouais. Si si, je sais combattre à distance. Eeh... Mes ombres peuvent tenir un katana, mais ça sera sur environs cinq mètre. Sinon, si faut juste l'emmerder, sans rien tenir, elles peuvent s'étendre sur dix mètres..."

Une chance pour moi que je pouvais rapidement récupérer, il me fallait environs dix minutes de repos pour les appeler à nouveau. J'avais conscience que ce simple détail rendait mon don assez puissant, de base, et très utile. Je m'en servais surtout pour attaquer, mais il savait aussi se montrer utilitaire. Je me souvenais avoir créée un cocon d'ombre autour de Ramar, un jour, pour le protéger d'une attaque de goules.

" ... je servirais surement d’appât... être sur mes gardes. Et si elle me pense seul... porter le premier coup. C'est risqué, mais ça pourrait payer."

C'était l'idée que j'avais également et surement la plus efficace. Je baillai bruyamment, fermai les yeux durant ce qui me semblait n'être qu'un court instant... Pourtant, lorsque je les rouvris, je me retrouvai dans un lit -heureusement seule- et le soleil pointait déjà le bout de son nez. Je m'étais endormi sur la table ? J'ignorai qui m'avait conduite ici. En tout cas, je parvins à me lever pour aller faire un brin de toilette. Je pris mes affaires, demandai au tavernier de me préparer de quoi bouffer et pris la route. J'ignorai où était Siléas, je lui laissai donc un mot, que le tavernier allait lui remettre, pour lui préciser que je me rendais au niveau de la petit forêt qui longeait le village. En quittant ce dernier, je pouvais voir des écriteaux visibles, fait à la va-vite, pour mettre en garde les villageois de la présence d'une créature. Au moins le grassouillet avait fait ce que je lui avais demandé hier. Il ne restait plus qu'à espérer qu'ils tiennent leur promesse pour nous fournir de quoi évacuer la lamia rapidement. Après plusieurs dizaines minutes de marche, j'arrivai aux abords de la forêt. Je devais à présent me montrer prudente, un rapide coup d’œil vers le ciel pour voir qu'il était dégagé. Mais comme il était encore très tôt, mon ombre n'était pas très visible, donc mes tentacules, dans ces conditions, étaient faibles, lentes et fragiles.

Bref, cette lamia devait forcément établir des stratégies pour attirer les villageois. Un bosquet, des feuillages, tout ce qui pouvait cacher son corps reptilien devait lui convenir. Et pouvait, ainsi, ne montrer que son buste et son visage et essayer de séduire les paumés avec une demi-molle rien qu'en voyant une femme à peine vêtue. Mes recherches portèrent leurs fruits, car après un certain temps, je remarquai des traces visibles sur le sol. De l'herbe nettement affaissé, un passage sinueux sur le sol, comme si quelque chose de lourd avait rampé ici. Hors de question pour moi de les suivre. Cela pouvait être un piège tendu par cette lamia pour me forcer à m'enfoncer seule dans la foret et m'attaquer. Autant jouer la carte de la prudence, je marquai discrètement l'endroit pour le retrouver plus facilement plus tard en compagnie de Siléas.

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Le lancer de dés:

Plus il parle plus l'aventurière décroche, à croire qu'elle n'en a absolument rien à faire de ce que l'homme tente de lui expliquer. Finalement, elle vient vaguement lui répondre à propos de ses capacités à distance, qui sont limitées. Bien, rien qui ne touche donc à un arc ou quelque chose du genre. Ils devront faire en combat rapproché dans tous les cas.  Puis peu à peu, l'aventurière décroche jusqu’à doucement glisser sur la table et s'endormir. Sileas cligne des yeux et observe la demoiselle. Elle s'est réellement assoupie en plein milieu de la conversation, et ne semble pas vouloir se réveiller, même quand il la secoue un peu par l'épaule. Avec un soupir, l'homme se redresse pour venir chercher à l'aubergiste les clés de leurs chambres, emportant ensuite la femme dans la sienne pour l'installer dans son lit, lui même retournant à son repas et sa bière pour finir la soirée tranquillement. Quelques locaux ne peuvent s'empêcher de lui jeter des coups d’œil en coin, mais personne ne l'aborde réellement, tout le monde étant empêtré dans ses propres ennuis.


Finalement, le blond décide d'aller se coucher à son tour une fois la soirée bien avancée. Ses pensées ne le mènent pas beaucoup plus loin, et il n'a toujours aucune idée de comment précisément s'occuper de la Lamia. impossible à deviner tant qu'ils ne sauront pas si elle est seule et dans quel tunnel elle se cache de toute façon. Au réveil, Sileas grogne et vient rapidement se rafraichir puis s'habiller, avant de descendre dans la salle commune. Pile pour que le tavernier vienne lui tendre un message de Sofia qui lui détaille ses plans. Deux choix, essayer de la retrouver ou encore profiter d'être au village. Et c'est cette seconde option que préfère le blond. Après tout, retrouver l'aventurière a l'orée de la forêt pourrait se montrer impossible, et ils n'arriveraient pas à se croiser. Donc autant mettre ces quelques heures à contribution pour voir le chef du village et s'assurer de son soutien. Le repas est rapidement englouti, en bon ours qu'est le borgne, avant que ce dernier ne sorte pour prendre l'air et chercher la personne à qui il souhaite parler. Cette dernière n'est pas très difficile à trouver, vu qu'elle est justement occupée à placer des signes avertissant les villageois aux alentours. Avec un peu de chance, ces derniers seront inutiles vu qu'ils débarrasseront bientôt les alentours de cette satanée bestiole. Et avant même que Sileas ne puisse ouvrir la bouche, il se fait interrompre par l'homme dans sa cinquantaine.

