Classe pas classe

─ avec JHaru du Lys

- Non Chrystielle je ne me déguiserais pas.

Il était catégorique, pas besoin de s’affubler de déguisement ridicule pour sensibiliser à la cause animalière.

- Naëry, tu n’as pas le choix, lui dit-elle dans son costume de cerf-volant de saison, des branches dans les cheveux et une paire d’ailes dans le dos. Tout le monde devra porter un déguisement, ça permettra aux gens de se mettre plus encore à la place de nos protégés ! Toi y compris!

- Je n’ai pas besoin de m’affubler en bouflonnus pour me mettre à sa place! J’ai dit non. Son visage était impassible, ni colère, ni joie, ni exaspération ne s’y lisaient. Le timbre stoïque de sa voix ne trahissait pas son exaspération.

- T’as tort, c’est pas désagréable. Devine ce que je suis?

Tilio l’aide à l’adoption venait de faire son apparition. Chrystielle applaudit le déguisement du nouveau venu qui était vert avec des tentacules.

- Un Koutoulou! s’écria-t-elle.
- Bien joué Doc’ ! On ne peut rien vous cacher ! Aller Naë ! Tu seras le seul humain parmi nous!
- On me prendra sûrement plus au sérieux comme ça. dit-il alors qu’une des tentacules de Tilio tomba dans un « plok » lamentable.
- Monsieur Wig ! Vous allez vous déguiser de ce pas ! Je ne tolérerai pas votre désobéissance!
- Madame Keyser, vous savez très bien que ce n’est pas en me parlant comme ça que j’obtempérerai.

Oui, notre aventurier était borné à ses heures perdues, et voir bouillir la vétérinaire commençait à l’amuser.

- Naëry s’il-te-plaît ! Il y aura la Première Ministre ! Je suis certaine qu’elle jouera le jeu, nous nous devons de lui faire honneur et de nous prêter à l’exercice aussi.
- Donc si la Première Ministre se jette de la tour astronomique nous devons faire pareil?
- Vous … Tu … Rrrrr ! S’énerva Chrystielle.
- J’crois qu’y aura des scouts aussi, j’ai une pote, Lya, elle les ramène ici pour l’occasion. Faudrait pas décevoir les enfants.
- Ce n’est pas non plus un argument convainquant Tilio.
- Laisses tomber, je vais m’occuper de tout ça ! Je … je … j’irais leur parler moi ! Tu n’as qu’à rester ici avec ton apathie et ta...
- C’est bon c’est bon Chrys … Laisses moi une heure que je dégotte un truc à me mettre.

La rousse le regarda surprise de se revirement, se fichait-il d’elle ? Naëry lui posa une main sur l’épaule.

- Toi comme moi nous ne sommes pas très à l’aise avec les grands discours. Mais j’ai préparé le mien. Et puisqu’il faut absolument avoir un attribut animalier … Je le ferai.

En réalité il connaissait le malaise de Chrystielle pour parler en public. Pourtant passionnée, ses mots s’emmêlaient et son esprit ne restait pas toujours focus, preuve en était de son dernier interview pour la clinique, la journaliste – une certaine Pariza – avait dû recentrer la discussion plus d’une fois sur son sujet principal et faire un sacré tri des informations que lui avait déblatérer la vétérinaire.

- Faudra-t-il que je bataille toujours comme ça?
- Sûrement... sourit le brun.

Il disparut un moment, retournant chez lui pour enfiler son déguisement magique avant que l’événement de la journée ne commence. Il était encore bien tôt au Village et les derniers préparatifs se mettaient en place. Naëry revint se présenter à Chrystielle.

- Voilà.
- C’est tout?
- Chrystielle ...
- Ok ça ira s’exaspéra-t-elle.
- Je comprends ton désarroi mais les animaux domestiques aussi ont le droit d’être représentés. Beaucoup sont abandonnés, il ne faut pas l’oublier.
- Je sais je sais. Bon vous êtes prêts ? Tilio ? Le spectacle avec les oiseaux est toujours au point?
- Au poil!
- Naëry, le discours?
- Ne t’inquiète donc pas.

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- Madame Couste, les enfants … Bienvenue à la clinique Aga et La du Docteur K. Une intervention en urgence retient notre vétérinaire mais nous pouvons commencer la visite si vous le souhaitez.
- Nous n’attendons pas la Première Ministre?
- Ne vous inquiétez pas, cette visite est un petit plus en attendant que Madame Du Lys arrive, nous nous dirigerons ensuite au parc avec elle où nos petits protégés attendent patiemment de vous rencontrer … En attendant voici quelques déguisements pour tout le monde.