-"Je présume que c'est vous l'aventurier arrivé avec votre partenaire la veille ? On peut dire que vous avez fait grand bruit avec votre manque de tact, a tous deux."

Le blond cligne des yeux un instant sous l'air sévère que le doyen du village lui offre. Le coin de ses lèvres doit résister de s'étirer en un rictus peu agréable alors qu'il attend que le civil continue sur sa lancée, vu qu'il ne semble pas en avoir terminé.

-"Donc d'après vous, les disparitions sont causées par une Lamia ? Je vais être sincère avec vous, cela ne me ravit pas. Mais si réellement c'est le cas et que vous souhaitez nous en débarrasser, je ferais le nécéssaire pour fournir ce que votre amie a demandé. Même si il serait de bonne augure pour vous de le faire sur un autre ton la prochaine fois."

Bon. Il semblerait qu'il n'ait pas été le seul à faire preuve d'une délicatesse laissant à désirer. Inclinant légèrement la tête l'aventurier finit enfin par prendre la parole.

-"Veuillez nous excuser si nous avons été un peu trop direct dans notre approche. La Guilde a eut vent des rumeurs de disparitions qui vous frappent, ainsi que des villages aux alentours. Vu qu'il nous faut une Lamia, on s'est dit faire d'une pierre deux coups."

Le chef du village semble dubitatif, haussant un sourcil et le regard incrédule. Mais il voit bien l'avantage qu'il peut tirer de cette coopération qui finalement lui coute peu cher. Et il n'hésite pas à essayer d'appuyer cela.

-"Je n'ai pas entendu parler de disparitions dans les autres villages, enfin, pas plus que d'habitude. Je suis triste pour eux si les quelques gamins paumés qu'ils ont eut ces derniers temps étaient l’œuvre d'une telle créature et pas juste des jeunes qui sont attirés par votre écusson brillant."

Il soupire doucement en secouant la tête, marmonnant dans sa barbe quelque chose ressemblant à une prière à Lucy et de la tristesse pour les parents des deux disparus qu'ils ont eux même, avant de reprendre.

-"Et donc tout ce qu'il vous faut, c'est de quoi ... Transporter cette créature si vous la capturez ? Aucun paiement, vous n'allez pas essayer de nous prendre nos économies en plus ? Nous n'avons pas les moyens de payer pour une telle mission."

Question qui blase légèrement Sileas, qui pensait avoir déjà été assez clair. Il essaye néanmoins de faire preuve de plus de diplomatie que la veille tandis qu'il hoche de la tête.

-"Non, nous n'allons pas vous faire payer. De quoi transporter la créature jusqu’à la Forteresse sera plus que suffisant, nous nous arrangerons pour que vous puissiez récupérer vos bêtes et votre chariot ensuite."

D'une situation désastreuse il faut savoir en tirer le meilleur parti. Le vieil homme n'est pas plus idiot qu'un autre, et il voit bien que si il se serait bien passé de cette menace, il aura du mal de trouver une offre plus intéressante pour s'en débarrasser que celle que lui fait le blond. Finalement il vient accepter en tendant la main à l'aventurier qui la serre, sentant la poigne de l'homme malgré son gantelet. Et une fois la promesse d'avoir leur moyen de transport une fois assurés qu'il s'agissait bel et bien d'une Lamia, Sileas se détourne et commence à se promener dans le village pour s'échauffer les muscles et se préparer à la journée qui arrive. Voici une bonne chose de faite, plus qu'a attendre le retour de Sofia désormais...

Un spécimen et vivant,

S'il vous plait.

Avec Sileas

Avec quelques repères visuels, j'allais pouvoir retrouver cet endroit plus facilement. Le souci que j'avais encore, c'était qu'il m'était impossible de déterminer s'il y avait une ou plusieurs lamias. Ni même jusqu'où s'étendait son territoire. Inutile aussi de chercher une source d'eau qui pourrait attirer la lamia, la grotte dans laquelle elle devait vivre lui fournissait déjà tout ce dont elle avait besoin. En tout cas, grâce à ces traces, nous avions déjà un piste, un point de départ, car elles semblaient encore relativement fraîches. Et le fait de les avoir trouvées si proche du village me confortait dans l'idée qu'elle s'était installée ici dans le but d'en faire son terrain de chasse. Il ne me restait plus qu'à retourner à Beldorn pour y retrouver Siléas. De retour au village, je parvins à le retrouver assez rapidement. C'était tellement petit ici que je n'avais pas eu besoin de chercher très longtemps.

"Hey, salut. Alors, t'as du nouveau de ton coté ?"

Je regardai rapidement le ciel, le soleil entamait déjà bien sa course vers son point le plus haut. Nous avions le temps de commencer une première tentative aujourd'hui. Essayait d'en savoir davantage sur son environnement, suivre les traces trouvées, qui pourraient nous conduire à l'endroit où elle nichait.

"J'ai vu quelques traces qui confirment la présence de la lamia tout proche d'ici, en tout cas. Si tu veux, on s'prépare, on prend de quoi bouffer et on bouge. On aura un peu l'temps de nous y mettre aujourd'hui."

Je l'invitai à me suivre vers la taverne dans laquelle nous avions passés la nuit. J'aurais l'occasion d'écouter ce qu'il avait à me dire ainsi, s'il avait fait ou non des découvertes pendant que j'étais absente. La question du transport n'était pas tout à fait réglée et j'avais encore vaguement souvenir de son idée de servir d'appât. Créer l'effet de surprise pour attaquer cette bête et la blesser, à croire qu'on avait pas le choix d'opter pour un affrontement direct. Avant de partir, je m'installai à une table pour déballer toutes mes armes, vérifier leur état, m'assurer que tout mon équipement -du moins le peu que j'avais- était aux normes. Pour cette première mission depuis mon retour dans la Guilde, j'avais clairement pas envie de tout faire foirer.

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Il ne faut pas longtemps aux deux aventuriers pour se retrouver. Et contrairement à la veille, Sofia semble cette fois bien plus concentrée sur sa tâche. Ça fait plaisir à Sileas qui étire un sourire en coin pour la saluer, avant de lui emboiter le pas vers la taverne alors qu'il la laisse parler. Leur journée semble toute tracée, partir à la traque de ces marques et essayer de les remonter jusqu’à la grotte de la Lamia. Un plan qui plait au blond, même si il a le défaut d'aisément se transformer en piège.

-"J'ai profité du fait que tu ne sois pas la pour aller parler au chef du village. Il est pas ravi de nos manières, mais il accepte de nous aider si réellement c'est une Lamia. Il nous donnera de quoi la transporter jusqu’à la Forteresse."

Leur destination n'étant qu'a une poignée de pas réellement, ils y arrivent vite. Le soleil approchant doucement de son Zenith, le lieu est plus calme que durant leurs réveils respectifs, chacun étant à son travail. Le tavernier incline la tête pour les saluer alors que le borgne se dirige vers lui, sans cesser de discuter avec sa comparse.

-"Il m'a aussi dit qu'il n'avait pas entendu parler de disparitions dans les villages alentours. Du moins, rien qu'ils ne pensaient être autre chose que de simples fugues. Cela veut dire qu'il a peut être une poignée de victimes en plus, étalées sur une période de temps assez longue. On peut donc présumer que la Lamia soit seule. Le rythme ne serait pas du tout le même, autrement. Et si une seule peut être assez maline pour ne pas se faire trop remarquer en limitant ses chasses, j'imagine pas qu'un groupe aurait pris les mêmes précautions."

L'homme derrière son comptoir qui entend ça blanchit légèrement. Après tout, il a entendu les paroles de Sofia la veille, les avertissements de leur doyen. Et l'idée de se faire dévorer par une telle créature n'est pas réellement pour le ravir. Frottant un peu plus fort avec son torchon, il se racle la gorge pour finir par demander.

-"Rebonjour à vous, que puis-je pour vous ... ?"
-"Des provisions pour deux repas pour nous deux, s'il vous plait."

Sileas n'a rien de plus réellement à dire à l'homme qui leur prépare rapidement cela dans des linges pour tenir les provision. C'est majoritairement de la viande séchée ou du saucisson, avec un bon pain bien blanc. Rien de très exceptionnel, mais des rations de terrain correctes. Une poignée de cristaux sont échangés, le blond préférant le payer plutôt que de jouer sur le fait qu'ils sont aventuriers pour essayer de les obtenir gratuitement. Sofia profite de ce moment pour vérifier son arsenal, et Sileas porte lui même la main à son arme attachée dans son dos, finissant par la prendre en main. Il risque d'en avoir l'utilité sous peu, et laisser son pouce glisser sur les six runes présentes sur la hampe l'aide à rester serein. Quand enfin la femme à fini, il se pose à coté d'elle avec un fin sourire.

-"Bon, j'aurais bien aimé avoir plus de détails, mais ça me semble compromis sans une étude de terrain, vu que personne ne sait grand chose. Tu as une idée sur comment faire ? Je me disais que si réellement elle se terre dans sa grotte, soit je sers d’appât... Soit on prépare un piège en extérieur pour attendre qu'elle sorte, si on ne se fait pas voir. Mais tu as peut être une idée plus lumineuse que les miennes ?"

Car bon, le blond est le premier à l'admettre, il n'est pas forcément toujours le plus subtil de la bande. Et toute méthode qui peut leur donner un avantage ne sera pas de refus, vu la créature qu'ils affrontent. Et en pensant à cela, l'homme redresse le col en cuir de sa tenue, bien décidé à ne pas se faire ainsi paralyser d'une morsure ou d'une griffure au mauvais endroit.

Un spécimen et vivant,

S'il vous plait.

Avec Sileas

Siléas n'avait pas simplement attendu les bras croisés mon retour, il s'était occupé, de son coté, de trouver le chef du village pour mettre au clair nos attentes concernant cette mission. Même si, à la base, cela ne les concernait en rien, ils devaient tout de même se rendre à l'évidence : Notre présence ici était clairement inespérée et ils avaient beaucoup à y gagner.

"J'ai profité du fait que tu ne sois pas la pour aller parler au chef du village. Il est pas ravi de nos manières, mais il accepte de nous aider si réellement c'est une Lamia. Il nous donnera de quoi la transporter jusqu’à la Forteresse." Confirma-t-il.

Ah, oui. Nos manières. J'avais envie de dire que je ne faisais pas dans le social même si, à travers nos actes et nos paroles, on représentait quand même la Guilde.

"Il m'a aussi dit qu'il n'avait pas entendu parler de disparitions dans les villages alentours. Du moins, rien qu'ils ne pensaient être autre chose que de simples fugues."

Ca, en revanche, c'était une excellente nouvelle. Faire face à une seule lamia c'était jouable.

"Rebonjour à vous, que puis-je pour vous ... ?" Demanda le tavernier.

Son ton trahissait une certaine crainte, suite au discours de Siléas.

"Des provisions pour deux repas pour nous deux, s'il vous plait." Demanda-t-il.

Le tavernier mit aussitôt viande séché, saucisson sec et pain dans un torchon. Pas le grand luxe mais sur le terrain c'était l'idéal. De toute façon je n'étais pas très difficile sur la bouffe, et j'avais deux ou trois bouteilles de bières qui traînaient encore dans mon sac.