Le temps que tous choisissent leur tenue, une simple visite rapide des salles suffit avant l’arrivée de la tant attendue Première Ministre. L’homme laissa la responsable des scouts s’occuper de la venue de la dirigeante en lui proposant un somptueux déguisement choisi par deux bouts en train. Une séance de cadre magique plus tard et le codirecteur jouait les guides jusqu’au parc.

- Il est pas très original m’sieur votre déguisement ... S’indigna le dit Jon.
- Sais-tu que les chats ont neufs vies?
- Ouais mais moi j’suis un boum-boum, j’explose les neufs vies du chat.
- Un boum-boum ? Ça n’a pas d’aussi grande queue le boum-boum, ton déguisement est celui d’un feupagnol, une sourie de feu. Et tu sais quoi, les chats mangent les souries!
- Quoi ? Une sourie?!
- Hahahaha Jon la petite sourie ! se moqua sa camarade.

Il tenta d’enlever son accoutrement, vexé. Naëry le rassura.

- Le feupagnol est plus malin que le boum-boum. Il peut tout traverser grâce à son cracha de flamme. Garde ton déguisement vas, tu pourrais être surpris.

Le brun devança le groupe pour prendre poste à l’entrée du poste où il rejoignit Tilio.

- Il reste assez de guide?
- Oui Cap’taine !
- Très bien, nous tâcherons de former des groupes mixtes pour faciliter la compréhension, je ne suis pas certains que tout le monde sache lire.

Dames Du Lys et Couste en tête de cortège – sans compter le garde du corps de la ministre - arrivèrent en duo que l’aventurier se vit contraint de séparer.

- Voici des abrégés sur les animaux que vous allez rencontrer ici, je vous laisse former deux groupes dont vous aurez chacun la charge pour faire la lecture à ces … Petits aventuriers. tâcha-t-il de complimenter la marmaille.

- Moi je vais avec la Première Ministre ! s’écria le feupagnol.
- Non c’est moi!
- Valentina, Jon, vous pouvez y aller tous les deux, pas la peine de faire une scène. recadra Lya.

Une agitation soudaine anima le groupe de scouts qui voulaient tous se retrouver avec la femme de pouvoir.

- Très bien calmez-vous! la voix grave calma quelques instants les ardeurs. Les groupes tourneront, il y a quelques animations, vous changerez de mentors à chacune d’elle.

Les équipes se formèrent non sans animation avant que le codirecteur n’annonce la suite du programme à l’ensemble du public présent dans son discours de sensibilisation. Tilio lui présenta un critoux pour qu’il s’exprime à l’assemblée.

- Habitants d’Aryon – il était ainsi certain d’inclure tout le monde dans son discours – Merci d’être venus nombreux à nos animations. Aujourd’hui nous allons vous présenter de nombreux jeux, à commencer par les devinettes que vous trouverez devant les différents parcs. Vous trouverez des éléments de réponses dans les brochures que vous avez reçu à l’entrée. Un spectacle se tiendra également lorsque le chant du chantelune.

Un enfant demanda ce qu’était cette espèce.

- Tu le découvriras au cours de nos animations. L’homme s’adressa de nouveau à l’attroupement. Je vous demanderez de ne pas affoler nos pensionnaires, n’essayez pas de les approcher, s’ils acceptent des caresses ils viendront à vous. Ne les nourrissez pas s’il-vous-plaît, certaines espèces sont sensibles et peuvent être malades. Nous avons organisé une animation un peu plus tard dans la matinée pour l’alimentation des animaux.

- Trop cool! s’exclamèrent quelques enfants.

- Comme vous l’aurez compris, cette journée est dédiée à la découverte de la faune qui nous entoure. Vous apprendrez sur le comportement de certaines espèces, leur vie sociale, leur mode d’alimentation et de reproduction. Des gloussements se firent entendre suivit d’un long « chuuuuut » de la part de l’animatrice des scouts. Vous comprendrez qu’il est important de respecter nos pensionnaires qui ne sont pas que des bêtes insensibles. Vous verrez que certains d’entre eux réclament énormément d’attention, tout le monde ne pourrait adopter n’importe quel animal. Le docteur K qui nous rejoindra un peu plus tard aura le plaisir de vous ...

L’assemblée resta suspendue à cette phrase sans fin que le codirecteur finira par un « Oh non ... ». Son œil avisé avait repéré un lapillon se baladant pas si innocemment, ouvrant les enclos libérant les familiers qui ne se firent pas prier pour envahir le parc.