"Bon, j'aurais bien aimé avoir plus de détails, mais ça me semble compromis sans une étude de terrain, vu que personne ne sait grand chose."

Ouais, enfin j'allais pas risquer mon cul à faire son étude de terrain toute seule alors que la lamia, elle, connaissait sur le bout des doigts l'environnement dans lequel elle évoluait. Avoir des traces, un point de départ pour nos recherches, c'était déjà pas mal.

"Tu as une idée sur comment faire ?" Demanda Siléas.

J'écoutai ses propositions, à vrai dire j'avais les mêmes. Seulement à deux, sans archer, difficile d'établir quelque chose de solide. Notre seule solution viable était dans l'effet de surprise.

"Si avec ta corde et tes poids, tu sais faires des bolas, ouais. Le mieux c'est d'essayer de l'attirer hors de sa cachette, déjà. Si ça fonctionne et qu'tu sers d'appât, j'pourrais l'attendre dehors et lui lancer les bolas. D'accord, elle a pas de pattes, mais essayer au moins d'entraver ses bras, même momentanément, ça nous donnera une ouverture pour l'attaquer ensuite."

Je terminai de contrôler toutes mes armes, les rangeai soigneusement, une à une.

"Et, à défaut de l'entraver, lui péter un ou deux os en lançant assez fort. Des os brisés c'est pas trop mortel et ça va assez l'immobiliser. C'est le mieux à faire j'pense."

Maintenant que j'y pensais, oui. Pas besoin de trancher pour la blesser, au risque de la blesser mortellement. Mais des armes contendantes, pour lui péter les membres ou la queue, l'empêcher de trop se mouvoir, ça me semblait la meilleure option. Je regardais mon comparse, qui semblait lui aussi avoir terminé ses préparatifs. Il ne nous restait plus qu'à partir. J'ouvris la marche, dans la mesure où je savais comment retrouver les traces.

Après plusieurs dizaines de minutes, nous arrivâmes à l'endroit où se situaient les traces repérées plus tôt ce matin. Je m'approchai et les montrai à Siléas. Celles-ci s'enfonçaient plus profondément dans les bois. Cette forêt ne semblait pas spécialement grande, du moins à première vu.

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Au moins l'aventurière a quelques idées. Les bolas peuvent en être une, surtout qu'il possède cordes et poids. La corde enchantée elle même pourrait être transformée en projectile improvisé, mais Sileas préfère la garder pour la capture rapprochée. Si ils ont l'opportunité d'entraver la créature en étant à portée de ses griffes et de ses crocs, autant s'assurer de ne pas se rater. Et c'est avec un hochement de la tête que l'homme commence à préparer ces projectiles improvisés tandis qu'ils quittent le village. Tout en se dirigeant vers le lieu des traces remarquées par Sofia, l'aventurier finit par reprendre la parole.

-"Si je te donne les bolas que je fabrique, j'aurais des javelots de lancer dans le sac, et ma lance est aussi capable de frapper à distance. Je pense essayer de jouer sur cet élément, d'essayer de lui faire croire que je me suis laissé berner pour l'attaquer en approchant d'elle avec mes tirs. Ca ne la tuera surement pas, mais je pourrais peut être la blesser ainsi. Entre mon talisman d'indépendance et le sceau magique, j'ose espérer éviter son influence."

Finalement, le temps de tout mettre en place, ils sont déjà sur les lieux des premiers signes de présence de la créature trouvées par Sofia. Sans attendre, le blond tend à la demoiselle ses projectiles alors qu'il détaille les traces et le chemin qu'elles empruntent. Lance en main, l'homme s'attaque à lentement les remonter, de façon prudente. Son regard passe à droite, à gauche. Hélas, un élément semble titiller le coin de ses pensées.

-"Le soucis étant que si ces deux jeunes n'ont pas disparus il y'a trop longtemps, la Lamia ne doit pas avoir encore terminée de les manger. Donc elle risque de bien moins sortir de sa grotte. Ou je vais devoir être un appât irrésistible à son gout."

Se faire beau pour une Lamia, vraiment, Sileas aura tout entendu. Mais il faut ce qu'il faut pour réussir une telle traque et surtout une telle capture. Tout comme pour l'attaque de surprise, après tout. Si jamais il sort un javelot pour le tirer sur la bête, elle comprendra ce qu'il se passe, et Orthos avec son mode alternatif est bien sa seule chance de réussir, outre les bolas de Sofia. Beaucoup d'éléments sont ainsi contre eux, et il faudra aux aventuriers redoubler d'inventivité pour atteindre leurs objectifs. Et comme l'insupportable femme l'avait supputée mentalement, la forêt n'est pas particulièrement grande, seulement coupée par une petite rivière dans laquelle il est possible d'avoir pied, cette dernière devant probablement alimenter le village. C'est parfait car même si des animaux y vivent et laissent de nombreuses traces, celles plus profondes de leur proie restent aisément visibles. Ces dernières finissant par peu à peu se diriger vers les monts et les collines présents plus loin, et surtout les grottes qui parsèment les montagnes de la Forteresse. Quelque chose auquel l'Aventurier s'attendait, mais qui n'est toujours pas plaisant. Les traces deviennent plus éparses mais toujours visibles, se dirigeant vers une zone rocheuse légèrement isolée des autres. Grognant entre ses lèvres, le blond soupire longuement de ce fait. Vraiment, la créature ne fait rien pour leur faciliter la tâche.

-"En espérant qu'elle n'ait pas volontairement choisi un tunnel connecté à d'autres sections pour pouvoir plus facilement se déplacer et s'enfuir, on va devoir passer la zone au peigne fin. Je serais tenté de faire une surveillance à distance pour qu'elle ne se rende pas compte de notre présence, mais on perdra beaucoup de temps. Sinon on y va bien plus franchement mais si elle est la, elle va se douter de quelque chose..."

Tout en finissant de parler il rive son œil dans le regard de sa comparse, curieux de son avis. Car comme toujours, si il propose ce qui lui vient en tête, il tend à éviter d'imposer son point de vue et est toujours intrigué d'autres méthodes pour arriver à leurs fins.

Un spécimen et vivant,

S'il vous plait.

Avec Sileas

Petit à petit, un semblant de plan prenait forme. Avec deux cerveaux, c'était plus facile. Le fait de pouvoir se consulter, se concerter, échanger, ça pouvait aider à développer de nouvelles idées. Je ne connaissais pas très bien Siléas et, pour ma part, je savais que j'étais pas l'aventurière la plus maline et vive d'esprit. Donc à deux, on avait un peu plus de chance de faire quelque chose qui tenait la route. D'ailleurs, l'idée de concevoir des projectiles semblait lui convenir car il se mit aussitôt au travail.

"Si je te donne les bolas que je fabrique, j'aurais des javelots de lancer dans le sac, et ma lance est aussi capable de frapper à distance." Déclara-t-il.

C'était une bonne chose. Pouvoir l'affaiblir autant que possible à distance, rester loin de ses crocs et de son poison. Il voulait jouer la prudence lui aussi et c'était rassurant. Servir d'appât, tendre une embuscade, essayer d'entraver ses mouvements et la fatiguer. C'était un bon plan et nous n'avions pas les matériaux nécessaires pour établir un plan de secours, on allait devoir faire comme ça. Improviser selon ce qui allait se passer.

"Entre mon talisman d'indépendance et le sceau magique, j'ose espérer éviter son influence."

Si je connaissais le talisman d'indépendance, j'ignorai ce qu'il voulait dire par sceau magique. Il me donna les bolas qu'il venait de terminer, nous en avions deux, c'était pas si mal. Avec mes ombres, j'avais de grandes chances de les rendre efficace. Et puis d'ailleurs, parlant de mes ombres, les tentacules que je pouvais invoquer allaient aussi m'aider à gêner la lamia. Mais avec la force physique de cette chose, elle allait surement les briser facilement.

"Le soucis étant que si ces deux jeunes n'ont pas disparus il y'a trop longtemps, la Lamia ne doit pas avoir encore terminée de les manger. Donc elle risque de bien moins sortir de sa grotte. Ou je vais devoir être un appât irrésistible à son gout."

"En général, les hommes sont plutôt doués pour séduire les femmes. Même si toi tu sembles pas être un coureur de jupons."

Venant de moi, c'était carrément un compliment, dans la mesure où, d'ordinaire, je n'aimais pas spécialement les hommes. Ceux qui savaient penser avec autre chose que ce qu'il se trouvait dans leurs pantalons, j'arrivais à dialoguer plus facilement. Les séducteurs qui ne voulaient qu'une chose : Nous voir dans leur lit, ceux-là, par contre... J'avais moins de scrupule à les abandonner vers une mort certaine. Nous arrivâmes vers une zone plus escarpée, en dehors de la forêt. Il y avait plusieurs endroits qui pouvaient servir de cachette à la lamia. Si la plupart d'entre elles n'étaient que des renfoncements, il y avait malgré tout pas mal de grottes.  

"En espérant qu'elle n'ait pas volontairement choisi un tunnel connecté à d'autres sections pour pouvoir plus facilement se déplacer et s'enfuir, on va devoir passer la zone au peigne fin. Commenta-t-il. Je serais tenté de faire une surveillance à distance pour qu'elle ne se rende pas compte de notre présence, mais on perdra beaucoup de temps. Sinon on y va bien plus franchement mais si elle est là, elle va se douter de quelque chose..."

"Mh... Ca dépend de notre lamia. Si c'est une jeune pas trop expérimentée, peut-être qu'elle n'a pas pensée s'établir dans une grotte avec plusieurs issues pour éviter de se retrouver coincée. Sinon, les odeurs de cadavres sont assez fortes. On pourrait déjà essayer de se repérer à l'odeur."

Odeurs qui pourraient être accentuées par l’humidité, justement et le fait que les corps pouvaient se trouver dans un endroit fermé, sans aération. Je fis également part de cela à Sileas, comme ça, au moins, il connaissait tout mon point de vue et pourra mieux prendre sa décision. Décision qu'il allait prendre, je ne voulais pas lui imposer un choix. Je précisai cependant qu'il fallait essayer d'éviter de se séparer. Si nous nous retrouvions seul face à la lamia, on risquait notre peau.

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Leur plan prend rapidement forme, et commence même à ressembler à quelque chose qui tient la route. Sileas a un coté un peu plus brutal et direct, alors que Sofia elle sait mieux manipuler les méthodes plus... Douces. Enfin, si casser les membres d'une créature à coup de bolas pouvait être appelé douce. A ce "compliment" déguisé que l'aventurière lui offre, l'homme ne peut que rire. Il n'était pas comme ça avant. Il faut croire que la présence de Sia dans sa vie l'a réellement calmé de ce coté, ce qui est compréhensible. Maintenant qu'il semble bien parti pour être avec son Edelweiss, pourquoi vouloir chercher ailleurs? Enfin, ce n'est pas le moment d'y penser alors qu'un sourire en coin étire les lèvres de l'homme.

-"Merci, je présume. Tu dois être habituée à faire tourner toutes les têtes, comme avec ce pauvre villageois."