Tilio, l’aide à l’adoption, se mit à courir pour récupérer les fuyards dans la surprise générale. Naëry prit au dépourvu lança la première idée qui traversa son esprit.

- Changement de programme ! Vous allez devoir nous aider à récupérer nos animaux, ne soyez pas agressifs avec eux et ... comment faire en sorte que cette sortie ne soit pas une catastrophe ? Servez-vous de vos guides pour en apprendre sur eux et les approcher !

En dehors des scouts il n’y avait que peu de monde, certains paniqués préféraient quitter le parc.

- N’ayez craintes, ils sont inoffensifs !

- A l’assaut! s’enjoua Jon.
- Attrapez les tous! continua Valentina.
- Restez avec vos mentors en groupe, n’hésitez pas à me solliciter et … bon jeu! Tenta de rattraper l’aventurier.

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─ avec JHaru du Lys

la première Ministre dirigé son groupe d’une main de fer. Certains enfants se donnaient à coeur joie dans leur mission, ignorant la maladresse dont ils faisaient preuve avec les protégés du centre. D’autres, apeurés, restaient prostrés loin du chaos, la larme à l’œil. J’allais les voir.

- Hey les enfants … Je sais qu’il y a beaucoup d’agitations, n’ayez pas peur. Vous savez ils ne vous feront aucun mal, ils sont tous inoffensifs. Regardez, vous voyez ce petit être rose qui ressemble à une axolotl et une libellule ?
- C’est quoi un aksolotte? écorcha une fillette en reniflant.

Faire preuve de pédagogie et expliquer avec des mots simples. Je ne pouvais pas lui dire que c’était une espèce de salamandre néoténique faisant partie de l'ordre des urodèles et de la famille des Ambystomatidae.
- C’est comme une salamandre toute rose qui vit sous l’eau, et il a des supers pouvoirs ! Il arrive a régénérer ses membres s’ils sont coupés.
- C’est quoi « régénérer »?
- Ça veut dire qu’il peut refaire pousser une patte, c’est ça m’sieur? dit sa copine qui essyait une larme, les yeux plein d’admiration pour ce qu’elle venait d’apprendre.
- Oui c’est ça.

Je sortis un orbe lumineux de mon sac que je leur confiais.

- Le shupon est une petit être fragile qui se nourrit de lumière et d’eau, comme les plante. Vous allez l’attirer avec ceci, et il va vous suivre. S’il se pose sur lui surtout donner lui plein d’amour, lui aussi a besoin de réconfort. Vous pourrez le ramener là bas, dans la grande volière, vous voyez?

Elles acquiescèrent, heureuse de leur mission, partant en courant pour attirer le petit shupon esseulé. Je retournais retrouver mon groupe lorsque Dame Du Lys m’apostropha concernant les chantelunes.

- Les chantelunes, j’en fais mon affaire, regardez.

J’appelais Loupiac par la pensée, lui demandant son aide pour attirer les membres de son espèce dans la seconde volière. Le petit oiseau vert mena sa mission avec enthousiasme et rapidement avant de revenir sur mon épaule.

- Ce petit oiseau est mon familier, les chantelunes sont dociles et suivent facilement l’un des leurs. Quant aux lapillons, dites aux enfants de les attirer avec de la nourriture, ce sont d’indécrottable gourmand.
- Indécrottable ? Ce n’est pas très joli comme mot Monsieur. me reprit Valentina. Surtout pour parler à notre Première Ministre.
- Oui mais c’est le mot que j’emploie, tout le monde comprend au moins. répondis-je sans me départir.

Je rejoignis Lya qui n’avait pas vu le boucton qui se tenait derrière elle.

- Je crois que vous avez une touche mademoiselle.

Elle tourna son visage sur moi avant de fixer la Première Ministre en rougissant. Oh … Je repris rapidement avant qu’elle ne se fasse des illusions, pointant du doigt l’animal à nos côtés.

- Ce boucton semble en pincer pour votre déguisement. Je pense qu’il vous suivra, surtout si vous sautillez comme un dohlio amoureux.. Je souris, taquin.
- Euh … Oui, d’accord, je euh ...

Elle se mit à rougir de plus belle avant de sautiller jusque l’enclos du boucton qui boitillait en la suivant. Je voulu lui dire que c’était une blague et qu’elle pouvait se déplacer normalement mais un « Douce Lucy » désespéré attira mon attention. Chrystielle venait d’arriver et observait la scène avec effroi.