Vient ensuite la conversation sur l'âge présumée de la Lamia et ses compétences. Sur le fait qu'elle ne peut peut être pas cacher l'odeur des cadavres et que ces derniers doivent empester les environs. C'est une possibilité, surtout si la grotte n'est pas trop profonde. Un point qu'il faut prendre en compte, même si d'autres animaux tendent aussi à rapporter leur nourriture dans leur tanière pour en profiter calmement. Bien rapidement, ils risquent de devoir visiter charnier sur charnier et espérer tomber sur des cadavres humains. Enfin, si l'on peut espérer une telle chose même dans leur corps de métier.

-"Si nous partons du principe le plus pessimiste qui est que quelques disparitions feraient sens à une Lamia les derniers mois, nous avons sur les bras au minimum une jeune adulte. Peu de disparus car elle était en croissance mais n'avait pas les mêmes besoins, et maintenant des prises plus grosses car sa faim monte. Peut être son envie d'entreprendre quelque chose de plus grand ou d'essayer de former une couvée. Donc je ne parierais pas sur l'innocence et l'inexpérience. Néanmoins, c'est peut être la première fois qu'elle sera réellement chassée. Donc nous pouvons espérer un peu de chance de ce coté, même si je préfèrerais éviter parier dessus."

Finalement, l'idée de chercher l'odeur des cadavres semble la plus censée. Peu de choses puent autant qu'un cadavre humain, et encore moins deux. La progression reprend donc, bien plus lentement. Plusieurs grottes sont habitées par des créatures, et quelques grognements répondent parfois à leur tentative d'intrusions. L'avantage, c'est que quand un ours commence à vous râler dessus, c'est signe que vous êtes au mauvais endroit. Plus d'une fois ils manquent de se faire bouffer le fessier par un animal sorti d'hibernation et mal luné. Et finalement, alors qu'ils arrivent sur la fin de la crête, une odeur bien plus prenante que les autres se fait sentir. Du genre à vous retourner l'estomac. Le blond n'a même pas besoin d'entrer pour reconnaître cette odeur qu'il n'a senti que trop régulièrement. Parfois dans des grottes, parfois en forêt, mais avec toujours la même signification.

-"On pourra annoncer aux villageois la triste nouvelle en revenant... Je te propose d'essayer de trouver un endroit où te camoufler dans les environs pendant que j'essaye d'attirer la Lamia hors de ce lieu infâme ? Si jamais je dis "Vous semblez charmante, laissez moi vous accompagner", tu sauras que c'est le moment de frapper."

Si jamais Sofia accepte son plan, l'aventurier commencera à se diriger vers les alentours de la grotte ,en faisant bien plus de bruit. La plaque est retirée de son armure pour finir dans son sac, alors qu'il se débraille volontairement un peu. Il ne ressemble peut être pas au chasseur le plus crédible qu'il soit, mais si jamais la Lamia est un peu crédule, ou que la faim commence à la reprendre... Cela pourrait arriver à fonctionner. Si jamais la demoiselle refuse, eh bien il écoutera son plan en continuant de se préparer à son tour pour la suite. Etant désormais si proches de sa tanière, il ne reste de toute façon plus des milliers de solutions. La faire sortir, de gré, de force, ou encore l'attendre. Car au fond, l'idée d'enfumer la bête est loin de déplaire au blond, même si elle contient le risque que la Lamia profite juste d'une autre sortie pour s'enfuir, si ces dernières existent.

Un spécimen et vivant,

S'il vous plait.

Avec Sileas

"Merci, je présume. Tu dois être habituée à faire tourner toutes les têtes, comme avec ce pauvre villageois." Répondit-il.

Je souris doucement et soufflai du nez, je le pris comme une simple réponse à mon propre compliment. Faire tourner des têtes, j'en savais rien. Pour moi les hommes sautaient un peu sur tout ce qui bougeait, les plus belles d'entre nous comme les moins attirantes.

"Pas d'quoi en être fière mais je sais comment sont les hommes, donc si j'peux avoir plus facilement c'qu'on cherche juste grâce à mes formes..."

Je haussai les épaules sans chercher à m'éterniser sur un sujet aussi peu important.

"Si nous partons du principe le plus pessimiste qui est que quelques disparitions feraient sens à une Lamia les derniers mois, nous avons sur les bras au minimum une jeune adulte. Peu de disparus car elle était en croissance mais n'avait pas les mêmes besoins, et maintenant des prises plus grosses car sa faim monte. Peut-être son envie d'entreprendre quelque chose de plus grand ou d'essayer de former une couvée. Donc je ne parierais pas sur l'innocence et l'inexpérience. Néanmoins, c'est peut être la première fois qu'elle sera réellement chassée. Donc nous pouvons espérer un peu de chance de ce côté, même si je préfèrerais éviter parier dessus."

Ce qu'il disait faisait sens, c'était même intéressant, parfaitement logique. Je hochai la tête, d'accord avec lui. Jeune ou pas, expérimentée ou pas, il ne fallait jamais sous-estimer ces créatures. Aucune d'ailleurs, une bête, une fois dos au mur, pouvait se montrer mortellement dangereuse. Siléas jugea mon idée de chercher l'antre de la créature à l'odeur plutôt bonne. Je le pensais aussi, jusqu'à ce que nous tombions dans la grotte d'un ours. Ses grognements féroces nous avaient convaincu de nous barrer le plus vite possible. Pas la bonne, même si ça sentait l'animal crevé là-dedans. Ce ne fut pas la seule grotte à nous jouer des tours, de mauvaises surprises en mauvaises surprises, nous arrivâmes finalement sur la fin de la crête. Et là, aussitôt, une odeur se fit sentir, bien plus insoutenable que les autres. Une odeur que je ne connais que trop bien. Durant mes nombreux mois en captivité, enchaînée comme une esclave à devoir travailler, j'étais constamment entourée par cette même odeur de mort. Les prisonniers les moins travailleurs, faibles, étaient tout simplement liquidés sous nos yeux.

"On pourra annoncer aux villageois la triste nouvelle en revenant... " Déclara-t-il.

S'il voulait, il pouvait s'en charger. Moi je n’en avais un peu rien à foutre.

"Je te propose d'essayer de trouver un endroit où te camoufler dans les environs pendant que j'essaye d'attirer la Lamia hors de ce lieu infâme ? Si jamais je dis "Vous semblez charmante, laissez-moi vous accompagner", tu sauras que c'est le moment de frapper."

Je hochai la tête, pour lui montrer que j'avais bien compris. Je ne voyais rien à redire sur tout ça. Je grimpai pour trouver une cachette en hauteur et prendre la lamia par surprise. J'allais devoir me montrer patiente à présente et, même si je ne connaissais pas Siléas plus que ça, savoir qu'il prenait des risques ne me plaisait pas. A croire que je m'étais assagie. Finalement, après un certain temps, j'entendis du mouvement plus bas. C'était bien mon comparse et il n'était pas seul. Magnifiquement bien joué de sa part, il avait réussi. J'entendis le signal, je me levai légèrement pour tirer le premier bolas. Ce dernier percuta la lamia au niveau de l'épaule qui cria de douleur. Bon, pas tout à fait ce qi était prévu mais le poids l'avait tout de même blessé.

Elle perdit sa forme de jeune femme, retrouva sa laideur naturelle et pivota sur elle-même pour essayer de voir d'où venait le projectile. Hélas, elle vit arriver le second et l'évita sans trop de peine. Putain, ça faisait chier ! J'étais clairement rouillée, ouais. Bon, pas grave, la lamia avait totalement détournée le regard, cette diversion, à défaut de l'avoir entravée, pouvait au moins être utile à Siléas et lui donner l’opportunité d'attaquer. Pour ma part, je restai en hauteur, je pouvais encore être utile de là-haut, notamment avec mes ombres.

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Le duo se sépare, chacun partant dans sa mission. Sofia file se cacher pour devenir invisible aux yeux de la Lamia et frapper par surprise si jamais leur plan fonctionne. Sileas soupire, s'éloignant un peu de cette grotte infernale à l'odeur qui l'est tout autant. Son plan est relativement simple, se faire passer pour un simple chasseur, comme ceux que la créature a déjà pris en ses filets. En un premier temps, faire disparaître tout signe de son rang. Peut être que la créature ne connait pas la signification de cette broche qu'il porte en cape, mais si c'est le cas, les choses vont bien mal tourner. Se débrailler un peu, pour éviter d'apparaître trop professionnel. Et en cet instant, le blond est pris d'un choix difficile. Normalement, jamais un chasseur ne se déplacerait en armure lourde. Il convient donc de faire le choix de la garder et de risquer d'attirer son attention, ou la retirer pour la tenue de cuir et de tissu, voir de fourrures qu'un civil userait normalement.

Tout en réfléchissant à cette question, l'aventurier récupère de quoi faire un petit feu non loin. La fumée et son odeur attirera surement la bête. Enfin, si elle n'arrive pas à résister à l'idée d'un repas facile. Les flammes commencent à lécher le bois, et finalement le borgne se décide à garder son armure. Elle lui servira à cacher la gemme brillante qui ne manquera surement pas de s'activer quand la créature usera de sa magie pour l'attirer en ses anneaux. Avec un soupir, le blond s'installe au sol, sac non loin, récupérant de quoi se faire un casse croute improvisé avant de vérifier le contenu de son sac. Finalement, il ressemble à n'importe quel chasseur -même si particulièrement bien équipé et armé pour l'un de ces derniers- qui fait ses pièges et entretien ses lances alors qu'il se repose un peu. Les années d'expérience et d'entrainement avec son paternel finissent par payer, alors qu'il fait plus vrai que nature.

Le temps passe, et quelques bruissements se font entendre dans les arbres autour de lui, discrets. Sileas fait semblant de ne pas y prêter attention, alors que finalement des éclats de voix humains se font entendre. Cette fois, l'aventurier redresse la tête et pose la main sur Orthos non loin de lui.

-"Qui êtes-vous ? Il y'a quelqu'un ?"

Bien sur qu'il y'a quelqu'un. Mais le borgne est obligé de jouer le jeu. Les éclats de voix se rapprochent, et si la voix est légèrement sifflante, il est aisé d'entendre.

-"Viens mon joli, rejoins moi... Je suis seule depuis trop longtemps..."

Définitivement une Lamia assez jeune. Ou plutôt inexpérimentée dans la chasse de réels adversaires. Si cette solution marche et peut attirer des jeunes dont les hormones sont en ébullition, Sileas lui sait à quoi s'attendre. Ou plutôt, le sceau magique et le talisman d'indépendance qui s'éveillent sous sa tenue sont un rappel de l'erreur qu'il ne doit pas commettre. Lentement le combattant se redresse, observant à droite et à gauche.

-"Montrez-vous jeune femme, je ne vous veux aucun mal. D'où venez-vous pour vous être ainsi perdue ?"

Ladite jeune femme finit par apparaître en une vision sylvestre entre les buissons et les arbres. Cela ne dure qu'une poignée de secondes à peine, assez pour qu'elle happe l'attention de Sileas en imitant une charmante brune à la chevelure de jais et au regard d'émeraude perçant. Sa main se dresse en une invitation, ses ongles soigneusement entretenus et ses courbes quasi parfaites faisant d'elle une vision digne de Lucy elle même. De nouveau, sa voix se fait entendre, à tel point que l'illusion est plus vraie que nature.

-"Rejoins moi, viens avec moi... Je ne suis pas loin..."