- Ce n’est pas si catastrophique que tu crois, regarde, il y en a déjà qui sont remis dans leur enclos. Ça fait juste beaucoup de brouhaha mais la situations est maîtrisée, presque …

Tilio appela à l’aide à ce moment là. Deux coqs de Léral venaient de se rencontré et commençaient un combat qui ne se finirait qu’à la mort de l’un d’eux.
- Whoooo ils sont fous ces poulets! s’extasia Jon en regardant les volatiles se battre.
- Vous voulez que j’en grille un ? Ça fera un bon r’pas pour ce soir !
- Jon, tu es … Indécrottable! s’agaça Valentina en lui donnant une claque derrière la tête.
- On ne grille personne sinon c’est toi qui va finir sur le grill gamin.

Tous me regardèrent avec de grands yeux.

- Par contre nous allons couvrir leurs yeux, ils ne sont pas très vifs, leur ôter la vue suffit à les calmer, ils penseront qu’ils sont cachés.

Je pris mon écharpe pour aveugler l’un des coqs, me prenant un coup de bec agressif. Tilio fit de même avec l’une de ses tentacules restantes. Nous partions chacun vers un enclos différent pour remettre les bêtes en lieu plus sûr. Je n’avais pas vu que Valentina m’avait suivit.

- Monsieur, vous saignez.

Je regardais mon bras, du sang coulait sur ma main à case du becquetage.

- C’est pour ça qu’il faut toujours rester prudent même avec des anmaux qui semblent innofensifs.
- Je n’aime pas la vue du sang. annonça-t-elle, pâle.

Je croisais ma main sous mon bras opposé mais il étai trop tard, la petite s’évanouit …  Manquait plus que ça …

- Valentina!

Crhystielle me foudroya du regard et soudain toute l’attention se riva sur nous. Lya accouru, la Première Ministre aussi.

- Ne vous inquiétez pas, petit malaise vagal, Chrystielle, Madame Du Lys, amenez là à la clinique!
- Je viens avec vous! s’exclama Lya à l’intention de la politique.

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─ avec JHaru du Lys

Et la dernière cage se referma sous mes mains. Pourquoi les choses ne se passaient rarement comme je le souhaitais ? Aurais-je accepté d’être codirecteur si j’avais su que cela impliquait des journées portes ouvertes à parler avec une myriade de personnes et surtout, des enfants ? Je comprenais pourquoi Chrystielle appréhendait cette journée, le centre, au-delà de recueillir des bêtes blessées, se devait de jouer un rôle préventif. Au fond j’espérais que voir cette cacophonie animalière marquera les esprits : un familier n’est pas une peluche que l’on peut garder enfermer dans une pièce. Il lui faut de l’espace, de l’attention et surtout une connaissance de l’espèce, ses habitudes, ses contraintes. Peut-être certains ressortiraient traumatisés … Chacun son rôle, Lya rassurera la marmaille.

Jon clipsa le verrou, je lui posais une main sur l’épaule.

- Merci jeune homme pour ton aide précieuse. Tu vois, il ne suffit pas que de la force pour tout faire rentrer dans l’ordre, il faut écouter, observer et se servir de ça. lui dis-je en tapotant le crâne. File au centre prendre des nouvelles de ton amie.

La fierté se lisait dans son regard. Il ne se fit pas prier et couru pour rejoindre la scorpionne de Valentina. Chrystielle me rejoignit quelques minutes plus tard.

- Qu’est-ce qu’il s’est passé au juste?
- Un lapillon farceur s’est amusé à ouvrir les cages. Je lu l’inquiétude de son regard. Nos pensionnaires vont bien Chrystielle, plus de peur que de mal.
- C’est une catastrophe, que va penser la Première Ministre de notre établissement ? Incapable de garder nos animaux dans leur enclos, mettant en danger la vie des visiteurs!

La vétérinaire avait quelques fois tendance à exagérer la situation.

- Oh oui au moins ! Je me plaçais devant la vétérinaire pour l’obliger à me regarder dans les yeux. Je pense surtout que la vétérinaire a vu le nombre de familiers et d’animaux qui n’attendent qu’une chose, quitter leur enclos pour une meilleure vie. Elle a sûrement vu le soin que nous apportons à chacun de ses êtres et les connaissances qui nous permettent de conseiller ceux qui viennent ici dans le but d’une adoption.

Elle se renfrogna.