Puis un nouveau bruissement de feuilles et la vision disparait. Ainsi donc, c'est comme ça qu'elle a eut les jeunes. Les faire fantasmer sur une vision de rêves, la promesse d'un tête à tête avec la plus belle femme qu'ils ne pourront jamais voir, loin de toutes conséquences et de leurs futures épouses. Malin, très malin. Avec un peu plus d'expérience et d'âge, cette Lamia serait redoutable. Réprimant un sourire en coin,  l'aventurier commence à se mettre à la poursuite de la créature, imitant un homme transi par la beauté de cette dernière.

-"Attend moi, nymphe de mes songes, laisse moi te rejoindre !"

Comme pour répondre à son vœu, cette dernière apparait de nouveau entre les arbres, un peu plus loin. Si elle reste toujours soigneusement hors de portée pour camoufler la partie de son corps qu'elle ne peut transformer, elle s'arrange pour toujours continuer d'attirer l'homme de sa beauté. Le jeu dure ainsi quelques minutes, alors que peu à peu ils se rapprochent de la grotte et du lieu où Sofia se cache. Estimant que le moment est bon, l'amoureux présument transi finit par déclarer.

-"Vous semblez charmante, laissez-moi vous accompagner de plus prêt, et expliquez moi comment vous êtes arrivée ici..."

Le signal, et ce dernier ne manque pas. L'aventurière répond à l'appel et le premier bolas semble particulièrement douloureux. Le second, lui, est rapidement évité alors que la Lamia siffle entre ses dents, en un bruit qui n'est pas du tout humain. Son expression faciale change alors qu'elle enrage en comprenant qu'elle a été pour une fois prise à son propre jeu. Sileas en profite, et d'un geste du pouce il active Orthos. La créature s'est toujours arrangée pour rester en avant, assez pour qu'il ne puisse voir sa queue qu'elle ne peut transformer, il n'est donc pas à portée pour lui asséner le coup le plus puissant possible. Mais une poignée de pas sont suffisants pour arriver à portée de tir sans se faire remarquer. Faisant tournoyer sa lance et surtout la pointe, le blond charge cette dernière avant d'entamer une série de gestes rapides, laissant la lame trancher l'air. Ce dernier semble crépiter lui même, agité par la magie qui anime l'arme, alors que chaque geste précis propulse une salve de vent tranchant comme un rasoir en direction de la Lamia.

Cette dernière pivote vers l'aventurier en entendant l'air, mais ne s'attendait clairement pas à se faire ainsi tirer dessus... Par une lance. Plusieurs lames venteuses l'atteignent, déchirant ses écailles et laissant jaillir le pourpre de son sang en dessous, ce qui la fait enrager tandis que des gouttelettes viennent maculer le sol. Et c'est avec un nouveau sifflement, abandonnant toute illusion que la bête se jette sur Sofia, bien décidée à éliminer le plus rapidement possible l'une des deux menaces.

Un spécimen et vivant,

S'il vous plait.

Avec Sileas

Si les bolas n'étaient pas les armes avec lesquelles j'étais le plus à l'aise, je pouvais en revanche dire sans sourciller que mes ombres et moi ne faisions qu'un. Je pouvais les mouvoir comme une paire de bras supplémentaires, avec une grande précision, comme n'importe quel autre membre du corps. Je pouvais aussi compter sur Atropos, un sabre qui n'était que le prolongement de mon bras. De là où j'étais, je pouvais voir Siléas se battre contre la lamia qui était très en colère d'être tombée dans un piège aussi évident. Enfin, pour une lamia plus expérimentée peut-être. Si, au premier coup d’œil, on pouvait penser que l'aventurier agitait de façon hasardeuse sa lance dans les airs, la suite chassa rapidement mes doutes. Difficile de distinguer comme ça, mais il semblerait que des vagues d'air tranchantes se dirigeaient à toute vitesse vers la créature. Elle aussi surprise, ses écailles volèrent en éclat pour laisser apparaître son sang qui perlait au sol.

Folle de la rage, la bête poussa un gros sifflement entre ses dents et changea de cible. Elle n'était donc pas du tout à l'aise contre les adversaires qui pouvaient combattre à distance. Parfait, je patientai, sans bouger de l'endroit où j'étais. La créature était très à l'aise pour monter, carrément rapide même. Lorsqu'elle arriva presque à mon niveau, je me laissai simplement tomber vers le bas. Alors oui, là, comme ça, on pouvait croire que je voulais juste m'éclater en bas. Oui mais non. Je fis appel à l'un de mes tentacules qui s'enroula autour de la gorge de la lamia. Avec ma main, j'attrapais ce bras d'ombre pour m'en servir comme une corde pour glisser délicatement jusqu'en bas. Avant de toucher le sol, maintenant que j'étais certaine de pas m'écraser, je fis appel à la seconde qui s'enroula comme l'autre. Avec l'élan, mon propre poids et la force de mes deux tentacules, j'entrainai la lamia avec moi.

Elle siffla, agita ses bras pour essayer de se retenir à la roche mais elle glissa tout de même jusqu'à percuter le sol. Pour économiser au maximum leur temps de présence, mes bras d'ombre disparurent, je pouvais ainsi les rappeler sans devoir attendre. Je dégainai ma lame et me tins prête pour la suite. La créature se releva déjà, à croire que cette chute ne lui avait pas fait grand chose. Peut-être trois ou quatre mètres de hauteur, assez pour espérer lui avoir cassé quelque chose. J'en doutais, au vu de la robustesse de ces choses. Je me décalai plus vers la droite, pour éviter d'être dans le même champ de vision que Siléas. Ainsi, la lamia aura bien plus de mal à nous surveiller en même temps.

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