- Et si l’Astre entend parler de cet incident, penses-tu qu’il continuera à nous subventionner?
- Remets-tu en doute le jugement de Luz?

Ma question rhétorique fit mouche.

- Tu as raison … Tu sais que ce centre est mon bébé, que deviendraient-ils sans nous? dit-elle en parlant de nos êtres perdus.
- Le centre ne va pas fermer ses portes, calme-toi. Tiens regarde la Première Ministre arrive, tu n’as qu’à lui demander.

Le charisme de la politique cloua Chrystielle qui préféra s’effacer le temps de recouvrer son courage pour lui parler. Jon, lui, ne se fit pas prier.

- Naë ! On a une mission Valentina et moi ! L’année prochaine on véréfie que toutes les cages sont fermées!
- Avec plaisir. annonçai-je en espérant surtout ne pas m’occuper de cette journée une année de plus.
- Jon, est-ce comme cela qu’on s’adresse à un adulte?
- Ne vous inquiétez pas, je lui ai dit qu’il pouvait m’appeler Naë.
- Comment va votre bras? dit-elle en montrant du menton le bandage.
- Ce n’est pas létal! Annonça Tilio en passant, un grand sourire aux lèvres. Pas comme les coqs ha ha!

Le jeune aide au centre était un grand fervent des jeux de mots.

- Je m’en remettrai. confirmais-je une pointe d’exaspération dans la voix.
- Madame la Première Ministre! se manifesta Chrystielle qui venait rassemblait toute sa bravoure pour parler à la haute autorité. Je suis désolée que la journée porte ouverte ce soit ainsi passée ! Ça n’arrivera plus, nous y veillerons!
- Ben non puisque j’serai là! apostropha Jon.
- Et moi aussi.

Valentina venait de nous rejoindre avec une Lya aux joues rosies. La façon dont elle regardait la Première Ministre me laissait dubitatif, avais-je loupé quelque chose ? Valentina donna un coup de coude à sa chaperonne pour lui rappeler la réalité.

Dame Du Lys rassura la vétérinaire qui se confondit en excuses. Je stoppais le bureau des pleurs en annonçant la suite du programme.

- Après ce beau remu ménage la journée n’est pas fini. Venez tous, il va être l’heure de la danse des anges, Tilio?

L’homme Koutoulou prit la suite, invitant enfants et adultes à le suivre jusqu’à la scène que nous avions installés pour l’occasion au parc. Un ballet aérien de nos oiseaux, des rapaces aux palmipèdes, tous émerveilleraient notre public. Le don de Tilio avec les volatiles nous a permis de créer le dit spectacle.
Je marchais auprès de notre invitée d’honneur plus pour contrôler les émotions de la Directrice du centre que pour l’accompagner à proprement parler, Jon et Valentina nous ouvrant la marche. Le regard avisé du garde sur mon dos ne m’échappa pas. Arrivé sur place je proposais à Dame du Lys le rang d’honneur, la meilleure place pour admirer le ballet.

- Et nous? demanda Valentina.
- Je pense que l’on peut vous faire une place aux côtés de Madame du Lys, n’est-ce pas?

Cette dernière acquiesça d’un sourire, les deux petits monstres se plaçant de chaque côté de la femme. Lya leur pria de rester sage elle-même s’installant sur les gradins Est avec le reste des scoots, le regard troublé dès qu’elle croisait celui de la Ministre. Je commenças à m’éloigner lorsque la Première Ministre m’apostropha.

- Monsieur Wig, je pense qu’il y a assez de place pour que vous restiez avec nous également.

Son garde leva subtilement un sourcil tandis que Jon me faisait de la place à son côté.
- Viens là Naë! dit-il heureux.

Nous laissions Tilio présenter son œuvre, et alors que tous étaient subjugués par la danse des plumes, je tournais la tête vers la politicienne, chuchottant.

- Vous vouliez me parler Madame?

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─ avec JHaru du Lys

Subjugués par le spectacle Jon et Valentina ne firent pas attention aux échanges que la Première Ministre et moi avions. Je fus troublé lorsqu’elle me complimenta sur mon travail avec les petits monstres - entendez par là les enfants, pas les familiers – jamais je ne me serais vu la fibre pédagogue.

Tilio avait réussi un sacré tour avec son bal des oiseaux, quasiment tout le monde avait oublié les déboires de la matinée pour ne garder en souvenir que le vol harmonieux des volatiles. Petits, grands, charognards, carnivores, granivores … tous se côtoyaient dans une valse reposante, frôlant la tête de leurs admirateurs.

Lorsque la politicienne annonça son départ après l’enchantement des plumes je lui proposais de rester pour le nourrissage des bébés. Dame Du Lys refusa, les obligations l’attendant à la Capitale. La salua poliment je la quittais pour amener le groupe à la clinique.

- Jon, Valentina, je vous attends pour la prochaine activités, ne tarder pas après avoir quitter votre protégée d’accord? dis-je avec un clin d’œil pour l’intéressée.
- Bah, nourrir les bébés c’est pour les petits, nous on est des gardes !
- Je ne l’aurais pas dit comme ça mais Jon a raison, nous avons un rôle bien plus important!
- Ah oui ? C’est ce que nous verrons tout à l’heure.

Je partis en direction de mon lieu de travail, Tilio guidant les invités à sa suite. Avant de rameter la troupe à la clinique une pause repas était prévue, laissant largement le temps à nos deux petits gardes de revenir.
Chrystielle s’occuperait du nourrissage pour clôturer la journée porte ouverte du centre Aga et La.

- Ah vous voilà, lançais-je aux deux enfants lorsqu’ils arrivèrent. Je commençais à croire que la Première Ministre vous avait déjà mis à son service.
- Elle a dit qu’il fallait d’abord qu’on apprenne plein de trucs comme l’histoire du pays et tout ça ... annonça Jon dépité.
- C’est normal, pour protéger la Reine et le Roi il faut savoir d’où vient la menace! Et donc le passé de notre Royaume! se targua Valentina.
- La Ministre a raison.

Lya semblait moins enthousiasme depuis le départ de la politicienne.

- Allez, mangez un bout et partons au Centre.

Ils ne se firent pas prier, dévorant leurs pains garnis nous partîmes aussitôt rejoindre le reste du groupe. La Directrice en chef était en train de nourrir un bébé Celes ce qui fit succomber l’assemblée, même le petit Jon si sceptique. Les enfants eurent la joie de donner le biberon à une flopée de chevreaux qui nous avaient été amenés des plaines pour l’occasion.

Appelant Jon et sa paire Valentina avant que leur groupe ne quitte le village, je leur montrait mon Loupiac.
- Vous voyez ce petit Chantelune, il ne paie pas de mine comme ça, et pourtant, il m’aide sur d’importante quête.
- Mais nooooon?!
- Il est mes yeux et mes oreilles, il survole la forêt ou se cache dans des petits endroits pour me prévenir de dangers ou jouer les espions. Je peux partager ses sens avec moi, et il m’est d’une fidélité incommensurable.
- Ça veut dire quoi?
- Infini.

Je les laissais réfléchir avant de rajouter, m’agenouillant auprès d’eux.
- Je l’ai eu alors que son œuf était tombait d’un nid à cause d’un floky maladroit. J’ai du le nourrir et veiller sur lui, et maintenant, c’est lui qui veille sur moi. Loupiac se mit à virevolter et chanter autour de nous. Il m’accompagne partout où je vais, on partage un lien fort. Il a été important que je sache m »occuper de lui dès sa naissance, alors oui Jon, le rôle de garde est très important, mais peut-être pourras-tu être accompagner d’un familier aussi courageux que ce chantelune, alors tu seras plus fort encore pour assurer la protection de Dame du Lys, ou encore ses Majestés.
Jon, Valentina, il faut y aller! nous interrompit Lya.

Songeurs et émerveillés les deux enfants partirent non sans un câlin surprise. Leur protectrice ne cessa de me remercier pour cette journée avant de quitter le village avec sa troupe turbulente. Elle avait du courage. Quant à moi je rejoignis Tilio et Chrystielle déjà afféré à ranger nos installations prévues pour l’occasion. Je n’étais pas mécontent que la journée se termine et de retrouver un peu de calme, quoique le sourire aux lèvres en repensant aux dernières paroles des petites terreurs.

- Au fait, elle est belle la Première Ministre hein? me demanda le petit avec malice.
- C’est subjectif comme question Jon. riais-je.
- Laisse tomber Jon, il assume pas.
- Pourquoi vous dites jamais rien les adultes?!
- Parce qu’il y a des choses qui ne se disent pas.
Se regardant avec de grands yeux pétillants Valentina surenchérit.
- Ils sont amoureux !
- Mais Jin alors ? Tu crois que la Première Ministre à deux amoureux?
- Ben ouais, elle est trop classe!
- Jon ! Valentina ! On part!

Jusqu'où iraot la rumeur ?

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